5 ans après la mort de Dédé Fortin
5 ans après la mort de Dédé Fortin
Les Colocs en héritage
Marie-Christine Blais
La Presse
Quand il est mort, le musicien, tous ses amis pleurèrent... puis empoignèrent leurs instruments et firent, encore et toujours, de la musique. Mardi prochain, le 10 mai, il sera beaucoup question du suicide d'André «Dédé» Fortin des Colocs, il y a cinq ans. Mais si, aujourd'hui, on parlait plutôt d'héritage, si on parlait de l'impact de dédé et des colocs sur la musique qui est la nôtre, si on parlait de la vie, quand elle se joue sur six cordes de guitare, les touches d'un clavier ou dans un micro ?
«On a tellement baigné dans la musique des Colocs que c'est difficile de dire exactement tout ce qu'on leur doit, explique Olivier Benoît des Trois Accords, mais après coup, quand t'écoutes notre disque et que tu penses à une toune comme Julie des Colocs - en fait, les tounes de leur premier album -, on voit qu'il y a un lien évident. On ne s'est pas dit : on va faire comme les Colocs. Mais il y a un lien, même dans la manière de vouloir faire les affaires à notre manière, comme le faisaient les Colocs.»
Les anciens Colocs: ce qu'ils sont devenus
Un lien, une façon de faire, un goût pour la fête, mais aussi pour les musiques d'ailleurs et pour l'engagement social et politique : dans la jeune communauté artistique, toutes sortes de petites choses témoignent, jour après jour, du passage et de l'importance de Dédé et des Colocs. «Ce que je retiens de Dédé Fortin : son esprit rassembleur et manifestif, explique par exemple Chafiik de Loco Locass. Réunir des gens de toutes origines pour faire une musique qui soit revendicatrice, tout en mettant le party dans la place... voilà une façon de faire qui a inspiré Loco Locass.» L'engagement souverainiste des Loco Locass, comme celui des Colocs, n'est plus à démontrer. Mais l'apport des musiques de toutes origines chez Loco ? s'interrogeront certains. Tut tut tut, le trio a régulièrement joué sur scène avec des musiciens comme ceux du groupe franco-algérien Gwana Diffusion ou avec Karim, leader du groupe raï fusion Syncop. Et s'il existe un groupe qui peut faire remarquer aux Cowboys fringants et compagnie qu'il n'y a hélas ! que des «Québécois de souche» au programme de la fête du 24 juin à l'île Sainte-Hélène, c'est bien Loco Locass.
D'ailleurs, au nombre des groupes marqués par les Colocs, on pourrait certainement citer les Cowboys pour leur côté festif, party et engagé, sans oublier le caractère «tribu» du groupe, proche de celui qui régnait chez les Colocs. Mais d'autres, peut-être un peu moins célèbres pour le moment, témoignent également de l'héritage «colocoïte».
Qu'on songe par exemple à cette smala hybride, multiculturelle et bigarrée qu'est la Chango Family, qui mélange reggae et toute autre musique chaloupante et dont vient tout juste de sortir le double CD, Babylon Bypass - qui n'est pas sans rappeler le double CD Atrocetomique des Colocs ! «Quand je suis arrivé au Québec il y a six ans, confirme le Français d'origine Lundo, leader de la Chango, on m'a fait écouter trois choses : Richard Desjardins, Jean Leloup et les Colocs. Leloup et les Colocs ont été, je dirais, la première vague à sortir le Québec du rock'n'folk trad et à faire de la musique métisse, avec un peu de funk, d'algérien, de reggae, de toutes sortes d'affaires. En France, ça a été Mano Negra et les Négresses vertes qui ont ouvert le passage, ici, ce sont Leloup et Dédé. Je crois que ce sont eux qui font que c'est aujourd'hui un peu plus facile pour les Colectivo, Dobacaracol, Tomas Jensen, la Chango du Québec. Le dernier disque des Colocs, Dehors novembre, avec les frères Diouf et ses sonorités reggae, a en ce sens été un essentiel.»
En ondes
«Il n'y a plus beaucoup de Colocs sur les ondes, reconnaît Guy Brouillard, directeur musical de CKOI, parce que le public est naturellement toujours tourné vers la nouveauté. Par contre, à tout bout de champ, on fait des tests de perception avec nos auditeurs, et les Colocs demeurent le groupe préféré. La chanson Tassez-vous d'là est une pop icon des années 90, les gens ne s'en tannent pas.
«Et on voit chez les nouveaux artistes des traces d'André Fortin, reprend-il. Il y a bien sûr les Trois Accords, en un peu plus punky.
