Comme cela concerne plusieurs émissions, j,ai préféré le placer à part
Médias: Du bon usage de la provocation
Paul Cauchon
Édition du lundi 18 avril 2005
Pendant des années, on se demandait ce que Radio-Canada présenterait s'il n'y avait pas d'éliminatoires de hockey. Au fil des ans, les différents directeurs des programmes se sont arraché les cheveux pour tenter de construire une grille-horaire stable au printemps, mais c'était peine perdue. Les émissions régulières se terminaient à peu près en mars, et on lançait plusieurs émissions légères autour de la Saint-Jean après le hockey pour ramener les quelques téléspectateurs encore disponibles.
Pour la première fois depuis des années, Radio-Canada a enfin pu organiser ce printemps une véritable grille-horaire printemps-été.
Tout le monde avait ses petites attentes en imaginant Radio-Canada sans le hockey. De nouveaux documentaires ? Un grand magazine touristique ? Une fiction un peu «flyée» ? Une profusion de spectacles ? Le meilleur de la télévision étrangère ?
Maintenant, on le sait. Quand il n'y a pas de hockey, Radio-Canada peut proposer des jokes d'adolescents autour d'une table pendant une heure interminable, mal préparée et d'un amateurisme affligeant, où l'événement de la semaine c'est la greffe d'un pénis sur un bras.
Ou encore, elle peut proposer un talk-show qui permet à Michèle Richard de vanter la qualité de son cul et à Isabelle Maréchal de monter sur une table pour admirer son corps et vanter la qualité de ses orgasmes pendant que la caméra s'attarde sur ses seins.
La première émission s'appelle En attendant Ben Laden, la deuxième Tout le monde tout nu. Appréciez la subtilité des titres.
L'attitude la plus sensée serait probablement de ne pas juger trop vite ces deux émissions, dont c'était la première édition la semaine dernière, et d'attendre de voir comment tout cela évoluera avant de porter un jugement définitif.
Mais on ne peut pas faire abstraction des critiques très dures entendues depuis une semaine. Je ne parle pas ici des critiques de télévision des quotidiens, mais des lecteurs qui écrivent des lettres de protestation, et des commentaires entendus dans la rue et dans les lieux de travail, souvent dix fois plus virulents que ce qu'un critique de télé «officiel» peut écrire dans un journal.
Ces critiques spontanées des téléspectateurs rendent compte d'un fossé grandissant entre l'image qu'on se fait de la télévision publique, et la réalité de ce qu'on voit à l'écran. Cette image «idéale» n'est pas toujours exprimée clairement chez le téléspectateur moyen, mais elle fait souvent appel à des notions de qualité et d'exigence, à l'idée que Radio-Canada soit la norme en matière de qualité télévisuelle et que ses standards soient particulièrement élevés (puisqu'elle est largement subventionnée par l'État), au fait que ses émissions servent de référence, qu'elle soit rassembleuse, et que la culture, l'information et les dramatiques fortes doivent primer la variété pure. Et ce, tout en convenant que la télévision publique doit également divertir.
Or, personne ne peut sérieusement soutenir que les deux nouvelles émissions présentées la semaine dernière établissent de hauts standards de qualité.
L'actuelle direction de Radio-Canada semble rejeter les critiques en affirmant que la télévision publique veut maintenant être provocante et novatrice, et que sa grille printemps-été en sera l'illustration. Le fait d'être «provocante» n'est pas, sauf erreur, inscrit dans la loi de Radio-Canada, mais il n'y a rien de mal à être provocant, au contraire. Encore faut-il savoir doser.
Et personne n'a jamais vraiment expliqué ce que «novatrice» voulait dire. On pourrait présumer que ce serait proposer de nouveaux formats télévisuels, faire appel à l'intelligence pour sortir des sentiers battus, étonner par l'originalité du traitement, déstabiliser le téléspectateur en le faisant réfléchir sur de nouvelles bases. Des qualités qu'on ne trouve pas, pour le moment, dans les deux nouvelles émissions.
Radio-Canada a beaucoup provoqué l'année dernière en lançant Les Bougon, qui trône au sommet des cotes d'écoute. Et elle a été audacieuse avec Tout le monde en parle, un véritable ouragan qui, le dimanche soir, créé l'événement. On a l'impression que ces deux émissions sont devenues une sorte de norme pour une télévision publique éblouie par les cotes d'écoute de ces deux titres, qui arrivent à rafler entre 1,5 à 2 millions de téléspectateurs chacun.
