Le point sur le réchauffement climatique

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InFoManII
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Éric Moreault
Le Soleil

Le très prudent Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat l'a reconnu. Même le président Bush l'a admis - pas le premier ministre Harper, mais bon : il y a des preuves scientifiques que le réchauffement climatique est causé par l'activité humaine. À Québec, il y a pourtant une personne sur cinq qui ne croit pas au danger du phénomène. Retour sur les faits et ceux qui financent les recherches pour déformer la réalité.

Il ne s'agit pas d'un absolu ou d'un dogme - il importe de douter et de s'interroger. Mais il faut parfois reconnaître les faits pour ce qu'ils sont. Personne ne songerait à remettre en question la gravitation... Ce n'est pas pour rien que la NASA est maintenant à la tête des recherches sur les changements climatiques.

Mais certains se mettent quand même la tête dans le sable et prétendent qu'il s'agit plutôt de cycles naturels de réchauffement et de refroidissement de la planète.

Il se peut que ce soit de l'ignorance causée par un manque d'information, voire par un certain délire médiatique. Prétendre que les temps chauds des dernières semaines étaient causés par les changements climatiques est irresponsable. En partie, oui, mais surtout en raison d'un phénomène météorologique connu, El Niño. À la limite, ça nous donne une bonne idée à quoi vont ressembler nos hivers d'ici cinq à dix ans.

Les changements climatiques sont planétaires, il faut donc les examiner à cette échelle : les 10 années les plus chaudes depuis 1850 sont toutes survenues dans les 12 dernières années. Et l'Organisation mondiale de météorologie prévoit que 2007 battra tous les records. Voilà qui met en relief le caractère à long terme du réchauffement causé par l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, un cumul insurpassé depuis 400 000 ans selon des échantillons de glace de l'Antarctique.

Évidemment, il y a des gens qui ont intérêt à nier la réalité en se cachant derrière des études scientifiques, ce qui augmente la confusion et donne des arguments aux sceptiques.

La semaine dernière, l'Union of Concerned Scientists, né de la cuisse du MIT en 1969 et qui regroupe maintenant plus de 200 000 citoyens et scientifiques, rendait public un rapport sur les tactiques de désinformation de la pétrolière ExxonMobil, qui a mis 19 millions $ entre 1998 et 2005 dans des études pour discréditer des preuves scientifiques, même évidentes, sur les changements climatiques.

En définitive, il importe peu de savoir s'il y aura assez de neige pour faire du ski ou si nous aurons encore des Noëls blancs en raison d'une température plus clémente.

Ce qui compte, c'est que des millions d'individus seront victimes d'événements extrêmes (sécheresse, ouragans, inondations, etc.) avec des conséquences catastrophiques. Et que l'équilibre mondial risque de basculer.

La question n'est plus de débattre du bien-fondé de l'existence des changements climatiques, mais de s'y préparer pour limiter les dégâts. Sinon, le monde court à sa perte.

Selon James E. Hansen, la sommité scientifique de la NASA qu'a tenté de censurer l'administration Bush en 2005, si la communauté internationale ne fournit pas d'efforts concertés d'ici 10 ans, plusieurs espèces vont disparaître et la Terre sera en grande partie une planète beaucoup moins hospitalière d'ici à la fin du siècle.

Yvo de Boer, directeur du Secrétariat sur les changements climatiques de l'ONU, a confié son intention de demander au nouveau secrétaire général, Ban Ki-moon, l'organisation d'un vaste sommet mondial.

Les sceptiques seront (peut-être) enfin confondus.







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