Bisbille au conseil de presse

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Bisbille au conseil de presse

Message par .anthurium. »

Bisbille chez les apparatchiks censeurs du Conseil de presse
Le Blogue du QL Aujourd'hui, Le Québécois Libre

par Martin Masse

La feuille de chou nationalo-étatiste nous informe ce matin (Voir le texte suivant) que le président et le vice-président du Conseil de presse du Québec ont remis hier leur démission et que l'organisme est en crise à cause d'un manque de «consensus» entre ses composantes que sont les représentants des journalistes, des groupes de presse et du «public».

Selon le quotidien,

Le rôle et le mandat du Conseil de presse font l'objet de discussions depuis un an, et une première crise est survenue fin décembre, alors que plusieurs diffuseurs privés, dont TVA, TQS, Astral et Corus, décidaient de se retirer de l'organisme. (.) Mais c'est le rôle entier du conseil qui est remis en question. (.) Certains intervenants voudraient que le conseil se borne à intervenir sur les plaintes qu'il reçoit, alors que d'autres, dont Raymond Corriveau, veulent qu'il puisse intervenir plus largement sur la place publique, sur les questions d'éthique et d'information, comme il le faisait plus souvent ces dernières années.

Dans le contexte actuel de multiplication et de fragmentation des sources d'information, on ne se surprendra pas qu'un organisme qui cherche à régenter tout le domaine de l'information soit la proie de divisions internes. Ce qui est une excellente nouvelle. Un tel organisme a plus à voir avec le monde archaïque de l'information à l'ère pré-Internet, alors que quelques grands médias officiels contrôlaient la presque totalité de ce qui était diffusé et imprimé, qu'avec le monde d'aujourd'hui.

Les deux démissionnaires, qui nous dit-on étaient des représentants du «public», sont en réalité de typiques apparatchiks issus de ce petit monde incestueux. Le président est un professeur de communication (l'un de ceux qui forment notre très compétente et renseignée élite journalistique) à l'Université du Québec à Trois-Rivières où il enseigne au programme de " communication sociale». «M. Corriveau est très engagé dans le domaine de la communication en situation d'exception. Spécialiste de la communication dans le domaine de la santé publique, il est devenu une personne-ressource reconnue en situation de crise.» Santé publique, communication sociale, situation de crise, intervention de l'État: on connaît la game.


Quant au vice-président, il est un ex-professeur retraité en travail social à l'Université du Québec à Chicoutimi qui «milite également pour le parti Québec solidaire au Saguenay, pour lequel il porte les couleurs dans le comté de Lac-Saint-Jean-Est à l'élection provinciale de 2007». Non mais je rêve? Pincez-moi quelqu'un!

(À noter également: tous les autres «représentants du public» sont reliés de près ou de loin au secteur public: un assistant de recherche à la Faculté de médecine vétérinaire (Montréal), un ex-commissaire de la Commission des relations du travail du Québec, un conseiller en développement économique culturel, un économiste de la Ville de Québec, et une agente de développement et de planification à la Conférence régionale des élus de Montréal. C'est donc ça que ça signifie représenter le «public»?!!)

Le Conseil (http://www.conseildepresse.qc.ca/index. ... 45&lang=fr" onclick="window.open(this.href);return false;) , qui se présente comme «un organisme à adhésion volontaire, indépendant des autorités gouvernementales, ce qui lui confère l'autonomie nécessaire à l'accomplissement de sa mission», aimerait bien toutefois augmenter son contrôle en comptant sur un pouvoir de coercition étatique.

C'est cette même clique de censeurs en puissance qui, en 2001, réclamait la création d'un fonds d'aide aux organes d'information indépendants (question de les rendre dépendants de l'État bien sûr - de tels fonds existent déjà de toute façon) et demandait au gouvernement de «commande[r] sans tarder une étude sur le domaine sans foi ni loi du "cyberjournalisme", de manière à voir à l'établissement et au respect de balises déontologiques pour les nouveaux médias de l'autoroute de l'information.» Ce qui leur aurait sans doute donné le pouvoir de m'empêcher d'écrire cet article aujourd'hui au nom de l'«intérêt public».

