Gagliano soumis à un interrogatoire serré
Scandale des commandites
Les avocats de Jean Chrétien exigent la récusation du juge Gomery
Les avocats de l'ex-premier ministre Jean Chrétien demandent au juge qui préside la Commission d'enquête sur le scandale des commandites de se récuser.
Les procureurs, qui présenteront leurs arguments lundi matin, reprochent au juge John Gomery les déclarations qu'il a faites aux médias à la veille de la période des Fêtes.
M. Gomery avait alors commenté les informations présentées à la Commission sur le programme des commandites.
Selon les avocats de Jean Chrétien, ces commentaires font craindre que le président de la Commission d'enquête manque d'objectivité à l'égard de leur client.
Les procureurs affirment ne pas vouloir retarder les travaux de la Commission.
Ils assurent que peu importe la suite des choses, Jean Chrétien témoignera, comme prévu, les 8 et 9 février.
Advenant un refus du juge de se récuser, les avocats de l'ancien premier ministre pourraient porter la cause devant la Cour fédérale. --Message edité par tuberale le 2005-02-01 20:41:59--
Les avocats de Jean Chrétien exigent la récusation du juge Gomery
Les avocats de l'ex-premier ministre Jean Chrétien demandent au juge qui préside la Commission d'enquête sur le scandale des commandites de se récuser.
Les procureurs, qui présenteront leurs arguments lundi matin, reprochent au juge John Gomery les déclarations qu'il a faites aux médias à la veille de la période des Fêtes.
M. Gomery avait alors commenté les informations présentées à la Commission sur le programme des commandites.
Selon les avocats de Jean Chrétien, ces commentaires font craindre que le président de la Commission d'enquête manque d'objectivité à l'égard de leur client.
Les procureurs affirment ne pas vouloir retarder les travaux de la Commission.
Ils assurent que peu importe la suite des choses, Jean Chrétien témoignera, comme prévu, les 8 et 9 février.
Advenant un refus du juge de se récuser, les avocats de l'ancien premier ministre pourraient porter la cause devant la Cour fédérale. --Message edité par tuberale le 2005-02-01 20:41:59--
Le mercredi 26 janvier 2005
Le commissaire John Gomery entendra lundi matin les arguments de Me David Scott, l'avocat principal de Jean Chrétien.
L'opposition pourrait faire tomber le gouvernement
Martin menacé
Gilles Toupin et Joël-Denis Bellavance
La Presse
Ottawa
Les trois partis de l'opposition menacent de faire tomber le gouvernement Martin aux Communes et de plonger le pays dans des élections précipitées, si l'ancien premier ministre Jean Chrétien parvient à forcer le commissaire John Gomery, qui préside l'enquête sur le scandale des commandites, à se récuser.
Informations complémentaires
Notre dossier
Dans une manoeuvre inattendue et qui a eu l'effet d'une bombe hier après-midi à la commission Gomery, Jean Chrétien, par l'entremise de ses avocats, a en effet remis une requête au juge Gomery lui enjoignant de se récuser en raison, estime-t-il, de son manque d'impartialité dans la conduite de l'enquête.
Il n'en fallait pas plus pour que le chef du Parti conservateur, Stephen Harper, brandisse la menace de défaire les libéraux aux Communes si le gouvernement minoritaire de Paul Martin n'arrive pas à contrer cette tactique des avocats de son éternel rival.
Le Bloc québécois et le NPD se sont immédiatement dits prêts à considérer cette option si les travaux de la commission Gomery devaient prendre fin abruptement.
Dans un document, dont la présentation principale fait à elle seule 48 pages, les avocats David Scott et Peter Doody reprochent au commissaire Gomery les commentaires qu'il a faits à la presse avant les Fêtes sur certains aspects de l'enquête. Ils lui reprochent de s'être déjà formé une opinion sur les conclusions de son enquête, notamment lorsqu'il a affirmé que Chuck Guité, le directeur du programme de commandites à Travaux publics, était «un charmant coquin qui avait envoûté son département». M. Gomery avait qualifié la gestion du programme de commandites de «catastrophique», déclarant aussi qu'il avait le «meilleur siège en ville» pour assister «au spectacle». Parlant des balles de golf marquées des initiales «J.C.», que le premier ministre Chrétien distribuait à ses amis, le juge Gomery trouvait que ce genre d'initiative, payée par les contribuables, faisait «petite paroisse» et que cela manquait de sérieux.
Le juge avait aussi déclaré à la presse que certains témoins avaient menti et que les juges n'aimaient pas qu'on leur mente. De plus, il avait affirmé que les conclusions de son enquête pourraient avoir davantage de conséquences pour un gouvernement minoritaire que pour un gouvernement majoritaire.
«Toutes ces questions, écrivent les avocats Scott et Doody, font raisonnablement craindre que le commissaire est biaisé.» Les avocats de Jean Chrétien considèrent que «l'effet cumulatif» de ces déclarations du juge met en cause la probité de son enquête. Ils soulignent même dans le document que le procureur principal de la commission, Me Bernard Roy, a servi quatre ans comme secrétaire principal de l'ancien premier ministre conservateur, Brian Mulroney, au cours des années 80. Ils estiment que cette information doit être prise en compte lorsqu'il s'agit de soupeser l'objectivité de la commission.
À la reprise des travaux de la commission le 11 janvier, Me Scott avait présenté des arguments quasi identiques au juge Gomery, sans cependant lui demander de se récuser. Le commissaire avait alors rejeté les reproches de l'avocat de M. Chrétien, invoquant l'évolution du travail des juges depuis 50 ans et leur participation accrue dans le déroulement des procès et des enquêtes publiques.
Hier, un avocat de M. Chrétien, Jean Sébastien Gallant, a révélé aux journalistes que M. Chrétien n'avait guère apprécié la réponse faite par le juge Gomery ce jour-là. «Le commissaire s'est excusé qu'on l'ait mal pris finalement, a commenté Me Gallant. On n'a pas été satisfaits. Ensuite, il a dit que les juges modernes peuvent parler aux médias. Nous avons une autre opinion là-dessus.»
Par ailleurs, le porte-parole de la commission, François Perreault, avait dit aux journalistes après cet épisode que le juge Gomery avait reçu énormément de courriels d'appui des Canadiens. «Les gens se demandent dans ces courriels ce que Jean Chrétien a à cacher», avait déclaré M. Perreault. L'ancien premier ministre n'a guère prisé cette remarque. «M. Chrétien n'a rien à cacher, a commenté hier Me Gallant. M. Chrétien va venir témoigner. Il entend encore venir témoigner même si le commissaire décide de rester en place. On ne peut pas présumer de sa décision encore. Même si le commissaire est encore là, M. Chrétien entend venir témoigner dans deux semaines.»
