Nathalie Elgrably (page 10 Où est le gros bon sens? )

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
Avatar de l’utilisateur
lolilou
Intronisé au Panthéon
Messages : 37806
Inscription : sam. févr. 22, 2003 1:00 am

Message par lolilou »

Coudonc, c'est qui elle? C'est la 1ère fois que je rentre dans ce topic et la dernière... elle parle à travers son chapeau... prend juste ce qui l'intéresse dans un discours... Si elle est journaliste, elle ferait mieux de changer de job parce qu'elle manque totalement d'objectivité.
Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles - Oscar Wilde
Ne crains pas le changement, crains plutôt la routine... carpe diem
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Message par .anthurium. »

lolilou  a écritCoudonc, c'est qui elle? C'est la 1ère fois que je rentre dans ce topic et la dernière... elle parle à travers son chapeau... prend juste ce qui l'intéresse dans un discours... Si elle est journaliste, elle ferait mieux de changer de job parce qu'elle manque totalement d'objectivité.  

Elle est économiste à l'institut fraser.
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
Avatar de l’utilisateur
lolilou
Intronisé au Panthéon
Messages : 37806
Inscription : sam. févr. 22, 2003 1:00 am

Message par lolilou »

Ben je lui confierais pas mes sous...  
Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles - Oscar Wilde
Ne crains pas le changement, crains plutôt la routine... carpe diem
Avatar de l’utilisateur
Earendil
Seigneur de la Causerie
Messages : 7673
Inscription : lun. juin 27, 2005 12:00 am

Message par Earendil »

hmm bizarre alors que le journal de montreral la laisse alelr de meme
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Avatar de l’utilisateur
sleepy-girl
Intronisé au Panthéon
Messages : 103890
Inscription : dim. avr. 16, 2006 12:00 am

Message par sleepy-girl »

     
Image
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Message par .anthurium. »

Nathalie Elgrably
On nous prend pour des idiots
 

Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal


Les Québécois ont pardonné à Jean Charest d'avoir déclenché des élections par opportunisme politique. Et même s'ils n'en ont aucune envie, ils consacrent un temps précieux à écouter les propositions des candidats pour accomplir leur devoir de citoyen le 8 décembre prochain. Mais en contrepartie, serait-ce trop demander aux leaders politiques que de manifester davantage de respect pour l'intelligence des électeurs, car à écouter leurs promesses farfelues et leurs déclarations quasi mensongères, on pourrait penser qu'ils nous prennent pour de parfaits imbéciles.

Il y a d'abord la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, qui s'enorgueillit de disposer d'une réserve budgétaire. Certes, le vérificateur général a confirmé un surplus de 1,7 milliard si on applique les principes comptables généralement reconnus (PCGR) pour le secteur public. Mais le respect des PCGR nous assure-t-il un portrait fidèle des finances publiques ? On peut en douter, car si Québec a effectivement engrangé un surplus, Madame la ministre pourrait-elle expliquer pourquoi la dette a augmenté de 16,7% entre 2006 et 2007 ? Il serait vraiment fascinant de comprendre comment elle parvient à s'endetter autant si la province n'a pas de déficit !

Vient ensuite Mario Dumont, qui propose un crédit d'impôt de 50% sur les intérêts hypothécaires. Il affirme que cette mesure permettra d'éviter une crise immobilière comme celle qui frappe les États-Unis, car elle encouragera la construction et l'accès à la propriété. Mais réalise-t-il que sa politique est une invitation à l'endettement ? Or, voilà plusieurs semaines qu'on nous explique que la bulle immobilière américaine a été alimentée par des programmes qui favorisaient précisément l'endettement et la construction domiciliaire. Est-ce que le chef adéquiste a tiré des leçons de cette malheureuse expérience ? Nullement ! Il veut à son tour créer une bulle immobilière et a l'arrogance de prétendre s'inquiéter du pouvoir d'achat des Québécois !

PROMESSE SURRÉALISTES

Quant à Madame Marois, elle promet un plan "anti-récession" de 12 milliards et affirme qu'il ne creusera pas le déficit, car elle compte sur des sommes que doit le fédéral, l'abandon temporaire du Fonds des générations et la spéculation effectuée avec l'argent de l'État. Cependant, comme ces entrées d'argent sont hautement hypothétiques, sa promesse est mathématiquement impossible, à moins d'augmenter les impôts de manière spectaculaire ou d'abolir d'autres programmes ! Or, sur des dépenses publiques totalisant 63,8 milliards, près de 47 milliards sont alloués à trois postes pratiquement incompressibles : la santé, l'éducation et le service de la dette. Il faudrait donc qu'elle anéantisse pratiquement tous les autres postes (ex : Justice, Culture, Sécurité publique, Transport, etc.) pour respecter son engagement, ce qui n'arrivera jamais.

En ce qui concerne Jean Charest, il enfonce des portes ouvertes. Les analystes prévoient qu'il y aura 600000 postes à combler d'ici 2013, et près de 85% des entreprises québécoises rencontrent déjà des difficultés à recruter de la main-d'oeuvre. Néanmoins, il entend «sauver l'économie» en créant 100 000 emplois d'ici cinq ans. Ainsi, plutôt que d'aider les entreprises à recruter les travailleurs dont elles ont désespérément besoin, il propose d'aggraver la pénurie de main-d'oeuvre.

