L'Algerie renoue avec le terrorisme

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geneviève-2
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Message par geneviève-2 »

Citation :Maghreb
L'Algérie renoue avec le terrorisme
Associated Press (AP)  Aomar Ouali
11/04/2007 07h24 - Mise à jour 11/04/2007 14h07  




Ce qu'il reste d'une voiture qui a explosé près d'un poste de police dans la banlieue est d'Alger.  

© AP





La région d'Alger n'avait pas connu pareille attaque depuis 2002. Lors d'une opération spectaculaire et parfaitement coordonnée, trois kamikazes ont fait exploser aujourd'hui leurs véhicules piégés aux abords de deux sites symboles du pouvoir algérien: le palais du gouvernement dans le centre de la capitale et un poste de police dans la banlieue est, faisant au total 23 morts et plus de 160 blessés.
Ce triple attentat-suicide a été revendiqué par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb, ou «Al-Qaïda en Afrique du Nord islamique», nouveau nom que s'est donné en janvier le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a rapporté la chaîne panarabe par satellite Al-Jazira.

«Nous n'aurons pas de repos tant que chaque recoin de la terre islamique ne sera pas libéré des forces étrangères», a déclaré Abou Mohammed Salah, qui s'est présenté comme un porte-parole de la branche d'Al-Qaïda au Maghreb, dans un appel de revendication donné au bureau marocain d'Al-Jazira à Rabat.

Dans son message de revendication, l'organisation terroriste parle d'un troisième site visé, les locaux d'Interpol, qui n'a pas été mentionné par les autorités algériennes. Les informations données par le porte-parole d'Al-Qaïda ne pouvaient pas dans l'immédiat être vérifiées de façon indépendante.

Sur un site Internet islamique, la branche d'Al-Qaïda a diffusé les photos de trois hommes présentés comme les trois kamikazes et identifiés sous les noms de Mouadh ben Jabal, al-Zoubaïr Abou Sajda et Abou Dajjana.

Selon le dernier bilan communiqué par l'agence de presse officielle algérienne APS, qui cite la Protection civile, les attaques ont fait au moins 23 morts et 162 blessés. Le premier attentat, devant le palais du gouvernement, a fait au moins 12 morts et 118 blessés. Le second, qui a visé le poste de police de Bab Ezzouar, à l'est de la capitale, a fait au moins 11 morts et 44 blessés.

Le premier ministre algérien Abdelaziz Belkhadem ne se trouvait pas dans le palais du gouvernement au moment de l'attaque. Mais, quelques heures après l'attentat, il est venu faire une déclaration à la presse devant l'immeuble qui a été partiellement dévasté sur six étages, y compris ses bureaux. Le chef du gouvernement a dénoncé un «acte criminel qui relève de la pure lâcheté et de la trahison, au moment où le peuple algérien revendique la réconciliation nationale». «Pour le moment, le plus urgent est de sortir les morts et blessés qui sont à l'intérieur de l'immeuble», a-t-il ajouté.

Deux témoins ont raconté avoir vu un véhicule rouge foncer en direction du bâtiment, puis la police ouvrir le feu pour le forcer à s'arrêter, avant qu'il n'explose. Le palais du gouvernement abrite les bureaux du premier ministre et du ministre de l'Intérieur.

La police a établi un périmètre de sécurité autour de l'esplanade conduisant au palais du gouvernement. Cinq ambulances se sont rendues sur les lieux de la déflagration qui a été ressentie dans les immeubles voisins. Les vitres de la façade ont été brisées, et une dizaine de voitures étaient calcinées devant le palais.

Plusieurs personnes ont été évacuées en ambulance. Un homme saignait à la tête, alors qu'une femme, l'air hagard et en larmes, était soignée pour une blessure à la tête.

Fayza Kebdi, une avocate travaillant dans un bureau en face du palais du gouvernement, a rapporté que le souffle de l'explosion avait brisé toutes les vitres de son immeuble. Son mari a été projeté à «six ou sept mètres» d'elle. «Pour nous, les années de terrorisme étaient finies. On pensait que tout était rentré dans l'ordre», a-t-elle déclaré. «Mais maintenant, il y a la peur que ça rebondisse».

