"Ce fut la fin du baseball à Montréal"
-Felipe Alou
Lundi 9 août 2004 - (RDS) - Cette semaine marque le dixième anniversaire de la tristement célèbre grève du baseball majeur, déclenchée le 12 août 1994. Une grève qui devait ne durer que quelques semaines. Mais on connaît la suite, surtout les partisans des Expos, qui ont vu s'envoler en quelques semaines les espoirs de voir les Z'Amours remporter les grands honneurs. Selon plusieurs, le 12 août 1994 fut le début d'un long processus, celui de la lente agonie des Expos.
Le scénario de 1994 était celui dont les amateurs montréalais rêvaient depuis 1969, une équipe championne. Il y avait bien eu cette édition de 1981 que seul un circuit de Rick Monday a privé d'une participation à la Série mondiale, mais l'édition de 1994 lui était de loin supérieure.
Menés par le gourou Felipe Alou, les Expos revendiquaient une incroyable fiche de 74 victoires contre seulement 40 défaites (soit une moyenne de .649) au moment du déclenchement de la grève. 74 victoires en 114 matchs! Il y a fort à parier que l'édition actuelle des Expos ne remportera même pas 74 matchs sur 162 cette saison!
Grâce à cette fiche, les Expos devançaient les éternels Braves d'Atlanta par six parties au sommet de la division Est.
"Au début de la grève, j'ai rencontré Tom Glavine, le partant des Braves et il m'a dit : « Felipe, c'est triste pour vous parce que je ne vois pas comment nous aurions été capables de vous devancer avec une telle équipe »", se remémore Alou.
Une saison de 108 victoires
Les Expos ne montraient pas seulement le meilleur dossier de tout le baseball majeur, ils étaient sur une lancée que seul un arrêt de travail aurait pu arrêter : 20 victoires à leurs 23 derniers matchs! Pourtant, ils avaient amorcé la saison lentement : fiche de 28 victoires contre 22 défaites (.560) après le mois de mai. C'est donc dire qu'au cours des 64 derniers matchs de la saison, les Expos ont maintenu un dossier de 46-18, bon pour une moyenne de .718. En maintenant le rythme d'après mai, les Expos aurait complété l'année avec 108 victoires contre 54 défaites.
À cette cadence, les Expos auraient fort probablement été consacrés champions de leur division deux semaines avant la fin de la saison.
Et les amateurs québécois, qui se faisaient toujours de plus en plus présents au Stade olympique (moyenne de 22 390 par match, la meilleure moyenne depuis 1987), commençaient à rêver à la Série mondiale... et avec raison. Jamais avait-on vu ce club terroriser à ce point les autres formations de la Ligue nationale.
"Nous n'étions pas complètement conscients de notre force avant la mi-saison. Nous voyions les autres clubs pendant les échauffements d'avant match, ils avaient peur de nous. Nous pouvions le sentir. C'est là que nous nous sommes rendus compte à quel point nous étions bons", indique Moises Alou.
Au bâton, les Expos étaient deuxièmes dans la Nationale pour la moyenne (.278), troisièmes pour les points (585), troisièmes pour les coups sûrs (1111), deuxièmes pour les doubles (246) et cinquièmes pour les buts sur balles (379).
Au monticule, c'était encore mieux : premiers pour la moyenne de points mérités (3.56), premiers pour les victoires (74), deuxièmes pour les coups sûrs (970), deuxièmes pour les points accordés (454), premiers pour les buts sur balles (288) et troisièmes pour les retraits au bâton (805).
Individuellement, Moises Alou montrait la quatrième meilleure moyenne au bâton de la Nationale (.339), Marquis Grissom venait au deuxième rang pour les points marqués (96) et au troisième pour les buts volés (36), Larry Walker était le meilleur frappeur de doubles de la ligue avec ses 44 coups de deux buts, Ken Hill dominait la ligue avec ses 16 victoires, Jeff Fassero revendiquait la deuxième meilleure moyenne de points mérités (2.99), John Wetteland avait sauvé 25 victoires (au quatrième rang) et, malgré son jeune âge, Pedro Martinez avait commencé à récolter les retraits au bâton à la tonne (142 en 144 manches, bon pour le cinquième rang de la ligue).
Menés par les performances des vedettes, les joueurs de "soutien" connaissaient également une saison hors du commun : Wilfredo Cordero (.294, 15 circuits, 63 points produits), Sean Berry (.278, 11 circuits, 41 points produits), Darrin Fletcher (.260, 10 circuits, 57 points produits) Cliff Floyd, à son année recrue, (.281, 4 circuits, 41 points produits).
Mais les partisans, ni les joueurs, n'ont jamais eu le droit de célébrer en octobre 1994.
Pourtant, à l’époque, on disait que le conflit ne durerait que quelques semaines.
"Annuler la Série mondiale semblait aussi plausible qu’annuler Noël", écrit le New York Post dans un article consacré à la grève.
"Nous, les joueurs, étions convaincus que peu importe ce qui se serait passé, nous aurions recommencé à jouer avant la fin de la saison. Nous n’avons jamais pensé qu’il n’y aurait pas de séries éliminatoires et de Série mondiale", se souvient le lanceur Kirk Rueter.
Mais finalement, le 14 septembre, le commissaire Bud Selig a annoncé à l’Amérique la mauvaise nouvelle. Pour la première fois depuis 90 ans, il n’y aurait pas de Série mondiale. Un "exploit" que pas même les deux Guerres mondiales n’avaient réussi à accomplir.
What if ?
Dans la langue de Shakespeare, on utilise l'expression : "what if?". Difficile de prédire l'avenir, mais Pedro Martinez, qui en était à sa première année avec l'équipe en 1994, a sa petite idée sur ce qui serait advenu des Expos si on n'avait pas démembré le club. "Ensemble, nous aurions gagné trois ou quatre titres. Au lieu des Yankees, les Expos auraient été une dynastie à la fin des années 1990".
Car en plus d'être talentueux, les Expos étaient jeunes. Tous les joueurs de position réguliers avaient 28 ans ou moins. Chez les lanceurs, seul Jeff Fassero avait plus de 30 ans. Et il ne faudrait pas oublier qu'un certain Vladimir Guerrero aurait joint les rangs de cette machine un jour ou l'autre.
