trouvé dans le journal LeDroit
Publié le 26 septembre 2008 à 09h30 | Mis à jour à 09h31
Le Québec, havre des prédateurs sexuels ?
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Le Droit
Cela fait presque un an que le ciel s'est effondré sur notre petite famille. Ce jour-là, ma nièce m'a appelé en pleurs pour m'annoncer que sa fille, ma petite-nièce, âgée de seulement trois ans, lui avait tenu des propos graves et inquiétants. Dans son langage d'enfant, elle avait confié à sa mère de façon claire qu'un cousin l'avait agressé sexuellement. La mère ne savait que croire.
Le cousin était très proche de ma famille ; il avait l'habitude de garder les enfants. La petite nous a répété très clairement les accusations. Il ne nous en fallait pas plus : nous avons appelé la police, qui est venue prendre nos déclarations.
Ils nous ont informés qu'ils mettraient les choses en place pour aller interroger le cousin, et demandé de nous tenir éloignés de lui. Constatant mon état émotionnel (j'étais alors dans une rage sans précédent), l'agent n'a pas manqué de me rappeler que malgré les circonstances, je serais arrêté si je tentais de me faire justice.
Aveux immédiats
Lorsque le cousin a été arrêté, deux jours plus tard, il est presque aussitôt passé aux aveux, après quoi il a tenté de se suicider devant les policiers, ce qui lui a valu d'être hospitalisé.
Les semaines suivantes ont été pour ma famille et moi une montagne russe émotionnelle. Une violence extrême s'était réveillée en moi et une soif de justice, qui m'a attiré la désapprobation et l'inquiétude de mes proches. Nous avons consulté un conseiller à Impact Rivière Gatineau pour m'aider à gérer mes impulsions de violence.
J'étais déchiré entre les confessions des agents de services sociaux et des policiers, qui me disaient que le prédateur ne verrait jamais la moindre cellule, et mon conseiller qui essayait de me faire garder foi dans le système judiciaire canadien en m'assurant qu'il irait en prison, qu'il serait obligatoirement envoyé au pénitencier de La Macaza car il s'agissait de la seule ressource au Québec offrant des services de traitement pour les pédophiles.
Mal en patience
Mon conseiller m'a permis de ne pas poser d'actes violents. J'ai à la place pris mon mal en patience et lorsque le cousin a été rapidement remis en liberté dans la communauté en attendant son procès, je me suis contenté de mener des campagnes d'affichage pour informer la population de Messines (où il demeurait) et de Maniwaki de la présence de ce pédophile dans nos rues.
Mon épouse et moi avons été capables de donner notre appui émotionnel à la mère de la victime. Je suis devenu convaincu que le juge, entendant la gravité du crime, l'âge et l'impuissance de la victime, l'abus de confiance, saurait donner la sentence appropriée, sûrement au moins quelques années de pénitencier, ou peut-être les codétenus du prédateur lui feraient connaître ce que c'est que de se faire violer.
Les comparutions ont duré un an, chaque fois reportées pour raisons diverses, et cela malgré le fait que le prédateur avait plaidé coupable. En attendant, il se promenait partout, se droguait, buvait, se battait... sans surveillance apparente des services sociaux ou de la police, et ayant accès à des mineurs.
Mais l'attente a valu la peine. Fin juin, ce pédophile dangereux a finalement dû faire face à la justice. Au palais de justice de Maniwaki, il a dû se lever et regarder le juge, qui, après avoir entendu les faits et constaté la sévérité de cet acte odieux, a donné au misérable la sentence qu'il méritait... 14 jours d'incarcération, suivis de deux ans de probation.
Une erreur ?
Il est difficile de décrire avec des mots comment je me suis senti. Quatorze jours, dont il ne servira tout au plus qu'une semaine. Quatorze jours pour le viol oral d'une fillette de trois ans. Je demande à la greffière de vérifier de nouveau. Se pourrait-il qu'il s'agisse au moins de 14 mois ? Non, elle relit : 14 jours.
En une seule seconde, j'ai perdu à jamais mon respect et ma foi envers le système judiciaire de notre pays. Est-ce parce que le coupable et la victime sont tous deux autochtones que si peu de sérieux a été accordé au crime ? Impossible à savoir. Il ne me reste que l'incrédulité et le retour de la rage, de la haine.
Pensons-y une minute.
Une multitude de crimes s'accompagnent de sentences beaucoup plus sévères que 14 jours : vol de voiture ou de biens, entrée par infraction, agression physique sur un adulte - telle que la sentence que je recevrais si je faisais justice moi-même - possession ou culture de marijuana, etc.
Récidives
Il est difficile de ne pas en déduire qu'au Québec, la propriété est plus importante que l'intégrité et la vie d'une fillette de trois ans. De plus, selon toutes les études, les pédophiles, surtout sans traitement, ont plus de 90 % de chances de récidiver. Il existe donc quelque part une ou plusieurs petites filles qui un jour seront agressées par ce prédateur, parce qu'un juge ne comprend pas la portée d'un tel acte.
Après recherche et des conversations avec policiers et travailleuses sociales, j'ai pu comprendre un peu plus comment les choses se passent au Québec. Apparemment, une agression sexuelle n'est que rarement sanctionnée par une vraie peine de prison s'il s'agit d'une première fois.
Ce sont les récidivistes qui sont pris au sérieux.
Que doit-on en déduire ? Tout pédophile a le droit de se faire prendre au moins une fois. Tout pervers a le droit d'agresser au moins un enfant. Le Québec est bel et bien un paradis pour les prédateurs sexuels !
Laurent Mougeot,
Aumond --Message edité par Nabila le 2008-09-26 12:54:31--
14 jours de prison pour un pedophile autochtone
Depuis environ un an, la loi a changé. Toutes les agressions sexuelles commises à l'endroit d'un enfant (après la date du changement de la loi) valent automatiquement une peine de prison à l'agresseur.
Et lorsque l'auteur de l'article écrit que des crimes tels qu'une intro par effraction donne lieu à des sentences plus sévères que 14 jours de prison et 2 ans de probation, il est dans le champ. Il y a une foue de facteurs à considérer: reconnaissance du délit, antécédents, ouverture aux mesures d'aide, capacité à respecter des conditions, etc.
Et lorsque l'auteur de l'article écrit que des crimes tels qu'une intro par effraction donne lieu à des sentences plus sévères que 14 jours de prison et 2 ans de probation, il est dans le champ. Il y a une foue de facteurs à considérer: reconnaissance du délit, antécédents, ouverture aux mesures d'aide, capacité à respecter des conditions, etc.
Ca me surprendrais que le fait que les victimes soit autochtones ait à faire avec cette sentence ridicule. Les lois contre les enfants victimes d'agression sont complètement ridicule pour la plupart des cas. Juste pour vous donner un exemple..mon défunt père était pédophile et il avait déjà été reconnu coupable pour avoir agressé onze enfants qui ont porté plainte contre lui (10 garçons et une fillette). Il avait déclaré coupable et sa sentence fut 3 mois..il a fait le tier de sa sentence à l'infirmerie Ca ne là nullement arrêté puisque après sa mort on a trouvé un supoena pour d'autres changes d'agressions sexuelles. Il a scrappé la belle innocence de 11 enfants et il a fait 1 mois a l'infirmerie d'une prison..ça me dépassais dans ce temps là et ça me dépasse toujours aujoud'hui! D'accord, ça fait 25 ans de ça mais j'ai pas vu de grand changements depuis si j'me fie à des choses semblables dans mon entourage.
