S'amuser avec sa langue
S'amuser avec sa langue
Katia Chapoutier
Le Soleil
Collaboration spéciale
Adieu verlan, argot et autres dérives. La langue xyloglotte, qui consiste à inventer des mots compliqués pour parler de choses communes en combinant des racines grecques et latines, est non seulement plus chic, mais plus amusante.
Un véritable pied de nez à ceux qui disaient la langue française mourante. D'un coup, on voit à quel point elle peut être pleine de ressources, d'originalité, de possibilités et d'humour. Des exemples ?
Tétratrichotomie n'est autre que l'art de couper les cheveux en quatre.
L'hypercaputisme qualifie l'attitude d'une personne qui a la grosse tête. Tandis que phyllotétanique décrit celui qui est dur de la feuille.
«C'est tellement ludique que dès qu'une personne découvre le concept, elle se met à jouer. C'est tout simplement viral», s'amuse Claire Delavallée, à l'origine de ce nouveau courant.
Rien de sérieux
Comme toute nouveauté, la langue xyloglotte a aussi ses détracteurs. «Régulièrement, je reçois des mails très sérieux de professeurs de langues anciennes qui me font remarquer que nous mélangeons des racines grecques et latines et que c'est très mal. Pour ma part, au contraire, j'encourage le mélange des genres. Profitons-en puisqu'il ne s'agit pas de quelque chose de sérieux.»
Pourtant certains mots pourraient, malgré tout, entrer dans le langage courant. Chronophage, qui se dit de quelque chose qui prend du temps, est par exemple au coeur même de notre époque.
Quel avenir pour ce nouveau langage? L'édition d'un lexique? «J'aime beaucoup l'idée que ce concept ne serve à rien et ne soit pas enfermé dans un livre beaucoup trop statique à mon goût. J'aime le fait que chacun rajoute chaque jour ses inventions sur la liste», précise l'inventrice.
Alors que des internautes francophones du monde entier sont piqués par la folie xyloglotte, pourquoi ne pas imaginer un livre amusant pour les jeunes écoliers qui, ainsi, découvriraient le plaisir des langues mortes? Inoculez donc le virus xyloglotte à vos enfants, ils deviendront des champions de grec et de latin.
Katia Chapoutier
Le Soleil
Collaboration spéciale
Adieu verlan, argot et autres dérives. La langue xyloglotte, qui consiste à inventer des mots compliqués pour parler de choses communes en combinant des racines grecques et latines, est non seulement plus chic, mais plus amusante.
Un véritable pied de nez à ceux qui disaient la langue française mourante. D'un coup, on voit à quel point elle peut être pleine de ressources, d'originalité, de possibilités et d'humour. Des exemples ?
Tétratrichotomie n'est autre que l'art de couper les cheveux en quatre.
L'hypercaputisme qualifie l'attitude d'une personne qui a la grosse tête. Tandis que phyllotétanique décrit celui qui est dur de la feuille.
«C'est tellement ludique que dès qu'une personne découvre le concept, elle se met à jouer. C'est tout simplement viral», s'amuse Claire Delavallée, à l'origine de ce nouveau courant.
Rien de sérieux
Comme toute nouveauté, la langue xyloglotte a aussi ses détracteurs. «Régulièrement, je reçois des mails très sérieux de professeurs de langues anciennes qui me font remarquer que nous mélangeons des racines grecques et latines et que c'est très mal. Pour ma part, au contraire, j'encourage le mélange des genres. Profitons-en puisqu'il ne s'agit pas de quelque chose de sérieux.»
Pourtant certains mots pourraient, malgré tout, entrer dans le langage courant. Chronophage, qui se dit de quelque chose qui prend du temps, est par exemple au coeur même de notre époque.
Quel avenir pour ce nouveau langage? L'édition d'un lexique? «J'aime beaucoup l'idée que ce concept ne serve à rien et ne soit pas enfermé dans un livre beaucoup trop statique à mon goût. J'aime le fait que chacun rajoute chaque jour ses inventions sur la liste», précise l'inventrice.
Alors que des internautes francophones du monde entier sont piqués par la folie xyloglotte, pourquoi ne pas imaginer un livre amusant pour les jeunes écoliers qui, ainsi, découvriraient le plaisir des langues mortes? Inoculez donc le virus xyloglotte à vos enfants, ils deviendront des champions de grec et de latin.
Êtes-vous xyloglotte?
Katia Chapoutier
Le Soleil
Collaboration spéciale
Pourquoi se compliquer la vie à faire simple quand il est si simple de faire compliqué? Voilà en quelque sorte le credo humoristique d'une nouvelle langue qui est en train de naître dans Internet: la langue xyloglotte, issue des termes grecs xylos (bois) et glotta (langue). Ou comment dire en huit syllabes ce que l'on dit d'habitude en deux ou trois. Sérieux et puristes s'abstenir.
Capilotracté. Peut-être avez-vous déjà entendu ce joli mot synonyme de «tiré par les cheveux»? Des racines latines et un peu d'humour, voilà l'essence même du langage xyloglotte.
Il s'agit d'inventer des mots compliqués pour parler de choses communes en utilisant des racines grecques et latines. À l'origine de cette nouveauté, Claire Delavallée, une jeune linguiste spécialisée dans la traduction automatique (logiciel de traduction). «Dans les années 95, j'ai eu mon premier abonnement à Internet. J'avais très envie d'avoir une page personnelle, mais je ne savais pas encore ce que j'allais mettre dessus. À cette époque-là, j'étais étudiante en traduction. Je suivais donc des cours de terminologie médicale, où on apprenait comment construire des mots à partir de termes latins ou grecs. Le principe m'a amusée, et comme dans ma famille on a une vraie culture du jeu de mots, j'ai décidé d'essayer de créer de nouveaux mots.»