Mais il y a un équilibre à conserver, et l'exemple de Tout le monde en parle est probant. Voilà une émission généralement surprenante, quelquefois trop superficielle et prétentieuse, très drôle certains soirs, «plate» à d'autres moments, comme n'importe quelle autre émission, quoi. Il faut savoir conserver le sens des proportions : il s'agit d'abord d'un talk-show de variétés qui n'a pas à se croire plus gros que l'actualité mondiale. Lorsque cette émission déplace le Téléjournal de 15 minutes, comme ce fut le cas quelques fois dans la saison, et plus particulièrement pour présenter, il y a une semaine, un strip-tease racoleur de gogo boys, il n'y a aucune excuse, aucune justification possible. L'argument voulant qu'il y avait trop de «bon» matériel à présenter ne tient pas : tant pis pour elle si cette émission n'arrive pas à respecter sa tranche-horaire, déjà fort longue de deux heures.
Comment se fait-il que la direction de l'information de Radio-Canada est incapable de taper du poing sur la table pour empêcher une telle pratique ? Parce qu'elle est trop faible ? Parce que, dans la hiérarchie des valeurs de la haute direction de Radio-Canada, Tout le monde en parle est plus importante que l'information ? Cette même direction de l'information se résigne à des compressions majeures dans son secteur, faisant disparaître une fleuron de Radio-Canada (Zone libre), alors que le champ est laissé libre aux nouveaux produits d'une provocation douteuse de la télé générale. C'est cette hiérarchie des valeurs qui inquiète maintenant une bonne partie de la population.
pcauchon@ledevoir.com --Message edité par tuberale le 2005-04-18 11:13:06--
Médias: Du bon usage de la provocation
Modérateur : Elise-Gisèle
Belle analyse qui exprime en termes peu équivoques ce que bien des québécois pensent mais n'osent formuler tout haut de peur de se faire traiter de con, car tout ce qui exige le moindre effort intellectuel au Québec est souvent regardé de travers et condamné aux gémonies...
Ne prenez pas la vie trop au sérieux : personne n'en sort vivant, de toute façon!
je suis d'accord sur le fait que c'est innaceptable que TLMEP déplace le téléjournal, que c'est beaucoup moins important... Mais les prolongations du hockey aussi déplaceait parfois le téléjournal, ou le racourcissait. Comment on juge que le hockey est plus important que TLMEP? Et que les 2 sont plus important que les nouvelles. Encore là, comment juger que le hockey est plus important que les nouvelles, quand il n'y a plus de bulletin de sport à Radio-Canada. Dans le fond c'est ben plate, mais si c'est possible d'arracher des côtes d'écoute aux nouvelles de TVA, alors pkoi pas le faire avec TLMEP!
Pour le reste, ça rejoint très bien ma pensée sur l'univers complet de la télé, pas juste de Radio-Canada... et ça résume pourquoi elle est presque toujours fermée, sauf pour le télétoon de fin de soirée et quelques téléséries bien choisies. --Message edité par intégrale le 2005-04-18 14:16:27--
Pour le reste, ça rejoint très bien ma pensée sur l'univers complet de la télé, pas juste de Radio-Canada... et ça résume pourquoi elle est presque toujours fermée, sauf pour le télétoon de fin de soirée et quelques téléséries bien choisies. --Message edité par intégrale le 2005-04-18 14:16:27--
Propriétaire de 3 enfants de 14, 16 et 18 ans. Négociable pour en vendre un ou deux. Payable en vin.
Faudrais pas oublier que l'émission qui a fait "école" dans l'art de "défoncer" nous faisait flasher nos lumières... Ce n'est pas la pertinence ou l'importance d'une émission qui font qu'elle peut empiéter sur une autre, mais bien le nombre de personnes qui la regardent.
Pour ce qui est des émissions, la SRC "prend des chances", et c'est ainsi qu'on a connu les Bougons. C'est ainsi qu'on a failli connaître V.I.P
Pourquoi certaines choses se rendent en ondes et d'autres pas? Je pense que peu importe les focus-group qu'on peut faire, le seul vrai test est le live, alors il peut arriver que le focus-group donne des commentaires, on apporte des modifications, on pense avoir fait le tour, mais il reste des lacunes.
D'un autre côté, je pense que "Zone libre" mérite amplement sa place dans la grille horaire.
Je pense que le mandat de la SRC est de faire de la télé "pour tous", donc du "Zone Libre", et du "En attendant Ben Laden", mais les restrictions budgétaires étant ce qu'elles sont, il y a probablement plus de gens prêts à acheter de la pub dans une émission "populaire" que dans une émission "d'information". Donc, qui décide de quel pourcentage de quoi passe à la télé? Les publicitaires, en gros, mais basé sur les cotes d'écoutes.
Pour ce qui est des émissions, la SRC "prend des chances", et c'est ainsi qu'on a connu les Bougons. C'est ainsi qu'on a failli connaître V.I.P
Pourquoi certaines choses se rendent en ondes et d'autres pas? Je pense que peu importe les focus-group qu'on peut faire, le seul vrai test est le live, alors il peut arriver que le focus-group donne des commentaires, on apporte des modifications, on pense avoir fait le tour, mais il reste des lacunes.
