A propos du livre" Da Vinci code"
Rénatane a écritJe l'ai fini hier.......................................stie de folle que je suis........................2 jours...................
c'était bon ............voila pourquoi je ne lis plus souvent............une drogue.........
C'est la raison pour laquelle je n'ose même pas le commencer...
J'ai peur de ne plus m'appartenir sinon.
c'était bon ............voila pourquoi je ne lis plus souvent............une drogue.........
C'est la raison pour laquelle je n'ose même pas le commencer...
J'ai peur de ne plus m'appartenir sinon.
[color=#4040BF][i]Ça, c'est moi. J'ai prêté mon visage à Kate pour qu'elle puisse faire des films.[/i][/color]
Savvy! a écrit
Je l'ai lu aussi mais me semble qu'il y avait déjà un topic qui en parlait mais je ne le retrouve pas...en tout cas tout comme Rénatane j'ai parcouru le net en le lisant et c'est ce que j'ai le plus aimé. Dans le premier topic j'avais mis plein d'adresses reliées aux divers objets, lieux et personnages du livre.
Pour moi ce fut un fantastique voyage alors je peux dire que ceux qui le critique sans l'avoir lu et fait la grande virée sur le net en sa compagnie et ben...se prive d'un grand plaisir.
Je me souviens qu'il y avait un topic...........peut-être dans l'atrium ??? je vais fouiller un peu.........
Je l'ai lu aussi mais me semble qu'il y avait déjà un topic qui en parlait mais je ne le retrouve pas...en tout cas tout comme Rénatane j'ai parcouru le net en le lisant et c'est ce que j'ai le plus aimé. Dans le premier topic j'avais mis plein d'adresses reliées aux divers objets, lieux et personnages du livre.
Pour moi ce fut un fantastique voyage alors je peux dire que ceux qui le critique sans l'avoir lu et fait la grande virée sur le net en sa compagnie et ben...se prive d'un grand plaisir.
Je me souviens qu'il y avait un topic...........peut-être dans l'atrium ??? je vais fouiller un peu.........
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Rénatane a écritJe l'ai fini hier.......................................stie de folle que je suis........................2 jours...................
c'était bon ............voila pourquoi je ne lis plus souvent............une drogue.........
Ben je me joins a toi!
J'ai commencé le livre hier soir a 18h... et je viens de le terminer aujourd'hui a 18h....
Méchante folle aussiiiiiiiiiiiiiiii.................. je devrais aussi lire plus souvent...d e bons livres comme ça c'est envoutant!
c'était bon ............voila pourquoi je ne lis plus souvent............une drogue.........
Ben je me joins a toi!
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Méchante folle aussiiiiiiiiiiiiiiii.................. je devrais aussi lire plus souvent...d e bons livres comme ça c'est envoutant!
Melsy4 a écrit
Ben je me joins a toi!
J'ai commencé le livre hier soir a 18h... et je viens de le terminer aujourd'hui a 18h....
Méchante folle aussiiiiiiiiiiiiiiii.................. je devrais aussi lire plus souvent...d e bons livres comme ça c'est envoutant!
Tu es encore plus folle que moi ! Une chance que j'en lis pas trop des comme ça sinon , mes enfants seraient comme des orphelins !
Ben je me joins a toi!
J'ai commencé le livre hier soir a 18h... et je viens de le terminer aujourd'hui a 18h....
Méchante folle aussiiiiiiiiiiiiiiii.................. je devrais aussi lire plus souvent...d e bons livres comme ça c'est envoutant!
Tu es encore plus folle que moi ! Une chance que j'en lis pas trop des comme ça sinon , mes enfants seraient comme des orphelins !
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Je suis folle aussi ...ça fait 2 jours que je lis. Je l'ai reçu à Noël et je me disais "je vais attendre quelques jours avant de commencer, faut que je fasse durer mon plaisir"...2 jours!..je viens de le finir ...j'en voulais encore!
C'est super bon! ça m'a replongé dans mes cours d'histoire de l'art et là je rêve de découvrir d'autres briques du même genre!
C'est super bon! ça m'a replongé dans mes cours d'histoire de l'art et là je rêve de découvrir d'autres briques du même genre!
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Je viens de lire sur un site que Brown prépare une suite sur les francs-maçons...j'ai déjà hâte mausus!
Mais je vais définitivement me procurer les bouquins sur Rennes-le-Château en attendant...je vous met le lien hihihihi
http://www.rennes-le-chateau.org/outils/bibliorlc.htm
Pour ma part je l'ai lu comme un roman, et je me suis vite laissée prendre au jeu des vérifications aussi, je connaissais plusieurs des oeuvres citées, j'ai dû les revisiter (et les mettre en signet pour mon homme qui veut pas juste saouère, il veut ouère lui aussi qui dit hihihi). Les oeuvres de Da Vinci comporte effectivement plusieurs éléments cachés..certains même pas souligné dans le roman. Si je peux retrouver ma feuille de notes...je partagerai avec vous les autres éléments de la Cène entre autres. Il y plusieurs évènements historiques que je reconnaissais pour être vrai d'autres non, va falloir que je m'attaque au 2ième bouquin...pas le choix!
