Colline parlementaire
Offensive conservatrice contre le protocole de Kyoto
Par Normand Rhéaume
Le gouvernement Harper affirme que l'application du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre entraînerait une catastrophe économique au Canada.
Le ministre de l'Environnement, John Baird, a présenté un scénario apocalyptique qui associe la mise en oeuvre du protocole de Kyoto à la perte de 275 000 emplois, à une augmentation de 60% du prix de l'essence et au doublement de celui du gaz naturel.
Dévoilée devant un comité sénatorial, la position conservatrice a été qualifiée de tentative d'effrayer les gens par le sénateur libéral Dennis Dawson.
Le gouvernement minoritaire s'oppose à l'adoption finale d'un projet de loi que les partis d'opposition ont appuyé pour obliger le Canada à mettre en oeuvre le protocole de Kyoto.
Avant l'étape de l'adoption définitive en troisième lecture à la Chambre des communes, le Sénat procède présentement à l'étude du projet de loi C-288, loi visant à assurer le respect des engagements du Canada en matière de changements climatiques en vertu du Protocole de Kyoto.
Ce projet de loi a été présenté par le député libéral d'Honoré-Mercier, Pablo Rodriguez.
Offensive conservatrice contre le protocole de Kyoto
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.anthurium.
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Prière et chant religieux
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Baird prédit récession et catastrophes si le Canada respecte Kyoto
19 - avril - 2007
OTTAWA (PC) - Le ministre fédéral de l'Environnement prédit une récession, une augmentation substantielle du chômage et une catastrophe économique si le Canada devait respecter les cibles imposées par le Protocole de Kyoto pour 2012.
Le ministre John Baird a témoigné ce jeudi matin devant un comité sénatorial qui étudie le projet de loi adopté par la Chambre des communes pour la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. Ce projet de loi, présenté par un député libéral, a été adopté par la Chambre malgré l'opposition du gouvernement conservateur minoritaire.
Le ministre tente maintenant de convaincre les sénateurs de tuer le projet de loi. Il a présenté au comité sénatorial une étude qui brosse un tableau très noir d'un Canada qui réduirait ses émissions de gaz à effet de serre à la vitesse prévue dans le Protocole de Kyoto.
L'étude du ministre prédit 275 000 emplois perdus d'ici 2009, une augmentation de 60 pour cent du prix de l'essence, et que le gaz naturel coûterait deux fois plus cher.
Tout en brossant ce noir tableau, M. Baird dit qu'il ne faut pas y voir une critique de sa part du Protocole de Kyoto. Il assure que son gouvernement accepte ses obligations internationales et fera de son mieux pour les respecter.
Plusieurs sénateurs, sceptiques, l'ont accusé de présenter une étude truquée, qui ne tient aucun compte des bénéfices économiques d'une réduction des gaz à effet de serre. Selon le sénateur libéral Fernand Robichaud, cette étude frise le ridicule.
Les échanges entre sénateurs libéraux ou indépendants et le ministre ont souvent pris la forme de prises de bec, John Baird reprochant, à un moment donné aux sénateurs de ne pas être élus par la population.
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Les conservateurs oublient bien sur de parler des conséquences sur l'emploi et sur l'environnement de leur inaction actuelle...
De plus, ils oublient de parler du développement économique considérable que les entreprises oeuvrant dans le domaine de l'environnement connaitraient si on essayait de rencontrer les objectifs de Kyoto.
Harper n'est qu'un clown qui pense à court, très très court terme ! et qui ne pense qu'au développement économique que d'une province, la sienne !
Il n'a pas compris qu'économie et écologie sont intimement liés... non seulement quand il aura scrappé toute la ressource, y'en aura plus pentoute des emplois... et deuxièmement, l'écologie est un secteur qui peut permettre la création de nombreux emplois...
Capter les gaz à effet de serre... une technologie qui existe et qui créerait de l'emploi sans réduire la productivité.... mais non, on agit pas... et pourquoi ?... parce que ça augmenterait le coût du baril albertain de 10 cents.... BRAVO gang d'écoeurants !... --Message edité par infomanII le 2007-04-19 16:23:22--
De plus, ils oublient de parler du développement économique considérable que les entreprises oeuvrant dans le domaine de l'environnement connaitraient si on essayait de rencontrer les objectifs de Kyoto.
