Allô, Ottawa? Huit problèmes pratico-pratiques à régler

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tuberale
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Message par tuberale »

Allô, Ottawa? Huit problèmes pratico-pratiques à régler

Silvia Galipeau

La Presse


Campagne électorale oblige, nous avons voulu, nous aussi à Actuel, parler politique pratico-pratique. Nous avons répertorié huit petits-moyens-gros problèmes qui ont le don de nous irriter et que nos politiciens pourraient peut-être régler. Rien d'exhaustif, il va sans dire. La liste pourrait être bien plus longue ou bien différente, selon le point de vue.



1- Les passeports



Par où commencer? Est-ce l'attente interminable aux périodes de pointe qui nous irrite le plus, de décembre à mars, mois de grande affluence, quand la ville entière semble se réunir au complexe Guy-Favreau pour faire sa demande de passeport? Les heures passées à faire la queue pour finir par répéter tout haut ce qu'on a déjà écrit en lettres moulées bien appliquées? Sans oublier l'administration Bush, qui voudrait nous imposer le passeport pour traverser sa frontière.

Ou sont-ce plutôt ces photos aux normes tatillonnes qu'on nous impose? Depuis deux ans, exit les sourires et les sourcils froncés. La bouche doit être bien fermée, l'expression du visage «neutre». Bref, on finit par tous avoir le même air ultra sérieux. D'accord, le motif est noble. On veut reconnaître plus facilement les terroristes. Mais résultat, on a tous l'air de terroristes. Et c'est sans parler des exigences pour les enfants. Depuis 2001, même les nouveau-nés doivent avoir leurs propres passeports. Si votre poupon ne tient pas encore assis tout seul, tant pis pour lui. Il vous faudra trouver un moyen de le prendre en photo en position assise, sans aucun support visible. Bonne chance. Et bonne chance pour convaincre bébé de garder une «expression neutre», fous rires ou pleurs garantis.



2- L'étiquetage



Aimeriez-vous savoir si votre salade de pommes de terre contient des gènes bricolés? Le maïs que vous mangez, est-ce vraiment un maïs, ou un simili maïs? Bref, pour ou contre l'étiquetage obligatoire des organismes génétiquement modifiés (OGM)? Depuis que le débat fait rage, année après année, les sondages le confirment. Les Québécois veulent savoir ce qu'ils mangent dans leurs assiettes. Le dernier du genre, mené au mois d'octobre, est formel: les trois quarts des Québécois veulent un étiquetage obligatoire, à l'image de celui en vigueur en Europe. Là-bas, au-delà de 1 % d'OGM, un produit doit mentionner la présence d'organismes modifiés.

Au Canada, pas de norme. Ou plutôt si, mais l'étiquetage demeure purement volontaire. Seuls les produits contenant 5 % ou plus d'organismes transgéniques sont visés. En pratique, aucune nouvelle étiquette n'est apparue dans les épiceries du pays. Le dossier traîne. Québec attend une entente avec Ottawa. Ottawa, de son côté, ne bouge pas. Le pays est le premier à avoir imposé dernièrement l'étiquetage obligatoire des gras trans. Le Danemark, quant à lui, les a carrément bannis depuis maintenant deux ans. Par contre, nous sommes parmi les derniers (avec les États-Unis), maintenant, à ne pas mentionner la présence d'OGM.



3- La TPS sur les livres



On ne se lancera pas ici dans un débat pour ou contre la TPS. Tenons-la pour acquise et oublions un instant les promesses électorales en cours (le chef du Parti conservateur Steven Harper a pris tout le monde au dépourvu au début de la campagne en proposant d'abaisser la taxe fédérale; le chef du Bloc Gilles Duceppe a quant à lui revendiqué une taxe moindre pour certains produits ciblés). Souvenons-nous tout de même qu'à l'origine, cette taxe conservatrice sur les biens et services ne devait pas s'appliquer sur les produits essentiels. Vous souvenez-vous? À l'époque, Brian Mulroney avait fini par céder devant les pressions populaires. Exclus, donc, les aliments achetés à l'épicerie, les soins médicaux, les ordonnances, les loyers, les garderies et le transport en commun. Et les livres? En 1991, lors de l'entrée en vigueur de l'impopulaire TPS, une coalition (la Coalition contre la taxe sur le livre) avait réussi à faire reculer Québec, mais pas Ottawa. Le slogan de l'époque: «Taxer les livres, c'est imposer l'ignorance.» Et si on le réhabilitait?



4- La Soirée du hockey



C'était une institution. Une des plus vieilles émissions de la télévision de Radio-Canada. En 2002, elle fêtait ses 50 ans, ce qui a fait d'elle la plus longue série continue d'Amérique. Ce qui n'est pas rien. Un an plus tard, sa survie est remise en question, notamment par la chaîne sportive RDS. En 2004, elle est littéralement rayée du programme de la société d'État. Avec hauts cris et autres récits nostalgiques que l'on sait. Finis, depuis, les matchs en français à la télévision publique. Les amateurs doivent se mettre à l'anglais, ou s'abonner au câble. RDS détient l'exclusivité de la diffusion francophone, avec son Hockey du samedi soir. Les experts diront que c'était une décision d'affaire. N'y a-t-il pas des institutions auxquelles on ne devrait pas toucher?