La fin du baseball à Montréal
Malheureusement, les Expos et les partisans n'ont plus vraiment la chance de célébrer depuis.
"Ce fut la fin du baseball à Montréal", se rappelle l'ancien gérant Felipe Alou.
Avec la même formation une saison plus tard, les Expos auraient pu offrir un rendement similaire. Mais la direction en avait décidé autrement... pour des impératifs financiers.
Quand la grève a pris fin le 31 mars 1995, soit 232 jours plus tard, le directeur général de l'époque, Kevin Malone, s'est vu confier un rôle très précis : se débarrasser du coeur de l'équipe. C'est ainsi qu'en trois jours, Malone a dû échanger Ken Hill, John Wetteland et Marquis Grissom. Pour sa part, Larry Walker a accepté un contrat comme joueur autonome avec les Rockies du Colorado; contre l'un des frappeurs les plus dangereux de la ligue, les Expos n'ont même pas eu droit à une paire de bas sales.
"Quand vous bâtissez une équipe championne, de quoi avez-vous besoin? D'un premier frappeur, d'un joueur qui vide les sentiers, d'un as partant et d'un as releveur. Nous avions ces quatre éléments. Nous les avons laissés aller", grogne Alou.
Brochu et Selig
Mais, à l'époque, Claude Brochu, actionnaire majoritaire, insistait pour dire qu'il ne pouvait payer les Grissom, Walker, Hill et Wetteland. Selon lui, garder l'équipe intacte en 1995 aurait coûté 25 millions de dollars, ce qui aurait porté la dette de l'équipe à 40 millions.
Pour l'ineffable commissaire Selig, un homme qui sait se faire des amis, la théorie voulant que les Expos paient encore aujourd'hui le prix de la grève est complètement ridicule.
"Je rejette cette idée. Il y avait déjà des problèmes avec cette concession quand Charles Bronfman a vendu l'équipe une première fois en 1991, des problèmes à rassembler des partenaires locaux. Le problème existe encore : manque de contrôle local, manque d'appui des partisans et il n'y a pas de nouveau stade". Le genre de réaction qui permettra sans doute à Selig de se faire encore de nouveaux amis parmi les partisans de l'équipe.
Mais dans le fond, peut-être que Selig ne pense pas vraiment ce qu'il dit... puisqu'il est le même commissaire qui travaille à temps plein depuis trois ans à trouver un nouveau domicile aux Expos...
Il y a 10 ans...LE RÊVE!
Claude Brochu maintient qu'il n'a pas eu le choix
Jeudi 12 août 2004 - MONTREAL (PC) - Dix ans jour pour jour après le déclenchement de la grève du baseball majeur qui a peut-être privé les Expos de Montréal d'une première conquête de la Série mondiale, Claude Brochu a répété qu'il lui était impossible de conserver le noyau de joueurs dont il a dû se départir avant le début de la saison 1995.
Dans une entrevue publiée aujourd'hui dans l'édition du quotidien The Gazette, l'ancien président des Expos dit n'avoir jamais pensé à retenir les principales vedettes de l'équipe.
Claude Brochu, dans un article intitulé "Le jour le plus sombre à Montréal" a révélé qu'il n'a jamais pensé à garder l'équipe intacte parce qu'il en connaissait les conséquences sur le plan financier.
Il ajoute qu'il fallait libérer environ 20 millions $ US de la masse salariale, et essayer de garder la tête au-dessus de l'eau pendant la saison 1995.
Au printemps de 1995, après le renouvellement de la convention collective, les Expos se sont départis des voltigeurs Larry Walker et Marquis Grissom, du lanceur partant Ken Hill et de John Wetteland, leur stoppeur.
Walker, Grissom, Hill et Wetteland avaient permis aux Expos de se bâtir un dossier de 74-40, le meilleur des ligues majeures, et une avance de six matchs sur les Braves d'Atlanta au premier rang de la section Est de la Ligue nationale.
Brochu, qui n'est pas retourné au Stade olympique depuis qu'il a quitté les Expos, croit qu'on peut rebâtir une équipe. Il a donné l'exemple des Alouettes de Montréal.
Jeudi 12 août 2004 - MONTREAL (PC) - Dix ans jour pour jour après le déclenchement de la grève du baseball majeur qui a peut-être privé les Expos de Montréal d'une première conquête de la Série mondiale, Claude Brochu a répété qu'il lui était impossible de conserver le noyau de joueurs dont il a dû se départir avant le début de la saison 1995.
Dans une entrevue publiée aujourd'hui dans l'édition du quotidien The Gazette, l'ancien président des Expos dit n'avoir jamais pensé à retenir les principales vedettes de l'équipe.
Claude Brochu, dans un article intitulé "Le jour le plus sombre à Montréal" a révélé qu'il n'a jamais pensé à garder l'équipe intacte parce qu'il en connaissait les conséquences sur le plan financier.
Il ajoute qu'il fallait libérer environ 20 millions $ US de la masse salariale, et essayer de garder la tête au-dessus de l'eau pendant la saison 1995.
Au printemps de 1995, après le renouvellement de la convention collective, les Expos se sont départis des voltigeurs Larry Walker et Marquis Grissom, du lanceur partant Ken Hill et de John Wetteland, leur stoppeur.
Walker, Grissom, Hill et Wetteland avaient permis aux Expos de se bâtir un dossier de 74-40, le meilleur des ligues majeures, et une avance de six matchs sur les Braves d'Atlanta au premier rang de la section Est de la Ligue nationale.
Brochu, qui n'est pas retourné au Stade olympique depuis qu'il a quitté les Expos, croit qu'on peut rebâtir une équipe. Il a donné l'exemple des Alouettes de Montréal.
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- Seigneur de la Causerie
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- Inscription : sam. juin 19, 2004 12:00 am
Populaires, adulés, affublés d’un surnom évocateur – Nos Z’Amours – les Expos du début des années 80 et 90 étaient synonymes de succès. Jouant devant des foules électrisantes de plus de 40 000 personnes, ils étaient la fierté des Montréalais et des Québécois au même titre que le Canadien et les Alouettes. Vingt ans plus tard, il ne reste plus que des souvenirs de cette période faste. Frappés par une série de décisions et d’événements déplorables, les Expos jouent maintenant dans l’indifférence totale et s’apprête à déménager sans que personne ne lève le petit doigt. La question est inévitable : le baseball professionnel a-t-il encore sa place au Québec ? À mon avis, n’en déplaise aux économistes des gouvernements fédéral et provincial, le départ des Expos constituerait une perte importante en termes de revenus et de visibilité pour les différents paliers de gouvernement. Le potentiel énorme d’une telle activité ne doit pas être négligé, tant au niveau social qu’économique.