D'un autre côté, je pense que "Zone libre" mérite amplement sa place dans la grille horaire.
Je pense que le mandat de la SRC est de faire de la télé "pour tous", donc du "Zone Libre", et du "En attendant Ben Laden", mais les restrictions budgétaires étant ce qu'elles sont, il y a probablement plus de gens prêts à acheter de la pub dans une émission "populaire" que dans une émission "d'information". Donc, qui décide de quel pourcentage de quoi passe à la télé? Les publicitaires, en gros, mais basé sur les cotes d'écoutes.

NetRoll a écritFaudrais pas oublier que l'émission qui a fait "école" dans l'art de "défoncer" nous faisait flasher nos lumières... Ce n'est pas la pertinence ou l'importance d'une émission qui font qu'elle peut empiéter sur une autre, mais bien le nombre de personnes qui la regardent.
Pour ce qui est des émissions, la SRC "prend des chances", et c'est ainsi qu'on a connu les Bougons. C'est ainsi qu'on a failli connaître V.I.P
Pourquoi certaines choses se rendent en ondes et d'autres pas? Je pense que peu importe les focus-group qu'on peut faire, le seul vrai test est le live, alors il peut arriver que le focus-group donne des commentaires, on apporte des modifications, on pense avoir fait le tour, mais il reste des lacunes.
D'un autre côté, je pense que "Zone libre" mérite amplement sa place dans la grille horaire.
Je pense que le mandat de la SRC est de faire de la télé "pour tous", donc du "Zone Libre", et du "En attendant Ben Laden", mais les restrictions budgétaires étant ce qu'elles sont, il y a probablement plus de gens prêts à acheter de la pub dans une émission "populaire" que dans une émission "d'information". Donc, qui décide de quel pourcentage de quoi passe à la télé? Les publicitaires, en gros, mais basé sur les cotes d'écoutes.
Bien dit!!! C'est en plein ce que je pense.
Pour ce qui est des émissions, la SRC "prend des chances", et c'est ainsi qu'on a connu les Bougons. C'est ainsi qu'on a failli connaître V.I.P
Pourquoi certaines choses se rendent en ondes et d'autres pas? Je pense que peu importe les focus-group qu'on peut faire, le seul vrai test est le live, alors il peut arriver que le focus-group donne des commentaires, on apporte des modifications, on pense avoir fait le tour, mais il reste des lacunes.
D'un autre côté, je pense que "Zone libre" mérite amplement sa place dans la grille horaire.
Je pense que le mandat de la SRC est de faire de la télé "pour tous", donc du "Zone Libre", et du "En attendant Ben Laden", mais les restrictions budgétaires étant ce qu'elles sont, il y a probablement plus de gens prêts à acheter de la pub dans une émission "populaire" que dans une émission "d'information". Donc, qui décide de quel pourcentage de quoi passe à la télé? Les publicitaires, en gros, mais basé sur les cotes d'écoutes.
Bien dit!!! C'est en plein ce que je pense.
Coffret de Minuit, le soir en vente maintenant!
La solitude et le sentiment de ne pas être désiré sont les plus grandes pauvretés ~ Mère Teresa
NetRoll a écritFaudrais pas oublier que l'émission qui a fait "école" dans l'art de "défoncer" nous faisait flasher nos lumières... Ce n'est pas la pertinence ou l'importance d'une émission qui font qu'elle peut empiéter sur une autre, mais bien le nombre de personnes qui la regardent.
Pour ce qui est des émissions, la SRC "prend des chances", et c'est ainsi qu'on a connu les Bougons. C'est ainsi qu'on a failli connaître V.I.P
Pourquoi certaines choses se rendent en ondes et d'autres pas? Je pense que peu importe les focus-group qu'on peut faire, le seul vrai test est le live, alors il peut arriver que le focus-group donne des commentaires, on apporte des modifications, on pense avoir fait le tour, mais il reste des lacunes.
D'un autre côté, je pense que "Zone libre" mérite amplement sa place dans la grille horaire.
