Oui, nos jeunes sont heureux
Silvia Galipeau
La Presse
Non, les jeunes ne sont pas tous paumés. Ni délinquants, sans espoir et sans avenir. Mesdames et messieurs, en primeur, nous vous livrons ici les résultats surprenants d'une enquête exclusive, réalisée dans le cadre du congrès de l'ISAPP (International Society for Adolescent Psychiatry and Psychology), qui se déroule cette semaine à Montréal. Tenez-vous bien: la grande majorité des jeunes se porte finalement très bien.
Neuf jeunes sur 10 se disent heureux. Non seulement ils ont eu une enfance heureuse (85%), mais les trois quarts disent même avoir eu une adolescence heureuse.
Il est vrai que les bonnes nouvelles font rarement les manchettes. Mais celles-ci, de l'avis de tous les experts interrogés, sont si bonnes qu'elles méritent d'être soulignées.
On a tendance à ne parler que des jeunes qui vont mal, très mal. Suicide, décrochage, toxicomanie, les (tristes) sujets ne manquent pas. Or voilà qu'on apprend, chiffres à l'appui, que ces jeunes malheureux ne représentent finalement qu'une infime minorité: seuls 2% se disent «très malheureux».
C'est du moins ce qui ressort d'un sondage réalisé par Léger Marketing auprès de 919 jeunes de 16 à 20 ans, pour le compte du Congrès de l'ISAPP (International Society for Adolescent Psychiatry and Psychology), que La Presse a obtenu. Le congrès, qui s'inscrit dans la série d'activités commémorant le centenaire du CHU Sainte-Justine, se déroule cette semaine à Montréal. Il est organisé conjointement par le CHU Sainte-Justine, l'Ordre des psychologues du Québec, et l'Institut Philippe Pinel. Son thème: le passage de l'adolescence à l'âge adulte (d'où l'âge des jeunes ici sondés, 16 à 20 ans).
«Nous travaillons avec une clientèle très ciblée: la clientèle qui va mal. Dans les médias, on ne parle que de ceux qui vont mal, et c'est très important. Mais on oublie tous ceux qui vont bien, note Patricia Garel, chef du département de psychiatrie à Sainte-Justine et présidente du congrès. Les jeunes, dans la majorité des cas, vont très bien. Et c'est rassurant!» dit-elle.
Les plus heureux? Les francophones (92%) et les étudiants (92%).
Inversement, alors que l'on a tendance à surtout parler du malaise des garçons, ce sont les filles qui affirment, à 31%, avoir eu une adolescence malheureuse. Peut-être parle-t-on tant des garçons parce qu'ils font du bruit, avance Étienne Gaudet, psychoéducateur et intervenant en toxicomanie au centre Le Tremplin, dans Lanaudière. Malheureux, ils sont plus nombreux à être agressifs ou délinquants. «Les filles sont moins dérangeantes», dit-il.
Les jeunes qui ne sont pas aux études, ou, paradoxalement, ceux qui sont désormais à l'université, ont aussi plus tendance à avoir eu une adolescence malheureuse. Peut-être est-ce parce qu'ils sont tellement heureux dans leur état actuel, que leur adolescence leur semble avoir été moins confortable, avance Christian Bourque, vice-président recherche chez Léger Marketing.
Confiants en l'avenir
Ces jeunes heureux font aussi preuve d'une belle confiance en l'avenir: près de huit jeunes sur 10 se disent confiants, tout particulièrement les étudiants.
Interrogés à savoir s'ils se considèrent adultes ou non, les jeunes se montrent divisés: 52% croient que non (surtout les plus jeunes, avec une moindre scolarité, et un revenu familial supérieur), et 48% trouvent que oui (les plus vieux, plus scolarisés, mais aussi plus pauvres).
Contrairement à la croyance populaire voulant que les jeunes refusent de grandir, les deux tiers (67%) affirment au contraire avoir déjà eu hâte d'atteindre l'âge adulte. «Pour les bonnes raisons», se félicite d'ailleurs Patricia Garel. À savoir: pour la liberté et l'autonomie. Inversement, ceux qui ne tiennent pas à grandir apprécient la simplicité de leur vie, l'absence de tracas et de responsabilités.
À qui aimeraient-ils ressembler plus tard? Ambitions professionnelles et personnelles jouent ici du coude. Au premier plan, les jeunes répondent: une personne qui dirige sa propre entreprise. Vient ensuite: quelqu'un qui se consacre à temps plein... à sa famille.
