Le 6 décembre
Comme chaque 6 décembre depuis 20 ans je me lève avec le motton dans la gorge. Depuis plus de 20 ans je passerai la journée avec ma chandelle qui brule sur mon bureau, dans ma fenêtre ce soir.
Le 6 décembre c'est mon jour du souvenir à moi. En premier pour ces 14 femmes innoncentes a qui on a simplement reproché d'avoir un chromosome X et aussi pour nos grands-mères et nos mères qui nous ont permis de devenir les femmes que nous sommes, des êtres à part entière de notre société. --Message edité par lucide le 2005-12-06 08:41:16--
Le 6 décembre c'est mon jour du souvenir à moi. En premier pour ces 14 femmes innoncentes a qui on a simplement reproché d'avoir un chromosome X et aussi pour nos grands-mères et nos mères qui nous ont permis de devenir les femmes que nous sommes, des êtres à part entière de notre société. --Message edité par lucide le 2005-12-06 08:41:16--
Polytechnique, seize ans après - La lutte pour continuer
Catherine Bergeron
Soeur de Geneviève Bergeron, victime de la tuerie de l'École polytechnique
Édition du mardi 6 décembre 2005
Il y a 16 ans, un homme est entré à l'École polytechnique, a séparé les étudiants des étudiantes et a tiré sur 24 personnes, tuant ainsi 14 femmes. L'une d'entre elles était ma soeur, Geneviève Bergeron. Depuis, les familles des victimes se sont battues, malgré leur douleur, pour s'assurer que ces morts ne soient pas vaines. Nous avons travaillé pour prévenir la violence envers les femmes et avons lutté pour avoir au Canada l'une des meilleures lois du monde sur le contrôle des armes.
Au lendemain de la fusillade, les étudiants de l'École polytechnique ont réuni plus de 600 000 signatures en faveur de l'interdiction des armes militaires d'assaut et, en 1990, la ministre de la Justice de l'époque, la conservatrice Kim Campbell, a proposé une nouvelle loi pour résoudre ce problème.
Cette loi était un pas dans la bonne direction, dans la mesure où elle interdisait un certain nombre d'armes militaires d'assaut, améliorait les examens préliminaires aux acquisitions d'armes à feu et renforçait les règlements relatifs à l'entreposage, mais cela n'était pas suffisant. Nous vivions encore dans un pays avec six millions d'armes sans possibilité de retrouver leurs propriétaires, où seulement le tiers d'entre eux détenaient des permis d'armes valides et où certaines armes à feu, interdites dans d'autre pays, car considérées comme des armes de guerre, étaient encore vendues aux citoyens pour la chasse. Six enquêtes publiques distinctes ont montré que la loi n'allait pas assez loin.
Tout le débat a révélé les lacunes importantes de nos lois. En 1989, plus de 1300 personnes ont été tuées par armes à feu au Canada, par rapport à 3200 dans des accidents de voiture. Nous avons appris que, dans certaines régions du pays, comme en Alberta, le taux d'enfants de moins de 15 ans tués par arme à feu était aussi élevé que les taux d'enfants tués par arme à feu en Israël et en Irlande du Nord réunis.
Les efforts de nos familles et amis ont été soutenus par d'importants groupes des secteurs de la santé et de la sécurité publique canadiens, qui comprennent que le contrôle des armes va au-delà du massacre de 14 jeunes femmes et permet d'améliorer la sécurité de tous les Canadiens.
Une longue lutte
Grâce à nos efforts et au soutien de la population, une nouvelle Loi sur les armes à feu a été adoptée il y a 10 ans. Elle a pour but de réduire le risque posé par la mauvaise utilisation des armes et comprend deux exigences très simples : tous les propriétaires doivent faire l'objet d'un examen d'antécédents adéquat et obtenir un permis, et toutes les armes doivent être enregistrées. Elle renforce également le contrôle des armes de poing et durcit les sanctions pour l'utilisation d'armes à des fins criminelles.
La lutte pour cette loi a été longue, épuisante et pénible. Nous avons comparu à un nombre incalculable de comités parlementaires. Sans relâche, les victimes et les survivants des crimes dus aux armes ont eu à défendre la loi contre l'hostilité organisée du lobby pro-armes et de leurs alliés politiques et parlementaires.
Aujourd'hui encore, les mêmes arguments inspirés des Américains sont répétés et recyclés : «Les armes ne tuent pas, ce sont les hommes qui tuent.» Nous connaissons ces arguments. Nous savons que ce sont les gens qui ont des armes qui tuent. En outre, il est prouvé que la Loi sur les armes à feu a permis d'empêcher que les gens potentiellement dangereux -- ceux qui ne devraient pas avoir d'armes -- ne mettent la main sur celles-ci.
Certains seront d'avis que le contrôle des armes coûte trop cher. Il est vrai que les coûts ont dépassé les prévisions, mais ce n'est qu'un petit investissement annuel si l'on considère les coûts de la violence à la société (6,6 milliards de dollars par an), sans parler du prix inestimable de la vie des victimes.