Harper n'est qu'un clown qui pense à court, très très court terme ! et qui ne pense qu'au développement économique que d'une province, la sienne !
Il n'a pas compris qu'économie et écologie sont intimement liés... non seulement quand il aura scrappé toute la ressource, y'en aura plus pentoute des emplois... et deuxièmement, l'écologie est un secteur qui peut permettre la création de nombreux emplois...
Capter les gaz à effet de serre... une technologie qui existe et qui créerait de l'emploi sans réduire la productivité.... mais non, on agit pas... et pourquoi ?... parce que ça augmenterait le coût du baril albertain de 10 cents.... BRAVO gang d'écoeurants !... --Message edité par infomanII le 2007-04-19 16:23:22--
Tel que dit aux infos, Baird a volontairement "oublié" de tenir compte des côtés positifs... son rapport mentionne même dans son préambule qu'ils n'ont pas tenu compte des bénéfices des actions.
Les conservateurs veulent blaster Kyoto pour nous faire avaler d'ici quelques semaines LEUR plan pour l'air pur... qui sans doute n'aura rien de "vert".
Les conservateurs veulent blaster Kyoto pour nous faire avaler d'ici quelques semaines LEUR plan pour l'air pur... qui sans doute n'aura rien de "vert".
Beauchamp juge Baird d'alarmiste
Presse Canadienne (PC) Par Jocelyne Richer
19/04/2007 17h11
La nouvelle ministre du Développement durable, Line Beauchamp.
© Jacques Boissinot (PC)
Le nouveau gouvernement Charest, assermenté depuis à peine 24 heures, n'a pas perdu de temps pour contredire le gouvernement fédéral dans le délicat dossier du Protocole de Kyoto.
L'impact économique sera pire si on se détourne de Kyoto et qu'on ne respecte pas les cibles de réduction de gaz à effet de serre inscrites au protocole, a soutenu la ministre du Développement durable, Line Beauchamp, jeudi, en réaction à son homologue fédéral, John Baird, qui tient un tout autre discours.
Ce dernier avait brandi plus tôt le spectre d'une récession et d'une hausse du taux de chômage, bref d'une catastrophe économique, si le Canada se conformait aux objectifs fixés pour assurer la mise en oeuvre du protocole.
Mais ce scénario est «alarmiste», a dit la ministre, lors de son premier point de presse à titre de responsable du dossier environnemental, en marge de la séance hebdomadaire du conseil des ministres.
Presse Canadienne (PC) Par Jocelyne Richer
19/04/2007 17h11
La nouvelle ministre du Développement durable, Line Beauchamp.
© Jacques Boissinot (PC)
Le nouveau gouvernement Charest, assermenté depuis à peine 24 heures, n'a pas perdu de temps pour contredire le gouvernement fédéral dans le délicat dossier du Protocole de Kyoto.
L'impact économique sera pire si on se détourne de Kyoto et qu'on ne respecte pas les cibles de réduction de gaz à effet de serre inscrites au protocole, a soutenu la ministre du Développement durable, Line Beauchamp, jeudi, en réaction à son homologue fédéral, John Baird, qui tient un tout autre discours.
Ce dernier avait brandi plus tôt le spectre d'une récession et d'une hausse du taux de chômage, bref d'une catastrophe économique, si le Canada se conformait aux objectifs fixés pour assurer la mise en oeuvre du protocole.
Mais ce scénario est «alarmiste», a dit la ministre, lors de son premier point de presse à titre de responsable du dossier environnemental, en marge de la séance hebdomadaire du conseil des ministres.
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Boule à mites
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- Inscription : sam. juin 19, 2004 12:00 am
Boule à mites a écritMoi aussi je me dis que quand on n'aura plus de planète sur laquelle vivre, ça va être vraiment pratique d'être riche.
Rien qu'à regarder la météo f***** de ce temps-là...
Les changements, ce sera pas juste une météo encore plus f...ée. Ce sera surtout des millions de réfugiés qu'il va falloir accueillir et nourrir. Mais c'est pas grâve, Steven va leur trouver une job dans le pétrole, non ?... ah oh... merde, ça va être le KO et la récession alors ?... bin oui !
Et voilà comment ne pas agir va produire des conséquence bien pires que ce que le clown Harper nous laisse croire...
