Nathalie Elgrably (page 10 Où est le gros bon sens? )

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Fabine
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.anthurium.  a écritUne devise qui en dit long
Le Journal de Montréal, p. 27 / Nathalie Elgrably, 20 mars 2008

Il est devenu fréquent d'entendre les Québécois jalouser les Albertains. On peut comprendre pourquoi.

L'Alberta ne recueille pas de taxe de vente, applique un impôt à taux unique de 10% sur tout revenu à partir de 15 435$, n'a pas de dette, entretient ses infrastructures, enregistre une croissance moyenne de 4,3% par année depuis 10 ans et affiche un taux de chômage enviable de 3,2%. Non seulement l'Alberta est-elle de loin la province canadienne la plus riche avec un revenu par habitant d'environ 70 000$, pratiquement le double du revenu des Québécois, mais, elle serait la 2e économie la plus riche au monde, après le Luxembourg, si elle était un pays.

Au Québec, par contre, le fardeau fiscal est parmi les plus lourds en Amérique du Nord, chaque citoyen doit supporter une dette provinciale d'environ 16 000$, le taux de chômage atteint 7%, la croissance gravite toujours autour d'un maigre 2%, la pauvreté continue d'affliger de 10 à 12% des Québécois et, pour couronner le tout, le niveau de vie du Québec arrive au 54e rang des 60 entités économiques nord-américaines. On peut bien se bercer d'illusions en se comparant fièrement à la moyenne des pays de l'OCDE, la réalité est simple: le Québec est pauvre!

Évidemment, on aime bien attribuer la richesse de l'Alberta au pétrole et la pauvreté du Québec à un mauvais tour du destin. On oublie alors que nous avons l'hydroélectricité, une richesse aussi considérable que le pétrole albertain, sinon plus.

Il est incontestable que le pétrole contribue à la prospérité de l'Alberta, mais à lui seul il n'explique pas tout. La Suisse, le Japon, le Luxembourg et Hong Kong ne disposent ni de pétrole ni de ressources naturelles, pourtant ils sont parmi les plus riches au monde. En revanche, le Niger a vu son niveau de vie diminuer de moitié au cours des quarante dernières années en dépit de la présence abondante d'énergie fossile.

Pour comprendre le succès de l'Alberta, il est intéressant de noter que sa devise est «Fortis et Liber», ce qui signifie «Forte et Libre». Et il faut surtout noter qu'elle est devenue un mode de vie pour les Albertains qui ont construit la 2e économie la plus libre de toute l'Amérique du Nord. Cette province met en évidence un phénomène que les preuves empiriques ne cessent de démontrer, mais que plusieurs refusent obstinément d'accepter, à savoir que les économies libres sont plus prospères que celles où l'État s'ingère dans la société civile. Que cela plaise ou non, si l'Alberta est si riche, c'est essentiellement parce que les gens y sont plus libres de faire leurs propres choix et de prendre leurs propres décisions.

La devise du Québec, «Je me souviens», peut également servir à comprendre notre pauvreté relative. Certes, il est honorable de garder en mémoire son histoire et ses racines. Or, certains interprètent cette devise comme une invitation à vivre dans le passé et continuent à idéaliser un État-nounou qui nous prend en charge du berceau au tombeau. Malheureusement, la poursuite de cet idéal nous a valu tant d'ingérence de l'État que le Québec est aujourd'hui la 2e économie la moins libre d'Amérique du Nord avec les conséquences que nous connaissons! Peut-être faudrait-il repenser notre devise. Pourquoi pas «Je me souviens… des erreurs du passé et je ne les répéterai pas»?

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

Nathalie Elgrably est économiste à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre La face cachée des politiques publiques.

     


C'est incroyable comme cette femme peut être de mauvaise foi, démagogue et de la droite haïssable.

Où as t'elle pris que les Québecois était jaloux du succès de l'Alberta? Peut-elle nous donner sa source que le revenu moyen en Alberta est de 70 000$. Pourrais t'elle nous informer sur les problèmes de logement extrêment cher en Alberta qui met à la rue ceux qui ne gagne pas le 70 000$. Pourrais t'elle mentionner que l'Alberta est la honte du Canada concernant l'environnement, qu'elle est responsable, avec ses sables bitumineux, de 48% des GES au Canada pour une population de 8%. Que sa soupe chimique du brassage de ces sables bitumineux correspond à environ 50 kilomètres carrés d'une masse extrèmement toxique, l'équivalent du lac Menphrémagog, visible des satellites. Elle ne dit pas que même les américains commencent à s'inquièter. Qu'a cause de l'Alberta le Canada considéré comme un pays de la nature est maintenant un grand pollueur de la planète. Vraiment, bravo, Nathalie......

Pendant ce temps, nous les Québecois, grand jaloux du succès de l'Alberta nous nous cassons la tête à nettoyer nos conserves de tomates pour les mettre au recyclage. Finalement, je ne crois pas que nous soyons jaloux mais en nettoyant ma conserve pour faire ma part je vais peut-être me dire que nous sommes un peu niaiseux de ne pas plus dénoncer l'Alberta.

Je crois que je vais mettre Dumont sur l'affaire....
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Fabine  a écrit


C'est incroyable comme cette femme peut être de mauvaise foi, démagogue et de la droite haïssable.

Où as t'elle pris que les Québecois était jaloux du succès de l'Alberta? Peut-elle nous donner sa source que le revenu moyen en Alberta est de 70 000$. Pourrais t'elle nous informer sur les problèmes de logement extrêment cher en Alberta qui met à la rue ceux qui ne gagne pas le 70 000$. Pourrais t'elle mentionner que l'Alberta est la honte du Canada concernant l'environnement, qu'elle est responsable, avec ses sables bitumineux, de 48% des GES au Canada pour une population de 8%. Que sa soupe chimique du brassage de ces sables bitumineux correspond à environ 50 kilomètres carrés d'une masse extrèmement toxique, l'équivalent du lac Menphrémagog, visible des satellites. Elle ne dit pas que même les américains commencent à s'inquièter. Qu'a cause de l'Alberta le Canada considéré comme un pays de la nature est maintenant un grand pollueur de la planète. Vraiment, bravo, Nathalie......

Pendant ce temps, nous les Québecois, grand jaloux du succès de l'Alberta nous nous cassons la tête à nettoyer nos conserves de tomates pour les mettre au recyclage. Finalement, je ne crois pas que nous soyons jaloux mais en nettoyant ma conserve pour faire ma part je vais peut-être me dire que nous sommes un peu niaiseux de ne pas plus dénoncer l'Alberta.

Je crois que je vais mettre Dumont sur l'affaire....


De un c'est un Éditorial elle donne son avis de deux Elle est Économiste et non Environnementaliste.

J'ai trouvé le revenu moyen des familles de l'Alberta de 95 a 2004 chez statistique Canada.

