Manger mieux rendrait moins violent et plus intelligent
Manger mieux rendrait moins violent et plus intelligent
Ariane Krol
La Presse
De nombreuses études scientifiques montrent qu'on peut prévenir et traiter plusieurs maladies chroniques par l'alimentation, mais cette information circule mal, déplore le psychiatre français David Servan-Schreiber. «Ce qui me stupéfie, c'est que ces papiers existent et qu'on en parle aussi peu», a-t-il déclaré lundi midi à la conférence sur l'alimentation et la santé organisée conjointement par La Presse et Radio-Canada.
Ainsi, en Grande-Bretagne, des délinquants juvéniles emprisonnés dans un quartier à haute sécurité à qui on a donné des suppléments de vitamines, de minéraux et d'acides gras ont commis 35 % moins d'actes violents que leurs codétenus qui avaient reçu un placebo. «Je n'arrive pas à imaginer combien de gardes de prison supplémentaires il faudrait payer pour arriver à diminuer la violence de 35 %», a commenté David Servan-Schreiber, auteur du best-seller Guérir.
Plusieurs chercheurs ont aussi amélioré les performances scolaires des enfants en comblant leurs déficiences nutritionnelles. Des petits Britanniques qui avaient des troubles de l'attention et du comportement ont vu leur performance en lecture et en épellation grandement améliorée après avoir pris un supplément d'oméga-3 durant trois mois. Dans certains cas, l'acide gras a donné des résultats semblables au Ritalin. Après avoir consommé durant quatre mois un supplément équivalent à seulement la moitié des apports nutritionnels recommandés par le gouvernement américain, des enfants de l'Arizona ont vu leur quotient intellectuel augmenter de 15 points. «C'est la différence entre une personne qui ne termine pas ses études au secondaire et (une autre) qui termine une maîtrise. Comme c'est un médicament qu'on ne peut pas breveter, personne n'en a entendu parler», explique David Servan-Schreiber.
L'alimentation moderne est souvent carencée: les sucres raffinées, les farines blanches et les huiles végétales composent en moyenne 57 % de l'apport alimentaire des Occidentaux, indique le spécialiste français. Une étude québécoise a par exemple constaté que sur 20 femmes enceintes, seulement une avait un taux d'oméga-3 jugé suffisant. Non sans risque. «Là où il se mange peu de poisson, il y a plus de dépressions post-partum, de maladies maniaco-dépressives. En 10 ans, les prescrïptions de Ritalin au Canada ont été multiplié par 10. Un tiers des visites médicales des femmes au Canada donnent lieu à une prescrïption d'antidépresseur», a rappelé le conférencier, qui a étudié à l'Université Laval au début des années 80.
Plusieurs recherches ont aussi établi des liens entre les oméga-3 et les maladies cardiovasculaires. Le seul fait de consommer deux portions de poisson par semaine a augmenté considérablement le taux de survie des patients qui ont eu un accident cardiaque. Une comparaison de 33 études sur les statines et 12 autres sur les oméga-3 montre que les oméga-3 sont plus efficaces pour réduire la mortalité, aussi bien cardiovasculaire que toutes causes confondues.
Recommandations
«Le problème, c'est qu'on ne peut pas breveter tout ça. Donc il y a moins d'argent pour la recherche, donc il y a moins de preuves», note le médecin.
Adepte de la diète méditerranéenne, David Servan-Schreiber recommande de consommer des huiles de canola et d'olive, des oeufs oméga-3, des légumes ou de la salade midi et soir, des fruits tous les jours, des yaourts et du fromage de chèvre plutôt que de vache, de la volaille et, bien sûr, des poissons riches en oméga-3 comme le maquereau, les sardines, les anchois entiers, le hareng et le saumon. «Il se trouve que ce sont les poissons les moins chers qui sont les plus utiles», souligne-t-il.
La conférence sur l'alimentation et la santé était organisée conjointement par La Presse et Radio-Canada. Il s'agissait de la troisième présentation de ce genre de conférences. Cette dernière a attiré une assistance record de plus de 500 participants à Montréal.
«La Presse s'est fixée comme objectif de participer aux grands débats de société. On voit qu'un large consensus se dégage: 75 % des Québécois en ont ras-le-bol de la malbouffe a l'école», a souligné le président et éditeur de La Presse, Guy Crevier, citant le sondage CROP/La Presse/Radio-Canada publié le matin même.
Ariane Krol
La Presse
De nombreuses études scientifiques montrent qu'on peut prévenir et traiter plusieurs maladies chroniques par l'alimentation, mais cette information circule mal, déplore le psychiatre français David Servan-Schreiber. «Ce qui me stupéfie, c'est que ces papiers existent et qu'on en parle aussi peu», a-t-il déclaré lundi midi à la conférence sur l'alimentation et la santé organisée conjointement par La Presse et Radio-Canada.
Ainsi, en Grande-Bretagne, des délinquants juvéniles emprisonnés dans un quartier à haute sécurité à qui on a donné des suppléments de vitamines, de minéraux et d'acides gras ont commis 35 % moins d'actes violents que leurs codétenus qui avaient reçu un placebo. «Je n'arrive pas à imaginer combien de gardes de prison supplémentaires il faudrait payer pour arriver à diminuer la violence de 35 %», a commenté David Servan-Schreiber, auteur du best-seller Guérir.