Mais je pense surtout à un groupe comme Philosonic, dont la couleur reggae est indéniable. Ou le groupe Nouzôte, qui a remporté le concours Challenge CKOI l'an dernier et qui fait, lui aussi, dans le rock-ska- reggae.« Le cas de Philosonic (www.philosonic.ca) est à souligner: outre le recours au reggae, le jeune groupe vient de tourner le clip pour sa chanson Doucékavient, indéniable clin d'oeil à la chanson... Pissiômoins, des Colocs !
Même son de cloche à la station radio étudiante CISM. «Un groupe comme les Frères Cheminaud est tout à fait dans la lignée de ce que faisaient les Colocs, explique Martin Roussy. Je pense que les Colocs ont créé, au plan de l'écriture, unmélange d'ultra joual et d'ultra poétique qui a marqué toute une génération. Dans le cas des Frères Cheminaud (www.frerescheminaud.com ), comme ils viennent du Lac-Saint-Jean, c'est sûr que l'inspiration, la façon de chanter et la musique sont plusmarquées par Dédé Fortin que chez d'autres. Ce qui est bien, c'est que ça ne les empêche pas d'évoluer.»
«Cette année, explique pour sa part Sylvie Courtemanche en charge du concours les Francouvertes, sur les 210 dossiers de candidature que nous avons reçus, nous avons remarqués bien des influences de type Colocs, Cowboys fringants, Trois Accords. Un groupe en particulier m'a particulièrement fait penser sans trop d'efforts aux Colocs, ce sont les Dales Hawerchuk, un peu à cause de la voix du chanteur, mais surtout à cause des arrangements musicaux (NDLR : le groupe vient de lancer un album éponyme). Il y a aussi Philosonic, bien sûr, et que dire de Stéréotaxie ?»
«Ce qu'on ne dit pas assez souvent, précise de son côté Lundo de la Chango Family, c'est à quel point André Fortin a été super intéressant au point de vue visuel. Ce qu'il a fait avec ses vidéoclips (qu'il a presque tous réalisés luimême), c'est extraordinaire, ses clips ont tous très bien vieilli, il avait le sens du cinéma.»
Mais outre la musique, les images, l'engagement, il reste autre chose du passage d'André parmi nous : «Ma fille, qui a 19 ans aujourd'hui, a grandi en écoutant les Spice Girls, explique Guy Brouillard. Mais la mort d'André Fortin a été pour elle comme un éveil: c'est ce moment douloureux qui a éveillé en elle sa fibre québécoise...»
Elle n'a pas été la seule, manifestement. Pour tout cela et pour tout le reste, merci André.
STÉRÉOTAXIE
HÉRITIER DIRECT
L'album Stéréotaxie, du nom du même groupe, a créé une commotion ces jours derniers: formé de Mike Sawatzky à la guitare et aux compositions, du tromboniste Benoît Gagné et chanteur et parolier Joël Poliquin, il propose des chansons qui ont des allures de... chansons inédites des Colocs - la voix de Joël Poliquin ressemble à s'y méprendre à celle d'André Fortin. Bref, le sujet est si délicat, les réactions tellement mitigées, que les membres du groupe n'osent pratiquement pas donner d'entrevues, leurs intentions étant manifestement mal comprises.
Or, leurs intentions étaient tout, sauf de capitaliser sur le décès de Dédé. Pour s'en convaincre, il suffit simplement de connaître la petite histoire derrière Stéréotaxie. Joël Poliquin était professeur de musique - il l'est toujours d'ailleurs. Attristé de voir que le répertoire proposé à ses étudiants compte peu de créations québécoises, il prend souvent la peine de transcrire les partitions de telle ou telle chanson. C'est exactement ce qu'il a fait pour les chansons des Colocs dont les musiques et arrangements, à l'époque, n'existaient tout simplement pas sur papier. Il en transcrit minutieusement une, puis une autre, une autre encore... Il aime les chanter et il se trouve qu'il a le timbre de voix et le débit d'André Fortin, qu'il n'a jamais rencontré en passant. Joël monte donc, avec quelques amis musiciens, un spectacle Hommage aux Colocs qui, à compter de février 2003, se produit un peu partout, et avec succès, au Québec. En juin 2003, le batteur Jimmy Bourgoing assiste au show à Victoriaville et monte sur scène jouer avec les musiciens menés par Poliquin. Le lendemain, à Saint-Jérôme, c'est Mike Sawatzky qui va les voir et qui, à son tour, monte sur scène.