Il passe de $57 200 en 95  à $71 700 en 2004
voir le tableau page 37
http://www.statcan.ca/francais/freepub/ ... 004000.pdf

Si on compare avec le Québec page 30

$43 700 en 95 à $49 000 en 2004

Le revenu médian au Canada

49 500 en 95 à 55 800 en 2004

C'est la qu'on se dit qu'on fait assez dur. Avec tout notre potentiel en Énergie propre (Hydroélectricité) Et on ne l'exploite même pas. On veux faire la leçon a l'Alberta qui est la remorque du Canada alors qu'on pourrait se lever debout et dire on va les battres. L'Hydroélectricité c'est l'avenir et on ne contruit pas assez de centrales Hydroélectrique en prévision de la voiture électrique ou semi électrique qui est l'avenir. On dit qu'en 2015 il y aura 20% de la flotte automobile qui sera entièrement ou partiellement électrique ce qui occasionnera une hausse très grande de la consommation électrique. Mais que faisons nous Québécois? On écoute Roy Dupuis qui veux sauver les rivières et on ne fait rien. Le résultat c'est que l'électricité ne va cesser d'augmenter a cause de la forte demande.

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Beppo
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.anthurium.  a écrit

De un c'est un Éditorial elle donne son avis de deux Elle est Économiste et non Environnementaliste.

J'ai trouvé le revenu moyen des familles de l'Alberta de 95 a 2004 chez statistique Canada.

Il passe de $57 200 en 95  à $71 700 en 2004
voir le tableau page 37
http://www.statcan.ca/francais/freepub/ ... 004000.pdf

Si on compare avec le Québec page 30

$43 700 en 95 à $49 000 en 2004

Le revenu médian au Canada

49 500 en 95 à 55 800 en 2004

C'est la qu'on se dit qu'on fait assez dur. Avec tout notre potentiel en Énergie propre (Hydroélectricité) Et on ne l'exploite même pas. On veux faire la leçon a l'Alberta qui est la remorque du Canada alors qu'on pourrait se lever debout et dire on va les battres. L'Hydroélectricité c'est l'avenir et on ne contruit pas assez de centrales Hydroélectrique en prévision de la voiture électrique ou semi électrique qui est l'avenir. On dit qu'en 2015 il y aura 20% de la flotte automobile qui sera entièrement ou partiellement électrique ce qui occasionnera une hausse très grande de la consommation électrique. Mais que faisons nous Québécois? On écoute Roy Dupuis qui veux sauver les rivières et on ne fait rien. Le résultat c'est que l'électricité ne va cesser d'augmenter a cause de la forte demande.



Il te faudrait aussi poursuivre tes comparaisons. Quel est le coût moyen d'un loyer en Alberta? Un 5 pièces par exemple.





Au plaisir!


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Beppo  a écrit

Il te faudrait aussi poursuivre tes comparaisons. Quel est le coût moyen d'un loyer en Alberta? Un 5 pièces par exemple.




La différence entre les salaire en Alberta et au Québec est si grande que même si les loyers sont plus cher la bas. Ils sont largement gagnant monétairement
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lucide
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Fabine  a écrit


C'est incroyable comme cette femme peut être de mauvaise foi, démagogue et de la droite haïssable.

Où as t'elle pris que les Québecois était jaloux du succès de l'Alberta? Peut-elle nous donner sa source que le revenu moyen en Alberta est de 70 000$. Pourrais t'elle nous informer sur les problèmes de logement extrêment cher en Alberta qui met à la rue ceux qui ne gagne pas le 70 000$. Pourrais t'elle mentionner que l'Alberta est la honte du Canada concernant l'environnement, qu'elle est responsable, avec ses sables bitumineux, de 48% des GES au Canada pour une population de 8%. Que sa soupe chimique du brassage de ces sables bitumineux correspond à environ 50 kilomètres carrés d'une masse extrèmement toxique, l'équivalent du lac Menphrémagog, visible des satellites. Elle ne dit pas que même les américains commencent à s'inquièter. Qu'a cause de l'Alberta le Canada considéré comme un pays de la nature est maintenant un grand pollueur de la planète. Vraiment, bravo, Nathalie......

Pendant ce temps, nous les Québecois, grand jaloux du succès de l'Alberta nous nous cassons la tête à nettoyer nos conserves de tomates pour les mettre au recyclage. Finalement, je ne crois pas que nous soyons jaloux mais en nettoyant ma conserve pour faire ma part je vais peut-être me dire que nous sommes un peu niaiseux de ne pas plus dénoncer l'Alberta.

Je crois que je vais mettre Dumont sur l'affaire....

   
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.anthurium.  a écrit

La différence entre les salaire en Alberta et au Québec est si grande que même si les loyers sont plus cher la bas. Ils sont largement gagnant monétairement

le samedi 26 janvier 2008 à 05:33 dans Expatriation
Cela fait déjà 11 ans que j'habite à Edmonton en Alberta. Je suis arrivé ici avant que le boom économique explose. Le coût de la vie n'est pas comme au Québec. Je suis arrivé juste à temps avant que les logements et les prix des maisons augmentent.

La vie à Calgary est devenue très chère. Le coût moyen d'une maison à Calgary est de 400 000$ - 450 000$ dépendant le quartier de la ville qu'on habite. Un condo peut atteindre en moyenne 275 000$ à 350 000$. La plupart des gens ont des hypothèques de 30-40 ans maintenant. Le salaire annuel à Calgary pour une personne doit être aux environs de 50 000$ qui peut être parfois pas beaucoup. On paie moins d'impôt ici, mais le coût de la vie nous rattrape. Je connais des gens qui ont retourné au Québec après 1-2 ans de vie ici. Car ils ont trouvé que ça coûte trop cher même si on paie peu d'impôt. Les assurances auto peuvent atteindre le double ou le triple du Québec. Par example, si vous payezen tout les assurances publiques et privées au Québec à 600$/an, attendez-vous à payer près de 1 200$ à 2 000$. Certaines personnes paient plus de 3 000$/an. Cela dépend aussi du type de véhicule, etc.

L'électricité en Alberta il y a 8-10 ans était le moins cher au Canada. Maintenant, ce n'est plus le cas. Le tout est privatisé. Donc, on paie selon le prix du marché. Le Québec, Winnipeg et Vancouver ont les meilleurs tarifs d'électricité au Canada et même en Amérique du Nord. Je peux pendant un mois 40$, le mois prochain, pour la même consommation, je peux payer $45. Cela est petit, mais imagine lorsque tu as le chauffage au gaz... prix du marché encore. C'est le standard ici pour chauffer au gaz naturel.

Vous devez payez en plus des primes d'assurance santé de 88$/mois pour une famille. Les employeurs paient habituellement 50% de la facture. De plus, les employeurs offtrent des assurances au travail pour les soins dentaires, optométrque, etc. Le coût moyen d'un examen dentaire avec nettoyage est de 250 $ environ. Alors les assurances aident à payer en moyenne 80% de la facture pour chaque personne assurée.

Il y a des écoles française à Calgary. Il y a même des commissions scolaires francophones albertaines.

En général, bien que vous payez plus d'impôt au Québec, mais le coût de la vie est nettement plus raisonnable qu'ici. L'inflation est d'environ 5% à 5.5%, en moyenne... au Québec, c'est de 2 à 2.5%. De plus, il y a plus de service au Québec qui sont gratuits grâce aux impôts. En Alberta, il y a des frais supplémentaires à payer pour obtenir certains services.

