Benoît Brière - Ténor recherché

[clair de lune]

BENOÎT BRIÈRE
Choisir, décider et... jouer

David Patry
Le Journal de Montréal
28-04-2007 | 11h00

Benoît Brière est habitué de se faire diriger sur les plateaux de tournage à la télévision et au cinéma, ainsi que sur les planches. Mais cet été, c’est lui qui prend les décisions, grâce à son ronflant titre de directeur artistique du Théâtre du Vieux-Terrebonne. Et ce n’est certainement pas pour lui déplaire…
«C’est un plaisir de pouvoir choisir et de décider!» lance Benoît Brière avec son nouveau chapeau de directeur artistique des productions estivales du Théâtre du Vieux-Terrebonne.

«Ce n’est pas un power trip, parce que tout se fait en équipe. Mais c’est tout de même très agréable de pouvoir décider où on s’en va», souligne-t-il.


Se définissant comme un pur novice en la matière, lui qui ne se voyait pas du tout occuper un poste de direction avant plusieurs années encore, il apprend donc à la vitesse grand V. À commencer par le choix de la pièce.

«Je cherchais quelque chose d’élaboré, une comédie, bien sûr, mais avec beaucoup de substance.»

Jongleries

Pendant qu’il se posait toutes sortes de questions et jonglait avec quelques idées, Benoît Brière a croisé celui qui était son directeur lorsqu’il était étudiant à l’École nationale de théâtre.

Celui-ci lui a fait découvrir Lend Me a Tenor, de l’Américain Ken Ludwig. Une pièce éprouvée qui a été présentée sur Broadway. Ça a été un choix immédiat.

«C’est un Feydeau à l’américaine, une histoire au rythme effréné, pleine de quiproquos. Un ténor arrive en retard à un spectacle bénéfice et, pour toutes sortes de raisons, il va peut-être être remplacé.

«C’est extrêmement efficace. J’ai ri du début à la fin en la lisant», raconte Benoît Brière.

Seul hic: étant donné que la pièce se déroule dans les années 1930, il s’agit d’une mise en scène beaucoup plus importante que ce qu’est habitué de monter le Théâtre du Vieux-Terrebonne durant la saison chaude. Les costumes, par exemple, demandent de plus grandes ressources.

Avec huit comédiens, la distribution aussi est plus importante qu’à l’accoutumée. Jacques Girard, Pierre Collin, Chantal Baril, Nathalie Mallette, Dominique Pétin, Adèle Reinhardt et Patrice Coquereau ont tous répondu à l’invitation de Benoît Brière.

Si bien que la version québécoise de Lend Me a Tenor coûtera près de deux fois ce que coûte habituellement une production estivale à Terrebonne. Décidément, comme directeur, Benoît Brière se lâche «lousse»!

«C’est un risque financier, mais un risque calculé, argue-t-il. Mais ce sont des considérations que je laisse à Suzanne Aubin (directrice administrative du théâtre). Moi, je m’occupe des choix artistiques, sinon, on ferait banqueroute!» lance Benoît Brière.

Pris à son propre jeu

À sa première année comme directeur artistique, Benoît Brière s’était juré de commencer tranquillement. «Une chose à la fois», disait-il.

Mais il s’est fait prendre à son propre jeu. «J’ai été séduit par la pièce et je l’ai lue comme un acteur, pas comme un directeur artistique», témoigne-t-il.

Ce qui devait arriver arriva. Benoît Brière tiendra le rôle principal, celui de Max, dans Ténor recherché, en plus d’assumer la traduction et l’adaptation de la pièce avec son ancien directeur d’école.

Avec tous ces chapeaux, Benoît Brière s’est mis pas mal de pression. Et si la pièce était un flop?

«Avant, je pouvais dire Ah! c’est un choix artistique; Ah! c’est un choix du metteur en scène, mais là, je ne peux pas dire ça. Je n’ai pas le choix, j’assume les responsabilités, donc j’arrête de chialer et je fais quelque chose. Et si je me plante, eh bien! je me planterai et je ferai mon mea-culpa», affirme Benoît Brière.

Mais connaissant la notoriété et le talent du monsieur, nul doute que ce scénario apocalyptique ne se révélera pas.


Ténor recherché sera présenté au Théâtre du Vieux-Terrebonne du 19 juin au 8 septembre 2007.

Source:
http://www.canoe.com/divertissement/art ... 1-jdm.html