Certes, qui dit campagne électorale dit promesses frivoles et déclarations populistes. Mais cette fois-ci, les candidats se moquent carrément de nous ! Chacune de leurs promesses surréalistes est une insulte à notre intelligence et contribue à transformer cette campagne en vulgaire parodie. Quand comprendront-ils que nous ne sommes pas dupes, que nous savons compter et que nous sommes informés ? Il ne faut pas confondre l'électeur avec l'idiot du village. Qu'ils se le tiennent pour dit !

Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Message par .anthurium. »

Nathalie Elgrably
L'épée de Damoclès
 

Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal


Le week-end dernier, les pays du G20 se sont réunis à Washington. Pendant deux jours, les chefs d'État ont élaboré une série de mesures pour mieux contrôler et surveiller les marchés financiers. Puis, ils ont pris le chemin du retour en se congratulant d'avoir pris les mesures qui s'imposent pour "sauver" l'économie américaine et, par ricochet, l'économie mondiale. Mais alors qu'ils s'affairaient à discuter de détails insignifiants, ils ont omis de considérer une grave menace qui pèse sur les États-Unis !

Le dimanche 9 novembre, la Chine a annoncé un plan de relance budgétaire de 586 milliards de dollars américains jusqu'à la fin de 2010 afin de stimuler la demande intérieure et de remédier ainsi au ralentissement économique et à la stagnation de ses exportations provoqués par la crise financière mondiale. Cette nouvelle a suscité peu d'intérêt. Pourtant, c'est une épée de Damoclès au-dessus des États-Unis.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le gouvernement de Pékin doit maintenant trouver des fonds pour financer ce plan de relance. Évidemment, il dispose des outils de financement traditionnels. Ainsi, il pourrait choisir d'augmenter les impôts, mais il est peu probable qu'il emprunte cette avenue, d'autant plus qu'il a annoncé son intention de diminuer, entre autres, l'impôt des entreprises. Il pourrait également emprunter les capitaux nécessaires. Mais cette option n'est guère souhaitable, car elle occasionnerait une hausse des taux d'intérêt qui aurait pour effet de contrecarrer ses efforts de relance. Le gouvernement chinois pourrait aussi choisir d'imprimer les yuans dont il a besoin, mais il évitera de le faire, car cela entraînerait inévitablement une douloureuse inflation.

Contrairement à la plupart des économies occidentales, l'empire du Milieu dispose d'un quatrième mode de financement. Comme il possède plus de 1 500 G$ US en titres américains, dont la majorité prend la forme de bons du Trésor, il est non seulement possible, mais également logique, qu'il décide de les liquider pour financer son plan de relance. Après tout, à quoi bon disposer de tant d'épargnes si ce n'est pas pour s'en servir?

Mais si la sagesse veut que la Chine vende ses titres américains, un tel geste serait néanmoins désastreux pour les États-Unis.

D'une part, comment l'Oncle Sam pourrait-il rembourser la Chine ? Non seulement ne dispose-t-il pas des 586 milliards que Pékin pourrait réclamer, mais il doit lui-même vendre des bons du Trésor pour financer le plan Paulson et les autres mesures de relance. Il incombera donc à la Réserve fédérale (la Fed) d'acheter tous les titres en circulation, et donc d'injecter plusieurs centaines de milliards de dollars en liquidités. Or, une telle injection de monnaie va forcément provoquer une inflation importante pour les États-Unis.

D'autre part, comme les Chinois ont besoin de yuans, ils s'empresseront de vendre leurs dollars américains. Conséquence ? Vu les sommes en jeu, il est fort probable qu'on assiste à une dégringolade spectaculaire de la valeur du billet vert !

Certains analystes refusent de croire que la Chine puisse

vendre ses titres américains. Selon eux, elle a intérêt à maintenir le statu quo. J'ignore ce que les dirigeants chinois ont concocté, mais il serait irrationnel qu'ils se financent par emprunt alors qu'ils disposent d'une épargne de plusieurs centaines de milliards. Il serait également illogique qu'ils conservent leurs titres libellés en dollars américains alors que cette devise ne cesse de faiblir. Je ne suis pas prophète, mais tout porte à croire que le billet vert ne vaudra plus grand-chose d'ici an. À bon entendeur, salut !

Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably page 7 (L'épée de Damoclès sur les EU )

Message par .anthurium. »

Nathalie Elgrably
La politisation de la santé


Nathalie Elgrably-Levy

Journal de Montréal

Voilà 25 ans que nous cherchons à améliorer l'efficacité de notre système de santé. Chaque campagne électorale et chaque débat sont l'occasion pour les candidats de promettre un système universel et équitable, mais dès qu'on pense avoir réglé une injustice, on en découvre une autre.

Par exemple, Jean Charest propose d'améliorer l'équité du système de santé en assumant les frais reliés à la procréation assistée car l'infertilité est une maladie. Et le cancer, est-ce une maladie? Si oui, alors pourquoi les patients atteints d'un cancer de la sphère ORL (bouche, pharynx, larynx) doivent-ils assumer des frais lorsqu'il faut, par exemple, qu'on leur arrache des dents ?

Les cas semblables sont nombreux car notre système de santé souffre d'un mal dévastateur : il est politisé ! Le système n'évolue pas en fonction des besoins, mais bien en fonction des pressions politiques. Nous cherchons à tâtons des solutions à nos problèmes, alors que des vies sont en danger. Exit le processus d'essai et d'erreur, et finissons-en avec la politisation de la santé. Il faut maintenant s'inspirer des modèles à succès !

