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Zoukie a écritJ'arrête pas de pleurer!
C'est tellement,mais tellement grandiose cette victoire...Et le discours! Inspirant!
Me semble que la terre ne peut qu'aller mieux à partir de maintenant! Désolé d'être si optimiste...Je n'y peux rien,il m'emballe cet homme
Tu n'est pas seule. Il y a tellement d'espoir dans son discours. J'ai confiance qu'il fera de grandes choses.
C'est tellement,mais tellement grandiose cette victoire...Et le discours! Inspirant!
Me semble que la terre ne peut qu'aller mieux à partir de maintenant! Désolé d'être si optimiste...Je n'y peux rien,il m'emballe cet homme
Tu n'est pas seule. Il y a tellement d'espoir dans son discours. J'ai confiance qu'il fera de grandes choses.
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- Lucky Luke
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Tiffanys a écritune petite demande,
si vous voyez à un moment donné le discours qu'il vient de faire, j'aimerais super ça pouvoir l'avoir.
Merci xx
Voici la transcrïption de son discours . :
http://elections.foxnews.com/2008/11/05 ... ry-speech/
si vous voyez à un moment donné le discours qu'il vient de faire, j'aimerais super ça pouvoir l'avoir.
Merci xx
Voici la transcrïption de son discours . :
http://elections.foxnews.com/2008/11/05 ... ry-speech/
Zoukie a écrit
J'te fais une colle....Tu me manque!!!
J'te fais une colle....Tu me manque!!!
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Lucky Luke a écrit
Voici la transcrïption de son discours . :
http://elections.foxnews.com/2008/11/05 ... ry-speech/
Wowww Merci!
Voici la transcrïption de son discours . :
http://elections.foxnews.com/2008/11/05 ... ry-speech/
Wowww Merci!
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bobépine a écrit
Surveille you tube
Si j'peut me permettre :
http://www.youtube.com/watch?v=ato7BtisXzE
Surveille you tube
Si j'peut me permettre :
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J'habite chez mes Chats {=^;^=} {=^;^=}
Obama élu 44e président des États-Unis
Judith Lachapelle
La Presse
Il y a 143 ans, les Noirs s'affranchissaient de l'esclavage. Il y a 44 ans, les Noirs obtenaient le droit de vote partout aux États-Unis. Et hier, un Noir a été élu 44e président des États-Unis d'Amérique.
«Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir», a lancé le nouveau président à la foule de partisans réunis à Chicago. «Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce que nous avons accompli aujourd'hui et pendant cette élection, en ce moment historique, le changement est arrivé en Amérique.» Au terme d'une campagne électorale épique et d'une soirée électorale électrique, Barack Obama, 47 ans, a remporté hier la présidence américaine en raflant 367 grands électeurs sur 538. Il en avait besoin de 270 pour entrer à la Maison-Blanche. Il a également remporté la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants.
Très digne, le candidat républicain John McCain a salué la victoire de son adversaire en stoppant net les huées de la foule, affirmant que son rival était «un homme bon».
«À lui seul, son succès commande mon respect, pour ses aptitudes et sa persévérance», a-t-il dit. «C'est une élection historique et je reconnais la signification spéciale qu'elle a pour les Africains-Américains et la fierté spéciale qu'ils doivent ressentir ce soir.» Plus tôt, il avait appelé Barack Obama pour le féliciter. «J'ai besoin de votre aide, vous êtes un leader sur tellement de sujets importants», lui a répondu le nouveau président.
Le président George W. Bush a également félicité le candidat démocrate. «Vous êtes à la veille d'un parcours extraordinaire. Félicitations et profitez-en», a dit le président Bush, selon sa porte-parole. Bush aurait promis une transition en douceur à la Maison-Blanche.
Les États basculent vers Obama
Barack Obama a remporté le district de Columbia et 29 États, dont l'Ohio, la Caroline-du-Nord et la Floride, des États bascules significatifs. Il a également gagné l'Iowa, qui lui avait déjà donné sa première victoire lors des élections primaires en janvier dernier. Il a même arraché la Virginie, qui n'avait pas voté démocrate depuis 40 ans.
John McCain a enlevé 21 États dont la Georgie, la Caroline-du-Sud, le Texas et le Tennessee. Il a été élu chez lui, en Arizona, mais il a perdu le New Hampshire, l'État qui avait relancé sa campagne présidentielle lors des primaires. Il avait en main 171 grands électeurs.
Mais les données du vote populaire indiquent que les Américains sont plus divisés qu'il ne paraît sur le choix du nouveau président. Au moment de mettre sous presse, Obama avait recueilli plus de 52 millions de votes, (51?%), contre plus de 48 millions pour McCain (48?%).
Une nouvelle ère
Une nouvelle ère s'annonce tant le ton modéré d'Obama que ses politiques plus sociales que conservatrices tranchent avec le style adopté depuis huit ans par George W. Bush.
Mais Barack Obama hérite d'un pays aux prises avec une situation économique critique. La crise financière, la plus grave depuis 1929, a éclipsé tous les enjeux de la campagne, même la sécurité nationale. Les États-Unis sont pourtant engagés dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan, qui ont tué 4800 soldats américains depuis 2001.
Barack Obama a d'ailleurs promis de retirer progressivement les troupes d'Irak sur une période de 16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaeda et les talibans en Afghanistan. Il s'est également engagé à fermer le centre de détention de Guantánamo Bay à Cuba.
Obama a aussi reconnu le réchauffement climatique planétaire et s'est engagé à prendre des mesures pour le réduire.
Sur le plan fiscal, le candidat démocrate a dit vouloir annuler les réductions d'impôts pour les riches et les appliquer à la classe moyenne. Il veut aussi rendre les soins de santé plus accessibles pour les non-assurés et couverts pour tous les enfants.
Barack Obama et le vice-président Joe Biden feront leur entrée officielle à la Maison-Blanche le 20 janvier 2009.
Défaite amère
Du côté républicain, la défaite, quoique annoncée par les sondages des derniers jours, sera difficile à encaisser.
John McCain, 72 ans, sénateur de l'Arizona depuis 1987, s'est fait reprocher pendant la campagne de ne pas avoir attaqué assez férocement son adversaire démocrate.
Son choix de colistière, Sarah Palin, a surpris tant les militants républicains que les observateurs politiques. La jeune gouverneure de l'Alaska ? elle a 44 ans ?, farouchement pro-vie et opposée au contrôle des armes à feu, a plu à l'aile conservatrice et religieuse républicaine. Mais son inexpérience politique évidente pendant la campagne a donné l'impression que la colistière était devenue le boulet du candidat républicain.
Dans les dernières semaines de la campagne, l'avancée de Barack Obama a forcé les républicains à mettre les bouchées doubles pour séduire les États bascules. Ils ont même dû se battre pour conserver des États qui leur sont traditionnellement acquis, comme la Virginie et l'Indiana, tant les démocrates grugeaient l'écart qui les séparaient de la victoire.
Judith Lachapelle
La Presse
Il y a 143 ans, les Noirs s'affranchissaient de l'esclavage. Il y a 44 ans, les Noirs obtenaient le droit de vote partout aux États-Unis. Et hier, un Noir a été élu 44e président des États-Unis d'Amérique.
«Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir», a lancé le nouveau président à la foule de partisans réunis à Chicago. «Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce que nous avons accompli aujourd'hui et pendant cette élection, en ce moment historique, le changement est arrivé en Amérique.» Au terme d'une campagne électorale épique et d'une soirée électorale électrique, Barack Obama, 47 ans, a remporté hier la présidence américaine en raflant 367 grands électeurs sur 538. Il en avait besoin de 270 pour entrer à la Maison-Blanche. Il a également remporté la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants.
Très digne, le candidat républicain John McCain a salué la victoire de son adversaire en stoppant net les huées de la foule, affirmant que son rival était «un homme bon».
«À lui seul, son succès commande mon respect, pour ses aptitudes et sa persévérance», a-t-il dit. «C'est une élection historique et je reconnais la signification spéciale qu'elle a pour les Africains-Américains et la fierté spéciale qu'ils doivent ressentir ce soir.» Plus tôt, il avait appelé Barack Obama pour le féliciter. «J'ai besoin de votre aide, vous êtes un leader sur tellement de sujets importants», lui a répondu le nouveau président.
Le président George W. Bush a également félicité le candidat démocrate. «Vous êtes à la veille d'un parcours extraordinaire. Félicitations et profitez-en», a dit le président Bush, selon sa porte-parole. Bush aurait promis une transition en douceur à la Maison-Blanche.
Les États basculent vers Obama
Barack Obama a remporté le district de Columbia et 29 États, dont l'Ohio, la Caroline-du-Nord et la Floride, des États bascules significatifs. Il a également gagné l'Iowa, qui lui avait déjà donné sa première victoire lors des élections primaires en janvier dernier. Il a même arraché la Virginie, qui n'avait pas voté démocrate depuis 40 ans.
John McCain a enlevé 21 États dont la Georgie, la Caroline-du-Sud, le Texas et le Tennessee. Il a été élu chez lui, en Arizona, mais il a perdu le New Hampshire, l'État qui avait relancé sa campagne présidentielle lors des primaires. Il avait en main 171 grands électeurs.
Mais les données du vote populaire indiquent que les Américains sont plus divisés qu'il ne paraît sur le choix du nouveau président. Au moment de mettre sous presse, Obama avait recueilli plus de 52 millions de votes, (51?%), contre plus de 48 millions pour McCain (48?%).
Une nouvelle ère
Une nouvelle ère s'annonce tant le ton modéré d'Obama que ses politiques plus sociales que conservatrices tranchent avec le style adopté depuis huit ans par George W. Bush.
Mais Barack Obama hérite d'un pays aux prises avec une situation économique critique. La crise financière, la plus grave depuis 1929, a éclipsé tous les enjeux de la campagne, même la sécurité nationale. Les États-Unis sont pourtant engagés dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan, qui ont tué 4800 soldats américains depuis 2001.
Barack Obama a d'ailleurs promis de retirer progressivement les troupes d'Irak sur une période de 16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaeda et les talibans en Afghanistan. Il s'est également engagé à fermer le centre de détention de Guantánamo Bay à Cuba.
Obama a aussi reconnu le réchauffement climatique planétaire et s'est engagé à prendre des mesures pour le réduire.
Sur le plan fiscal, le candidat démocrate a dit vouloir annuler les réductions d'impôts pour les riches et les appliquer à la classe moyenne. Il veut aussi rendre les soins de santé plus accessibles pour les non-assurés et couverts pour tous les enfants.
Barack Obama et le vice-président Joe Biden feront leur entrée officielle à la Maison-Blanche le 20 janvier 2009.
Défaite amère
Du côté républicain, la défaite, quoique annoncée par les sondages des derniers jours, sera difficile à encaisser.
John McCain, 72 ans, sénateur de l'Arizona depuis 1987, s'est fait reprocher pendant la campagne de ne pas avoir attaqué assez férocement son adversaire démocrate.
Son choix de colistière, Sarah Palin, a surpris tant les militants républicains que les observateurs politiques. La jeune gouverneure de l'Alaska ? elle a 44 ans ?, farouchement pro-vie et opposée au contrôle des armes à feu, a plu à l'aile conservatrice et religieuse républicaine. Mais son inexpérience politique évidente pendant la campagne a donné l'impression que la colistière était devenue le boulet du candidat républicain.
Dans les dernières semaines de la campagne, l'avancée de Barack Obama a forcé les républicains à mettre les bouchées doubles pour séduire les États bascules. Ils ont même dû se battre pour conserver des États qui leur sont traditionnellement acquis, comme la Virginie et l'Indiana, tant les démocrates grugeaient l'écart qui les séparaient de la victoire.
Le président Obama ranime le rêve américain
Paul Journet
La Presse
Le 4 novembre 2008 passera à l'histoire des Etats-Unis. Barack Obama devient le 44e président américain, et le premier président noir. Le rêve américain vient d'être réanimé.
Agrandir
Photo: AFP
«Le changement arrive aux Etats-Unis », a-t-il lancé vers minuit à Chicago devant une foule monstre ? estimée à environ 70 000 personnes. «S'il y a quelqu'un là-bas qui doute encore que l'Amérique est une place où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos fondateurs est en vie aujourd'hui, qui questionne encore le pouvoir de notre démocratie, il vient d'obtenir sa réponse ce soir. C'est la réponse donnée par des lignes de gens qui s'étiraient dans les écoles et les églises, par des gens qui attendaient trois ou quatre heures pour voter, plusieurs pour la première fois de leur vie.»
Le nouveau président a aussi parlé des immenses défis qui attendent les Etats-Unis, comme la crise financière et les conflits en Irak et en Afghanistan.
«La route devant sera longue, a-t-il admis. L'ascension sera abrupte. On ne s'y rendra peut être pas en une année ou même en un mandat. Mais on s'y rendra. (...) Cette victoire n'est pas le changement attendu. C'est le chance d'apporter le changement attendu.»
Depuis environ 11h, d'impressionnantes foules s'attroupent aussi devant la Maison-Blanche, au Times Square de New York et ailleurs au pays pour célébrer ce moment historique. Certains pleurent, d'autres crient, plusieurs font les deux en même temps.
Agrandir
Photo: AFP
Amertume chez les républicains
C'est l'amertume dans le camp républicain. John McCain s'est adressé à ses partisans vers 11h30. « Les Américains ont parlé, et ils ont parlé clairement», a-t-il annoncé pour reconnaître sa défaite. La foule a hué à la mention de M. Obama. M. McCain a désapprouvé ce geste. « Il s'agit d'une élection historique, et je reconnais la fierté spéciale que les Afro-Américains doivent ressentir ce soir (...) Nous venons de loin depuis les injustices qui ont entachées notre nation », a ajouté John McCain.
Le sénateur de l'Arizona a appelé ses partisans à collaborer avec leur nouveau président.
Le président Obama hérite d'un mandat fort. Il détient présentement 338 grands électeurs (GE), contre 156 pour John McCain. C'est déjà plus que les deux mandats de George W. Bush (286 GE en 2004 et 271 GE en 2000).
