Mickaelle Jean
-
- Manitou de la Parlotte
- Messages : 1509
- Inscription : jeu. nov. 20, 2003 1:00 am
Raven a écritCitation :Les anglais ne sont, en premier lieu, certainement pas tous des loyalistes au sens ou je crois que tu l'entends
Mais je n'ai jamais dit le contraire C'est certain qu'il y a des anti-monarchique au Canada anglais, tout comme il y a des indépendantistes Néanmoins, je ne sais pas si tu as déjà visité l'Ouest du Canada, J'y suis Présentement, en Saskatchewan, mais au BC, j'y suis allée, et pour plus qu'en vacance J'ai vécue un peu partout au Canada sinon, je te souhaite un jour d'y aller, plus particulièrement à Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique. L'Union Jack est très présent dans cette capitale provinciale, et les citoyens se considèrent pour la plupart sujet britannique, avant Canadien C'est sur que la Colombie-Britanique, c'est le bastillon anglais tu es dans l'Extrème ouest
En fait, selon certains sondages réalisés dans le passé, la majorité des Canadiens anglais sont fiers de faire parti du Commonwealth britannique Et si tu circules un peu sur des forums de politique anglophone, oui tu vas te rendre compte que plusieurs Canadiens anglais éprouvent une très grande fierté de leur origine britanniqueNon... Canadinne, nuance bon, je présume que certains sites sont très "british", mais pas la majorité Je suis bilingue, parlé/écrit/lecture, alors je navigue des deux côtés
Toutefois, il est important de souligner que ce phénomène diminue depuis les dernières années, du à l'énorme immigration, qui eux ne ressentent pas nécessairement un sentiment d'appartenance avec la Grande-Bretagne C'est sur lol
Citation :Ils sont plus traditionels, mais au Québec, ne le sommes nous pas nous aussi de notre culture?
Justement, tu le dis toi-même Ici nous sommes rattachés à notre culture, et eux aussi, et son fidèle a leur tradition. Et cette tradition et la loyauté envers l'Angleterre Non... encore une fois, le CANADA à tord ou à raison, la reine, ils n'en n'ont rien à foutre Je ne m'embarquerais pas dans une leçon d'histoire qui pourrait risquer de vous emmerder, mais selon ma perception, la base de l'histoire canadienne-anglaise et son développement provient de cette loyauté britannique. Il suffit de penser à l'arrivé des loyalistes après la guerre d'Indépendance dans les 13 colonies, les rébellions de 37-38, les deux conscrïptions et etc Si c'était le cas, le QUébec serait Français
Citation :Les Ontariens semblent être ceux qui sont les plus "têtes-chaudes", les plus "anti-Québec-power", mais les autres, tant dans les maritimes que dans le centre ou l'ouest du pays n'ont rien contre les Québecois...
Ici c'est plutôt toi qui généralises J'ai eu la chance de parcourir le Canada pas mal à la grandeur, et il y a des racistes un peu partout, tout comme qu'il y a des personnes très accueillantes et sympathiques Oui, partout, on retrouvera des extrémistes, mais je ne sais pas pourqoi, les Ontariens, o~u j'ai vécue 1 ans et des poussières, étaient plus "agressifs" envers les Québecois
Citation :En fait, je dois dire, ne vous offenserais-je, qu'il s'en contre-foutent gentillement
Pourtant, les personnes plus politisées sont loin de s'en foutent Ils réalisent que le Québec les empêche d'évoluer dans la direction qu'ils aimeraient, ça je suis d,accord puisque notre mentalité est très différente de la leur, c'est sur! et nous empêchons souvent certaines réformes de voir le jour Sur l'un des forums anglophones où je vais, l'un des principaux sujets concerne la place du Québec dans la Confédération, et la thèse la plus défendue n'est pas de trouver une solution pour nous garder, mais bien comment faire pour nous faire partir LOL!!! je sais Bientôt ce n'est pu nous qui ferons notre indépendance, c'est les Canadiens qui vont nous mettre dehors Et ce, avec raison, on nui à leur bon développement. Ça fait 150 ans que nous sommes un poids pour eux, il suffit de comparer leur développement économique et démographique avec leur voisin du Sud
Citation :Autrement dit, que les gens soient de la province que ce soit, ils n'en n'ont rien à foutre, tant que l'on arrive pas chez eux avec nos gros sabots, en disant "nous autres on l'a l'affaire, pis on va vous dire comme le faire"
Propos qui vient conclure ce que j'explique. Présentement c'est que nous fessons, en imposant au peuple canadien une culture et une vision qui leur est très différente Deux peuples distincs, deux mentalitées... je suis à 100% avec toi!
Mais je n'ai jamais dit le contraire C'est certain qu'il y a des anti-monarchique au Canada anglais, tout comme il y a des indépendantistes Néanmoins, je ne sais pas si tu as déjà visité l'Ouest du Canada, J'y suis Présentement, en Saskatchewan, mais au BC, j'y suis allée, et pour plus qu'en vacance J'ai vécue un peu partout au Canada sinon, je te souhaite un jour d'y aller, plus particulièrement à Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique. L'Union Jack est très présent dans cette capitale provinciale, et les citoyens se considèrent pour la plupart sujet britannique, avant Canadien C'est sur que la Colombie-Britanique, c'est le bastillon anglais tu es dans l'Extrème ouest
En fait, selon certains sondages réalisés dans le passé, la majorité des Canadiens anglais sont fiers de faire parti du Commonwealth britannique Et si tu circules un peu sur des forums de politique anglophone, oui tu vas te rendre compte que plusieurs Canadiens anglais éprouvent une très grande fierté de leur origine britanniqueNon... Canadinne, nuance bon, je présume que certains sites sont très "british", mais pas la majorité Je suis bilingue, parlé/écrit/lecture, alors je navigue des deux côtés
Toutefois, il est important de souligner que ce phénomène diminue depuis les dernières années, du à l'énorme immigration, qui eux ne ressentent pas nécessairement un sentiment d'appartenance avec la Grande-Bretagne C'est sur lol
Citation :Ils sont plus traditionels, mais au Québec, ne le sommes nous pas nous aussi de notre culture?
Justement, tu le dis toi-même Ici nous sommes rattachés à notre culture, et eux aussi, et son fidèle a leur tradition. Et cette tradition et la loyauté envers l'Angleterre Non... encore une fois, le CANADA à tord ou à raison, la reine, ils n'en n'ont rien à foutre Je ne m'embarquerais pas dans une leçon d'histoire qui pourrait risquer de vous emmerder, mais selon ma perception, la base de l'histoire canadienne-anglaise et son développement provient de cette loyauté britannique. Il suffit de penser à l'arrivé des loyalistes après la guerre d'Indépendance dans les 13 colonies, les rébellions de 37-38, les deux conscrïptions et etc Si c'était le cas, le QUébec serait Français
Citation :Les Ontariens semblent être ceux qui sont les plus "têtes-chaudes", les plus "anti-Québec-power", mais les autres, tant dans les maritimes que dans le centre ou l'ouest du pays n'ont rien contre les Québecois...
Ici c'est plutôt toi qui généralises J'ai eu la chance de parcourir le Canada pas mal à la grandeur, et il y a des racistes un peu partout, tout comme qu'il y a des personnes très accueillantes et sympathiques Oui, partout, on retrouvera des extrémistes, mais je ne sais pas pourqoi, les Ontariens, o~u j'ai vécue 1 ans et des poussières, étaient plus "agressifs" envers les Québecois
Citation :En fait, je dois dire, ne vous offenserais-je, qu'il s'en contre-foutent gentillement
Pourtant, les personnes plus politisées sont loin de s'en foutent Ils réalisent que le Québec les empêche d'évoluer dans la direction qu'ils aimeraient, ça je suis d,accord puisque notre mentalité est très différente de la leur, c'est sur! et nous empêchons souvent certaines réformes de voir le jour Sur l'un des forums anglophones où je vais, l'un des principaux sujets concerne la place du Québec dans la Confédération, et la thèse la plus défendue n'est pas de trouver une solution pour nous garder, mais bien comment faire pour nous faire partir LOL!!! je sais Bientôt ce n'est pu nous qui ferons notre indépendance, c'est les Canadiens qui vont nous mettre dehors Et ce, avec raison, on nui à leur bon développement. Ça fait 150 ans que nous sommes un poids pour eux, il suffit de comparer leur développement économique et démographique avec leur voisin du Sud
Citation :Autrement dit, que les gens soient de la province que ce soit, ils n'en n'ont rien à foutre, tant que l'on arrive pas chez eux avec nos gros sabots, en disant "nous autres on l'a l'affaire, pis on va vous dire comme le faire"
Propos qui vient conclure ce que j'explique. Présentement c'est que nous fessons, en imposant au peuple canadien une culture et une vision qui leur est très différente Deux peuples distincs, deux mentalitées... je suis à 100% avec toi!
Rénatane a écritLe vendredi 04 novembre 2005
Photo: Presse Canadienne
Michaëlle Jean
GOUVERNEURE GÉNÉRALE
1,3 million pour l'installation de Michaëlle Jean
Gilles Toupin
La Presse
Ottawa
L'installation de la nouvelle gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, a coûté 1 346 500 $ aux contribuables canadiens.
Selon des documents obtenus par La Presse grâce à la Loi sur l'accès à l'information, la transition entre Adrienne Clarkson et Michaëlle Jean aura coûté à elle seule 78 500 $, ce qui comprend des frais de voyage entre Montréal et Ottawa, l'hébergement à Ottawa (67 000 $) et le déménagement de Mme Jean (10 000 $). S'ajoute à cela la location d'un bureau pour la période de transition, soit 28 000 $.
La visite de Mme Jean à la reine Élisabeth II au château de Balmoral en Écosse, quelques jours avant son installation, a coûté 30 000 $. Cette somme comprend le voyage pour quatre personnes en Grande-Bretagne, l'allocation quotidienne de 2500 $, l'hébergement (3500 $) et diverses dépenses chiffrées à 1000 $.
Parmi les coquetteries relevées par La Presse dans ce lot de dépenses, on remarque un cadeau du premier ministre Paul Martin à la gouverneure générale sortante, Adrienne Clarkson, qui aura coûté à l'État 10 000 $. Les fleurs pour la cérémonie d'installation du 27 septembre dernier au parlement auront aussi coûté 10 000 $. Ottawa a de plus déboursé 7000 $ supplémentaires pour des fleurs pour le dîner de gala du soir.