C'est ainsi que, dans ses premières créations, on retrouve pédoclaste, qui n'est autre qu'un casse-pied.
«Avec mon entourage, on a commencé à jouer à cela. Puis plus tard, j'ai publié un lexique interne dans la société où je travaillais. L'affaire était lancée.»
Depuis, la page officielle de défense et illustration de la langue xyloglotte ne cesse de s'enrichir de créations venues de partout dans le monde. «D'ailleurs, je crois bien que c'est un enseignant de la faculté de Montréal qui a inventé le plus grand nombre de mots», souligne la linguiste.
Pour le reste, la Toile fait son travail. L'idée fait son chemin, le concept est depuis bien longtemps repris dans beaucoup de sites. Sur Internet: http://www.cledut.net/xylo.htm mais il en existe bien d'autres.
Lexique (non exhaustif)
Aéronihilisme : tendance à avoir l'air de rien
Balnéocantatophile : qui aime chanter dans son bain
Bonvinoderme : peau de vache
Cératocéphale : cocu
Chrysocardique : qui a un coeur d'or
Égobésité : hypertrophie du moi
Frigidolactum : lait caillé
Gymnovitiphyllosexophore : nu dont le sexe est caché par une feuille de vigne
Gyrolithique : qui n'amasse pas mousse
Hellénépiphanisation : art d'aller se faire voir chez les Grecs
Inthalassopotable : facile
Kilopédiculteur : éleveur de mille-pattes
Lacrymosaure : larme de crocodile
Morphométéorisme : quelqu'un qui pète la forme
Nabuchodinosaure : très vieil opéra de Verdi
N.B. - Il existe aussi un lexique «rose» réservé aux adultes !
Katia Chapoutier
Le Soleil
Collaboration spéciale
Pourquoi se compliquer la vie à faire simple quand il est si simple de faire compliqué? Voilà en quelque sorte le credo humoristique d'une nouvelle langue qui est en train de naître dans Internet: la langue xyloglotte, issue des termes grecs xylos (bois) et glotta (langue). Ou comment dire en huit syllabes ce que l'on dit d'habitude en deux ou trois. Sérieux et puristes s'abstenir.
Capilotracté. Peut-être avez-vous déjà entendu ce joli mot synonyme de «tiré par les cheveux»? Des racines latines et un peu d'humour, voilà l'essence même du langage xyloglotte.
Il s'agit d'inventer des mots compliqués pour parler de choses communes en utilisant des racines grecques et latines. À l'origine de cette nouveauté, Claire Delavallée, une jeune linguiste spécialisée dans la traduction automatique (logiciel de traduction). «Dans les années 95, j'ai eu mon premier abonnement à Internet. J'avais très envie d'avoir une page personnelle, mais je ne savais pas encore ce que j'allais mettre dessus. À cette époque-là, j'étais étudiante en traduction. Je suivais donc des cours de terminologie médicale, où on apprenait comment construire des mots à partir de termes latins ou grecs. Le principe m'a amusée, et comme dans ma famille on a une vraie culture du jeu de mots, j'ai décidé d'essayer de créer de nouveaux mots.»
C'est ainsi que, dans ses premières créations, on retrouve pédoclaste, qui n'est autre qu'un casse-pied.
«Avec mon entourage, on a commencé à jouer à cela. Puis plus tard, j'ai publié un lexique interne dans la société où je travaillais. L'affaire était lancée.»
Depuis, la page officielle de défense et illustration de la langue xyloglotte ne cesse de s'enrichir de créations venues de partout dans le monde. «D'ailleurs, je crois bien que c'est un enseignant de la faculté de Montréal qui a inventé le plus grand nombre de mots», souligne la linguiste.
Pour le reste, la Toile fait son travail. L'idée fait son chemin, le concept est depuis bien longtemps repris dans beaucoup de sites. Sur Internet: http://www.cledut.net/xylo.htm mais il en existe bien d'autres.
Lexique (non exhaustif)
Aéronihilisme : tendance à avoir l'air de rien
Balnéocantatophile : qui aime chanter dans son bain
Bonvinoderme : peau de vache
Cératocéphale : cocu
Chrysocardique : qui a un coeur d'or
Égobésité : hypertrophie du moi
Frigidolactum : lait caillé
Gymnovitiphyllosexophore : nu dont le sexe est caché par une feuille de vigne
Gyrolithique : qui n'amasse pas mousse
Hellénépiphanisation : art d'aller se faire voir chez les Grecs
Inthalassopotable : facile
Kilopédiculteur : éleveur de mille-pattes
Lacrymosaure : larme de crocodile
Morphométéorisme : quelqu'un qui pète la forme
Nabuchodinosaure : très vieil opéra de Verdi
N.B. - Il existe aussi un lexique «rose» réservé aux adultes !
tuberale a écritIl y en a quelques une de cutes....
Égobésité : hypertrophie du moi
Chrysocardique : qui a un coeur d'or
Cératocéphale : cocu
Balnéocantatophile : qui aime chanter dans son bain
C'est vrai que Chrysocardiaque et balnéocantatophile sont cute!
Mais je ne comprends pas le Cératocéphale...
Égobésité : hypertrophie du moi
Chrysocardique : qui a un coeur d'or
Cératocéphale : cocu
Balnéocantatophile : qui aime chanter dans son bain
C'est vrai que Chrysocardiaque et balnéocantatophile sont cute!
Mais je ne comprends pas le Cératocéphale...
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- Manitou de la Parlotte
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- Inscription : lun. oct. 20, 2003 12:00 am