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Le Dimanche 18 mars 2007
La machine distributrice de Mario
La preuve que Mario Dumont flotte dans cette campagne électorale, cest quil peut dire nimporte quoi sur des sujets aussi sérieux que le système carcéral, sur le réseau de la santé ou sur laide sociale et il sen sort à peu près sans égratignure. Il y a des moments, comme ça, dans une carrière politique. Cest une période de grâce dans lélectorat. Ou, si vous préférez, une lune de miel avant le mariage.
Dernier exemple : la position de Mario Dumont sur labolition des conseils dagglomération. Que de politique il se fait au Québec sur le dos des municipalités. Ça fait depuis 2000 que le sujet empoisonné des fusions-défusions trouble le paysage politique. Et Mario Dumont, qui vient de faire un disgracieux 180 degrés sur cette question, nous promet aujourdhui dentretenir encore un peu la confusion, les querelles et les frustrations pendant au moins un autre mandat de quatre ans! Pour un gars qui croyait aux fusions municipales, qui avait même recruté Monsieur une-île-une-ville (Pierre Bourque) en 2003&
Lopportunisme, apparemment, ne connaît ni gêne ni limite.
Cela nest pas sans conséquences, toutefois, même si cest fait avec une telle légèreté par M. Dumont.
Dabord, il se joue des régions, à qui il promet des années de merdier; il augmente le cynisme de la population par rapport aux politiciens girouettes; il renie ses positions passées par pur électoralisme; il présente des politiques à la petite semaine plutôt quun plan, une vision, densemble.
Bref, tout ce quil reproche depuis des années aux «vieux» partis.
Mario Dumont a du talent, certes. Et son parti, sans lombre dun doute, comble un vide dans cette élection. Mais, de plus en plus, le programme adéquiste ressemble à une machine distributrice. Il y a là-dedans un peu de tout pour tout le monde, selon les goûts à la mode et les saveurs du mois. Vous pouvez vous faire plaisir en prenant un sac de peanuts ou un Jos-Louis et vous faire croire que vous aurez un repas complet et équilibré en ajoutant un sandwich aux Sufs, mais les machines distributrices, comme le programme de lADQ, manquent singulièrement de substance.
