La grande illusion du front commun
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- Seigneur de la Causerie
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La grande illusion du front commun
La grande illusion du front commun
Publié le 16 mai 2009 à 11h46
Claude Picher
La Presse
Beaucoup de gens ont dû sursauter en voyant les leaders syndicaux québécois former un front commun pour soutirer à leur employeur (c'est-à-dire l'ensemble des contribuables) des augmentations salariales de 11,5% sur trois ans.
Cette demande apparaît singulièrement insolite, restons polis, alors que nous traversons la pire récession des 70 dernières années. Les travailleurs perdent leurs emplois par milliers. Depuis le début de la récession, 321 000 emplois ont été supprimés au Canada, dont 32 000 au Québec. Les gouvernements ont renoué avec le cercle vicieux des déficits et de l'endettement. Mais les syndicats québécois semblent déconnectés de ces réalités, «comme des Martiens qui viendraient de débarquer sur Terre et qui n'arrivent pas à décoder les bulletins de nouvelles», pour reprendre l'expression de mon collègue Alain Dubuc.
Or, le front commun affirme avoir en mains un argument blindé: le dernier rapport de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) sur la rémunération. Le document montre que, pour des emplois identiques, les salaires des fonctionnaires québécois sont maintenant en retard sur ceux du secteur privé.
Le rapport de l'ISQ reprend la méthodologie du défunt Institut de recherche et d'information sur la rémunération (IRIR), qui compare la rémunération pour près de 80 emplois-repères que l'on trouve à la fois dans le public et le privé: cadres, professionnels, employés de bureau, ouvriers. Les emplois qui sont peu représentés dans le privé, comme les policiers, les infirmières ou les enseignantes, sont exclus de l'étude.
La dernière enquête de l'ISQ montre qu'effectivement, les fonctionnaires québécois accusent un retard salarial de 5,2% sur le secteur privé. En revanche, si on tient compte de la rémunération globale, en incluant les avantages sociaux (assurances collectives, caisses de retraite) et la durée de la semaine de travail, les fonctionnaires détiennent un avantage de 4,2%.
Si on ne retient que le secteur privé syndiqué, le retard salarial est de 15,6%, et de 12,2% si on tient compte de la rémunération globale.
Au premier coup d'oeil, on peut donc comprendre que les dirigeants syndicaux parlent de «rattrapage».
Mais dans les faits, le discours du front commun est une illusion. Ce n'est pas vrai, tout simplement pas vrai, que les salaires du secteur public québécois sont en retard sur ceux du privé.
L'enquête de l'ISQ ne couvre que les entreprises de 200 employés ou plus. Ce n'est pas une omission ou une erreur méthodologique, c'est voulu comme cela. Puisque l'idée est de comparer la rémunération des fonctionnaires avec les autres secteurs, on retient des employeurs qui offrent des conditions comparables à celles du secteur public.
Or, le marché du travail au Québec ne se limite pas aux grands employeurs, et encore moins aux entreprises syndiquées.
Il existe au Québec 3,3 millions d'emplois. De ce nombre, 2,3 millions se trouvent dans des entreprises comptant moins de 200 employés. Autrement dit, en affirmant que les salaires des fonctionnaires sont inférieurs à ceux du privé, on ignore la situation de 70% des travailleurs, pour l'essentiel les moins bien payés.
Il existe bien sûr des exceptions, mais il n'y a aucun doute que les salaires grimpent avec la taille de l'entreprise.
Dans les petites entreprises employant moins de 20 personnes, le salaire hebdomadaire moyen se situe à 436$. Ce montant grimpe à 582$ dans les entreprises où on trouve entre 20 et 99 employés. Ces deux catégories, à elles seules, représentent 63% de l'emploi au Québec. Or, le salaire moyen québécois se situe à 598$. C'est donc dire que deux travailleurs sur trois ont des salaires inférieurs à la moyenne. Dans les entreprises comptant entre 100 et 500 employés, les travailleurs gagnent 722$ et enfin, dans les grandes entreprises (plus de 500 employés), il passe à 813$.
Et on ne parle même pas ici des avantages sociaux.
Dans ces conditions, le supposé «retard» des fonctionnaires sur le secteur privé est une immense fiction. La réalité, c'est que les fonctionnaires sont en retard seulement si on ne considère que les meilleurs employeurs du privé, et qu'on fait comme si 70% des autres travailleurs n'existaient pas.
Allez donc expliquer aux deux millions de travailleurs québécois, dans les PME manufacturières, les restaurants, les salons de coiffure, les petits commerces de détail, qui travaillent pour 500$ par semaine ou moins, à peu près aucune sécurité d'emploi et des caisses de retraite dérisoires quand ils en ont, allez donc leur dire qu'ils sont en «avance» sur les syndiqués du front commun.
Alain Dubuc a raison: des Martiens.