Rien qu'à regarder la météo f***** de ce temps-là...
Les changements, ce sera pas juste une météo encore plus f...ée. Ce sera surtout des millions de réfugiés qu'il va falloir accueillir et nourrir. Mais c'est pas grâve, Steven va leur trouver une job dans le pétrole, non ?... ah oh... merde, ça va être le KO et la récession alors ?... bin oui !
Et voilà comment ne pas agir va produire des conséquence bien pires que ce que le clown Harper nous laisse croire...
David Suzuki montre les dents
Mathieu Perreault
La Presse
Des poursuites devraient être déposées contre les gouvernements qui n'imposent pas des réductions dans les émissions des gaz à effet de serre, et les entreprises qui en sont responsables, selon l'environnementaliste renommé David Suzuki.
«Je pense que nous sommes responsables de crimes contre les générations futures», a-t-il déclaré durant une conférence de presse avant une allocution au Barreau du Québec. «Si ce n'est pas un crime, c'est sûrement un péché. Il faudrait voir quelles sont les options juridiques.»
Ne vaudrait-il pas mieux attendre que les autres signataires du protocole de Kyoto ne sévissent contre le Canada? «Le problème, c'est que le protocole n'a pas de dents», dit le généticien de Colombie-Britannique.
«Al Gore lui-même l'a bien dit quand il l'a négocié. Il ne faut pas s'attendre à ce que le Canada paie s'il ne suit pas les exigences du protocole. Cela dit, comme Canadien je suis humilié de ce que notre pays ne respecte pas ses engagements.»
David Suzuki était particulièrement cinglant envers la sortie du ministre fédéral de l'Environnement, John Baird, qui a affirmé hier que suivre le protocole de Kyoto provoquerait une récession au Canada. «Le rapport Stern a dit que si nous ne faisons rien, l'effet de serre détruira 20 % de notre économie durant le prochain siècle, rétorque M. Suzuki. C'est plus que la Deuxième Guerre mondiale.»
Le rapport britannique Stern arrivait à ce chiffre en tenant compte d'une amplification supplémentaire et controversée de l'effet de serre, ainsi que de la dégradation de l'environnement et des inégalités mondiales, deux mesures généralement ignorées par les calculs de PNB (produit national brut).
Sans ces ajouts, l'impact du laisser-aller serait comparable à la récession prédite par le ministre John Baird, environ 5 %.
Le pire, selon M. Suzuki, c'est que les entreprises ont tout à gagner de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
«J'étais voilà quelques années à l'inauguration d'un complexe de bureaux de Toronto qui avait investi 20 millions de dollars pour améliorer son efficacité énergétique. Eh bien, cet investissement était repayé en trois ans. Je n'ai pas d'autre choix que de féliciter les compagnies qui font ce genre d'investissement, mais j'aurais envie de leur dire : Pourquoi avez-vous gaspillé de l'énergie en pure perte pendant tant d'années? Elles gagnent sur deux tableaux : elles ont l'air écologiques, et ça leur rapporte de l'argent. Ça me donne envie de vomir.»
Mathieu Perreault
La Presse
Des poursuites devraient être déposées contre les gouvernements qui n'imposent pas des réductions dans les émissions des gaz à effet de serre, et les entreprises qui en sont responsables, selon l'environnementaliste renommé David Suzuki.
«Je pense que nous sommes responsables de crimes contre les générations futures», a-t-il déclaré durant une conférence de presse avant une allocution au Barreau du Québec. «Si ce n'est pas un crime, c'est sûrement un péché. Il faudrait voir quelles sont les options juridiques.»
Ne vaudrait-il pas mieux attendre que les autres signataires du protocole de Kyoto ne sévissent contre le Canada? «Le problème, c'est que le protocole n'a pas de dents», dit le généticien de Colombie-Britannique.
«Al Gore lui-même l'a bien dit quand il l'a négocié. Il ne faut pas s'attendre à ce que le Canada paie s'il ne suit pas les exigences du protocole. Cela dit, comme Canadien je suis humilié de ce que notre pays ne respecte pas ses engagements.»