Bien que les salaires soient très intéressants en Alberta, il n'en demeure pas moins que tout coûte très cher.

La ministre albertaine des resosurces humaines a même déjà mentionné aux arrivants potentiels de s'assurer de se trouver un logement ou une maison avant d'arriver ici. Ce n'est pas au gouvernment de s'occuper de vous. Si vous n'avez pas de logement en arrivant ici, c'est à vous de vous débrouiller. De plus, depuis près d'un an, plusieurs personnes de Calgary est du reste de l'Alberta ont déménagé en Saskatchewan, soit à Saskatoon et Regina, à cause que tout coûte moins cher pour le moment. La province est aussi en boom économique.

Alors, il faut faire de bonnes recherches avant de déménager ici.



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Beppo
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.anthurium.  a écrit

La différence entre les salaire en Alberta et au Québec est si grande que même si les loyers sont plus cher la bas. Ils sont largement gagnant monétairement


Un de mes neveux travaille en Alberta présentement. Il a trouvé un loyer très très « basic ». Coût : 3 000$/mois pour un 4 et ½. Il me semble qu'il doit gagner cher en torviss pour sortir un gain de son travail. Tu ne trouves pas?



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Sensationnalisme et tromperie
Le Journal de Montréal, p. 21 / Nathalie Elgrably-Lévy, 08 mai 2008


Le 1er mai dernier, Statistique Canada rendait publique une analyse des données du Recensement de 2006 sur les gains et les revenus des Canadiens.

Selon les auteurs, les gains des travailleurs canadiens ont augmenté de 53 $ entre 1980 et 2005! Pire encore, ceux du quintile supérieur ont progressé de 16,4%, alors que ceux du dernier quintile ont chuté de 20,6%.

Pour nombre de commentateurs, ces données sont la preuve que «les riches s'enrichissent tandis que les pauvres s'appauvrissent». Clairement, ils ont répété les grandes lignes du communiqué de presse et y sont allés de déclarations sensationnalistes sur l'état de la société canadienne, sans faire preuve d'esprit critique et sans relever les lacunes pourtant évidentes que présente l'étude.

Premièrement, elle sous-estime le bien-être économique car elle porte uniquement sur les revenus d'emploi des individus, alors que 87% d'entre eux vivent au sein d'une famille. Or, le revenu médian des familles a augmenté de 11,1% depuis 25 ans. Quant aux couples avec enfants, leur revenu a augmenté de 21% au cours de la même période. Voilà qui est plus réjouissant!

Les auteurs de l'étude ne distinguent pas les familles riches des familles pauvres. Pourtant, StatCan possède les chiffres pertinents et un collègue du National Post les a obtenus. Et contrairement aux clichés que l'on véhicule sur toutes les tribunes depuis une semaine, il appert que les pauvres s'enrichissent. En effet, les gains des familles les plus pauvres ont augmenté de 15 % depuis 25 ans, tandis que ceux des familles les plus riches se sont accrus de 23 %. Il est vrai que les familles les plus démunies s'enrichissent moins vite, et on peut certainement souhaiter accélérer la cadence, mais il faut éviter de véhiculer des informations erronées et reconnaître qu'elles ne s'appauvrissent pas.

Muette

Ensuite, une des faiblesses de cette étude tient au fait qu'elle ne présente que les revenus d'emploi et qu'elle reste muette sur les autres sources de revenus. Cet oubli est d'autant plus grave que 52% des revenus des familles les plus pauvres proviennent des transferts gouvernementaux au titre des programmes sociaux (allocations pour enfants, etc.). Que les auteurs jugent inutile de dresser un tableau des revenus totaux des familles est déjà incompréhensible, mais que de soi-disant «experts» en économie ne relèvent pas la faille est impardonnable.

Finalement, on omet de la réflexion les impôts payés par les travailleurs. Pourtant, il est inconcevable de tirer des conclusions sur les écarts entre les riches et les pauvres sans mentionner que les travailleurs appartenant à la tranche des 20% les mieux rémunérés paient 66% des impôts, et sans tenir compte de la redistribution réalisée par le régime fiscal. Cette redistribution est pourtant digne de mention, car si les ménages les plus riches sont treize fois plus riches que les ménages les plus pauvres avant impôts, ils ne le sont que sept fois plus après impôts.

Nous voudrions tous une société prospère où la pauvreté ne serait qu'un mauvais souvenir. Mais pour poser les gestes appropriés, il faut une information fidèle à la réalité. Il est difficile d'expliquer pourquoi StatCan publie des informations tendancieuses. Quel est donc l'objectif de ses auteurs? Déclencher une guerre des classes? Justifier la création de nouveaux programmes gouvernementaux? Faire avancer une idéologie particulière?

Chose certaine, manipuler l'opinion publique avec des demi-vérités ne permet ni d'améliorer le climat social, ni de faire progresser la société!

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

Nathalie Elgrably est chercheuse associée à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre La face cachée des politiques publiques.

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Une histoire fumante
Le Journal de Montréal, p. 25 / Nathalie Elgrably-Lévy, 15 mai 2008

La contrebande de cigarettes déferle encore dans les manchettes. On nous dit qu'il faut sévir pour enrayer ce fléau qui coûterait de 250 à 300 millions annuellement au Trésor québécois. Mario Dumont prône même une intervention policière musclée sur la réserve de Kahnawake afin de faire cesser ce genre de commerce.

On peut évidemment blâmer le manque de coopération des gardiens de la paix, l'inertie de Québec ou l'inaction de la GRC. Mais ce n'est pas en raison d'un contrôle déficient que la contrebande de cigarettes est devenue un commerce lucratif: c'est à cause des taxes élevées qui frappent les cigarettes légales! Quand elles coûtent dix fois plus cher que les cigarettes «à plumes», il est certain que les fumeurs les boudent et qu'ils cherchent des produits de remplacement. Tant que nos élus ne reconnaîtront pas que c'est la gourmandise du fisc qui cause la contrebande, le phénomène perdurera.

Le Québec a connu deux épisodes de contrebande de cigarettes: le premier en 1951, le second en 1993. On a alors compris que la façon la plus efficace, la plus pacifique et la moins coûteuse de «mettre en faillite» les contrebandiers consistait à réduire les taxes. C'est également le seul moyen de récupérer les recettes fiscales qui, aujourd'hui, s'envolent en fumée. Ce n'est pas ce que le Trésor québécois aime entendre, mais c'est la réalité.

Malgré tout, l'idée de réduire les taxes sur les cigarettes soulève l'indignation. La cigarette est nocive pour la santé, et le fait de taxer lourdement sa consommation serait un moyen de décourager le tabagisme, surtout chez les jeunes. L'intention est noble, sauf qu'on ne juge jamais une politique à ses intentions, mais à ses résultats!