Mais je vais définitivement me procurer les bouquins sur Rennes-le-Château en attendant...je vous met le lien hihihihi
http://www.rennes-le-chateau.org/outils/bibliorlc.htm
Pour ma part je l'ai lu comme un roman, et je me suis vite laissée prendre au jeu des vérifications aussi, je connaissais plusieurs des oeuvres citées, j'ai dû les revisiter (et les mettre en signet pour mon homme qui veut pas juste saouère, il veut ouère lui aussi qui dit hihihi). Les oeuvres de Da Vinci comporte effectivement plusieurs éléments cachés..certains même pas souligné dans le roman. Si je peux retrouver ma feuille de notes...je partagerai avec vous les autres éléments de la Cène entre autres. Il y plusieurs évènements historiques que je reconnaissais pour être vrai d'autres non, va falloir que je m'attaque au 2ième bouquin...pas le choix!
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mousseline a écritJe viens de lire sur un site que Brown prépare une suite sur les francs-maçons...j'ai déjà hâte mausus!
Mais je vais définitivement me procurer les bouquins sur Rennes-le-Château en attendant...je vous met le lien hihihihi
http://www.rennes-le-chateau.org/outils/bibliorlc.htm
Pour ma part je l'ai lu comme un roman, et je me suis vite laissée prendre au jeu des vérifications aussi, je connaissais plusieurs des oeuvres citées, j'ai dû les revisiter (et les mettre en signet pour mon homme qui veut pas juste saouère, il veut ouère lui aussi qui dit hihihi). Les oeuvres de Da Vinci comporte effectivement plusieurs éléments cachés..certains même pas souligné dans le roman. Si je peux retrouver ma feuille de notes...je partagerai avec vous les autres éléments de la Cène entre autres. Il y plusieurs évènements historiques que je reconnaissais pour être vrai d'autres non, va falloir que je m'attaque au 2ième bouquin...pas le choix!
oui oui oui , si tu as vu d'autres choses j'aimerais beaucoup le savoir......
J'ai regardé la peinture , mais elle est beaucoup usée..., il y a un site ou on *découpe * la peinture , on voie clairement qu'a la droite de Jésus ( a gauche pour celui qui regarde) une femme ....mais je n'arrive pas a voir les coupes de vins...
as tu un site ou c'est plus claire ???
il y a aussi la peinture de la vierge aux rochers qui effectivement est très surprenante et étrange...
Mais je vais définitivement me procurer les bouquins sur Rennes-le-Château en attendant...je vous met le lien hihihihi
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Pour ma part je l'ai lu comme un roman, et je me suis vite laissée prendre au jeu des vérifications aussi, je connaissais plusieurs des oeuvres citées, j'ai dû les revisiter (et les mettre en signet pour mon homme qui veut pas juste saouère, il veut ouère lui aussi qui dit hihihi). Les oeuvres de Da Vinci comporte effectivement plusieurs éléments cachés..certains même pas souligné dans le roman. Si je peux retrouver ma feuille de notes...je partagerai avec vous les autres éléments de la Cène entre autres. Il y plusieurs évènements historiques que je reconnaissais pour être vrai d'autres non, va falloir que je m'attaque au 2ième bouquin...pas le choix!
oui oui oui , si tu as vu d'autres choses j'aimerais beaucoup le savoir......
J'ai regardé la peinture , mais elle est beaucoup usée..., il y a un site ou on *découpe * la peinture , on voie clairement qu'a la droite de Jésus ( a gauche pour celui qui regarde) une femme ....mais je n'arrive pas a voir les coupes de vins...
as tu un site ou c'est plus claire ???
il y a aussi la peinture de la vierge aux rochers qui effectivement est très surprenante et étrange...
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Je ne vous conseille pas trop le livre ''Les secrets du code da vinci'' de dan burstein, que je suis en trian de lire. Comme vous, j'ai vraiment tripé et été super intriguée par le saint-graal, le rôle de marie-madeleine, les tableaux plein d'indices de Da Vinci...
Et je reste vraiment mais vraiment sur ma faim avec les explications de Burstein, qui, en fait, est, comme nous, un passionné du Code, et non un expert. Il a recueilli des articles d'experts et les commente.... tous les textes se contredisent, et on n'a pas de résumé très clair du consensus à peu près général sur le sujet...
En plus, il parle de plein de peintures de Da Vinci, c'est super intéressant, sauf qu'elle ne sont même pas reproduites dans le livre ! (sauf une mini photo en noir et blanc d'un des tableaux) Vous pouvez pas savoir comme ca m'a frustrée toutes les phrases qui commencent par 'si vous remarquez, en bas à droite, bla bla bla...'' !!!
Il doit sûrement y avoir de meilleurs livres que celui-là parmi tous ceux qui sont parus ! Car les questions soulevées sont vraiment troublantes !
Et je reste vraiment mais vraiment sur ma faim avec les explications de Burstein, qui, en fait, est, comme nous, un passionné du Code, et non un expert. Il a recueilli des articles d'experts et les commente.... tous les textes se contredisent, et on n'a pas de résumé très clair du consensus à peu près général sur le sujet...
En plus, il parle de plein de peintures de Da Vinci, c'est super intéressant, sauf qu'elle ne sont même pas reproduites dans le livre ! (sauf une mini photo en noir et blanc d'un des tableaux) Vous pouvez pas savoir comme ca m'a frustrée toutes les phrases qui commencent par 'si vous remarquez, en bas à droite, bla bla bla...'' !!!
Il doit sûrement y avoir de meilleurs livres que celui-là parmi tous ceux qui sont parus ! Car les questions soulevées sont vraiment troublantes !