David Suzuki était particulièrement cinglant envers la sortie du ministre fédéral de l'Environnement, John Baird, qui a affirmé hier que suivre le protocole de Kyoto provoquerait une récession au Canada. «Le rapport Stern a dit que si nous ne faisons rien, l'effet de serre détruira 20 % de notre économie durant le prochain siècle, rétorque M. Suzuki. C'est plus que la Deuxième Guerre mondiale.»
Le rapport britannique Stern arrivait à ce chiffre en tenant compte d'une amplification supplémentaire et controversée de l'effet de serre, ainsi que de la dégradation de l'environnement et des inégalités mondiales, deux mesures généralement ignorées par les calculs de PNB (produit national brut).
Sans ces ajouts, l'impact du laisser-aller serait comparable à la récession prédite par le ministre John Baird, environ 5 %.
Le pire, selon M. Suzuki, c'est que les entreprises ont tout à gagner de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
«J'étais voilà quelques années à l'inauguration d'un complexe de bureaux de Toronto qui avait investi 20 millions de dollars pour améliorer son efficacité énergétique. Eh bien, cet investissement était repayé en trois ans. Je n'ai pas d'autre choix que de féliciter les compagnies qui font ce genre d'investissement, mais j'aurais envie de leur dire : Pourquoi avez-vous gaspillé de l'énergie en pure perte pendant tant d'années? Elles gagnent sur deux tableaux : elles ont l'air écologiques, et ça leur rapporte de l'argent. Ça me donne envie de vomir.»
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.anthurium.
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L'offensive anti-Kyoto Jean-Robert Sansfaçon
Édition du samedi 21 et du dimanche 22 avril 2007
Mots clés : John Baird, protocole de Kyoto, Gouvernement, Changements climatiques, Canada (Pays)
Il n'est pas nécessaire d'être économiste pour deviner que plus nous nous rapprochons de l'échéance de 2012 et plus il devient difficile pour le Canada de respecter les engagements pris en signant le protocole de Kyoto. En publiant une étude aux conclusions catastrophistes dont on ne sait même pas si elle a été produite par son ministère ou par quelque consultant privé, le ministre de l'Environnement, John Baird, joue le jeu des sociétés pétrolières de l'Ouest qui refusent de reconnaître l'évidence du réchauffement de la planète pour empocher le plus de profits possible à court terme.
D'ici quelques jours, le gouvernement conservateur annoncera les cibles à atteindre pour les industries polluantes. Mais on sait d'ores et déjà qu'on leur demandera tout au plus de réduire le rythme d'augmentation des émissions et non la quantité totale d'émissions de gaz à effet de serre (GES).
À l'inverse du gouvernement, les partis d'opposition, majoritaires à la Chambre, viennent de faire adopter un projet de loi actuellement devant le Sénat, qui forcera le gouvernement à imposer des plafonds absolus d'émissions. C'est donc pour contrer cette offensive que le ministre de l'Environnement tente aujourd'hui de convaincre les Canadiens qu'une telle approche entraînerait le pays en récession et ferait chuter le niveau de vie moyen des Canadiens d'autant que 4000 $ par année!
Or, si l'étude du ministre en arrive à de telles conclusions, c'est parce qu'elle pose des hypothèses de départ farfelues, telle l'imposition d'une taxe de 135 $ pour chaque tonne de GES, un montant absurde.
Le problème méthodologique de cette étude, c'est que celle-ci suppose la mise en application dès janvier prochain, sans aucune transition, des conditions de Kyoto. Qui est assez stupide pour croire qu'après 17 ans de procrastination, un gouvernement, quel qu'il soit, puisse prendre un virage aussi radical du jour au lendemain? Personne n'en demande autant.
En fait, le protocole de Kyoto encourage les pays signataires à imaginer des approches diversifiées pour atteindre la cible, dont le recours à des mécanismes on ne peut plus capitalistes, comme la création de Bourses d'échange de crédits d'émissions (dite Bourse du carbone). Il y a quelques jours, un regroupement de grandes entreprises, dont certains grands pollueurs comme les centrales thermiques, faisait parvenir une lettre au premier ministre Harper l'invitant à créer chez nous un tel marché du carbone qui pourrait s'intégrer au marché mondial en pleine expansion. Mais pour pouvoir engranger des crédits négociables un jour, encore faut-il que chacun connaisse la cible qu'il lui faudra dépasser dans les délais prescrits. Or le gouvernement conservateur refuse toujours de jouer ce jeu, et ce qu'il s'apprête à annoncer ne permettra d'atteindre aucun des objectifs de Kyoto, ni d'ici 2012, ni même plus tard. Pourtant, il suffirait de se donner enfin un programme cohérent et quelques années supplémentaires, au besoin, pour lancer le pays dans cette course aux nouvelles technologies plus performantes dont nous sommes cruellement absents.