Les cérémonies d'installation de Mme Jean au parlement ont coûté 414 000 $ dont 6000 $ en frais de photographie. La réception du premier ministre Paul Martin au Centre municipal d'Ottawa a coûté 751 000 $, de loin la plus grosse dépense de l'installation de Mme Jean. Selon des sources, la nouvelle chef de l'État ne tenait pas à un tel dîner d'apparat, préférant quelque chose de plus intime à Rideau Hall. Mais Mme Jean, semble-t-il, s'est pliée aux souhaits du premier ministre. Ne serait-ce que pour décorer à nouveau les locaux de cette salle où près de 900 invités ont été reçus, le Trésor public a déboursé 150 000 $. Le repas en soi, du boeuf trois A de l'Alberta, a coûté 206 000 $.
Une rubrique des documents fournis par Patrimoine Canada à La Presse s'intitule Dépenses additionnelles. On retrouve sous cette colonne des frais divers tels 2000 $ de taxis, 25 000 $ d'heures supplémentaires ou encore 3000 $ de fournitures de bureau. En tout, cette rubrique totalise 35 000 $ de dépenses.
Excuse-moi de te citer, Rénatane, mais c'est terrible de lire ça. C'est très choquant, c'est notre argent qui sert à payer des dépenses superflues.
Nous avons des petits enfants au Canada qui se font violenter. Nous avons également des gens démunis, matériellement et psychologiquement qui souffrent.
Tout cet argent garoché par les fenêtres... pourquoi n'est-il pas investi aux bons endroits ?
Il n'y aucune excuse, aucune raison valable pour expliquer ces conneries. Je tolérais ce poste, j'avoue.
Mais ce soir, j'ai ben mal au coeur. Pis c'est pas à cause des bonbons d'Halloween.
Photo: Presse Canadienne
Michaëlle Jean
GOUVERNEURE GÉNÉRALE
1,3 million pour l'installation de Michaëlle Jean
Gilles Toupin
La Presse
Ottawa
L'installation de la nouvelle gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, a coûté 1 346 500 $ aux contribuables canadiens.
Selon des documents obtenus par La Presse grâce à la Loi sur l'accès à l'information, la transition entre Adrienne Clarkson et Michaëlle Jean aura coûté à elle seule 78 500 $, ce qui comprend des frais de voyage entre Montréal et Ottawa, l'hébergement à Ottawa (67 000 $) et le déménagement de Mme Jean (10 000 $). S'ajoute à cela la location d'un bureau pour la période de transition, soit 28 000 $.
La visite de Mme Jean à la reine Élisabeth II au château de Balmoral en Écosse, quelques jours avant son installation, a coûté 30 000 $. Cette somme comprend le voyage pour quatre personnes en Grande-Bretagne, l'allocation quotidienne de 2500 $, l'hébergement (3500 $) et diverses dépenses chiffrées à 1000 $.
Parmi les coquetteries relevées par La Presse dans ce lot de dépenses, on remarque un cadeau du premier ministre Paul Martin à la gouverneure générale sortante, Adrienne Clarkson, qui aura coûté à l'État 10 000 $. Les fleurs pour la cérémonie d'installation du 27 septembre dernier au parlement auront aussi coûté 10 000 $. Ottawa a de plus déboursé 7000 $ supplémentaires pour des fleurs pour le dîner de gala du soir.
Les cérémonies d'installation de Mme Jean au parlement ont coûté 414 000 $ dont 6000 $ en frais de photographie. La réception du premier ministre Paul Martin au Centre municipal d'Ottawa a coûté 751 000 $, de loin la plus grosse dépense de l'installation de Mme Jean. Selon des sources, la nouvelle chef de l'État ne tenait pas à un tel dîner d'apparat, préférant quelque chose de plus intime à Rideau Hall. Mais Mme Jean, semble-t-il, s'est pliée aux souhaits du premier ministre. Ne serait-ce que pour décorer à nouveau les locaux de cette salle où près de 900 invités ont été reçus, le Trésor public a déboursé 150 000 $. Le repas en soi, du boeuf trois A de l'Alberta, a coûté 206 000 $.
Une rubrique des documents fournis par Patrimoine Canada à La Presse s'intitule Dépenses additionnelles. On retrouve sous cette colonne des frais divers tels 2000 $ de taxis, 25 000 $ d'heures supplémentaires ou encore 3000 $ de fournitures de bureau. En tout, cette rubrique totalise 35 000 $ de dépenses.
Excuse-moi de te citer, Rénatane, mais c'est terrible de lire ça. C'est très choquant, c'est notre argent qui sert à payer des dépenses superflues.
Nous avons des petits enfants au Canada qui se font violenter. Nous avons également des gens démunis, matériellement et psychologiquement qui souffrent.
Tout cet argent garoché par les fenêtres... pourquoi n'est-il pas investi aux bons endroits ?
Il n'y aucune excuse, aucune raison valable pour expliquer ces conneries. Je tolérais ce poste, j'avoue.
Mais ce soir, j'ai ben mal au coeur. Pis c'est pas à cause des bonbons d'Halloween.
[color=#4040BF][i]Ça, c'est moi. J'ai prêté mon visage à Kate pour qu'elle puisse faire des films.[/i][/color]
Sabi a écrit
Excuse-moi de te citer, Rénatane, mais c'est terrible de lire ça. C'est très choquant, c'est notre argent qui sert à payer des dépenses superflues.
Nous avons des petits enfants au Canada qui se font violenter. Nous avons également des gens démunis, matériellement et psychologiquement qui souffrent.
Tout cet argent garoché par les fenêtres... pourquoi n'est-il pas investi aux bons endroits ?
Il n'y aucune excuse, aucune raison valable pour expliquer ces conneries. Je tolérais ce poste, j'avoue.
Mais ce soir, j'ai ben mal au coeur. Pis c'est pas à cause des bonbons d'Halloween.
Tu peux me citer ;) de toute façon j'approuve pas non plus , je ne fait que tranmettre l'information !
Je pourrais juste dire concernant Michaelle Jean .....: ça change pas le monde sauf que.....
Excuse-moi de te citer, Rénatane, mais c'est terrible de lire ça. C'est très choquant, c'est notre argent qui sert à payer des dépenses superflues.
Nous avons des petits enfants au Canada qui se font violenter. Nous avons également des gens démunis, matériellement et psychologiquement qui souffrent.
Tout cet argent garoché par les fenêtres... pourquoi n'est-il pas investi aux bons endroits ?
Il n'y aucune excuse, aucune raison valable pour expliquer ces conneries. Je tolérais ce poste, j'avoue.
Mais ce soir, j'ai ben mal au coeur. Pis c'est pas à cause des bonbons d'Halloween.
Tu peux me citer ;) de toute façon j'approuve pas non plus , je ne fait que tranmettre l'information !
Je pourrais juste dire concernant Michaelle Jean .....: ça change pas le monde sauf que.....
[img]http://pic.aceboard.net/img/5397/7117/1162659281.gif[/img]
Et dire qu'elle parlait qu'elle venait d'un pays pauvre donc qu'elle comprenait la misère!!!! Elle qui avait blâmé ses prédécesseurs pour tout le gaspillage........ Pourquoi allouer tant d'argent à un GG?
Mais au début je disais qu'elle ne dépenserait pas beaucoup, qu'elle ferait attention........mais c'est juste une profiteuse, opportuniste...........
Et oui, laissons crever des enfnats pendant ce temps........
Mais au début je disais qu'elle ne dépenserait pas beaucoup, qu'elle ferait attention........mais c'est juste une profiteuse, opportuniste...........
Et oui, laissons crever des enfnats pendant ce temps........
https://groups.msn.com/photographeenherbe
C'est grand la mort...il y a plein de vie là
Moi_Caroline a écrit Deux peuples distincs, deux mentalitées... je suis à 100% avec toi!
Heureux de voir que notre vision se rejoint sur plusieurs points Néanmoins, je persiste à affirmer que le loyalisme est très présent chez les Canadiens anglais. Et ce par expérience personnelle, par résultats de sondages et enquête, et pour côtoyer des personnes sur des forums qui se sentent très proche des valeurs britanniques. Peut-être qu'on ne consulte pas sur les mêmes sources d'informations en politique canadienne. Au pire tu viendras me voir en priver, je te copierais quelques liens
Heureux de voir que notre vision se rejoint sur plusieurs points Néanmoins, je persiste à affirmer que le loyalisme est très présent chez les Canadiens anglais. Et ce par expérience personnelle, par résultats de sondages et enquête, et pour côtoyer des personnes sur des forums qui se sentent très proche des valeurs britanniques. Peut-être qu'on ne consulte pas sur les mêmes sources d'informations en politique canadienne. Au pire tu viendras me voir en priver, je te copierais quelques liens
mariami a écritEt dire qu'elle parlait qu'elle venait d'un pays pauvre donc qu'elle comprenait la misère!!!! Elle qui avait blâmé ses prédécesseurs pour tout le gaspillage........ Pourquoi allouer tant d'argent à un GG?
Mais au début je disais qu'elle ne dépenserait pas beaucoup, qu'elle ferait attention........mais c'est juste une profiteuse, opportuniste...........
Et oui, laissons crever des enfnats pendant ce temps........
Tu vois moi j'ai eu la chance petite de porter le costume de la duchesse et la couronne aussi, beau travail que ma mère m'avait fait. Un coup que ton fantasme s'est réalisé tu peux passer a d'autres choses. Dans son cas son fantasme se réalise mais elle semble oublier de revenir a l'essentiel.
Mais au début je disais qu'elle ne dépenserait pas beaucoup, qu'elle ferait attention........mais c'est juste une profiteuse, opportuniste...........
Et oui, laissons crever des enfnats pendant ce temps........
Tu vois moi j'ai eu la chance petite de porter le costume de la duchesse et la couronne aussi, beau travail que ma mère m'avait fait. Un coup que ton fantasme s'est réalisé tu peux passer a d'autres choses. Dans son cas son fantasme se réalise mais elle semble oublier de revenir a l'essentiel.
Le Devoir
POLITIQUE, vendredi 4 novembre 2005, p. a3
«Taisez-vous, Madame...»