Il reste encore 46 GE à être décernés. Barack Obama pourrait donc aussi dépasser l'avance des deux mandats de Bill Clinton (379 GE en 1996 et 370 GE en 1992).
Dans le vote populaire, Barack Obama obtient 51% des voies, contre 48% pour John McCain.
Agrandir
Photo: AFP
Course au Sénat
Il reste encore une lutte à surveiller : celle pour la Chambre haute du Congrès, le Sénat, où 35 des 100 sièges sont en jeu.
Chaque parti détenait 49 sièges avant les élections. Les démocrates espèrent occuper 60 sièges du Sénat, ce qui empêcherait toute tentative républicaine de filibusters ? bloquer indûment un projet de loi.
Selon les derniers chiffres disponibles, la chose reste possible. Les démocrates détiendraient présentement 54 sièges, contre 40 pour les républicains. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les six autres. Les démocrates doivent tous les gagner pour obtenir le chiffre de 60.
Tous les 435 sièges de la Chambre basse, celle des représentants, sont aussi en jeu. Les démocrates en détenaient 235 avant les élections, contre 199 pour les républicains, et un vacant. Les démocrates mènent pour l'instant par 91 sièges contre 34. Les autres ne sont pas encore comptabilisés. Les démocrates devraient augmenter leur avance et donc contrôler les deux Chambres du Congrès.
Victoires sans surprise
John McCain gagne la Caroline du Sud, comme prévu. Il emporte aussi l'Oklahoma, le Tennessee, le Kentucky, l'Alabama, la Virginie occidentale, la Louisiane, la Géorgie, Utah, l'Arkansas, le Kansas, le Texas et le Mississippi.
Barack Obama, lui, balaie la Nouvelle-Angleterre comme prévu. Le candidat démocrate rafle notamment le Vermont, le Massachusetts, le Maine, le Connecticut, la Pennsylvanie ainsi que le New Jersey, le Delaware, le Maryland, l'Illinois, le Nouveau-Mexique et l'Iowa.
Paul Journet
La Presse
Le 4 novembre 2008 passera à l'histoire des Etats-Unis. Barack Obama devient le 44e président américain, et le premier président noir. Le rêve américain vient d'être réanimé.
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Photo: AFP
«Le changement arrive aux Etats-Unis », a-t-il lancé vers minuit à Chicago devant une foule monstre ? estimée à environ 70 000 personnes. «S'il y a quelqu'un là-bas qui doute encore que l'Amérique est une place où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos fondateurs est en vie aujourd'hui, qui questionne encore le pouvoir de notre démocratie, il vient d'obtenir sa réponse ce soir. C'est la réponse donnée par des lignes de gens qui s'étiraient dans les écoles et les églises, par des gens qui attendaient trois ou quatre heures pour voter, plusieurs pour la première fois de leur vie.»
Le nouveau président a aussi parlé des immenses défis qui attendent les Etats-Unis, comme la crise financière et les conflits en Irak et en Afghanistan.
«La route devant sera longue, a-t-il admis. L'ascension sera abrupte. On ne s'y rendra peut être pas en une année ou même en un mandat. Mais on s'y rendra. (...) Cette victoire n'est pas le changement attendu. C'est le chance d'apporter le changement attendu.»
Depuis environ 11h, d'impressionnantes foules s'attroupent aussi devant la Maison-Blanche, au Times Square de New York et ailleurs au pays pour célébrer ce moment historique. Certains pleurent, d'autres crient, plusieurs font les deux en même temps.
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Photo: AFP
Amertume chez les républicains
C'est l'amertume dans le camp républicain. John McCain s'est adressé à ses partisans vers 11h30. « Les Américains ont parlé, et ils ont parlé clairement», a-t-il annoncé pour reconnaître sa défaite. La foule a hué à la mention de M. Obama. M. McCain a désapprouvé ce geste. « Il s'agit d'une élection historique, et je reconnais la fierté spéciale que les Afro-Américains doivent ressentir ce soir (...) Nous venons de loin depuis les injustices qui ont entachées notre nation », a ajouté John McCain.
Le sénateur de l'Arizona a appelé ses partisans à collaborer avec leur nouveau président.
Le président Obama hérite d'un mandat fort. Il détient présentement 338 grands électeurs (GE), contre 156 pour John McCain. C'est déjà plus que les deux mandats de George W. Bush (286 GE en 2004 et 271 GE en 2000).
Il reste encore 46 GE à être décernés. Barack Obama pourrait donc aussi dépasser l'avance des deux mandats de Bill Clinton (379 GE en 1996 et 370 GE en 1992).
Dans le vote populaire, Barack Obama obtient 51% des voies, contre 48% pour John McCain.
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Course au Sénat
Il reste encore une lutte à surveiller : celle pour la Chambre haute du Congrès, le Sénat, où 35 des 100 sièges sont en jeu.
Chaque parti détenait 49 sièges avant les élections. Les démocrates espèrent occuper 60 sièges du Sénat, ce qui empêcherait toute tentative républicaine de filibusters ? bloquer indûment un projet de loi.
Selon les derniers chiffres disponibles, la chose reste possible. Les démocrates détiendraient présentement 54 sièges, contre 40 pour les républicains. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les six autres. Les démocrates doivent tous les gagner pour obtenir le chiffre de 60.
Tous les 435 sièges de la Chambre basse, celle des représentants, sont aussi en jeu. Les démocrates en détenaient 235 avant les élections, contre 199 pour les républicains, et un vacant. Les démocrates mènent pour l'instant par 91 sièges contre 34. Les autres ne sont pas encore comptabilisés. Les démocrates devraient augmenter leur avance et donc contrôler les deux Chambres du Congrès.
Victoires sans surprise
John McCain gagne la Caroline du Sud, comme prévu. Il emporte aussi l'Oklahoma, le Tennessee, le Kentucky, l'Alabama, la Virginie occidentale, la Louisiane, la Géorgie, Utah, l'Arkansas, le Kansas, le Texas et le Mississippi.
Barack Obama, lui, balaie la Nouvelle-Angleterre comme prévu. Le candidat démocrate rafle notamment le Vermont, le Massachusetts, le Maine, le Connecticut, la Pennsylvanie ainsi que le New Jersey, le Delaware, le Maryland, l'Illinois, le Nouveau-Mexique et l'Iowa.
Mon coeur s'est arrêté de battre»
Alexandre Sirois
La Presse
(Chicago) «Pendant un moment, mon coeur s'est arrêté de battre.» Raul Sandoval, 22 ans, sautait littéralement de joie lorsqu'on a annoncé que Barack Obama avait été élu président. Une victoire symbolique et historique.
«Je n'arrive pas à le croire. C'est un grand jour. Je suis ravi d'être ici. De faire partie de l'histoire.»Rassemblés à Grant Park, au centre-ville de Chicago, sur les rives du lac Michigan, les quelque 65 000 partisans d'Obama exultaient. Certains s'enlaçaient. D'autres fondaient en larmes.
En fait, la seule façon d'avoir une bonne idée de l'ambiance qui régnait dans cette véritable marée humaine est de prendre un dictionnaire des synonymes et de chercher le mot «liesse».