5- La demande d'assurance emploi



Avez-vous déjà fait une demande d'assurance emploi? Bonjour l'angoisse. Sans Internet, point de salut. Même si vous vous présentez en personne dans un Centre service Canada, c'est sur un ordinateur que vous devrez faire votre demande. Et même avec un diplôme universitaire, accrochez-vous pour trouver toutes les bonnes réponses. Mais attention, car si vous faites une erreur (et qui n'en fait pas?), votre demande pourrait être retardée au-delà des 28 jours d'attente réglementaires. Par ailleurs, qui a eu cette fabuleuse idée d'imposer deux semaines de pénalités aux chômeurs? La caisse de l'assurance emploi ayant les surplus faramineux que l'on sait (46 milliards accumulés depuis 1996), peut-être serait-il temps de cesser de pénaliser les gens dans le besoin, en leur imposant deux semaines de vaches maigres, pour ne pas dire de disette?



6- Joindre un fonctionnaire



Que vous recherchiez de l'information sur votre pension ou souhaitiez faire un changement d'adresse, toute l'information est désormais disponible par l'intermédiaire d'un guichet unique (le site Internet Service Canada) et d'un seul numéro de téléphone (1 800 Ô Canada). Et évidemment, quand vous vous aventurez sur le site en question, en fonction depuis l'automne, la visite peut durer des heures. Comment se fait-il que sur ces sites censés «répondre à toutes nos questions», notre cas problème ne soit jamais énoncé? Une femme enceinte veut des informations sur le régime d'assurance parentale? Malheureusement, dans la rubrique «Je suis», pas d'option: «une femme enceinte». Idem avec le fameux numéro de téléphone 1 800. On promet toujours de nous rappeler avec l'information voulue. Si vous appelez directement dans les ministères concernés, les messages enregistrés n'en finissent plus, les options sont interminables. Pire, elles ne correspondent jamais à ce que vous cherchez. Au zéro, Ottawa ne répond plus, ou est toujours occupé. Misère...



7- Acheter une voiture hybride



Vous avez décidé de faire votre part dans la lutte contre les gaz à effet de serre. La voiture hybride, c'est pour vous. Vous savez que ces modèles sont toutefois beaucoup plus chers que les voitures traditionnelles et polluantes. Certaines études ont démontré que les modèles écolos coûtent 800 $ de plus. À quand un coup de pouce gouvernemental pour aider les âmes écolos? Ottawa est sorti tout sourire de la Conférence de Montréal sur les changements climatiques, assurant la survie de Kyoto après 2012, et incluant enfin les États-Unis dans les discussions. Mais si Ottawa est sincère dans son souhait de réduire les émissions de gaz à effet de serre, à quand une aide concrète aux citoyens souhaitant faire leur part? Ailleurs, notamment en Ontario, en Colombie-Britannique et à l'Île-du-Prince-Édouard, de telles aides financières existent déjà. Pourquoi pas une mesure d'incitation financière?



8- Illégale marijuana



Ce petit joint fumé en toute impunité pourrait théoriquement vous coûter cher. Six mois de prison ou 1000 $ d'amende. La menace ne semble pas faire peur à grand monde, puisqu'au pays, plus d'une personne sur 10 (12,2 %) de 15 ans et plus admet avoir déjà consommé de la marijuana. Chez les jeunes, le pot est encore plus populaire: 40 % des 18-19 ans en consomment. Ottawa avait mis de l'avant un plan de décriminalisation (exit le dossier criminel pour une possession de 15 grammes ou moins, et une amende réduite à 150 $), un projet de loi mort au feuilleton avec le gouvernement Martin. Pendant ce temps, quelque trois millions de personnes ont déjà touché à la mari au pays, un chiffre qui monte à plus de 146 millions à l'échelle planétaire. À quand une politique claire, sans hypocrisie?
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NetRoll
Immortel du Domaine
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Message par NetRoll »

La semaine passé, j'ai fait le calcul pour une voiture hybride. Chez Honda, les Accord par exemple, se font dans les 2 modèles.

La différence de prix : 10 000$

Moi, je ne circule pas beaucoup. Je fais environ 15 000 km par année. Malgré celà, avec la consommation du véhicule, j'ai calculé qu'en 5 ans, ça me couterait environ 10 000$ d'essence.

Donc, en théorie, si on conserve la voiture plus de 5 ans, on serait gagnant... Mais non. Parce que lorsqu'on achète la voiture, le 10 000$ on doit le payer immédiatement, donc pour la plupart des gens (dont moi :gla, ça veut dire 10 000$ de plus sur le prêt auto avec des intérêts qu'on va maintenant payer pendant 5 ans au lieu de 3-4 parce qu'on ajoute 10 000$.

C'est comme si on allait se chercher un prêt de 10 000$ sur 5 ans pour payer l'essence qu'on va consommer dans les prochaines années.

Moi je suis prêt et même très envieux de passer à un modèle hybride à mon prochain changement... mais pas à ce prix là. Il faudrait que le gouvernement donne un coup de main au nom de l'environnement et de Kyoto.
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