A la librairie j'ai vu plusieurs livres qui parle du même sujet... comme par hasard , ils sont tous autour du livre *le code Davinci * , le problème c'est de savoir , lequel choisir ...
Comme dit Eve , je veux plus qu'une simple recherche qu'on peut faire nous même.......
Comme dit Eve , je veux plus qu'une simple recherche qu'on peut faire nous même.......
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Je te mets un lien pour "The last supper" de Da Vinci Rénatane...tu cliques sur l'image et tu peux agrandir par la suite jusqu'à 200%. Évidemment ce ne sont pas des coupes de vin comme nous on l'entend...mais des petits gobelets, si tu regades comme il faut tu devrais arriver à en différencier plusieurs.
Je ne trouve plus ma feuille de notes...mais ma fille a étudié ces toiles dans son cours d'histoire de l'art cette session-ci...On avait parlé de la Cène et des philosophes qu'on y retrouve ensemble...mais j'arrive pas à me rappeler si c'est une toile de Velasquez ou Veronese (même époque que Da Vinci) ...je vais lui demander quand elle va arriver!
http://www.artchive.com/artchive/L/leon ... p.jpg.html
Voici le site d'acceuil où tu peux visionner plusieurs toiles de plusieurs peintres de la même façon...(tu choisis un peintre dans la liste à gauche et ensuite en cliquant sur VIEW IMAGE LIST)...je te reviens avec les 2 versions de La vierge aux rochers...
http://artchive.com/ftp_site.htm --Message edité par Mousseline le 2005-01-02 00:09:46--
Je ne trouve plus ma feuille de notes...mais ma fille a étudié ces toiles dans son cours d'histoire de l'art cette session-ci...On avait parlé de la Cène et des philosophes qu'on y retrouve ensemble...mais j'arrive pas à me rappeler si c'est une toile de Velasquez ou Veronese (même époque que Da Vinci) ...je vais lui demander quand elle va arriver!
http://www.artchive.com/artchive/L/leon ... p.jpg.html
Voici le site d'acceuil où tu peux visionner plusieurs toiles de plusieurs peintres de la même façon...(tu choisis un peintre dans la liste à gauche et ensuite en cliquant sur VIEW IMAGE LIST)...je te reviens avec les 2 versions de La vierge aux rochers...
http://artchive.com/ftp_site.htm --Message edité par Mousseline le 2005-01-02 00:09:46--
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Voici le site où tu peux voir les 2 versions de la vierge aux rochers (Virgin of the Rocks (avec et sans la main de l'ange Uriel et les auréoles)
Tu peux les agrandir en cliquant dessus!
J'en ai plein de site comme ça en signet...ma fille étudie en art et je suis comme sa bibliothécaire personnelle!
Tu peux les agrandir en cliquant dessus!
J'en ai plein de site comme ça en signet...ma fille étudie en art et je suis comme sa bibliothécaire personnelle!
https://pic.aceboard.net/img/5397/19958/1193531103.jpg
moi j'ai lu l eroman au printemps alors qu'il venait de sortir sur les tablettes (je suis en train de le relire ) .. et j'avais trouvé ce site sur Marie-Madeleine .. site qui existe bien avant le roman !!..
http://www.marie-madeleine.com/sommaire.html
j'avais aussi trouvé un site ou on voyait bien le tableau de la cene .... je vais essayer de le retrouver !!!..
http://www.marie-madeleine.com/sommaire.html
j'avais aussi trouvé un site ou on voyait bien le tableau de la cene .... je vais essayer de le retrouver !!!..
critique pris sur un site religieux .....lui a pas beaucoup aimé le roman je crois...
Les pauvres secrets de « Da Vinci code »
Paru dans La Croix le mardi 26/10/2004
Ce qui est atterrant en fin de compte dans ces inepties, c'est que la richesse humaine du message de Jésus, et aussi la richesse de l'idée d'incarnation de Dieu, sont réduites à un « misérable petit tas de secrets
Les gogos, même cultivés, s'y laissent prendre
Da Vinci code, le best-seller du moment, propose une relecture des origines chrétiennes qui en trouble légitimement plus d'un. Il se pourrait que l'auteur, Dan Brown, s'amuse avec ce catalogue de tout ce que la littérature ésotérique, gnostique, new age, kabbalistique... a charrié depuis cinquante ans.
Le mieux serait de s'en amuser avec lui. Mais sa force d'affirmation autant que ses qualités narratives produisent un tel « effet de réel » que les gogos, même cultivés, s'y laissent prendre.
J'entendais récemment une journaliste qui officie le samedi soir sur une chaîne culturelle se féliciter de ce que Da Vinci code révélait enfin tout ce que l'Église catholique avait toujours occulté et réprimé ! Dan Brown se surpasse en effet pour recycler tous les « Jésus de pacotille » mis sur le marché ces dernières décennies.
Je rappelle le principe qui guide tous ces travaux : l'Église (catholique et romaine - romaine depuis le début, bien entendu...) nous a caché des choses.
Elle a assuré dès les origines sa mainmise sur le message de Jésus et imposé son interprétation, à l'exclusion de toutes les autres. Ces dernières se trouvent dans les textes dits « apocryphes », c'est-à-dire ceux qui ne figurent pas dans le « canon » (la liste des écrits) du Nouveau Testament.