La famille a d'ailleurs pour eux une place de choix: les deux tiers des jeunes sondés vivent avec leurs deux parents, et ils sont tout aussi nombreux à souhaiter un jour se marier (ou vivre en couple), et avoir des enfants.
Ils sont toutefois nettement moins nombreux à croire que cela se réalisera un jour: seuls 43% croient qu'ils vivront en couple avec des enfants, 47% en couple, mais sans enfants.
Lucides, les jeunes d'aujourd'hui? «Je ne sais pas, répond Patricia Garel en riant. Incertains, en tout cas.»
http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... ACTUALITES
Oui, nos jeunes sont heureux
Le mercredi 04 juillet 2007
Les données du sondage La Presse / Léger Marketing
La Presse
90% des jeunes se considèrent heureux
85% disent avoir eu une enfance heureuse
73% affirment avoir eu une adolescence heureuse
77% des jeunes sont confiants en leur avenir
52% se disent trop jeunes pour vivre comme des adultes
Les jeunes aimeraient ressembler à une personne qui :
> dirige sa propre entreprise (22%)
> se consacre à temps plein à sa famille (13%)
> possède beaucoup d'argent (10%)
Les jeunes comptent sur leurs parents pour :
> subvenir aux besoins essentiels (71%)
> payer (en totalité ou en partie) les études (71%)
> contribuer aux placements financiers (REER, investissements, etc.) (24%)
86% trouvent que leurs parents ne leur donnent pas trop de responsabilités
64% vivent dans un milieu familial où les deux parents sont toujours ensemble
81% se disent mal à l'aise de discuter de leur propre sexualité avec leurs parents
25% disent avoir consulté un psychologue;
6% disent avoir consulté un psychiatre
Travail, famille et sexe
Le bonheur semble passer par le travail. Qu'est-ce que signifie réussir sa vie? Faire un travail que j'aime, répondent les jeunes le plus souvent.
> Non, les jeunes ne veulent pas décevoir leurs parents (72%), mais pas au prix de laisser tomber leurs projets: 81% disent n'avoir jamais ou rarement abandonné un projet pour plaire aux parents.
> Les personnes les plus importantes dans leur vie? Dans l'ordre: la mère (93%), les amis (92%) et le père (85%). Viennent ensuite les frères et soeurs, les grands-parents. Celles qui comptent le moins: les enseignants et les entraîneurs sportifs.
> La sexualité demeure, malgré la croyance populaire, un sujet tabou: 81% se disent mal à l'aise d'en parler avec leurs parents.
> Vers qui se tournent-ils en cas de pépin? Vers leurs parents s'il s'agit d'un problème financier ou d'une maladie grave, mais vers leurs amis si c'est pour parler de leurs peines d'amour, d'un problème d'alcool, de drogue, ou d'une détresse psychologique.
> En cas de besoin, 85% des répondants estiment savoir vers quelles ressources professionnelles se tourner. Celles-ci sont considérées comme faciles à trouver (77%) et utiles (68%).
Ce sondage Léger Marketing a été réalisé auprès de 919 Québécois âgés de 16 à 20 ans entre le 22 mars et le 3 avril 2007. Sa marge d'erreur est de 3,23%.
Les données du sondage La Presse / Léger Marketing
La Presse
90% des jeunes se considèrent heureux
85% disent avoir eu une enfance heureuse
73% affirment avoir eu une adolescence heureuse
77% des jeunes sont confiants en leur avenir
52% se disent trop jeunes pour vivre comme des adultes
Les jeunes aimeraient ressembler à une personne qui :
> dirige sa propre entreprise (22%)
> se consacre à temps plein à sa famille (13%)
> possède beaucoup d'argent (10%)
Les jeunes comptent sur leurs parents pour :
> subvenir aux besoins essentiels (71%)
> payer (en totalité ou en partie) les études (71%)
> contribuer aux placements financiers (REER, investissements, etc.) (24%)
86% trouvent que leurs parents ne leur donnent pas trop de responsabilités
64% vivent dans un milieu familial où les deux parents sont toujours ensemble
81% se disent mal à l'aise de discuter de leur propre sexualité avec leurs parents
25% disent avoir consulté un psychologue;
6% disent avoir consulté un psychiatre
Travail, famille et sexe
Le bonheur semble passer par le travail. Qu'est-ce que signifie réussir sa vie? Faire un travail que j'aime, répondent les jeunes le plus souvent.
> Non, les jeunes ne veulent pas décevoir leurs parents (72%), mais pas au prix de laisser tomber leurs projets: 81% disent n'avoir jamais ou rarement abandonné un projet pour plaire aux parents.