Je pense que le mandat de la SRC est de faire de la télé "pour tous", donc du "Zone Libre", et du "En attendant Ben Laden", mais les restrictions budgétaires étant ce qu'elles sont, il y a probablement plus de gens prêts à acheter de la pub dans une émission "populaire" que dans une émission "d'information". Donc, qui décide de quel pourcentage de quoi passe à la télé? Les publicitaires, en gros, mais basé sur les cotes d'écoutes.
oui, mais comme l'émission des Bougons qui parlait de Radio-Canada... pourquoi s'astiner a financer ce qu'on prévoit, même avant la production, être un échec flagrant (lire ici la série sur Félix Leclerc), de pitcher l'Argent n'importe où, pour faire un wild guess à la V.I.P., alors que des émissions dites d'information comme Zone Libre ont déjà prouvé leur potentiel. Je peux pas croire que même en étudiant la rentabilité d'un projet xyz qui est voué à l'échec, on peut en arriver à dire que sa rentabilité est meilleure qu'un projet testé, qui a fait ses preuves. C'est pas mieux d'avoir une publicité qui revient semaine après semaine, à un coût stable, qu'une publicité payée au gros prix, qui se retrouve durant les re-re-re-re-reprises de Un gars une filles les semaines d'après, parce que l'émission est annulée?
Pour ce qui est des émissions, la SRC "prend des chances", et c'est ainsi qu'on a connu les Bougons. C'est ainsi qu'on a failli connaître V.I.P
Pourquoi certaines choses se rendent en ondes et d'autres pas? Je pense que peu importe les focus-group qu'on peut faire, le seul vrai test est le live, alors il peut arriver que le focus-group donne des commentaires, on apporte des modifications, on pense avoir fait le tour, mais il reste des lacunes.
D'un autre côté, je pense que "Zone libre" mérite amplement sa place dans la grille horaire.
Je pense que le mandat de la SRC est de faire de la télé "pour tous", donc du "Zone Libre", et du "En attendant Ben Laden", mais les restrictions budgétaires étant ce qu'elles sont, il y a probablement plus de gens prêts à acheter de la pub dans une émission "populaire" que dans une émission "d'information". Donc, qui décide de quel pourcentage de quoi passe à la télé? Les publicitaires, en gros, mais basé sur les cotes d'écoutes.
oui, mais comme l'émission des Bougons qui parlait de Radio-Canada... pourquoi s'astiner a financer ce qu'on prévoit, même avant la production, être un échec flagrant (lire ici la série sur Félix Leclerc), de pitcher l'Argent n'importe où, pour faire un wild guess à la V.I.P., alors que des émissions dites d'information comme Zone Libre ont déjà prouvé leur potentiel. Je peux pas croire que même en étudiant la rentabilité d'un projet xyz qui est voué à l'échec, on peut en arriver à dire que sa rentabilité est meilleure qu'un projet testé, qui a fait ses preuves. C'est pas mieux d'avoir une publicité qui revient semaine après semaine, à un coût stable, qu'une publicité payée au gros prix, qui se retrouve durant les re-re-re-re-reprises de Un gars une filles les semaines d'après, parce que l'émission est annulée?
Propriétaire de 3 enfants de 14, 16 et 18 ans. Négociable pour en vendre un ou deux. Payable en vin.
integrale a écrit
oui, mais comme l'émission des Bougons qui parlait de Radio-Canada... pourquoi s'astiner a financer ce qu'on prévoit, même avant la production, être un échec flagrant (lire ici la série sur Félix Leclerc), de pitcher l'Argent n'importe où, pour faire un wild guess à la V.I.P., alors que des émissions dites d'information comme Zone Libre ont déjà prouvé leur potentiel. Je peux pas croire que même en étudiant la rentabilité d'un projet xyz qui est voué à l'échec, on peut en arriver à dire que sa rentabilité est meilleure qu'un projet testé, qui a fait ses preuves. C'est pas mieux d'avoir une publicité qui revient semaine après semaine, à un coût stable, qu'une publicité payée au gros prix, qui se retrouve durant les re-re-re-re-reprises de Un gars une filles les semaines d'après, parce que l'émission est annulée?
Aucune idée.
Je présume qu'ils se disent qu'ils ont fait fureur avec les bougons, ils essaient de trouver un autre "hit", alors ils investissent dans les émissions "à risque"... je ne sais pas.
oui, mais comme l'émission des Bougons qui parlait de Radio-Canada... pourquoi s'astiner a financer ce qu'on prévoit, même avant la production, être un échec flagrant (lire ici la série sur Félix Leclerc), de pitcher l'Argent n'importe où, pour faire un wild guess à la V.I.P., alors que des émissions dites d'information comme Zone Libre ont déjà prouvé leur potentiel. Je peux pas croire que même en étudiant la rentabilité d'un projet xyz qui est voué à l'échec, on peut en arriver à dire que sa rentabilité est meilleure qu'un projet testé, qui a fait ses preuves. C'est pas mieux d'avoir une publicité qui revient semaine après semaine, à un coût stable, qu'une publicité payée au gros prix, qui se retrouve durant les re-re-re-re-reprises de Un gars une filles les semaines d'après, parce que l'émission est annulée?
Aucune idée.
Je présume qu'ils se disent qu'ils ont fait fureur avec les bougons, ils essaient de trouver un autre "hit", alors ils investissent dans les émissions "à risque"... je ne sais pas.