À Paris, le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy a exprimé son «horreur» et son «indignation après les attentats qui viennent de frapper Alger». Dans un communiqué diffusé par le quai d'Orsay, le ministre français des Affaires étrangères «assure les autorités algériennes de notre pleine solidarité dans leur lutte contre le terrorisme». --Message edité par geneviève-2 le 2007-04-11 15:37:16--
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geneviève-2
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Message par geneviève-2 »

Citation :Alger
Les Algérois en proie à la peur
Associated Press (AP)  Aomar Ouali
12/04/2007 14h53 - Mise à jour 12/04/2007 15h43  




Le dispositif de sécurité a été renforcé un peu partout à Alger.  

© AP





Au lendemain des attentats qui ont fait 33 morts et 57 blessés à Alger, ciblant particulièrement le palais du gouvernement, un joyau de l'architecture colonial, les Algérois étaient encore en état de choc aujourd'hui. Ils appréhendent désormais le retour à «la décennie de sang» qui a fait plus de 200 000 morts dans les années 1990.
«On croyait que le pire était derrière, mais avec ce qui vient de se produire, j'ai peur qu'on replonge dans l'engrenage de la mort», s'est inquiété Sabrina Amalou, une secrétaire qui travaille non loin du palais du gouvernement. Pour sa part, Rabah Ben Laouane, directeur d'école, a fait part de sa peur pour les enfants. «J'ai peur qu'ils ciblent les écoles pour faire beaucoup de dégâts et faire parler d'eux», a-t-il confié.

En ce premier jour de week-end en Algérie, les kiosques à journaux ont été pris d'assaut par des citoyens en quête d'informations et d'explications sur ces attentats perpétrés contre le palais et contre le commissariat de Bab Ezzouar, à l'est de la capitale.

L'ensemble de la presse a en effet consacré sa «une» aux violences. «Assassins», écrivait Liberté, dans une allusion aux auteurs des attentats. «Al Qaïda au Maghreb frappe au coeur du pouvoir algérien», notait en manchette le Jeune Indépendant. «Opération Kamikaze», titrait de son côté le Soir d'Algérie, alors qu'El Watan soulignait «Kamikaze sur Alger».

Sur les axes routiers conduisant vers Alger, le dispositif de sécurité a été renforcé, avec la multiplication de barrages où les conducteurs sont désormais conviés à marquer de brefs arrêts pour permettre aux gendarmes ou aux policiers, armes aux poings, d'observer l'intérieur des véhicules.

Au palais du gouvernement, dont l'accès est fermé, des dizaines de travailleurs étaient déjà à pied d'oeuvre aujourd'hui pour installer les échafaudages et entamer les travaux de remise en état de la façade détruite par l'explosion d'hier.

Dans la rue Dr Saâdane, qui surplombe le palais, des centaines de voitures étaient stationnées en file indienne, leurs occupants, accoudés à la rambarde de sécurité, regardant ce qu'il était advenu du palais du gouvernement. «C'est triste à voir», a confié Chabane Raissi, un fonctionnaire de la poste, «spécialement venu pour voir de visu les images montrées par la télévision».

Des processions mortuaires se sont déroulées dans les cimetières de la capitale dans la journée, pour l'enterrement des victimes, selon un rite musulman. D'autres familles ayant perdu les leurs ont préféré attendre vendredi, jour des prières, pour les enterrer.

«Il revenait d'une mission au sud du pays. Il attendait le véhicule de service devant le portail de la protection civile quand la première bombe a explosé», a raconté, en larmes, le fils d'un pompier en enterrant son père au cimetière de Bousekloune, à l'est d'Alger.

Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni a fait la tournée des hôpitaux algérois où les blessés ont été évacués après les attentats. L'occasion de communiquer le dernier bilan, 33 morts et 57 blessés, et de s'exprimer sur les deux attentats. Il a imputé ces violences au GSPC, désormais branche d'Al-Qaïda au Maghreb, qui a revendiqué ces attentats dès hier.

La veille, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, avait qualifié les attentats de «provocation médiatique» avant les élections de mai, prévenant les auteurs des attentats que «le peuple algérien n'accepte pas leur approche et leur style, comme il refuse la violence et le terrorisme».

La classe politique algérienne, de son côté, a condamné les deux attentats. Mais des formations comme le Mouvement démocratique et social (marxiste) et le Front des forces socialistes (FFS) ont imputé, chacun selon son analyse, le retour des attentats à l'échec de la politique de réconciliation nationale du président algérien Abdelaziz Bouteflika et la «faillite» de la thèse officielle du «terrorisme résiduel».




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