Rioux, Christian
Je ne sais pas si le Canada a perdu la raison mais, vu de l'étranger, c'est l'impression qu'on a ces jours-ci. Moi qui fréquente plus souvent qu'à mon tour par obligation ces lieux tristes que sont les ambassades et les cérémonies officielles, j'avoue ne jamais avoir entendu, en Europe, en Afrique et en Amérique, un chef d'État tenir devant la presse des propos de la teneur de ceux qu'a récemment prononcés la nouvelle gouverneure générale du Canada.
Je le dis du point de vue d'un observateur pour qui la gouverneure générale est - qu'on l'aime ou non, et quels que soient son sexe et la couleur de sa peau - le premier ambassadeur du Canada dans le monde. Je le dis du point de vue de celui qui, comme tous ceux qui observent le Canada de l'étranger, considère à juste titre que chaque fois que Mme Jean s'exprime, c'est le Canada qui parle et sa réputation qui est en jeu.
***
Avant que le premier ministre français Dominique de Villepin n'annule son voyage au Canada, où il devait s'entretenir avec Michaëlle Jean, ses conseillers n'avaient probablement pas un dossier très volumineux sur la nouvelle gouverneure générale. Mais ils avaient certainement lu la dépêche publiée cette semaine par la Presse canadienne.
S'il faut en croire les propos rapportés, Michaëlle Jean se prend pour une animatrice de talk-show, ridiculisant des journalistes, des souverainistes et même un candidat à la direction d'un parti démocratique qui, lui, a le courage de se soumettre à l'épreuve des urnes.
«Ce soir, les autres, on s'en fout! Je vais faire une folle de moi», a candidement déclaré la représentante de l'État canadien le 22 octobre lors du dîner annuel de la tribune de la presse à Ottawa. La suite n'est guère plus édifiante. Michaëlle Jean y affirme qu'elle n'a pas été nommée parce qu'elle est noire ou de sexe féminin mais parce qu'elle est... «hot»! Elle s'engage ensuite dans une polémique personnelle avec trois chroniqueuses de la presse québécoise, allant jusqu'à dire qu'elle «réchauffe le trône» pour l'une d'elles. Last but not least, le commandant en chef de l'armée canadienne se permet d'ironiser platement sur le candidat à la direction du Parti québécois André Boisclair, qui a avoué avoir consommé de la cocaïne.
J'ose à peine imaginer quelle image du Canada se feront les ambassades et autres officines gouvernementales qui recevront bientôt Michaëlle Jean un peu partout dans le monde. Que la première dame du pays ne se fasse pas d'illusions: cette dépêche la suivra encore longtemps. Or, dans la plupart des pays du monde, cet incident impardonnable serait devenu une affaire d'État.
Imagine-t-on Élisabeth II ridiculisant devant Tony Blair un candidat à la direction du Scottish National Party, le parti indépendantiste écossais qui représente l'opposition officielle à Édimbourg? Le Parlement écossais exigerait probablement des excuses publiques, et il aurait raison. Imagine-t-on la reine tournant en ridicule devant les caméras des chroniqueurs du Guardian ou du Times et annonçant à l'un d'eux, dans des termes d'une vulgarité sans nom, qu'elle «réchauffe le trône» pour lui?
On n'imagine pas Juan Carlos Ier d'Espagne polémiquant ouvertement avec le quotidien catalan La Vanguardia et ricanant des membres du parti nationaliste Convergencia y Union. Le ferait-il que la Catalogne considérerait la chose comme un incident grave portant atteinte à la dignité de la fonction royale. Les Catalans, qui se souviennent des derniers jours de la dictature du général Franco, savent mieux que les autres peuples quel rôle crucial peut jouer un chef d'État dans de telles circonstances.
Pourtant, les souverains britannique et espagnol n'ont pas beaucoup plus de légitimité démocratique que Michaëlle Jean. Mais dans ces pays, on pense encore que pour représenter tous ses citoyens, un chef d'État doit être au-dessus des polémiques et des chicanes de basse-cour.
Adrienne Clarkson a dû sursauter en lisant les déclarations de sa successeure, quelques semaines seulement après son entrée en fonction. Si Michaëlle Jean tient de tels propos devant des caméras, on ose à peine imaginer ce qu'elle dit derrière des portes closes. Que racontera-t-elle bientôt aux chefs d'État qui visiteront le pays? À son image, les représentants de la diplomatie canadienne se mettront-ils demain à truffer leurs discours d'attaques personnelles, histoire de se couvrir de ridicule et d'être «hot»?
On aura beau penser ce qu'on voudra des monarchies constitutionnelles et de l'absence de légitimité du gouverneur général, aucun pays ne peut se passer d'un chef d'État. Et, à moins de «faire un fou de lui», le Canada n'a pas d'autre choix que de respecter le décorum requis par cette fonction. J'ajouterai même ceci: moins le chef d'État a de légitimité démocratique - et celui du Canada en a moins que les autres -, plus il est tenu au silence et au respect des convenances. Et moins il a le droit de parler en son nom propre et d'avoir des états d'âme.
Bref, jusqu'où le Canada se ridiculisera-t-il avant que quelqu'un ne se lève pour souffler à l'oreille de la première dame du pays les mots d'Alexandre Dumas: «Taisez-vous, Madame, taisez-vous, on pourrait vous entendre!»?
***
Depuis quelques semaines, j'avais un doute. Celui-ci est malheureusement devenu une certitude. Avec la nomination de Michaëlle Jean, le gouvernement de Paul Martin n'a pas seulement fait un bon coup électoral. Il n'a pas simplement cherché à se rallier la communauté haïtienne lors d'un prochain référendum.
Avec cette nomination, c'est le système du showbiz qui pénètre un peu plus profondément dans nos institutions politiques. Si Michaëlle Jean renouvelle la fonction de gouverneur général, c'est à la manière dont Radio-Canada renouvelle les talk-shows en invitant le Dr Mailloux sur ses ondes.
Après tant d'autres, une nouvelle institution canadienne vient de sombrer dans le cabotinage médiatique. On savait que le burlesque télévisuel avait déjà gangrené presque toutes nos institutions. On sait maintenant qu'il vient d'entrer par la grande porte à Rideau Hall.
crioux@ledevoir.com
Catégorie : Politique nationale et internationale
Sujet(s) uniforme(s) : Partis politiques; Chefs d'États et de gouvernements; Personnalités politiques
Type(s) d'article : Article
Taille : Long, 720 mots
© 2005 Le Devoir. Tous droits réservés.
POLITIQUE, vendredi 4 novembre 2005, p. a3
«Taisez-vous, Madame...»
Rioux, Christian
Je ne sais pas si le Canada a perdu la raison mais, vu de l'étranger, c'est l'impression qu'on a ces jours-ci. Moi qui fréquente plus souvent qu'à mon tour par obligation ces lieux tristes que sont les ambassades et les cérémonies officielles, j'avoue ne jamais avoir entendu, en Europe, en Afrique et en Amérique, un chef d'État tenir devant la presse des propos de la teneur de ceux qu'a récemment prononcés la nouvelle gouverneure générale du Canada.
Je le dis du point de vue d'un observateur pour qui la gouverneure générale est - qu'on l'aime ou non, et quels que soient son sexe et la couleur de sa peau - le premier ambassadeur du Canada dans le monde. Je le dis du point de vue de celui qui, comme tous ceux qui observent le Canada de l'étranger, considère à juste titre que chaque fois que Mme Jean s'exprime, c'est le Canada qui parle et sa réputation qui est en jeu.
***
Avant que le premier ministre français Dominique de Villepin n'annule son voyage au Canada, où il devait s'entretenir avec Michaëlle Jean, ses conseillers n'avaient probablement pas un dossier très volumineux sur la nouvelle gouverneure générale. Mais ils avaient certainement lu la dépêche publiée cette semaine par la Presse canadienne.
S'il faut en croire les propos rapportés, Michaëlle Jean se prend pour une animatrice de talk-show, ridiculisant des journalistes, des souverainistes et même un candidat à la direction d'un parti démocratique qui, lui, a le courage de se soumettre à l'épreuve des urnes.
«Ce soir, les autres, on s'en fout! Je vais faire une folle de moi», a candidement déclaré la représentante de l'État canadien le 22 octobre lors du dîner annuel de la tribune de la presse à Ottawa. La suite n'est guère plus édifiante. Michaëlle Jean y affirme qu'elle n'a pas été nommée parce qu'elle est noire ou de sexe féminin mais parce qu'elle est... «hot»! Elle s'engage ensuite dans une polémique personnelle avec trois chroniqueuses de la presse québécoise, allant jusqu'à dire qu'elle «réchauffe le trône» pour l'une d'elles. Last but not least, le commandant en chef de l'armée canadienne se permet d'ironiser platement sur le candidat à la direction du Parti québécois André Boisclair, qui a avoué avoir consommé de la cocaïne.
J'ose à peine imaginer quelle image du Canada se feront les ambassades et autres officines gouvernementales qui recevront bientôt Michaëlle Jean un peu partout dans le monde. Que la première dame du pays ne se fasse pas d'illusions: cette dépêche la suivra encore longtemps. Or, dans la plupart des pays du monde, cet incident impardonnable serait devenu une affaire d'État.
Imagine-t-on Élisabeth II ridiculisant devant Tony Blair un candidat à la direction du Scottish National Party, le parti indépendantiste écossais qui représente l'opposition officielle à Édimbourg? Le Parlement écossais exigerait probablement des excuses publiques, et il aurait raison. Imagine-t-on la reine tournant en ridicule devant les caméras des chroniqueurs du Guardian ou du Times et annonçant à l'un d'eux, dans des termes d'une vulgarité sans nom, qu'elle «réchauffe le trône» pour lui?
On n'imagine pas Juan Carlos Ier d'Espagne polémiquant ouvertement avec le quotidien catalan La Vanguardia et ricanant des membres du parti nationaliste Convergencia y Union. Le ferait-il que la Catalogne considérerait la chose comme un incident grave portant atteinte à la dignité de la fonction royale. Les Catalans, qui se souviennent des derniers jours de la dictature du général Franco, savent mieux que les autres peuples quel rôle crucial peut jouer un chef d'État dans de telles circonstances.