> Les personnes les plus importantes dans leur vie? Dans l'ordre: la mère (93%), les amis (92%) et le père (85%). Viennent ensuite les frères et soeurs, les grands-parents. Celles qui comptent le moins: les enseignants et les entraîneurs sportifs.
> La sexualité demeure, malgré la croyance populaire, un sujet tabou: 81% se disent mal à l'aise d'en parler avec leurs parents.
> Vers qui se tournent-ils en cas de pépin? Vers leurs parents s'il s'agit d'un problème financier ou d'une maladie grave, mais vers leurs amis si c'est pour parler de leurs peines d'amour, d'un problème d'alcool, de drogue, ou d'une détresse psychologique.
> En cas de besoin, 85% des répondants estiment savoir vers quelles ressources professionnelles se tourner. Celles-ci sont considérées comme faciles à trouver (77%) et utiles (68%).
Ce sondage Léger Marketing a été réalisé auprès de 919 Québécois âgés de 16 à 20 ans entre le 22 mars et le 3 avril 2007. Sa marge d'erreur est de 3,23%.
Jeunesse dans la ouate
Sylvia Galipeau
La Presse
Ils sont logés, nourris, protégés, parfois même trop couvés. Pas trop de responsabilités, juste assez de libertés. À ce prix là, qui ne serait pas heureux?
C'est le constat que dresse Étienne Gaudet, psychoéducateur et intervenant en toxicomanie au centre Le Tremplin, dans Lanaudière, à la lecture du sondage Léger Marketing, sur les opinions des jeunes de 16 à 20 ans. «Bien des jeunes travaillent, ont un revenu, mais ne payent pas de pension, dit-il. Leur argent sert à quoi? Aux loisirs et aux plaisirs», dit-il, précisant au passage que les jeunes sondés ont ici 16 ans et plus (donc ont passé la phase la plus critique de l'adolescence) et ne vont par définition plus à l'école par obligation (une obligation source de malheur pour plusieurs).
Il note avec surprise que certains jeunes (près de un sur quatre) attendent même beaucoup de leurs parents. «Ils s'attendent à ce que leurs parents contribuent à leur REER!» dit-il.
«Beaucoup de parents, pour se déculpabiliser de ne pas être là, vont donner beaucoup à leurs enfants, pour acheter leur amour et acheter la paix, poursuit l'intervenant. Les parents ont peur de frustrer leurs enfants et de leur en demander trop». Résultat: ils ne leur demandent presque rien: 86% des jeunes interrogés jugent ne pas avoir trop de responsabilités. Après l'enfant roi, Étienne Gaudet qualifie d'ailleurs ces jeunes d'«ados tyrans».
«Dans la guimauve»
«Ils sont dans la guimauve, confirme Jacques Roy, professeur au cégep de Sainte-Foy et membre chercheur à l'Observatoire Jeunes et Société. Ils sont dans une bulle. Ils ont l'habitude de tout gagner et de tout avoir.»
Pour eux, l'autonomie, objectif ultime, est clairement un concept financier. «Paradoxalement, ils vivent plus longtemps chez leurs parents. Mais ça ne les dérange pas, parce que ceux-ci ne les achalent pas!»
Il faut dire que l'adolescence n'est plus ce qu'elle était. Exit les grands conflits de génération. «Les parents sont plus tolérants qu'ils ne l'étaient il y a 20 ou 30 ans. Les règles sont moins rigides, et il y a davantage de démocratie», rappelle Marc Molgat, professeur à l'École de service social de l'Université d'Ottawa, qui se dit par ailleurs «surpris» du taux élevé de jeunes ayant déjà consulté un psychologue (25%) ou un psychiatre (6%).
Et après? Une fois sortis du nid, bonjour le choc, s'entendent les experts interrogés. «Le choc, ils vont l'avoir quand ils vont commencer à travailler, reprend Jacques Roy. Quand les règles vont être différentes, quand ils vont devoir sourire même s'ils sont de mauvaise humeur.» --Message edité par tuberale le 2007-07-04 08:53:09--
Sylvia Galipeau
La Presse
Ils sont logés, nourris, protégés, parfois même trop couvés. Pas trop de responsabilités, juste assez de libertés. À ce prix là, qui ne serait pas heureux?
C'est le constat que dresse Étienne Gaudet, psychoéducateur et intervenant en toxicomanie au centre Le Tremplin, dans Lanaudière, à la lecture du sondage Léger Marketing, sur les opinions des jeunes de 16 à 20 ans. «Bien des jeunes travaillent, ont un revenu, mais ne payent pas de pension, dit-il. Leur argent sert à quoi? Aux loisirs et aux plaisirs», dit-il, précisant au passage que les jeunes sondés ont ici 16 ans et plus (donc ont passé la phase la plus critique de l'adolescence) et ne vont par définition plus à l'école par obligation (une obligation source de malheur pour plusieurs).
Il note avec surprise que certains jeunes (près de un sur quatre) attendent même beaucoup de leurs parents. «Ils s'attendent à ce que leurs parents contribuent à leur REER!» dit-il.
«Beaucoup de parents, pour se déculpabiliser de ne pas être là, vont donner beaucoup à leurs enfants, pour acheter leur amour et acheter la paix, poursuit l'intervenant. Les parents ont peur de frustrer leurs enfants et de leur en demander trop». Résultat: ils ne leur demandent presque rien: 86% des jeunes interrogés jugent ne pas avoir trop de responsabilités. Après l'enfant roi, Étienne Gaudet qualifie d'ailleurs ces jeunes d'«ados tyrans».
«Dans la guimauve»
«Ils sont dans la guimauve, confirme Jacques Roy, professeur au cégep de Sainte-Foy et membre chercheur à l'Observatoire Jeunes et Société. Ils sont dans une bulle. Ils ont l'habitude de tout gagner et de tout avoir.»
Pour eux, l'autonomie, objectif ultime, est clairement un concept financier. «Paradoxalement, ils vivent plus longtemps chez leurs parents. Mais ça ne les dérange pas, parce que ceux-ci ne les achalent pas!»
Il faut dire que l'adolescence n'est plus ce qu'elle était. Exit les grands conflits de génération. «Les parents sont plus tolérants qu'ils ne l'étaient il y a 20 ou 30 ans. Les règles sont moins rigides, et il y a davantage de démocratie», rappelle Marc Molgat, professeur à l'École de service social de l'Université d'Ottawa, qui se dit par ailleurs «surpris» du taux élevé de jeunes ayant déjà consulté un psychologue (25%) ou un psychiatre (6%).
Et après? Une fois sortis du nid, bonjour le choc, s'entendent les experts interrogés. «Le choc, ils vont l'avoir quand ils vont commencer à travailler, reprend Jacques Roy. Quand les règles vont être différentes, quand ils vont devoir sourire même s'ils sont de mauvaise humeur.» --Message edité par tuberale le 2007-07-04 08:53:09--
- geneviève-2
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tuberale a écritJeunesse dans la ouate
Sylvia Galipeau
La Presse
Ils sont logés, nourris, protégés, parfois même trop couvés. Pas trop de responsabilités, juste assez de libertés. À ce prix là, qui ne serait pas heureux?
C'est le constat que dresse Étienne Gaudet, psychoéducateur et intervenant en toxicomanie au centre Le Tremplin, dans Lanaudière, à la lecture du sondage Léger Marketing, sur les opinions des jeunes de 16 à 20 ans. «Bien des jeunes travaillent, ont un revenu, mais ne payent pas de pension, dit-il. Leur argent sert à quoi? Aux loisirs et aux plaisirs», dit-il, précisant au passage que les jeunes sondés ont ici 16 ans et plus (donc ont passé la phase la plus critique de l'adolescence) et ne vont par définition plus à l'école par obligation (une obligation source de malheur pour plusieurs).
Il note avec surprise que certains jeunes (près de un sur quatre) attendent même beaucoup de leurs parents. «Ils s'attendent à ce que leurs parents contribuent à leur REER!» dit-il.
«Beaucoup de parents, pour se déculpabiliser de ne pas être là, vont donner beaucoup à leurs enfants, pour acheter leur amour et acheter la paix, poursuit l'intervenant. Les parents ont peur de frustrer leurs enfants et de leur en demander trop». Résultat: ils ne leur demandent presque rien: 86% des jeunes interrogés jugent ne pas avoir trop de responsabilités. Après l'enfant roi, Étienne Gaudet qualifie d'ailleurs ces jeunes d'«ados tyrans».
«Dans la guimauve»
«Ils sont dans la guimauve, confirme Jacques Roy, professeur au cégep de Sainte-Foy et membre chercheur à l'Observatoire Jeunes et Société. Ils sont dans une bulle. Ils ont l'habitude de tout gagner et de tout avoir.»
Pour eux, l'autonomie, objectif ultime, est clairement un concept financier. «Paradoxalement, ils vivent plus longtemps chez leurs parents. Mais ça ne les dérange pas, parce que ceux-ci ne les achalent pas!»
