Les jeunes continuent de subir l'intimidation dans la solitude
Marie-Andrée Chouinard
Édition du jeudi 6 avril 2006
Le tabou sur l'intimidation a beau être moins persistant qu'auparavant, les jeunes dans les écoles n'en vivent pas moins de petits drames qui les plongent dans de profondes détresses, a constaté Jeunesse J'écoute en compilant les appels à l'aide reçus en 2005. L'organisme, qui milite pour des actions concrètes, démontre dans un rapport dévoilé hier que l'absence de soutien aggrave le désespoir des victimes.
Parmi les milliers d'appels téléphoniques et de courriers électroniques acheminés à Jeunesse J'écoute à travers le Canada en 2005, 11 % portaient sur l'intimidation, cette forme d'abus de pouvoir dans le contexte d'une relation entre deux individus, l'un subissant les assauts de l'autre à travers les mots, les coups ou même l'indifférence. Souvent liée à l'école, l'intimidation se véhicule aussi désormais à travers Internet, ce qui ajoute une nouvelle dimension à ce phénomène de harcèlement.
«Peu importe ce que je fais, ils rient de moi», relate un jeune dans le rapport de recherche présenté hier par Jeunesse J'écoute, basé essentiellement sur les témoignages. «Ils se moquent de tout ce que je dis, alors j'ai arrêté complètement de parler à l'école, et ils se sont aussi moqués de moi pour ça... C'est comme si je n'existais pas. Par exemple, quand je fais un travail d'équipe, les élèves changent des choses et ils ne m'en parlent pas. Tout le monde le sait sauf moi ! C'est comme s'ils m'avaient complètement oublié... Pourquoi tout le monde me déteste ?»
Selon des données récemment dévoilées par Sécurité publique et Protection civile Canada, 42 % des garçons de la sixième à la huitième année à travers le pays relatent avoir déjà intimidé un pair alors que 23 % des filles du même âge avouent le même travers. Entre 4 et 10 % des filles de 11 à 15 ans expliquent avoir subi ce sort tristounet, contre 10 à 13 % des garçons de la même tranche d'âges.
Petits cris de désespoir, les noms choisis par les jeunes pour signer leurs envois anonymes sont on ne peut plus éloquents : «rejecteee», «whysoalone», «toute_seule», «intimidee» ou «lafilleendetresse» sont autant de signatures qui se passent de présentation. En 2005, 28 000 messages envoyés portaient sur l'intimidation, contre laquelle les jeunes se battent férocement sans toujours savoir où chercher de l'aide.
«Ce rapport démontre que les jeunes cherchent encore désespérément des solutions pour mettre fin à l'intimidation», conclut-on dans le document, qui pointe le fait que tant les parents que les enseignants auxquels les jeunes font appel ne peuvent pas vraiment les soutenir. L'organisation invite donc les écoles à prendre le taureau par les cornes et à discuter d'intimidation de plus d'une manière, notamment en élaborant un code de comportement interdisant l'intimidation sous toutes ses formes.
Les enseignants sont également invités à intervenir lors d'épisodes d'intimidation, de même que les témoins, des amis silencieux qui, dans 85 % des cas, assistent au drame qui se déroule sous leurs yeux sans savoir comment s'interposer.
Sans en faire un portrait statistique, Jeunesse J'écoute démontre à l'aide de témoignages poignants le fait que l'intimidation portée à un niveau extrême peut mener au suicide. «On m'intimide depuis que j'ai cinq ans et je suis à bout», raconte une jeune fille. «Je vais en finir avec tout ça en me tuant ce soir. J'ai déjà tout prévu. Je vais avaler trois bouteilles de Gravol et je n'aurai plus de problème. À moins que vous me donniez dix bonnes raisons de vivre, c'est ce que je vais faire. Je n'en peux plus.»
Les jeunes continuent de subir l'intimidation dans la solitude
J'ai quasiment envie de pleurer en lisant ça..
Ma fille a vécu elle-même ces formes ''douces'' de violence jusqu'en secondaire II à peu près, jusqu'à ce qu'elle décide de faire face, quitte à risquer une taloche.. Après, ça a mieux été pour elle.. Et mon fils, qui a vécu ça aussi me dit exactement ce qui se dit dans l'article. Peu importe ce que tu fais, ça ne fonctionne pas. En tant que parent, tu as beau leur dire de se faire des amis, de ne pas se préoccuper des ''méchants'', de le dire au prof, rien n'y fait. Le problème, c'est qu'on n'est pas toujours cru à l'école non plus, puisqu'il est beaucoup plus simple pour la direction d'avertir la victime plutôt que d'admettre qu'il y a un problème dans leur école.