L'Église a non seulement impitoyablement écarté et sanctionné tout ce qui la gênait, mais (c'est dit texto dans Da Vinci code), elle a rejeté la vraie histoire de Jésus (c'est-à-dire celle que raconte le roman, nourri, entre autres, aux écrits découverts à Qumrân en 1947 ou à la « bibliothèque gnostique » de Nag Hammadi, en Égypte, en 1945) au profit de la fausse (celle qui se trouve dans les quatre Évangiles dits « canoniques », de Matthieu, Marc, Luc et Jean).
Pour ne pas déflorer le roman, je ne raconterai pas ce que Brown a repris ou inventé pour présenter la « vraie histoire de Jésus », qui se révèle être surtout celle de Marie-Madeleine. à la scie increvable du mariage entre Jésus et Marie-Madeleine il ajoute le mythe d'un culte de la Déesse aux origines du christianisme, culte qui, évidemment, prônait les pratiques d'Éros - l'amour passion plutôt que celles d'Agapê l'amour du prochain (pourtant, subtilement, n'en déplaise aux féministes, la Femme exaltée par D. Brown est plutôt un objet sexuel pour l'homme...).
Toute la complexité et les aspects obscurs des origines chrétiennes sont évacués au profit de pures spéculations
L'Église l'aurait réprimé férocement tout au long de son histoire, jusqu'à Da Vinci code qui en fait enfin la révélation. Ce que les auteurs de toutes ces fictions, qui récrivent l'histoire telle qu'elle les arrange et que Brown reprend à son compte, cachent soigneusement, c'est que l'exégèse historique et critique et les historiens indépendants qui connaissent bien les origines chrétiennes s'opposent tout autant à leurs thèses que l'Église catholique (et la tradition protestante, qui est plus sévère encore).
Toute la complexité et les aspects obscurs des origines chrétiennes sont évacués au profit de pures spéculations (présentées comme des certitudes) sur le complot de l'Église naissante pour étouffer la vérité - celle qu'on trouve dans des écrits apocryphes relus sans précaution ni recul (1).
Un seul exemple : un personnage de Da Vinci code évoque avec délectation un verset de l'Évangile (gnostique) de Philippe, un texte apocryphe datant probablement du second siècle.
Dans ce verset (v. 55), il est dit que « Marie-Madeleine embrassait souvent Jésus sur la bouche ». Compte tenu du caractère gnostique du texte, les spécialistes hésitent sur l'interprétation - matérielle ou purement spirituelle - de ce passage unique, mais en aucun cas ils n'y voient une « preuve » d'union érotique et sexuelle entre Jésus et le personnage des évangiles appelé « Marie de Magdala ». Pourtant, nos amateurs ès origines chrétiennes gnostiques y voient, eux, sans hésiter la preuve définitive du mariage et du début de la lignée de Jésus, les débuts du Graal véritable...
En effet, et c'est la bonne nouvelle selon Brown et consorts, Marie-Madeleine n'était-elle pas enceinte au moment de la crucifixion de Jésus ? Vous l'ignoriez ? Sachez que c'est à cause de Constantin, qui, au début du IVe siècle, « a commandé et financé la rédaction d'un Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant les aspects humains de Jésus ». Ben voyons !
Ce qui est atterrant en fin de compte dans ces inepties, c'est que la richesse humaine du message de Jésus, et aussi la richesse de l'idée d'incarnation de Dieu (à laquelle, certes, on est libre de croire ou non), sont réduites à un « misérable petit tas de secrets », qui ne correspond que trop bien, hélas, à notre ère du vide. (1)
Le livre de Simon Cox, Le Code Da Vinci décrypté, Le Pré-aux-Clercs, 2004, donne des informations factuelles sur les sources de Brown, mais, malgré quelques précautions, il n'a aucune valeur critique
http://www.croire.com/article/index.jsp ... &rubId=187
Les pauvres secrets de « Da Vinci code »
Paru dans La Croix le mardi 26/10/2004
Ce qui est atterrant en fin de compte dans ces inepties, c'est que la richesse humaine du message de Jésus, et aussi la richesse de l'idée d'incarnation de Dieu, sont réduites à un « misérable petit tas de secrets
Les gogos, même cultivés, s'y laissent prendre
Da Vinci code, le best-seller du moment, propose une relecture des origines chrétiennes qui en trouble légitimement plus d'un. Il se pourrait que l'auteur, Dan Brown, s'amuse avec ce catalogue de tout ce que la littérature ésotérique, gnostique, new age, kabbalistique... a charrié depuis cinquante ans.
Le mieux serait de s'en amuser avec lui. Mais sa force d'affirmation autant que ses qualités narratives produisent un tel « effet de réel » que les gogos, même cultivés, s'y laissent prendre.
J'entendais récemment une journaliste qui officie le samedi soir sur une chaîne culturelle se féliciter de ce que Da Vinci code révélait enfin tout ce que l'Église catholique avait toujours occulté et réprimé ! Dan Brown se surpasse en effet pour recycler tous les « Jésus de pacotille » mis sur le marché ces dernières décennies.
Je rappelle le principe qui guide tous ces travaux : l'Église (catholique et romaine - romaine depuis le début, bien entendu...) nous a caché des choses.
Elle a assuré dès les origines sa mainmise sur le message de Jésus et imposé son interprétation, à l'exclusion de toutes les autres. Ces dernières se trouvent dans les textes dits « apocryphes », c'est-à-dire ceux qui ne figurent pas dans le « canon » (la liste des écrits) du Nouveau Testament.