En vrac, donc : joie, allégresse, jubilation, exultation, exaltation, ivresse...
Les Afro-américains étaient particulièrement émus.
«Mes parents habitaient au Mississippi dans les années 60, à l'époque des lois Jim Crow, qui privaient les Noirs de droits fondamentaux. Ils s'accrochaient à l'espoir que tout ça changerait», a raconté Romandis Moore, un pasteur noir de Chicago.
«Aujourd'hui, nous assistons à une manifestation de ce changement», a-t-il ajouté en soulignant le caractère historique de l'événement.
«C'est la preuve que nous pouvons, comme peuple, être uni. Obama va guérir cette nation. Nous pouvons être rassemblés», a renchéri Chantelle Wilkins, une Afro-américaine accompagnée de son fils adolescent.
Dans un discours inspiré, le président élu a fait écho à ces souhaits. Il a promis le changement, mais aussi l'unité. «Je serai votre président aussi», a-t-il d'abord lancé à ceux qui n'ont pas voté pour lui.
«Nous n'avons jamais été uniquement un regroupement d'individus. (...) Nous sommes les États-Unis d'Amérique», a-t-il ajouté. Il reprenait le thème du célèbre discours qu'il a prononcé à la convention démocrate de 2004, qui a lancé sa carrière météorique.
Car ce n'est pas uniquement à cause de la couleur de la peau d'Obama que les Américains ont l'impression de voir l'histoire s'écrire sous leurs yeux. «C'est aussi parce que son ascension a été exceptionnelle. Et parce qu'il personnifie l'idée du changement. Il y a trop longtemps qu'il n'y a pas eu de changement», a déclaré Scott Jarrett, âgé de 30 ans.
Cet étudiant en art était l'un des nombreux jeunes qui s'étaient massés hier à Grant Park pour célébrer la victoire pressentie d'Obama. Certains de ces jeunes tenaient à bout de bras une immense banderole où on pouvait lire «Obamanomenon».
Les créateurs de ce néologisme ont eu du flair. Obama n'est pas simplement un politicien doué. Il est un véritable phénomène. L'état d'esprit des partisans rassemblés hier reflétait encore une fois l'effet si particulier que le politicien de 47 ans peut avoir sur un si grand nombre d'Américains.
C'est probablement ce qui explique qu'Obama ait cherché, hier, à tempérer les attentes quant à la suite des choses. «La route qui nous attend sera longue», a-t-il prévenu avant d'énumérer la liste des défis auxquels fait face son pays. Et de promettre aux Américains, bien sûr, que ces défis, il les aidera à les relever.
Alexandre Sirois
La Presse
(Chicago) «Pendant un moment, mon coeur s'est arrêté de battre.» Raul Sandoval, 22 ans, sautait littéralement de joie lorsqu'on a annoncé que Barack Obama avait été élu président. Une victoire symbolique et historique.
«Je n'arrive pas à le croire. C'est un grand jour. Je suis ravi d'être ici. De faire partie de l'histoire.»Rassemblés à Grant Park, au centre-ville de Chicago, sur les rives du lac Michigan, les quelque 65 000 partisans d'Obama exultaient. Certains s'enlaçaient. D'autres fondaient en larmes.
En fait, la seule façon d'avoir une bonne idée de l'ambiance qui régnait dans cette véritable marée humaine est de prendre un dictionnaire des synonymes et de chercher le mot «liesse».
En vrac, donc : joie, allégresse, jubilation, exultation, exaltation, ivresse...
Les Afro-américains étaient particulièrement émus.
«Mes parents habitaient au Mississippi dans les années 60, à l'époque des lois Jim Crow, qui privaient les Noirs de droits fondamentaux. Ils s'accrochaient à l'espoir que tout ça changerait», a raconté Romandis Moore, un pasteur noir de Chicago.
«Aujourd'hui, nous assistons à une manifestation de ce changement», a-t-il ajouté en soulignant le caractère historique de l'événement.
«C'est la preuve que nous pouvons, comme peuple, être uni. Obama va guérir cette nation. Nous pouvons être rassemblés», a renchéri Chantelle Wilkins, une Afro-américaine accompagnée de son fils adolescent.
Dans un discours inspiré, le président élu a fait écho à ces souhaits. Il a promis le changement, mais aussi l'unité. «Je serai votre président aussi», a-t-il d'abord lancé à ceux qui n'ont pas voté pour lui.
«Nous n'avons jamais été uniquement un regroupement d'individus. (...) Nous sommes les États-Unis d'Amérique», a-t-il ajouté. Il reprenait le thème du célèbre discours qu'il a prononcé à la convention démocrate de 2004, qui a lancé sa carrière météorique.
Car ce n'est pas uniquement à cause de la couleur de la peau d'Obama que les Américains ont l'impression de voir l'histoire s'écrire sous leurs yeux. «C'est aussi parce que son ascension a été exceptionnelle. Et parce qu'il personnifie l'idée du changement. Il y a trop longtemps qu'il n'y a pas eu de changement», a déclaré Scott Jarrett, âgé de 30 ans.
Cet étudiant en art était l'un des nombreux jeunes qui s'étaient massés hier à Grant Park pour célébrer la victoire pressentie d'Obama. Certains de ces jeunes tenaient à bout de bras une immense banderole où on pouvait lire «Obamanomenon».
Les créateurs de ce néologisme ont eu du flair. Obama n'est pas simplement un politicien doué. Il est un véritable phénomène. L'état d'esprit des partisans rassemblés hier reflétait encore une fois l'effet si particulier que le politicien de 47 ans peut avoir sur un si grand nombre d'Américains.
C'est probablement ce qui explique qu'Obama ait cherché, hier, à tempérer les attentes quant à la suite des choses. «La route qui nous attend sera longue», a-t-il prévenu avant d'énumérer la liste des défis auxquels fait face son pays. Et de promettre aux Américains, bien sûr, que ces défis, il les aidera à les relever.
Barack Obama, le rédempteur
Richard Hétu, collaboration spéciale
La Presse
(New York) Le rendez-vous a lieu dans un restaurant de Chicago à la fin de septembre 2001. Barack Obama est en compagnie de David Axelrod, un conseiller en communication qui l'a souvent encouragé à faire le saut en politique nationale. Un journal est posé sur la table. En première page s'étale le visage d'Oussama ben Laden.
«Terrible, hein? dit Axelrod en regardant le journal. Vraiment pas de chance. Tu ne peux pas changer de nom, bien sûr, les électeurs se méfient de ce genre de chose. Si tu étais au début de ta carrière, tu pourrais peut-être utiliser un surnom, quelque chose comme ça. Mais maintenant...»
À l'époque, Obama pensait qu'Axelrod avait raison de croire que son avenir politique était compromis à cause de son nom, comme il le raconte dans son deuxième livre, L'audace d'espérer. De toute évidence, les deux hommes avaient tort. Le politicien, dont le patronyme fait penser au nom du chef du réseau terroriste Al-Qaeda, vient d'être élu à la Maison-Blanche. Et le conseiller en communication, qui est devenu son stratège principal, aura contribué à l'ascension politique la plus invraisemblable de l'histoire américaine.