Maintes fois, tant dans mon entourage que dans les médias, j’ai entendu la fausseté suivante : le baseball n’est pas populaire. Comment pouvons-nous juger de la popularité d’un sport alors que la seule équipe professionnelle de la province est sur le point de déménager ? Dans un tel contexte, il est normal que les partisans ne suivent plus autant les activités de l’équipe. Le phénomène est d’autant plus compréhensible si l’on tient compte de toutes les mauvaises nouvelles qui entourent la saga des Expos depuis quelques années : grève, ventes de feu, projet de nouveau stade au rancart, dissolution et la liste ne fait que s’allonger. Que feriez-vous à leur place ? Bafoués, humiliés, ils ont déserté le Stade olympique. Un comportement justifiable dans les circonstances. Qui voudrait encourager une équipe continuellement dépouillé de ses meilleurs joueurs, dirigée par des incompétents baratineurs (à l’époque du consortium) et jouant dans un stade désuet. Désolé de vous décevoir, mais on ne peut obliger les gens à acheter un produit dont ils n’apprécient pas le rendement, encore moins un produit dénigré par ses propres propriétaires (ex-actionnaires). Gens du gouvernement, vous pouvez immédiatement retirer la baisse de popularité des Expos de votre tiroir d’excuse. L’intérêt de la population pour le baseball a été, est et sera toujours là, il suffit de l’exploiter adéquatement. Il faut créer un sentiment de fierté et d’appartenance envers les Expos. À ce jour, d’autres franchises aux prises avec les mêmes problèmes économiques et sociaux comme Atlanta et Baltimore ont réussi à le faire et récoltent maintenant les fruits de leurs efforts acharnés. Il n’est pas trop tard pour prendre exemple sur eux. L’intérêt de la population pour le baseball n’attend qu’à être ravivé.
Économiquement parlant, une aide gouvernementale serait pleinement justifiable. Selon un rapport fédéral publié en décembre 1998 et intitulé : « Le Sport au Canada, c’est l’affaire de tous et de toutes », les Expos génèrent un PIB de 105,3 millions de dollars (dont 37,9 millions proviennent de l’extérieur de Montréal), créent approximativement 1252 emplois (dont 451 sont imputables aux recettes provenant des amateurs de l’extérieur de la ville) et, en 1996, ont généré 20,5 millions de dollars de recettes fiscales fédérales et 23,3 millions de dollars de recettes fiscales provinciales. Vu la flambée des salaires des joueurs, on peut facilement affirmer que les Expos rapportent présentement plus de 50 millions de dollars annuellement en taxes et impôts aux trois paliers de gouvernement. Après la divulgation de ce rapport, votre position reste la même : on ne peut venir en aide à des propriétaires immensément riches et à des joueurs grassement payés pendant que des hôpitaux manquent de lits. Au lieu de déprécier le sport professionnel, vous devriez essayer de voir dans quelle mesure il contribue à la vitalité économique, sociale et culturelle d’une ville. En plus d’être une bonne source de revenus pour les gouvernements, il apporte une visibilité importante à la ville et à la province qu’il l’accueille. Cette visibilité contribue grandement à augmenter le tourisme et le prestige de la ville en question.
Le sport professionnel définit les grandes villes de ce monde. Le départ des Expos constituerait plus qu’une perte économique et sociale. Il enverrait un message clair au reste du monde : Montréal n’est pas capable d’accueillir des activités sportives et peut-être même culturelles d’envergure mondiale. Il faut se mobiliser pour les sauver. Toutefois, la participation du gouvernement dans ce sauvetage sera primordiale. Les principaux bénéficiaires de la présence des Expos à Montréal, outre les partisans, c’est VOUS. Agissez avant qu’il ne soit trop tard ! Votre inertie dans ce dossier a déjà provoqué des dommages considérables.
Maintes fois, tant dans mon entourage que dans les médias, j’ai entendu la fausseté suivante : le baseball n’est pas populaire. Comment pouvons-nous juger de la popularité d’un sport alors que la seule équipe professionnelle de la province est sur le point de déménager ? Dans un tel contexte, il est normal que les partisans ne suivent plus autant les activités de l’équipe. Le phénomène est d’autant plus compréhensible si l’on tient compte de toutes les mauvaises nouvelles qui entourent la saga des Expos depuis quelques années : grève, ventes de feu, projet de nouveau stade au rancart, dissolution et la liste ne fait que s’allonger. Que feriez-vous à leur place ? Bafoués, humiliés, ils ont déserté le Stade olympique. Un comportement justifiable dans les circonstances. Qui voudrait encourager une équipe continuellement dépouillé de ses meilleurs joueurs, dirigée par des incompétents baratineurs (à l’époque du consortium) et jouant dans un stade désuet. Désolé de vous décevoir, mais on ne peut obliger les gens à acheter un produit dont ils n’apprécient pas le rendement, encore moins un produit dénigré par ses propres propriétaires (ex-actionnaires). Gens du gouvernement, vous pouvez immédiatement retirer la baisse de popularité des Expos de votre tiroir d’excuse. L’intérêt de la population pour le baseball a été, est et sera toujours là, il suffit de l’exploiter adéquatement. Il faut créer un sentiment de fierté et d’appartenance envers les Expos. À ce jour, d’autres franchises aux prises avec les mêmes problèmes économiques et sociaux comme Atlanta et Baltimore ont réussi à le faire et récoltent maintenant les fruits de leurs efforts acharnés. Il n’est pas trop tard pour prendre exemple sur eux. L’intérêt de la population pour le baseball n’attend qu’à être ravivé.