Effets pervers

Or, les taxes donnent un avantage aux cigarettes «à plumes» et incitent les fumeurs à se ravitailler sur les réserves. La hausse de la demande pour les produits de contrebande rend cette activité plus lucrative et un plus grand nombre de Mohawks sont attirés par le commerce de cigarettes de contrebande. Et comme ils sont plus nombreux à se faire concurrence, le prix de leurs cigarettes diminue, si bien qu'une cartouche n'a jamais été si bon marché: en effet, aujourd'hui, on peut se procurer 200 cigarettes pour 6 $, alors qu'il aurait fallu débourser 22 $ il y a un an.

Le paradoxe est donc flagrant. Les taxes énormes qui visent à enrayer le tabagisme occasionnent une baisse importante du prix des produits de contrebande, lesquels sont réputés être beaucoup plus toxiques que ceux vendus légalement. Par conséquent, si les cigarettes étaient moins taxées, les cartouches à 6 $ n'existeraient pas, les jeunes auraient plus de difficultés à financer leur consommation, et on leur éviterait de tomber dans le piège de la nicotine.

On entend souvent qu'il serait immoral de réduire les taxes. Mais est-il moral d'inciter les fumeurs à se rabattre sur des produits toxiques parce qu'ils sont bon marché? De toute manière, on peut s'attendre à ce que les taxes soient révisées à la baisse. Non pas par égard pour la santé des fumeurs, mais par souci de la santé des finances publiques: les accros de la nicotine constituent une source de revenus bien trop importante pour que l'État l'abandonne aux Mohawks.

Mea-culpa

Dans mon texte de la semaine dernière, j'ai reproché à l'étude de Statistique Canada de ne pas fournir de chiffres sur le revenu des familles. Or, vérification faite, les statistiques sont effectivement disponibles. Désolée pour l'erreur!

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

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C'est la faute des Américains
Le Journal de Montréal, p. 25 / Nathalie Elgrably-Lévy, 22 mai 2008

Le prix du pétrole atteint de nouveaux sommets. Selon le discours populaire, cette flambée serait attribuable à la cupidité insatiable des pétrolières, qui vampirisent les automobilistes.

On peut éprouver de l’antipathie pour les pétrolières, on peut les maudire chaque fois que nous faisons le plein, mais il faut éviter de laisser nos émotions biaiser notre jugement. Les pétrolières ont effectivement enregistré des profits faramineux en 2007. À elle seule, Exxon a engrangé des profits de 40 milliards. Mais un chiffre brut indique peu de chose. Il faut le relativiser.

On apprend alors que l’industrie pétrolière a réalisé des profits de 8,3 cents par dollar de revenu. Elle ne fait certainement pas pitié, mais sa performance demeure inférieure à la moyenne puisque la marge bénéficiaire des entreprises qui forment l’indice boursier S&P500 a été de 13%.

Entre autres, les compagnies pharmaceutiques, Apple, Coca Cola, Microsoft, et Google affichent des marges de 2 à 4 fois plus élevées que celle des pétrolières. Et pourtant, personne ne crie au scandale.

Les vrais propriétaires

Si les résultats financiers des pétrolières sont moins impressionnants qu’on l’aurait imaginé, elles jouissent néanmoins de la hausse du prix du brut.

On les soupçonne même de comploter pour faire augmenter le cours du pétrole. Mais c’est leur attribuer bien plus de pouvoir qu’elles en ont réellement.

Même ensemble, les cinq plus grandes pétrolières restent trop petites pour influencer le cours du baril, puisque 90 des réserves de brut et 70 % de la production pétrolière appartiennent à des gouvernements ou à des sociétés d’État. C’est donc vers eux que notre regard devrait se tourner!

Rareté

Sans collusion sournoise entre les pétrolières, la hausse du prix du brut s’explique par le fait que la demande mondiale augmente rapidement, notamment en raison de la croissance économique enregistrée en Chine et en Inde, tandis que l’offre ne suit pas le même rythme. Aujourd’hui, il se consomme près de 87 millions de barils par jour à l’échelle mondiale, alors qu’on n’en produit que 85 millions. Il se crée donc un phénomène de rareté qui entraîne une montée des prix.

Mais, contrairement à ce qu’on entend, cette rareté n’est pas causée par l’épuisement des réserves d’or noir. Elle est plutôt attribuable aux politiques énergétiques de certains pays, et particulièrement à celle de nos voisins du sud.

Les États-Unis bénéficient d’immenses réserves de pétrole. Les gisements situés en Alaska, sur les terres gouvernementales et dans les zones offshore totaliseraient plus de 130 milliards de barils. On peut même multiplier ce chiffre par 5 si on inclut les schistes bitumineux du Colorado. Selon l’American Petroleum Institute, l’exploitation de ces réserves permettrait d’alimenter 60 millions d’autos pendant 60 ans, et de chauffer 60 millions de maisons pendant 160 ans!

Toutefois, au lieu d’inonder le marché, ce pétrole restera enfoui dans le sol car, pour des raisons environnementales, le Congrès américain a voté plusieurs lois pour interdire tout forage dans ces régions.

Il suffirait que les États-Unis annoncent leur intention d’exploiter leurs gisements pour que le prix du brut chute et que l’OPEP tremble. Au lieu de cela, le gouvernement américain préfère laisser dormir ses réserves et implorer l’OPEP d’avoir la bonté d’augmenter sa production. S’acharner sur les pétrolières contribue certainement à apaiser notre colère, mais ce ne sont pas elles qui nous tiennent en otages, c’est le Congrès américain.

Et tout cela, au grand bonheur des sultans du Moyen-Orient!

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Choisir ses batailles
Le Journal de Montréal, p. 25 / Nathalie Elgrably-Lévy, 29 mai 2008

Les ministres de l'environnement du G8, dont le Canada fait partie, viennent de clore trois jours de discussions pour préparer le sommet de juillet prochain et proposer des moyens pour lutter contre le réchauffement climatique.

À l'instar de toutes les initiatives qui s'attaquent aux GES, celle-ci a été bien accueillie. Encore une fois, on a invoqué le consensus qui existerait entre les scientifiques à l'effet que le réchauffement climatique serait causé par les émissions de CO2, et donc par l'activité humaine.

Or, l'existence d'un consensus est un leurre. Depuis 1992, des scientifiques de renom affirment que les changements climatiques dépendent davantage de l'activité solaire que des émissions de CO2. La semaine passée, la Oregon Institute of Science and Medicine a rendu publique une pétition de 32 000 scientifiques qui contestent le lien entre les CO2 et le climat.

32 000 scientifiques

Évidemment, aucun média n'a jugé bon de rapporter cette information. Manifestement, ils jugent que la parole de 32 000 scientifiques est insignifiante à côté de celle d'Al Gore ou d'un représentant de Greenpeace! Quand on pense à la couverture dont a bénéficié le rapport du GIEC signé par 2 500 experts, on s'explique mal le mutisme des médias face à la position prise par 32 000 scientifiques.

Or, croire aveuglément en un consensus qui n'existe pas est grave. Si c'est effectivement l'activité solaire qui perturbe le climat, cela signifie que les efforts que nous déployons pour lutter contre les GES sont inutiles, et que nous gaspillons notre argent.