Citons, entre autres, le modèle de Singapour. Selon la Banque mondiale, il produit d'excellents résultats à des coûts faibles. À titre comparatif, nous consacrons environ 10 % de notre PIB aux soins de santé, soit 3 fois plus qu'à Singapour. Quant à l'État, il assume plus de 70% des dépenses en santé des Québécois contre 31,9% de celles des Singapouriens.

Pourtant, selon l'Organisation mondiale de la santé, l'espérance de vie d'un Canadien est de 81 ans contre 80 ans pour un Singapourien. Quant aux taux de mortalité infantile et néonatale, ils sont respectivement de 5 pour 1 000 et 3 pour 1 000 au Canada, mais de 3 pour 1 000 et 1 pour 1 000 à Singapour.

Singapour a compris que la gratuité est une fiction et que le jeu politique n'a pas sa place dans un domaine aussi important que la santé. Ainsi, plutôt que de recourir au financement par la taxation, Singapour a mis sur pied le Medisave, un système qui permet aux travailleurs d'épargner pour financer leurs soins de santé. Les Singapouriens ont également le choix entre le Medishield, une assurance-santé offerte par l'État, et les asurances que proposent les compagnies privées. Par ailleurs, il existe le Medifund, en vertu duquel l'État prend en charge les patients dans le besoin. Pour ce qui est de la fourniture des soins, les secteurs privé et public se font vertement concurrence.

Le modèle de Singapour est certes imparfait, mais il prouve que ce ne sont ni l'importance des dépenses gouvernementales, ni le fait de céder aux bureaucrates le pouvoir de légiférer sur ce qui est couvert par l'État qui importent dans le domaine de la santé. Au contraire, si ce modèle fonctionne bien, c'est parce que le patient n'est pas tributaire des humeurs des politiciens et des fonctionnaires.

On dit souvent que la santé est un droit. Dans ce cas, pourquoi la couverture des soins est-elle un enjeu électoral ? On affirme également qu'il est immoral de faire du profit sur la maladie. Alors, pourquoi tolérons-nous que des candidats amassent du capital politique en jouant sur ce que nous avons de plus précieux ? En plus de créer des injustices et de causer l'explosion des coûts, notre système de santé politisé tient les malades en otages. Malheureusement, rien ne changera tant que nos candidats seront trop lâches pour dénoncer ce phénomène et renverser la vapeur !
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably page 7 (L'épée de Damoclès sur les EU )

Message par .anthurium. »

Nathalie Elgrably
Chirurgie et Taj Mahal



La CSN et la FTQ contesteront devant les tribunaux le règlement qui permet d'élargir le type de chirurgies pratiquées dans le privé. Les syndicats espèrent ainsi préserver le monopole étatique qui constitue, selon eux, la seule option éthiquement acceptable. Et même si une majorité de Québécois est favorable à la multiplication d'hôpitaux privés et à la création d'un régime privé d'assurance maladie, les syndicats sont déterminés à faire échouer tout changement en ce sens et à nous imposer leur idéologie.

Mais quand on néglige les malades, quand on leur impose des souffrances physiques et morales inutiles, quand on les fait patienter sur d'interminables listes d'attente qui met-tent leur vie en danger, ils finissent par chercher des alternatives... et ils en trouvent !

Il fut un temps où les malades étaient otages du système de santé de leur pays. Mais cette époque est révolue. Aujourd'hui, plus que jamais, ils peuvent se faire soigner n'importe où dans le monde !

C'est ce que font de plus en plus de Canadiens qui choisissent le tourisme médical. Ils vont à Singapour, en Inde, en Thaïlande ou en Tunisie. Ils se font remplacer la hanche ou le genou pour 10 000 $, subissent une angioplastie ou un pontage coronarien pour 12 000 $, et peuvent même obtenir une transplantation de la moelle osseuse pour 30 000 $. Et contrairement aux préjugés véhiculés, les malades ne sont pas soignés dans des hôpitaux de brousse avec des scalpels rouillés, mais dans des établissements ultramodernes dotés des technologies de pointe, et par du personnel hautement qualifié. Des agences se chargent de tous les détails du voyage, du transfert des dossiers médicaux et de la prise en charge dès l'arrivée à l'aéroport.

Le tourisme médical n'est ni un phénomène marginal, ni une mode éphémère. À l'échelle mondiale, il aurait atteint 60 milliards de dollars en 2006 et devrait dépasser les 100 milliards en 2012. Mais surtout, le tourisme médical, autrefois l'apanage des mieux nantis, est maintenant accessible à la classe moyenne.

DEUX POSSIBILITÉS

La mondialisation des soins de santé a radicalement changé la donne. Deux possibilités s'offrent à nous. La première est d'ignorer cette réalité et de continuer à défendre le monopole étatique tandis que nos malades enrichissent les paradis du tourisme médical. La seconde est de modifier nos lois pour offrir une plus grande place au secteur privé. Les malades ne seront plus tenus de s'expatrier pour se faire soigner, l'argent sera dépensé ici !

Mais surtout, il faut voir la mondialisation des soins de santé comme une extraordinaire opportunité d'affaires. Il suffirait de revoir quelques lois pour que le Québec devienne un havre pour le tourisme médical. Si la Thaïlande a réussi cet exploit, pourquoi en serions-nous incapables ? Une étude de la firme Deloitte estime que 6 millions d'Américains choisiront le tourisme médical en 2010. Ne serait-il pas absurde qu'ils aillent à Singapour alors qu'ils pourraient dépenser leur argent à Montréal ?