Il faut dire que l'adolescence n'est plus ce qu'elle était. Exit les grands conflits de génération. «Les parents sont plus tolérants qu'ils ne l'étaient il y a 20 ou 30 ans. Les règles sont moins rigides, et il y a davantage de démocratie», rappelle Marc Molgat, professeur à l'École de service social de l'Université d'Ottawa, qui se dit par ailleurs «surpris» du taux élevé de jeunes ayant déjà consulté un psychologue (25%) ou un psychiatre (6%).
Et après? Une fois sortis du nid, bonjour le choc, s'entendent les experts interrogés. «Le choc, ils vont l'avoir quand ils vont commencer à travailler, reprend Jacques Roy. Quand les règles vont être différentes, quand ils vont devoir sourire même s'ils sont de mauvaise humeur.»
Je suis contente de voir les jeunes heureux ,mais je ne suis pas d'accord avec l'article qui disent que les jeunes sont élevés dans la Ouate se qui n'est pas mon cas.
Sylvia Galipeau
La Presse
Ils sont logés, nourris, protégés, parfois même trop couvés. Pas trop de responsabilités, juste assez de libertés. À ce prix là, qui ne serait pas heureux?
C'est le constat que dresse Étienne Gaudet, psychoéducateur et intervenant en toxicomanie au centre Le Tremplin, dans Lanaudière, à la lecture du sondage Léger Marketing, sur les opinions des jeunes de 16 à 20 ans. «Bien des jeunes travaillent, ont un revenu, mais ne payent pas de pension, dit-il. Leur argent sert à quoi? Aux loisirs et aux plaisirs», dit-il, précisant au passage que les jeunes sondés ont ici 16 ans et plus (donc ont passé la phase la plus critique de l'adolescence) et ne vont par définition plus à l'école par obligation (une obligation source de malheur pour plusieurs).
Il note avec surprise que certains jeunes (près de un sur quatre) attendent même beaucoup de leurs parents. «Ils s'attendent à ce que leurs parents contribuent à leur REER!» dit-il.
«Beaucoup de parents, pour se déculpabiliser de ne pas être là, vont donner beaucoup à leurs enfants, pour acheter leur amour et acheter la paix, poursuit l'intervenant. Les parents ont peur de frustrer leurs enfants et de leur en demander trop». Résultat: ils ne leur demandent presque rien: 86% des jeunes interrogés jugent ne pas avoir trop de responsabilités. Après l'enfant roi, Étienne Gaudet qualifie d'ailleurs ces jeunes d'«ados tyrans».
«Dans la guimauve»
«Ils sont dans la guimauve, confirme Jacques Roy, professeur au cégep de Sainte-Foy et membre chercheur à l'Observatoire Jeunes et Société. Ils sont dans une bulle. Ils ont l'habitude de tout gagner et de tout avoir.»
Pour eux, l'autonomie, objectif ultime, est clairement un concept financier. «Paradoxalement, ils vivent plus longtemps chez leurs parents. Mais ça ne les dérange pas, parce que ceux-ci ne les achalent pas!»
Il faut dire que l'adolescence n'est plus ce qu'elle était. Exit les grands conflits de génération. «Les parents sont plus tolérants qu'ils ne l'étaient il y a 20 ou 30 ans. Les règles sont moins rigides, et il y a davantage de démocratie», rappelle Marc Molgat, professeur à l'École de service social de l'Université d'Ottawa, qui se dit par ailleurs «surpris» du taux élevé de jeunes ayant déjà consulté un psychologue (25%) ou un psychiatre (6%).
Et après? Une fois sortis du nid, bonjour le choc, s'entendent les experts interrogés. «Le choc, ils vont l'avoir quand ils vont commencer à travailler, reprend Jacques Roy. Quand les règles vont être différentes, quand ils vont devoir sourire même s'ils sont de mauvaise humeur.»
Je suis contente de voir les jeunes heureux ,mais je ne suis pas d'accord avec l'article qui disent que les jeunes sont élevés dans la Ouate se qui n'est pas mon cas.
Je ne reçois pas les messages éclairs
geneviève-2 a écrit
Je suis contente de voir les jeunes heureux ,mais je ne suis pas d'accord avec l'article qui disent que les jeunes sont élevés dans la Ouate se qui n'est pas mon cas.
Peut être pas le tien mais celui de plusieurs...
Je suis contente de voir les jeunes heureux ,mais je ne suis pas d'accord avec l'article qui disent que les jeunes sont élevés dans la Ouate se qui n'est pas mon cas.
Peut être pas le tien mais celui de plusieurs...
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»