L'hostilité plus dommageable chez les hommes

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tuberale
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L'hostilité plus dommageable chez les hommes

Mathieu Perreault


La colère et l'hostilité sont beaucoup plus dommageables pour le coeur des hommes que pour celui des femmes, selon une nouvelle étude parue dans le British Medical Journal.

Les misanthropes courent près de deux fois plus de risques que la moyenne d'avoir un problème cardiaque, alors que chez les femmes, la mauvaise humeur chronique n'augmente pas ce risque.

«Nous savons depuis longtemps que le stress augmente le risque de problème cardiovasculaire», explique en entrevue téléphonique l'auteur principal de l'étude, Donald Haas, cardiologue à l'Université de New York. «Mais les recherches sur les types de personnalité susceptibles d'éprouver beaucoup de stress sont moins avancées. Nous voulions mieux comprendre l'impact des personnalités hostiles pour mieux aider ces patients. Souvent, en plus d'avoir un niveau élevé de stress, ils collaborent mal aux traitements.»

L'hostilité dont parle le Dr Haas est en réalité une méfiance généralisée à l'égard d'autrui et du monde, qui se traduit par des réactions exagérément hostiles. Par exemple, les gens «hostiles» se sentent souvent attaqués dans une conversation.

Le Dr Haas a profité du fait que l'un de ses collègues psychologues venait de collaborer à un questionnaire sur la santé cardiovasculaire en Nouvelle-Écosse, et avait pu y introduire des questions très détaillées sur l'hostilité, pour faire le point sur cette question. Les autres questions, sur l'activité physique, les antécédents familiaux et l'alcool notamment, ont permis d'isoler l'impact de l'hostilité.

Parmi les 3000 personnes qui ont répondu à ce questionnaire, le Dr Haas a isolé 230 personnes qui avaient eu un problème cardiovasculaire, pour vérifier si leur degré d'hostilité augmentait leur risque d'en avoir un second. Résultat: chez les femmes, l'hostilité ne changeait rien à ce risque (environ 45 %), mais chez les hommes, le risque était de 33 % chez les moins hostiles, et de 54 % chez les plus hostiles.

«Ça nous a surpris, dit le Dr Haas. Nous avons regardé dans la littérature scientifique, et trouvé une hypothèse qui pourrait expliquer cette différence entre hommes et femmes. Un psychologue de l'Université de l'Arizona a avancé, à la fin des années 90, que les femmes hostiles sont davantage capables que les hommes de baisser la garde avec leurs proches. En d'autres mots, l'homme hostile garde un niveau de stress élevé même quand il est avec sa femme, alors que la femme hostile est capable d'accepter de faire confiance à son mari.»
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