Le fait que la santé ne soit plus un service local signifie que le monopole étatique est un vestige du passé dont les fondations sont irrémédiablement fissurées. Nous avons une occasion exceptionnelle de développer une industrie lucrative tout en offrant plus de services et de choix aux Québécois. Or, les syndicats se fichent royalement des opportunités qu'offre la mondialisation de la santé. Ils n'ont qu'une motivation : protéger les intérêts de leurs membres, même si l'inefficacité du système tue des malades. Allons-nous encore sacrifier l'intérêt de la majorité pour satisfaire les caprices d'une minorité égocentrique et déconnectée de la réalité ?
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably page 7 (L'épée de Damoclès sur les EU )

Message par .anthurium. »

Le talon d'Achille
Nathalie Elgrably

Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal

On entend partout le même refrain : Ottawa doit se lancer dans une orgie de dépenses pour éviter la récession. Certains estiment que l'endettement est la solution à la crise ! D'autres tentent un coup d'État pour donner libre cours à leurs pulsions dépensières.

Or, n'est-ce pas malhonnête d'accuser Ottawa d'être passif quand le ministre des Finances s'est engagé à racheter des banques canadiennes jusqu'à 75 milliards de dollars de créances hypothécaires? Toutes proportions gardées, cette initiative équivaut au plan Paulson annoncé par Washington. Est-ce cela, de l'inaction?!

Ensuite, à supposer qu'Ottawa dépense sans compter, quelle garantie avons-nous d'éviter la récession? Depuis janvier, Washington a pris des engagements pour 8500 milliards de dollars US. C'est l'équivalent de 60% de l'économie américaine! Jamais les États-Unis n'ont-ils dépensé autant. Après ajustements pour l'inflation, c'est plus du double de la facture de la Deuxième Guerre mondiale, l'événement le plus coûteux de l'histoire américaine. C'est aussi l'équivalent de 73 "Plan Marshall", 17 "New Deal" et 14 guerres en Irak. Malgré tout, la dégringolade se poursuit.

Stimuler la consommation canadienne est absurde pour deux autres raisons. La première est qu'elle n'est pas responsable du ralentissement. Notre économie s'essouffle parce que notre principal client, les États- Unis, n'a plus les moyens d'acheter notre production. Alors en quoi le fait qu'Ottawa encoure un déficit réglera-t-il le problème?

La seconde raison tient au fait que, si nous croyons en l'efficacité des plans de relance, l'économie américaine devrait connaître une croissance historique, vu l'ampleur des initiatives de Washington. Et comme le Canada bénéficierait de la prospérité américaine, cela ne rend-il pas inutile toute intervention d'Ottawa? En somme, si on croit en l'utilité des plans de relance, Ottawa n'a rien besoin de faire. Si on n'y croit pas, pourquoi en réclamer un?

LA VÉRITÉ

Par contre, si le plan de relance américain est inefficace, il sera impossible d'éviter une récession au Canada. C'est désagréable à entendre mais c'est la vérité car les États-Unis achètent plus de 75% de nos exportations, et un emploi canadien sur trois dépend de la santé économique de l'Oncle Sam.

Certes, c'est difficile pour ceux qui perdent leur emploi et c'est nécessaire de les aider à traverser la crise. En dépit de cela, une récession n'est pas un mal en soi. Au contraire, c'est l'occasion de se débarrasser des industries moribondes. Une récession, c'est l'économie qui fait le grand ménage. Mais surtout, c'est l'occasion de se restructurer, de se réinventer pour repartir sur des bases plus saines. C'est reculer pour mieux sauter!

Toutefois, pour nous restructurer, nous devons d'abord identifier nos faiblesses. L'économie canadienne est fortement tributaire de la conjoncture américaine. C'est là son talon d'Achille! Il lui faut donc réduire sa dépendance face aux États-Unis en conquérant de nouveaux marchés. Pour cela, les Canadiens doivent augmenter leur productivité, et les politiciens peuvent les aider à y arriver. Il leur suffirait (1) d'alléger la fiscalité de manière à encourager le travail, l'épargne et l'investissement; (2) de réduire au minimum les obstacles aux échanges

commerciaux; (3) de limiter la bureaucratie inutile et les dépenses superflues qu'elle occasionne; et (4) de hausser les exigences académiques afin d'améliorer la qualité de la main-d'oeuvre.

Or, au lieu de voir la crise comme l'occasion de restructurer l'économie canadienne, élus et commentateurs se complaisent dans un mélodrame pathétique. Ils s'attaquent à un faux problème avec les mauvaises armes. Pour l'instant, la politique spectacle constitue la plus grande menace pour la santé de notre économie. Espérons que nos politiciens y verront plus clair en janvier!
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably page 7 (L'épée de Damoclès sur les EU )

Message par .anthurium. »

Soigner le symptôme
Nathalie Elgrably

Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal

On a appris récemment que les gouvernements ontarien et canadien ont annoncé une aide de 2,8 milliards à l'industrie automobile canadienne pour lui permettre de traverser la crise économique.