Et là, entre Mike et Joël, naît une amitié. Une vraie, avec les blondes de l'un et de l'autre qui s'apprécient, les enfants qui jouent ensemble et la musique, la musique surtout qui les unit. Tant et si bien qu'ils se mettent à écrire des chansons ensemble. Et parce que Mike est en quelque sorte le Keith Richards des Colocs, qu'il a énormément apporté aux Colocs en matière musicale (le shuffle, le zydeco, le blues, etc.), les musiques «sonnent» évidemment beaucoup comme celle des Colocs.
Conscient de la similitude de sa voix avec celle de Dédé, Joël Poliquin ne tenait pas à les chanter. Mike, lui, voulait que son ami Joël les interprète - ça peut sembler un raccourci périlleux, mais rappelons tout de même que c'est Mike qui a trouvé son ami Dédé mort, baignant dans son sang...
En compagnie de Benoit Gagné, ils les enregistrent donc sans producteur, sans agent, sans personne pour leur dire que c'est pas l'idée du siècle, sortir leur disque 15 jours avant le 5 e anniversaire de la mort de Dédé. Ils font depuis face à des réactions extrêmes. L'album est effectivement troublant de ressemblance... Mais au risque de me répéter, fallait-il que Mike Sawatzky s'enterre en même temps que Dédé ?
Où étiez-vous cette journée-là?
Parle-t-on trop ou pas assez du suicide? --Message edité par tuberale le 2005-05-10 10:55:23--
Les Colocs en héritage
Marie-Christine Blais
La Presse
Quand il est mort, le musicien, tous ses amis pleurèrent... puis empoignèrent leurs instruments et firent, encore et toujours, de la musique. Mardi prochain, le 10 mai, il sera beaucoup question du suicide d'André «Dédé» Fortin des Colocs, il y a cinq ans. Mais si, aujourd'hui, on parlait plutôt d'héritage, si on parlait de l'impact de dédé et des colocs sur la musique qui est la nôtre, si on parlait de la vie, quand elle se joue sur six cordes de guitare, les touches d'un clavier ou dans un micro ?
«On a tellement baigné dans la musique des Colocs que c'est difficile de dire exactement tout ce qu'on leur doit, explique Olivier Benoît des Trois Accords, mais après coup, quand t'écoutes notre disque et que tu penses à une toune comme Julie des Colocs - en fait, les tounes de leur premier album -, on voit qu'il y a un lien évident. On ne s'est pas dit : on va faire comme les Colocs. Mais il y a un lien, même dans la manière de vouloir faire les affaires à notre manière, comme le faisaient les Colocs.»
Les anciens Colocs: ce qu'ils sont devenus
Un lien, une façon de faire, un goût pour la fête, mais aussi pour les musiques d'ailleurs et pour l'engagement social et politique : dans la jeune communauté artistique, toutes sortes de petites choses témoignent, jour après jour, du passage et de l'importance de Dédé et des Colocs. «Ce que je retiens de Dédé Fortin : son esprit rassembleur et manifestif, explique par exemple Chafiik de Loco Locass. Réunir des gens de toutes origines pour faire une musique qui soit revendicatrice, tout en mettant le party dans la place... voilà une façon de faire qui a inspiré Loco Locass.» L'engagement souverainiste des Loco Locass, comme celui des Colocs, n'est plus à démontrer. Mais l'apport des musiques de toutes origines chez Loco ? s'interrogeront certains. Tut tut tut, le trio a régulièrement joué sur scène avec des musiciens comme ceux du groupe franco-algérien Gwana Diffusion ou avec Karim, leader du groupe raï fusion Syncop. Et s'il existe un groupe qui peut faire remarquer aux Cowboys fringants et compagnie qu'il n'y a hélas ! que des «Québécois de souche» au programme de la fête du 24 juin à l'île Sainte-Hélène, c'est bien Loco Locass.
D'ailleurs, au nombre des groupes marqués par les Colocs, on pourrait certainement citer les Cowboys pour leur côté festif, party et engagé, sans oublier le caractère «tribu» du groupe, proche de celui qui régnait chez les Colocs. Mais d'autres, peut-être un peu moins célèbres pour le moment, témoignent également de l'héritage «colocoïte».
Qu'on songe par exemple à cette smala hybride, multiculturelle et bigarrée qu'est la Chango Family, qui mélange reggae et toute autre musique chaloupante et dont vient tout juste de sortir le double CD, Babylon Bypass - qui n'est pas sans rappeler le double CD Atrocetomique des Colocs ! «Quand je suis arrivé au Québec il y a six ans, confirme le Français d'origine Lundo, leader de la Chango, on m'a fait écouter trois choses : Richard Desjardins, Jean Leloup et les Colocs. Leloup et les Colocs ont été, je dirais, la première vague à sortir le Québec du rock'n'folk trad et à faire de la musique métisse, avec un peu de funk, d'algérien, de reggae, de toutes sortes d'affaires. En France, ça a été Mano Negra et les Négresses vertes qui ont ouvert le passage, ici, ce sont Leloup et Dédé. Je crois que ce sont eux qui font que c'est aujourd'hui un peu plus facile pour les Colectivo, Dobacaracol, Tomas Jensen, la Chango du Québec. Le dernier disque des Colocs, Dehors novembre, avec les frères Diouf et ses sonorités reggae, a en ce sens été un essentiel.»