Économiquement parlant, une aide gouvernementale serait pleinement justifiable. Selon un rapport fédéral publié en décembre 1998 et intitulé : « Le Sport au Canada, c’est l’affaire de tous et de toutes », les Expos génèrent un PIB de 105,3 millions de dollars (dont 37,9 millions proviennent de l’extérieur de Montréal), créent approximativement 1252 emplois (dont 451 sont imputables aux recettes provenant des amateurs de l’extérieur de la ville) et, en 1996, ont généré 20,5 millions de dollars de recettes fiscales fédérales et 23,3 millions de dollars de recettes fiscales provinciales. Vu la flambée des salaires des joueurs, on peut facilement affirmer que les Expos rapportent présentement plus de 50 millions de dollars annuellement en taxes et impôts aux trois paliers de gouvernement. Après la divulgation de ce rapport, votre position reste la même : on ne peut venir en aide à des propriétaires immensément riches et à des joueurs grassement payés pendant que des hôpitaux manquent de lits. Au lieu de déprécier le sport professionnel, vous devriez essayer de voir dans quelle mesure il contribue à la vitalité économique, sociale et culturelle d’une ville. En plus d’être une bonne source de revenus pour les gouvernements, il apporte une visibilité importante à la ville et à la province qu’il l’accueille. Cette visibilité contribue grandement à augmenter le tourisme et le prestige de la ville en question.
Le sport professionnel définit les grandes villes de ce monde. Le départ des Expos constituerait plus qu’une perte économique et sociale. Il enverrait un message clair au reste du monde : Montréal n’est pas capable d’accueillir des activités sportives et peut-être même culturelles d’envergure mondiale. Il faut se mobiliser pour les sauver. Toutefois, la participation du gouvernement dans ce sauvetage sera primordiale. Les principaux bénéficiaires de la présence des Expos à Montréal, outre les partisans, c’est VOUS. Agissez avant qu’il ne soit trop tard ! Votre inertie dans ce dossier a déjà provoqué des dommages considérables.
L’évolution de la saga des Expos
Aux assises hivernales du baseball majeur à Nashville en décembre 1989, Charles Bronfman, le propriétaire des Expos depuis la création du club en 1968, prend une décision lourde de conséquences : vendre l’équipe. Une décision d’affaires compréhensible mais néanmoins surprenante de sa part, le baseball ayant toujours fait partie intégrante de sa vie. La déconfiture de son club la saison précédente, les assistances à la baisse et la détérioration du climat des relations de travail expliquent sa décision. Le baseball n’est plus qu’une passion, c’est devenu une véritable «business» où tant les propriétaires que les joueurs se préoccupent plus des bénéfices financiers que du baseball comme tel. Une situation qui ne plaît pas à Charles Bronfman. Malgré son optimiste et un porte-feuille plutôt garni, il ne voit pas comment la situation pourrait se solutionner. Le baseball majeur s’en va directement vers un marasme financier. En tant qu’homme d’affaires averti, il décide donc d’aller de l’avant avec sa décision.
Le premier informé de son désir de vendre l’équipe est Claude Brochu, le président des Expos depuis 1986. Celui-ci voit immédiatement en les Expos une bonne occasion d’affaires vu le contexte expansionniste de l’époque. De plus, il considère qu’il se doit de tenter le coup pour éviter que l’équipe tombe entre les mains d’intérêts américains et soit déménagée. L’idée d’un consortium de propriétaires germe dans sa tête. Dès lors, il entreprend des démarches pour trouver des investisseurs intéressés à se joindre à lui. Il fait appel à Burns Fry, une société de courtage ayant des contacts étroits auprès des grandes entreprises québécoises et dirigée par Jacques Ménard, pour l’aider à y parvenir. Avant de solliciter le secteur privé, un aspect important reste à être déterminé : la position des gouvernements. Brochu et Ménard peuvent compter sur un allié de taille à Québec : Robert Bourassa. Économiste de formation, il estime que la présence d’une équipe professionnelle de baseball à Montréal est une bonne affaire du point de vue économique. Grâce à son appui, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal acceptent de verser respectivement 18 et 15 millions pour l’achat des Expos. Une fois cette question réglée, Brochu et Ménard s’attaque aux entreprises québécoises. L’accueil s’avère plutôt mitigé. L’entreprise est peu connu et la visibilité obtenue, négative. Si l’équipe ne gagne pas, le nom de la compagnie risque d’être associé aux insuccès de l’équipe. Cela, combiné à la faiblesse du dollar canadien et à la situation peu profitable de l’entreprise, contribue à la réponse négative du secteur privé. Malgré tout, les démarches auprès des entreprises québécoises avancent tranquillement. La situation débloque lorsque la brasserie Labatt, Petro-Canada et Coca-Cola acceptent de signer des ententes de commandites. Peu à peu, Brochu et Ménard réussissent à accumuler les engagements monétaires. Néanmoins, il manque encore de l’argent. C’est à ce moment que Jeffrey Loria fait son apparition pour la première fois. Désireux de s’associer à un investisseur américain pour compléter la transaction, le groupe d’investisseur rencontre Loria. Le New-Yorkais réclame le contrôle total de l’équipe, ce que les partenaires refusent. « J’ai vite compris que cet homme négociait d’une seule manière, c’est-à-dire la sienne. Homme à la fois dur et affable, convaincu d’une chose et d’une chose seulement : celle d’avoir raison sur toute la ligne. Une main de fer dans un gant de velours… » , nous raconte Claude Brochu. Après plus de 11 mois de travail acharné, de joies et de déceptions, le 29 novembre 1990, le consortium mené par Claude Brochu parvient finalement à en venir à une entente avec Charles Bronfman.
Afin de garder l’équipe à Montréal, Charles Bronfman accepte un montant moindre des investisseurs québécois que ce qu’il aurait pu obtenir de la part d’investisseurs américains. Selon certaines rumeurs, il aurait entre autres reçu une offre de 150 millions. En fin de compte, il cède la propriété des Expos au consortium de propriétaires pour la modique somme de 89 millions. De ces 89 millions, 51 millions proviennent des différents investisseurs, 5 millions de la commandite exclusive de Coca-Cola et 33 millions du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal. Le contrôle de l’équipe est confié à Claude Brochu. Une transaction hors de l’ordinaire et voué à l’échec. Les membres du consortium n’avaient pas les reins suffisamment solides pour affronter les problèmes financiers d’une industrie malade, celle du baseball majeur. Avec le recul, nous pouvons affirmer que le départ de Charles Bronfman constitue sans l’ombre d’un doute l’événement déclencheur de la descente aux enfers des Expos de Montréal. La famille Bronfman était, est et sera toujours notre unique espoir de voir du baseball majeur à Montréal. Leur réputation d’hommes d’affaires et leur expertise dans la gérance d’une équipe de baseball professionnelle s’avèrent reconnues jusque dans les bureaux du baseball majeur.