L'Église a non seulement impitoyablement écarté et sanctionné tout ce qui la gênait, mais (c'est dit texto dans Da Vinci code), elle a rejeté la vraie histoire de Jésus (c'est-à-dire celle que raconte le roman, nourri, entre autres, aux écrits découverts à Qumrân en 1947 ou à la « bibliothèque gnostique » de Nag Hammadi, en Égypte, en 1945) au profit de la fausse (celle qui se trouve dans les quatre Évangiles dits « canoniques », de Matthieu, Marc, Luc et Jean).
Pour ne pas déflorer le roman, je ne raconterai pas ce que Brown a repris ou inventé pour présenter la « vraie histoire de Jésus », qui se révèle être surtout celle de Marie-Madeleine. à la scie increvable du mariage entre Jésus et Marie-Madeleine il ajoute le mythe d'un culte de la Déesse aux origines du christianisme, culte qui, évidemment, prônait les pratiques d'Éros - l'amour passion plutôt que celles d'Agapê l'amour du prochain (pourtant, subtilement, n'en déplaise aux féministes, la Femme exaltée par D. Brown est plutôt un objet sexuel pour l'homme...).
Toute la complexité et les aspects obscurs des origines chrétiennes sont évacués au profit de pures spéculations
L'Église l'aurait réprimé férocement tout au long de son histoire, jusqu'à Da Vinci code qui en fait enfin la révélation. Ce que les auteurs de toutes ces fictions, qui récrivent l'histoire telle qu'elle les arrange et que Brown reprend à son compte, cachent soigneusement, c'est que l'exégèse historique et critique et les historiens indépendants qui connaissent bien les origines chrétiennes s'opposent tout autant à leurs thèses que l'Église catholique (et la tradition protestante, qui est plus sévère encore).
Toute la complexité et les aspects obscurs des origines chrétiennes sont évacués au profit de pures spéculations (présentées comme des certitudes) sur le complot de l'Église naissante pour étouffer la vérité - celle qu'on trouve dans des écrits apocryphes relus sans précaution ni recul (1).
Un seul exemple : un personnage de Da Vinci code évoque avec délectation un verset de l'Évangile (gnostique) de Philippe, un texte apocryphe datant probablement du second siècle.
Dans ce verset (v. 55), il est dit que « Marie-Madeleine embrassait souvent Jésus sur la bouche ». Compte tenu du caractère gnostique du texte, les spécialistes hésitent sur l'interprétation - matérielle ou purement spirituelle - de ce passage unique, mais en aucun cas ils n'y voient une « preuve » d'union érotique et sexuelle entre Jésus et le personnage des évangiles appelé « Marie de Magdala ». Pourtant, nos amateurs ès origines chrétiennes gnostiques y voient, eux, sans hésiter la preuve définitive du mariage et du début de la lignée de Jésus, les débuts du Graal véritable...
En effet, et c'est la bonne nouvelle selon Brown et consorts, Marie-Madeleine n'était-elle pas enceinte au moment de la crucifixion de Jésus ? Vous l'ignoriez ? Sachez que c'est à cause de Constantin, qui, au début du IVe siècle, « a commandé et financé la rédaction d'un Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant les aspects humains de Jésus ». Ben voyons !
Ce qui est atterrant en fin de compte dans ces inepties, c'est que la richesse humaine du message de Jésus, et aussi la richesse de l'idée d'incarnation de Dieu (à laquelle, certes, on est libre de croire ou non), sont réduites à un « misérable petit tas de secrets », qui ne correspond que trop bien, hélas, à notre ère du vide. (1)
Le livre de Simon Cox, Le Code Da Vinci décrypté, Le Pré-aux-Clercs, 2004, donne des informations factuelles sur les sources de Brown, mais, malgré quelques précautions, il n'a aucune valeur critique
http://www.croire.com/article/index.jsp ... &rubId=187
Au sujet du "Code Da Vinci"
Une déclaration du service de communication de la Prélature de l’Opus Dei en France à propos du livre de Dan Brown, Da Vinci code.
04 Mars 2004
Les Éditions Jean-Claude Lattès viennent de publier le dernier ouvrage du romancier américain Dan Brown, Da Vinci code.
Ce roman présente les ambiguïtés de certaines œuvres de fiction, habilement ficelées, qui prétendent raconter une histoire à partir de données scientifiques présentées comme inédites. En l’occurrence, il saute aux yeux que l’ouvrage déforme la réalité historique sur le Christ et la foi catholique.
Toute l’intrigue de ce thriller repose en effet sur le présupposé que Jésus aurait été marié à Marie-Madeleine. L’empereur Constantin aurait inventé la doctrine sur la divinité du Christ et sur sa résurrection en faisant rédiger les Évangiles au IVe siècle, ce qui ne résiste évidemment pas à l’examen, pour peu, par exemple que l’on consulte les épîtres de saint Paul (de la fin du Ier siècle), ou des écrits du IIe siècle.
Le roman reprend aussi l’idée gnostique selon laquelle les femmes ont été très tôt dévalorisées dans l’Église, au mépris de la réalité historique, et notamment du rôle éminent accordé de tout temps par les chrétiens à Marie, « Mère de Dieu ».
Pour pimenter son intrigue, Da Vinci code présente un Opus Dei mythique, qui ne ressemble en rien à cette institution de l’Église catholique, allant jusqu’à évoquer des comportements criminels ou pathologiques.