Arguments lundi
Le commissaire Gomery entendra lundi matin les arguments de Me David Scott, l'avocat principal de Jean Chrétien. Il pourrait mettre la requête en délibéré ou décider immédiatement s'il entend continuer à présider l'enquête. S'il rejette la requête de l'ancien premier ministre, ce dernier pourra présenter une demande de récusation en Cour fédérale.
«M. Chrétien ne veut pas arrêter la commission, a ajouté Me Gallant. Ce que M. Chrétien demande, c'est que le commissaire démissionne. En droit criminel, c'est possible qu'un juge démissionne au courant d'une cause et qu'il soit remplacé. On pense que la même chose peut être faite ici.»
Front commun de l'opposition
M. Harper s'est entretenu hier soir avec le chef bloquiste, Gilles Duceppe, et le leader néo-démocrate, Jack Layton, afin de former un front commun pour s'assurer que M. Gomery continue de présider la commission. Les trois hommes ont convenu «de prendre tous les moyens pour tenir le gouvernement Martin responsable devant la population» si M. Gomery doit se récuser. Dans un point de presse à Vancouver, M. Harper a déclaré que c'est Paul Martin qui a créé la commission Gomery afin de faire la lumière sur le scandale des commandites et qu'il lui incombe donc de s'assurer que le juge termine son travail sans se faire intimider. Interrogé pour savoir s'il était prêt à faire tomber le gouvernement si M. Gomery se récuse, M. Harper a répondu : «Nous allons prendre tous les moyens pour tenir ce gouvernement responsable.» Des stratèges conservateurs ont confirmé à La Presse que M. Harper est prêt à défaire le gouvernement Martin sur cette question.
Le chef du NPD, Jack Layton, s'est dit outré de la démarche entreprise par les avocats de M. Chrétien et s'est dit prêt à considérer l'option de défaire le gouvernement. «Le juge Gomery est le seul qui peut trouver la vérité. Tout le monde veut que le juge continue son travail. M. Chrétien et ses avocats, en demandant la démission du juge, utilisent une tactique inacceptable. J'espère que le juge va rester», a déclaré M. Layton à La Presse.
Le leader parlementaire du Bloc québécois aux Communes, Michel Gauthier, a aussi dénoncé la manoeuvre des avocats de M. Chrétien. «Cela ne me surprend pas, parce que j'ai toujours pensé que Jean Chrétien ferait l'impossible pour ne pas être entendu devant la commission Gomery. Nous sommes rendus au coeur du scandale des commandites. C'est une tactique dilatoire pour éviter le supplice des questions des procureurs de la commission», a-t-il déclaré.
____________________________________________
Disons........que je suis impatiente de connaître la réponse du Juge.
Le commissaire John Gomery entendra lundi matin les arguments de Me David Scott, l'avocat principal de Jean Chrétien.
L'opposition pourrait faire tomber le gouvernement
Martin menacé
Gilles Toupin et Joël-Denis Bellavance
La Presse
Ottawa
Les trois partis de l'opposition menacent de faire tomber le gouvernement Martin aux Communes et de plonger le pays dans des élections précipitées, si l'ancien premier ministre Jean Chrétien parvient à forcer le commissaire John Gomery, qui préside l'enquête sur le scandale des commandites, à se récuser.
Informations complémentaires
Notre dossier
Dans une manoeuvre inattendue et qui a eu l'effet d'une bombe hier après-midi à la commission Gomery, Jean Chrétien, par l'entremise de ses avocats, a en effet remis une requête au juge Gomery lui enjoignant de se récuser en raison, estime-t-il, de son manque d'impartialité dans la conduite de l'enquête.
Il n'en fallait pas plus pour que le chef du Parti conservateur, Stephen Harper, brandisse la menace de défaire les libéraux aux Communes si le gouvernement minoritaire de Paul Martin n'arrive pas à contrer cette tactique des avocats de son éternel rival.
Le Bloc québécois et le NPD se sont immédiatement dits prêts à considérer cette option si les travaux de la commission Gomery devaient prendre fin abruptement.
Dans un document, dont la présentation principale fait à elle seule 48 pages, les avocats David Scott et Peter Doody reprochent au commissaire Gomery les commentaires qu'il a faits à la presse avant les Fêtes sur certains aspects de l'enquête. Ils lui reprochent de s'être déjà formé une opinion sur les conclusions de son enquête, notamment lorsqu'il a affirmé que Chuck Guité, le directeur du programme de commandites à Travaux publics, était «un charmant coquin qui avait envoûté son département». M. Gomery avait qualifié la gestion du programme de commandites de «catastrophique», déclarant aussi qu'il avait le «meilleur siège en ville» pour assister «au spectacle». Parlant des balles de golf marquées des initiales «J.C.», que le premier ministre Chrétien distribuait à ses amis, le juge Gomery trouvait que ce genre d'initiative, payée par les contribuables, faisait «petite paroisse» et que cela manquait de sérieux.
Le juge avait aussi déclaré à la presse que certains témoins avaient menti et que les juges n'aimaient pas qu'on leur mente. De plus, il avait affirmé que les conclusions de son enquête pourraient avoir davantage de conséquences pour un gouvernement minoritaire que pour un gouvernement majoritaire.
«Toutes ces questions, écrivent les avocats Scott et Doody, font raisonnablement craindre que le commissaire est biaisé.» Les avocats de Jean Chrétien considèrent que «l'effet cumulatif» de ces déclarations du juge met en cause la probité de son enquête. Ils soulignent même dans le document que le procureur principal de la commission, Me Bernard Roy, a servi quatre ans comme secrétaire principal de l'ancien premier ministre conservateur, Brian Mulroney, au cours des années 80. Ils estiment que cette information doit être prise en compte lorsqu'il s'agit de soupeser l'objectivité de la commission.
À la reprise des travaux de la commission le 11 janvier, Me Scott avait présenté des arguments quasi identiques au juge Gomery, sans cependant lui demander de se récuser. Le commissaire avait alors rejeté les reproches de l'avocat de M. Chrétien, invoquant l'évolution du travail des juges depuis 50 ans et leur participation accrue dans le déroulement des procès et des enquêtes publiques.
Hier, un avocat de M. Chrétien, Jean Sébastien Gallant, a révélé aux journalistes que M. Chrétien n'avait guère apprécié la réponse faite par le juge Gomery ce jour-là. «Le commissaire s'est excusé qu'on l'ait mal pris finalement, a commenté Me Gallant. On n'a pas été satisfaits. Ensuite, il a dit que les juges modernes peuvent parler aux médias. Nous avons une autre opinion là-dessus.»
Par ailleurs, le porte-parole de la commission, François Perreault, avait dit aux journalistes après cet épisode que le juge Gomery avait reçu énormément de courriels d'appui des Canadiens. «Les gens se demandent dans ces courriels ce que Jean Chrétien a à cacher», avait déclaré M. Perreault. L'ancien premier ministre n'a guère prisé cette remarque. «M. Chrétien n'a rien à cacher, a commenté hier Me Gallant. M. Chrétien va venir témoigner. Il entend encore venir témoigner même si le commissaire décide de rester en place. On ne peut pas présumer de sa décision encore. Même si le commissaire est encore là, M. Chrétien entend venir témoigner dans deux semaines.»