Pourtant, les souverains britannique et espagnol n'ont pas beaucoup plus de légitimité démocratique que Michaëlle Jean. Mais dans ces pays, on pense encore que pour représenter tous ses citoyens, un chef d'État doit être au-dessus des polémiques et des chicanes de basse-cour.
Adrienne Clarkson a dû sursauter en lisant les déclarations de sa successeure, quelques semaines seulement après son entrée en fonction. Si Michaëlle Jean tient de tels propos devant des caméras, on ose à peine imaginer ce qu'elle dit derrière des portes closes. Que racontera-t-elle bientôt aux chefs d'État qui visiteront le pays? À son image, les représentants de la diplomatie canadienne se mettront-ils demain à truffer leurs discours d'attaques personnelles, histoire de se couvrir de ridicule et d'être «hot»?
On aura beau penser ce qu'on voudra des monarchies constitutionnelles et de l'absence de légitimité du gouverneur général, aucun pays ne peut se passer d'un chef d'État. Et, à moins de «faire un fou de lui», le Canada n'a pas d'autre choix que de respecter le décorum requis par cette fonction. J'ajouterai même ceci: moins le chef d'État a de légitimité démocratique - et celui du Canada en a moins que les autres -, plus il est tenu au silence et au respect des convenances. Et moins il a le droit de parler en son nom propre et d'avoir des états d'âme.
Bref, jusqu'où le Canada se ridiculisera-t-il avant que quelqu'un ne se lève pour souffler à l'oreille de la première dame du pays les mots d'Alexandre Dumas: «Taisez-vous, Madame, taisez-vous, on pourrait vous entendre!»?
***
Depuis quelques semaines, j'avais un doute. Celui-ci est malheureusement devenu une certitude. Avec la nomination de Michaëlle Jean, le gouvernement de Paul Martin n'a pas seulement fait un bon coup électoral. Il n'a pas simplement cherché à se rallier la communauté haïtienne lors d'un prochain référendum.
Avec cette nomination, c'est le système du showbiz qui pénètre un peu plus profondément dans nos institutions politiques. Si Michaëlle Jean renouvelle la fonction de gouverneur général, c'est à la manière dont Radio-Canada renouvelle les talk-shows en invitant le Dr Mailloux sur ses ondes.
Après tant d'autres, une nouvelle institution canadienne vient de sombrer dans le cabotinage médiatique. On savait que le burlesque télévisuel avait déjà gangrené presque toutes nos institutions. On sait maintenant qu'il vient d'entrer par la grande porte à Rideau Hall.
crioux@ledevoir.com
Catégorie : Politique nationale et internationale
Sujet(s) uniforme(s) : Partis politiques; Chefs d'États et de gouvernements; Personnalités politiques
Type(s) d'article : Article
Taille : Long, 720 mots
© 2005 Le Devoir. Tous droits réservés.
C'est drôle que tu me dises que j'ai mauvais caractère parce que si tu parles à ceux qui me traitent avec respect et courtoisie et qui ne me mentent pas et qui ne tentent pas de me f******, ils vont probablement te dire qu'au contraire je suis très gentil- Jean-François Mercier
pucinette a écritLe Devoir
POLITIQUE, vendredi 4 novembre 2005, p. a3
«Taisez-vous, Madame...»
Rioux, Christian
Je ne sais pas si le Canada a perdu la raison mais, vu de l'étranger, c'est l'impression qu'on a ces jours-ci. Moi qui fréquente plus souvent qu'à mon tour par obligation ces lieux tristes que sont les ambassades et les cérémonies officielles, j'avoue ne jamais avoir entendu, en Europe, en Afrique et en Amérique, un chef d'État tenir devant la presse des propos de la teneur de ceux qu'a récemment prononcés la nouvelle gouverneure générale du Canada.
Je le dis du point de vue d'un observateur pour qui la gouverneure générale est - qu'on l'aime ou non, et quels que soient son sexe et la couleur de sa peau - le premier ambassadeur du Canada dans le monde. Je le dis du point de vue de celui qui, comme tous ceux qui observent le Canada de l'étranger, considère à juste titre que chaque fois que Mme Jean s'exprime, c'est le Canada qui parle et sa réputation qui est en jeu.
***
Avant que le premier ministre français Dominique de Villepin n'annule son voyage au Canada, où il devait s'entretenir avec Michaëlle Jean, ses conseillers n'avaient probablement pas un dossier très volumineux sur la nouvelle gouverneure générale. Mais ils avaient certainement lu la dépêche publiée cette semaine par la Presse canadienne.
S'il faut en croire les propos rapportés, Michaëlle Jean se prend pour une animatrice de talk-show, ridiculisant des journalistes, des souverainistes et même un candidat à la direction d'un parti démocratique qui, lui, a le courage de se soumettre à l'épreuve des urnes.
«Ce soir, les autres, on s'en fout! Je vais faire une folle de moi», a candidement déclaré la représentante de l'État canadien le 22 octobre lors du dîner annuel de la tribune de la presse à Ottawa. La suite n'est guère plus édifiante. Michaëlle Jean y affirme qu'elle n'a pas été nommée parce qu'elle est noire ou de sexe féminin mais parce qu'elle est... «hot»! Elle s'engage ensuite dans une polémique personnelle avec trois chroniqueuses de la presse québécoise, allant jusqu'à dire qu'elle «réchauffe le trône» pour l'une d'elles. Last but not least, le commandant en chef de l'armée canadienne se permet d'ironiser platement sur le candidat à la direction du Parti québécois André Boisclair, qui a avoué avoir consommé de la cocaïne.
J'ose à peine imaginer quelle image du Canada se feront les ambassades et autres officines gouvernementales qui recevront bientôt Michaëlle Jean un peu partout dans le monde. Que la première dame du pays ne se fasse pas d'illusions: cette dépêche la suivra encore longtemps. Or, dans la plupart des pays du monde, cet incident impardonnable serait devenu une affaire d'État.
Imagine-t-on Élisabeth II ridiculisant devant Tony Blair un candidat à la direction du Scottish National Party, le parti indépendantiste écossais qui représente l'opposition officielle à Édimbourg? Le Parlement écossais exigerait probablement des excuses publiques, et il aurait raison. Imagine-t-on la reine tournant en ridicule devant les caméras des chroniqueurs du Guardian ou du Times et annonçant à l'un d'eux, dans des termes d'une vulgarité sans nom, qu'elle «réchauffe le trône» pour lui?
On n'imagine pas Juan Carlos Ier d'Espagne polémiquant ouvertement avec le quotidien catalan La Vanguardia et ricanant des membres du parti nationaliste Convergencia y Union. Le ferait-il que la Catalogne considérerait la chose comme un incident grave portant atteinte à la dignité de la fonction royale. Les Catalans, qui se souviennent des derniers jours de la dictature du général Franco, savent mieux que les autres peuples quel rôle crucial peut jouer un chef d'État dans de telles circonstances.
Pourtant, les souverains britannique et espagnol n'ont pas beaucoup plus de légitimité démocratique que Michaëlle Jean. Mais dans ces pays, on pense encore que pour représenter tous ses citoyens, un chef d'État doit être au-dessus des polémiques et des chicanes de basse-cour.
Adrienne Clarkson a dû sursauter en lisant les déclarations de sa successeure, quelques semaines seulement après son entrée en fonction. Si Michaëlle Jean tient de tels propos devant des caméras, on ose à peine imaginer ce qu'elle dit derrière des portes closes. Que racontera-t-elle bientôt aux chefs d'État qui visiteront le pays? À son image, les représentants de la diplomatie canadienne se mettront-ils demain à truffer leurs discours d'attaques personnelles, histoire de se couvrir de ridicule et d'être «hot»?
On aura beau penser ce qu'on voudra des monarchies constitutionnelles et de l'absence de légitimité du gouverneur général, aucun pays ne peut se passer d'un chef d'État. Et, à moins de «faire un fou de lui», le Canada n'a pas d'autre choix que de respecter le décorum requis par cette fonction. J'ajouterai même ceci: moins le chef d'État a de légitimité démocratique - et celui du Canada en a moins que les autres -, plus il est tenu au silence et au respect des convenances. Et moins il a le droit de parler en son nom propre et d'avoir des états d'âme.
Bref, jusqu'où le Canada se ridiculisera-t-il avant que quelqu'un ne se lève pour souffler à l'oreille de la première dame du pays les mots d'Alexandre Dumas: «Taisez-vous, Madame, taisez-vous, on pourrait vous entendre!»?
***
Depuis quelques semaines, j'avais un doute. Celui-ci est malheureusement devenu une certitude. Avec la nomination de Michaëlle Jean, le gouvernement de Paul Martin n'a pas seulement fait un bon coup électoral. Il n'a pas simplement cherché à se rallier la communauté haïtienne lors d'un prochain référendum.
Avec cette nomination, c'est le système du showbiz qui pénètre un peu plus profondément dans nos institutions politiques. Si Michaëlle Jean renouvelle la fonction de gouverneur général, c'est à la manière dont Radio-Canada renouvelle les talk-shows en invitant le Dr Mailloux sur ses ondes.
Après tant d'autres, une nouvelle institution canadienne vient de sombrer dans le cabotinage médiatique. On savait que le burlesque télévisuel avait déjà gangrené presque toutes nos institutions. On sait maintenant qu'il vient d'entrer par la grande porte à Rideau Hall.
crioux@ledevoir.com
Catégorie : Politique nationale et internationale
Sujet(s) uniforme(s) : Partis politiques; Chefs d'États et de gouvernements; Personnalités politiques
Type(s) d'article : Article
Taille : Long, 720 mots
© 2005 Le Devoir. Tous droits réservés.
Wow!!!! Tellement, mais tellement ce que je pense depuis le début. Mais j'aurais jamais été capable de le dire aussi bien
POLITIQUE, vendredi 4 novembre 2005, p. a3
«Taisez-vous, Madame...»
Rioux, Christian
Je ne sais pas si le Canada a perdu la raison mais, vu de l'étranger, c'est l'impression qu'on a ces jours-ci. Moi qui fréquente plus souvent qu'à mon tour par obligation ces lieux tristes que sont les ambassades et les cérémonies officielles, j'avoue ne jamais avoir entendu, en Europe, en Afrique et en Amérique, un chef d'État tenir devant la presse des propos de la teneur de ceux qu'a récemment prononcés la nouvelle gouverneure générale du Canada.