La descrïption qui est faite de la vie des membres de l’Opus Dei est irréelle et absurde. Parler de « robe de bure » et de « congrégation » pour cette institution composée de laïcs prouve une méconnaissance totale de sa nature et de son esprit. Le tout contraste avec la prétention de l’auteur à se référer à des événements historiques précis.
S’il est bien entendu que Da Vinci code n’est qu’une œuvre de fiction, avec tout ce que cela suppose, il n’en reste pas moins qu’il peut induire en erreur des lecteurs non prévenus. Le présenter comme un quelconque thriller équivaudrait à les tromper, en occultant l’essentiel, c’est-à-dire qu’il offense la foi de millions de chrétiens.
En haut à droite de la page d’accueil de notre site, quelques critiques publiées dans la presse anglo-saxonne.
http://french.opusdei.org/art.php?w=21&p=7409
Une déclaration du service de communication de la Prélature de l’Opus Dei en France à propos du livre de Dan Brown, Da Vinci code.
04 Mars 2004
Les Éditions Jean-Claude Lattès viennent de publier le dernier ouvrage du romancier américain Dan Brown, Da Vinci code.
Ce roman présente les ambiguïtés de certaines œuvres de fiction, habilement ficelées, qui prétendent raconter une histoire à partir de données scientifiques présentées comme inédites. En l’occurrence, il saute aux yeux que l’ouvrage déforme la réalité historique sur le Christ et la foi catholique.
Toute l’intrigue de ce thriller repose en effet sur le présupposé que Jésus aurait été marié à Marie-Madeleine. L’empereur Constantin aurait inventé la doctrine sur la divinité du Christ et sur sa résurrection en faisant rédiger les Évangiles au IVe siècle, ce qui ne résiste évidemment pas à l’examen, pour peu, par exemple que l’on consulte les épîtres de saint Paul (de la fin du Ier siècle), ou des écrits du IIe siècle.
Le roman reprend aussi l’idée gnostique selon laquelle les femmes ont été très tôt dévalorisées dans l’Église, au mépris de la réalité historique, et notamment du rôle éminent accordé de tout temps par les chrétiens à Marie, « Mère de Dieu ».
Pour pimenter son intrigue, Da Vinci code présente un Opus Dei mythique, qui ne ressemble en rien à cette institution de l’Église catholique, allant jusqu’à évoquer des comportements criminels ou pathologiques.
La descrïption qui est faite de la vie des membres de l’Opus Dei est irréelle et absurde. Parler de « robe de bure » et de « congrégation » pour cette institution composée de laïcs prouve une méconnaissance totale de sa nature et de son esprit. Le tout contraste avec la prétention de l’auteur à se référer à des événements historiques précis.
S’il est bien entendu que Da Vinci code n’est qu’une œuvre de fiction, avec tout ce que cela suppose, il n’en reste pas moins qu’il peut induire en erreur des lecteurs non prévenus. Le présenter comme un quelconque thriller équivaudrait à les tromper, en occultant l’essentiel, c’est-à-dire qu’il offense la foi de millions de chrétiens.
En haut à droite de la page d’accueil de notre site, quelques critiques publiées dans la presse anglo-saxonne.
http://french.opusdei.org/art.php?w=21&p=7409
y a pas a dire ..le livre a soulevé quelques réactions!!!..
Semaine du jeudi 9 septembre 2004 - n°2079 - Document
Quand des contrevérités enflamment l’imaginaire
Non, Jésus ne couchait pas avec Marie Madeleine
Expert en histoire des religions, Frédéric Lenoir revient sur les erreurs de Dan Brown
Le Nouvel Observateur. – L’Eglise nous ment. C’est le «message» principal de «Da Vinci Code».
Frédéric Lenoir. – C’est une thèse omniprésente dans les milieux ésotériques: les chrétiens primitifs connaissaient une vérité originelle que l’Eglise a dissimulée. Mais heureusement les cercles d’initiés sont là pour conserver la trace des sources premières.
N. O. – Le grand mensonge daterait du concile de Nicée en 325, où Constantin aurait décidé du canon des Ecritures chrétiennes.
F. Lenoir. – Faux. L’institution de la Bible chrétienne ne s’est pas faite en un jour. Il n’y a pas eu de conspiration, de coup de force. Mais un vaste débat théologique qui a animé toute la chrétienté au cours des quatre premiers siècles. Et ce n’est qu’au concile de Carthage en 397 que le canon de la Bible chrétienne a été définitivement fixé. Autre contrevérité: Constantin aurait fait disparaître les Evangiles apocryphes – c’est-à-dire tous ceux qui contrairement aux quatre Evangiles de Matthieu, Marc, Luc, Jean n’ont pas été retenus par l’Eglise. Non. Les textes apocryphes ont continué à circuler, certains faits rapportés dans ces écrits (l’âne et le bœuf, le nom des Rois mages, les parents de Marie...) ont même été repris par la liturgie et l’iconographie traditionnelles.
N. O. – Pour étayer sa thèse sur le mariage de Marie Madeleine et Jésus, Brown cite justement un texte apocryphe. «Et le sauveur avait pour compagne Marie Madeleine. Elle était la préférée du Christ, qui l’embrassait souvent sur la bouche»...
