Lettre de Jean Charest dans Libération (journal français)

[InFoManII]

Jean Charest est présentement à Paris pour une conférence sur les changements climatiques. Voila ce qu'il dit dans sa lettre au quotidien Libération.
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S'engager pour la planète
Par Jean Charest, premier ministre du Québec


Dans les premiers jours de 2007, une équipe française de tournage est arrivée à Montréal pour tourner une publicité. Elle cherchait un paysage d'hiver. Elle a dû louer des canons à neige pour créer l'illusion. Pour une des rares fois, il n'y avait pas de neige au Québec pour les dernières fêtes de Noël et du Nouvel An. Bien sûr, l'hiver a fini par se montrer. Au moment où j'écris ces lignes, il fait - 15 °C à Québec, et lorsque le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a inauguré le Carnaval de Québec le 26 janvier dernier, il faisait froid à pierre fendre.


Les effets des changements climatiques sont perceptibles au Québec. Les hivers sont plus courts et moins rigoureux. Au nord, la banquise fond, l'ours polaire est me­nacé, le pergélisol dégèle plusieurs mois par année. Pour la planète, c'est du méthane emprisonné de­puis des millénaires qui est libéré. Pour les populations inuites, ce sont leurs maisons qui risquent de s'en­foncer. Sur la Côte Nord et en Gaspésie, la mer gruge les falaises.


Un sondage récent indiquait que les Québécois, avec un taux de préoccupation de 91 %, étaient les plus soucieux de tous les Canadiens à l'égard des changements climatiques. Notre gouvernement a fait écho à cette conscience écologique des Québécois en adoptant un plan ferme de lutte contre les changements climatiques, incluant la première redevance sur le carbone en Amérique du Nord, qui a été salué par les ONG environnementales. Il nous permettra d'at­teindre les objectifs du protocole de Kyoto et d'assurer le leadership canadien de la réduction des GES. C'est ainsi, par exemple, que nous militons pour l'établissement d'un marché du carbone au Canada et en Amérique du Nord. Le gouvernement du Québec sera l'hôte ce mois-ci d'une conférence réunissant les États américains de la Nouvelle-Angleterre et les provinces de l'Est du Canada.


Le Québec fait sienne l'idée selon laquelle les changements climatiques sont l'un des plus grands défis auxquels fait face l'humanité. Nous appuyons une action internationale concertée au plus haut niveau. À la conférence de Paris, nous serons solidaires des nations favorables au renforcement de la gouvernance environnementale mon­diale. Nous le ferons pour les générations futures, car comme le disait si bien Saint-Exupéry : « Nous n'héritons pas la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants ». Se pourrait-il que l'ur­gence et l'ampleur de la menace annoncent une ère de coopération sans précédent entre les peuples ? C'est l'espoir que je nourris. Et quand je vois le leadership manifesté par l'Europe et, en particulier, par la France et le président Jacques Chirac, cet espoir grandit.

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Une fois encore Charest fait de belles promesses mais à quand les actes concrets ?! ?!
Ce n'est pas en prolongeant une autoroute ou en ajoutant un pont à Montréal que vous allez combattre l'effet de serre, cher Monsieur !