23 pour cent des élèves ont des difficultés d'apprentissage

[Katchina]

Montréal

23 pour cent des élèves ont des difficultés d'apprentissage
Presse Canadienne (PC)  
 





C'est le portrait qui ressort des plus récentes statistiques rendues publiques jeudi par la Fédération des commissions scolaires du Québec, qui tient un colloque à Québec portant sur l'adaptation scolaire et ayant pour thème «Réussir à travers nos différences».
À l'heure actuelle, 16 pour cent des élèves qui fréquentent les écoles primaires et secondaires du Québec, soit 152 933 élèves, sont considérés «handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage».

Il y a trois ans, on en comptait 145 455, ou 14,7 pour cent du total.

C'est dans la métropole que le phénomène est le plus criant. Cette année, pratiquement un jeune sur quatre, 23 pour cent, qui fréquente la commission scolaire de Montréal (CSDM) fait partie des handicapés ou des élèves en difficulté.

Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, s'est dit inquiet de l'ampleur du phénomène, mais a dit considérer que Québec faisait le maximum pour répondre aux besoins.

«Notre engagement, c'était de 50 millions $ et avec cette négociation-là, cela nous amène à une réalisation de 120 millions $. C'est parce que cette réalité-là existe», a dit le ministre en fin de soirée, lors d'un point de presse, en marge du colloque.

«Nous sommes allés aux limites de ce qu'on pouvait faire. Nous sommes allés ratisser tout ce qu'on pouvait ratisser dans les fonds de tiroir», a ajouté M. Fournier.

L'effort gouvernemental est en fait réparti sur trois ans et permettra notamment l'embauche de 1800 nouveaux enseignants spécialisés, dont 600 orthopédagogues.

À Montréal comme ailleurs, le problème a connu une croissance plus marquée au niveau secondaire, alors que le nombre d'élèves dans cette catégorie est passé au cours des trois dernières années de 67 339 à 74 362.

Les deux tiers des élèves en difficulté sont intégrés dans les classes ordinaires, au primaire comme au secondaire.

Au total, de l'ensemble des jeunes en difficulté, on calcule à la fédération que 4290 élèves des écoles québécoises présentent «des troubles graves de comportement». Si le nombre d'écoliers ayant des troubles d'apprentissage ne cesse de croître, cela peut être attribuable à un meilleur dépistage des cas-problèmes, a expliqué en conférence de presse M. Caron.

Il a noté que les commissions scolaires investissaient globalement 120 millions $ de plus que ce qu'elles reçoivent du ministère de l'Éducation pour offrir toute une gamme de services à ces jeunes et leur permettre de mieux s'adapter à l'école.

Charest
Le premier ministre Jean Charest était l'invité d'honneur du colloque et il a profité de sa présence pour annoncer la création d'une table Québec-commissions scolaires, qui aura pour mandat de revaloriser la démocratie scolaire, mais surtout de revoir la fiscalité scolaire.

Devant le président de la fédération, André Caron, qui était tout sourire, M. Charest a insisté sur sa volonté de «valoriser davantage le travail fait par les commissions scolaires».

C'était la première fois depuis 30 ans qu'un premier ministre assistait à un événement organisé par la fédération.

Le colloque, qui prend fin vendredi, a attiré près d'un millier de participants.