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F. Lenoir. – Extrait de l’Evangile de Philippe, d’inspiration gnostique (voir ci-contre). Cette phrase est troublante seulement si on la sort de son contexte. Car tout dans l’Evangile de Philippe parle de «noces spirituelles» entre Dieu (ou le Christ) et l’âme humaine. Dans cet Evangile, comme dans tous les textes gnostiques, la chair et la sexualité sont déconsidérées. Il faut donc voir le baiser sur la bouche comme une métaphore. C’est une image courante pour signifier que Dieu insuffle l’esprit à l’être humain. Brown fait un contresens en affirmant que les textes gnostiques parlent de la relation charnelle entre Jésus et Marie Madeleine. Les noces de Jésus et de Marie Madeleine sont une invention très récente de certains milieux ésotériques anglo-saxons, inspirés par les écrits de Pierre Plantard et Gérard de Sède.
N. O. – Le célibat de Jésus a, en revanche, été discuté.
F. Lenoir. – Oui, mais jamais sérieusement infirmé. Dan Brown ressort un argument pertinent: à l’époque de Jésus, tous les juifs trentenaires se devaient d’être mariés. Sauf – oublie-t-il de dire – chez les esséniens, cette communauté juive contemporaine de Jésus qui prônait la chasteté et le célibat, comme le rapportent les manuscrits de Qumran, retrouvés près de la mer Morte en 1947. Brown, d’ailleurs, cite Qumran, mais pour écrire une énormité. A savoir qu’ils révéleraient le mariage de Jésus. Or ces textes ne parlent que de la Bible hébraïque et des esséniens et ignorent totalement le Christ et la littérature chrétienne!
N. O. – Tout est faux alors dans «Da Vinci Code»?
F. Lenoir. – Non. Dan Brown a des intuitions justes. Il est vrai que le rôle de Marie Madeleine est, y compris dans les Evangiles canoniques (c’est elle qui annonce la résurrection aux apôtres), plus important que ce qu’en a retenu, par la suite, l’Eglise catholique. Brown a raison quand il affirme que les femmes avaient une part plus active dans l’Eglise primitive. Ce qui ravit les théologiennes féministes, nombreuses aux Etats-Unis. C’est vrai aussi que le christianisme a refoulé le «principe féminin» présent dans le paganisme et le culte des déesses, comme Isis. L’avènement du monothéisme chrétien, juif et musulman a imposé la figure très masculine d’un «père tout-puissant» et parfois tyrannique. Dans le catholicisme, le culte de Marie est venu compenser cette extrême masculinisation de Dieu et se superposer aux anciens cultes païens.
N. O. – Dan Brown insiste beaucoup sur cette interpénétration du paganisme et du christianisme.
F. Lenoir. – Il ne fait pas toujours dans la nuance. Cependant il est exact que le dogme chrétien est fondé sur la foi juive mais qu’il s’inspire aussi de la philosophie grecque, du droit romain. Et de certains cultes à mystères. Celui de Mithra par exemple, dieu solaire de l’ancien Iran, qui a longtemps concurrencé le christianisme. On célébrait sa naissance le 25 décembre (lors du solstice d’hiver quand les jours rallongeaient). Voilà pourquoi l’évêque de Rome, Libère, a fixé à cette date la nativité de Jésus… On rencontre certains archétypes fondamentaux dans plusieurs religions: des mythes de naissance (Bouddha, par exemple, est sorti du ventre de sa mère sans passer par le vagin) ou de résurrection (le dieu égyptien Osiris est mort et ressuscité). Mais attention, ces points communs ne signifient pas que toutes les religions se valent. Il y a entre elles des différences d’ordre métaphysique irréductibles. Le relativisme et le synchrétisme prônés par «Da Vinci Code» sont dans l’air du temps. Mais le succès du roman tient surtout à ses qualités narratives remarquables et à la vieille théorie du «complot vaticanesque», fort bien exploitée. Rappelons que le livre a connu son triomphe aux Etats-Unis au moment où l’Eglise était ébranlée par une série d’affaires pédophiles gravissimes qu’elle avait tenté de dissimuler. Ce qui lui a fait perdre sa crédibilité aux yeux de beaucoup d’Américains.
Propos recueillis par Marie-France Etchegoin
Directeur de la rédaction du « Monde des religions », Frédéric Lenoir est l’auteur des « Métamorphoses de Dieu » (Plon), corédacteur de l’« Encyclopédie des religions » et du « Livre des sagesses » (Bayard).
Semaine du jeudi 9 septembre 2004 - n°2079 - Document
Quand des contrevérités enflamment l’imaginaire
Non, Jésus ne couchait pas avec Marie Madeleine
Expert en histoire des religions, Frédéric Lenoir revient sur les erreurs de Dan Brown
Le Nouvel Observateur. – L’Eglise nous ment. C’est le «message» principal de «Da Vinci Code».
Frédéric Lenoir. – C’est une thèse omniprésente dans les milieux ésotériques: les chrétiens primitifs connaissaient une vérité originelle que l’Eglise a dissimulée. Mais heureusement les cercles d’initiés sont là pour conserver la trace des sources premières.
N. O. – Le grand mensonge daterait du concile de Nicée en 325, où Constantin aurait décidé du canon des Ecritures chrétiennes.
