LE CONSEILLER MUNICIPAL DE HÉROUXVILLE
L'insaisissable André Drouin
Katia Gagnon
Émilie Côté
La Presse
Curieux homme que ce conseiller municipal brutalement propulsé sous les projecteurs. Disert et exubérant, il fait le baisemain à la journaliste qui se présente au bout du petit chemin de campagne menant à sa résidence. Mais lorsqu'on cherche à savoir qui est André Drouin exactement, le grand bonhomme à la mèche rebelle se referme comme une huître.
«Lac Castor. Chemin privé. Pour résidents seulement.» Habillé comme s'il allait pelleter, André Drouin fume une cigarette sur le balcon de sa coquette maison bleue. La vue sur le lac privé est magnifique. «Ici, c'est le baisemain», lance-t-il avant de s'exécuter. Après le premier clic de l'appareil photo, il enlève son chapeau. «Il ne faudrait pas que j'aie l'air d'un immigrant», dit-il, blaguant à demi.
«Gardez vos bottes. C'est moi qui lave le plancher, mais quand elle va être musulmane, madame va le laver.» Sa femme sourit. Assise à la table de la cuisine, elle prend des notes en parlant au téléphone. «L'organisation mondiale est ici», lance le désormais célèbre conseiller municipal, qui émaille ses phrases de termes comme power management ou processus mondiaux. «Je pense souvent en langage machine.»
S'il pense en langage machine, André Drouin parle en revanche comme une mitraillette. Ses déclarations spectaculaires à Tout le monde en parle en ont stupéfié plusieurs. L'homme aurait fait le tour du monde, il aurait vu une femme se faire lapider, il aurait brassé des milliards.
Où, dans quel contexte, quand? M. Drouin, prêt à nous entretenir pendant des heures de ses fameuses normes de vie, refuse de répondre à ces questions. «Je ne vais pas vous dire ça. Je ne veux pas que le sujet devienne André Drouin.»
Viscéralement attaché à Hérouxville
Nous avons néanmoins cherché à cerner cet insaisissable personnage. Une chose est sûre : André Drouin, 60 ans, a un attachement profond et viscéral pour Hérouxville. Son grand-père a été maire du petit patelin pendant la Deuxième Guerre mondiale, en «des temps très durs pour nos campagnes», dit-il.
La ferme du patriarche a par la suite été reprise par Germain Drouin, l'oncle d'André. Le petit garçon, qui habitait à Grand-Mère, venait passer tous ses étés sur la ferme familiale avec son frère. Yvonne Drouin, sa tante, se souvient d'un gamin «très grouillant», qui adorait taquiner la parenté.
Le jeune André s'est par la suite éloigné de Hérouxville en allant au collège militaire de Saint-Jean, puis dans l'armée, et ensuite à l'Université de Sherbrooke, où il fera des études d'ingénieur, dit-il.
Après s'être installé à L'Ancienne-Lorette avec sa femme, Lucette Rivard, il se fera construire une résidence secondaire au bord du lac Castor. À leur tour, ses trois enfants passeront leurs vacances dans le petit patelin de la Mauricie.
Une carrière chez Xerox
Sa vie, André Drouin la passera à L'Ancienne-Lorette. Sa carrière, il la fera à la firme Xerox. Il commence au bas de l'échelle, comme représentant aux ventes. Alain Bussières a travaillé avec lui pendant presque toute la décennie 70. «On était une équipe dynamique», dit-il en riant.
Une équipe qui se déplaçait beaucoup au Canada et aux États-Unis. Les bons vendeurs, et c'était le cas d'André Drouin, gagnaient parfois des voyages offerts par la compagnie. M. Bussières a perdu de vue son ancien collègue au début des années 80. «Je l'ai retrouvé la semaine dernière au bulletin d'information.»
À la fin de sa carrière chez Xerox, en 1995, il était devenu consultant principal, s'occupant des ventes et du soutien technique avec les clients. Des clients situés partout dans le monde? Chez Xerox, une firme qui a des bureaux dans près de 200 pays, on ne nous a pas répondu : protection de la vie privée d'un ancien employé.
En 1995, André Drouin prend sa retraite et fonde deux compagnies, qui s'éteindront quelques années plus tard. Jean Girard a été, à cette époque, son voisin dans la rue Grandbois. Il se souvient d'un homme «avec une bonne tête sur les épaules», passionné par les vieilles voitures. Un hobby qui lui vient manifestement de son père, mécanicien de son état.
Mais aujourd'hui, ce retraité anonyme, qui s'est fait élire l'an dernier au conseil municipal de la petite ville où sont plantées ses racines, est devenu une vedette. Prochaine étape, député? «Moi, je ne fais pas de politique. Et ils sont mieux de ne pas m'approcher, personne. Ça, vous pouvez l'écrire.»
L'insaisissable André Drouin
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Vieille fille
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linus611 a écrit
ce retraité anonyme, qui s'est fait élire l'an dernier au conseil municipal de la petite ville où sont plantées ses racines, est devenu une vedette. Prochaine étape, député? «Moi, je ne fais pas de politique. Et ils sont mieux de ne pas m'approcher, personne. Ça, vous pouvez l'écrire.»
Étrange... est-ce à dire que la "politique municipale" c'est de la politi.......ie ?
ce retraité anonyme, qui s'est fait élire l'an dernier au conseil municipal de la petite ville où sont plantées ses racines, est devenu une vedette. Prochaine étape, député? «Moi, je ne fais pas de politique. Et ils sont mieux de ne pas m'approcher, personne. Ça, vous pouvez l'écrire.»
Étrange... est-ce à dire que la "politique municipale" c'est de la politi.......ie ?
Un "projet" est un rêve qu'on décide un jour de réaliser en y mettant la persévérance et le courage qu'il faut... quitte à se donner des coups de pieds au cul tous les matins !!!
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