Cette initiative aurait été logique si les déboires financiers de l'industrie automobile étaient uniquement attribuables à la crise. Or, les causes véritables sont bien loin de la conjoncture économique. Il faut plutôt incriminer les conventions collectives qui imposent des avantages sociaux et des régimes de retraite parmi les plus onéreux du continent. Mark J. Perry, professeur d'économie à l'Université du Michigan, a calculé que chaque heure de travail coûte 73,20 $ (incluant les avantages sociaux et le fonds de pension) aux constructeurs américains. C'est 74% de plus que la compensation globale payée par Nissan, 52% de plus que celle payée par Toyota, et c'est 2,5 fois la rémunération moyenne des travailleurs américains.

Au coût important de la main-d'oeuvre vient s'ajouter le fait que les constructeurs sont incapables de rentabiliser la fabrication de modèles compacts, et que certains possèdent plusieurs marques qui multiplient inutilement les coûts. C'est notamment le cas de GM, qui exploite une douzaine de marques comme Pontiac, Buick et Chevrolet.

Dans ce contexte, en quoi l'octroi de milliards changera quoi que ce soit? Le plan d'aide est certainement efficace pour amasser du capital politique, mais totalement inutile pour éviter la faillite, car il soigne le symptôme, mais non la cause de la maladie. Au mieux, il permet de gagner du temps.

Évidemment, personne ne veut envisager la faillite, notamment parce qu'elle est synonyme de pertes d'emplois. Or, cette crainte est exagérée. Si jamais GM déclarait faillite, qu'adviendrait-il de ses installations et de ses équipements ? Selon toute probabilité, ils seraient vendus afin de payer les créanciers. Mais pourquoi quelqu'un se porterait-il acquéreur de tels actifs ? Il n'existe qu'une seule réponse : pour, à son tour, construire des automobiles ! Une faillite, c'est donc avant tout un changement dans les titres de propriétés. C'est la fin d'une entreprise, mais c'est aussi le début d'une autre.

LE REMÈDE

Dans le cas des constructeurs américains, la faillite est peut-être le remède qui s'impose. Elle les forcerait à entreprendre une restructuration complète, un processus qu'ils auraient dû amorcer depuis des décennies. Une cour de justice leur permettrait de se réorganiser à l'abri des créanciers et de revoir toutes les ententes syndicales. Ce serait notamment l'occasion pour eux de se débarrasser de la convention des Travailleurs unis de l'automobile (UAW), qui fait 2 215 pages, pèse 22 livres et contient des centaines de règlements qui alourdissent la bureaucratie, empêchent l'innovation et freinent la productivité.

Quant aux emplois que l'aide gouvernementale contribuerait à sauver, il ne s'agit là que d'une illusion. Le plan d'aide détourne les fonds d'autres secteurs de l'économie, des marchés financiers et des poches des contribuables pour avantager l'industrie automobile. On se soucie des travailleurs de l'automobile, mais qui se préoccupe des emplois que les sommes détournées détruisent dans d'autres industries ?

Et puis, on oublie qu'on enregistre chaque année près de 100000 faillites au Canada. Pourquoi aider l'automobile alors qu'on laisse les autres péricliter sans sourciller? Pourquoi ignore-t-on les «petites victimes», tandis que tout le pays se mobilise pour les travailleurs de l'automobile? Cette hiérarchisation est une forme de discrimination moralement indéfendable. À moins, évidemment, que l'on estime normal que la caissière qui trime au salaire minimum subventionne des travailleurs qui touchent plusieurs fois son salaire!
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably page 7 (L'épée de Damoclès sur les EU )

Message par .anthurium. »

Lexique économique pour 2009



Ce n'est une révélation pour personne, l'économie sera au centre des préoccupations en 2009. Un lexique économique s'impose donc. Celui que je vous propose ne contient que six mots. Il est certainement le plus court de l'histoire de l'humanité, mais il sera fort utile, car les mots qu'il contient défrayeront les manchettes, c'est certain.

Inflation : hausse soutenue du niveau général des prix. On observe de l'inflation lorsque la Banque centrale injecte plus de monnaie qu'il n'en faut pour acheter la production. Ainsi, si la croissance économique est de 1 % tandis que la quantité de monnaie en circulation augmente de 2 %, il y a alors trop de monnaie par rapport à la valeur des biens, la monnaie perd de sa valeur et les prix augmentent.

Déflation : baisse soutenue du niveau général des prix attribuable à une croissance monétaire inférieure à la croissance de la production.

Hyperinflation: inflation extrême de plus de 1000% par an. Dans ce cas, la monnaie perd toute valeur. Ce fut le cas en Allemagne dans les années 1920, en Hongrie après la Seconde Guerre mondiale, en Yougoslavie en 1990, et au Zimbabwe aujourd'hui alors que l'inflation dépasse 230 millions%.

Récession: réduction de la production pendant deux trimestres consécutifs, ou plus.

Dépression: récession au cours de laquelle la production diminue de 10% ou plus.

Grande dépression : contraction de l'économie supérieure à 25 %.

Pourquoi ces mots? Tout simplement parce que toutes les conditions sont rassemblées pour que 2009-2010 soit le théâtre d'un Armageddon financier aux États-Unis.

D'abord, la Réserve fédérale a injecté énormément de liquidités. En trois mois, la base monétaire a enregistré une hausse spectaculaire de 76 %, et les taux d'intérêt ont diminué à pratiquement 0 %. Aussi bien dire que l'argent est gratuit !