F. Lenoir. – Faux. L’institution de la Bible chrétienne ne s’est pas faite en un jour. Il n’y a pas eu de conspiration, de coup de force. Mais un vaste débat théologique qui a animé toute la chrétienté au cours des quatre premiers siècles. Et ce n’est qu’au concile de Carthage en 397 que le canon de la Bible chrétienne a été définitivement fixé. Autre contrevérité: Constantin aurait fait disparaître les Evangiles apocryphes – c’est-à-dire tous ceux qui contrairement aux quatre Evangiles de Matthieu, Marc, Luc, Jean n’ont pas été retenus par l’Eglise. Non. Les textes apocryphes ont continué à circuler, certains faits rapportés dans ces écrits (l’âne et le bœuf, le nom des Rois mages, les parents de Marie...) ont même été repris par la liturgie et l’iconographie traditionnelles.
N. O. – Pour étayer sa thèse sur le mariage de Marie Madeleine et Jésus, Brown cite justement un texte apocryphe. «Et le sauveur avait pour compagne Marie Madeleine. Elle était la préférée du Christ, qui l’embrassait souvent sur la bouche»...
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F. Lenoir. – Extrait de l’Evangile de Philippe, d’inspiration gnostique (voir ci-contre). Cette phrase est troublante seulement si on la sort de son contexte. Car tout dans l’Evangile de Philippe parle de «noces spirituelles» entre Dieu (ou le Christ) et l’âme humaine. Dans cet Evangile, comme dans tous les textes gnostiques, la chair et la sexualité sont déconsidérées. Il faut donc voir le baiser sur la bouche comme une métaphore. C’est une image courante pour signifier que Dieu insuffle l’esprit à l’être humain. Brown fait un contresens en affirmant que les textes gnostiques parlent de la relation charnelle entre Jésus et Marie Madeleine. Les noces de Jésus et de Marie Madeleine sont une invention très récente de certains milieux ésotériques anglo-saxons, inspirés par les écrits de Pierre Plantard et Gérard de Sède.
N. O. – Le célibat de Jésus a, en revanche, été discuté.
F. Lenoir. – Oui, mais jamais sérieusement infirmé. Dan Brown ressort un argument pertinent: à l’époque de Jésus, tous les juifs trentenaires se devaient d’être mariés. Sauf – oublie-t-il de dire – chez les esséniens, cette communauté juive contemporaine de Jésus qui prônait la chasteté et le célibat, comme le rapportent les manuscrits de Qumran, retrouvés près de la mer Morte en 1947. Brown, d’ailleurs, cite Qumran, mais pour écrire une énormité. A savoir qu’ils révéleraient le mariage de Jésus. Or ces textes ne parlent que de la Bible hébraïque et des esséniens et ignorent totalement le Christ et la littérature chrétienne!
N. O. – Tout est faux alors dans «Da Vinci Code»?
F. Lenoir. – Non. Dan Brown a des intuitions justes. Il est vrai que le rôle de Marie Madeleine est, y compris dans les Evangiles canoniques (c’est elle qui annonce la résurrection aux apôtres), plus important que ce qu’en a retenu, par la suite, l’Eglise catholique. Brown a raison quand il affirme que les femmes avaient une part plus active dans l’Eglise primitive. Ce qui ravit les théologiennes féministes, nombreuses aux Etats-Unis. C’est vrai aussi que le christianisme a refoulé le «principe féminin» présent dans le paganisme et le culte des déesses, comme Isis. L’avènement du monothéisme chrétien, juif et musulman a imposé la figure très masculine d’un «père tout-puissant» et parfois tyrannique. Dans le catholicisme, le culte de Marie est venu compenser cette extrême masculinisation de Dieu et se superposer aux anciens cultes païens.
N. O. – Dan Brown insiste beaucoup sur cette interpénétration du paganisme et du christianisme.
F. Lenoir. – Il ne fait pas toujours dans la nuance. Cependant il est exact que le dogme chrétien est fondé sur la foi juive mais qu’il s’inspire aussi de la philosophie grecque, du droit romain. Et de certains cultes à mystères. Celui de Mithra par exemple, dieu solaire de l’ancien Iran, qui a longtemps concurrencé le christianisme. On célébrait sa naissance le 25 décembre (lors du solstice d’hiver quand les jours rallongeaient). Voilà pourquoi l’évêque de Rome, Libère, a fixé à cette date la nativité de Jésus… On rencontre certains archétypes fondamentaux dans plusieurs religions: des mythes de naissance (Bouddha, par exemple, est sorti du ventre de sa mère sans passer par le vagin) ou de résurrection (le dieu égyptien Osiris est mort et ressuscité). Mais attention, ces points communs ne signifient pas que toutes les religions se valent. Il y a entre elles des différences d’ordre métaphysique irréductibles. Le relativisme et le synchrétisme prônés par «Da Vinci Code» sont dans l’air du temps. Mais le succès du roman tient surtout à ses qualités narratives remarquables et à la vieille théorie du «complot vaticanesque», fort bien exploitée. Rappelons que le livre a connu son triomphe aux Etats-Unis au moment où l’Eglise était ébranlée par une série d’affaires pédophiles gravissimes qu’elle avait tenté de dissimuler. Ce qui lui a fait perdre sa crédibilité aux yeux de beaucoup d’Américains.
Propos recueillis par Marie-France Etchegoin
Directeur de la rédaction du « Monde des religions », Frédéric Lenoir est l’auteur des « Métamorphoses de Dieu » (Plon), corédacteur de l’« Encyclopédie des religions » et du « Livre des sagesses » (Bayard).