Québec
La réforme du mode de scrutin favorisera les libéraux
Presse Canadienne (PC) Norman Delisle
10/11/2005 13h45 - Mise à jour 10/11/2005 14h23
La réforme électorale que propose le ministre Benoît Pelletier aura pour effet de maintenir le Parti libéral au pouvoir de façon quasi permanente.
«Cette réforme risque de faire du Parti libéral le parti permanent de gouvernement au Québec», a affirmé aujourd'hui le politologue Christian Dufour. Ce dernier a présenté un document d'analyse de la réforme du mode de scrutin qui est signé non seulement par deux de ses collègues, Henri Brun et Claude Corbo, mais aussi par l'ancien ministre péquiste Joseph Facal et par l'ex-député libéral devenu sénateur Jean-Claude Rivest.
La réforme que le ministre Pelletier a présentée aura plusieurs effets négatifs, font valoir les cinq signataires du document.
La réforme risque de maintenir le PLQ au pouvoir, ce qui va «commettre ainsi l'alternance politique qui est à la base de la démocratie québécoise», plaident les auteurs de l'analyse.
La réforme aura pour effet de valoriser la force monolithique du vote anglophone de l'Ouest de Montréal et de l'Outaouais en attribuant plus de sièges aux électeurs anglophones qui votent systématiquement libéral, a signalé le porte-parole du groupe, Christian Dufour.
De plus, la réforme n'aura pas pour effet, comme elle prétendait le faire, de permettre aux petits partis politiques d'accéder à l'Assemblée nationale. M. Comeau a même servi un avertissement aux petits partis politiques de gauche, comme Option citoyenne ou l'Union des forces progressistes (UFP), qui sont partisans d'une réforme du mode de scrutin. «Nous invitons les gens de gauche à faire preuve de lucidité à l'endroit d'une réforme qui ne serait profitable qu'à leurs adversaires».
Autre problème de la réforme du mode de scrutin: elle aurait comme conséquence de diminuer le pouvoir de la majorité francophone dans le seul État où les francophones sont majoritaires en Amérique du Nord.
Le professeur Comeau s'est longuement penché sur les résultats de l'élection de 1998 au Québec, où le Parti québécois a récolté la majorité des sièges de l'Assemblée nationale en dépit du fait qu'il a récolté un pour cent de suffrages de moins que le Parti libéral.
«Le fait que le PLQ n'a pu former le gouvernement en 1998 rendait compte de sa faiblesse dans le Québec francophone et de la concentration géographique des Anglo-Québécois», a dit M. Comeau.
Ce résultat électoral a eu pour conséquence de «forcer par la suite le Parti libéral à cultiver davantage ses racines en milieu francophone», ce qu'il aurait évité de faire s'il avait pris le pouvoir en 1998 uniquement grâce à la concentration du vote anglophone.
M. Comeau a aussi rappelé que le système électoral actuel utilisé au Québec date de plus de 200 ans. «On ne chambarde pas à la légère un régime séculaire qui nous a historiquement bien servis», a--t-il conclu.
Le gouvernement Charest a mis de l'avant un jet de réforme du mode de scrutin qui ferait en sorte que 75 des 125 députés de l'Assemblée nationale seraient élus au scrutin traditionnel et que les 50 autres seraient élus selon une formule proportionnelle.
La réforme, à supposer qu'elle soit mise de l'avant, ne sera pas prête pour la prochaine élection générale prévue pour 2007. Elle le serait que pour le scrutin suivant, qui devrait être tenu vers 2011.
La réforme du scrutin électoral québécois.
Personnellement je ne suis pas contre un système proportionnel (mais il doit l'être à 100%, ou pas du tout). Toutefois, attendons que le Québec soit souverain ;) Ce sera moins compliqué d,appliquer la formule qu'on veut sans entrer en contradiction avec les règles du parlementarisme britannique défendu par la Charte canadienne
SELON LE MINISTRE BENOÎT PELLETIER
Le PLQ au pouvoir en permanence : farfelu !
Presse Canadienne
Québec
Il est complètement farfelu de croire que le Parti libéral du Québec se maintiendrait au pouvoir en permanence grâce à la révision du mode de scrutin, estime le ministre Benoît Pelletier.
Le ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques qualifie la thèse du politologue Christian Dufour de «cousue de fil blanc».
Devant la commission parlementaire sur la Loi électorale, M. Dufour a affirmé que la réforme proposée par le gouvernement serait largement favorable au PLQ, ce que nie le ministre Pelletier.
Selon lui, il est faux de croire que l'élément de proportionnalité institué dans la réforme vise à donner plus de poids au vote des anglophones de l'ouest de Montréal et de l'Outaouais.
Le ministre précise que la proportionnalité est envisagée sur la base de districts. Ainsi, M. Pelletier indique que le vote massif d'anglophones de l'ouest de Montréal ne serait pas exportable à l'extérieur du district.
Selon lui, non seulement le caractère proportionnel n'aurait pas d'impact national, mais en plus, il mettrait fin aux monopoles régionaux.
Le ministre soutient aussi que M. Dufour a tort de baser ses arguments sur les profils de vote actuels, parce que la réforme du mode de scrutin amènerait les citoyens à voter d'une autre façon, plus stratégique.
La réforme proposée par Québec prévoit que 75 députés de l'Assemblée nationale seraient élus selon le mode de scrutin traditionnel, alors que 50 autres seraient élus selon le mode proportionnel.
Si elle était entérinée, elle ne serait toutefois pas en vigueur lors des prochaines élections générales, prévues pour 2007.
Le PLQ au pouvoir en permanence : farfelu !
Presse Canadienne
Québec
Il est complètement farfelu de croire que le Parti libéral du Québec se maintiendrait au pouvoir en permanence grâce à la révision du mode de scrutin, estime le ministre Benoît Pelletier.
Le ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques qualifie la thèse du politologue Christian Dufour de «cousue de fil blanc».
Devant la commission parlementaire sur la Loi électorale, M. Dufour a affirmé que la réforme proposée par le gouvernement serait largement favorable au PLQ, ce que nie le ministre Pelletier.
Selon lui, il est faux de croire que l'élément de proportionnalité institué dans la réforme vise à donner plus de poids au vote des anglophones de l'ouest de Montréal et de l'Outaouais.
Le ministre précise que la proportionnalité est envisagée sur la base de districts. Ainsi, M. Pelletier indique que le vote massif d'anglophones de l'ouest de Montréal ne serait pas exportable à l'extérieur du district.
Selon lui, non seulement le caractère proportionnel n'aurait pas d'impact national, mais en plus, il mettrait fin aux monopoles régionaux.
Le ministre soutient aussi que M. Dufour a tort de baser ses arguments sur les profils de vote actuels, parce que la réforme du mode de scrutin amènerait les citoyens à voter d'une autre façon, plus stratégique.
La réforme proposée par Québec prévoit que 75 députés de l'Assemblée nationale seraient élus selon le mode de scrutin traditionnel, alors que 50 autres seraient élus selon le mode proportionnel.
Si elle était entérinée, elle ne serait toutefois pas en vigueur lors des prochaines élections générales, prévues pour 2007.