Arguments lundi
Le commissaire Gomery entendra lundi matin les arguments de Me David Scott, l'avocat principal de Jean Chrétien. Il pourrait mettre la requête en délibéré ou décider immédiatement s'il entend continuer à présider l'enquête. S'il rejette la requête de l'ancien premier ministre, ce dernier pourra présenter une demande de récusation en Cour fédérale.
«M. Chrétien ne veut pas arrêter la commission, a ajouté Me Gallant. Ce que M. Chrétien demande, c'est que le commissaire démissionne. En droit criminel, c'est possible qu'un juge démissionne au courant d'une cause et qu'il soit remplacé. On pense que la même chose peut être faite ici.»
Front commun de l'opposition
M. Harper s'est entretenu hier soir avec le chef bloquiste, Gilles Duceppe, et le leader néo-démocrate, Jack Layton, afin de former un front commun pour s'assurer que M. Gomery continue de présider la commission. Les trois hommes ont convenu «de prendre tous les moyens pour tenir le gouvernement Martin responsable devant la population» si M. Gomery doit se récuser. Dans un point de presse à Vancouver, M. Harper a déclaré que c'est Paul Martin qui a créé la commission Gomery afin de faire la lumière sur le scandale des commandites et qu'il lui incombe donc de s'assurer que le juge termine son travail sans se faire intimider. Interrogé pour savoir s'il était prêt à faire tomber le gouvernement si M. Gomery se récuse, M. Harper a répondu : «Nous allons prendre tous les moyens pour tenir ce gouvernement responsable.» Des stratèges conservateurs ont confirmé à La Presse que M. Harper est prêt à défaire le gouvernement Martin sur cette question.
Le chef du NPD, Jack Layton, s'est dit outré de la démarche entreprise par les avocats de M. Chrétien et s'est dit prêt à considérer l'option de défaire le gouvernement. «Le juge Gomery est le seul qui peut trouver la vérité. Tout le monde veut que le juge continue son travail. M. Chrétien et ses avocats, en demandant la démission du juge, utilisent une tactique inacceptable. J'espère que le juge va rester», a déclaré M. Layton à La Presse.
Le leader parlementaire du Bloc québécois aux Communes, Michel Gauthier, a aussi dénoncé la manoeuvre des avocats de M. Chrétien. «Cela ne me surprend pas, parce que j'ai toujours pensé que Jean Chrétien ferait l'impossible pour ne pas être entendu devant la commission Gomery. Nous sommes rendus au coeur du scandale des commandites. C'est une tactique dilatoire pour éviter le supplice des questions des procureurs de la commission», a-t-il déclaré.
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Disons........que je suis impatiente de connaître la réponse du Juge.
Prendre le temps de respirer et apprécier
Paul Martin ne commentera pas la demande de récusation de Gomery
Presse Canadienne | Le 26 janvier 2005 - 21:49
Paul Martin refuse de commenter la demande des avocats de Jean Chrétien, qui somment le président de la Commission d'enquête sur le programme des commandites, le juge John Gomery, de se récuser. Le premier ministre affirme ne pouvoir commenter la contestation du juge qu'il a lui-même nommé à la tête de la commission.
Les avocats de l'ex-premier ministre Jean Chrétien, dont le gouvernement a mis sur pied le controversé programme, soutiennent que le juge Gomery a perdu toute objectivité et a déjà tiré des conclusions alors que la preuve n'a pas été encore totalement présentée. "On croit que les propos du commissaire causent une appréhension raisonnable de biais, ce qui en soi rend le processus inéquitable", a expliqué l'un des avocats de M. Chrétien.
Dans un point de presse dans le cadre du caucus de son parti, à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, M. Martin a déclaré mercredi matin qu'"il serait totalement inapproprié pour moi de commenter des procédures devant la commission". Mais une chose est claire, a-t-il insisté: c'est son gouvernement qui a créé la commission afin d'avoir des réponses et il entend bien les obtenir.
Le leader conservateur Stephen Harper appelle les libéraux à rejeter la tentative des avocats de M. Chrétien d'écarter le juge Gomery. Faute de quoi, a affirmé M. Harper, les conservateurs et les autres partis d'opposition tiendront le gouvernement libéral "pleinement responsable" des conséquences.
M. Martin a soutenu que M. Harper ne faisait qu'essayer de détourner l'attention de sa position sur le mariage gai. Il a accusé M. Harper de tromper les Canadiens en affirmant qu'il était possible d'empêcher le mariage gai sans avoir recours à la clause nonobstant, qualifiant la position du chef conservateur de malhonnête.
Scott Brison, qui est aujourd'hui titulaire du portefeuille des Travaux publics dans le cabinet, a fait valoir que le juge Gomery est un juriste respecté, qui a été choisi à cause de sa réputation et de son expérience.
Selon M. Brison, un ex-conservateur, M. Harper ne comprend pas la Charte des droits et libertés _ une allusion au conflit entre conservateurs et libéraux sur la question du mariage homosexuel.
Presse Canadienne | Le 26 janvier 2005 - 21:49
Paul Martin refuse de commenter la demande des avocats de Jean Chrétien, qui somment le président de la Commission d'enquête sur le programme des commandites, le juge John Gomery, de se récuser. Le premier ministre affirme ne pouvoir commenter la contestation du juge qu'il a lui-même nommé à la tête de la commission.
Les avocats de l'ex-premier ministre Jean Chrétien, dont le gouvernement a mis sur pied le controversé programme, soutiennent que le juge Gomery a perdu toute objectivité et a déjà tiré des conclusions alors que la preuve n'a pas été encore totalement présentée. "On croit que les propos du commissaire causent une appréhension raisonnable de biais, ce qui en soi rend le processus inéquitable", a expliqué l'un des avocats de M. Chrétien.
Dans un point de presse dans le cadre du caucus de son parti, à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, M. Martin a déclaré mercredi matin qu'"il serait totalement inapproprié pour moi de commenter des procédures devant la commission". Mais une chose est claire, a-t-il insisté: c'est son gouvernement qui a créé la commission afin d'avoir des réponses et il entend bien les obtenir.
Le leader conservateur Stephen Harper appelle les libéraux à rejeter la tentative des avocats de M. Chrétien d'écarter le juge Gomery. Faute de quoi, a affirmé M. Harper, les conservateurs et les autres partis d'opposition tiendront le gouvernement libéral "pleinement responsable" des conséquences.