En ondes
«Il n'y a plus beaucoup de Colocs sur les ondes, reconnaît Guy Brouillard, directeur musical de CKOI, parce que le public est naturellement toujours tourné vers la nouveauté. Par contre, à tout bout de champ, on fait des tests de perception avec nos auditeurs, et les Colocs demeurent le groupe préféré. La chanson Tassez-vous d'là est une pop icon des années 90, les gens ne s'en tannent pas.
«Et on voit chez les nouveaux artistes des traces d'André Fortin, reprend-il. Il y a bien sûr les Trois Accords, en un peu plus punky.
Mais je pense surtout à un groupe comme Philosonic, dont la couleur reggae est indéniable. Ou le groupe Nouzôte, qui a remporté le concours Challenge CKOI l'an dernier et qui fait, lui aussi, dans le rock-ska- reggae.« Le cas de Philosonic (www.philosonic.ca) est à souligner: outre le recours au reggae, le jeune groupe vient de tourner le clip pour sa chanson Doucékavient, indéniable clin d'oeil à la chanson... Pissiômoins, des Colocs !
Même son de cloche à la station radio étudiante CISM. «Un groupe comme les Frères Cheminaud est tout à fait dans la lignée de ce que faisaient les Colocs, explique Martin Roussy. Je pense que les Colocs ont créé, au plan de l'écriture, unmélange d'ultra joual et d'ultra poétique qui a marqué toute une génération. Dans le cas des Frères Cheminaud (www.frerescheminaud.com ), comme ils viennent du Lac-Saint-Jean, c'est sûr que l'inspiration, la façon de chanter et la musique sont plusmarquées par Dédé Fortin que chez d'autres. Ce qui est bien, c'est que ça ne les empêche pas d'évoluer.»
«Cette année, explique pour sa part Sylvie Courtemanche en charge du concours les Francouvertes, sur les 210 dossiers de candidature que nous avons reçus, nous avons remarqués bien des influences de type Colocs, Cowboys fringants, Trois Accords. Un groupe en particulier m'a particulièrement fait penser sans trop d'efforts aux Colocs, ce sont les Dales Hawerchuk, un peu à cause de la voix du chanteur, mais surtout à cause des arrangements musicaux (NDLR : le groupe vient de lancer un album éponyme). Il y a aussi Philosonic, bien sûr, et que dire de Stéréotaxie ?»
«Ce qu'on ne dit pas assez souvent, précise de son côté Lundo de la Chango Family, c'est à quel point André Fortin a été super intéressant au point de vue visuel. Ce qu'il a fait avec ses vidéoclips (qu'il a presque tous réalisés luimême), c'est extraordinaire, ses clips ont tous très bien vieilli, il avait le sens du cinéma.»
Mais outre la musique, les images, l'engagement, il reste autre chose du passage d'André parmi nous : «Ma fille, qui a 19 ans aujourd'hui, a grandi en écoutant les Spice Girls, explique Guy Brouillard. Mais la mort d'André Fortin a été pour elle comme un éveil: c'est ce moment douloureux qui a éveillé en elle sa fibre québécoise...»
Elle n'a pas été la seule, manifestement. Pour tout cela et pour tout le reste, merci André.
STÉRÉOTAXIE
HÉRITIER DIRECT
L'album Stéréotaxie, du nom du même groupe, a créé une commotion ces jours derniers: formé de Mike Sawatzky à la guitare et aux compositions, du tromboniste Benoît Gagné et chanteur et parolier Joël Poliquin, il propose des chansons qui ont des allures de... chansons inédites des Colocs - la voix de Joël Poliquin ressemble à s'y méprendre à celle d'André Fortin. Bref, le sujet est si délicat, les réactions tellement mitigées, que les membres du groupe n'osent pratiquement pas donner d'entrevues, leurs intentions étant manifestement mal comprises.