Selon Bjorn Lomborg, professeur à la Copenhagen Business School et environnementaliste de renommée internationale, même si tous les pays, y compris les États- Unis et l'Australie, respectent le protocole de Kyoto pendant un siècle, nous aurons dépensé 180 milliards $ par année pour reporter les effets du réchauffement climatique d'à peine cinq ans. Ça fait beaucoup d'argent pour des résultats plutôt médiocres!

L'obsession des GES

Certes, la vie n'a pas de prix et il ne s'agit pas de regarder à la dépense. Il s'agit plutôt d'adopter les mesures qui permettront de sauver le maximum de vies. Si les CO2 ne sont pas en cause dans le réchauffement climatique, les mesures de réductions des GES se traduiront par l'appauvrissement de populations entières. La crise alimentaire actuelle, causée en partie par la culture intensive de maïs destiné à la production d'éthanol, est d'ailleurs un bel exemple de la misère que l'obsession des GES peut provoquer.

On nous dit qu'il faut lutter contre le réchauffement climatique, car il augmenterait, entre autres, les cas de malaria et l'incidence des inondations. Or, avec les sommes nécessaires pour sauver une vie grâce à la réduction des CO2, nous pourrions en sauver 36 000 en achetant des moustiquaires et des médicaments. Et si c'est la qualité de l'air qui nous préoccupe, mieux vaut alors allouer davantage de fonds à la recherche de sources d'énergie propres, sécuritaires et économiques plutôt que de dilapider notre argent dans une lutte stérile contre les GES.

S'il existe un consensus sur les causes des changements climatiques, il est strictement politique. En revanche, les scientifiques sont nettement partagés, et il est important que nous le sachions.

Il faut également permettre au débat de se poursuivre, car c'est le seul moyen de déterminer s'il faut lutter contre le réchauffement climatique, ou s'il vaut mieux trouver les moyens de réduire notre vulnérabilité face à ce phénomène. Vouloir améliorer le sort de monde est honorable, mais il faut savoir choisir intelligemment ses batailles!

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

Nathalie Elgrably est chercheuse associée à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre La face cachée des politiques publiques.

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Xénophobie économique
Le Journal de Montréal, p. 25 / Nathalie Elgrably-Lévy, 05 juin 2008


Un parti politique qui voudrait privilégier l'achat de produits fabriqués par des Blancs, des hommes ou des catholiques déclencherait un scandale. En revanche, s'il préconise d'acheter des produits fabriqués au Québec, il obtient le soutien de la population qui le voit comme un patriote qui défend l'économie locale.

C'est précisément l'image que l'Action démocratique du Québec tente de projeter en s'indignant du fait que les T-shirts de la Fête nationale aient été fabriqués au Salvador et qu'un important contrat d'éoliennes ait été octroyé à une entreprise allemande. L'ADQ réclame que le gouvernement et les sociétés d'État acceptent de payer plus cher afin de favoriser les fournisseurs locaux, de sauver des emplois et de faire tourner l'économie. Qui pourrait contredire une logique apparemment implacable?

Avec l'argent des autres

Qu'un parti politique soit disposé à faire preuve de largesses envers les entreprises locales n'est guère surprenant car c'est toujours facile d'être généreux avec l'argent des autres! N'oublions pas que ce sont les contribuables, et eux seuls, qui feront les frais d'une politique d'achat local. Comme notre gouvernement est incapable de boucler son budget sans recourir à des manipulations comptables douteuses, les coûts supplémentaires occasionnés par la proposition de l'ADQ seront obligatoirement financés par des hausses d'impôts ou une augmentation de la dette.

Or, dans les deux cas, les Québécois seront contraints de réduire leurs dépenses, et les entreprises, qui perdent ainsi des clients, licencieront des travailleurs.

On berne les entreprises

Au bout du compte, l'achat local ne fait que déplacer des emplois au bénéfice des entreprises privilégiées par l'État.

Mais ce n'est pas tout: l'achat local est un mensonge antipatriotique. On berne les entreprises en augmentant artificiellement la demande pour leurs produits et en les laissant croire qu'elles sont rentables. Et comme elles savent qu'elles sont avantagées par rapport à leurs rivales étrangères, elles ne sont pas incitées à améliorer leur productivité et entretiennent des méthodes de production inefficaces. Elles peuvent même être tentées d'augmenter leurs prix, faute de compétition. Peut-être seront-elles favorisées pendant quelque temps, mais elles seront incapables de rivaliser avec les entreprises étrangères dès que la xénophobie économique s'essoufflera. Placer des industries entières en position de faiblesse, est-ce vraiment ce que nous voulons?

Si des entreprises étrangères décrochent d'importants contrats, c'est parce qu'elles sont plus productives et plus efficaces que les nôtres. Voir des bannières québécoises incapables de rivaliser sur la scène internationale a effectivement de quoi attrister. Mais le favoritisme n'est pas, et n'a jamais été, un remède à l'inefficacité. C'est même un cadeau empoisonné. En revanche, alléger le fardeau fiscal des entreprises est une solution qui a fait ses preuves. Le gouvernement du Québec l'a d'ailleurs récemment reconnu en abolissant la taxe sur le capital pour les entreprises manufacturières afin de les aider à améliorer leur compétitivité.

Mais les entreprises ne votent pas, et réduire leurs impôts n'est pas aussi rentable d'un point de vue électoral qu'une politique qui inspire un vertueux patriotisme. En proposant une mesure populiste, l'ADQ espère marquer des points. Je pense au contraire qu'elle en perdra car elle oublie que ses électeurs l'ont choisie, entre autres, parce que son chef promettait de repenser le modèle québécois et de faire contrepoids à la mentalité interventionniste du PQ et du PLQ. Mais ça, c'était avant le 26 mars 2007! En réclamant l'achat local, l'ADQ a montré qu'elle est semblable aux autres partis qui considèrent l'injection de fonds publics comme une panacée.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

Nathalie Elgrably est chercheuse associée à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre La face cachée des politiques publiques.

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Le prix du pétrole diminuera
 


Le prix du pétrole a atteint un nouveau sommet et a amené plusieurs analystes à déclarer qu'il pourrait dépasser 200 $ au cours des prochains mois. Les plus pessimistes prévoient même un prix de 300 $ d'ici 2 ans.

Comme le prix de l'or noir semble être sur une lancée que rien ne peut freiner, on est enclin à croire ces prévisions. Mais céder à la panique serait faire fi des leçons de la bulle technologique de 2001 ainsi que de la récente crise immobilière américaine. Ainsi, si un baril à 200 $ ou 300 $ semble aujourd'hui envisageable, il est néanmoins peu probable que ce scénario se réalise.

TENDANCE BAISSIÈRE

Il est vrai que la production de pétrole stagne tandis que la consommation des économies émergentes augmente rapidement. Toutefois, si ces deux phénomènes expliquent la récente hausse du prix du baril, il est néanmoins simpliste d'extrapoler à partir des observations actuelles le cours du pétrole pour les mois à venir.