Une fois à la tête de l’équipe, la nouvelle direction des Expos adopte un plan de gestion serré basé sur le développement des joueurs dans son réseau de filiales des ligues mineures. Il n’est pas question pour le consortium d’investir des fonds supplémentaires dans l’équipe. La stratégie fonctionne admirablement. Malgré une masse salariale limité, l’équipe reste compétitive. Tel est le cas jusqu’à la date fatidique du 12 août 1994, date du déclenchement de la grève.
À ce moment, les Expos revendiquent la meilleure fiche du baseball majeur et trônent en première place de la division Est de la Ligue Nationale. Nul besoin de vous mentionner qu’ils se dirigeaient tout droit vers une participation à la Série mondiale. Au lieu de récolter les honneurs et l’argent relatifs à une participation à cette grande classique, les voilà en grève et sans-le-sou. Les propriétaires et les joueurs durcissent leurs positions, la grève s’éternise et la saison est annulée. La grève coûte 16 millions aux Expos et, pour ajouter à leur désespoir, les propriétaires perdent la bataille syndicale. Le statut quo est adopté 8 mois plus tard. Quoi de plus désastreux ! En plus de les priver d’une possible participation à la Série mondiale et de les placer dans une situation financière précaire, la grève ne règle aucunement les problèmes grandissants du baseball majeur. Aucun plafond salarial, aucune mesure pour venir en aide aux équipes des petits marchés. L’avarice de certains propriétaires et des joueurs aura eu raison des Expos. Pour éviter de perdre plus d’argent, Claude Brochu ordonne à son directeur-général de se départir de quatre de leurs meilleurs joueurs : Larry Walker, John Wetteland, Ken Hill et Marquis Grissom. La décision est très mal accueilli par le public montréalais. Pour la première fois à Montréal, on parle de vente de feu. Malheureusement, ce ne sera pas la dernière fois. En 1998, après avoir remporté le Cy Young l’année précédente, Pedro Martinez est échangé aux Red Sox de Boston et ce, malgré la promesse de Claude Brochu que l’équipe ne le transigerait pas. Rien pour aider la cote de popularité du président des Expos.
Tout au long de l’administration Brochu, les autres partenaires du consortium ne sont que peu consultés. Claude Brochu considère que lui seul possède les connaissances requises pour veiller aux opérations quotidiennes de l’équipe. Ses partenaires se plaignent de la situation et exigent d’être davantage impliqués dans l’administration de l’équipe. Peu à peu, ceux-ci se font à l’idée qu’ils pourrait faire bien mieux que lui et entament une campagne de salissage à son endroit. L’objectif : obtenir sa démission et prendre le contrôle de l’équipe. S’en suit une multitude de commentaires médiatiques négatifs le visant lui et ses initiatives pour améliorer le sort de l’équipe. Toutefois, en critiquant toutes ses décisions afin qu’il se retire du consortium, les partenaires ont sali à jamais l’image des Expos et condamné le projet de nouveau stade à une mort certaine. Qu’il mérite ou non de s’en aller, c’était là la pire démarche à suivre. Détruire son propre produit, voilà une attitude complètement stupide. Surtout quand l’objectif est d’éliminer l’homme le mieux placé pour mener à bien la saga des Expos. Sans vouloir minimiser ses décisions et son attitude arrogante, Claude Brochu n’avait aucun autre choix. La situation financière de l’équipe était critique. Si l’inflation des salaires des joueurs perdurait, les Expos n’auraient eu aucun autre choix que de déménager… à moins d’emménager dans un nouveau stade de baseball. Brochu en était conscient et a tout fait en son pouvoir pour assurer un avenir raisonnable à l’équipe, mais l’ambition et l’incompétence de ces partenaires lui auront coûté et son poste et son projet de nouveau stade au centre-ville.
Une fois débarrassé de Claude Brochu, les actionnaires québécois, menés par Jacques Ménard, se mettent à la recherche d’un autre commandité pour le remplacer et renflouer les coffres de l’équipe. Le baseball majeur ne leur fait pas confiance, mais ne souhaite pas s’engager dans une bataille juridique pour imposer la vente à des intérêts étrangers. La présence de Stephen Bronfman, le fils de Charles, comme actionnaire potentiel les rassure. Les sbires du baseball majeur le voient comme actionnaire principal, mais celui-ci n’est guère intéressé. Le seul investisseur important en liste est un certain Jeffrey Loria. Il profite de la situation pour imposer ses propres conditions. Entres autres, il veut que les actionnaires québécois allongent la même somme que lui dans le refinancement de l’équipe, soit 75 millions, et impose son beau-fils David Samson comme directeur des opérations. Jacques Ménard et son groupe, acculés au pied du mur, n’ont d’autres choix que d’accepter. C’était là leur seule option.