«Nous pouvons construire une Amérique qui porte davantage de promesses», avait déclaré Barack Obama le 10 février 2007 dans son discours de candidature, prononcé à Springfield, capitale de l'Illinois, où sa carrière politique avait commencé 10 ans plus tôt.
«C'est pourquoi, dans l'ombre du vieux Capitole où Lincoln appela une maison divisée à s'unir, où les espoirs et les rêves communs continuent de vivre, je vous annonce aujourd'hui ma candidature à la présidence des États-Unis.»
Sur les traces de Lincoln
En se plaçant sous le patronage d'Abraham Lincoln, le président qui transforma les États-Unis d'Amérique en abolissant l'esclavage et en sortant vainqueur de la guerre de Sécession, Barack Obama envoyait un double message.
Il s'attaquait d'abord à ce qui semblait être son talon d'Achille, à savoir son manque d'expérience en politique nationale et internationale. Or, son parcours n'était pas différent de celui de Lincoln: il briguait la présidence de son pays après n'avoir siégé que huit ans à Springfield et deux ans à Washington.
Il levait, en outre, le voile sur ses ambitions: changer son pays en commençant par lui demander d'élire à la présidence un homme de couleur dont le nom complet - Barack Hussein Obama - témoigne à la fois des origines africaines et musulmanes de son père.
Tout au long de la course à la Maison-Blanche, des commentateurs conservateurs ont voulu voir un désir d'expiation dans l'appui de plusieurs électeurs blancs au sénateur de l'Illinois. En votant pour lui, ils tentaient de racheter les fautes des Blancs, de l'esclavage au ségrégationnisme en passant par le racisme ordinaire. Si Lincoln fut l'émancipateur des Noirs, Obama serait ainsi le rédempteur des Blancs.
C'est une explication commode pour ceux qui veulent faire abstraction du bilan républicain des huit dernières années et de la soif de changement que le candidat démocrate a engendrée dans l'électorat. Barack Obama, dont le prénom signifie «béni des dieux» en swahili, aura eu la chance de briguer la Maison-Blanche après une présidence controversée et impopulaire qui sera peut-être considérée comme l'une des pires de l'histoire américaine.
Il aura également profité d'une crise financière qui, durant les dernières semaines de la campagne, a éclipsé les questions de sécurité nationale, le sujet de prédilection de John McCain.
«J'ai un rêve aujourd'hui»
Mais il y a une part de vérité dans cette idée d'un Barack Obama appelé à jouer un rôle rédempteur. Le premier président noir ne rachètera pas les fautes des Blancs. Toutefois, il pourrait changer non seulement l'image de son pays dans le monde, mais également sa politique étrangère.
Son élection, en elle-même, obligera les détracteurs des États-Unis à réviser leur jugement sur ce pays. En choisissant Barack Obama, les Américains ont fait preuve d'une ouverture dont plusieurs citoyens de la planète les croyaient incapables.
«Les Américains n'éliront jamais un Noir à la Maison-Blanche», a-t-on entendu à maintes reprises depuis un an.
Tu parles! Ces mêmes Américains seront bientôt dirigés par un métis dont le nom évoque de surcroît deux des plus grands ennemis de leur pays, Saddam Hussein et Oussama ben Laden.
«Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés du moment, j'ai quand même un rêve», disait Martin Luther King dans le célèbre discours qu'il avait prononcé dans les marches du Lincoln Memorial, le 28 août 1968. «C'est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain.»
«Je rêve que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère. J'ai un rêve, aujourd'hui.»
Depuis hier, plusieurs citoyens du Moyen-Orient, pour ne mentionner qu'eux, font partie de ceux qui se demandent s'ils ne rêvent pas. Barack Hussein Obama? Élu à la Maison-Blanche? Comme plusieurs Américains, ils se remettront peut-être à croire aux États-Unis d'Amérique.
Une ère progressiste?
«Cela n'électrisera pas seulement notre pays», avait prédit l'ancien secrétaire d'État Colin Powell au sujet de l'éventuelle élection de Barack Obama à la présidence. «Cela électrisera également le monde.»
Les États-Unis n'ont jamais été la chasse gardée de George W. Bush, Dick Cheney ou Karl Rove. C'est aussi le pays de Barack Obama, qui apporte avec lui la promesse d'un renouveau après huit années de politique marquée au coin du conservatisme, de l'unilatéralisme et du militarisme.
Lancée il y a près de deux ans, la campagne électorale de l'ancien travailleur communautaire de Chicago aura mis en valeur son éloquence, son intelligence, son calme et son sens de l'organisation. Ces qualités lui ont permis de surprendre Hillary Clinton durant la course à l'investiture démocrate et de résister aux attaques du camp McCain par la suite.
Il faudra voir si ces qualités lui permettront d'exercer à la Maison-Blanche le pouvoir transformateur qu'il promet. Son prédécesseur lui lègue deux guerres qui l'obligeront sans doute à prendre des décisions impopulaires à l'étranger. Il lui laisse aussi un déficit qui limitera sa marge de manoeuvre sur le plan intérieur.
Mais il ne sera pas seul à mener le combat. Le scrutin d'hier a permis aux démocrates d'augmenter leurs majorités au Sénat et à la Chambre des représentants. Une nouvelle ère politique commencera à Washington le 20 janvier prochain. Ce jour-là, Barack Obama prononcera son discours d'inauguration en tant que 44e président des États-Unis, incarnation d'un rêve américain qui redonnera peut-être à son pays le goût de renouer avec ses valeurs progressistes.
Richard Hétu, collaboration spéciale
La Presse
(New York) Le rendez-vous a lieu dans un restaurant de Chicago à la fin de septembre 2001. Barack Obama est en compagnie de David Axelrod, un conseiller en communication qui l'a souvent encouragé à faire le saut en politique nationale. Un journal est posé sur la table. En première page s'étale le visage d'Oussama ben Laden.
«Terrible, hein? dit Axelrod en regardant le journal. Vraiment pas de chance. Tu ne peux pas changer de nom, bien sûr, les électeurs se méfient de ce genre de chose. Si tu étais au début de ta carrière, tu pourrais peut-être utiliser un surnom, quelque chose comme ça. Mais maintenant...»
À l'époque, Obama pensait qu'Axelrod avait raison de croire que son avenir politique était compromis à cause de son nom, comme il le raconte dans son deuxième livre, L'audace d'espérer. De toute évidence, les deux hommes avaient tort. Le politicien, dont le patronyme fait penser au nom du chef du réseau terroriste Al-Qaeda, vient d'être élu à la Maison-Blanche. Et le conseiller en communication, qui est devenu son stratège principal, aura contribué à l'ascension politique la plus invraisemblable de l'histoire américaine.
«Nous pouvons construire une Amérique qui porte davantage de promesses», avait déclaré Barack Obama le 10 février 2007 dans son discours de candidature, prononcé à Springfield, capitale de l'Illinois, où sa carrière politique avait commencé 10 ans plus tôt.
«C'est pourquoi, dans l'ombre du vieux Capitole où Lincoln appela une maison divisée à s'unir, où les espoirs et les rêves communs continuent de vivre, je vous annonce aujourd'hui ma candidature à la présidence des États-Unis.»