Tout d'abord, l'augmentation du prix du baril depuis un an occasionne nécessairement une hausse notable des coûts de production des entreprises, donc une baisse de leur rentabilité. Peut-être même certaines d'entre elles seront-elles contraintes de cesser leurs activités. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la flambée actuelle fait craindre une récession. Mais comme une récession implique une diminution de la demande de pétrole, elle amorcera une tendance baissière du prix du brut. L'histoire nous enseigne d'ailleurs que la plupart des récessions ont été consécutives à une flambée du prix du brut, et ont à leur tour occasionné une réduction notable du coût du carburant.

RÉACTIONS DES CONSOMMATEURS

De plus, on ne peut ignorer le fait que les consommateurs réduiront leur demande de pétrole face un prix à la pompe qui ne cesse d'augmenter. C'est ce qui s'est produit dans les années 70 et c'est ce qu'on observe aujourd'hui. D'ailleurs, les ventes de VUS sont en chute, GM ferme quatre usines de fabrication de camions, les distances parcourues par l'automobiliste nord-américain diminuent, etc. Or, de tels changements impliquent une stabilisation du cours du brut, voire une diminution.

Finalement, il faut tenir compte du fait que plus le prix du pétrole est élevé, plus il est rentable d'en vendre. Or, on ne peut vendre ce dont on ne dispose pas. On peut donc s'attendre à voir les pétrolières chercher plus activement de nouveaux gisements, et développer de nouveaux procédés pour exploiter plus intensivement ceux qui existent. Quant aux nombreux gouvernements qui possèdent les réserves immenses, l'appât du gain les incitera également à augmenter leur production. Peut-être même verra-t-on les États-Unis autoriser le forage dans les zones jusqu'à présent interdites.

Il est donc impossible que le prix du pétrole poursuive sa hausse sans ultimement déclencher des réactions qui inverseront cette tendance. Ce n'est qu'une question de temps. Certes, la perspective d'une éventuelle baisse dans le futur est une mince consolation pour la facture salée que les automobilistes doivent assumer à chaque plein d'essence. Mais c'est quand même plus agréable que les scénarios catastrophiques dont on nous bombarde !

On peut même sourire en voyant les environnementalistes applaudir chaque fois que le prix à la pompe augmente. Ils y voient le début de la fin de l'énergie fossile. Quelle déception les attend quand ils réaliseront que la flambée du brut a incité les producteurs de pétrole à inonder le marché de leur précieux liquide !

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Nathalie Elgrably
Des lectures pour l'été
 Nathalie Elgrably-Levy

Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal


La fin de l'année scolaire marque le début de la saison estivale et des vacances. Peu de choses sont nécessaires au bonheur du parfait vacancier : un soleil radieux, un maillot de bain, une boisson fraîche et, bien entendu, un bon livre !

On peut se plonger dans un roman léger ou dans un thriller politique, mais pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable et en profiter pour enrichir sa culture générale ?

Pour mieux comprendre le monde qui nous entoure, les enjeux des sociétés et les comportements des individus, il faut impérativement lire Sophismes économiques, de Frédéric Bastiat. Certes, cette oeuvre date de 1845, mais elle constitue un classique et son auteur, un vulgarisateur de génie, sait ébranler le lecteur dans ses plus profondes convictions. Peut-être faudrait-il même songer à rendre obligatoire cette lecture à quiconque entend se présenter en politique ou à se prévaloir de son droit de vote. Le Québec ne s'en porterait que mieux !

OEUVRE INCONTOURNABLE

L'oeuvre de Bastiat est un incontournable, car non seulement les thèmes présentés sont-ils toujours d'actualité, mais ils sont traités de manière simple, accessible et absolument savoureuse. Bastiat a recours à l'humour au vitriol, à l'ironie et à des raisonnements par l'absurde pour exprimer sa pensée. Tout en étant instructifs, ses textes sont plus amusants qu'une soirée au Festival Juste pour rire (j'exagère à peine). Ils sont également nettement plus économiques, car ils ont tous disponibles gratuitement sur le Net.

Mais Bastiat est bien plus qu'un auteur de textes succulents et sa pensée est plus recherchée que le suggèrent les apparences. Ce serait même réducteur de voir en lui uniquement un polémiste qui maîtrise l'art et la manière de manier le verbe. Pour réellement découvrir Bastiat, pour apprécier la richesse de ses enseignements, il faut absolument lire le nouvel essai de Robert Leroux intitulé Lire Bastiat, publié en avril 2008 aux éditions Hermann. Appuyé sur une bibliographie qui compte plus de deux cents titres, cet ouvrage, écrit avec élégance et finesse, nous fait redécouvrir Bastiat à la lumière du contexte historique, et nous permet de mieux comprendre ses combats pour défendre la liberté, autant individuelle que commerciale. Leroux nous propose certainement l'une des oeuvres les plus complètes et les mieux étoffées sur ce grand penseur à la plume acérée !

MYTHES ET RÉALITÉS

Enfin, ceux qui voudraient profiter de l'été pour mettre à jour leurs connaissances de l'économie du Québec devraient lire L'Économie du Québec, mythes et réalités, de Gérard Bélanger. Publié en 2007 chez Varia, cet ouvrage traite des principales politiques économiques québécoises et déboulonne plusieurs mythes savamment entretenus par la gent politicomédiatique. Statistiques à l'appui, l'auteur élabore sur une quinzaine de thèmes parmi lesquels figurent le modèle québécois, le syndicalisme, le fédéralisme, le prix de l'hydroélectricité et le gaspillage des richesses naturelles.

Cet ouvrage, qui tient de l'essai et du genre didactique, est un examen critique de l'économie québécoise et des politiques censées l'améliorer. Et pour reprendre une phrase éloquente de Jacques Henripin, célèbre démographe de l'Université de Montréal et préfacier du livre de Bélanger : «Voilà un ouvrage qui comblera fort utilement le vide rationnel et l'hypersensationnalisme que l'on trouve dans nos médias à propos de la Province distincte.»

Une mise en garde toutefois : de telles lectures risquent de nous faire prendre conscience de toutes les couleuvres que nos élus tentent de nous faire avaler. Donc, à lire... sans modération !


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Nathalie Elgrably
Une taxe qui n'est pas «verte»
 

Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal


Il y a un an, Stéphane Dion s'opposait formellement à une taxe sur le carbone. Aujourd'hui, il la considère comme une arme essentielle pour lutter contre les changements climatiques. Comme le moment est mal choisi pour introduire une taxe qui fera ultimement augmenter le prix de l'essence et de tous les biens de consommation, il tente de nous rassurer en promettant de remettre le produit de cette nouvelle taxe aux contribuables.

Mais il faut se méfier de la promesse d'une taxe neutre: elle n'est qu'un vil outil de marketing politique. En 1991, les conservateurs de Brian Mulroney avaient eu recours à ce subterfuge pour "vendre" la TPS aux Canadiens. Or, si elle était neutre lors de sa création, elle a rapidement augmenté et permis à Ottawa d'amasser les milliards de dollars qui ont servi à juguler le déficit qui l'étranglait. La taxe sur le carbone introduite au Royaume-Uni en 2001 devait également être neutre, mais cette promesse a été brisée dès 2003. Pis encore, les émissions de CO2 n'ont pas diminué!