Dès l’arrivée en poste de Jeffrey Loria et de David Samson, les actionnaires québécois se font royalement tassés. Constat : toutes les initiatives du groupe pour obtenir un plus grand contrôle dans l’équipe se révèlent être un échec total. Pire encore, en acceptant l’offre de Loria et en sachant bien qu’ils ne trouveraient jamais les 75 millions demandés, leur participation dans l’équipe a fondu comme neige au soleil au soleil au fur et à mesure que Loria refinançait les Expos. En 2001, leur mise de fonds n’équivaut plus qu’à 7% de la valeur totale de l’équipe. Voilà la preuve concrète de l’incompétence des actionnaires québécois dans l’administration d’une équipe de baseball professionnelle. Pourtant, au lieu d’admettre leurs torts, ils s’en prennent publiquement à Jeffrey Loria et David Samson, les accusent de mal gérer l’équipe et de vouloir déménager les Expos aux États-Unis. Encore une fois, ils blâment tout le monde sauf eux. De son côté, le nouveau commandité réalise rapidement la gravité et la précarité de la situation à Montréal. Peu intéressé à investir des millions dans une entreprise aussi risquée, il décide de vendre la franchise au baseball majeur qui souhaite dissoudre les Expos. La population et les médias ne lui pardonneront jamais. Certains en arrivent même à croire la version des «anciens» actionnaires québécois : Jeffrey Loria et David Samson, en conspiration avec le commissaire Bud Selig et le baseball majeur, ont comploté pour prendre le contrôle des Expos et sortir l’équipe de Montréal. À bien y penser, il ne manque que quelques extra-terrestres et l’histoire pourrait être crédible. Franchement ! Qui de moindrement sensé accepterait de s’embarquer dans une telle galère ? La situation ne pouvait plus fonctionner dans ces conditions. Ce ne sont pas Claude Brochu et Jeffrey Loria qui ont tué le baseball à Montréal, ce sont les anciens actionnaires québécois. Par leurs campagnes de salissage et leur méconnaissance complète du baseball, ils ont détruit en quelques années l’une des organisations les plus remarquables du baseball majeur.
Actuellement, les Expos s’apprêtent à disputer une 3e saison sous la tutelle du baseball majeur. Après avoir évité la dissolution en 2001, les Expos vivent sous des menaces de déménagements de plus en plus persistantes. En effet, le baseball majeur souhaite déménager l’équipe le plus rapidement possible, mais la poursuite pour conspiration intentée par les anciens actionnaires québécois à leur endroit les empêche de procéder immédiatement. On devrait connaître le dénouement de cette poursuite d’ici la fin de la saison 2004 et, par conséquent, celui de l’éternelle saga des Expos. Une victoire des poursuivants pourraient résulter en un maintien de la franchise à Montréal. Qui sait ?
Aux assises hivernales du baseball majeur à Nashville en décembre 1989, Charles Bronfman, le propriétaire des Expos depuis la création du club en 1968, prend une décision lourde de conséquences : vendre l’équipe. Une décision d’affaires compréhensible mais néanmoins surprenante de sa part, le baseball ayant toujours fait partie intégrante de sa vie. La déconfiture de son club la saison précédente, les assistances à la baisse et la détérioration du climat des relations de travail expliquent sa décision. Le baseball n’est plus qu’une passion, c’est devenu une véritable «business» où tant les propriétaires que les joueurs se préoccupent plus des bénéfices financiers que du baseball comme tel. Une situation qui ne plaît pas à Charles Bronfman. Malgré son optimiste et un porte-feuille plutôt garni, il ne voit pas comment la situation pourrait se solutionner. Le baseball majeur s’en va directement vers un marasme financier. En tant qu’homme d’affaires averti, il décide donc d’aller de l’avant avec sa décision.
Le premier informé de son désir de vendre l’équipe est Claude Brochu, le président des Expos depuis 1986. Celui-ci voit immédiatement en les Expos une bonne occasion d’affaires vu le contexte expansionniste de l’époque. De plus, il considère qu’il se doit de tenter le coup pour éviter que l’équipe tombe entre les mains d’intérêts américains et soit déménagée. L’idée d’un consortium de propriétaires germe dans sa tête. Dès lors, il entreprend des démarches pour trouver des investisseurs intéressés à se joindre à lui. Il fait appel à Burns Fry, une société de courtage ayant des contacts étroits auprès des grandes entreprises québécoises et dirigée par Jacques Ménard, pour l’aider à y parvenir. Avant de solliciter le secteur privé, un aspect important reste à être déterminé : la position des gouvernements. Brochu et Ménard peuvent compter sur un allié de taille à Québec : Robert Bourassa. Économiste de formation, il estime que la présence d’une équipe professionnelle de baseball à Montréal est une bonne affaire du point de vue économique. Grâce à son appui, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal acceptent de verser respectivement 18 et 15 millions pour l’achat des Expos. Une fois cette question réglée, Brochu et Ménard s’attaque aux entreprises québécoises. L’accueil s’avère plutôt mitigé. L’entreprise est peu connu et la visibilité obtenue, négative. Si l’équipe ne gagne pas, le nom de la compagnie risque d’être associé aux insuccès de l’équipe. Cela, combiné à la faiblesse du dollar canadien et à la situation peu profitable de l’entreprise, contribue à la réponse négative du secteur privé. Malgré tout, les démarches auprès des entreprises québécoises avancent tranquillement. La situation débloque lorsque la brasserie Labatt, Petro-Canada et Coca-Cola acceptent de signer des ententes de commandites. Peu à peu, Brochu et Ménard réussissent à accumuler les engagements monétaires. Néanmoins, il manque encore de l’argent. C’est à ce moment que Jeffrey Loria fait son apparition pour la première fois. Désireux de s’associer à un investisseur américain pour compléter la transaction, le groupe d’investisseur rencontre Loria. Le New-Yorkais réclame le contrôle total de l’équipe, ce que les partenaires refusent. « J’ai vite compris que cet homme négociait d’une seule manière, c’est-à-dire la sienne. Homme à la fois dur et affable, convaincu d’une chose et d’une chose seulement : celle d’avoir raison sur toute la ligne. Une main de fer dans un gant de velours… » , nous raconte Claude Brochu. Après plus de 11 mois de travail acharné, de joies et de déceptions, le 29 novembre 1990, le consortium mené par Claude Brochu parvient finalement à en venir à une entente avec Charles Bronfman.
Afin de garder l’équipe à Montréal, Charles Bronfman accepte un montant moindre des investisseurs québécois que ce qu’il aurait pu obtenir de la part d’investisseurs américains. Selon certaines rumeurs, il aurait entre autres reçu une offre de 150 millions. En fin de compte, il cède la propriété des Expos au consortium de propriétaires pour la modique somme de 89 millions. De ces 89 millions, 51 millions proviennent des différents investisseurs, 5 millions de la commandite exclusive de Coca-Cola et 33 millions du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal. Le contrôle de l’équipe est confié à Claude Brochu. Une transaction hors de l’ordinaire et voué à l’échec. Les membres du consortium n’avaient pas les reins suffisamment solides pour affronter les problèmes financiers d’une industrie malade, celle du baseball majeur. Avec le recul, nous pouvons affirmer que le départ de Charles Bronfman constitue sans l’ombre d’un doute l’événement déclencheur de la descente aux enfers des Expos de Montréal. La famille Bronfman était, est et sera toujours notre unique espoir de voir du baseball majeur à Montréal. Leur réputation d’hommes d’affaires et leur expertise dans la gérance d’une équipe de baseball professionnelle s’avèrent reconnues jusque dans les bureaux du baseball majeur.