Publié le 16 mai 2009 à 11h46
Claude Picher
La Presse
Beaucoup de gens ont dû sursauter en voyant les leaders syndicaux québécois former un front commun pour soutirer à leur employeur (c'est-à-dire l'ensemble des contribuables) des augmentations salariales de 11,5% sur trois ans.
Cette demande apparaît singulièrement insolite, restons polis, alors que nous traversons la pire récession des 70 dernières années. Les travailleurs perdent leurs emplois par milliers. Depuis le début de la récession, 321 000 emplois ont été supprimés au Canada, dont 32 000 au Québec. Les gouvernements ont renoué avec le cercle vicieux des déficits et de l'endettement. Mais les syndicats québécois semblent déconnectés de ces réalités, «comme des Martiens qui viendraient de débarquer sur Terre et qui n'arrivent pas à décoder les bulletins de nouvelles», pour reprendre l'expression de mon collègue Alain Dubuc.
Or, le front commun affirme avoir en mains un argument blindé: le dernier rapport de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) sur la rémunération. Le document montre que, pour des emplois identiques, les salaires des fonctionnaires québécois sont maintenant en retard sur ceux du secteur privé.
Le rapport de l'ISQ reprend la méthodologie du défunt Institut de recherche et d'information sur la rémunération (IRIR), qui compare la rémunération pour près de 80 emplois-repères que l'on trouve à la fois dans le public et le privé: cadres, professionnels, employés de bureau, ouvriers. Les emplois qui sont peu représentés dans le privé, comme les policiers, les infirmières ou les enseignantes, sont exclus de l'étude.
La dernière enquête de l'ISQ montre qu'effectivement, les fonctionnaires québécois accusent un retard salarial de 5,2% sur le secteur privé. En revanche, si on tient compte de la rémunération globale, en incluant les avantages sociaux (assurances collectives, caisses de retraite) et la durée de la semaine de travail, les fonctionnaires détiennent un avantage de 4,2%.
Si on ne retient que le secteur privé syndiqué, le retard salarial est de 15,6%, et de 12,2% si on tient compte de la rémunération globale.
Au premier coup d'oeil, on peut donc comprendre que les dirigeants syndicaux parlent de «rattrapage».
Mais dans les faits, le discours du front commun est une illusion. Ce n'est pas vrai, tout simplement pas vrai, que les salaires du secteur public québécois sont en retard sur ceux du privé.
L'enquête de l'ISQ ne couvre que les entreprises de 200 employés ou plus. Ce n'est pas une omission ou une erreur méthodologique, c'est voulu comme cela. Puisque l'idée est de comparer la rémunération des fonctionnaires avec les autres secteurs, on retient des employeurs qui offrent des conditions comparables à celles du secteur public.
Or, le marché du travail au Québec ne se limite pas aux grands employeurs, et encore moins aux entreprises syndiquées.
Il existe au Québec 3,3 millions d'emplois. De ce nombre, 2,3 millions se trouvent dans des entreprises comptant moins de 200 employés. Autrement dit, en affirmant que les salaires des fonctionnaires sont inférieurs à ceux du privé, on ignore la situation de 70% des travailleurs, pour l'essentiel les moins bien payés.
Il existe bien sûr des exceptions, mais il n'y a aucun doute que les salaires grimpent avec la taille de l'entreprise.
Dans les petites entreprises employant moins de 20 personnes, le salaire hebdomadaire moyen se situe à 436$. Ce montant grimpe à 582$ dans les entreprises où on trouve entre 20 et 99 employés. Ces deux catégories, à elles seules, représentent 63% de l'emploi au Québec. Or, le salaire moyen québécois se situe à 598$. C'est donc dire que deux travailleurs sur trois ont des salaires inférieurs à la moyenne. Dans les entreprises comptant entre 100 et 500 employés, les travailleurs gagnent 722$ et enfin, dans les grandes entreprises (plus de 500 employés), il passe à 813$.
Et on ne parle même pas ici des avantages sociaux.
Dans ces conditions, le supposé «retard» des fonctionnaires sur le secteur privé est une immense fiction. La réalité, c'est que les fonctionnaires sont en retard seulement si on ne considère que les meilleurs employeurs du privé, et qu'on fait comme si 70% des autres travailleurs n'existaient pas.
Allez donc expliquer aux deux millions de travailleurs québécois, dans les PME manufacturières, les restaurants, les salons de coiffure, les petits commerces de détail, qui travaillent pour 500$ par semaine ou moins, à peu près aucune sécurité d'emploi et des caisses de retraite dérisoires quand ils en ont, allez donc leur dire qu'ils sont en «avance» sur les syndiqués du front commun.
Alain Dubuc a raison: des Martiens.
Dernière modification par .anthurium. le mar. mai 19, 2009 10:25 am, modifié 1 fois.