M. Martin a soutenu que M. Harper ne faisait qu'essayer de détourner l'attention de sa position sur le mariage gai. Il a accusé M. Harper de tromper les Canadiens en affirmant qu'il était possible d'empêcher le mariage gai sans avoir recours à la clause nonobstant, qualifiant la position du chef conservateur de malhonnête.
Scott Brison, qui est aujourd'hui titulaire du portefeuille des Travaux publics dans le cabinet, a fait valoir que le juge Gomery est un juriste respecté, qui a été choisi à cause de sa réputation et de son expérience.
Selon M. Brison, un ex-conservateur, M. Harper ne comprend pas la Charte des droits et libertés _ une allusion au conflit entre conservateurs et libéraux sur la question du mariage homosexuel.
Le grand jeu
Josée Boileau
Édition du jeudi 27 janvier 2005
Il n'y a rien d'étonnant à ce que les avocats de Jean Chrétien aient sorti le grand jeu en demandant la récusation du juge John Gomery dans l'enquête sur le scandale des commandites. La base même du métier exige de savoir profiter de toutes les subtilités de la loi, de toutes les failles de la jurisprudence, de toutes les occasions offertes pour sauver la peau de son client.
L'exigence est encore plus grande quand ledit client a été un politicien coriace, relents de son passé de «meilleur batailleur des rues de Shawinigan», comme il l'a confié à son biographe. Même à la retraite, de tels réflexes ne se perdent pas. De fait, on raconte que Jean Chrétien ne décolère pas depuis les débuts de la commission Gomery, mise sur pied non pas par un adversaire -- ce qui serait un moindre mal -- mais par un ennemi politique, Paul Martin.
Or que fait cette commission ? Elle n'entend rien à rien du grand dessein de M. Chrétien : la sauvegarde de l'unité canadienne ! Plutôt, elle s'attarde à des détails, picosse des témoins, ose même l'ironie. Et l'opinion publique qui a fait de M. Gomery un héros ! Vraiment, rien ne va plus.
Mais les avocats de M. Chrétien avaient beau être à l'affût, il n'y avait pas moyen de prendre la commission en défaut. Jusqu'à ce que le juge Gomery ait la malencontreuse idée de faire une petite tournée médiatique en décembre.
Certes, les juges ont intérêt à se rapprocher des gens, et les propos de M. Gomery n'ont pas dépassé ce qui saute aux yeux du moins averti des observateurs : quelle catastrophe que cette gestion du programme des commandites ! Mais quand on a conscience, comme lui, d'être au coeur d'une enquête politique, on s'arrange pour ne donner de munitions à personne. Or parler candidement aux médias était une arme à double tranchant. Même un avocat débutant aurait vu se dessiner là une requête à tenter.
Il n'y a pas pour autant matière à récusation : une commission d'enquête, qui ne peut qu'émettre des recommandations, n'est quand même pas un procès où se prononcent des condamnations. Un juge a alors les coudées plus franches. De plus, même si la démarche des avocats mène à d'infinies procédures en Cour fédérale, M. Chrétien maintiendra sa comparution devant la commission. Les électeurs n'y perdront donc pas au change.
Néanmoins, la salve des avocats de M. Chrétien distrait du fond des travaux et permet d'alimenter un détestable réflexe qui a cours ces jours-ci à Ottawa : puisque c'est comme ça, déclenchons des élections ! En effet, à entendre le chef conservateur, le sort de M. Gomery et celui du gouvernement sont intrinsèquement liés. Si M. Martin ne protège pas le juge, l'opposition nous entraînera en campagne électorale.
Comme si la question juridique actuellement soulevée était du ressort d'un premier ministre ! Stephen Harper, qui a déjà du mal à comprendre la clause dérogatoire -- comme viennent de le lui souligner 134 professeurs de droit dans l'affaire des mariages gais --, devrait décidément réviser ses livres de droit...
La requête de M. Chrétien doit être ramenée à de justes proportions : une tentative légale et légitime de se défendre. Juridiquement, cela n'a rien d'inusité. Politiquement, c'était hautement prévisible. Vraiment, les jours de la commission Gomery ne sont pas encore comptés.
Picosse des témoins !!!!!??????..........s'attend vraiment à ce qu'on lui élève une statue pour avoir fourré le Qc et par le fait même les Canadiens en général????? --Message edité par tuberale le 2005-01-27 12:52:54--
Josée Boileau
Édition du jeudi 27 janvier 2005
Il n'y a rien d'étonnant à ce que les avocats de Jean Chrétien aient sorti le grand jeu en demandant la récusation du juge John Gomery dans l'enquête sur le scandale des commandites. La base même du métier exige de savoir profiter de toutes les subtilités de la loi, de toutes les failles de la jurisprudence, de toutes les occasions offertes pour sauver la peau de son client.
L'exigence est encore plus grande quand ledit client a été un politicien coriace, relents de son passé de «meilleur batailleur des rues de Shawinigan», comme il l'a confié à son biographe. Même à la retraite, de tels réflexes ne se perdent pas. De fait, on raconte que Jean Chrétien ne décolère pas depuis les débuts de la commission Gomery, mise sur pied non pas par un adversaire -- ce qui serait un moindre mal -- mais par un ennemi politique, Paul Martin.
Or que fait cette commission ? Elle n'entend rien à rien du grand dessein de M. Chrétien : la sauvegarde de l'unité canadienne ! Plutôt, elle s'attarde à des détails, picosse des témoins, ose même l'ironie. Et l'opinion publique qui a fait de M. Gomery un héros ! Vraiment, rien ne va plus.
Mais les avocats de M. Chrétien avaient beau être à l'affût, il n'y avait pas moyen de prendre la commission en défaut. Jusqu'à ce que le juge Gomery ait la malencontreuse idée de faire une petite tournée médiatique en décembre.
Certes, les juges ont intérêt à se rapprocher des gens, et les propos de M. Gomery n'ont pas dépassé ce qui saute aux yeux du moins averti des observateurs : quelle catastrophe que cette gestion du programme des commandites ! Mais quand on a conscience, comme lui, d'être au coeur d'une enquête politique, on s'arrange pour ne donner de munitions à personne. Or parler candidement aux médias était une arme à double tranchant. Même un avocat débutant aurait vu se dessiner là une requête à tenter.
Il n'y a pas pour autant matière à récusation : une commission d'enquête, qui ne peut qu'émettre des recommandations, n'est quand même pas un procès où se prononcent des condamnations. Un juge a alors les coudées plus franches. De plus, même si la démarche des avocats mène à d'infinies procédures en Cour fédérale, M. Chrétien maintiendra sa comparution devant la commission. Les électeurs n'y perdront donc pas au change.
Néanmoins, la salve des avocats de M. Chrétien distrait du fond des travaux et permet d'alimenter un détestable réflexe qui a cours ces jours-ci à Ottawa : puisque c'est comme ça, déclenchons des élections ! En effet, à entendre le chef conservateur, le sort de M. Gomery et celui du gouvernement sont intrinsèquement liés. Si M. Martin ne protège pas le juge, l'opposition nous entraînera en campagne électorale.