Je le dis du point de vue d'un observateur pour qui la gouverneure générale est - qu'on l'aime ou non, et quels que soient son sexe et la couleur de sa peau - le premier ambassadeur du Canada dans le monde. Je le dis du point de vue de celui qui, comme tous ceux qui observent le Canada de l'étranger, considère à juste titre que chaque fois que Mme Jean s'exprime, c'est le Canada qui parle et sa réputation qui est en jeu.
***
Avant que le premier ministre français Dominique de Villepin n'annule son voyage au Canada, où il devait s'entretenir avec Michaëlle Jean, ses conseillers n'avaient probablement pas un dossier très volumineux sur la nouvelle gouverneure générale. Mais ils avaient certainement lu la dépêche publiée cette semaine par la Presse canadienne.
S'il faut en croire les propos rapportés, Michaëlle Jean se prend pour une animatrice de talk-show, ridiculisant des journalistes, des souverainistes et même un candidat à la direction d'un parti démocratique qui, lui, a le courage de se soumettre à l'épreuve des urnes.
«Ce soir, les autres, on s'en fout! Je vais faire une folle de moi», a candidement déclaré la représentante de l'État canadien le 22 octobre lors du dîner annuel de la tribune de la presse à Ottawa. La suite n'est guère plus édifiante. Michaëlle Jean y affirme qu'elle n'a pas été nommée parce qu'elle est noire ou de sexe féminin mais parce qu'elle est... «hot»! Elle s'engage ensuite dans une polémique personnelle avec trois chroniqueuses de la presse québécoise, allant jusqu'à dire qu'elle «réchauffe le trône» pour l'une d'elles. Last but not least, le commandant en chef de l'armée canadienne se permet d'ironiser platement sur le candidat à la direction du Parti québécois André Boisclair, qui a avoué avoir consommé de la cocaïne.
J'ose à peine imaginer quelle image du Canada se feront les ambassades et autres officines gouvernementales qui recevront bientôt Michaëlle Jean un peu partout dans le monde. Que la première dame du pays ne se fasse pas d'illusions: cette dépêche la suivra encore longtemps. Or, dans la plupart des pays du monde, cet incident impardonnable serait devenu une affaire d'État.
Imagine-t-on Élisabeth II ridiculisant devant Tony Blair un candidat à la direction du Scottish National Party, le parti indépendantiste écossais qui représente l'opposition officielle à Édimbourg? Le Parlement écossais exigerait probablement des excuses publiques, et il aurait raison. Imagine-t-on la reine tournant en ridicule devant les caméras des chroniqueurs du Guardian ou du Times et annonçant à l'un d'eux, dans des termes d'une vulgarité sans nom, qu'elle «réchauffe le trône» pour lui?
On n'imagine pas Juan Carlos Ier d'Espagne polémiquant ouvertement avec le quotidien catalan La Vanguardia et ricanant des membres du parti nationaliste Convergencia y Union. Le ferait-il que la Catalogne considérerait la chose comme un incident grave portant atteinte à la dignité de la fonction royale. Les Catalans, qui se souviennent des derniers jours de la dictature du général Franco, savent mieux que les autres peuples quel rôle crucial peut jouer un chef d'État dans de telles circonstances.
Pourtant, les souverains britannique et espagnol n'ont pas beaucoup plus de légitimité démocratique que Michaëlle Jean. Mais dans ces pays, on pense encore que pour représenter tous ses citoyens, un chef d'État doit être au-dessus des polémiques et des chicanes de basse-cour.
Adrienne Clarkson a dû sursauter en lisant les déclarations de sa successeure, quelques semaines seulement après son entrée en fonction. Si Michaëlle Jean tient de tels propos devant des caméras, on ose à peine imaginer ce qu'elle dit derrière des portes closes. Que racontera-t-elle bientôt aux chefs d'État qui visiteront le pays? À son image, les représentants de la diplomatie canadienne se mettront-ils demain à truffer leurs discours d'attaques personnelles, histoire de se couvrir de ridicule et d'être «hot»?
On aura beau penser ce qu'on voudra des monarchies constitutionnelles et de l'absence de légitimité du gouverneur général, aucun pays ne peut se passer d'un chef d'État. Et, à moins de «faire un fou de lui», le Canada n'a pas d'autre choix que de respecter le décorum requis par cette fonction. J'ajouterai même ceci: moins le chef d'État a de légitimité démocratique - et celui du Canada en a moins que les autres -, plus il est tenu au silence et au respect des convenances. Et moins il a le droit de parler en son nom propre et d'avoir des états d'âme.
Bref, jusqu'où le Canada se ridiculisera-t-il avant que quelqu'un ne se lève pour souffler à l'oreille de la première dame du pays les mots d'Alexandre Dumas: «Taisez-vous, Madame, taisez-vous, on pourrait vous entendre!»?
***
Depuis quelques semaines, j'avais un doute. Celui-ci est malheureusement devenu une certitude. Avec la nomination de Michaëlle Jean, le gouvernement de Paul Martin n'a pas seulement fait un bon coup électoral. Il n'a pas simplement cherché à se rallier la communauté haïtienne lors d'un prochain référendum.
Avec cette nomination, c'est le système du showbiz qui pénètre un peu plus profondément dans nos institutions politiques. Si Michaëlle Jean renouvelle la fonction de gouverneur général, c'est à la manière dont Radio-Canada renouvelle les talk-shows en invitant le Dr Mailloux sur ses ondes.
Après tant d'autres, une nouvelle institution canadienne vient de sombrer dans le cabotinage médiatique. On savait que le burlesque télévisuel avait déjà gangrené presque toutes nos institutions. On sait maintenant qu'il vient d'entrer par la grande porte à Rideau Hall.
crioux@ledevoir.com
Catégorie : Politique nationale et internationale
Sujet(s) uniforme(s) : Partis politiques; Chefs d'États et de gouvernements; Personnalités politiques
Type(s) d'article : Article
Taille : Long, 720 mots
© 2005 Le Devoir. Tous droits réservés.
Wow!!!! Tellement, mais tellement ce que je pense depuis le début. Mais j'aurais jamais été capable de le dire aussi bien
04/11/2005 - 09h26
Juste une comédie
À la défense de Michaëlle Jean
Michelle Coudé-Lord
Le Journal de Montréal
Le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe ne participe plus au dîner de la Tribune de la presse parlementaire à Ottawa. Il s'y est déjà fait huer, tellement il n'était pas drôle. Gilles Duceppe sait moins jouer la comédie que la nouvelle gouverneure générale, Michaëlle Jean, qui a triomphé le 21 octobre dernier, selon les journalistes d'Ottawa habitués à ce genre de soirée.
Sans vouloir se porter à la défense de la gouverneure générale, le chef du bureau de Radio-Canada à Ottawa, Patrice Roy, a tenu à rappeler le contexte de ce souper et surtout dire que lui et ses collègues ne s'étaient pas fait damer le pion par l'Infoman.
Certains journalistes de la société d'État à Ottawa ont été un peu décontenancés cette semaine du triomphe de l'Infoman, du secteur des variétés. Selon eux, les images étaient trompeuses et il ne fallait surtout pas conclure que la nouvelle gouverneure générale était sur le party.
«Adrienne Clarkson est déjà arrivée en robe de chambre pour parodier sa luxueuse garde-robe; Michaëlle Jean n'était pas en boisson. Pas du tout même. Sa mise en scène faisait vraiment partie de son numéro. Il faut éviter de sortir du contexte de cette soirée.»
Au lendemain de cette fête, les journaux du Canada anglais qui ont rapporté la soirée ont même parlé d'un triomphe de la nouvelle gouverneure générale.
Patrice Roy souligne qu'il est faux de prétendre que le Québec a vu ces images grâce à l'Infoman.
«Notre collègue Daniel L'Heureux en a parlé dès le lendemain dans sa chronique politique sur RDI. Mais je le répète, pour nous, qui étions présents à la soirée, il était évident que la gouverneure générale faisait son numéro.»
Daniel Lessard partage aussi cet avis, mais ajoute «que peut-être qu'elle en a mis un peu trop.»
Michel C. Auger, aussi habitué à ces soupers alors qu'il était correspondant à Ottawa, rappelle que dans tout numéro d'humour lorsque tu donnes l'impression de t'attaquer aux autres, tu as de bonnes chances de te mettre dans le trouble. «Ca sentait trop le règlement de comptes», croit-il.
Une chose est certaine, le traitement de la nouvelle fut tellement différent dans les journaux du Canada anglais et ceux du Québec que Michaëlle Jean avait raison, dans son discours d'assermentation, de parler «des deux solitudes».
L'Infoman dérange
À Radio-Canada, l'Infoman n'a pas fini de déranger ses collègues de la nouvelle. Infoman, est-ce de l'information ou des variétés ? Le débat sera même présent au prochain congrès de la Fédération professionnelle des journalistes en décembre prochain. Jean-René Dufort, qui réclame sa carte de presse, promet de se défendre.
L'Infoman passe ce soir l'Halloween chez la nouvelle gouverneure générale Michaëlle Jean et fraternise avec le juge Gomery, qui lui autographiera une copie de son fameux rapport.
Juste une comédie
À la défense de Michaëlle Jean
Michelle Coudé-Lord
Le Journal de Montréal
Le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe ne participe plus au dîner de la Tribune de la presse parlementaire à Ottawa. Il s'y est déjà fait huer, tellement il n'était pas drôle. Gilles Duceppe sait moins jouer la comédie que la nouvelle gouverneure générale, Michaëlle Jean, qui a triomphé le 21 octobre dernier, selon les journalistes d'Ottawa habitués à ce genre de soirée.
Sans vouloir se porter à la défense de la gouverneure générale, le chef du bureau de Radio-Canada à Ottawa, Patrice Roy, a tenu à rappeler le contexte de ce souper et surtout dire que lui et ses collègues ne s'étaient pas fait damer le pion par l'Infoman.
Certains journalistes de la société d'État à Ottawa ont été un peu décontenancés cette semaine du triomphe de l'Infoman, du secteur des variétés. Selon eux, les images étaient trompeuses et il ne fallait surtout pas conclure que la nouvelle gouverneure générale était sur le party.