Sur les traces de Lincoln
En se plaçant sous le patronage d'Abraham Lincoln, le président qui transforma les États-Unis d'Amérique en abolissant l'esclavage et en sortant vainqueur de la guerre de Sécession, Barack Obama envoyait un double message.
Il s'attaquait d'abord à ce qui semblait être son talon d'Achille, à savoir son manque d'expérience en politique nationale et internationale. Or, son parcours n'était pas différent de celui de Lincoln: il briguait la présidence de son pays après n'avoir siégé que huit ans à Springfield et deux ans à Washington.
Il levait, en outre, le voile sur ses ambitions: changer son pays en commençant par lui demander d'élire à la présidence un homme de couleur dont le nom complet - Barack Hussein Obama - témoigne à la fois des origines africaines et musulmanes de son père.
Tout au long de la course à la Maison-Blanche, des commentateurs conservateurs ont voulu voir un désir d'expiation dans l'appui de plusieurs électeurs blancs au sénateur de l'Illinois. En votant pour lui, ils tentaient de racheter les fautes des Blancs, de l'esclavage au ségrégationnisme en passant par le racisme ordinaire. Si Lincoln fut l'émancipateur des Noirs, Obama serait ainsi le rédempteur des Blancs.
C'est une explication commode pour ceux qui veulent faire abstraction du bilan républicain des huit dernières années et de la soif de changement que le candidat démocrate a engendrée dans l'électorat. Barack Obama, dont le prénom signifie «béni des dieux» en swahili, aura eu la chance de briguer la Maison-Blanche après une présidence controversée et impopulaire qui sera peut-être considérée comme l'une des pires de l'histoire américaine.
Il aura également profité d'une crise financière qui, durant les dernières semaines de la campagne, a éclipsé les questions de sécurité nationale, le sujet de prédilection de John McCain.
«J'ai un rêve aujourd'hui»
Mais il y a une part de vérité dans cette idée d'un Barack Obama appelé à jouer un rôle rédempteur. Le premier président noir ne rachètera pas les fautes des Blancs. Toutefois, il pourrait changer non seulement l'image de son pays dans le monde, mais également sa politique étrangère.
Son élection, en elle-même, obligera les détracteurs des États-Unis à réviser leur jugement sur ce pays. En choisissant Barack Obama, les Américains ont fait preuve d'une ouverture dont plusieurs citoyens de la planète les croyaient incapables.
«Les Américains n'éliront jamais un Noir à la Maison-Blanche», a-t-on entendu à maintes reprises depuis un an.
Tu parles! Ces mêmes Américains seront bientôt dirigés par un métis dont le nom évoque de surcroît deux des plus grands ennemis de leur pays, Saddam Hussein et Oussama ben Laden.
«Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés du moment, j'ai quand même un rêve», disait Martin Luther King dans le célèbre discours qu'il avait prononcé dans les marches du Lincoln Memorial, le 28 août 1968. «C'est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain.»
«Je rêve que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère. J'ai un rêve, aujourd'hui.»
Depuis hier, plusieurs citoyens du Moyen-Orient, pour ne mentionner qu'eux, font partie de ceux qui se demandent s'ils ne rêvent pas. Barack Hussein Obama? Élu à la Maison-Blanche? Comme plusieurs Américains, ils se remettront peut-être à croire aux États-Unis d'Amérique.
Une ère progressiste?
«Cela n'électrisera pas seulement notre pays», avait prédit l'ancien secrétaire d'État Colin Powell au sujet de l'éventuelle élection de Barack Obama à la présidence. «Cela électrisera également le monde.»
Les États-Unis n'ont jamais été la chasse gardée de George W. Bush, Dick Cheney ou Karl Rove. C'est aussi le pays de Barack Obama, qui apporte avec lui la promesse d'un renouveau après huit années de politique marquée au coin du conservatisme, de l'unilatéralisme et du militarisme.
Lancée il y a près de deux ans, la campagne électorale de l'ancien travailleur communautaire de Chicago aura mis en valeur son éloquence, son intelligence, son calme et son sens de l'organisation. Ces qualités lui ont permis de surprendre Hillary Clinton durant la course à l'investiture démocrate et de résister aux attaques du camp McCain par la suite.
Il faudra voir si ces qualités lui permettront d'exercer à la Maison-Blanche le pouvoir transformateur qu'il promet. Son prédécesseur lui lègue deux guerres qui l'obligeront sans doute à prendre des décisions impopulaires à l'étranger. Il lui laisse aussi un déficit qui limitera sa marge de manoeuvre sur le plan intérieur.
Mais il ne sera pas seul à mener le combat. Le scrutin d'hier a permis aux démocrates d'augmenter leurs majorités au Sénat et à la Chambre des représentants. Une nouvelle ère politique commencera à Washington le 20 janvier prochain. Ce jour-là, Barack Obama prononcera son discours d'inauguration en tant que 44e président des États-Unis, incarnation d'un rêve américain qui redonnera peut-être à son pays le goût de renouer avec ses valeurs progressistes.
Citoyen du monde nouveau
Yves Boisvert
La Presse
Pour dire les choses simplement, je n'ai pas souvent été aussi fier d'être un humain.
Les problèmes du monde restent entiers ce matin, mais l'espoir a un visage inédit. Un visage pour le prochain siècle.
Si l'histoire de Barack Obama «n'était possible qu'aux États-Unis», comme il dit, elle n'était pensable qu'aujourd'hui - et encore.
Car Barack Obama n'est pas seulement le premier président afro-américain. C'est aussi un homme emblématique du siècle qui commence. Siècle de mélanges et de métissages.
Ce n'est pas seulement que son père ait été un Kényan. C'est aussi cette conscience internationale. Une conscience intime, pour ainsi dire, puisque de 6 à 10 ans, il a vécu dans un pays (très) étranger, l'Indonésie, avec sa mère et son deuxième mari.
Grâce à sa mère et à cet homme, Lolo Soetoro, il n'a pas vécu cette expérience dans une cloche de verre. Il a eu une vie indonésienne entre 1967 et 1971. Soetoro était un musulman assez libéral, imprégné de notions d'hindouisme et d'animisme, ce qui change légèrement de la dominante chrétienne américaine, quelle qu'en soit la dénomination.
Dans son premier livre, les Rêves de mon père, écrit en 1995, Obama dit que sa mère, contrairement à d'autres parents d'Américains de l'époque, plutôt que de le tenir à l'écart, a favorisé son intégration à la culture indonésienne.
«Grâce à son éducation, je considérais avec dédain le mélange d'ignorance et d'arrogance qui caractérise trop souvent les Américains à l'étranger», écrit-il.
Il décrit aussi cette scène où Lolo, géologue employé par Mobil Oil, demande à sa mère de l'accompagner à un dîner où il doit rencontrer des hommes d'affaires du Texas et de Louisiane. Des gens qui se vantaient «de toutes les pattes qu'ils avaient graissées pour obtenir de nouveaux droits de forage». Sa mère n'était pas du tout intéressée par ce dîner. Mais enfin, dit Lolo, ce sont des gens de ton peuple.