Or, leurs intentions étaient tout, sauf de capitaliser sur le décès de Dédé. Pour s'en convaincre, il suffit simplement de connaître la petite histoire derrière Stéréotaxie. Joël Poliquin était professeur de musique - il l'est toujours d'ailleurs. Attristé de voir que le répertoire proposé à ses étudiants compte peu de créations québécoises, il prend souvent la peine de transcrire les partitions de telle ou telle chanson. C'est exactement ce qu'il a fait pour les chansons des Colocs dont les musiques et arrangements, à l'époque, n'existaient tout simplement pas sur papier. Il en transcrit minutieusement une, puis une autre, une autre encore... Il aime les chanter et il se trouve qu'il a le timbre de voix et le débit d'André Fortin, qu'il n'a jamais rencontré en passant. Joël monte donc, avec quelques amis musiciens, un spectacle Hommage aux Colocs qui, à compter de février 2003, se produit un peu partout, et avec succès, au Québec. En juin 2003, le batteur Jimmy Bourgoing assiste au show à Victoriaville et monte sur scène jouer avec les musiciens menés par Poliquin. Le lendemain, à Saint-Jérôme, c'est Mike Sawatzky qui va les voir et qui, à son tour, monte sur scène.
Et là, entre Mike et Joël, naît une amitié. Une vraie, avec les blondes de l'un et de l'autre qui s'apprécient, les enfants qui jouent ensemble et la musique, la musique surtout qui les unit. Tant et si bien qu'ils se mettent à écrire des chansons ensemble. Et parce que Mike est en quelque sorte le Keith Richards des Colocs, qu'il a énormément apporté aux Colocs en matière musicale (le shuffle, le zydeco, le blues, etc.), les musiques «sonnent» évidemment beaucoup comme celle des Colocs.
Conscient de la similitude de sa voix avec celle de Dédé, Joël Poliquin ne tenait pas à les chanter. Mike, lui, voulait que son ami Joël les interprète - ça peut sembler un raccourci périlleux, mais rappelons tout de même que c'est Mike qui a trouvé son ami Dédé mort, baignant dans son sang...
En compagnie de Benoit Gagné, ils les enregistrent donc sans producteur, sans agent, sans personne pour leur dire que c'est pas l'idée du siècle, sortir leur disque 15 jours avant le 5 e anniversaire de la mort de Dédé. Ils font depuis face à des réactions extrêmes. L'album est effectivement troublant de ressemblance... Mais au risque de me répéter, fallait-il que Mike Sawatzky s'enterre en même temps que Dédé ?
Où étiez-vous cette journée-là?
Parle-t-on trop ou pas assez du suicide? --Message edité par tuberale le 2005-05-10 10:55:23--
Je me souviens très bien de cette journée, plutot cette soirée : je travaillais jusqu'à 22 h et après on est quelques amis à aller prendre une bière dans une petite brasserie du coin, vers 1 h ennivré par l'alcool et autre substance une copine et moi prenons un taxi pour se rendre sur Rachel devant la maison de dédé, jamais je n'aurais imaginé autant de gens, fan, amis et des connaissances du chanteur y étaient. Des chandelles, des cartes, des lettres, des mots d'amour, c'était assez exeptionnelle comme ambiance Bah c'est ma petite histoire.
orve a écritJe me souviens très bien de cette journée, plutot cette soirée : je travaillais jusqu'à 22 h et après on est quelques amis à aller prendre une bière dans une petite brasserie du coin, vers 1 h ennivré par l'alcool et autre substance une copine et moi prenons un taxi pour se rendre sur Rachel devant la maison de dédé, jamais je n'aurais imaginé autant de gens, fan, amis et des connaissances du chanteur y étaient. Des chandelles, des cartes, des lettres, des mots d'amour, c'était assez exeptionnelle comme ambiance Bah c'est ma petite histoire.
Ça devait être touchant. Un gars si intense. Quelqu'un sait ou il était rendu pour en arriver à ça. Quels subtances prenait-il pour faire ce geste. À Pâques j'ai su qu'une de mes connaissances s'est tiré une balle dans la tête. Trop endetté et tout le monde lui courrait après. Je comprend pas encore mais...
Ça devait être touchant. Un gars si intense. Quelqu'un sait ou il était rendu pour en arriver à ça. Quels subtances prenait-il pour faire ce geste. À Pâques j'ai su qu'une de mes connaissances s'est tiré une balle dans la tête. Trop endetté et tout le monde lui courrait après. Je comprend pas encore mais...
linus611 a écrit
Ça devait être touchant. Un gars si intense. Quelqu'un sait ou il était rendu pour en arriver à ça. Quels subtances prenait-il pour faire ce geste. À Pâques j'ai su qu'une de mes connaissances s'est tiré une balle dans la tête. Trop endetté et tout le monde lui courrait après. Je comprend pas encore mais...
Les réponses aux questions que tu te poses se trouvent dans le livre DÉDÉ de Raymond Paquin.
