Payés pour sniffer de la cocaïne
Mise à jour: 16/09/2007 07:47
Exclusif
Recrutés pour sniffer
(Journal de Montréal) Noée Murchison
Le Journal de Montréal
Un chercheur de l'Université McGill mène actuellement une étude controversée portant sur les effets de la cocaïne sur le cerveau: il demande aux participants de sniffer cette drogue hautement addictive.
Les 15 à 20 participants de l'étude dirigée par le chercheur Marco Leyton doivent consommer entre une et deux doses de cocaïne prisée, chaque consommation étant suivie d'une imagerie médicale du cerveau.
«On s'intéresse au changement dans le cerveau lorsqu'une personne devient dépendante», explique le professeur associé au Département de psychiatrie de l'Université McGill.
Cette méthode de recherche est toutefois jugée discutable par Jean-Sébastien Fallu, expert en toxicomanie de l'Université de Montréal (voir autre texte).
Généralement dans la vingtaine, les participants sont recrutés grâce à des petites annonces dans Hour et sont des utilisateurs occasionnels de la drogue.
Ils sont rémunérés au salaire minimum pour une centaine d'heures.
La cocaïne est achetée d'une compagnie basée en Écosse, où la drogue est utilisée comme analgésique local.
Pas des accros
Cette recherche, qui s'inscrit dans une série de quatre études débutée en 2002, a la particularité de cibler des personnes qui ne sont pas encore des consommateurs dépendants.
«Tous les participants ont déjà consommé une certaine quantité de cocaïne,mais ce ne sont pas des personnes lourdement dépendantes», indique M. Leyton.
«C'est une étude très difficile à faire, avoue-til. Il y a une grande variation dans la rapidité avec laquelle les individus progressent, de la première utilisation à la dépendance. Pour certains, c'est extrêmement rapide.»
M. Leyton croit toutefois que la participation n'influence pas négativement les volontaires.
«Comme ils en ont déjà pris et que ce sont des petites quantités, ça ne contribue pas substantiellement à leur exposition totale», se défend le chercheur.
Une étude précédente de M. Leyton portant sur les utilisateurs réguliers de cocaïne, financée par les gouvernements provinciaux et fédéral à la hauteur de 700 000 $, avait déjà semé la controverse en 2004.
Santé Canada doit émettre un permis spécial pour autoriser l'administration d'une drogue illégale lors d'essais cliniques.
Un drogue risquée
La cocaïne entraînant très rapidement la dépendance chez certaines personnes, l'étude de l'Université Mc-Gill soulève la controverse.
Les spécialistes interrogés par Le Journal de Montréal ont tous été surpris d'apprendre l'existence d'essais cliniques avec de la cocaïne à Montréal.
«Je suis très étonné», lance Jean-Sébastien Fallu, professeur à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal.
«La cocaïne et le crystal meth sont les drogues les plus risquées en termes de dépendance», poursuit M. Fallu, jugeant «questionnable » qu'il soit permis d'administrer une drogue qui a un si fort potentiel addictif, alors que la recherche sur d'autres drogues moins addictives n'est pas permise.
La chargée de projet à l'Association des intervenants en toxicomanie du Québec, Crystelle Bogosta, ne connaissait pas non plus l'existence de cette étude.
Selon la coordonnatrice du centre Dollard-Cormier, Marie Lecavalier, près de la moitié de la clientèle toxicomane du centre a un problème de dépendance à la cocaïne.
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada ... 74700.html --Message edité par Lison48 le 2007-09-16 08:34:01--
Exclusif
Recrutés pour sniffer
(Journal de Montréal) Noée Murchison
Le Journal de Montréal
Un chercheur de l'Université McGill mène actuellement une étude controversée portant sur les effets de la cocaïne sur le cerveau: il demande aux participants de sniffer cette drogue hautement addictive.
Les 15 à 20 participants de l'étude dirigée par le chercheur Marco Leyton doivent consommer entre une et deux doses de cocaïne prisée, chaque consommation étant suivie d'une imagerie médicale du cerveau.
«On s'intéresse au changement dans le cerveau lorsqu'une personne devient dépendante», explique le professeur associé au Département de psychiatrie de l'Université McGill.
Cette méthode de recherche est toutefois jugée discutable par Jean-Sébastien Fallu, expert en toxicomanie de l'Université de Montréal (voir autre texte).
Généralement dans la vingtaine, les participants sont recrutés grâce à des petites annonces dans Hour et sont des utilisateurs occasionnels de la drogue.
Ils sont rémunérés au salaire minimum pour une centaine d'heures.
La cocaïne est achetée d'une compagnie basée en Écosse, où la drogue est utilisée comme analgésique local.
Pas des accros
Cette recherche, qui s'inscrit dans une série de quatre études débutée en 2002, a la particularité de cibler des personnes qui ne sont pas encore des consommateurs dépendants.
«Tous les participants ont déjà consommé une certaine quantité de cocaïne,mais ce ne sont pas des personnes lourdement dépendantes», indique M. Leyton.
«C'est une étude très difficile à faire, avoue-til. Il y a une grande variation dans la rapidité avec laquelle les individus progressent, de la première utilisation à la dépendance. Pour certains, c'est extrêmement rapide.»
M. Leyton croit toutefois que la participation n'influence pas négativement les volontaires.
«Comme ils en ont déjà pris et que ce sont des petites quantités, ça ne contribue pas substantiellement à leur exposition totale», se défend le chercheur.
Une étude précédente de M. Leyton portant sur les utilisateurs réguliers de cocaïne, financée par les gouvernements provinciaux et fédéral à la hauteur de 700 000 $, avait déjà semé la controverse en 2004.