Les familles et les amis des victimes de Polytechnique ont défendu la Loi jusqu'à la Cour suprême du Canada, aux côtés de la police, des organismes des secteurs de la santé publique, de la violence conjugale, de la sécurité des enfants, etc. La Cour suprême a conclu que l'obtention de permis par les propriétaires et l'enregistrement des armes étaient étroitement liés.
Des résultats
Aujourd'hui, 95 % des propriétaires d'armes détiennent un permis et plus de 90 % de toutes les armes sont enregistrées. La police interroge le système environ 5000 fois par jour, et nombre d'exemples montrent que cette information est utilisée pour retirer les armes des personnes qui représentent une menace pour elle-même ou autrui. Plus de 5400 affidavits ont ainsi pu être fournis dans le cadre de procédures judiciaires impliquant des armes.
Le nombre et le taux des décès par armes à feu ont diminué. En 2002, 500 personnes de moins ont perdu la vie par armes à feu par rapport à 1989. Les meurtres commis avec des fusils ont chuté. Les meurtres de femmes par arme ont diminué de façon significative. En fait, Amnistie Internationale, Oxfam et le International Action Network on Small Arms ont fait les éloges de la Loi canadienne et l'ont désignée comme un exemple des efforts pour combattre la violence contre les femmes dans le monde.
Cette diminution est encore plus évidente pour les décès causés par des fusils de chasse -- armes à feu les plus souvent impliquées dans les cas de violence conjugale, de suicides ou d'accidents -- ciblés par la Loi.
Bien que nous ayons fait du chemin, il nous reste beaucoup à faire : le problème des armes de poing persiste, surtout dans les grandes villes, alimenté par le vol des armes des propriétaires canadiens et des armes illégales en provenance des États-Unis. Ici, le Parti conservateur menace toujours d'anéantir les progrès pour lesquels nous nous sommes tant battus.
Notre loi est une commémoration permanente en souvenir de ma soeur, des autres femmes qui ont perdu la vie ce jour-là et de toutes les victimes de violence par armes au Canada. Nous continuerons de travailler pour prévenir et arrêter cette violence, mais nous ne pouvons agir seuls. Le lobby pro-armes et leurs alliés, à la fois au Canada et ailleurs, continueront de se battre. Nous ne pouvons baisser les bras. Les Canadiens ne peuvent se permettre de perdre ce combat.
Catherine Bergeron
Soeur de Geneviève Bergeron, victime de la tuerie de l'École polytechnique
Édition du mardi 6 décembre 2005
Il y a 16 ans, un homme est entré à l'École polytechnique, a séparé les étudiants des étudiantes et a tiré sur 24 personnes, tuant ainsi 14 femmes. L'une d'entre elles était ma soeur, Geneviève Bergeron. Depuis, les familles des victimes se sont battues, malgré leur douleur, pour s'assurer que ces morts ne soient pas vaines. Nous avons travaillé pour prévenir la violence envers les femmes et avons lutté pour avoir au Canada l'une des meilleures lois du monde sur le contrôle des armes.
Au lendemain de la fusillade, les étudiants de l'École polytechnique ont réuni plus de 600 000 signatures en faveur de l'interdiction des armes militaires d'assaut et, en 1990, la ministre de la Justice de l'époque, la conservatrice Kim Campbell, a proposé une nouvelle loi pour résoudre ce problème.
Cette loi était un pas dans la bonne direction, dans la mesure où elle interdisait un certain nombre d'armes militaires d'assaut, améliorait les examens préliminaires aux acquisitions d'armes à feu et renforçait les règlements relatifs à l'entreposage, mais cela n'était pas suffisant. Nous vivions encore dans un pays avec six millions d'armes sans possibilité de retrouver leurs propriétaires, où seulement le tiers d'entre eux détenaient des permis d'armes valides et où certaines armes à feu, interdites dans d'autre pays, car considérées comme des armes de guerre, étaient encore vendues aux citoyens pour la chasse. Six enquêtes publiques distinctes ont montré que la loi n'allait pas assez loin.
Tout le débat a révélé les lacunes importantes de nos lois. En 1989, plus de 1300 personnes ont été tuées par armes à feu au Canada, par rapport à 3200 dans des accidents de voiture. Nous avons appris que, dans certaines régions du pays, comme en Alberta, le taux d'enfants de moins de 15 ans tués par arme à feu était aussi élevé que les taux d'enfants tués par arme à feu en Israël et en Irlande du Nord réunis.
Les efforts de nos familles et amis ont été soutenus par d'importants groupes des secteurs de la santé et de la sécurité publique canadiens, qui comprennent que le contrôle des armes va au-delà du massacre de 14 jeunes femmes et permet d'améliorer la sécurité de tous les Canadiens.
Une longue lutte
Grâce à nos efforts et au soutien de la population, une nouvelle Loi sur les armes à feu a été adoptée il y a 10 ans. Elle a pour but de réduire le risque posé par la mauvaise utilisation des armes et comprend deux exigences très simples : tous les propriétaires doivent faire l'objet d'un examen d'antécédents adéquat et obtenir un permis, et toutes les armes doivent être enregistrées. Elle renforce également le contrôle des armes de poing et durcit les sanctions pour l'utilisation d'armes à des fins criminelles.