Une fois à la tête de l’équipe, la nouvelle direction des Expos adopte un plan de gestion serré basé sur le développement des joueurs dans son réseau de filiales des ligues mineures. Il n’est pas question pour le consortium d’investir des fonds supplémentaires dans l’équipe. La stratégie fonctionne admirablement. Malgré une masse salariale limité, l’équipe reste compétitive. Tel est le cas jusqu’à la date fatidique du 12 août 1994, date du déclenchement de la grève.
À ce moment, les Expos revendiquent la meilleure fiche du baseball majeur et trônent en première place de la division Est de la Ligue Nationale. Nul besoin de vous mentionner qu’ils se dirigeaient tout droit vers une participation à la Série mondiale. Au lieu de récolter les honneurs et l’argent relatifs à une participation à cette grande classique, les voilà en grève et sans-le-sou. Les propriétaires et les joueurs durcissent leurs positions, la grève s’éternise et la saison est annulée. La grève coûte 16 millions aux Expos et, pour ajouter à leur désespoir, les propriétaires perdent la bataille syndicale. Le statut quo est adopté 8 mois plus tard. Quoi de plus désastreux ! En plus de les priver d’une possible participation à la Série mondiale et de les placer dans une situation financière précaire, la grève ne règle aucunement les problèmes grandissants du baseball majeur. Aucun plafond salarial, aucune mesure pour venir en aide aux équipes des petits marchés. L’avarice de certains propriétaires et des joueurs aura eu raison des Expos. Pour éviter de perdre plus d’argent, Claude Brochu ordonne à son directeur-général de se départir de quatre de leurs meilleurs joueurs : Larry Walker, John Wetteland, Ken Hill et Marquis Grissom. La décision est très mal accueilli par le public montréalais. Pour la première fois à Montréal, on parle de vente de feu. Malheureusement, ce ne sera pas la dernière fois. En 1998, après avoir remporté le Cy Young l’année précédente, Pedro Martinez est échangé aux Red Sox de Boston et ce, malgré la promesse de Claude Brochu que l’équipe ne le transigerait pas. Rien pour aider la cote de popularité du président des Expos.
Tout au long de l’administration Brochu, les autres partenaires du consortium ne sont que peu consultés. Claude Brochu considère que lui seul possède les connaissances requises pour veiller aux opérations quotidiennes de l’équipe. Ses partenaires se plaignent de la situation et exigent d’être davantage impliqués dans l’administration de l’équipe. Peu à peu, ceux-ci se font à l’idée qu’ils pourrait faire bien mieux que lui et entament une campagne de salissage à son endroit. L’objectif : obtenir sa démission et prendre le contrôle de l’équipe. S’en suit une multitude de commentaires médiatiques négatifs le visant lui et ses initiatives pour améliorer le sort de l’équipe. Toutefois, en critiquant toutes ses décisions afin qu’il se retire du consortium, les partenaires ont sali à jamais l’image des Expos et condamné le projet de nouveau stade à une mort certaine. Qu’il mérite ou non de s’en aller, c’était là la pire démarche à suivre. Détruire son propre produit, voilà une attitude complètement stupide. Surtout quand l’objectif est d’éliminer l’homme le mieux placé pour mener à bien la saga des Expos. Sans vouloir minimiser ses décisions et son attitude arrogante, Claude Brochu n’avait aucun autre choix. La situation financière de l’équipe était critique. Si l’inflation des salaires des joueurs perdurait, les Expos n’auraient eu aucun autre choix que de déménager… à moins d’emménager dans un nouveau stade de baseball. Brochu en était conscient et a tout fait en son pouvoir pour assurer un avenir raisonnable à l’équipe, mais l’ambition et l’incompétence de ces partenaires lui auront coûté et son poste et son projet de nouveau stade au centre-ville.
Une fois débarrassé de Claude Brochu, les actionnaires québécois, menés par Jacques Ménard, se mettent à la recherche d’un autre commandité pour le remplacer et renflouer les coffres de l’équipe. Le baseball majeur ne leur fait pas confiance, mais ne souhaite pas s’engager dans une bataille juridique pour imposer la vente à des intérêts étrangers. La présence de Stephen Bronfman, le fils de Charles, comme actionnaire potentiel les rassure. Les sbires du baseball majeur le voient comme actionnaire principal, mais celui-ci n’est guère intéressé. Le seul investisseur important en liste est un certain Jeffrey Loria. Il profite de la situation pour imposer ses propres conditions. Entres autres, il veut que les actionnaires québécois allongent la même somme que lui dans le refinancement de l’équipe, soit 75 millions, et impose son beau-fils David Samson comme directeur des opérations. Jacques Ménard et son groupe, acculés au pied du mur, n’ont d’autres choix que d’accepter. C’était là leur seule option.
Dès l’arrivée en poste de Jeffrey Loria et de David Samson, les actionnaires québécois se font royalement tassés. Constat : toutes les initiatives du groupe pour obtenir un plus grand contrôle dans l’équipe se révèlent être un échec total. Pire encore, en acceptant l’offre de Loria et en sachant bien qu’ils ne trouveraient jamais les 75 millions demandés, leur participation dans l’équipe a fondu comme neige au soleil au soleil au fur et à mesure que Loria refinançait les Expos. En 2001, leur mise de fonds n’équivaut plus qu’à 7% de la valeur totale de l’équipe. Voilà la preuve concrète de l’incompétence des actionnaires québécois dans l’administration d’une équipe de baseball professionnelle. Pourtant, au lieu d’admettre leurs torts, ils s’en prennent publiquement à Jeffrey Loria et David Samson, les accusent de mal gérer l’équipe et de vouloir déménager les Expos aux États-Unis. Encore une fois, ils blâment tout le monde sauf eux. De son côté, le nouveau commandité réalise rapidement la gravité et la précarité de la situation à Montréal. Peu intéressé à investir des millions dans une entreprise aussi risquée, il décide de vendre la franchise au baseball majeur qui souhaite dissoudre les Expos. La population et les médias ne lui pardonneront jamais. Certains en arrivent même à croire la version des «anciens» actionnaires québécois : Jeffrey Loria et David Samson, en conspiration avec le commissaire Bud Selig et le baseball majeur, ont comploté pour prendre le contrôle des Expos et sortir l’équipe de Montréal. À bien y penser, il ne manque que quelques extra-terrestres et l’histoire pourrait être crédible. Franchement ! Qui de moindrement sensé accepterait de s’embarquer dans une telle galère ? La situation ne pouvait plus fonctionner dans ces conditions. Ce ne sont pas Claude Brochu et Jeffrey Loria qui ont tué le baseball à Montréal, ce sont les anciens actionnaires québécois. Par leurs campagnes de salissage et leur méconnaissance complète du baseball, ils ont détruit en quelques années l’une des organisations les plus remarquables du baseball majeur.