BESOINS ASTRONOMIQUES

Ensuite, la dette américaine frôle 11 000 milliards. Quand on additionne tous les engagements de Washington (Medicare, Medicaid, sécurité sociale...), on atteint la somme exorbitante de 65 000 milliards, soit approximativement 300% du PIB. Ajoutons les plans de relance totalisant 8 500 milliards, l'augmentation des dépenses de l'État générée par les retraites des baby-boomers et les généreuses pro-messes électorales d'Obama qui s'élèvent à 850 milliards, et on obtient des besoins financiers astronomiques.

Comme les Américains n'épargnent pas, Washington devra emprunter à l'étranger. Or, avec des taux d'intérêt pratiquement nuls et un bilan financier qui suggère la banqueroute, peu de gens seront disposés à prêter à l'Oncle Sam. C'est alors qu'il se tournera vers la planche à billets, déclenchant ainsi le cercle vicieux de l'inflation, voir peut-être même de l'hyperinflation. C'est ce qu'ont fait tous les pays dans la même situation, et hélas rien ne permet de croire que Washington fera exception. À voir la politique monétaire débridée de Ben Bernanke, on pourrait même se demander si le processus n'est pas déjà enclenché !

Les États-Unis ont créé une bombe à retardement sur le point d'exploser. Ce n'est qu'une question de temps ! L'histoire a montré que les déficits budgétaires financés par l'injection de monnaie sont invariablement à l'origine de douloureux épisodes d'inflation. L'Amérique n'a pas appris la leçon, et elle en paiera le prix. Quant au Canada, la pression est forte pour que le gouvernement Harper imite les États-Unis et concocte à son tour des plans de relance et se lance dans une orgie de dépenses. L'antiaméricanisme était palpable pendant des décennies, et aujourd'hui on nous propose de reproduire les pires âneries de Washington !

Économiste senior à l'Institut Fraser
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably page 7 (L'épée de Damoclès sur les EU )

Message par .anthurium. »

Un répit pour le contribuable


Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal

Depuis que le ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, a annoncé son intention de réduire les impôts, on entend partout le même refrain : baisser les impôts est une mauvaise idée. Il vaudrait mieux que l'État augmente ses dépenses publiques et, surtout, ses dépenses en infrastructures.

Vu l'état de nos infrastructures, des améliorations sont certes indispensables. Toutefois, affirmer qu'elles constituent un remède à la morosité de l'économie est carrément absurde. En 1930, le gouvernement des États-Unis s'était lancé dans ce genre de dépenses. Résultat ? Toute la décennie avait été plongée dans un marasme économique historique, accompagné d'un taux de chômage moyen de 17%! Ce n'est qu'après le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale que le chômage put revenir à son niveau de 1929.

Après l'éclatement de sa bulle immobilière en 1989, le Japon a voulu également redresser son économie en investissant massivement dans les infrastructures et en réduisant les taux d'intérêt à zéro. Rien n'y fit. Entre 1990 et 2002, le Japon a traversé plusieurs récessions. On parle même de la "décennie perdue". En revanche, en appliquant les pratiques keynésiennes, le Japon a réussi un "formidable exploit": il est maintenant le pays le plus endetté de l'OCDE!

Quant à l'administration Bush, elle est certainement la plus keynésienne des 25 dernières années. On connaît le résultat.

Qu'on fonde des espoirs sur les dépenses en infrastructures est une chose. Mais pourquoi cette levée de boucliers contre les baisses d'impôts ? On dit qu'elles seront inutiles et inefficaces car les gens s'en serviront pour épargner ou pour rembourser leurs dettes. Un économiste d'une institution financière chérie des Québécois a même déclaré aux médias que les baisses d'impôts seront vaines car l'argent que nous retournera le gouvernement ne sera pas entièrement "réinvesti" dans l'économie. Vraiment ? Mais alors, où cet argent ira-t-il ? S'évaporera-t-il dans l'atmosphère? Va-t-il flotter dans un univers parallèle jusqu'à ce qu'on le dépense?

Le fonctionnement de l'économie est simple: ce qui sort de la poche de l'un entre nécessairement dans la poche de l'autre, et vice-versa. Ainsi, un contribuable qui alloue sa réduction d'impôts de 1 000 $ au remboursement d'une dette procure à son créancier une entrée d'argent. Et que fait-on quand on dispose de plus de moyens ? On dépense ou on investit, ou les deux ! Un raisonnement similaire prévaut dans l'éventualité où la réduction d'impôts sert à financer l'épargne. Les institutions financières se servent des dépôts des uns pour consentir des prêts aux autres. L'absence d'épargne rend impossible l'octroi de prêts ! Et pour quelle raison quelqu'un emprunterait-il si ce n'est pour payer un achat ?

Contrairement aux âneries qui circulent depuis une semaine, toute réduction d'impôts est nécessairement réinjectée dans l'économie. Mieux encore, l'histoire nous a prouvé que réduire les impôts est un excellent moyen de dynamiser une économie. Même Keynes serait d'accord !

On pourrait également citer Christina Romer, professeure d'économie à l'université Berkeley, directrice du comité des conseillers économiques de l'équipe de Barack Obama et keynésienne convaincue. Mme Romer a récemment publié une étude dans laquelle elle démontre l'efficacité inégalée des réductions d'impôts. D'après ses recherches, une réduction d'impôt de 1 $ fait augmenter le PIB de 3 $ !