Comme si la question juridique actuellement soulevée était du ressort d'un premier ministre ! Stephen Harper, qui a déjà du mal à comprendre la clause dérogatoire -- comme viennent de le lui souligner 134 professeurs de droit dans l'affaire des mariages gais --, devrait décidément réviser ses livres de droit...
La requête de M. Chrétien doit être ramenée à de justes proportions : une tentative légale et légitime de se défendre. Juridiquement, cela n'a rien d'inusité. Politiquement, c'était hautement prévisible. Vraiment, les jours de la commission Gomery ne sont pas encore comptés.
Picosse des témoins !!!!!??????..........s'attend vraiment à ce qu'on lui élève une statue pour avoir fourré le Qc et par le fait même les Canadiens en général????? --Message edité par tuberale le 2005-01-27 12:52:54--
C'est un article que j'ai pris dans l'édition internet du Devoir d'aujourd'hui
http://www.ledevoir.com/2005/01/27/73456.html --Message edité par tuberale le 2005-01-27 21:31:25--
http://www.ledevoir.com/2005/01/27/73456.html --Message edité par tuberale le 2005-01-27 21:31:25--
tuberale a écritC'est un article que j'ai pris dans l'édition internet du Devoir d'aujourd'hui
http://www.ledevoir.com/2005/01/27/73456.html
Merci beaucoup! (Je suis peut-être pointilleuse sur les bords mais c'est parce que ça me touche un peu côté professionnel.)
http://www.ledevoir.com/2005/01/27/73456.html
Merci beaucoup! (Je suis peut-être pointilleuse sur les bords mais c'est parce que ça me touche un peu côté professionnel.)
Ne prenez pas la vie trop au sérieux : personne n'en sort vivant, de toute façon!
Les parties se préparent pour l'affrontement Gomery-Chrétien
Presse Canadienne (PC) Isabelle Rodrigue 28/01/2005 16h48 - Mise à jour 28/01/2005 17h10
John Gomery et Jean Chrétien
Deux autres ministres du gouvernement de Jean Chrétien ont défilé aujourd'hui devant la Commission d'enquête sur les commandites, mais visiblement, c'est l'affrontement qui se déroulera lundi qui occupait les esprits.
Lundi matin, le juge John Gomery entendra les arguments des avocats de l'ancien premier ministre Chrétien qui le somment de se retirer de l'enquête. Ils ne seront pas les seuls à intervenir dans ce dossier.
Déjà les avocats de la vérificatrice générale, du Parti conservateur et du Bloc québécois ont indiqué qu'ils interviendront pour appuyer le juge. Ils feront valoir qu'ils sont convaincus que le juge demeure impartial et encore apte à présider la Commission.
On ne sait pas encore si le gouvernement, par l'entremise de ses procureurs, prendra parti. Aujourd'hui, les avocats du procureur général à la Commission disaient attendre encore des «instructions».
Mais d'autres intervenants pourraient être tentés de mettre le poids de leurs arguments derrière ceux du clan Chrétien. Encore aujourd'hui, l'avocat d'Alfonso Gagliano, Pierre Fournier, disait toujours y réfléchir. M. Gagliano doit témoigner en début de semaine.
Me Fournier a cependant admis qu'il était «préoccupant» que son client soit interviewé par Bernard Roy, le procureur en chef de la Commission, dont le parcours politique fait tiquer les libéraux. Me Roy a été chef de cabinet du premier ministre conservateur Brian Mulroney pendant quatre ans, et les deux hommes pratiquent au sein du même cabinet d'avocats à Montréal, Ogilvy Renaud.
La présence de M. Roy comme procureur en chef de la Commission fait partie des arguments avancés par les avocats de M. Chrétien dans leur requête déposée mardi dernier. Ce n'est pas en soi une preuve de partialité, notent-ils, mais l'affiliation politique de M. Roy s'inscrit en «toile de fond» et doit être prise en considération lorsqu'on interprète les commentaires du juge Gomery, commentaires à l'origine de toute cette dispute.
Dans trois interviews accordées en décembre dernier, le commissaire Gomery s'exprimait sur certains témoignages entendus et faisait part de certaines réflexion.
Il y décrivait l'ancien dirigeant du programme des commandites Charles Guité comme un «charmant chenapan qui a su enjôler son personnel», affirmait que la gestion du programme était «catastrophique», et qu'il occupait le «meilleur siège du meilleur spectacle en ville». Des balles de golf portant la signature de M. Chrétien, le juge disait qu'il s'agissait de «petite politique de mauvais goût» (small town cheap).
Les propos ont soulevé l'ire de l'ancien premier ministre qui, par l'entremise de ses avocats, exigeait dès la reprise des audiences il y a deux semaines, des explications sur ce qui lui semblait un manque flagrant d'objectivité.
Imperturbable, comme à l'habitude, M. Gomery avait répondu aux arguments de l'avocat en tentant de le rassurer, soulignant qu'il n'avait toujours pas tiré de conclusions sur toute l'affaire. Il n'avait cependant pas reconnu que ses propos tenus en décembre étaient inappropriés, comme l'auraient souhaité les avocats. Clairement, les explications n'ont pas convaincu.
Pour faire face à l'assaut des avocats de M. Chrétien, lundi, le juge a retenu les services de Me Lorne Morphy. C'est ce dernier qui aurait à représenter le commissaire si le clan Chrétien allait jusqu'au bout de ses recours et portait l'affaire devant la Cour fédérale.
Trois scénarios sont possibles, lundi: Le juge peut prendre la question en délibéré; il peut annoncer qu'il reste en place, ou encore qu'il quitte son poste.
Si le juge Gomery reste, M. Chrétien a la possibilité de porter sa requête en Cour fédérale; s'il se retire, le gouvernement devra nommer un autre juge.
Témoignages de Robillard et Cauchon
Malgré la tempête qui souffle sur sa Commission, le juge Gomery devait aujourd'hui être attentif aux témoignages de Lucienne Robillard et de Martin Cauchon.
La ministre des Ressources humaines et l'ex-ministre de la Justice ont tous deux répété, comme leurs collègues au sein du gouvernement Chrétien l'ont fait tout au cours de la semaine, qu'il n'y a jamais eu de discussions sur les commandites au conseil des ministres, du moins avant que les dérapages du programme ne fassent les manchettes.
Ils ont aussi confirmé qu'ils connaissaient le programme, sans pouvoir expliquer quand et comment ils en ont découvert l'existence.
Pour la ministre Robillard, ce programme était de toute façon de la responsabilité de son collègue Gagliano, et c'est pourquoi son bureau se faisait un devoir de lui transférer toutes demandes d'organismes.
«Certaines de ces demandes ont été refusées, d'autres ont été acceptées, suite à la décision de M. Gagliano», a indiqué Mme Robillard.