Bien triste journée que ca été pour moi,,,,j,adorais Dédé et les colocs.
Mais quand je pense a la facon dont sa famille a appris la nouvelle......
Ce soir,20 h sur musimax ils repassent la musicographie de Dédé.je vais l'enregistrer et la ré-écouter pour la quatrieme fois.Fans un jour,fans toujours.
Ça devait être touchant. Un gars si intense. Quelqu'un sait ou il était rendu pour en arriver à ça. Quels subtances prenait-il pour faire ce geste. À Pâques j'ai su qu'une de mes connaissances s'est tiré une balle dans la tête. Trop endetté et tout le monde lui courrait après. Je comprend pas encore mais...
Les réponses aux questions que tu te poses se trouvent dans le livre DÉDÉ de Raymond Paquin.
Bien triste journée que ca été pour moi,,,,j,adorais Dédé et les colocs.
Mais quand je pense a la facon dont sa famille a appris la nouvelle......
Ce soir,20 h sur musimax ils repassent la musicographie de Dédé.je vais l'enregistrer et la ré-écouter pour la quatrieme fois.Fans un jour,fans toujours.
https://membres.lycos.fr/millenium2003/williamfan.png" onclick="window.open(this.href);return false;
Joannie a écritJe savais qu'il y avait cette émission à Musimax et j'allais poser la question pour l'heure. Merci, je vais programmer mon vidéo même si je l'ai déjà vue aussi. C'est correct de nous re-présenter cette musicographie en ce jour.
De rien.
J'ai programmé mon vidéo avant meme de prendre mon café ce matin Je voulais etre bien certaine de pas l'oublier.
De rien.
J'ai programmé mon vidéo avant meme de prendre mon café ce matin Je voulais etre bien certaine de pas l'oublier.
https://membres.lycos.fr/millenium2003/williamfan.png" onclick="window.open(this.href);return false;
linus611 a écrit
Ça devait être touchant. Un gars si intense. Quelqu'un sait ou il était rendu pour en arriver à ça. Quels subtances prenait-il pour faire ce geste. À Pâques j'ai su qu'une de mes connaissances s'est tiré une balle dans la tête. Trop endetté et tout le monde lui courrait après. Je comprend pas encore mais...
Si je me souviens bien ils n'ont trouvé aucune drogue à l'autopsie, justement j'ai écoutéune entrevue de Raymond Paquin et il décrivait Dédé de quelqu'un de très dépressif.
Ça devait être touchant. Un gars si intense. Quelqu'un sait ou il était rendu pour en arriver à ça. Quels subtances prenait-il pour faire ce geste. À Pâques j'ai su qu'une de mes connaissances s'est tiré une balle dans la tête. Trop endetté et tout le monde lui courrait après. Je comprend pas encore mais...
Si je me souviens bien ils n'ont trouvé aucune drogue à l'autopsie, justement j'ai écoutéune entrevue de Raymond Paquin et il décrivait Dédé de quelqu'un de très dépressif.
C'est bien ça qu'on disait, aucune drogue ni alcool, tout s'est fait à froid. Fallait-il que ce gars ait mal à l'âme pour poser un tel geste de façon aussi consciente? Oufff que c'est triste même après toutes ces années. La souffrance morale est plus difficile parfois que celle physique. Pauvre gars...autant de torture à son âge.
Je me souviens de lui comme d'un être génial et en même temps si torturé. De son vivant, il était avec son groupe mes préférés. Juste d'en parler, j'en suis triste. Ca me fait encore de la peine. Impossible d'oublier! salut Dédé! J'taime!
"Vous vous battez chaque jour contre la souffrance parce que vous n'avez pas encore compris quelle sagesse il y a dans la souffrance."
" Gardez votre âme en paix si vous voulez créer la paix autour de vous."
juillet a écritJe me souviens de lui comme d'un être génial et en même temps si torturé. De son vivant, il était avec son groupe mes préférés. Juste d'en parler, j'en suis triste. Ca me fait encore de la peine. Impossible d'oublier! salut Dédé! J'taime!
Dommage que je ne l'ai pas connu. Je l'aurais sûrement aimé aussi. Mais qu'est-ce qui le torturait autant?
Dommage que je ne l'ai pas connu. Je l'aurais sûrement aimé aussi. Mais qu'est-ce qui le torturait autant?
linus611 a écrit
Dommage que je ne l'ai pas connu. Je l'aurais sûrement aimé aussi. Mais qu'est-ce qui le torturait autant?
Je ne sais... je ne le connaissais pas assez pour pouvoir te répondre....