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
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Re: La grande illusion du front commun
ouffffffff avez vous oublié que dans les années 1980 les employés provinciaux ont eu baisse salarial de plus de 20% gel des salaires pendants 10 ans, les assurances ils les payent a gros prix et pas très avantageux pour beaucoup de choses, je penses que plus pars des employés proviciaux sont d ela classe moyenne donc ils ont très pénalisez je sais que plusieurs personnes ont des salaires moins élevés mais je pense que lros cause est juste, leur tâche est augementé de jour en jour plus de responsabilité pour moins d argent
il faut profiter toujours voir le positif de la vie, car elle mérite d'être vaincu
Re: La grande illusion du front commun
oui je comprends que dans certains domaine le salaire n est pas élevé, je ne veux pas dénigrer aucun emploi mais dans le secteur provincia il y a des gens avec des spécialités qui ne sont pas rénuméré selon leur compétence et encore là lors des dernières négociations ils ont perdu des avantages côté salarial je ne l es prends pas en pitié mais je pense que beaucoup de gens sont mal informé et que la machine a parole va partir en grand
il faut profiter toujours voir le positif de la vie, car elle mérite d'être vaincu
Re: La grande illusion du front commun
alain dubuc pour moi aucune credibilité depuis quon la vu dans le documentaire l'illusion tranquille(illusion utopique)
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Re: La grande illusion du front commun
Les employés pas heureux de leurs conditions n'ont qu'à faire comme les autres : Changer de boulot.
Il y en a plein qui vont se garôcher pour les remplacer avec joie...!
Il y en a plein qui vont se garôcher pour les remplacer avec joie...!

Dernière modification par Acrux le mer. mai 20, 2009 3:35 pm, modifié 1 fois.
Re: La grande illusion du front commun
J'ai bien hâte de lire comment tu parviendras à remplacer une infirmière qui n'est pas heureuse dans son travail car elle trouve la tâche trop lourde et les heures supplémentaires obligatoires inacceptables... J'pense que ça ne se bousculera pas au portillon.Acrux a écrit : Les employés pas heureux de leurs conditions n'ont qu'à faire comme les autres : Changer de boulot.
Il y en a plein qui vont se garôcher pour les remplacer avec joie...!

Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: La grande illusion du front commun
Je suis d'accord avec toi sur cela. Dans ce cas ci le salaire devrait être augmenté selon l'offre et la demande, tout comme dans d'autres cas il devrait être baissé...Beppo a écrit : [...]
J'ai bien hâte de lire comment tu parviendras à remplacer une infirmière qui n'est pas heureuse dans son travail car elle trouve la tâche trop lourde et les heures supplémentaires obligatoires inacceptables... J'pense que ça ne se bousculera pas au portillon.
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- Magicien des Mots
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Re: La grande illusion du front commun
Beppo a écrit : [...]
J'ai bien hâte de lire comment tu parviendras à remplacer une infirmière qui n'est pas heureuse dans son travail car elle trouve la tâche trop lourde et les heures supplémentaires obligatoires inacceptables... J'pense que ça ne se bousculera pas au portillon.
et tout les profs qui quittent déjà la profession y en parlait encore en fin de semaine dans les journaux
si en plus on trouve juste à leur dire si t'es pas content fais autre chose on va te trouver plein de remplaçants
sa doit être parce que les nouveaux profs se bousculent qui y a pénurie de profs dans certains milieux et certaines matières
Re: La grande illusion du front commun
tu sais les gens aiment ce qu ils font mais lorsqu ils manquent des employés
ex. départ à la retraite non remplacé , accident absent depuis 2 ans non remplacé
avoir une prime de moins de 5$ pour être chef d équipe pas certain que les gens se bousculerait pour avoir ces jobs
plusieurs citoyens pensent que puisque ces gens travaillent aux provincial ils ont des gros salaire illusions je peu le dire
en passant je ne travail pas pourle gouvernement
mais avant de critiquer les employés provincial faites vos recherches et j appui leur revendication à 100%
ex. départ à la retraite non remplacé , accident absent depuis 2 ans non remplacé
avoir une prime de moins de 5$ pour être chef d équipe pas certain que les gens se bousculerait pour avoir ces jobs
plusieurs citoyens pensent que puisque ces gens travaillent aux provincial ils ont des gros salaire illusions je peu le dire
en passant je ne travail pas pourle gouvernement
mais avant de critiquer les employés provincial faites vos recherches et j appui leur revendication à 100%
il faut profiter toujours voir le positif de la vie, car elle mérite d'être vaincu
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Re: La grande illusion du front commun
*fausse manoeuvre*
Dernière modification par Mimichouette le jeu. mai 21, 2009 5:27 pm, modifié 1 fois.
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- Magicien des Mots
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Re: La grande illusion du front commun
Mimichouette a écrit : [...]
ta raison
moi non plus je travail pas pour le gouvernement je suis à mon compte et j'ai des employer
et sa m'empêche pas de me rappeler que plusieurs syndiqués de la fonction publique québécoise se sont faite imposer une convention collective dans laquelle leur salaire a été geler sur certaines années et quand plus le gouvernement leur a enlever le droit de manifester avec la loi spécial