texte sur les médias

[.anthurium.]

jeudi 5 février 2009 Johanne Marcotte (réalisatrice du film l'illusion tranquille)
Sarkozy, plaines d'Abraham, grève au JdM: Taisez-vous donc!
Peu de temps après l’élection 2007, j’avais accepté l’invitation de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) à participer à un de leurs panels dont la thématique était ‘Coupés du peuple, les journalistes?’

Étant reconnue comme une sympathisante du centre-droite économique, vous me direz qu’il faut avoir un petit côté mazochiste pour vouloir se présenter dans cette meute avec une opinion à contrario du consensus populaire. Un journaliste de la Presse était même venu me voir après le panel en me demandant : ‘Vous n’avez pas trouvé ça trop dur, de vous jeter dans la gueule du loup, comme ça?’. S’il savait…

Ma réponse à la question du panel était un retentissant ‘OUI’. Les journalistes sont coupés du peuple. Ma thèse était à l’effet que les sensibilités de notre élite médiatique ne pouvaient faire autrement que d’influencer le plat qu’on nous sert aux nouvelles du soir, dans les journaux et à la radio. « Je prétends que les sensibilités des journalistes et qui ne sont pas partagées par la population en général est cet engouement pour le débat constitutionnel, et sa sensibilité aux discours corporatistes et syndicaux », leur avais-je dit.

La couverture des derniers jours confirme la chose. A-t-on vu pareil gaspillage de neurones, de déblatérages inutiles, de discussions infertiles, et d’enfantillages qui n’avancent strictement en rien le Québec que cette obsession autour des propos de Sarkozy ou de cette fameuse reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham? Et qu’en est-il de cette grève au Journal de Montréal? On parle de quoi : de quelques centaines d’employés? Big deal! Ce n’est tout de même pas une cause nationale, ça? Il y a tout plein de gens qui PERDENT leur emploi! Never mind une grève financée à même un confortable fonds de grève... financé en partie par les contribuables. Pourquoi autant d’attention? Bien sûr, il faut couvrir la nouvelle, mais à la Une? À pleines pages? Avouez : vous versez dans la facilité!

Oui. J’avais raison. Les élites médiatiques et politiques se parlent entre elles et sont dans ces cas-ci, loin, très loin, même coupées de la population. Pendant que celle-ci subit la surenchère politique, que les plus âgés s’inquiètent de l’écroulement de leurs fonds de pension, que les plus jeunes s’inquiètent de l’endettement, que les travailleurs voient venir les conséquences d’une Caisse de dépôt et de placement qui s’est amusée à faire de « l’engineering financier », bravo! Nos intellectuels de fonction se masturbent intellectuellement avec des sujets de pacotille.

Oui. De pacotille. Comprenez-moi : ON S’EN FOUT!!! GET OVER IT!!! C'est trop généreux de parler de bruit, c'est de la pollution intellectuelle, voilà ce que c’est! Et si vous n’avez rien d’autre à dire, si vous avez abdiqué, si vous ne jugez pas qu’il est important de bien nous informer, de nous offrir des reportages bien ficellés, du journalisme d'enquête, eh bien, Taisez-vous donc! et cessez de mépriser la population lorsqu'elle préfèrera se divertir avec les StarAcadémie de ce monde.

Le 18 février prochain aura lieu à l’Institut Fraser un événement intitulé « Une nouvelle culture politique pour le Québec ». L’invité est l’éditorialiste de La Presse, André Pratte. Alors, j’aurais une question pour lui : Quel est le rôle des médias dans l’amélioration de la culture politique au Québec?

[tuberale]

elle a bien raison......

[Beppo]

J'espère qu'elle se sent mieux après avoir écrit ça...

[Earendil]

sa sent la fustration car son parti quelleaimait l"adq a presque disparu de la carte alors pour elle rêve d'un québec de centre droit est terminé