Plus le temps passe, plus il devient évident que le Canada ne sera pas en mesure de respecter sa signature. C'est donc par l'absurde que le gouvernement Harper, après ceux de Paul Martin et de Jean Chrétien, est en train de nous faire la preuve qu'il avait raison.
j-rsansfacon@ledevoir.com
Édition du samedi 21 et du dimanche 22 avril 2007
Mots clés : John Baird, protocole de Kyoto, Gouvernement, Changements climatiques, Canada (Pays)
Il n'est pas nécessaire d'être économiste pour deviner que plus nous nous rapprochons de l'échéance de 2012 et plus il devient difficile pour le Canada de respecter les engagements pris en signant le protocole de Kyoto. En publiant une étude aux conclusions catastrophistes dont on ne sait même pas si elle a été produite par son ministère ou par quelque consultant privé, le ministre de l'Environnement, John Baird, joue le jeu des sociétés pétrolières de l'Ouest qui refusent de reconnaître l'évidence du réchauffement de la planète pour empocher le plus de profits possible à court terme.
D'ici quelques jours, le gouvernement conservateur annoncera les cibles à atteindre pour les industries polluantes. Mais on sait d'ores et déjà qu'on leur demandera tout au plus de réduire le rythme d'augmentation des émissions et non la quantité totale d'émissions de gaz à effet de serre (GES).
À l'inverse du gouvernement, les partis d'opposition, majoritaires à la Chambre, viennent de faire adopter un projet de loi actuellement devant le Sénat, qui forcera le gouvernement à imposer des plafonds absolus d'émissions. C'est donc pour contrer cette offensive que le ministre de l'Environnement tente aujourd'hui de convaincre les Canadiens qu'une telle approche entraînerait le pays en récession et ferait chuter le niveau de vie moyen des Canadiens d'autant que 4000 $ par année!
Or, si l'étude du ministre en arrive à de telles conclusions, c'est parce qu'elle pose des hypothèses de départ farfelues, telle l'imposition d'une taxe de 135 $ pour chaque tonne de GES, un montant absurde.
Le problème méthodologique de cette étude, c'est que celle-ci suppose la mise en application dès janvier prochain, sans aucune transition, des conditions de Kyoto. Qui est assez stupide pour croire qu'après 17 ans de procrastination, un gouvernement, quel qu'il soit, puisse prendre un virage aussi radical du jour au lendemain? Personne n'en demande autant.
En fait, le protocole de Kyoto encourage les pays signataires à imaginer des approches diversifiées pour atteindre la cible, dont le recours à des mécanismes on ne peut plus capitalistes, comme la création de Bourses d'échange de crédits d'émissions (dite Bourse du carbone). Il y a quelques jours, un regroupement de grandes entreprises, dont certains grands pollueurs comme les centrales thermiques, faisait parvenir une lettre au premier ministre Harper l'invitant à créer chez nous un tel marché du carbone qui pourrait s'intégrer au marché mondial en pleine expansion. Mais pour pouvoir engranger des crédits négociables un jour, encore faut-il que chacun connaisse la cible qu'il lui faudra dépasser dans les délais prescrits. Or le gouvernement conservateur refuse toujours de jouer ce jeu, et ce qu'il s'apprête à annoncer ne permettra d'atteindre aucun des objectifs de Kyoto, ni d'ici 2012, ni même plus tard. Pourtant, il suffirait de se donner enfin un programme cohérent et quelques années supplémentaires, au besoin, pour lancer le pays dans cette course aux nouvelles technologies plus performantes dont nous sommes cruellement absents.
Plus le temps passe, plus il devient évident que le Canada ne sera pas en mesure de respecter sa signature. C'est donc par l'absurde que le gouvernement Harper, après ceux de Paul Martin et de Jean Chrétien, est en train de nous faire la preuve qu'il avait raison.
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