Maintenant en Sec IV, ma fille milite fort en campagne de prévention contre l'intimidation.. Avec une de ses amies, elle a préparé tout un programme destiné à faire de la prévention en milieu primaire. Une journée qu'elles étaient en congé pédagogique et pas leur ancienne école primaire, elles ont tout organisé pour aller rencontrer les jeunes et leur parler de cette problématique, ce que ça pouvait représenter pour celui ou celle qui le vivait, et aussi pour celui ou celle qui le faisait subir. Elles ont eu des réactions qui les ont vraiment touchées.. Notamment, un ''abuseur'' qui s'est repenti en réalisant comment il avait pu blesser par ses gestes et ses paroles.. Par la suite, plusieurs directeurs le la Commission Scolaire les ont contacté pour qu'elles aillent dans leur école..
Je peux vous dire que je ne suis pas peu fière de ma fille, qu'elle ait aussi bon coeur, et qu'au lieu de trainer dans la rue quand elle est en congé, qu'elle préfère faire de la prévention auprès des jeunes plutôt que de s'assoir sur son steak ou aller végéter à quelque part...
Dans un autre post, je vous mets un texte que j'avais écrit lorsque mes deux enfants étaient au primaire et que j'étais entièrement submergée par cette problématique...
Ma fille a vécu elle-même ces formes ''douces'' de violence jusqu'en secondaire II à peu près, jusqu'à ce qu'elle décide de faire face, quitte à risquer une taloche.. Après, ça a mieux été pour elle.. Et mon fils, qui a vécu ça aussi me dit exactement ce qui se dit dans l'article. Peu importe ce que tu fais, ça ne fonctionne pas. En tant que parent, tu as beau leur dire de se faire des amis, de ne pas se préoccuper des ''méchants'', de le dire au prof, rien n'y fait. Le problème, c'est qu'on n'est pas toujours cru à l'école non plus, puisqu'il est beaucoup plus simple pour la direction d'avertir la victime plutôt que d'admettre qu'il y a un problème dans leur école.
Maintenant en Sec IV, ma fille milite fort en campagne de prévention contre l'intimidation.. Avec une de ses amies, elle a préparé tout un programme destiné à faire de la prévention en milieu primaire. Une journée qu'elles étaient en congé pédagogique et pas leur ancienne école primaire, elles ont tout organisé pour aller rencontrer les jeunes et leur parler de cette problématique, ce que ça pouvait représenter pour celui ou celle qui le vivait, et aussi pour celui ou celle qui le faisait subir. Elles ont eu des réactions qui les ont vraiment touchées.. Notamment, un ''abuseur'' qui s'est repenti en réalisant comment il avait pu blesser par ses gestes et ses paroles.. Par la suite, plusieurs directeurs le la Commission Scolaire les ont contacté pour qu'elles aillent dans leur école..
Je peux vous dire que je ne suis pas peu fière de ma fille, qu'elle ait aussi bon coeur, et qu'au lieu de trainer dans la rue quand elle est en congé, qu'elle préfère faire de la prévention auprès des jeunes plutôt que de s'assoir sur son steak ou aller végéter à quelque part...
Dans un autre post, je vous mets un texte que j'avais écrit lorsque mes deux enfants étaient au primaire et que j'étais entièrement submergée par cette problématique...
Imagine-toi un instant….
Imagine que tes camarades de classe se moquent de toi.. A toutes les heures, à tous les jours…
Imagine que tes camarades te bousculent.. A toutes les heures, à tous les jours…
Imagine que ton frère arrive de l’école toujours fatigué, déprimé et en colère..
Imagine que ta sœur arrive de l’école avec l’idée que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue..
Imagine que ton frère n’ait que l’idée d’en finir avec cette vie qui n’en vaut pas la peine, puisque ses camarades ne font que se moquer des forces et faiblesses qui font qu’il est un être unique..
Imagine que lors de ton réveil le matin, tu ne penses qu’aux insultes auxquelles tu devras faire face à l’école…
Imagine que ta sœur pleure à tous les soirs, et que tu sois complètement impuissant à l’aider..
Fais juste l’imaginer..
Tu pourrais être noir, blanc, chinois, musulman ou québécois, ta situation serait toujours aussi inconfortable…
Imagine que ta sœur pose un geste désespéré pour s’en sortir..
Imagine quel pourrait être cet acte désespéré..
Imagine que tu doives pleurer sur le sort de ton frère, juste parce qu’il n’a pu s’intégrer à la société, qui en a fait un rejet..
Je te demande d’imaginer, toi qui te moque de ton camarade de classe, toi qui bouscule ton camarade parce qu’il est noir, parce qu’il est plus petit que toi, parce qu’il est différent de toi..