Aujourd'hui, comme le conclut l'article de la feuille de chou, le président démissionnaire

estime que «si on veut vraiment redéfinir le mandat et lui donner de solides assises, [...] le gouvernement devra s'en mêler». Certains observateurs font valoir qu'une loi sur le Conseil de presse pourrait éventuellement être adoptée pour garantir son fonctionnement et son financement.

Des «observateurs» qui, sans nul doute, ne jurent que par la «diversité de l'information» et n'ont eux aussi à coeur que l'intérêt du «public».

Blogue du Québécois libre par Martin Masse
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Article dont on fait référence dans ce texte:

La crise s'aggrave au Conseil de presse du Québec
Paul Cauchon
Édition du samedi 30 et du dimanche 31 mai 2009


Le président et le vice-président de l'organisme ont remis leur démission hier


Le Conseil de presse du Québec connaît une nouvelle crise grave, alors qu'en fin de la journée, hier, le président de l'organisme, Raymond Corriveau, a remis sa démission, tout comme le vice-président Denis Plamondon.

Le Conseil de presse tenait un conseil d'administration spécial qui a duré toute la journée et qui avait pour but de vérifier le consensus chez les membres du conseil.

En début de soirée, Raymond Corriveau avait conclu que «le consensus n'est pas assez fort entre les parties, et le lien de confiance entre les entreprises de presse et le président est brisé», a-t-il indiqué au Devoir.

M. Corriveau, qui présidait l'organisme depuis cinq ans, a donc préféré remettre sa démission.

Le Conseil de presse est un organisme tripartite formé de représentants des journalistes, des entreprises de presse et du public. «Les représentants du public ont songé à tous démissionner en bloc, ajoute Raymond Corriveau, mais ils ont décidé de continuer.» Raymond Corriveau et Denis Plamondon étaient des représentants du public.

Le rôle et le mandat du Conseil de presse font l'objet de discussions depuis un an, et une première crise est survenue fin décembre, alors que plusieurs diffuseurs privés, dont TVA, TQS, Astral et Corus, décidaient de se retirer de l'organisme. La raison officielle: ils préféraient maintenant se soumettre au Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR), organisme pancanadien géré par l'industrie elle-même, et qui reçoit des plaintes du public sur les émissions.

Mais c'est le rôle entier du conseil qui est remis en question. «Le mandat du conseil semble être au coeur du problème, explique Raymond Corriveau. Les entreprises de presse ont questionné [sic] le mandat tout au long de l'année.»

Certains intervenants voudraient que le conseil se borne à intervenir sur les plaintes qu'il reçoit, alors que d'autres, dont Raymond Corriveau, veulent qu'il puisse intervenir plus largement sur la place publique, sur les questions d'éthique et d'information, comme il le faisait plus souvent ces dernières années. M. Corriveau avait d'ailleurs piloté l'année dernière une grande tournée régionale du Conseil de presse, la première en 35 ans d'existence de l'organisme, pour évaluer l'état de l'information au Québec sous différents aspects. Mais, déplorait-il hier, «aucun suivi de cette tournée n'a pu être effectué».

Les membres du conseil avaient également été saisis de plusieurs observations concernant son fonctionnement, par exemple une amélioration souhaitée du traitement des plaintes reçues par l'organisme.

Le Conseil de presse est un organisme qui dispose d'un budget annuel d'à peine 450 000 $, et le retrait des diffuseurs privés l'hiver dernier avait représenté un coup dur dans ses finances.

En principe, l'organisme poursuit son travail la semaine prochaine malgré la démission de son président, mais il est évident que la crise ne sera pas réglée. M. Corriveau, qui est professeur à l'Université du Québec à Trois-Rivières, estime que «si on veut vraiment redéfinir le mandat et lui donner de solides assises, [...] le gouvernement devra s'en mêler». Certains observateurs font valoir qu'une loi sur le Conseil de presse pourrait éventuellement être adoptée pour garantir son fonctionnement et son financement.
Dernière modification par .anthurium. le sam. mai 30, 2009 1:59 pm, modifié 1 fois.
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