«Adrienne Clarkson est déjà arrivée en robe de chambre pour parodier sa luxueuse garde-robe; Michaëlle Jean n'était pas en boisson. Pas du tout même. Sa mise en scène faisait vraiment partie de son numéro. Il faut éviter de sortir du contexte de cette soirée.»
Au lendemain de cette fête, les journaux du Canada anglais qui ont rapporté la soirée ont même parlé d'un triomphe de la nouvelle gouverneure générale.
Patrice Roy souligne qu'il est faux de prétendre que le Québec a vu ces images grâce à l'Infoman.
«Notre collègue Daniel L'Heureux en a parlé dès le lendemain dans sa chronique politique sur RDI. Mais je le répète, pour nous, qui étions présents à la soirée, il était évident que la gouverneure générale faisait son numéro.»
Daniel Lessard partage aussi cet avis, mais ajoute «que peut-être qu'elle en a mis un peu trop.»
Michel C. Auger, aussi habitué à ces soupers alors qu'il était correspondant à Ottawa, rappelle que dans tout numéro d'humour lorsque tu donnes l'impression de t'attaquer aux autres, tu as de bonnes chances de te mettre dans le trouble. «Ca sentait trop le règlement de comptes», croit-il.
Une chose est certaine, le traitement de la nouvelle fut tellement différent dans les journaux du Canada anglais et ceux du Québec que Michaëlle Jean avait raison, dans son discours d'assermentation, de parler «des deux solitudes».
L'Infoman dérange
À Radio-Canada, l'Infoman n'a pas fini de déranger ses collègues de la nouvelle. Infoman, est-ce de l'information ou des variétés ? Le débat sera même présent au prochain congrès de la Fédération professionnelle des journalistes en décembre prochain. Jean-René Dufort, qui réclame sa carte de presse, promet de se défendre.
L'Infoman passe ce soir l'Halloween chez la nouvelle gouverneure générale Michaëlle Jean et fraternise avec le juge Gomery, qui lui autographiera une copie de son fameux rapport.
pucinette a écritLe Devoir
POLITIQUE, vendredi 4 novembre 2005, p. a3
«Taisez-vous, Madame...»
Rioux, Christian
Je ne sais pas si le Canada a perdu la raison mais, vu de l'étranger, c'est l'impression qu'on a ces jours-ci. Moi qui fréquente plus souvent qu'à mon tour par obligation ces lieux tristes que sont les ambassades et les cérémonies officielles, j'avoue ne jamais avoir entendu, en Europe, en Afrique et en Amérique, un chef d'État tenir devant la presse des propos de la teneur de ceux qu'a récemment prononcés la nouvelle gouverneure générale du Canada.
Je le dis du point de vue d'un observateur pour qui la gouverneure générale est - qu'on l'aime ou non, et quels que soient son sexe et la couleur de sa peau - le premier ambassadeur du Canada dans le monde. Je le dis du point de vue de celui qui, comme tous ceux qui observent le Canada de l'étranger, considère à juste titre que chaque fois que Mme Jean s'exprime, c'est le Canada qui parle et sa réputation qui est en jeu.
***
Avant que le premier ministre français Dominique de Villepin n'annule son voyage au Canada, où il devait s'entretenir avec Michaëlle Jean, ses conseillers n'avaient probablement pas un dossier très volumineux sur la nouvelle gouverneure générale. Mais ils avaient certainement lu la dépêche publiée cette semaine par la Presse canadienne.
S'il faut en croire les propos rapportés, Michaëlle Jean se prend pour une animatrice de talk-show, ridiculisant des journalistes, des souverainistes et même un candidat à la direction d'un parti démocratique qui, lui, a le courage de se soumettre à l'épreuve des urnes.
«Ce soir, les autres, on s'en fout! Je vais faire une folle de moi», a candidement déclaré la représentante de l'État canadien le 22 octobre lors du dîner annuel de la tribune de la presse à Ottawa. La suite n'est guère plus édifiante. Michaëlle Jean y affirme qu'elle n'a pas été nommée parce qu'elle est noire ou de sexe féminin mais parce qu'elle est... «hot»! Elle s'engage ensuite dans une polémique personnelle avec trois chroniqueuses de la presse québécoise, allant jusqu'à dire qu'elle «réchauffe le trône» pour l'une d'elles. Last but not least, le commandant en chef de l'armée canadienne se permet d'ironiser platement sur le candidat à la direction du Parti québécois André Boisclair, qui a avoué avoir consommé de la cocaïne.
J'ose à peine imaginer quelle image du Canada se feront les ambassades et autres officines gouvernementales qui recevront bientôt Michaëlle Jean un peu partout dans le monde. Que la première dame du pays ne se fasse pas d'illusions: cette dépêche la suivra encore longtemps. Or, dans la plupart des pays du monde, cet incident impardonnable serait devenu une affaire d'État.
Imagine-t-on Élisabeth II ridiculisant devant Tony Blair un candidat à la direction du Scottish National Party, le parti indépendantiste écossais qui représente l'opposition officielle à Édimbourg? Le Parlement écossais exigerait probablement des excuses publiques, et il aurait raison. Imagine-t-on la reine tournant en ridicule devant les caméras des chroniqueurs du Guardian ou du Times et annonçant à l'un d'eux, dans des termes d'une vulgarité sans nom, qu'elle «réchauffe le trône» pour lui?
On n'imagine pas Juan Carlos Ier d'Espagne polémiquant ouvertement avec le quotidien catalan La Vanguardia et ricanant des membres du parti nationaliste Convergencia y Union. Le ferait-il que la Catalogne considérerait la chose comme un incident grave portant atteinte à la dignité de la fonction royale. Les Catalans, qui se souviennent des derniers jours de la dictature du général Franco, savent mieux que les autres peuples quel rôle crucial peut jouer un chef d'État dans de telles circonstances.
Pourtant, les souverains britannique et espagnol n'ont pas beaucoup plus de légitimité démocratique que Michaëlle Jean. Mais dans ces pays, on pense encore que pour représenter tous ses citoyens, un chef d'État doit être au-dessus des polémiques et des chicanes de basse-cour.
Adrienne Clarkson a dû sursauter en lisant les déclarations de sa successeure, quelques semaines seulement après son entrée en fonction. Si Michaëlle Jean tient de tels propos devant des caméras, on ose à peine imaginer ce qu'elle dit derrière des portes closes. Que racontera-t-elle bientôt aux chefs d'État qui visiteront le pays? À son image, les représentants de la diplomatie canadienne se mettront-ils demain à truffer leurs discours d'attaques personnelles, histoire de se couvrir de ridicule et d'être «hot»?
On aura beau penser ce qu'on voudra des monarchies constitutionnelles et de l'absence de légitimité du gouverneur général, aucun pays ne peut se passer d'un chef d'État. Et, à moins de «faire un fou de lui», le Canada n'a pas d'autre choix que de respecter le décorum requis par cette fonction. J'ajouterai même ceci: moins le chef d'État a de légitimité démocratique - et celui du Canada en a moins que les autres -, plus il est tenu au silence et au respect des convenances. Et moins il a le droit de parler en son nom propre et d'avoir des états d'âme.
Bref, jusqu'où le Canada se ridiculisera-t-il avant que quelqu'un ne se lève pour souffler à l'oreille de la première dame du pays les mots d'Alexandre Dumas: «Taisez-vous, Madame, taisez-vous, on pourrait vous entendre!»?
***
Depuis quelques semaines, j'avais un doute. Celui-ci est malheureusement devenu une certitude. Avec la nomination de Michaëlle Jean, le gouvernement de Paul Martin n'a pas seulement fait un bon coup électoral. Il n'a pas simplement cherché à se rallier la communauté haïtienne lors d'un prochain référendum.
Avec cette nomination, c'est le système du showbiz qui pénètre un peu plus profondément dans nos institutions politiques. Si Michaëlle Jean renouvelle la fonction de gouverneur général, c'est à la manière dont Radio-Canada renouvelle les talk-shows en invitant le Dr Mailloux sur ses ondes.
Après tant d'autres, une nouvelle institution canadienne vient de sombrer dans le cabotinage médiatique. On savait que le burlesque télévisuel avait déjà gangrené presque toutes nos institutions. On sait maintenant qu'il vient d'entrer par la grande porte à Rideau Hall.
crioux@ledevoir.com
Catégorie : Politique nationale et internationale
Sujet(s) uniforme(s) : Partis politiques; Chefs d'États et de gouvernements; Personnalités politiques
Type(s) d'article : Article
Taille : Long, 720 mots
© 2005 Le Devoir. Tous droits réservés.
Voilà!!!!! Enfin, un article qui dit entièrement ce que je pense de toute cette histoire. J'applaudie très fort ce journaliste.
Certains tentent de minimiser l'incident mais, pour moi, c'était totalement inconvenant.
POLITIQUE, vendredi 4 novembre 2005, p. a3
«Taisez-vous, Madame...»
Rioux, Christian
Je ne sais pas si le Canada a perdu la raison mais, vu de l'étranger, c'est l'impression qu'on a ces jours-ci. Moi qui fréquente plus souvent qu'à mon tour par obligation ces lieux tristes que sont les ambassades et les cérémonies officielles, j'avoue ne jamais avoir entendu, en Europe, en Afrique et en Amérique, un chef d'État tenir devant la presse des propos de la teneur de ceux qu'a récemment prononcés la nouvelle gouverneure générale du Canada.
Je le dis du point de vue d'un observateur pour qui la gouverneure générale est - qu'on l'aime ou non, et quels que soient son sexe et la couleur de sa peau - le premier ambassadeur du Canada dans le monde. Je le dis du point de vue de celui qui, comme tous ceux qui observent le Canada de l'étranger, considère à juste titre que chaque fois que Mme Jean s'exprime, c'est le Canada qui parle et sa réputation qui est en jeu.
***
Avant que le premier ministre français Dominique de Villepin n'annule son voyage au Canada, où il devait s'entretenir avec Michaëlle Jean, ses conseillers n'avaient probablement pas un dossier très volumineux sur la nouvelle gouverneure générale. Mais ils avaient certainement lu la dépêche publiée cette semaine par la Presse canadienne.