«Ce n'est pas mon peuple!» répliqua-t-elle.
Ne parlons même pas de George Bush, dont la famille aurait pu se retrouver à ce dîner, mais de l'autre côté. Notons simplement que ce n'est pas le genre de citations maternelles de bon ton dans une biographie classique de futur candidat à la présidence américaine - mais c'était le premier rédacteur en chef noir de la revue de droit de Harvard qui parlait, à l'époque.
Ce bagage à lui seul place Obama dans une catégorie tout à fait nouvelle chez les présidents américains. D'autres avaient une connaissance du monde et des affaires internationales à différents titres, évidemment : ils avaient étudié, fait la guerre, voyagé. Mais aucun n'a vécu ce genre de vie, aucun n'a eu ce passé métissé, atypique, ces références multiples et cette intégration dans une culture aussi exotique - du moins vu d'Amérique.
Un genre de vie qui est celle de millions d'enfants occidentaux, et qui sera de moins en moins exceptionnelle dans ce siècle qui commence.
Ce passé du nouveau président américain produit immédiatement deux effets. D'abord, pour le président des États-Unis. On peut penser que c'est de nature à fabriquer une conscience planétaire, une sensibilité internationale et une vision plus sophistiquée du monde, certainement moins manichéenne. Plus d'intelligence dans les relations internationales américaines ne fera sûrement pas de tort.
Les intérêts nationaux dictent toujours la politique étrangère d'un État, et ce sera le cas pour Obama comme pour tous les autres. Mais il y a beaucoup à réparer entre les États-Unis et le reste du monde, et il y faudra du talent.
George Bush était célèbre pour son ignorance du monde en dehors des États-Unis. Avant d'être président, il ne s'était aventuré en dehors de son pays que pour aller de l'autre côté de la frontière du Texas, au Mexique. Ses gaffes sont légendaires. Il a appelé les Grecs les «Gréciens», les Kosovars les «Kosoviens» et, quand il était gouverneur, il croyait avoir rencontré le ministre des Affaires étrangères de la Slovaquie, alors que c'était le premier ministre de... Slovénie.
Est-ce un hasard complet si les années Bush ont été celles d'un isolationnisme, du mépris des institutions internationales, du mauvais jugement, des actions unilatérales, de la réécriture des traités internationaux, et d'une guerre désastreuse (à laquelle ont participé des leaders censément éclairés, il est vrai)?
L'autre effet de cette expérience extra-américaine d'Obama est le regard que le monde lui-même portera sur les États-Unis à compter d'aujourd'hui. Le terrorisme ne ralentira pas ses ardeurs antiaméricaines et les hostilités ne cesseront pas.
Mais dans plusieurs coins du monde où l'on n'espérait plus rien de bon, ce président improbable, sans précédent, est l'espoir de voir les États-Unis devenir une force positive dans le monde. Ce matin, en tout cas, j'y crois.
Yves Boisvert
La Presse
Pour dire les choses simplement, je n'ai pas souvent été aussi fier d'être un humain.
Les problèmes du monde restent entiers ce matin, mais l'espoir a un visage inédit. Un visage pour le prochain siècle.
Si l'histoire de Barack Obama «n'était possible qu'aux États-Unis», comme il dit, elle n'était pensable qu'aujourd'hui - et encore.
Car Barack Obama n'est pas seulement le premier président afro-américain. C'est aussi un homme emblématique du siècle qui commence. Siècle de mélanges et de métissages.
Ce n'est pas seulement que son père ait été un Kényan. C'est aussi cette conscience internationale. Une conscience intime, pour ainsi dire, puisque de 6 à 10 ans, il a vécu dans un pays (très) étranger, l'Indonésie, avec sa mère et son deuxième mari.
Grâce à sa mère et à cet homme, Lolo Soetoro, il n'a pas vécu cette expérience dans une cloche de verre. Il a eu une vie indonésienne entre 1967 et 1971. Soetoro était un musulman assez libéral, imprégné de notions d'hindouisme et d'animisme, ce qui change légèrement de la dominante chrétienne américaine, quelle qu'en soit la dénomination.
Dans son premier livre, les Rêves de mon père, écrit en 1995, Obama dit que sa mère, contrairement à d'autres parents d'Américains de l'époque, plutôt que de le tenir à l'écart, a favorisé son intégration à la culture indonésienne.
«Grâce à son éducation, je considérais avec dédain le mélange d'ignorance et d'arrogance qui caractérise trop souvent les Américains à l'étranger», écrit-il.
Il décrit aussi cette scène où Lolo, géologue employé par Mobil Oil, demande à sa mère de l'accompagner à un dîner où il doit rencontrer des hommes d'affaires du Texas et de Louisiane. Des gens qui se vantaient «de toutes les pattes qu'ils avaient graissées pour obtenir de nouveaux droits de forage». Sa mère n'était pas du tout intéressée par ce dîner. Mais enfin, dit Lolo, ce sont des gens de ton peuple.
«Ce n'est pas mon peuple!» répliqua-t-elle.
Ne parlons même pas de George Bush, dont la famille aurait pu se retrouver à ce dîner, mais de l'autre côté. Notons simplement que ce n'est pas le genre de citations maternelles de bon ton dans une biographie classique de futur candidat à la présidence américaine - mais c'était le premier rédacteur en chef noir de la revue de droit de Harvard qui parlait, à l'époque.
Ce bagage à lui seul place Obama dans une catégorie tout à fait nouvelle chez les présidents américains. D'autres avaient une connaissance du monde et des affaires internationales à différents titres, évidemment : ils avaient étudié, fait la guerre, voyagé. Mais aucun n'a vécu ce genre de vie, aucun n'a eu ce passé métissé, atypique, ces références multiples et cette intégration dans une culture aussi exotique - du moins vu d'Amérique.
Un genre de vie qui est celle de millions d'enfants occidentaux, et qui sera de moins en moins exceptionnelle dans ce siècle qui commence.
Ce passé du nouveau président américain produit immédiatement deux effets. D'abord, pour le président des États-Unis. On peut penser que c'est de nature à fabriquer une conscience planétaire, une sensibilité internationale et une vision plus sophistiquée du monde, certainement moins manichéenne. Plus d'intelligence dans les relations internationales américaines ne fera sûrement pas de tort.
Les intérêts nationaux dictent toujours la politique étrangère d'un État, et ce sera le cas pour Obama comme pour tous les autres. Mais il y a beaucoup à réparer entre les États-Unis et le reste du monde, et il y faudra du talent.
George Bush était célèbre pour son ignorance du monde en dehors des États-Unis. Avant d'être président, il ne s'était aventuré en dehors de son pays que pour aller de l'autre côté de la frontière du Texas, au Mexique. Ses gaffes sont légendaires. Il a appelé les Grecs les «Gréciens», les Kosovars les «Kosoviens» et, quand il était gouverneur, il croyait avoir rencontré le ministre des Affaires étrangères de la Slovaquie, alors que c'était le premier ministre de... Slovénie.