Je te demande d’imaginer, toi qui te ligue avec tes camarades pour en insulter un autre, ce que cela peut lui faire..
Je te demander d’imaginer ce que tu ressentirais si le camarade rejeté en arrivait à poser un geste de désespoir..
Je te demande d’imaginer comment tu trouverais le moyen d’être en harmonie avec ta conscience si cela devait arriver…
Je te demande de penser à ce que tu ressentirais toi, si tu étais la personne dont tu fais la risée des autres…
L’idée que l’on se fait de la paix dans le monde est qu’il soit dépourvu de guerre, de terrorisme, de dictature… Mais la paix peut n’être qu’un petit geste gentil, une insulte qu’on ne dit pas, un coup qu’on ne donne pas…
Imagine que tes camarades de classe se moquent de toi.. A toutes les heures, à tous les jours…
Imagine que tes camarades te bousculent.. A toutes les heures, à tous les jours…
Imagine que ton frère arrive de l’école toujours fatigué, déprimé et en colère..
Imagine que ta sœur arrive de l’école avec l’idée que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue..
Imagine que ton frère n’ait que l’idée d’en finir avec cette vie qui n’en vaut pas la peine, puisque ses camarades ne font que se moquer des forces et faiblesses qui font qu’il est un être unique..
Imagine que lors de ton réveil le matin, tu ne penses qu’aux insultes auxquelles tu devras faire face à l’école…
Imagine que ta sœur pleure à tous les soirs, et que tu sois complètement impuissant à l’aider..
Fais juste l’imaginer..
Tu pourrais être noir, blanc, chinois, musulman ou québécois, ta situation serait toujours aussi inconfortable…
Imagine que ta sœur pose un geste désespéré pour s’en sortir..
Imagine quel pourrait être cet acte désespéré..
Imagine que tu doives pleurer sur le sort de ton frère, juste parce qu’il n’a pu s’intégrer à la société, qui en a fait un rejet..
Je te demande d’imaginer, toi qui te moque de ton camarade de classe, toi qui bouscule ton camarade parce qu’il est noir, parce qu’il est plus petit que toi, parce qu’il est différent de toi..
Je te demande d’imaginer, toi qui te ligue avec tes camarades pour en insulter un autre, ce que cela peut lui faire..
Je te demander d’imaginer ce que tu ressentirais si le camarade rejeté en arrivait à poser un geste de désespoir..
Je te demande d’imaginer comment tu trouverais le moyen d’être en harmonie avec ta conscience si cela devait arriver…
Je te demande de penser à ce que tu ressentirais toi, si tu étais la personne dont tu fais la risée des autres…
L’idée que l’on se fait de la paix dans le monde est qu’il soit dépourvu de guerre, de terrorisme, de dictature… Mais la paix peut n’être qu’un petit geste gentil, une insulte qu’on ne dit pas, un coup qu’on ne donne pas…
J'ai vécu aussi ce genre d'intimidation au primaire et au secondaire. J'étais vraiment triste, mais j'ai passé au travers à la fin de mon secondaire.
L'article m'a beaucoup touché et j'espère que les écoles s'attaqueront à ce fléau.
Nikki: Je voulais féliciter ta fille et je trouve ca merveilleux ce qu'elle fait avec son amie !
L'article m'a beaucoup touché et j'espère que les écoles s'attaqueront à ce fléau.
Nikki: Je voulais féliciter ta fille et je trouve ca merveilleux ce qu'elle fait avec son amie !
Je n'ai jamais vécu d'intimidation de la sorte soit au secondaire ou au primaire mais j'ai toujours été très solidaire de ceux qui se faisaient écoeurer. Ce que je trouve vraiment inquiétant c'est que bien souvent le souffre de douleur de secondaire 1 le reste jusqu'en secondaire 5, j'imagine tout ce que ces gens ont a endurer, c'est pas facile se sentir détester par tous et quoique tu fasses ce sera toujours dénigré.
Il est moins indécent de coucher ensemble que de se regarder dans les yeux- B. Vian et/ou Vernon Sullivan
Je n'ai jamais vécu d'intimidation de la sorte soit au secondaire ou au primaire mais j'ai toujours été très solidaire de ceux qui se faisaient écoeurer. Ce que je trouve vraiment inquiétant c'est que bien souvent le souffre de douleur de secondaire 1 le reste jusqu'en secondaire 5, j'imagine tout ce que ces gens ont a endurer, c'est pas facile se sentir détester par tous et quoique tu fasses ce sera toujours dénigré. Bravo à ta fille Nikki pour ses projets c'est super!
Il est moins indécent de coucher ensemble que de se regarder dans les yeux- B. Vian et/ou Vernon Sullivan