Santé Canada doit émettre un permis spécial pour autoriser l'administration d'une drogue illégale lors d'essais cliniques.
Un drogue risquée
La cocaïne entraînant très rapidement la dépendance chez certaines personnes, l'étude de l'Université Mc-Gill soulève la controverse.
Les spécialistes interrogés par Le Journal de Montréal ont tous été surpris d'apprendre l'existence d'essais cliniques avec de la cocaïne à Montréal.
«Je suis très étonné», lance Jean-Sébastien Fallu, professeur à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal.
«La cocaïne et le crystal meth sont les drogues les plus risquées en termes de dépendance», poursuit M. Fallu, jugeant «questionnable » qu'il soit permis d'administrer une drogue qui a un si fort potentiel addictif, alors que la recherche sur d'autres drogues moins addictives n'est pas permise.
La chargée de projet à l'Association des intervenants en toxicomanie du Québec, Crystelle Bogosta, ne connaissait pas non plus l'existence de cette étude.
Selon la coordonnatrice du centre Dollard-Cormier, Marie Lecavalier, près de la moitié de la clientèle toxicomane du centre a un problème de dépendance à la cocaïne.
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada ... 74700.html --Message edité par Lison48 le 2007-09-16 08:34:01--
Lison de Gatineau
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Voici une suite:
Mise à jour: 17/09/2007 08:17
Révélations du Journal
Le ministre de la Santé sous le choc
(Journal de Montréal) Vincent Larouche
Le Journal de Montréal
Se disant «très surpris» et «sous le choc» à la suite des révélations du Journal sur des chercheurs de McGill qui font sniffer de la cocaïne à des cobayes humains, le ministre canadien de la Santé, Tony Clement, a demandé à ses fonctionnaires d'enquêter et de lui faire rapport au plus vite.
«Je peux vous dire que c'est la première fois que le ministre entend parler d'une telle chose, et moi aussi», a lancé sa porte-parole, Rita Smith, en entrevue hier soir.
«Il est sous le choc, nous sommes très surpris, a ajouté Mme Smith, qui participait à un événement à Ottawa avec le ministre. Le ministre vient de demander à des fonctionnaires qui nous accompagnent ce soir de vérifier cela. Si ça s'avère fondé, il veut savoir si tous les protocoles ont été respectés», dit-elle.
Payés pour sniffer
Le Journal révélait samedi qu'un chercheur de l'Université McGill mène actuellement une étude controversée sur les effets de la cocaïne sur le cerveau.
Marco Leyton, professeur associé au Département de psychiatrie de l'université, recrute des usagers occasionnels de cocaïne avec les petites annonces du journal Hour.
Ces derniers doivent consommer une ou deux doses de cocaïne prisée avant de se soumettre à une imagerie médicale du cerveau.
La cocaïne, importée d'Écosse, leur est fournie gratuitement et les participants sont rémunérés au salaire minimum pour une centaine d'heures de leur temps.
Le président de l'Association des médecins psychiatres du Québec, Brian Baxton, reconnaît qu'une telle étude dans un département de psychiatrie soulève des questions éthiques, en raison du caractère illégal et nocif de la cocaïne. Mais il a tout de même très hâte de voir les résultats des recherches.
«Ça va être intéressant, car on se pose la question depuis longtemps, dit-il. La cocaïne cause-t-elle les maladies mentales, ou est-elle seulement un facteur aggravant?»
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada ... 81700.html
Mise à jour: 17/09/2007 08:17
Révélations du Journal
Le ministre de la Santé sous le choc
(Journal de Montréal) Vincent Larouche
Le Journal de Montréal
Se disant «très surpris» et «sous le choc» à la suite des révélations du Journal sur des chercheurs de McGill qui font sniffer de la cocaïne à des cobayes humains, le ministre canadien de la Santé, Tony Clement, a demandé à ses fonctionnaires d'enquêter et de lui faire rapport au plus vite.
«Je peux vous dire que c'est la première fois que le ministre entend parler d'une telle chose, et moi aussi», a lancé sa porte-parole, Rita Smith, en entrevue hier soir.
«Il est sous le choc, nous sommes très surpris, a ajouté Mme Smith, qui participait à un événement à Ottawa avec le ministre. Le ministre vient de demander à des fonctionnaires qui nous accompagnent ce soir de vérifier cela. Si ça s'avère fondé, il veut savoir si tous les protocoles ont été respectés», dit-elle.
Payés pour sniffer
Le Journal révélait samedi qu'un chercheur de l'Université McGill mène actuellement une étude controversée sur les effets de la cocaïne sur le cerveau.
Marco Leyton, professeur associé au Département de psychiatrie de l'université, recrute des usagers occasionnels de cocaïne avec les petites annonces du journal Hour.
Ces derniers doivent consommer une ou deux doses de cocaïne prisée avant de se soumettre à une imagerie médicale du cerveau.
La cocaïne, importée d'Écosse, leur est fournie gratuitement et les participants sont rémunérés au salaire minimum pour une centaine d'heures de leur temps.
Le président de l'Association des médecins psychiatres du Québec, Brian Baxton, reconnaît qu'une telle étude dans un département de psychiatrie soulève des questions éthiques, en raison du caractère illégal et nocif de la cocaïne. Mais il a tout de même très hâte de voir les résultats des recherches.
«Ça va être intéressant, car on se pose la question depuis longtemps, dit-il. La cocaïne cause-t-elle les maladies mentales, ou est-elle seulement un facteur aggravant?»
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada ... 81700.html
Lison de Gatineau
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