Les Québécois sont parmi les contribuables les plus taxés en Amérique du Nord. En 2008, ils ont travaillé du 1er janvier au 26 juin pour payer tous leurs impôts. Pourquoi donc s'offusquer ainsi à l'idée de leur donner un peu de répit... à moins, évidemment, de confondre le contribuable avec une piñata !?
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably ( p.7 Un répit pour le contribuable)

Message par .anthurium. »

Nathalie Elgrably
S’endetter pour s'enrichir?


Nathalie Elgrably-Lévy
Économiste sénior, Institut Économique de Montréal

Trois nouvelles ont retenu mon attention au cours de la dernière semaine. D’abord, Stephen Harper nous annonce que son prochain budget sera accompagné d’un déficit pouvant atteindre 40 milliards $. Ensuite, Michael Ignatieff menace de renverser le gouvernement si ce dernier ne propose pas un plan de relance suffisamment ambitieux. Finalement, la Banque du Canada annonce une autre réduction de son taux directeur qui atteint maintenant un creux historique de 1%.

Trois nouvelles, mais un objectif commun : relancer l’économie en privilégiant un endettement de l’État, en incitant à la consommation et au crédit, et en décourageant l’épargne. Une question s’impose alors : que devrait faire une famille fortement endettée qui voit sa situation financière se détériorer parce qu’un membre a perdu son emploi? Devrait-elle (a) couper ses dépenses, épargner et rembourser sa dette sans la mesure du possible? ou (b) augmenter ses dépenses, contracter un emprunt bancaire et maximiser le solde de sa carte de crédit?

Si vous avez répondu (a), c’est que vous faite preuve de gros bons sens. Vous avez compris l’origine du problème, et vous tentez de le corriger en modifiant vos comportements. Si vous avez répondu (b), c’est que vous travaillez pour une Banque centrale, ou que vous faites de la politique!

Depuis plusieurs semaines, on entend qu’il faudrait consommer plus et épargner moins pour sortir de la crise. Or, cette recommandation n’aurait été logique que si les troubles actuels étaient causés par une épargne excessive et une consommation insuffisante. Or, c’est tout le contraire!

Le taux d’épargne est pratiquement nul, tandis que le taux d’endettement des Canadiens frise 150% de leur revenu. Nous vivons au -dessus de nos moyens, le nombre de faillites personnelles et de prêts hypothécaires en souffrance a enregistré une hausse inquiétante, et l’endettement des gouvernements constitue un réel fardeau. Malgré tout, personne ne souligne l’urgence de se refaire une santé financière. Nous sommes individuellement et collectivement fauchés, et on veut nous inciter à emprunter. S’endetter pour s’enrichir, c’est aussi absurde que d’encourager un obèse à manger pour perdre du poids.

Et puis, si le fait de s’endetter permet de stimuler l’économie, pourquoi l’Afrique sub-saharienne est-elle plus pauvre que jamais malgré un endettement colossal? Et pourquoi a-t-on longtemps revendiqué l’annulation de sa dette pour lui permettre de sortir de la misère? Faut-il comprendre qu’une dette est bénéfique dans le cas canadien, mais néfaste s’il s’agit de l’Afrique?

En dépit des conséquences liées à l’endettement, on entend partout qu’il faut des mesures semblables à celles adoptées par Roosevelt dans le cadre du New Deal. À cet égard, voici ce que Henry Morgenthau, secrétaire au Trésor sous Roosevelt, déclarait en mai 1939 lors d’une allocution à Washington (traduction libre): «Nous avons essayé (de relancer l’économie) en dépensant de l’argent. Nous dépensons plus que jamais, mais ça ne fonctionne pas! Après sept ans de cette administration, le taux de chômage est toujours aussi élevé qu’au départ … avec en plus une énorme dette à rembourser.»

Si dépenser et s’endetter n’a rien donné dans les années 1930, pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui? Nous aurions intérêt à apprendre des erreurs du passé. Or, nous nous apprêtons à les répéter. Et quand nous constaterons l’échec des plans de relance, nos bien-pensants argueront que nous n’avons pas dépensé suffisamment, qu’il faudrait en faire plus. Quand comprendrons-nous que ce n’est pas l’ampleur des plans de relance qui pose problème, mais la nature même de ces plans?
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably ( p.7 S'endetter pour s'enrichir? )

Message par .anthurium. »

Pire que Madoff!


par Nathalie Elgrably-Lévy
Économiste sénior, Institut Économique de Montréal

L’affaire Madoff a soulevé l’indignation du monde entier, et avec raison, car l’infâme personnage est à l’origine d’une escroquerie évaluée à 50 milliards $US. Il promettait des rendements exceptionnels mais, en réalité, il opérait une chaîne de Ponzi, du nom de Charles Ponzi, un Américain immortalisé pour avoir escroqué des dizaines de milliers de personnes dans les années 1920.

Une chaine de Ponzi repose sur le principe pyramidal: la promesse de rendements supérieurs attire les premiers investisseurs, mais lorsque le fonds ne génère pas les rendements promis, on rémunère les premiers épargnants avec l'argent des nouveaux entrants. Tant que le nombre d’investisseurs augmente, la pyramide subsiste. En revanche, elle s’écroule dès qu’ils sont en nombre insuffisant pour financer les sorties de fonds.