La lutte pour cette loi a été longue, épuisante et pénible. Nous avons comparu à un nombre incalculable de comités parlementaires. Sans relâche, les victimes et les survivants des crimes dus aux armes ont eu à défendre la loi contre l'hostilité organisée du lobby pro-armes et de leurs alliés politiques et parlementaires.
Aujourd'hui encore, les mêmes arguments inspirés des Américains sont répétés et recyclés : «Les armes ne tuent pas, ce sont les hommes qui tuent.» Nous connaissons ces arguments. Nous savons que ce sont les gens qui ont des armes qui tuent. En outre, il est prouvé que la Loi sur les armes à feu a permis d'empêcher que les gens potentiellement dangereux -- ceux qui ne devraient pas avoir d'armes -- ne mettent la main sur celles-ci.
Certains seront d'avis que le contrôle des armes coûte trop cher. Il est vrai que les coûts ont dépassé les prévisions, mais ce n'est qu'un petit investissement annuel si l'on considère les coûts de la violence à la société (6,6 milliards de dollars par an), sans parler du prix inestimable de la vie des victimes.
Les familles et les amis des victimes de Polytechnique ont défendu la Loi jusqu'à la Cour suprême du Canada, aux côtés de la police, des organismes des secteurs de la santé publique, de la violence conjugale, de la sécurité des enfants, etc. La Cour suprême a conclu que l'obtention de permis par les propriétaires et l'enregistrement des armes étaient étroitement liés.
Des résultats
Aujourd'hui, 95 % des propriétaires d'armes détiennent un permis et plus de 90 % de toutes les armes sont enregistrées. La police interroge le système environ 5000 fois par jour, et nombre d'exemples montrent que cette information est utilisée pour retirer les armes des personnes qui représentent une menace pour elle-même ou autrui. Plus de 5400 affidavits ont ainsi pu être fournis dans le cadre de procédures judiciaires impliquant des armes.
Le nombre et le taux des décès par armes à feu ont diminué. En 2002, 500 personnes de moins ont perdu la vie par armes à feu par rapport à 1989. Les meurtres commis avec des fusils ont chuté. Les meurtres de femmes par arme ont diminué de façon significative. En fait, Amnistie Internationale, Oxfam et le International Action Network on Small Arms ont fait les éloges de la Loi canadienne et l'ont désignée comme un exemple des efforts pour combattre la violence contre les femmes dans le monde.
Cette diminution est encore plus évidente pour les décès causés par des fusils de chasse -- armes à feu les plus souvent impliquées dans les cas de violence conjugale, de suicides ou d'accidents -- ciblés par la Loi.
Bien que nous ayons fait du chemin, il nous reste beaucoup à faire : le problème des armes de poing persiste, surtout dans les grandes villes, alimenté par le vol des armes des propriétaires canadiens et des armes illégales en provenance des États-Unis. Ici, le Parti conservateur menace toujours d'anéantir les progrès pour lesquels nous nous sommes tant battus.
Notre loi est une commémoration permanente en souvenir de ma soeur, des autres femmes qui ont perdu la vie ce jour-là et de toutes les victimes de violence par armes au Canada. Nous continuerons de travailler pour prévenir et arrêter cette violence, mais nous ne pouvons agir seuls. Le lobby pro-armes et leurs alliés, à la fois au Canada et ailleurs, continueront de se battre. Nous ne pouvons baisser les bras. Les Canadiens ne peuvent se permettre de perdre ce combat.
Polytechnique, seize ans après - Le temps de la réparation
Fulvio Caccia
Écrivain
Édition du mardi 6 décembre 2005
Comment réparer ce qui est irréparable? Nommer ce qui indicible? Le meurtre, il y a tout juste 16 ans, d'un groupe d'étudiantes de Polytechnique participe de ces événements, de ces irruptions de violence qui nous laissent sans mots, sonnés, KO debout.
Devant ce massacre des innocentes, le premier mouvement a été de garder le silence. Mais ce silence nécessaire dans un premier temps ne doit pas lui-même être sanctuarisé, comme s'il fallait conserver intacte la blessure collective et individuelle. Bien au contraire. Je suis de ceux qui croient qu'il est important d'en parler non pour s'abolir dans la douleur, commémorer un crime supplémentaire que les hommes-bourreaux ne cessent d'infliger aux femmes-victimes, mais pour comprendre, «humaniser» cet acte, connaître ce qui s'est joué en ce jour fatidique.
«Après Auschwitz, avait dit Adorno, il n'est plus possible d'écrire des poèmes.» Le philosophe voulait ainsi mettre à distance la faute des autres hommes de ne pas avoir pu ou su empêcher la Shoah et d'y avoir survécu. Certes, ces deux tragédies n'ont pas de commune mesure si ce n'est justement dans l'acte même de la séparation, de la division qui les a produites. Or la première division, la première différenciation qui induit toutes les autres est bien celle qui distingue la femme de l'homme. «Sexe» vient du latin secare qui veut dire justement «couper, diviser». Or qui a divisé à l'origine la femme de l'homme ? Dieu. Sa finalité était claire : la reproduction de la vie, sa glorification. «Allez et multipliez-vous !», affirme l'injonction divine dans la Genèse.
L'inversion de cette séparation fondatrice conduit, elle, à son contraire : la mort. C'est pourquoi justement ce drame vient nous chercher dans notre chair propre et nous concerne tous, homme et femme où que nous soyons.
Dans un roman
J'étais à 4000 km de là lorsque j'ai appris la nouvelle de ce drame. Elle m'a frappé en plein coeur comme si j'avais été présent en cette journée fatidique dans les lieux mêmes où cela s'était passé. J'ai été interpellé d'abord en tant qu'homme; en tant que fils d'immigrant ensuite.
Que s'était-il donc passé dans la tête de ce jeune homme pour renoncer au nom de son père émigrant et accomplir ce geste irréparable ? Que cherchait-il à nous «dire» qu'il ne pouvait transmettre par la parole des hommes ?
Cette question m'a hanté des années durant. J'ai finalement essayé d'y répondre à ma manière dans un roman, La Coïncidence (Triptyque, 2005), dont les protagonistes se sont trouvés mêlés à un drame similaire qui est advenu à la même date, ce six décembre. J'ai voulu d'abord me libérer de ce sentiment de culpabilité, mais aussi tenter de dire quelque chose de cette violence originelle qui nous constitue en tant qu'être parlant.
Car contrairement au documentaire ou à l'enquête journalistique qui visent l'objectivité, la fiction ne prend aucune option sur la «vérité objective», quantifiable. C'est en cela qu'elle est plus libre; libre d'imaginer les possibles, de les décliner, de les interpréter et, par ce moyen, susceptible de toucher à la vérité.
Cette vérité n'est pas celle des faits vérifiables dont il ne faut pas s'écarter de peur de trahir la réalité, mais bien la vérité intérieure que chacun de nous porte en lui et qui les relie aux autres. C'est cette vérité-là qui permet de comprendre ce qu'il «s'est réellement passé» cette journée-là. Elle peut se répéter à nouveau si ce drame n'est pas dit avec les mots appropriés et la sobriété qu'il convient.
Cependant il est nécessaire de ne pas émousser le tranchant de la violence dont il est la manifestation. C'est aussi dans cet espace intersubjectif constitué par le roman que cette violence peut se dénouer enfin, s'humaniser (c'est-à-dire devenir l'expression d'un sujet) en restituant sa part d'ombre à la lumière.
Nulle rhétorique dans ce geste, nulle «sauce» fût-elle fictive pour masquer la douleur. Bien au contraire, il s'agit ici d'émouvoir non pour séduire mais pour révéler. Comme un bain d'acide révèle le détail de la photo du réel. C'est justement cela qui est troublant. Peut-on succomber à l'émotion sans la trouver suspecte ?
La fonction de la fiction
Là réside justement le rôle de la fiction, sa fonction «politique», son «utilité publique» : mettre en mouvement (c'est l'origine du mot «émotion»), ébranler notre monde intérieur. Ainsi nous nous reconnaissions sujet agissant dans le monde et non plus objet réduit à son utilité consumériste.
Là aussi se trouve l'assomption de cette violence et de la faute qui lui est concomitante. C'est en assumant cette culpabilité en tant que sujet que nous pouvons nous libérer et rendre notre société meilleure, plus juste, plus respectueuse des différences, de la diversité qui la fonde. «Lorsque nous serons tous coupables, avait dit Albert Camus, ce sera la démocratie véritable.» Plus que jamais de nos jours, la fiction est nécessaire pour l'assurer solidairement devant les manifestations brutales de la violence.
Fulvio Caccia
Écrivain
Édition du mardi 6 décembre 2005
Comment réparer ce qui est irréparable? Nommer ce qui indicible? Le meurtre, il y a tout juste 16 ans, d'un groupe d'étudiantes de Polytechnique participe de ces événements, de ces irruptions de violence qui nous laissent sans mots, sonnés, KO debout.
Devant ce massacre des innocentes, le premier mouvement a été de garder le silence. Mais ce silence nécessaire dans un premier temps ne doit pas lui-même être sanctuarisé, comme s'il fallait conserver intacte la blessure collective et individuelle. Bien au contraire. Je suis de ceux qui croient qu'il est important d'en parler non pour s'abolir dans la douleur, commémorer un crime supplémentaire que les hommes-bourreaux ne cessent d'infliger aux femmes-victimes, mais pour comprendre, «humaniser» cet acte, connaître ce qui s'est joué en ce jour fatidique.
«Après Auschwitz, avait dit Adorno, il n'est plus possible d'écrire des poèmes.» Le philosophe voulait ainsi mettre à distance la faute des autres hommes de ne pas avoir pu ou su empêcher la Shoah et d'y avoir survécu. Certes, ces deux tragédies n'ont pas de commune mesure si ce n'est justement dans l'acte même de la séparation, de la division qui les a produites. Or la première division, la première différenciation qui induit toutes les autres est bien celle qui distingue la femme de l'homme. «Sexe» vient du latin secare qui veut dire justement «couper, diviser». Or qui a divisé à l'origine la femme de l'homme ? Dieu. Sa finalité était claire : la reproduction de la vie, sa glorification. «Allez et multipliez-vous !», affirme l'injonction divine dans la Genèse.
L'inversion de cette séparation fondatrice conduit, elle, à son contraire : la mort. C'est pourquoi justement ce drame vient nous chercher dans notre chair propre et nous concerne tous, homme et femme où que nous soyons.
Dans un roman
J'étais à 4000 km de là lorsque j'ai appris la nouvelle de ce drame. Elle m'a frappé en plein coeur comme si j'avais été présent en cette journée fatidique dans les lieux mêmes où cela s'était passé. J'ai été interpellé d'abord en tant qu'homme; en tant que fils d'immigrant ensuite.
Que s'était-il donc passé dans la tête de ce jeune homme pour renoncer au nom de son père émigrant et accomplir ce geste irréparable ? Que cherchait-il à nous «dire» qu'il ne pouvait transmettre par la parole des hommes ?
Cette question m'a hanté des années durant. J'ai finalement essayé d'y répondre à ma manière dans un roman, La Coïncidence (Triptyque, 2005), dont les protagonistes se sont trouvés mêlés à un drame similaire qui est advenu à la même date, ce six décembre. J'ai voulu d'abord me libérer de ce sentiment de culpabilité, mais aussi tenter de dire quelque chose de cette violence originelle qui nous constitue en tant qu'être parlant.
Car contrairement au documentaire ou à l'enquête journalistique qui visent l'objectivité, la fiction ne prend aucune option sur la «vérité objective», quantifiable. C'est en cela qu'elle est plus libre; libre d'imaginer les possibles, de les décliner, de les interpréter et, par ce moyen, susceptible de toucher à la vérité.
Cette vérité n'est pas celle des faits vérifiables dont il ne faut pas s'écarter de peur de trahir la réalité, mais bien la vérité intérieure que chacun de nous porte en lui et qui les relie aux autres. C'est cette vérité-là qui permet de comprendre ce qu'il «s'est réellement passé» cette journée-là. Elle peut se répéter à nouveau si ce drame n'est pas dit avec les mots appropriés et la sobriété qu'il convient.
Cependant il est nécessaire de ne pas émousser le tranchant de la violence dont il est la manifestation. C'est aussi dans cet espace intersubjectif constitué par le roman que cette violence peut se dénouer enfin, s'humaniser (c'est-à-dire devenir l'expression d'un sujet) en restituant sa part d'ombre à la lumière.
Nulle rhétorique dans ce geste, nulle «sauce» fût-elle fictive pour masquer la douleur. Bien au contraire, il s'agit ici d'émouvoir non pour séduire mais pour révéler. Comme un bain d'acide révèle le détail de la photo du réel. C'est justement cela qui est troublant. Peut-on succomber à l'émotion sans la trouver suspecte ?
La fonction de la fiction
Là réside justement le rôle de la fiction, sa fonction «politique», son «utilité publique» : mettre en mouvement (c'est l'origine du mot «émotion»), ébranler notre monde intérieur. Ainsi nous nous reconnaissions sujet agissant dans le monde et non plus objet réduit à son utilité consumériste.
Là aussi se trouve l'assomption de cette violence et de la faute qui lui est concomitante. C'est en assumant cette culpabilité en tant que sujet que nous pouvons nous libérer et rendre notre société meilleure, plus juste, plus respectueuse des différences, de la diversité qui la fonde. «Lorsque nous serons tous coupables, avait dit Albert Camus, ce sera la démocratie véritable.» Plus que jamais de nos jours, la fiction est nécessaire pour l'assurer solidairement devant les manifestations brutales de la violence.
Polytechnique, seize ans après - Un autre massacre semblable serait-il encore aujourd'hui possible?
Élaine Audet
Poète et essayiste
Édition du mardi 6 décembre 2005
Depuis le 6 décembre 1989, mémoire et temps se divisent pour moi en «avant» et «après» Poly, par la conscience à vif que plus rien ne sera jamais pareil.
La colère m'habite comme une peine inconsolable. Avant, je me disais que je pourrais un jour me consacrer entièrement à mes projets d'écriture, me retirer dans ma forêt, renouer avec la beauté et ses silences intemporels. Après, je me suis improvisée journaliste parce que les féministes n'avaient plus de lieux pour se faire entendre et que dénoncer la haine des femmes, c'était aussi prendre soin de mes deux filles. Se taire, c'était laisser à d'autres le soin de décider de notre avenir.
Où en sommes-nous 16 ans plus tard ?
Les causes du massacre
Le mari de Maryse Laganière, l'une des victimes de Poly, nomme à juste titre le sexisme et le laxisme comme causes du massacre : «Oui, nous sommes une société sexiste. Nous pensions que nous ne l'étions pas. Nous pensons encore que nous ne le sommes pas. Tant que nous n'en prendrons pas conscience, nous le resterons.»
Dans ce texte, lu lors de la commémoration de 1994, Jean-François Larrivée ajoutait : «Il y a beaucoup d'erreurs dans ce drame. Beaucoup trop. Et si l'erreur, c'était d'être femme ? D'être toujours le bouc émissaire de toutes les frustrations ? [...] Le laxisme, c'est de laisser circuler des propos haineux au nom de la liberté de parole. De combien de propos haineux envers les femmes l'assassin des 14 victimes avait-il nourri son esprit malade ?»
Marc Lépine et les conjoints assassins ne perdent pas le contrôle, mais veulent le conserver. Ils préfèrent tuer plutôt que d'assumer l'égalité des chances et la liberté dans la différence.
Les raisons de ce massacre, chaque femme les connaît. Elles sont évidentes quand un homme veut gérer le ventre d'une femme, quand dans l'impunité totale du foyer, des rues, des médias, de la culture, un homme croit pouvoir asservir, battre, agresser, prostituer, faire subir incestuer, violer, torturer, tuer, au nom de ses fantasmes ou de ses frustrations, clitoridectomiser des millions de femmes au nom de la tradition et de la religion.
Les causes de cette tragédie inoubliable, il faut les chercher dans le silence complice de toute une société devant la violence quotidienne faite aux femmes dans la famille, les institutions, la pornographie, la prostitution, les médias, la publicité, le cinéma, la littérature où la misogynie sadique d'un auteur est attribuée à son génie, à la puissance de son univers symbolique ou à un humour dont les femmes seraient singulièrement dépourvues.
Le contrôle glorifié
Nous vivons dans une culture qui glorifie le contrôle comme réponse à tous les problèmes. Les héros sont ceux qui montrent qu'ils ont le contrôle, que ce soit de la rondelle de hockey, d'une mitraillette ou d'une corporation transnationale. Peu importe ce qu'ils contrôlent, l'essentiel est d'avoir le contrôle, partout et en tout temps.
La rage devant la perte de ce contrôle est la principale cause de la violence envers les femmes. Dès leur plus tendre enfance, la socialisation des garçons et leur reconnaissance sociale sont conditionnées par leur capacité d'exercer le contrôle, plus particulièrement sur les femmes.
Dans un tel contexte, mettre fin à la violence, c'est pour un homme se démarquer en dénonçant la responsabilité de l'ensemble des hommes. C'est ne plus avoir recours à la force pour résoudre les conflits et affronter le rejet de ses pairs. C'est reconnaître qu'il n'y a aucune gloire à n'aimer que des femmes asservies ou à en forcer quelques-unes à devenir comme des hommes afin d'être reconnues et de servir d'alibis à toutes les injustices subies par la majorité d'entre elles.
C'est pour les hommes d'en parler entre eux et de refuser la complicité du silence. Tel est le véritable courage, seul capable d'éliminer la violence, en cette époque de mercantilisme à outrance, où le contrôle des plus démunies tient toujours lieu de valeur virile suprême.
Les nostalgiques de Marc Lépine
Ceux qui croyaient que la tuerie de Polytechnique n'inspirait qu'horreur à l'ensemble de la société devront déchanter. Les médias ont fait état du procès à Montréal, le 21 novembre, de Donald Doyle, qui a été accusé et reconnu coupable de menaces de mort envers des groupes de femmes, ainsi que du mauvais entreposage de deux carabines et de munitions, dans son domicile.
Les missives dressaient une brève biographie de Marc Lépine, donnaient la descrïption de l'arme qui lui avait servi à tuer 14 femmes à l'École polytechnique et étaient signées du message suivant : «La réincarnation de Marc Lépine, je vais revenir et finir ce que j'ai commencé.» Une liste de 26 noms (de 25 femmes et d'un homme), accompagnait les messages. De quoi se poser de sérieuses questions quant à une possible répétition du massacre misogyne de Polytechnique. La Fédération des femmes du Québec se dit satisfaite du verdict de culpabilité sur la trentaine de chefs d'accusation qui pesaient contre l'accusé Donald Doyle.
Quand des femmes de plus en plus nombreuses refusent toute forme de domination et prennent la place qui leur revient au sein de la société, certains hommes se sentent, disent-ils, menacés dans leur identité. Quelle est donc cette identité qui ne peut exister qu'en fonction de l'inexistence de l'autre ? Qui se croit agressée dès qu'une femme se pose comme sujet et entre de plain-pied dans un monde qui lui appartient autant qu'à ceux qui ont colonisé son esprit et son corps pendant des siècles pour la maintenir éternellement en servage et coupée de ses propres désirs ?
Les hommes ne sont pas seuls à devoir se remettre en question à la suite du massacre de Polytechnique. L'intériorisation des valeurs patriarcales par des femmes, dans la foulée du ressac antiféministe, ouvre la voie à toutes les formes de violence.
La responsabilité se doit d'être au coeur de l'éthique féministe. Notamment par le refus de chercher individuellement à tirer son épingle du jeu au détriment ou dans l'ignorance des autres femmes et de laisser libre cours à la compétition et aux rivalités, cet os que les hommes ont donné à ronger aux femmes pour les diviser à jamais et demeurer l'unique objet de leurs attentes et de leurs projets.
Élaine Audet
Poète et essayiste
Édition du mardi 6 décembre 2005
Depuis le 6 décembre 1989, mémoire et temps se divisent pour moi en «avant» et «après» Poly, par la conscience à vif que plus rien ne sera jamais pareil.