M. Cauchon était, par ses fonctions, plus près des commandites que Mme Robillard. À titre de secrétaire d'État responsable de l'agence de Développement économique du Canada pour le Québec (DEC), de 1996 à 2002, il a souvent remis officiellement des commandites à des organismes, au nom de M. Gagliano.
Il a souligné d'ailleurs que les commandites servaient parfois de sources de financement pour des événements qui approchaient DEC.
La Commission s'est aussi intéressée à ses fréquentations avec Jean Lafleur, le président de Lafleur Communication, que M. Cauchon considère un ami et avec qui il est allé à la pêche au saumon à quelques reprises. M. Lafleur n'a jamais fait de représentations, lors de ces excursions, pour obtenir des mandats, a-t-il fait valoir, ajoutant qu'il a toujours payé pour ses propres dépenses.
«Quand on s'en va à la pêche avec quelqu'un, si la première fois on se fait 'tanner', c'est sûr qu'il n'y aura pas de deuxième fois. On est assez occupé comme ministre, qu'on ne va pas dans ces activités-là pour se faire 'tanner'», a-t-il expliqué.
La Commission Gomery doit encore entendre un autre ministre. Lundi, le ministre Pierre Pettigrew sera de passage dans la chaise du témoin.
Presse Canadienne (PC) Isabelle Rodrigue 28/01/2005 16h48 - Mise à jour 28/01/2005 17h10
John Gomery et Jean Chrétien
Deux autres ministres du gouvernement de Jean Chrétien ont défilé aujourd'hui devant la Commission d'enquête sur les commandites, mais visiblement, c'est l'affrontement qui se déroulera lundi qui occupait les esprits.
Lundi matin, le juge John Gomery entendra les arguments des avocats de l'ancien premier ministre Chrétien qui le somment de se retirer de l'enquête. Ils ne seront pas les seuls à intervenir dans ce dossier.
Déjà les avocats de la vérificatrice générale, du Parti conservateur et du Bloc québécois ont indiqué qu'ils interviendront pour appuyer le juge. Ils feront valoir qu'ils sont convaincus que le juge demeure impartial et encore apte à présider la Commission.
On ne sait pas encore si le gouvernement, par l'entremise de ses procureurs, prendra parti. Aujourd'hui, les avocats du procureur général à la Commission disaient attendre encore des «instructions».
Mais d'autres intervenants pourraient être tentés de mettre le poids de leurs arguments derrière ceux du clan Chrétien. Encore aujourd'hui, l'avocat d'Alfonso Gagliano, Pierre Fournier, disait toujours y réfléchir. M. Gagliano doit témoigner en début de semaine.
Me Fournier a cependant admis qu'il était «préoccupant» que son client soit interviewé par Bernard Roy, le procureur en chef de la Commission, dont le parcours politique fait tiquer les libéraux. Me Roy a été chef de cabinet du premier ministre conservateur Brian Mulroney pendant quatre ans, et les deux hommes pratiquent au sein du même cabinet d'avocats à Montréal, Ogilvy Renaud.
La présence de M. Roy comme procureur en chef de la Commission fait partie des arguments avancés par les avocats de M. Chrétien dans leur requête déposée mardi dernier. Ce n'est pas en soi une preuve de partialité, notent-ils, mais l'affiliation politique de M. Roy s'inscrit en «toile de fond» et doit être prise en considération lorsqu'on interprète les commentaires du juge Gomery, commentaires à l'origine de toute cette dispute.
Dans trois interviews accordées en décembre dernier, le commissaire Gomery s'exprimait sur certains témoignages entendus et faisait part de certaines réflexion.
Il y décrivait l'ancien dirigeant du programme des commandites Charles Guité comme un «charmant chenapan qui a su enjôler son personnel», affirmait que la gestion du programme était «catastrophique», et qu'il occupait le «meilleur siège du meilleur spectacle en ville». Des balles de golf portant la signature de M. Chrétien, le juge disait qu'il s'agissait de «petite politique de mauvais goût» (small town cheap).
Les propos ont soulevé l'ire de l'ancien premier ministre qui, par l'entremise de ses avocats, exigeait dès la reprise des audiences il y a deux semaines, des explications sur ce qui lui semblait un manque flagrant d'objectivité.
Imperturbable, comme à l'habitude, M. Gomery avait répondu aux arguments de l'avocat en tentant de le rassurer, soulignant qu'il n'avait toujours pas tiré de conclusions sur toute l'affaire. Il n'avait cependant pas reconnu que ses propos tenus en décembre étaient inappropriés, comme l'auraient souhaité les avocats. Clairement, les explications n'ont pas convaincu.
Pour faire face à l'assaut des avocats de M. Chrétien, lundi, le juge a retenu les services de Me Lorne Morphy. C'est ce dernier qui aurait à représenter le commissaire si le clan Chrétien allait jusqu'au bout de ses recours et portait l'affaire devant la Cour fédérale.
Trois scénarios sont possibles, lundi: Le juge peut prendre la question en délibéré; il peut annoncer qu'il reste en place, ou encore qu'il quitte son poste.
Si le juge Gomery reste, M. Chrétien a la possibilité de porter sa requête en Cour fédérale; s'il se retire, le gouvernement devra nommer un autre juge.
Témoignages de Robillard et Cauchon
Malgré la tempête qui souffle sur sa Commission, le juge Gomery devait aujourd'hui être attentif aux témoignages de Lucienne Robillard et de Martin Cauchon.
La ministre des Ressources humaines et l'ex-ministre de la Justice ont tous deux répété, comme leurs collègues au sein du gouvernement Chrétien l'ont fait tout au cours de la semaine, qu'il n'y a jamais eu de discussions sur les commandites au conseil des ministres, du moins avant que les dérapages du programme ne fassent les manchettes.
Ils ont aussi confirmé qu'ils connaissaient le programme, sans pouvoir expliquer quand et comment ils en ont découvert l'existence.
Pour la ministre Robillard, ce programme était de toute façon de la responsabilité de son collègue Gagliano, et c'est pourquoi son bureau se faisait un devoir de lui transférer toutes demandes d'organismes.
«Certaines de ces demandes ont été refusées, d'autres ont été acceptées, suite à la décision de M. Gagliano», a indiqué Mme Robillard.
M. Cauchon était, par ses fonctions, plus près des commandites que Mme Robillard. À titre de secrétaire d'État responsable de l'agence de Développement économique du Canada pour le Québec (DEC), de 1996 à 2002, il a souvent remis officiellement des commandites à des organismes, au nom de M. Gagliano.
Il a souligné d'ailleurs que les commandites servaient parfois de sources de financement pour des événements qui approchaient DEC.