Dommage que je ne l'ai pas connu. Je l'aurais sûrement aimé aussi. Mais qu'est-ce qui le torturait autant?
Je ne sais... je ne le connaissais pas assez pour pouvoir te répondre....
"Vous vous battez chaque jour contre la souffrance parce que vous n'avez pas encore compris quelle sagesse il y a dans la souffrance."
" Gardez votre âme en paix si vous voulez créer la paix autour de vous."
Quelqu'un a lu le livre? Quelqu'un qui souffre on le ressent. Non. On peux l'attraper juste à temps. La souffrance c'est normal pour quelqu'un qui se questionne ou de profond. Alors je ne comprend pas il n'était sûrement pas seul. Quel gaspillage? C'est vrai que des fois on peux être entouré et être seul. Tellement seul. Mais quand on est habité on ne l'est plus.
Les Colocs
Tassez-vous d'là
Tassez-vous de d'là y faut que j'voye mon chum
Ça fait longtemps que j'l'ai pas vu
Y'était parti y'était pas là
La dernière fois que j'y ai parlé
Son cœur était mal amanché
Sa tête était dans un étau y'était pas beau
Y avait d'la coke dans 'es yeux
Y avait d'l'héro dans l'sang
Y avait tout son corps qu penchait par en avant
Y avait envie d'vomir
Y avait envie d'mourir
Qu'est-ce qu'on fait dans ce temps là
Moi j'avais l'goût d'm'enfuir
Je l'ai laissé tout seul au bord de la catastrophe
Pardonne-moé, pardonne-moé
J'ai pas voulu, j'ai pas voulu
Pas voulu t'abandonner dans le moment le plus rough
Je suis le lache des laches pas le tough des tough
Balma balma sama wadji
Khadjalama yonwi
Djeguelma djeguelma sama
Wadji khadjalama yonwi
Moé j'fais mon chemin dans la foule
En espérant qu'une chose c'est voir ton visage
Et de t'entendre crier:
J'en ai plein mon casse mais c'pas encore l'overdose
Aidez-moé, aidez-moé
Moé j'fais mon chemin dans la foule
En espérant qu'une chose c'est voir ton visage
Et de t'entendre crier
Avec ta voix immense et ton cœur qui explose
Aidez-moé, aidez-moé
Moé j'fais mon chemin dans la foule
En espérant qu'une chose c'est voir ton visage
Et de t'entendre crier:
J'en ai plein mon casse mais c'pas encore l'overdose
Aidez-moé, aidez-moé
Balma balma sama wadji
Khadjalama yonwi
Djeguelma djeguelma sama
Wadji khadjalama yonwi
Ma woloula Dédé woloula
Mike woloula yow mi waniwo --Message edité par juillet le 2005-05-10 16:43:27--
Tassez-vous d'là
Tassez-vous de d'là y faut que j'voye mon chum
Ça fait longtemps que j'l'ai pas vu
Y'était parti y'était pas là
La dernière fois que j'y ai parlé
Son cœur était mal amanché
Sa tête était dans un étau y'était pas beau
Y avait d'la coke dans 'es yeux
Y avait d'l'héro dans l'sang
Y avait tout son corps qu penchait par en avant
Y avait envie d'vomir
Y avait envie d'mourir
Qu'est-ce qu'on fait dans ce temps là
Moi j'avais l'goût d'm'enfuir
Je l'ai laissé tout seul au bord de la catastrophe
Pardonne-moé, pardonne-moé
J'ai pas voulu, j'ai pas voulu
Pas voulu t'abandonner dans le moment le plus rough
Je suis le lache des laches pas le tough des tough
Balma balma sama wadji
Khadjalama yonwi
Djeguelma djeguelma sama
Wadji khadjalama yonwi
Moé j'fais mon chemin dans la foule
En espérant qu'une chose c'est voir ton visage
Et de t'entendre crier:
J'en ai plein mon casse mais c'pas encore l'overdose
Aidez-moé, aidez-moé
Moé j'fais mon chemin dans la foule
En espérant qu'une chose c'est voir ton visage
Et de t'entendre crier
Avec ta voix immense et ton cœur qui explose
Aidez-moé, aidez-moé
Moé j'fais mon chemin dans la foule
En espérant qu'une chose c'est voir ton visage
Et de t'entendre crier:
J'en ai plein mon casse mais c'pas encore l'overdose
Aidez-moé, aidez-moé
Balma balma sama wadji
Khadjalama yonwi
Djeguelma djeguelma sama
Wadji khadjalama yonwi
Ma woloula Dédé woloula
Mike woloula yow mi waniwo --Message edité par juillet le 2005-05-10 16:43:27--
"Vous vous battez chaque jour contre la souffrance parce que vous n'avez pas encore compris quelle sagesse il y a dans la souffrance."
