Analyse des derniers soubresauts de la campagne électorale

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Beppo
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Québec 2007

Analyse des derniers soubresauts de la campagne électorale

Annie Fernandez
Journal de Québec
17/03/2007 08h23

Le Journal vous présente chaque semaine, le samedi, une analyse des derniers soubresauts de la campagne électorale provinciale. Cette semaine, trois nouveaux analystes se joignent à notre équipe d'experts pour décortiquer l'image, la stratégie et l'attitude de vos politiciens. Michel Martin, président de Radar communications et affaires publiques à Québec

«La grande surprise, c'est Jean Charest qui a livré une performance moyenne au débat et qui a été sonné par les attaques de Mario Dumont. Ça a été une semaine difficile pour lui. Il n'a pas donné une raison positive aux Québécois de lui donner un second mandat», analyse Michel Martin.

Il estime que la première «passe dans les patins» lui est venue de Pierre Paradis, avant le débat, qui remettait en cause la performance de son parti en santé. «M. Charest a vraiment perdu le contrôle du message, note-t-il. Pour la première fois, Mario Dumont dépasse Jean Charest pour le choix du meilleur premier ministre.

«André Boisclair, de son côté, semble s'être ressaisi, ce qui pourrait lui permettre de consolider ses appuis et gagner un peu de terrain», prédit M. Martin. Il soulève néanmoins que 49 % des gens voteraient pour la souveraineté, mais seulement 29 % pour le Parti québécois.

Grande participation

Michel Martin insiste sur l'importance du taux de participation au scrutin du 26 mars. Plus ils sera élevé, dit-il, plus il exprimera l'insatisfaction de l'électorat, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour les libéraux. «Mais le vote libéral sort toujours plus fort que les autres partis», fait-il valoir.

Selon lui, le PQ et le PLQ n'ont aucune chance dans Chaudière-Appalaches. Les seules circonscrïptions qui pourraient résister aux assauts de l'ADQ, c'est Frontenac et Beauce-Sud. «L'ADQ se fait accuser de ne pas avoir d'équipe, mais je dirais qu'il ne faut pas confondre notoriété et visibilité avec compétences et crédibilité», insiste Michel Martin. Du côté de la Rive-Nord, l'analyste voit une percée possible de l'ADQ dans Louis-Hébert, La Peltrie, Chauveau, Montmorency et Portneuf. «Le PQ va conserver Taschereau et Charlevoix», prédit-il.

Peu d'enjeux

Au plan économique, il n'y a pas d'enjeux qui semble ressortir, estime M. Martin, même pas Rabaska sur la Rive-Sud. «Il y a très peu de propositions économiques dans les plates-formes. L'économie est la grande oubliée de la campagne», dit-il.

Enfin, Michel Martin n'est pas convaincu que le budget fédéral attendu lundi aura un grand effet sur la campagne provinciale.

Luc Dupont, professeur au Département de communication de l'Université d'Ottawa

«Je pense encore que M. Boisclair a gagné le débat, a maintenu François Ducharme. Quant à M. Dumont, force est de constater qu'il a réussi à amener tout le monde sur son terrain.»

«Depuis le débat, c'est difficile pour M. Charest. Il faut qu'il fasse quelque chose. Il doit changer le spirit de la campagne, un coup suffisamment fort et l'occasion qu'il aura, c'est le budget fédéral», prédit-il.

Attention!

M. Ducharme insiste pour dire que les indécis sont de moins en moins nombreux et que les tiers partis fondent comme neige au soleil. «Il ne reste plus grand monde à aller chercher», dit-il. Selon lui, les chefs devraient jouer de prudence pour le dernier droit. «Mario Dumont a fait l'erreur de commencer à parler de transition. Les gens ont le goût de voir l'ADQ au Parlement, mais pas nécessairement au pouvoir. Ça ne lui est pas avantageux de se placer dans le siège d'en avant», explique-t-il.

M. Ducharme estime que le PQ va mieux depuis mardi. «Ils ont la répartition du vote en leur faveur. Il faut que M. Boisclair conserve un ton relativement sobre, des phrases courtes et assez punchées», dit -il.

Selon lui, le PQ ne devrait pas miser sur la souveraineté d'ici le 26 mars. «C'est évident pour tout le monde que le PQ ne fera pas un référendum avec un gouvernement minoritaire. Pour une fois, on aura pas une fin de campagne qui ne sera pas divisée là-dessus», analyse-t-il.

Budget surestime

François Ducharme estime, comme les autres analystes, que l'effet du budget fédéral est surestimé. «C'est comme à la bourse lorsqu'elle escompte la nouvelle. À moins d'une surprise, tout le monde s'attend de 1,5 à 2 milliards. Ça aura un effet nul», prédit-il.

Enfin, M. Ducharme soulève que plusieurs sujets ont passé sous silence depuis le début de la campagne. «Ça a peu parlé d'économie et de pauvreté. On pensait que l'environnement allait être un enjeu majeur. Disons que personne n'a déchiré sa chemise là-dessus, note-t-il. Je croyais aussi que la création de la richesse allait être abordée», se surprend François Ducharme.

Richard Thibault, président RTCcom, gestion de crises et affaires public

Richard Thibault convient que Mario Dumont a gagné l'après-débat, le focus étant demeuré sur lui 48 heures avec cette lettre qu'il a brandie à la surprise générale. «Parles-en en bien, parles-en en mal, mais parles-en», dit Richard Thibault.

Les gens n'ont toujours pas vu le Jean Charest campainer reconnu, selon lui. «Le gâteau n'a jamais vraiment levé. Le libéraux ont été forts avant le début des élections; par la suite, ils ont bousculé tout le monde, ils ont même été suffisants et, ensuite, ils ont créé diversion sur la question constitutionnelle, puis le débat des chefs qui n'a pas été si bon que ça», résume M. Thibault.

Pour André Boisclair, même s'il fait une «super de bonne campagne», son passé trouble lui colle à la peau. «Quand on parle au monde, ça revient souvent», note M. Thibault.

Dernier droit

«Il ne reste que 4 % d'indécis. Le ciment est pas mal pris. Ça prendrait quelque chose d'incroyablement gros pour changer la donne», a-t-il dit. Le budget fédéral de lundi aura un impact relatif, selon lui.

«Ça fera l'affaire du Québec, pas seulement des libéraux ou des adéquistes», estime M. Thibault. La prochaine et dernière semaine repose sur l'organisation, selon lui.

Les libéraux auront intérêt à ne pas ramener leur chef à des endroits où il risque de se faire lancer des injures, comme ça été le cas dans Verchères, jeudi. «On ne doit pas tenter de faire des gains. Il faut maintenir les acquis», insiste Richard Thibault.

Nouvelle mode

L'analyste croit que les partis seront appelés à revoir leur campagne de publicité. «La pub télé et radio n'ont pas eu beaucoup d'impact, cette fois.

Les adéquistes n'ont pas eu les moyens de se payer des publicité et ils montent. La réflexion est intéressante», dit-il. Les libéraux auront fait, jusqu'ici, une campagne assez conservatrice, selon lui, avec le même type d'activités, le même type d'organisation, le même type de pub, de pancartes et de discours.

«Du côté du PQ, ils n'ont pas été capables de symboliser le changement jusqu'ici. C'est plutôt Mario Dumont et l'ADQ qui symbolisent le changement», conclut-il.

http://www2.canoe.com/infos/quebeccanad ... 82300.html



Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
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