La Commission s'est aussi intéressée à ses fréquentations avec Jean Lafleur, le président de Lafleur Communication, que M. Cauchon considère un ami et avec qui il est allé à la pêche au saumon à quelques reprises. M. Lafleur n'a jamais fait de représentations, lors de ces excursions, pour obtenir des mandats, a-t-il fait valoir, ajoutant qu'il a toujours payé pour ses propres dépenses.
«Quand on s'en va à la pêche avec quelqu'un, si la première fois on se fait 'tanner', c'est sûr qu'il n'y aura pas de deuxième fois. On est assez occupé comme ministre, qu'on ne va pas dans ces activités-là pour se faire 'tanner'», a-t-il expliqué.
La Commission Gomery doit encore entendre un autre ministre. Lundi, le ministre Pierre Pettigrew sera de passage dans la chaise du témoin.
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- Manitou de la Parlotte
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-Le Juge Gomery reste en poste-
Le mardi 1er février 2005
Il rejette la requête de Chrétien
Le juge Gomery reste en poste
Isabelle Rodrigue
PC
OTTAWA
Les arguments des avocats de l'ancien premier ministre Jean Chrétien n'auront pas convaincu le juge John Gomery qui a décidé, mardi, de continuer à présider la Commission d'enquête sur le programme de commandites.
En lisant sa décision, le juge Gomery a répété à de nombreuses reprises qu'il demeurait impartial et qu'il n'avait ou n'a pas tiré de conclusions à la suite des témoignages qu'il a entendus depuis septembre.
Mon esprit « demeure toujours ouvert et je répète que je n'ai pas tiré de conclusions finales sur aucune des questions qui me sont soumises dans le cadre de cette enquête », a déclaré le juge Gomery.
Le commissaire a néanmoins admis, d'entrée de jeu, qu'il avait « fait une erreur » en acceptant de se prêter à des entrevues avec des journalistes avant NoJel, et que les commentaires passés lors de ces entrevues étaient inappropriés et mal avisés.
« Tous peuvent maintenant témoigner de mon inexpérience dans les relations avec les médias, a tenté de justifier le juge. Cela aura servi uniquement à détourner l'attention du véritable objectif de cette enquête. »
Les procureurs de M. Chrétien n'ont pas voulu commenter immédiatement la décision du juge. « Nous voulons être justes envers le commissaire, a expliqué David Scott, qui représente M. Chrétien. Il a donné des raisons bien pesées et nous voulons être sûrs de bien les analyser. »
M. Chrétien dispose d'un autre recours et peut porter sa requête en récusation devant la Cour fédérale. « C'est une option possible », s'est contenté de souligner l'avocat principal de l'ancien premier ministre.
Me Scott a toutefois indiqué que son client témoignera devant la Commission, la semaine prochaine, comme prévu.
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Le mardi 1er février 2005
Il rejette la requête de Chrétien
Le juge Gomery reste en poste
Isabelle Rodrigue
PC
OTTAWA
Les arguments des avocats de l'ancien premier ministre Jean Chrétien n'auront pas convaincu le juge John Gomery qui a décidé, mardi, de continuer à présider la Commission d'enquête sur le programme de commandites.
En lisant sa décision, le juge Gomery a répété à de nombreuses reprises qu'il demeurait impartial et qu'il n'avait ou n'a pas tiré de conclusions à la suite des témoignages qu'il a entendus depuis septembre.
Mon esprit « demeure toujours ouvert et je répète que je n'ai pas tiré de conclusions finales sur aucune des questions qui me sont soumises dans le cadre de cette enquête », a déclaré le juge Gomery.
Le commissaire a néanmoins admis, d'entrée de jeu, qu'il avait « fait une erreur » en acceptant de se prêter à des entrevues avec des journalistes avant NoJel, et que les commentaires passés lors de ces entrevues étaient inappropriés et mal avisés.
« Tous peuvent maintenant témoigner de mon inexpérience dans les relations avec les médias, a tenté de justifier le juge. Cela aura servi uniquement à détourner l'attention du véritable objectif de cette enquête. »
Les procureurs de M. Chrétien n'ont pas voulu commenter immédiatement la décision du juge. « Nous voulons être justes envers le commissaire, a expliqué David Scott, qui représente M. Chrétien. Il a donné des raisons bien pesées et nous voulons être sûrs de bien les analyser. »
M. Chrétien dispose d'un autre recours et peut porter sa requête en récusation devant la Cour fédérale. « C'est une option possible », s'est contenté de souligner l'avocat principal de l'ancien premier ministre.
Me Scott a toutefois indiqué que son client témoignera devant la Commission, la semaine prochaine, comme prévu.
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Scandale des commandites
Gagliano soumis à un interrogatoire serré
(PC) - Il disait avoir hâte de s'expliquer devant la Commission d'enquête sur les commandites pour pouvoir se disculper mais, lors de sa première journée de témoignage, mardi, l'ancien ministre Alfonso Gagliano aura eu droit à un interrogatoire serré, mettant en lumière les contradictions dans sa version des faits.
Pendant de longues minutes, le procureur en chef de la Commission, Bernard Roy, s'est intéressé aux rencontres entre M. Gagliano et M. Guité. L'avocat cherchait à connaître la fréquence de leurs réunions et leurs objectifs.
«Moi je prétends, et j'ai toujours prétendu, que j'ai rencontré M. Guité en total, en moyenne peut-être 12 fois par année, dont de deux à trois fois par année pour les commandites», a déclaré M. Gagliano, qui a maintenu sa version tout au long du débat qui a suivi.
Pourtant, tous les autres témoignages livrés à la Commission Gomery par d'anciens adjoints de M. Gagliano ou de M. Guité tendent vers une autre version selon laquelle les rencontres étaient régulières et très fréquentes. Charles Guité lui-même affirmait sous serment qu'il rencontrait en moyenne son ministre une fois par semaine pour discuter de commandites.
Même M. Gagliano semble avoir changé de version. Il disait auparavant, dans des entrevues par exemple, qu'il ne rencontrait M. Guité que deux ou trois fois par année au total.
Pendant près d'une heure, Me Roy a donc placé le témoin devant la contradiction, produisant quelques-unes des déclarations antérieures du ministre ou encore des déclarations d'autres témoins.
L'ancien ministre des Travaux publics et ambassadeur du Danemark déchu n'a pas fléchi, laissant poindre à quelques reprises son exaspération.
«Je dis que je l'ai rencontré trois ou quatre fois, a-t-il lâché. Et si je l'ai rencontré 10 fois? Et en réalité, ça change quoi? Tout le monde s'est acharné à prouver que j'ai menti parce que je dis trois à quatre fois. Que je l'ai rencontré trois ou 10 fois, ça ne change rien. Il venait me rencontrer quand il en avait besoin.»
Pour trancher l'affaire, les agendas de M. Gagliano auraient été forts utiles, mais ni la Commission, ni le principal intéressé ne peuvent les retrouver. «J'y pense même la nuit, à essayer de me rappeler. Malheureusement, on n'a pas d'agenda», a souligné l'ancien ministre.
