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American Idol passionne l'Amérique
Des doutes sur le système de vote, des candidats polémiques, et même un scandale sexuel : American Idol, émission-phare de la télévision américaine, est secouée par des affaires en série qui semblent renforcer plus encore la passion du public.
Depuis trois ans, le télé-crochet qui voit chaque saison s'affronter les espoirs de la chanson jusqu'au couronnement de l'idole de l'année, cumule les records d'audience. Avec près de 30 millions de téléspectateurs en moyenne, l'émission de Fox est souvent la plus regardée de la semaine, à peine concurrencée par la série-phénomène Desperate Housewives.
Les scandales n'ont pourtant pas manqué : critiques de fans accusant la production de publier de mauvais numéros de téléphone, passé troublé de prétendants accusés de détention de cocaïne ou de violences conjugales.
Mais la dernière affaire en date est d'un autre ordre, qui met en scène l'un des trois juges de AI, la chanteuse Paula Abdul, ex-chorégraphe de Janet Jackson et vedette des années 1980.
Paula Abdul, 42 ans, est accusée d'avoir conseillé un prétendant de la saison 2003, Corey Clark, avant d'avoir une aventure avec lui. Dans un document, Fallen Idol, diffusé mardi par la chaîne concurrente ABC, le jeune homme de 24 ans est venu livrer ses accusations, avec en main sa facture de téléphone prouvant les communications avec Paula.
La chanteuse de son côté dément les allégations qui font la Une des journaux et parle de «mensonges».
Ce scandale aura-t-il raison du reality-show parmi les plus populaires de la décennie? Rien de moins sûr. Le dernier numéro a battu des records.
«American Idol est un phénomène de culture populaire», constate Robert Thompson, professeur spécialiste de télévision à l'université de Syracuse. «Les accusations de traitement préférentiel par un juge ne sont pas une bonne chose, mais l'émission d'ABC manque de preuves, et ce n'est pas le genre de choses qui fera fuir le public. Au contraire, cela peut attirer des curieux».
Aussi cette autre controverse, lancée par le site Votefortheworst.com, encourageant à voter pour le plus mauvais candidat, et qui a encore amplifié l'intérêt.
«American Idol est l'émission la plus regardée au monde, mais devient très ennuyeuse... Alors votez pour les mauvais. Pourquoi s'embêter à voter pour quelqu'un de talentueux quand le spectacle peut être tellement plus drôle?», propose le site. La suggestion aurait pu rester anecdotique si le candidat de prédilection du site n'avait éliminé un des favoris la semaine dernière, provoquant d'intenses débats à travers blogues et journaux.
L'émission, qui attire chaque année des milliers d'aspirants à la gloire, semble de fait indéboulonnable.
Bob Thompson évoque l'habileté du concept qui, en commençant par une réjouissante descente en règle de centaines de candidats pour finir par l'éclosion d'une star, touche tous les publics.
«Au début on aime regarder l'humiliation des gens qui se croient bons. Puis, à partir des 12 finalistes, ça devient cette grande histoire d'une personne partie de rien et qui s'élève. Vous assistez à l'invention d'une star», dit-il. «C'est autrement plus attirant que Survivor, où vous finissez riche mais ça ne va pas plus loin».
«Vous apprenez à connaître ces gens, et vous savez que chaque semaine un grand moment vous attend, l'élimination de l'un d'eux... Une fois que vous avez commencé à suivre ça, c'est très dur de ne pas continuer. Même si vous n'aimez pas leur genre de musique».
Scandale à American Idol
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Sweet Angel
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