Publié le 21 mars 2009 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Beau Dommage: l'ultime cadeau

Pour souligner le 35e anniversaire de la naissance du groupe, la maison de disques EMI met en marché mardi un superbe coffret intitulé L'album de famille. La pochette cartonnée n'est pas sans rappeler l'emballage des anciens disques en vinyle.
Photothèque Le Soleil
Valérie Lesage
Le Soleil
(Québec) Il y a 35 ans, quatre gars et une fille avec un phoque en Alaska posaient leur empreinte indélébile dans l'histoire de la chanson au Québec. Et pour souligner ce 35e anniversaire, la maison de disques EMI met en marché mardi un superbe coffret intitulé L'album de famille.
«Cette anthologie, avec le début et la fin du groupe, je pense que c'est le cadeau ultime que Beau Dommage va offrir à ses fans. On a tout mis ce qu'il restait d'inédit, en photos et en chansons. Je pense que c'est la fin de l'histoire. Mais on ne sait jamais avec Beau Dommage! Michel Rivard a déjà été obligé de ravaler ses paroles!» dit Pierre Bertrand, joint au téléphone plus tôt cette semaine.
L'histoire de Beau Dommage est une histoire de réunions plus que d'union. Car le groupe n'a été uni que pendant quatre ans avant de se séparer en 1978. Il s'est reformé en 1994, pour créer un cinquième disque, mais entre-temps, il y a eu d'autres courtes réunions, pour Québec 1984, puis pour le 350e anniversaire de Montréal en 1992. Tout récemment, Beau Dommage est même ressuscité pour Star Académie.
«Le secret de notre longévité, c'est qu'on ne se voit pas plus longtemps qu'il faut! C'est un mariage open», blague Pierre Bertrand.
Si plusieurs ont retenu que la fin du groupe a été causée par des conflits et des désirs de faire carrière en solo, l'ex-Beau Dommage affirme qu'il n'y a pas eu de chicanes fratricides et que chacun se sent respecté et aimé encore aujourd'hui.
«Y a jamais eu de rupture causée par de l'animosité entre moi et Michel Rivard. La décision de prendre un temps d'arrêt a été prise ensemble, même si elle ne plaisait pas à tout le monde ? car nous fonctionnions en démocratie. On voulait vivre autre chose, et l'année sabbatique s'est transformée en plusieurs années sabbatiques.»
Humour et amour
Les réunions qui ont suivi ont été motivées par l'amitié, selon Pierre Bertrand, et aussi par des occasions spéciales. Quand on a chanté Le blues de la métropole du Québec jusqu'à la France, difficile de refuser au public le plaisir de réentendre Beau Dommage pour les fêtes de Montréal.
«On a encore ben du fun quand on se voit tous ensemble. On se dit même qu'on devrait faire de l'humour. Il y a un esprit ?beaudommagien? qui est resté. Quand on est capable de faire de l'humour, c'est qu'il y a encore de l'amour», constate Pierre Bertrand.
Pour lui, Beau Dommage est un bel exemple du tout qui dépasse les parties. Chacun a apporté son talent de créateur et l'admiration était mutuelle.
«On était curieux du talent les uns des autres. On sait qu'on est redevables d'avoir fait partie de Beau Dommage, qui a été
notre école à tous.»
École exigeante
Une école exigeante. Car chacun écrivait et composait, mais pour qu'une chanson soit acceptée, elle devait recevoir le feu vert de tous les membres du groupe.
«Si le thème ne correspondait pas aux valeurs de l'un d'entre nous, si quelqu'un ne se sentait pas concerné par la chanson, même si elle était bonne, elle n'était pas retenue. Car Beau Dommage était l'interprète», se souvient Pierre Bertrand.
L'album de famille (46,50 $), qui comprend les cinq disques de Beau Dommage, offre quelques-unes de ces chansons non retenues en prime ainsi que des interprétations inédites. Il comprend également deux DVD avec cinq concerts (1975 à 2005) et deux émissions de télévision. C'est donc tout Beau Dommage ou presque qui s'y trouve. On aurait néanmoins apprécié que le livret, au-delà des témoignages et des paroles de chansons, situe l'oeuvre dans son contexte historique, en offrant aussi des notes biographiques.
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