En vidéo 1, écoutez les explications de Sylvain Drapeau.
En vidéo 2, écoutez le reportage d'Emmanuelle Latraverse.
http://lcn.canoe.com/lcn/infos/national ... 60935.html
Gagliano soumis à un interrogatoire serré
(PC) - Il disait avoir hâte de s'expliquer devant la Commission d'enquête sur les commandites pour pouvoir se disculper mais, lors de sa première journée de témoignage, mardi, l'ancien ministre Alfonso Gagliano aura eu droit à un interrogatoire serré, mettant en lumière les contradictions dans sa version des faits.
Pendant de longues minutes, le procureur en chef de la Commission, Bernard Roy, s'est intéressé aux rencontres entre M. Gagliano et M. Guité. L'avocat cherchait à connaître la fréquence de leurs réunions et leurs objectifs.
«Moi je prétends, et j'ai toujours prétendu, que j'ai rencontré M. Guité en total, en moyenne peut-être 12 fois par année, dont de deux à trois fois par année pour les commandites», a déclaré M. Gagliano, qui a maintenu sa version tout au long du débat qui a suivi.
Pourtant, tous les autres témoignages livrés à la Commission Gomery par d'anciens adjoints de M. Gagliano ou de M. Guité tendent vers une autre version selon laquelle les rencontres étaient régulières et très fréquentes. Charles Guité lui-même affirmait sous serment qu'il rencontrait en moyenne son ministre une fois par semaine pour discuter de commandites.
Même M. Gagliano semble avoir changé de version. Il disait auparavant, dans des entrevues par exemple, qu'il ne rencontrait M. Guité que deux ou trois fois par année au total.
Pendant près d'une heure, Me Roy a donc placé le témoin devant la contradiction, produisant quelques-unes des déclarations antérieures du ministre ou encore des déclarations d'autres témoins.
L'ancien ministre des Travaux publics et ambassadeur du Danemark déchu n'a pas fléchi, laissant poindre à quelques reprises son exaspération.
«Je dis que je l'ai rencontré trois ou quatre fois, a-t-il lâché. Et si je l'ai rencontré 10 fois? Et en réalité, ça change quoi? Tout le monde s'est acharné à prouver que j'ai menti parce que je dis trois à quatre fois. Que je l'ai rencontré trois ou 10 fois, ça ne change rien. Il venait me rencontrer quand il en avait besoin.»
Pour trancher l'affaire, les agendas de M. Gagliano auraient été forts utiles, mais ni la Commission, ni le principal intéressé ne peuvent les retrouver. «J'y pense même la nuit, à essayer de me rappeler. Malheureusement, on n'a pas d'agenda», a souligné l'ancien ministre.
En vidéo 1, écoutez les explications de Sylvain Drapeau.
En vidéo 2, écoutez le reportage d'Emmanuelle Latraverse.
http://lcn.canoe.com/lcn/infos/national ... 60935.html
- Blanche Neige
- Caïd de la Causette
- Messages : 969
- Inscription : lun. janv. 26, 2004 1:00 am
Je l'ai écouté cet p.m. à RDI et cela mène à rien. C’est incroyable comment des personnes peuvent se renvoyer la balle toujours au frais des citoyens.
Ça va coûté plus chère l'enquête que leur crosse.
J'ai pas d'argent pour moi mais pour leur niaiserie, ai-je le choix?
Ça va coûté plus chère l'enquête que leur crosse.
J'ai pas d'argent pour moi mais pour leur niaiserie, ai-je le choix?
Les vertus, la sagesse, le bonheur s'acquièrent par l'éducation. L'art de vivre s'apprend. Aristote.
Mercredi, le 2 février 2005
Malgré des documents, Gagliano nie toute intervention dans des commandites
Isabelle Rodrigue
Presse Canadienne
«Si c'est ma décision? Oui, peut-être, appelez ça comme vous voulez. Je vous dis les faits. Maintenant vous dites: Est-ce que c'est votre décision? Non, je ne prenais pas de décisions mais j'avais des discussions et je transmettais les représentations qu'on me faisait.»
Cette phrase, ou une autre du genre, l'ancien ministre Alfonso Gagliano l'a répété à de nombreuses reprises, lors de la deuxième journée de son témoignage, mercredi. Mais la minutie du travail de la Commission d'enquête sur les commandites l'a rattrapé assez vite, l'obligeant à nier les interprétations de la Commission malgré des documents révélateurs et difficiles à contester.
Le procureur de la Commission Gomery, Bernard Roy, a patiemment épluché un cartable de plus de 200 pages détaillant une vingtaine de dossiers de commandites. Pour ces dossiers, la Commission a retrouvé des documents qui tendent à démontrer des interventions directes de l'ancien ministre Gagliano.
Par exemple, le 11 septembre 1998, Huguette Tremblay, le bras droit de l'ancien dirigeant des commandites Charles Guité, écrit dans une note qu'on lui a dit que «le ministre avait donné son accord» pour une commandite de 10 000 $ à un tournoi de golf de la Banque commerciale italienne du Canada.
______________________________________________________
C'est pas moi.......c'est toi.
Non c'est pas moi menteur..........c'est toi.
Non c'est toi qui est menteur.........c'est pas moi.......c'est toi.
Malgré des documents, Gagliano nie toute intervention dans des commandites
Isabelle Rodrigue
Presse Canadienne
«Si c'est ma décision? Oui, peut-être, appelez ça comme vous voulez. Je vous dis les faits. Maintenant vous dites: Est-ce que c'est votre décision? Non, je ne prenais pas de décisions mais j'avais des discussions et je transmettais les représentations qu'on me faisait.»
Cette phrase, ou une autre du genre, l'ancien ministre Alfonso Gagliano l'a répété à de nombreuses reprises, lors de la deuxième journée de son témoignage, mercredi. Mais la minutie du travail de la Commission d'enquête sur les commandites l'a rattrapé assez vite, l'obligeant à nier les interprétations de la Commission malgré des documents révélateurs et difficiles à contester.
Le procureur de la Commission Gomery, Bernard Roy, a patiemment épluché un cartable de plus de 200 pages détaillant une vingtaine de dossiers de commandites. Pour ces dossiers, la Commission a retrouvé des documents qui tendent à démontrer des interventions directes de l'ancien ministre Gagliano.
Par exemple, le 11 septembre 1998, Huguette Tremblay, le bras droit de l'ancien dirigeant des commandites Charles Guité, écrit dans une note qu'on lui a dit que «le ministre avait donné son accord» pour une commandite de 10 000 $ à un tournoi de golf de la Banque commerciale italienne du Canada.
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C'est pas moi.......c'est toi.
Non c'est pas moi menteur..........c'est toi.
Non c'est toi qui est menteur.........c'est pas moi.......c'est toi.
Prendre le temps de respirer et apprécier