De toute manière, le fait que la taxe sur le carbone soit neutre pour l'État est secondaire. Ce qui importe, c'est qu'elle ne le sera pas pour les contribuables! Elle fera des gagnants et des perdants, et la pléthore de fonctionnaires qui l'administrera (pour une somme modique, évidemment) aura le pouvoir de choisir les groupes "chanceux" auxquels on redistribuera la richesse, tandis que les autres passeront à la caisse. Octroyer plus de pouvoir à l'État, est-ce vraiment ce que nous voulons?

Pour justifier leur taxe sur le carbone, les libéraux affirment que les économistes l'appuient. Elle constitue effectivement un exemple de taxe pigouvienne, d'après l'économiste britannique Arthur Pigou (1877- 1959), le premier à introduire le principe du pollueur-payeur il y a près d'un siècle. Mais le fait que la taxe sur le carbone repose sur des principes économiques généralement admis est insuffisant pour conclure qu'elle sera efficace. Il faut aussi tenir compte des incitations qu'elle crée et s'assurer qu'elle atteindra ses objectifs, ce qui ne semble pas le cas de la taxe de Stéphane Dion.

ÉTHANOL

Certes, taxer le carbone nous incitera à trouver des moyens pour réduire nos émissions polluantes. Mais comme il n'existe toujours pas de substituts acceptables au pétrole, le fait de taxer le carbone encouragera l'emploi de... l'éthanol! Et plus la taxe sur le carbone sera élevée, plus l'éthanol sera prisé, et plus il faudra produire du maïs.

Or, la culture du maïs exige tellement d'eau et d'énergie que l'éthanol occasionne un déficit énergétique. La quantité d'énergie nécessaire pour produire un gallon d'éthanol serait de 20 à 30% supérieure à celle qu'il fournirait.

Ce n'est pas tout. La culture du maïs a déplacé nombre de cultures, et nous savons maintenant qu'elle est largement responsable de la crise alimentaire actuelle. Le plan de Stéphane Dion ne fera qu'exacerber ce phénomène et contribuera à affamer les plus démunis. Y a-t-il songé, lui qui affirme vouloir lutter contre la pauvreté? De plus, peut-être faudra-t-il aussi convertir des forêts et consacrer des terres vierges à la culture du maïs pour répondre à la demande grandissante. Or, cela ne contredit-il pas la logique écologique? À vouloir lutter contre le climat, le Parti libéral va polluer la planète et appauvrir les plus pauvres. Peut-être l'hystérie climatique a-t-elle altéré son jugement. Ne la laissons pas fausser le nôtre!

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Nathalie Elgrably
Une taxe qui n'est pas verte
 

Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal

(suite)

Bien que j'aie consacré mon texte de jeudi dernier à la taxe sur le carbone proposée par les libéraux, je ne peux m'empêcher d'y revenir, tant elle suscite d'interrogations.

On nous dit que la taxe vise à faire payer les pollueurs. Ce principe s'inscrit parfaitement dans les logiques écologique et économique. Mais on nous dit aussi que les revenus de la taxe serviront à aider les démunis via une série de nouvelles mesures comme la réduction du taux d'imposition le plus bas et l'instauration d'une nouvelle prestation fiscale pour enfants.

Aider les démunis est un objectif louable. L'éradication de la pauvreté devrait d'ailleurs être une préoccupation constante, et non un simple outil de rhétorique politique. Toutefois, on peut se demander si la politique de redistribution proposée n'empêchera pas la réduction des émissions de CO2.

D'une part, la nouvelle taxe modifiera peu les habitudes de consommation des plus riches. Même Al Gore, qui semble plus sensibilisé que quiconque aux dangers du CO2, est incapable de prêcher par l'exemple : sa consommation d'énergie personnelle est 20 fois plus élevée que celle de l'Américain moyen ! Si le grand gourou planétaire en matière d'environnement ne réduit pas ses émissions de CO2, peut-on réellement espérer que les familles aisées diminueront les leurs à la suite de la nouvelle taxe ?

D'autre part, la politique de redistribution vise à faire bénéficier les moins nantis du produit de la taxe. Tant mieux si certains ménages voient leurs revenus augmenter, mais que feront- ils avec les sommes supplémentaires ? S'ils choisissent de consommer davantage, cela n'entraînera-t-il pas automatiquement une augmentation des émissions de CO2 ?

Ce serait donc intéressant d'entendre Stéphane Dion nous expliquer comment son plan réduira les émissions de carbone des Canadiens car si sa taxe est réellement neutre, la réduction de la consommation des uns sera annulée par la hausse de celle des autres, et la taxe sera inefficace !

TAXE NEUTRE

Les libéraux affirment également que leur plan sera " bon pour l'économie ". Certes, les économistes appuient l'idée de faire payer le pollueur. Mais jamais n'affirmeront-ils qu'une telle taxe puisse favoriser la croissance économique ! Seul un allégement fiscal permet d'aboutir à un tel résultat. Or, on affirme que la taxe sera neutre. Comment le plan libéral pourrat- il donc favoriser la croissance économique ? De manière plus réaliste, les impôts augmenteront, comme ce fut le cas en Angleterre. Auquel cas le plan libéral risque plutôt de ralentir la croissance économique et de réduire notre niveau de vie. Ainsi, une taxe neutre est-elle inefficace. Si elle n'est pas neutre, elle est efficace, mais nuit à l'économie. On ne peut pas tout avoir !

Alors que Stéphane Dion fait la promotion de son Tournant vert, le Wall Street Journal du 1er juillet rapporte que les scientifiques de la Nasa concluent plutôt à un refroidissement climatique. Une récente étude publiée par l'Astronomical Society of Australia arrive à la même conclusion. Qui croire ? Puisque Stéphane Dion affirme vouloir un débat sur l'environnement, ne devrait-il pas réagir à ces nouvelles ? Il pourrait faire équipe avec Al Gore. S'ils remportent le débat, ils pourront alors nous demander de changer nos comportements. Évidemment, il faudrait exiger que MM. Gore et Dion en fassent autant. Après tout, si le transport en commun est assez bon pour vous et moi, ne devrait-il pas l'être également pour ceux qui nous font la morale ?


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Nathalie Elgrably
Une culture de mendicité
 

Une culture de mendicité

On apprenait mardi que les pays du G-8, dont fait partie le Canada, ont confirmé leur promesse d'aider l'Afrique et qu'ils débloqueront 60 milliards de dollars d'ici à 5 ans.

On ne peut rester indifférent face à la pauvreté extrême qui afflige l'Afrique, et il est de notre devoir d'agir. Mais si elle permet de satisfaire des besoins immédiats, l'aide financière constitue-t-elle la meilleure solution à long terme ?

En 50 ans, les pays riches ont versé 830 milliards à l'Afrique. C'est la partie du monde qui reçoit le plus d'aide internationale. Malgré tout, elle reste la plus pauvre de la planète, en dépit de son potentiel économique énorme, de ses réserves de pétrole importantes et de ses ressources minières.

