Consommer rend-il plus heureux?
Le Nouvelliste
Selon Statistique Canada, en 2004, les Canadiens sont endettés pour 262,2 $ milliards en biens de consommation. Si on ajoute à cela les dettes hypothécaires, nous devons alors parler de 835,8 $ milliards.
Pour simplifier, disons que chaque enfant canadien, à sa naissance, est endetté de 27 860 $! On pourrait se demander pourquoi les gens adhèrent si massivement à ce qui, finalement, leur crée souvent plus de problèmes que de satisfaction.
Pourquoi cette orgie de consommation, de magasinage (surtout pendant la période des Fêtes), alors que nous savons bien que l'intérêt se trouve bien davantage dans les rapports humains ou dans les petites choses de la vie?
Les gros chiffres cités plus haut, c'est d'abord cela qu'ils révèlent : une population, très prévisible, où les membres se comportent de façon à peu près uniforme. Je cherche donc à me distinguer par toutes sortes de gadgets que les autres achèteront également pour exactement la même raison!
Pourtant, nous constatons que presque personne n'a véritablement intérêt à ce que la société fonctionne de cette façon. Mais, par l'effet conjugué de nos comportements individuels, de notre paresse à prendre notre propre vie en main, surtout par nos peurs et par nos insécurités, nous nourrissons un système qui ne conduit probablement nulle part ailleurs qu'à consommer encore plus, toujours plus, faisant de chacun de nous un simple rouage d'une machine transcendante et parfaitement inhumaine.
Quelles sont les conséquences sur chacun et chacune d'entre nous? Je dirais d'abord, l'insensibilité, l'incommunicabilité, l'indifférence. On finit pas se comporter comme si rien d'autre n'avait d'importance que notre confort, nos désirs, nos soi-disant besoins.
Mais, lorsqu'une population devient insensible, ses membres isolés et indifférents, les pouvoirs économiques et politiques ont alors toutes les marges de manoeuvre désirées.
C'est exactement ce qu'on est en train de faire: nous insensibiliser en nous saturant d'images aussi violentes les unes que les autres, nous confinant dans la plus totale impuissance; nous isoler dans nos salons en nous sollicitant constamment pour que nous nous procurions, individuellement, tous les gadgets que le marché de la consommation peut offrir; nous décourager de tout engagement politique, de toute action de changement, en tuant, à petit feu, quotidiennement, la démocratie.
Ce qui intéresse les pouvoirs, ce n'est pas ce que chacun d'entre-nous pense, c'est ce que chacun d'entre nous "peut faire pour son pays", c'est-à-dire pour l'économie. Produisez et consommez, ce sont les deux mamelles de notre bonheur, le reste on s'en fout, c'est du spectacle.
Plus prosaïquement, est-ce que ce trop-plein de consommation nous rend effectivement heureux ? La réponse est claire, elle est nette: non ! Ce n'est pas la consommation qui rend heureux, ce sont les rapports humains harmonieux.
Ce sont nos petites et grandes réussites personnelles. Ce sont ces équilibres plus ou moins précaires que nous réussissons à installer dans notre vie à force d'essayer de se comprendre et d'établir une certaine sérénité, une certaine paix intérieure. Rien à voir avec cette frénésie de consommation.
Il n'y a aucun équilibre dans le fait de tant consommer. Au contraire, c'est exactement le contraire...
Consommer rend-il plus heureux?
-
- Seigneur de la Causerie
- Messages : 6007
- Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am
Ça donne un petit boost sur le coup. mais après la vie redeviens ce qu'elle était, si non pire si c'est une grosse dépense.
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Notre famille compte un nouveau membre à aimer.