Est-ce un hasard complet si les années Bush ont été celles d'un isolationnisme, du mépris des institutions internationales, du mauvais jugement, des actions unilatérales, de la réécriture des traités internationaux, et d'une guerre désastreuse (à laquelle ont participé des leaders censément éclairés, il est vrai)?
L'autre effet de cette expérience extra-américaine d'Obama est le regard que le monde lui-même portera sur les États-Unis à compter d'aujourd'hui. Le terrorisme ne ralentira pas ses ardeurs antiaméricaines et les hostilités ne cesseront pas.
Mais dans plusieurs coins du monde où l'on n'espérait plus rien de bon, ce président improbable, sans précédent, est l'espoir de voir les États-Unis devenir une force positive dans le monde. Ce matin, en tout cas, j'y crois.
Seulement des mots
Agrandir
André Pratte
La Presse
«Il n'y a pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice, il n'y a que les États-Unis d'Amérique. Il n'y a pas une Amérique noire, une Amérique blanche, une Amérique latino et une Amérique asiatique, il n'y a que les États-Unis d'Amérique.»
Ces paroles, prononcées par Barack Obama lors de la convention démocrate de 2004, resteront gravées dans l'histoire politique américaine. Elles ont propulsé Obama à l'avant-scène et ouvert la voie à son extraordinaire candidature à la présidence. Une candidature marquée par des discours remarquables, qui n'ont laissé personne indifférent. On se souviendra, en particulier, de son allocution sur les relations raciales, prononcée dans la foulée de la controverse déclenchée par son pasteur?: «Je ne peux pas plus le renier que je ne peux renier ma grand-mère blanche, une femme qui a fait tant de sacrifices pour moi, une femme qui m'aime plus que tout au monde, mais aussi une femme qui m'avouait sa peur des Noirs qu'elle croisait dans la rue et que, plus d'une fois, j'ai entendu faire des remarques racistes qui m'ont répugné. Ces personnes sont une partie de moi. Et elles font partie de l'Amérique, ce pays que j'aime.»
Comme beaucoup de grands leaders, Barack Obama s'est d'abord démarqué par ses talents oratoires. Ce n'est pas minimiser son mérite que de le souligner. Convaincre, unir, galvaniser, calmer?: autant de tâches essentielles du leader, tâches qu'il accomplit d'abord par la parole.
Et surtout, surtout, les mots peuvent insuffler de l'espoir. L'espoir sans lequel rien n'est possible. Pensons à Churchill, à la Chambre des communes, le 13 mai 1940?: «Vous vous demandez?: quelle va être notre politique?? Je vous répondrai?: mener la guerre, sur la mer, sur terre et dans les airs, avec toute la volonté et toute la force que Dieu voudra nous donner.»
Pensons à de Gaulle, à Londres, un mois plus tard?: «Mais le dernier mot est-il dit?? L'espérance doit-elle disparaître?? La défaite est-elle définitive?? Non?! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France.»
Pensons à Martin Luther King, le 28 août 1963?: «Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne.»
Tout au long de cette campagne, les paroles de Barack Obama ont exprimé et canalisé l'espoir que les États-Unis retrouvent leur sens moral et leur réputation dans le monde, reprennent la route de la prospérité et sachent faire la paix autant que la guerre. «Seulement des mots?», ont raillé ses adversaires. La réplique de Barack Obama fut foudroyante?: «?Ne me dites pas que les mots ne comptent pas. J'ai un rêve. Seulement des mots?? Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes?: tous les hommes sont créés égaux. Seulement des mots?? Il est vrai que les discours ne règlent pas tous les problèmes. Mais il est également vrai que si nous ne parvenons pas à insuffler l'espoir à ce pays, toutes les politiques, tous les plans seront inutiles.»
Il arrive que les mots changent le cours de l'histoire.
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André Pratte
La Presse
«Il n'y a pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice, il n'y a que les États-Unis d'Amérique. Il n'y a pas une Amérique noire, une Amérique blanche, une Amérique latino et une Amérique asiatique, il n'y a que les États-Unis d'Amérique.»
Ces paroles, prononcées par Barack Obama lors de la convention démocrate de 2004, resteront gravées dans l'histoire politique américaine. Elles ont propulsé Obama à l'avant-scène et ouvert la voie à son extraordinaire candidature à la présidence. Une candidature marquée par des discours remarquables, qui n'ont laissé personne indifférent. On se souviendra, en particulier, de son allocution sur les relations raciales, prononcée dans la foulée de la controverse déclenchée par son pasteur?: «Je ne peux pas plus le renier que je ne peux renier ma grand-mère blanche, une femme qui a fait tant de sacrifices pour moi, une femme qui m'aime plus que tout au monde, mais aussi une femme qui m'avouait sa peur des Noirs qu'elle croisait dans la rue et que, plus d'une fois, j'ai entendu faire des remarques racistes qui m'ont répugné. Ces personnes sont une partie de moi. Et elles font partie de l'Amérique, ce pays que j'aime.»
Comme beaucoup de grands leaders, Barack Obama s'est d'abord démarqué par ses talents oratoires. Ce n'est pas minimiser son mérite que de le souligner. Convaincre, unir, galvaniser, calmer?: autant de tâches essentielles du leader, tâches qu'il accomplit d'abord par la parole.
Et surtout, surtout, les mots peuvent insuffler de l'espoir. L'espoir sans lequel rien n'est possible. Pensons à Churchill, à la Chambre des communes, le 13 mai 1940?: «Vous vous demandez?: quelle va être notre politique?? Je vous répondrai?: mener la guerre, sur la mer, sur terre et dans les airs, avec toute la volonté et toute la force que Dieu voudra nous donner.»
Pensons à de Gaulle, à Londres, un mois plus tard?: «Mais le dernier mot est-il dit?? L'espérance doit-elle disparaître?? La défaite est-elle définitive?? Non?! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France.»
Pensons à Martin Luther King, le 28 août 1963?: «Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne.»
Tout au long de cette campagne, les paroles de Barack Obama ont exprimé et canalisé l'espoir que les États-Unis retrouvent leur sens moral et leur réputation dans le monde, reprennent la route de la prospérité et sachent faire la paix autant que la guerre. «Seulement des mots?», ont raillé ses adversaires. La réplique de Barack Obama fut foudroyante?: «?Ne me dites pas que les mots ne comptent pas. J'ai un rêve. Seulement des mots?? Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes?: tous les hommes sont créés égaux. Seulement des mots?? Il est vrai que les discours ne règlent pas tous les problèmes. Mais il est également vrai que si nous ne parvenons pas à insuffler l'espoir à ce pays, toutes les politiques, tous les plans seront inutiles.»
Il arrive que les mots changent le cours de l'histoire.
lolilou a écritquelqu'un sait où on peut voir la carte finale? sur cnn, ils ont arrêté le comptage
http://www.cyberpresse.ca/international ... dentielle/
Ici on l'a, il n'y a que la Caroline du nord qui est pas déterminé puisque les 2 sont à égalité. --Message edité par tipet le 2008-11-05 08:27:45--
http://www.cyberpresse.ca/international ... dentielle/
Ici on l'a, il n'y a que la Caroline du nord qui est pas déterminé puisque les 2 sont à égalité. --Message edité par tipet le 2008-11-05 08:27:45--