Non seulement l'aide internationale n'a-t-elle pas été efficace, mais encore la plupart des pays d'Afrique subsaharienne se sont appauvris au cours des dernières décennies à un rythme moyen de 0,6 % par an.

Si l'Afrique stagne dans la misère, ce n'est pas en raison du manque de générosité de l'Ouest, mais parce qu'à peine 20 % de l'aide internationale parvient réellement aux populations démunies. L'essentiel de l'aide sert à acheter des armes ou est détourné par des dirigeants corrompus. Quant aux sommes qui restent dans le pays, elles contribuent au favoritisme, alimentent la corruption et engendrent une gouvernance malsaine.

Plutôt que de miser sur la pitié des pays riches, ceux qui veulent aider l'Afrique devraient s'inspirer de l'expérience des pays de l'Asie de l'Est. En 1960, ils étaient aussi pauvres, sinon plus, que ceux d'Afrique subsaharienne. Mais ils ont réalisé de véritables miracles économiques et sont aujourd'hui prospères. Singapour a vu son niveau de vie augmenter de 1 048 % entre 1960 et 2005, alors que celui de la Côte d'Ivoire ne s'est amélioré que de 2 % et que celui du Zimbabwe a régressé de 9 %. Pourquoi l'Asie a-t-elle réussi là où l'Afrique a échoué ?

C'est que l'Asie a compris l'importance de faire du commerce et d'encourager le travail et l'esprit d'entreprise. Elle a ouvert ses marchés, facilité les exportations, maintenu des tarifs minimes sur les importations, éliminé les quotas et combattu la corruption. Ce faisant, elle a créé un contexte économique favorable à l'entreprise privée, à l'investissement et aux échanges commerciaux, autant de facteurs indispensables à l'enrichissement d'une société.

LA RÉGION LA PLUS PROTECTIONNISTE

Pendant ce temps, l'Afrique a emprunté le chemin contraire. Elle est devenue la région la plus protectionniste de la planète et s'est enlisée dans l'oppression politique, le dirigisme économique, la bureaucratie, la corruption, l'absence de la primauté du droit et le mépris des libertés individuelles. Dans un tel contexte, aucun enrichissement ne sera jamais possible. Et le fait de doubler l'aide internationale n'y changera rien.

Les pays riches ont néanmoins un rôle important à jouer. S'ils étaient sincères dans leur lutte contre la pauvreté, ils aboliraient les tarifs douaniers et ouvriraient leurs frontières aux denrées agricoles africaines. Au lieu de cela, ils se contentent de s'acheter une bonne conscience en envoyant de l'argent.

Il est noble de vouloir aider l'Afrique. Mais elle seule possède le pouvoir de se sortir du bourbier dans lequel elle est. Au lieu d'entretenir une culture de mendicité, l'Afrique devrait réformer ses institutions, s'intégrer à l'économie mondiale et abattre les obstacles à l'entrepreneuriat. Un proverbe africain dit qu'on ne peut aider un boeuf à se relever que s'il s'efforce lui-même de le faire. Des paroles sages dont les dirigeants africains devraient s'inspirer !

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Attaque contre l'humanité
 


À l'instar de milliers de parents en Amérique du Nord, j'ai amené mes enfants voir Wall-E, la toute dernière création des studios d'animation Pixar. Comme les critiques ne tarissent pas d'éloges et que certains qualifient déjà ce film de " grand classique ", je m'attendais à un chef-d'oeuvre cinématographique.

Du point de vue technique, c'est indéniablement une oeuvre magistrale. Il faut du génie pour se servir ainsi de la technologie, et Pixar peut se féliciter d'avoir repoussé encore une fois les limites de l'imagerie 3D. Quant au personnage principal, Wall-E, un robot dont la fonction est de compacter les déchets, il est sympathique, attendrissant et même attachant.

Depuis 700 ans, Wall-E vit seul sur terre, car après avoir recouvert la planète de détritus, les humains se sont réfugiés dans l'espace, sur un navire inspiré du Club Med. Wall-E occupe ses journées à nettoyer la terre. Malgré la compagnie d'un petit insecte, il se sent seul. Mais son univers est bouleversé lorsque Eve, robot elle aussi, débarque pour une mission inconnue.

Wall-E aurait pu être une belle et touchante histoire d'amour entre robots (à condition d'aimer les films quasi muets). Mais c'est bien plus que ça : Wall-E, c'est 95 minutes de propagande contre la civilisation moderne ! C'est une attaque contre la technologie, une charge contre notre mode de vie et une insulte à l'espèce humaine.

Le film suppose que l'être humain est capable de saccager la terre sans scrupules jusqu'au point de non-retour. Or, il suffit de comparer la salubrité des villes contemporaines à celles du XVIe siècle et de songer aux efforts constamment déployés pour améliorer notre environnement pour comprendre que cette prémisse est injustifiée et injustifiable.

De plus, le film présente l'Homme comme un être courtois, mais que la technologie a rendu paresseux, sans ambition et carrément léthargique. D'une obésité morbide, il passe ses journées allongé à regarder la télé et à consommer des boissons hypercaloriques. C'est peut-être le cas de certains, mais cette image n'est certainement pas représentative de la majorité qui travaille dur, prend soin de sa santé, s'intéresse à la culture, se soucie de son prochain, etc.

DES CHOIX ABSURDES

Mais Wall-E ne se contente pas de caricaturer certains comportements. Il glorifie des choix absurdes. Il présente des humains qui disposent d'une technologie capable d'assurer leur sécurité alimentaire pendant 700 ans mais qui choisissent d'y renoncer pour s'adonner à l'agriculture traditionnelle. Ils pourraient tirer parti de la technologie et consacrer leur précieux temps à reconstruire la planète, à chercher des remèdes aux maladies incurables, à améliorer leurs robots, à créer des oeuvres d'art, à s'occuper des nécessiteux ou à produire des films d'imagerie 3D. Mais non, ils choisissent de cultiver leurs légumes !

Le film idéalise des procédés agricoles moyenâgeux qui sont éreintants en plus de nous rendre tributaires des caprices de Dame Nature. Est-ce cela, l'évolution ?

Wall-E renferme une dimension politique flagrante. Alors, pourquoi la critique est-elle aussi élogieuse pour un film qui vise à endoctriner des enfants naïfs et crédules ? Aurait-elle été aussi complaisante si le film faisait l'apologie de la société moderne ?

Finalement, alors que le film dénonce la surconsommation, Pixar trouve le moyen de commercialiser mille et un produits à l'effigie du charmant robot. Le producteur de Wall-E dénonce ce qui lui permet justement de faire fortune. Il nous fait la morale pendant une heure et demie mais encourage la consommation de gadgets. Plutôt hypocrite, non ?


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Automne
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Message par Automne »

     


Je ne sais pas quoi dire d'autre....
'' Le bonheur, c'est le temps que dure la surprise d'avoir cessé d'avoir mal'' Réjean Ducharme- du roman L'hiver de force
''L'art sauvera le monde.'' Fiodor Dostoïevski
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Fannie
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Message par Fannie »

 

C'est juste un dessin animé là... Faut pas trop creuser non plus...

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