S'il faut en croire les propos rapportés, Michaëlle Jean se prend pour une animatrice de talk-show, ridiculisant des journalistes, des souverainistes et même un candidat à la direction d'un parti démocratique qui, lui, a le courage de se soumettre à l'épreuve des urnes.
«Ce soir, les autres, on s'en fout! Je vais faire une folle de moi», a candidement déclaré la représentante de l'État canadien le 22 octobre lors du dîner annuel de la tribune de la presse à Ottawa. La suite n'est guère plus édifiante. Michaëlle Jean y affirme qu'elle n'a pas été nommée parce qu'elle est noire ou de sexe féminin mais parce qu'elle est... «hot»! Elle s'engage ensuite dans une polémique personnelle avec trois chroniqueuses de la presse québécoise, allant jusqu'à dire qu'elle «réchauffe le trône» pour l'une d'elles. Last but not least, le commandant en chef de l'armée canadienne se permet d'ironiser platement sur le candidat à la direction du Parti québécois André Boisclair, qui a avoué avoir consommé de la cocaïne.
J'ose à peine imaginer quelle image du Canada se feront les ambassades et autres officines gouvernementales qui recevront bientôt Michaëlle Jean un peu partout dans le monde. Que la première dame du pays ne se fasse pas d'illusions: cette dépêche la suivra encore longtemps. Or, dans la plupart des pays du monde, cet incident impardonnable serait devenu une affaire d'État.
Imagine-t-on Élisabeth II ridiculisant devant Tony Blair un candidat à la direction du Scottish National Party, le parti indépendantiste écossais qui représente l'opposition officielle à Édimbourg? Le Parlement écossais exigerait probablement des excuses publiques, et il aurait raison. Imagine-t-on la reine tournant en ridicule devant les caméras des chroniqueurs du Guardian ou du Times et annonçant à l'un d'eux, dans des termes d'une vulgarité sans nom, qu'elle «réchauffe le trône» pour lui?
On n'imagine pas Juan Carlos Ier d'Espagne polémiquant ouvertement avec le quotidien catalan La Vanguardia et ricanant des membres du parti nationaliste Convergencia y Union. Le ferait-il que la Catalogne considérerait la chose comme un incident grave portant atteinte à la dignité de la fonction royale. Les Catalans, qui se souviennent des derniers jours de la dictature du général Franco, savent mieux que les autres peuples quel rôle crucial peut jouer un chef d'État dans de telles circonstances.
Pourtant, les souverains britannique et espagnol n'ont pas beaucoup plus de légitimité démocratique que Michaëlle Jean. Mais dans ces pays, on pense encore que pour représenter tous ses citoyens, un chef d'État doit être au-dessus des polémiques et des chicanes de basse-cour.
Adrienne Clarkson a dû sursauter en lisant les déclarations de sa successeure, quelques semaines seulement après son entrée en fonction. Si Michaëlle Jean tient de tels propos devant des caméras, on ose à peine imaginer ce qu'elle dit derrière des portes closes. Que racontera-t-elle bientôt aux chefs d'État qui visiteront le pays? À son image, les représentants de la diplomatie canadienne se mettront-ils demain à truffer leurs discours d'attaques personnelles, histoire de se couvrir de ridicule et d'être «hot»?
On aura beau penser ce qu'on voudra des monarchies constitutionnelles et de l'absence de légitimité du gouverneur général, aucun pays ne peut se passer d'un chef d'État. Et, à moins de «faire un fou de lui», le Canada n'a pas d'autre choix que de respecter le décorum requis par cette fonction. J'ajouterai même ceci: moins le chef d'État a de légitimité démocratique - et celui du Canada en a moins que les autres -, plus il est tenu au silence et au respect des convenances. Et moins il a le droit de parler en son nom propre et d'avoir des états d'âme.
Bref, jusqu'où le Canada se ridiculisera-t-il avant que quelqu'un ne se lève pour souffler à l'oreille de la première dame du pays les mots d'Alexandre Dumas: «Taisez-vous, Madame, taisez-vous, on pourrait vous entendre!»?
***
Depuis quelques semaines, j'avais un doute. Celui-ci est malheureusement devenu une certitude. Avec la nomination de Michaëlle Jean, le gouvernement de Paul Martin n'a pas seulement fait un bon coup électoral. Il n'a pas simplement cherché à se rallier la communauté haïtienne lors d'un prochain référendum.
Avec cette nomination, c'est le système du showbiz qui pénètre un peu plus profondément dans nos institutions politiques. Si Michaëlle Jean renouvelle la fonction de gouverneur général, c'est à la manière dont Radio-Canada renouvelle les talk-shows en invitant le Dr Mailloux sur ses ondes.
Après tant d'autres, une nouvelle institution canadienne vient de sombrer dans le cabotinage médiatique. On savait que le burlesque télévisuel avait déjà gangrené presque toutes nos institutions. On sait maintenant qu'il vient d'entrer par la grande porte à Rideau Hall.
crioux@ledevoir.com
Catégorie : Politique nationale et internationale
Sujet(s) uniforme(s) : Partis politiques; Chefs d'États et de gouvernements; Personnalités politiques
Type(s) d'article : Article
Taille : Long, 720 mots
© 2005 Le Devoir. Tous droits réservés.
Voilà!!!!! Enfin, un article qui dit entièrement ce que je pense de toute cette histoire. J'applaudie très fort ce journaliste.
Certains tentent de minimiser l'incident mais, pour moi, c'était totalement inconvenant.
[center][img]http://img.photobucket.com/albums/v401/canastasamba/avatar/theberge6a.jpg[/img]
[img]http://img.photobucket.com/albums/v401/canastasamba/avatar/sept.jpg[/img] https://www.lesnomadesenvr.com/forum.htm" onclick="window.open(this.href);return false; [img]http://img.photobucket.com/albums/v401/canastasamba/avatar/sept-1.jpg[/img][/center]
[img]http://img.photobucket.com/albums/v401/canastasamba/avatar/sept.jpg[/img] https://www.lesnomadesenvr.com/forum.htm" onclick="window.open(this.href);return false; [img]http://img.photobucket.com/albums/v401/canastasamba/avatar/sept-1.jpg[/img][/center]
Gouverneure générale
Michaelle Jean s'attire une dénonciation publique de sa soeur
La tourmente autour du discours de Michaëlle Jean au dîner de la presse, ne semble pas vouloir s'atténuer.
La gouverneure générale s'attire maintenant une dénonciation publique de sa propre soeur.
Dans une lettre ouverte aux médias, Nadège Jean et son époux Jean-Manuel Weisz déplorent que sa soeur ait profité d'un discours qui se voulait humoristique, pour régler ses comptes avec certaines personnalités des médias et les souverainistes.
Le couple dit avoir éprouvé un malaise et une certaine honte.
Nadège Jean affirme que sa soeur a fait fi de son devoir de respecter le caractère symbolique de sa fonction.
Nadège Jean ne cache pas qu'elle a des divergences politiques majeures avec sa soeur aînée.
Elle est membre du Parti québécois
source: canoe
Michaelle Jean s'attire une dénonciation publique de sa soeur
La tourmente autour du discours de Michaëlle Jean au dîner de la presse, ne semble pas vouloir s'atténuer.
La gouverneure générale s'attire maintenant une dénonciation publique de sa propre soeur.
Dans une lettre ouverte aux médias, Nadège Jean et son époux Jean-Manuel Weisz déplorent que sa soeur ait profité d'un discours qui se voulait humoristique, pour régler ses comptes avec certaines personnalités des médias et les souverainistes.
Le couple dit avoir éprouvé un malaise et une certaine honte.
Nadège Jean affirme que sa soeur a fait fi de son devoir de respecter le caractère symbolique de sa fonction.
Nadège Jean ne cache pas qu'elle a des divergences politiques majeures avec sa soeur aînée.
Elle est membre du Parti québécois
source: canoe
- Fleur de Jasmin
- Intronisé au Panthéon
- Messages : 26283
- Inscription : ven. avr. 09, 2004 12:00 am
Rénatane a écrit
Tu peux me citer ;) de toute façon j'approuve pas non plus , je ne fait que tranmettre l'information !
Je pourrais juste dire concernant Michaelle Jean .....: ça change pas le monde sauf que.....
Sauf que ca peut être un bon placement à long terme.
Avec toute cette m****, qui sait si ce n'est pas la dernière GG.
Tu peux me citer ;) de toute façon j'approuve pas non plus , je ne fait que tranmettre l'information !
Je pourrais juste dire concernant Michaelle Jean .....: ça change pas le monde sauf que.....
Sauf que ca peut être un bon placement à long terme.
Avec toute cette m****, qui sait si ce n'est pas la dernière GG.


La pudeur sied bien à tout le monde; mais il faut savoir la vaincre et jamais la perdre. (Montesquieu)
tipet a écrit
Je voudrais pas être au prochain party de Noël
Mettons qu'elle n'était pas obligé de le faire dans les journaux, sa dénonciation...mais coudonc. Ils ont le sens du spectacle les Jean
Qui dit qu'ils se rencontrent dans les partys de Noël. Moi je vois plus mon frère le plus vieux, fédéraliste endurci, con comme ca se peux pas, des fois je l'appelle au téléphone mais ca finit toujours en queue de poisson, des préjugés pleins la cervelle. Il ne viens plus au fête familiale, on est pas assez bien pour lui. C'est lui qui est trop bien pour tout le monde.
Je voudrais pas être au prochain party de Noël
Mettons qu'elle n'était pas obligé de le faire dans les journaux, sa dénonciation...mais coudonc. Ils ont le sens du spectacle les Jean
Qui dit qu'ils se rencontrent dans les partys de Noël. Moi je vois plus mon frère le plus vieux, fédéraliste endurci, con comme ca se peux pas, des fois je l'appelle au téléphone mais ca finit toujours en queue de poisson, des préjugés pleins la cervelle. Il ne viens plus au fête familiale, on est pas assez bien pour lui. C'est lui qui est trop bien pour tout le monde.
linus611 a écrit
Qui dit qu'ils se rencontrent dans les partys de Noël. Moi je vois plus mon frère le plus vieux, fédéraliste endurci, con comme ca se peux pas, des fois je l'appelle au téléphone mais ca finit toujours en queue de poisson, des préjugés pleins la cervelle. Il ne viens plus au fête familiale, on est pas assez bien pour lui. C'est lui qui est trop bien pour tout le monde.