Actuellement, les Expos s’apprêtent à disputer une 3e saison sous la tutelle du baseball majeur. Après avoir évité la dissolution en 2001, les Expos vivent sous des menaces de déménagements de plus en plus persistantes. En effet, le baseball majeur souhaite déménager l’équipe le plus rapidement possible, mais la poursuite pour conspiration intentée par les anciens actionnaires québécois à leur endroit les empêche de procéder immédiatement. On devrait connaître le dénouement de cette poursuite d’ici la fin de la saison 2004 et, par conséquent, celui de l’éternelle saga des Expos. Une victoire des poursuivants pourraient résulter en un maintien de la franchise à Montréal. Qui sait ?
1994 la grève au baseball, le lock-out au hockey
Je peux dire que c'est la vente de feu suivant la saison 94 qui m'a fait décroché un peu du baseball, de voir les Yankees s'acheter la série mondiale n'a pas aidé, et le départ de Pedro m'a fait décroché un peu plus et le départ de Guerrero m'a achevé coté baseball...je pourrai dire que j'ai eu la chance d'assister au dernier match de Vlad avec les Expos.
Si il n'avaient pas eu la grève, si les expos auraient remporté la série mondiale...si, si, si malheureusement on ne le saura jamais.
Je peux dire que c'est la vente de feu suivant la saison 94 qui m'a fait décroché un peu du baseball, de voir les Yankees s'acheter la série mondiale n'a pas aidé, et le départ de Pedro m'a fait décroché un peu plus et le départ de Guerrero m'a achevé coté baseball...je pourrai dire que j'ai eu la chance d'assister au dernier match de Vlad avec les Expos.
Si il n'avaient pas eu la grève, si les expos auraient remporté la série mondiale...si, si, si malheureusement on ne le saura jamais.

C'est bobépine ou bépine SVP

bobépine a écritSi il n'avaient pas eu la grève, si les expos auraient remporté la série mondiale...si, si, si malheureusement on ne le saura jamais.
Pedro Martinez. Ken Hill. Jeff Fassero. John Wetteland. Lenny Webster. Kirk Rueter. Cliff Floyd. Moises Alou. Larry Walker. Mike Lansing. Grissom, Gil Heredia. Rondell White, Ugueth Urbina.
Tous ces anciens Expos ont participé aux séries dans les années qui ont suivi. Même chose pour certains membres du groupe d’entraîneurs; FELIPE ALOU, Jerry Manuel, Joe Kerrigan, Tim Johnson et Tommy Harper...sans oublier Jeffrey Loria et son valet de service David Samson qui ont remporté la Série Mondiale l'an passé...
Pedro Martinez. Ken Hill. Jeff Fassero. John Wetteland. Lenny Webster. Kirk Rueter. Cliff Floyd. Moises Alou. Larry Walker. Mike Lansing. Grissom, Gil Heredia. Rondell White, Ugueth Urbina.
Tous ces anciens Expos ont participé aux séries dans les années qui ont suivi. Même chose pour certains membres du groupe d’entraîneurs; FELIPE ALOU, Jerry Manuel, Joe Kerrigan, Tim Johnson et Tommy Harper...sans oublier Jeffrey Loria et son valet de service David Samson qui ont remporté la Série Mondiale l'an passé...
Slick27 a écrit
Pedro Martinez. Ken Hill. Jeff Fassero. John Wetteland. Lenny Webster. Kirk Rueter. Cliff Floyd. Moises Alou. Larry Walker. Mike Lansing. Grissom, Gil Heredia. Rondell White, Ugueth Urbina.
Tous ces anciens Expos ont participé aux séries dans les années qui ont suivi. Même chose pour certains membres du groupe d’entraîneurs; FELIPE ALOU, Jerry Manuel, Joe Kerrigan, Tim Johnson et Tommy Harper...sans oublier Jeffrey Loria et son valet de service David Samson qui ont remporté la Série Mondiale l'an passé...
Jeffrey Loria et son caniche
Mais je suis contente pour Pierre Arsenault par exemple
C'est vrai que lorsque tu regardes les joueurs qui ont joué pour les expos...tu te demandes pkoi ils n'ont jamais gagné la série mondiale...
Faut dire que depuis 1994 les expos ont plus servis de club école que d'autre chose.
Pedro Martinez. Ken Hill. Jeff Fassero. John Wetteland. Lenny Webster. Kirk Rueter. Cliff Floyd. Moises Alou. Larry Walker. Mike Lansing. Grissom, Gil Heredia. Rondell White, Ugueth Urbina.
Tous ces anciens Expos ont participé aux séries dans les années qui ont suivi. Même chose pour certains membres du groupe d’entraîneurs; FELIPE ALOU, Jerry Manuel, Joe Kerrigan, Tim Johnson et Tommy Harper...sans oublier Jeffrey Loria et son valet de service David Samson qui ont remporté la Série Mondiale l'an passé...
Jeffrey Loria et son caniche
Mais je suis contente pour Pierre Arsenault par exemple
C'est vrai que lorsque tu regardes les joueurs qui ont joué pour les expos...tu te demandes pkoi ils n'ont jamais gagné la série mondiale...
Faut dire que depuis 1994 les expos ont plus servis de club école que d'autre chose.

C'est bobépine ou bépine SVP
