L’éternel recommencement par Joseph Facal

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L’éternel recommencement
11 avril 2008 par Joseph Facal

Dans Le Devoir de lundi, un article affirme péremptoirement que l’accessibilité aux études universitaires est actuellement menacée de toutes parts, notamment par la récente hausse des droits de scolarité et par toute hausse future.

On laisserait passer une telle ineptie si l’un des trois signataires de cet article n’était nul autre que Guy Rocher, l’un des plus éminents sociologues québécois des quarante dernières années.

Monsieur Rocher a-t-il vraiment lu ce qu’il signait ? A-t-il seulement pris connaissance de la masse d’études disponibles qui établissent hors de tout doute qu’il n’y a pas de lien démontrable entre la fréquentation de l’université et les droits de scolarité en vigueur au Québec et ailleurs au Canada ?

                                                               Les faits

Si un tel homme véhicule ces faussetés, on peut faire avaler n’importe quoi au commun des mortels. Surtout si on lui dit que cela vient des pages d’un quotidien qui regarde les autres de haut, sans prendre la pleine mesure de ce qu’il est devenu.

La dernière hausse substantielle des droits de scolarité au Québec remonte au début des années 90.  Ils avaient alors triplé sur quatre ans. La fréquentation universitaire continua à augmenter. On observa le même phénomène en Ontario.

Le Québec a des droits de scolarité plus de deux fois inférieurs à la moyenne canadienne. Pourtant, la fréquentation des universités québécoises est dans la moyenne canadienne. Où est le lien ?

Qui a les droits les plus élevés au Canada ? La Nouvelle-Écosse. Et le taux de fréquentation le plus élevé ? La Nouvelle-Écosse. Où est le lien ?

                                                            Les parents

S’il n’y a pas de lien entre la fréquentation universitaire et les droits de scolarité, tant qu’ils restent dans les ordres de grandeur que l’on voit au Canada, c’est tout simplement parce que les vrais facteurs qui déterminent l’accès à l’université sont le revenu des parents, la valorisation de l’éducation dans le foyer familial, et les notes obtenues aux niveaux inférieurs.  

Au Québec, malgré nos droits si bas, un enfant dont les parents gagnent plus de 100 000 $ par an a plus de deux fois plus de chances de fréquenter l’université que celui dont les parents gagnent moins de 25 000 $. Si les hausses des droits ne freinent pas la fréquentation universitaire, c’est parce que la majorité des enfants issus des milieux pauvres ne se rend même pas jusqu’aux portes de l’université.

                                                                 Injustice

Autrement dit, des droits de scolarité ridiculement bas reviennent à faire subventionner l’éducation universitaire d’enfants issus, pour la plupart, des milieux aisés, par les travailleurs à revenus modestes, dont les enfants auront proportionnellement moins de chances d’accéder à l’université.

Des pauvres qui subventionnent des riches, c’est une curieuse conception de la justice sociale, non ?

Il est vrai qu’un jeune issu d’un milieu pauvre et qui est déjà l’université pourrait être affecté par une hausse trop brutale des droits. La solution est de lui donner davantage d’aide financière sous forme de bourse, plutôt que de maintenir des droits bas pour tous qui affament tout le réseau et perpétuent une vaste supercherie.    

Les grands hommes ne sont pas à l’abri des grandes bêtises
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