Je dis pas qu'ils se voient au party de Noël, je faisais une blague...
Qui dit qu'ils se rencontrent dans les partys de Noël. Moi je vois plus mon frère le plus vieux, fédéraliste endurci, con comme ca se peux pas, des fois je l'appelle au téléphone mais ca finit toujours en queue de poisson, des préjugés pleins la cervelle. Il ne viens plus au fête familiale, on est pas assez bien pour lui. C'est lui qui est trop bien pour tout le monde.
Je dis pas qu'ils se voient au party de Noël, je faisais une blague...
La lettre intégrale de sa soeur.
La gouverneure générale au dîner de la tribune de la presse à Ottawa - Le droit de dérider, pas de déraper
Nadèje Jean
Soeur de Michaëlle Jean
Jean-Manuel Weisz
Beau-frère de Michaëlle Jean
Édition du samedi 5 et du dimanche 6 novembre 2005
Permets-nous de répliquer aux propos que tu as tenus lors du dîner annuel de la tribune de la presse à Gatineau. Quel spectacle! Propos désolants, prétendument drolatiques. Nous sommes bien incapables de rire avec toi de tes «bonnes blagues», et cela pour des raisons éthiques et politiques. En attaquant mesdames Lysiane Gagnon, Nathalie Petrowski et Denise Bombardier, et du même souffle un homme politique tel que monsieur André Boisclair, tu as allègrement franchi la limite séparant l'humour du sarcasme, aussi la limite séparant ce qui est d'ordre symbolique de ce qui relève du domaine politique. Sans la présence indiscrète d'une caméra, tout ce spectacle serait demeuré dans les coulisses de l'actualité.
Version pour imprimer
Faire suivre ...
Droit de reproduction
Dossier(s)
Ottawa
Si ton sarcasme en a fait ricaner quelques-uns, il a fait grincer des dents beaucoup d'autres. Qu'importe ton allure ou le ton de ton intervention, c'est la nature de tes propos qui était inappropriée. Certes, l'autodérision a ses vertus, mais elle ne saurait en excuser l'outrance. Nous avons éprouvé un grand malaise, une certaine honte. Si tout au long du mois d'août dernier tu t'es retrouvée au centre d'une polémique, par le genre de propos que tu viens de tenir tu commets la très grande imprudence de la raviver. Il faut laisser le temps de cicatriser les blessures, et non pas les rouvrir.
Michaëlle, si tu gardes en toi le vif et douloureux souvenir que ta nomination n'a pas fait l'unanimité, tu sembles par contre avoir oublié tous ceux et toutes celles qui ont applaudi à ta nomination, qui t'ont appuyée bruyamment ou silencieusement, qui ont vu effectivement en toi une femme, une immigrante et une Noire, celle qui a eu un parcours «admirable», celle à qui on a offert un poste éminemment honorifique et prestigieux.
Affirmer de manière aussi faussement drôle -- et peu importe le contexte ! -- que ce n'est pas pour ce genre de raisons que tu as été nommée gouverneure générale, mais parce que tu es «hot», cela en a choqué plus d'un dont nous faisons partie. Puisses-tu relire les multiples témoignages de sympathie et de soutien que tu as pu recevoir du Québec et du Canada, et surtout de la part des Haïtiens d'ici et d'ailleurs, pour mesurer l'écart entre tes «bonnes blagues» et le sens que revêtait alors ta nomination aux yeux de beaucoup.
Tu aurais pu être drôle sans être «folle». Tu as bien le droit de te dérider mais sans déraper. Si nous n'apprécions guère personnellement toutes formes d'idolâtrie, pour ta part tu viens de déboulonner ta propre statue que tu as mis tant d'années à sculpter. Qu'importe que tu aies déshonoré la fonction qui est désormais la tienne, nous sommes si peu monarchistes pour que ce soit cela qui nous ait offusqués.
Des questions légitimes
À la suite des multiples critiques auxquelles tu as dû faire face après ta nomination, tu as récemment déclaré avoir été comme «bannie du Québec», que tu craignais même que l'on te crache au visage ! Soit dit en passant, quelle image des Québécoises et des Québécois souhaites-tu donner au reste du Canada en faisant ce genre de déclaration ?
S'interroger sur le sens de ton nouvel engagement pour la cause monarchiste canadienne était une question bel et bien légitime, et ceci pas uniquement pour les souverainistes. Ainsi, toute la polémique ayant entouré ta nomination, tu ne pouvais pas ne pas la prévoir. Il fallait donc l'assumer pleinement.
Puisque nous sommes en démocratie, n'est-il pas d'intérêt public de savoir quelles sont les véritables convictions politiques et éthiques d'une future gouverneure générale du Canada ? Toi-même ancienne journaliste, étais-tu à ce point naïve ou encore insouciante pour avoir présumé échapper à ce genre de polémique ?
Par certains des propos que tu as tenus, tu as fait fi de ton devoir de respecter le caractère strictement symbolique de ta fonction. Tu as eu la triste maladresse de mettre tes deux pieds sur le terrain politique. Ainsi, la prochaine fois que tu auras à porter un toast afin de clore l'un de tes discours, évite donc de bégayer... Se moquer aussi subtilement de tous ceux et de toutes celles qui aspirent à faire du Québec un pays souverain, n'y a-t-il pas là une intention politique à peine dissimulée ? Est-ce ainsi que tu comptes «rompre les solitudes» ?
Tout cela fut certes désolant. Nous sommes désolés, vraiment désolés.
La gouverneure générale au dîner de la tribune de la presse à Ottawa - Le droit de dérider, pas de déraper
Nadèje Jean
Soeur de Michaëlle Jean
Jean-Manuel Weisz
Beau-frère de Michaëlle Jean
Édition du samedi 5 et du dimanche 6 novembre 2005
Permets-nous de répliquer aux propos que tu as tenus lors du dîner annuel de la tribune de la presse à Gatineau. Quel spectacle! Propos désolants, prétendument drolatiques. Nous sommes bien incapables de rire avec toi de tes «bonnes blagues», et cela pour des raisons éthiques et politiques. En attaquant mesdames Lysiane Gagnon, Nathalie Petrowski et Denise Bombardier, et du même souffle un homme politique tel que monsieur André Boisclair, tu as allègrement franchi la limite séparant l'humour du sarcasme, aussi la limite séparant ce qui est d'ordre symbolique de ce qui relève du domaine politique. Sans la présence indiscrète d'une caméra, tout ce spectacle serait demeuré dans les coulisses de l'actualité.
Version pour imprimer
Faire suivre ...
Droit de reproduction
Dossier(s)
Ottawa
Si ton sarcasme en a fait ricaner quelques-uns, il a fait grincer des dents beaucoup d'autres. Qu'importe ton allure ou le ton de ton intervention, c'est la nature de tes propos qui était inappropriée. Certes, l'autodérision a ses vertus, mais elle ne saurait en excuser l'outrance. Nous avons éprouvé un grand malaise, une certaine honte. Si tout au long du mois d'août dernier tu t'es retrouvée au centre d'une polémique, par le genre de propos que tu viens de tenir tu commets la très grande imprudence de la raviver. Il faut laisser le temps de cicatriser les blessures, et non pas les rouvrir.
Michaëlle, si tu gardes en toi le vif et douloureux souvenir que ta nomination n'a pas fait l'unanimité, tu sembles par contre avoir oublié tous ceux et toutes celles qui ont applaudi à ta nomination, qui t'ont appuyée bruyamment ou silencieusement, qui ont vu effectivement en toi une femme, une immigrante et une Noire, celle qui a eu un parcours «admirable», celle à qui on a offert un poste éminemment honorifique et prestigieux.
Affirmer de manière aussi faussement drôle -- et peu importe le contexte ! -- que ce n'est pas pour ce genre de raisons que tu as été nommée gouverneure générale, mais parce que tu es «hot», cela en a choqué plus d'un dont nous faisons partie. Puisses-tu relire les multiples témoignages de sympathie et de soutien que tu as pu recevoir du Québec et du Canada, et surtout de la part des Haïtiens d'ici et d'ailleurs, pour mesurer l'écart entre tes «bonnes blagues» et le sens que revêtait alors ta nomination aux yeux de beaucoup.
Tu aurais pu être drôle sans être «folle». Tu as bien le droit de te dérider mais sans déraper. Si nous n'apprécions guère personnellement toutes formes d'idolâtrie, pour ta part tu viens de déboulonner ta propre statue que tu as mis tant d'années à sculpter. Qu'importe que tu aies déshonoré la fonction qui est désormais la tienne, nous sommes si peu monarchistes pour que ce soit cela qui nous ait offusqués.
Des questions légitimes
À la suite des multiples critiques auxquelles tu as dû faire face après ta nomination, tu as récemment déclaré avoir été comme «bannie du Québec», que tu craignais même que l'on te crache au visage ! Soit dit en passant, quelle image des Québécoises et des Québécois souhaites-tu donner au reste du Canada en faisant ce genre de déclaration ?
S'interroger sur le sens de ton nouvel engagement pour la cause monarchiste canadienne était une question bel et bien légitime, et ceci pas uniquement pour les souverainistes. Ainsi, toute la polémique ayant entouré ta nomination, tu ne pouvais pas ne pas la prévoir. Il fallait donc l'assumer pleinement.
Puisque nous sommes en démocratie, n'est-il pas d'intérêt public de savoir quelles sont les véritables convictions politiques et éthiques d'une future gouverneure générale du Canada ? Toi-même ancienne journaliste, étais-tu à ce point naïve ou encore insouciante pour avoir présumé échapper à ce genre de polémique ?
Par certains des propos que tu as tenus, tu as fait fi de ton devoir de respecter le caractère strictement symbolique de ta fonction. Tu as eu la triste maladresse de mettre tes deux pieds sur le terrain politique. Ainsi, la prochaine fois que tu auras à porter un toast afin de clore l'un de tes discours, évite donc de bégayer... Se moquer aussi subtilement de tous ceux et de toutes celles qui aspirent à faire du Québec un pays souverain, n'y a-t-il pas là une intention politique à peine dissimulée ? Est-ce ainsi que tu comptes «rompre les solitudes» ?
Tout cela fut certes désolant. Nous sommes désolés, vraiment désolés.