Combien de temps?
Bernard Descôteaux
Édition du samedi 28 et du dimanche 29 janvier 2006
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper ne tardera pas à se mettre à l'oeuvre. Il a choisi d'être assermenté rapidement, dès le 6 février, pour profiter du répit qu'on accorde aux nouveaux gouvernements... si tant est que l'opposition veuille bien observer une trêve de quelques mois.
Pressé, le premier ministre désigné Stephen Harper l'est parce qu'il sait trop bien que s'il veut pouvoir faire adopter les principales mesures inscrites à son programme électoral, il n'a devant lui guère plus de six à huit mois pendant lesquels l'opposition n'osera pas le renverser. Celle-ci paierait un lourd tribut en provoquant rapidement des élections.
Pendant ces quelques mois de répit auxquels il a droit, M. Harper aura d'abord à établir avec les Canadiens un lien de confiance qui est plutôt ténu aujourd'hui. Ce n'est pas en s'appuyant sur les 36,3 % de suffrages exprimés que son parti a obtenus lundi qu'il peut prétendre détenir une véritable légitimité pour mettre en oeuvre son programme. Si les Canadiens ont élu le Parti conservateur, ils n'ont pas plébiscité ses politiques, qui suscitent beaucoup de méfiance.
L'attitude adoptée par Stephen Harper lors de sa première conférence de presse, jeudi, laisse penser qu'il a compris qu'il lui faut d'abord s'attaquer à l'aura de suspicion que les partis d'opposition ont créée autour de sa personne et de ses politiques. La sévère mise en garde qu'il a servie au cours de cette conférence de presse à l'ambassadeur américain à Ottawa à propos de la souveraineté canadienne en Arctique ne visait rien d'autre qu'à dissiper les ambiguïtés au sujet de ses penchants proaméricains. Il n'est pas celui que l'on croit, nous dit-il.
Sa réplique aura d'autant plus porté qu'il a montré du même coup qu'il a de l'échine. On peut le croire déterminé et décidé, ce qui, comparativement à l'absence d'esprit de décision qui caractérisait Paul Martin, sera perçu de façon positive. À défaut de charisme, la franchise, la droiture et l'autorité qu'il offre contribueront à changer la perception qu'on a de l'homme. Modifier celle qu'on a des politiques conservatrices sera plus ardu, surtout qu'il maintient une volonté ferme de les mettre en oeuvre.
Cependant, la neutralité des premiers mois à laquelle l'opposition est tenue pourrait bien vite disparaître si, d'entrée de jeu, le gouvernement Harper ne tient pas compte des exigences de celle-ci. Des heurts ne manqueront pas de survenir dès l'ouverture de la session parlementaire avec la présentation du discours du Trône, puis du dépôt du premier budget, au printemps. Dans les deux cas, il aura besoin de l'appui d'une partie de l'opposition pour ne pas être défait. Des compromis seront nécessaires car tant les libéraux que les néo-démocrates et les bloquistes n'accepteront pas, pour tout ce qui concerne les politiques de santé, l'environnement et des programmes comme les services de garde, de voter avec le gouvernement s'il leur donne des garanties de les maintenir.
À Stephen Harper, il faudra beaucoup d'habileté pour manoeuvrer à travers les écueils. S'il a su au cours des derniers mois diriger son parti avec une intelligence que même ses adversaires lui ont reconnue, le niveau de difficulté sera d'autant plus grand que bien peu de membres du prochain gouvernement ont déjà siégé à un conseil des ministres. La principale qualité dont il devra faire preuve sera l'humilité. L'humilité de faire des compromis et de retraiter pour ne pas s'engager dans des batailles perdues d'avance. Sinon, son gouvernement pourrait durer bien peu de temps. Dès qu'ils auront un nouveau chef, les libéraux pourraient être tentés de le défaire pour tenter de former un gouvernement de coalition avec les néo-démocrates.
bdescoteaux@ledevoir.ca
Début du règne Harper
Tiens, un premier ministre humble, ça me plaît assez. ;)
J'ai vraiment hâte de savoir qu'elle trace dans l'histoire notre nouveau gouvernement laissera.
Par-dessus tout, j'ai « hâte » de voir tous les jeux de pouvoir, les coallitions et les décisions que ça donnera.
Harper, je ne suis pas arrivée à le jauger correctement encore.
J'ai vraiment hâte de savoir qu'elle trace dans l'histoire notre nouveau gouvernement laissera.
Par-dessus tout, j'ai « hâte » de voir tous les jeux de pouvoir, les coallitions et les décisions que ça donnera.
Harper, je ne suis pas arrivée à le jauger correctement encore.
[color=#4040BF][i]Ça, c'est moi. J'ai prêté mon visage à Kate pour qu'elle puisse faire des films.[/i][/color]
Sabi a écritTiens, un premier ministre humble, ça me plaît assez. ;)
J'ai vraiment hâte de savoir qu'elle trace dans l'histoire notre nouveau gouvernement laissera.
Par-dessus tout, j'ai « hâte » de voir tous les jeux de pouvoir, les coallitions et les décisions que ça donnera.
Harper, je ne suis pas arrivée à le jauger correctement encore.
Dans un article que j'ai lu dans La Presse, je crois, on le dit têtu, bougon et boudeur. J'ai l'impression que ce n'est pas un homme de compromis trop trop.

J'ai vraiment hâte de savoir qu'elle trace dans l'histoire notre nouveau gouvernement laissera.
Par-dessus tout, j'ai « hâte » de voir tous les jeux de pouvoir, les coallitions et les décisions que ça donnera.
Harper, je ne suis pas arrivée à le jauger correctement encore.
Dans un article que j'ai lu dans La Presse, je crois, on le dit têtu, bougon et boudeur. J'ai l'impression que ce n'est pas un homme de compromis trop trop.

Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»