La colère m'habite comme une peine inconsolable. Avant, je me disais que je pourrais un jour me consacrer entièrement à mes projets d'écriture, me retirer dans ma forêt, renouer avec la beauté et ses silences intemporels. Après, je me suis improvisée journaliste parce que les féministes n'avaient plus de lieux pour se faire entendre et que dénoncer la haine des femmes, c'était aussi prendre soin de mes deux filles. Se taire, c'était laisser à d'autres le soin de décider de notre avenir.
Où en sommes-nous 16 ans plus tard ?
Les causes du massacre
Le mari de Maryse Laganière, l'une des victimes de Poly, nomme à juste titre le sexisme et le laxisme comme causes du massacre : «Oui, nous sommes une société sexiste. Nous pensions que nous ne l'étions pas. Nous pensons encore que nous ne le sommes pas. Tant que nous n'en prendrons pas conscience, nous le resterons.»
Dans ce texte, lu lors de la commémoration de 1994, Jean-François Larrivée ajoutait : «Il y a beaucoup d'erreurs dans ce drame. Beaucoup trop. Et si l'erreur, c'était d'être femme ? D'être toujours le bouc émissaire de toutes les frustrations ? [...] Le laxisme, c'est de laisser circuler des propos haineux au nom de la liberté de parole. De combien de propos haineux envers les femmes l'assassin des 14 victimes avait-il nourri son esprit malade ?»
Marc Lépine et les conjoints assassins ne perdent pas le contrôle, mais veulent le conserver. Ils préfèrent tuer plutôt que d'assumer l'égalité des chances et la liberté dans la différence.
Les raisons de ce massacre, chaque femme les connaît. Elles sont évidentes quand un homme veut gérer le ventre d'une femme, quand dans l'impunité totale du foyer, des rues, des médias, de la culture, un homme croit pouvoir asservir, battre, agresser, prostituer, faire subir incestuer, violer, torturer, tuer, au nom de ses fantasmes ou de ses frustrations, clitoridectomiser des millions de femmes au nom de la tradition et de la religion.
Les causes de cette tragédie inoubliable, il faut les chercher dans le silence complice de toute une société devant la violence quotidienne faite aux femmes dans la famille, les institutions, la pornographie, la prostitution, les médias, la publicité, le cinéma, la littérature où la misogynie sadique d'un auteur est attribuée à son génie, à la puissance de son univers symbolique ou à un humour dont les femmes seraient singulièrement dépourvues.
Le contrôle glorifié
Nous vivons dans une culture qui glorifie le contrôle comme réponse à tous les problèmes. Les héros sont ceux qui montrent qu'ils ont le contrôle, que ce soit de la rondelle de hockey, d'une mitraillette ou d'une corporation transnationale. Peu importe ce qu'ils contrôlent, l'essentiel est d'avoir le contrôle, partout et en tout temps.
La rage devant la perte de ce contrôle est la principale cause de la violence envers les femmes. Dès leur plus tendre enfance, la socialisation des garçons et leur reconnaissance sociale sont conditionnées par leur capacité d'exercer le contrôle, plus particulièrement sur les femmes.
Dans un tel contexte, mettre fin à la violence, c'est pour un homme se démarquer en dénonçant la responsabilité de l'ensemble des hommes. C'est ne plus avoir recours à la force pour résoudre les conflits et affronter le rejet de ses pairs. C'est reconnaître qu'il n'y a aucune gloire à n'aimer que des femmes asservies ou à en forcer quelques-unes à devenir comme des hommes afin d'être reconnues et de servir d'alibis à toutes les injustices subies par la majorité d'entre elles.
C'est pour les hommes d'en parler entre eux et de refuser la complicité du silence. Tel est le véritable courage, seul capable d'éliminer la violence, en cette époque de mercantilisme à outrance, où le contrôle des plus démunies tient toujours lieu de valeur virile suprême.
Les nostalgiques de Marc Lépine
Ceux qui croyaient que la tuerie de Polytechnique n'inspirait qu'horreur à l'ensemble de la société devront déchanter. Les médias ont fait état du procès à Montréal, le 21 novembre, de Donald Doyle, qui a été accusé et reconnu coupable de menaces de mort envers des groupes de femmes, ainsi que du mauvais entreposage de deux carabines et de munitions, dans son domicile.
Les missives dressaient une brève biographie de Marc Lépine, donnaient la descrïption de l'arme qui lui avait servi à tuer 14 femmes à l'École polytechnique et étaient signées du message suivant : «La réincarnation de Marc Lépine, je vais revenir et finir ce que j'ai commencé.» Une liste de 26 noms (de 25 femmes et d'un homme), accompagnait les messages. De quoi se poser de sérieuses questions quant à une possible répétition du massacre misogyne de Polytechnique. La Fédération des femmes du Québec se dit satisfaite du verdict de culpabilité sur la trentaine de chefs d'accusation qui pesaient contre l'accusé Donald Doyle.
Quand des femmes de plus en plus nombreuses refusent toute forme de domination et prennent la place qui leur revient au sein de la société, certains hommes se sentent, disent-ils, menacés dans leur identité. Quelle est donc cette identité qui ne peut exister qu'en fonction de l'inexistence de l'autre ? Qui se croit agressée dès qu'une femme se pose comme sujet et entre de plain-pied dans un monde qui lui appartient autant qu'à ceux qui ont colonisé son esprit et son corps pendant des siècles pour la maintenir éternellement en servage et coupée de ses propres désirs ?
Les hommes ne sont pas seuls à devoir se remettre en question à la suite du massacre de Polytechnique. L'intériorisation des valeurs patriarcales par des femmes, dans la foulée du ressac antiféministe, ouvre la voie à toutes les formes de violence.
La responsabilité se doit d'être au coeur de l'éthique féministe. Notamment par le refus de chercher individuellement à tirer son épingle du jeu au détriment ou dans l'ignorance des autres femmes et de laisser libre cours à la compétition et aux rivalités, cet os que les hommes ont donné à ronger aux femmes pour les diviser à jamais et demeurer l'unique objet de leurs attentes et de leurs projets.
je sais pas pourquoi mais depuis tantôt je n,ai que cet évènement en tête.....pourtant aujourd,hui j'y ai à peine pensé et dans le fond je trouve qu,il y a un peu d,acharnement de certaines féministes avec ce triste évènement........mais mauzus il m'est venu comme une grosse bouffée de peine dans le thorax, franchement bizarre.....j,en suis toute retournée
Hier, 6 déc, on a encore parlé de la tuerie à la polytechnique.D'accord, c'est une date à ne pas oublié. Mais que TQS nous montre que c'est encore facile de se procurer des armes à feu et qu'en plus, ils montrent le site internet où se les procurer, j'ai trouvé ça assez imbécile de leur part.C'est incroyable. Combien d'adolescents écoutent la télé à cet heure? D'après moi,plusieurs. Je me suis dit que ceux qui ont des idées malvaillantes sauront comment faire pour se procurer des armes. Il y a des limites à vouloir faire dans le sensasionnalisme. On est rendu comme les américains. C'était ma montée de lait pour aujourd'hui.
C'est comme à chaque fois que des ados, grâce au net fabriquent des bombes maisons......on prend toujours la peine de ns montrer les sites en question et comment c,est hyper facile à faire. mais où je me différencie de ta réflexion c,est que bien peu d,ados vont être "contaminé" par cette sorte de télévision, parce que les jeunes le savent déjà....chaque ti-cul qui fait de l'internet a sa passe dans son développement de curiosités envers les sites de hackers, de trucs underground, etc......bien souvent ces sites sont comme attachés pas trop loin de ceux qui offrent des patchs pour les jeux-vidéo, des cracks pour obtenir la gratuité de logiciels et plusieurs de ces sites, si plusieurs sont fait par des ados un peu plus débrouillards, oui c,est fort possible que d,autres sont le "front" pour des activités comme comment obtenir des armes.......il y a des sites pour savoir comment cracker des codes de cartes de crédit, de serveurs, etc....bref......ces informations télévisuels servent à mon avis à au moins faire prendre conscience aux parents attentifs à ceci, qu'il n'y a pas que le risque de site XXX sur le net quand le ti-cul est dans sa chambre, devant son ordi, la porte fermée.
si les parents prenaient conscience pour vrai de ce qui est à la disposition sur le net des yeux de leurs enfants, pas certaine que 90% des jeunes continueraient à surfer, mais en quelque part, il est trop tard, oui, il faut pratiquer les règles de prudence que l'on donne aux parents = laisser l'ordi dans un endroit passant dans la maison, les logiciles qui censure, etc...mais ces générations d,enfants ont le net dans la peau, ils grandissent avec et en savent beaucoup plus que la majorité des parents, ce qu,il faut ce n,est pas nécessairement de tenter de faire disparaître de leurs chastes yeux les dangers, car si chez soi ils s,en sauvent, ils l,apprendront chez le voisin, à la bibliothèque, etc.....mais il faut leur donner des valeurs, savoir leur donner une base solide sur laquelle ils s'appuyeront lorsqu'il réfléchiront devant tous ces sites pour qu'ils choississent après une curiosité naturelle de passer tout droit...
si les parents prenaient conscience pour vrai de ce qui est à la disposition sur le net des yeux de leurs enfants, pas certaine que 90% des jeunes continueraient à surfer, mais en quelque part, il est trop tard, oui, il faut pratiquer les règles de prudence que l'on donne aux parents = laisser l'ordi dans un endroit passant dans la maison, les logiciles qui censure, etc...mais ces générations d,enfants ont le net dans la peau, ils grandissent avec et en savent beaucoup plus que la majorité des parents, ce qu,il faut ce n,est pas nécessairement de tenter de faire disparaître de leurs chastes yeux les dangers, car si chez soi ils s,en sauvent, ils l,apprendront chez le voisin, à la bibliothèque, etc.....mais il faut leur donner des valeurs, savoir leur donner une base solide sur laquelle ils s'appuyeront lorsqu'il réfléchiront devant tous ces sites pour qu'ils choississent après une curiosité naturelle de passer tout droit...