" Gardez votre âme en paix si vous voulez créer la paix autour de vous."
Les Colocs
La rue principale
Paroles et Musique: André Fortin 1993 "Les Colocs"
Dans ma p'tite ville on était juste quatre mille
Pis la rue principale à s'appelait St-Cyrille
La coop, le gaz bar, la caisse-pop, le croque-mort
Et le magasin général
Quand j'y retourne ça m'fait assez mal
Y'é tombe une bombe su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le centre d'achat
L'aut' jour j'ai amené ma bien-aimée
Pour y montrer où c'est que j'étais né
Aussitôt arrivé me v'la en beau joualvert
Ça avait l'air de Val-Jalbert
Quand j'y r'tourne ça m'fait assez mal
Y'é tombé une bombe su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le centre d'achat
Une bonne journée j'vas y retourner
Avec mon bulldozer
Pis l'centre d'achat y vas passer
Un mauvais quart d'heure
Avant la v'nue du centre d'achat
Sur la grande rue c'était plus vivant qu'ça
Des ti-culs en bicycle, des cousines en visite
C'tait noir de monde comme en Afrique
Quand j'y r'tourne c'est pathétique
Ça va donc bien mal su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le McDonald
Une bonne journée j'vas y retourner
Avec mon bulldozer
Pis l'centre d'achat y vas passer
Un mauvais quart d'heure
Voici Patrick Esposito
Dans ma p'tite ville y sont pu rien qu'trois mille
Pis la rue principale est devenue ben tranquille
L'épicerie est partie, le cinéma aussi
Et le motel est démoli
Quand j'y r'tourne ça m'fait assez mal
Y'é tombé une bombe su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le centre d'achat
Une bonne journée j'vas y retourner
Avec mon bulldozer
Pis l'centre d'achat y vas passer
Un mauvais quart d'heure
Dans ma p'tite ville on était juste quatre mille
Pis la rue principale à s'appelait St-Cyrille
La coop, le gaz bar, la caisse-pop, le croque-mort
Et le magasin général
Quand j'y retourne ça m'fait assez mal
Y'é tombe une bombe su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le centre d'achat
Le centre d'achat, le centre d'achat,
Le centre d'achat...
La rue principale
Paroles et Musique: André Fortin 1993 "Les Colocs"
Dans ma p'tite ville on était juste quatre mille
Pis la rue principale à s'appelait St-Cyrille
La coop, le gaz bar, la caisse-pop, le croque-mort
Et le magasin général
Quand j'y retourne ça m'fait assez mal
Y'é tombe une bombe su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le centre d'achat
L'aut' jour j'ai amené ma bien-aimée
Pour y montrer où c'est que j'étais né
Aussitôt arrivé me v'la en beau joualvert
Ça avait l'air de Val-Jalbert
Quand j'y r'tourne ça m'fait assez mal
Y'é tombé une bombe su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le centre d'achat
Une bonne journée j'vas y retourner
Avec mon bulldozer
Pis l'centre d'achat y vas passer
Un mauvais quart d'heure
Avant la v'nue du centre d'achat
Sur la grande rue c'était plus vivant qu'ça
Des ti-culs en bicycle, des cousines en visite
C'tait noir de monde comme en Afrique
Quand j'y r'tourne c'est pathétique
Ça va donc bien mal su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le McDonald
Une bonne journée j'vas y retourner
Avec mon bulldozer
Pis l'centre d'achat y vas passer
Un mauvais quart d'heure
Voici Patrick Esposito
Dans ma p'tite ville y sont pu rien qu'trois mille
Pis la rue principale est devenue ben tranquille
L'épicerie est partie, le cinéma aussi
Et le motel est démoli
Quand j'y r'tourne ça m'fait assez mal
Y'é tombé une bombe su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le centre d'achat
Une bonne journée j'vas y retourner
Avec mon bulldozer
Pis l'centre d'achat y vas passer
Un mauvais quart d'heure
Dans ma p'tite ville on était juste quatre mille
Pis la rue principale à s'appelait St-Cyrille
La coop, le gaz bar, la caisse-pop, le croque-mort
Et le magasin général
Quand j'y retourne ça m'fait assez mal
Y'é tombe une bombe su'a rue principale
Depuis qu'y ont construit le centre d'achat
Le centre d'achat, le centre d'achat,
Le centre d'achat...
"Vous vous battez chaque jour contre la souffrance parce que vous n'avez pas encore compris quelle sagesse il y a dans la souffrance."
" Gardez votre âme en paix si vous voulez créer la paix autour de vous."