Plusieurs chercheurs ont aussi amélioré les performances scolaires des enfants en comblant leurs déficiences nutritionnelles. Des petits Britanniques qui avaient des troubles de l'attention et du comportement ont vu leur performance en lecture et en épellation grandement améliorée après avoir pris un supplément d'oméga-3 durant trois mois. Dans certains cas, l'acide gras a donné des résultats semblables au Ritalin. Après avoir consommé durant quatre mois un supplément équivalent à seulement la moitié des apports nutritionnels recommandés par le gouvernement américain, des enfants de l'Arizona ont vu leur quotient intellectuel augmenter de 15 points. «C'est la différence entre une personne qui ne termine pas ses études au secondaire et (une autre) qui termine une maîtrise. Comme c'est un médicament qu'on ne peut pas breveter, personne n'en a entendu parler», explique David Servan-Schreiber.
L'alimentation moderne est souvent carencée: les sucres raffinées, les farines blanches et les huiles végétales composent en moyenne 57 % de l'apport alimentaire des Occidentaux, indique le spécialiste français. Une étude québécoise a par exemple constaté que sur 20 femmes enceintes, seulement une avait un taux d'oméga-3 jugé suffisant. Non sans risque. «Là où il se mange peu de poisson, il y a plus de dépressions post-partum, de maladies maniaco-dépressives. En 10 ans, les prescrïptions de Ritalin au Canada ont été multiplié par 10. Un tiers des visites médicales des femmes au Canada donnent lieu à une prescrïption d'antidépresseur», a rappelé le conférencier, qui a étudié à l'Université Laval au début des années 80.
Plusieurs recherches ont aussi établi des liens entre les oméga-3 et les maladies cardiovasculaires. Le seul fait de consommer deux portions de poisson par semaine a augmenté considérablement le taux de survie des patients qui ont eu un accident cardiaque. Une comparaison de 33 études sur les statines et 12 autres sur les oméga-3 montre que les oméga-3 sont plus efficaces pour réduire la mortalité, aussi bien cardiovasculaire que toutes causes confondues.
Recommandations
«Le problème, c'est qu'on ne peut pas breveter tout ça. Donc il y a moins d'argent pour la recherche, donc il y a moins de preuves», note le médecin.
Adepte de la diète méditerranéenne, David Servan-Schreiber recommande de consommer des huiles de canola et d'olive, des oeufs oméga-3, des légumes ou de la salade midi et soir, des fruits tous les jours, des yaourts et du fromage de chèvre plutôt que de vache, de la volaille et, bien sûr, des poissons riches en oméga-3 comme le maquereau, les sardines, les anchois entiers, le hareng et le saumon. «Il se trouve que ce sont les poissons les moins chers qui sont les plus utiles», souligne-t-il.
La conférence sur l'alimentation et la santé était organisée conjointement par La Presse et Radio-Canada. Il s'agissait de la troisième présentation de ce genre de conférences. Cette dernière a attiré une assistance record de plus de 500 participants à Montréal.
«La Presse s'est fixée comme objectif de participer aux grands débats de société. On voit qu'un large consensus se dégage: 75 % des Québécois en ont ras-le-bol de la malbouffe a l'école», a souligné le président et éditeur de La Presse, Guy Crevier, citant le sondage CROP/La Presse/Radio-Canada publié le matin même.
tuberale a écritManger mieux rendrait moins violent et plus intelligent
Ariane Krol
La Presse
[SNIP...]
Il n'y a rien à rajouter! Tout est clair! C'est la plus belle démonstration que l'on peut donner pour faire comprendre l'importance de manger santé, que ce n'est pas du niaisage insignifiant mais plutôt une question de vie ou de mort!
merci!
Ariane Krol
La Presse
[SNIP...]
Il n'y a rien à rajouter! Tout est clair! C'est la plus belle démonstration que l'on peut donner pour faire comprendre l'importance de manger santé, que ce n'est pas du niaisage insignifiant mais plutôt une question de vie ou de mort!
merci!
Mes propos n'engagent que moi.
Ralipsi
Acrux a écritCe matin j'étais crampé en voyant ce titre dans la Presse, car voyez vous juste au dessus il y en avait un autre avec comme titre quelque chose comme "Les américains sont les plus grands consommateur de junk food..."
Ce n'est pas pour rien que ce sont les USA qui possèdent le record peu enviable du pays où il y a le plus de meûrtre par habitant
Ce n'est pas pour rien que ce sont les USA qui possèdent le record peu enviable du pays où il y a le plus de meûrtre par habitant
Mes propos n'engagent que moi.
Ralipsi
nic30 a écritje sais pas si cette études est vrai mais moi c'est plus quand jai faim que je deviens agressive et peut importe ce que je mange, je me calme une fois l'estomac plein J'ai pensé la même chose... Je fais beaucoup de support technique et disons que quand j'ai faim j'ai tendance à être un tantinet moins patience...
Je crois que cette étude doit être plus représentative à longue échelle. Un enfant qui se développe a besoin d’un maximum de vitamines… L’être humain est un être complexe qui a donc beaucoup de besoins physiologiques.
Manger bien pendant une semaine ça ne rend pas plus intelligent, et réciproque. Mais durant les 20 premières années de ça vie…?
Je crois que cette étude doit être plus représentative à longue échelle. Un enfant qui se développe a besoin d’un maximum de vitamines… L’être humain est un être complexe qui a donc beaucoup de besoins physiologiques.
Manger bien pendant une semaine ça ne rend pas plus intelligent, et réciproque. Mais durant les 20 premières années de ça vie…?