Bien qu’on se joigne de plein gré à une chaine de Ponzi, et qu’on puisse librement la quitter, opérer une telle pyramide constitue un crime, et Madoff terminera ses jours là où il se doit, c’est-à-dire derrière les barreaux.

Toutefois, à l’instar du reste du Canada, nous avons au Québec une chaine de Ponzi parfaitement légale à côté de laquelle Madoff fait figure d’amateur. Il s’agit du Régime de Pension du Canada (RPC) et de la Régie des rentes du Québec (RRQ).

La RRQ administre un régime financé par répartition avec une capitalisation partielle. Concrètement, cela signifie que la rente versée à un retraité est indépendante de l’accumulation de ses cotisations et des intérêts. Au contraire, le régime est redistributif: les cotisations perçues aujourd’hui servent à payer les rentes des retraités actuels.

Certes, la RRQ, qui était sur le bord de l’implosion en 1999, a depuis constitué une réserve actuarielle. Mais pour cela, elle a augmenté le taux de cotisation de 3,6% en 1966, à 9,9%. Au 31 mars 2008, on estimait que la réserve actuarielle permettrait de tenir quarante ans. Or, les pertes considérables réalisées par la Caisse de dépôt, ainsi que le vieillissement accéléré de la population permettent d’affirmer que la réserve sera nulle beaucoup plus tôt que prévu, et que le régime est insoutenable à long terme, à moins d’augmenter significativement les cotisations et de réduire les prestations.

Les jeunes d’aujourd’hui, obligés de contribuer à la RRQ, croient donc de bonne foi qu’ils épargnent pour leur retraite. Or, le mode de fonctionnement du régime constitue une chaine de Ponzi. Et comme on estime que la province comptera 2 travailleurs pour un retraité en 2030, comparativement à 5 pour 1 en 2000, la base de la pyramide se rétrécit et le système court à sa perte.

On peut évidemment défendre l’importance d’inciter les gens à épargner. Mais est-il indispensable que l’État s’approprie notre avoir pour le faire soi-disant fructifier? Serait-ce trop demander que de pouvoir gérer nous-mêmes nos économies, et d’en disposer librement? Manifestement, nos politiciens, dans leur immense sagesse, nous jugent trop irresponsables et trop imbéciles pour nous accorder ce privilège!

Ainsi, pour «prendre soin» des Québécois, la RRQ nous oblige à contribuer à un fonds qui n’est pas pleinement capitalisé. Elle nous maintient captifs tout au long de notre vie professionnelle. Elle nous interdit de toucher à notre capital pour quelque raison que ce soit, et elle nous verse une rente sans rapport avec nos cotisations. Si ce n’est pas de l’escroquerie, ça lui ressemble drôlement! Espérons seulement que Québec n’imitera pas le gouvernement argentin qui a récemment poussé l’arnaque au point de nationaliser les caisses de retraite privées pour financer le régime public déficitaire!!!
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
Avatar de l’utilisateur
Earendil
Seigneur de la Causerie
Messages : 7673
Inscription : lun. juin 27, 2005 12:00 am

Re: Nathalie Elgrably (page 7, RRQ RPC une chaine de ponzy???? )

Message par Earendil »

pour ceux qui le savent pas linstitut economique de montreal est dirrigé par la un proche de la famille démarrais oui oui ceux de power corporation
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably (page 7, RRQ RPC une chaine de ponzy???? )

Message par .anthurium. »

Earendil a écrit : pour ceux qui le savent pas linstitut economique de montreal est dirrigé par la un proche de la famille démarrais oui oui ceux de power corporation
ET..............?????????????
Dernière modification par .anthurium. le jeu. févr. 12, 2009 10:49 pm, modifié 1 fois.
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
Avatar de l’utilisateur
Earendil
Seigneur de la Causerie
Messages : 7673
Inscription : lun. juin 27, 2005 12:00 am

Re: Nathalie Elgrably (page 7, RRQ RPC une chaine de ponzy???? )

Message par Earendil »

la famille desmarais c'est elle qui dirige le québec et sont tres proche du parti libéral de jean charest
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Avatar de l’utilisateur
Earendil
Seigneur de la Causerie
Messages : 7673
Inscription : lun. juin 27, 2005 12:00 am

Re: Nathalie Elgrably (page 7, RRQ RPC une chaine de ponzy???? )

Message par Earendil »

entendu a dutrizac hier paul desmarrais veut plus de privé coté soins de santé

et selon la même émission il va se faire soigné aux usa au lieu de se faire soigné au Québec
la famille desmarais selon l'émission a des intérêts dans les assurances
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Re: Nathalie Elgrably (page 7, RRQ RPC une chaine de ponzy???? )

Message par .anthurium. »

Earendil a écrit : entendu a dutrizac hier paul desmarrais veut plus de privé coté soins de santé

et selon la même émission il va se faire soigné aux usa au lieu de se faire soigné au Québec
la famille desmarais selon l'émission a des intérêts dans les assurances
Ben moi aussi si j'étais malade je ferais tout en mon pouvoir pour ne pas crever sur les listes d'attentes au Québec. A ce que j'ai entendu les cliniques privés aux états unies sont très propres et il n'y a pas beaucoup de siège dans la salle d'attente. On est pris en charge immédiatement.
M Desmarais est effectivement propriétaire de compagnies d'assurances. Ce qui ne l'empèche pas de voter libéral. qui eux sont très a gauche côté santé.
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »