Ely a écrit : J'ai bien aimé l'article de Richard Martineau dans le journal d'aujourd'hui... Qq1 aurait le lien ???
Mise à jour: 15/06/2009 09:36
La chronique de Richard Martineau
La souveraineté IKEA
(Journal de Montréal) Richard Martineau
Ainsi, à défaut de pouvoir vendre la souveraineté à un peuple qui n'en veut visiblement pas, le PQ a viré de bord et adopté une autre stratégie.
Il posera des «actes de souveraineté».
LE MODÈLE SUÉDOIS
«Kessé ça mange en hiver?» Simple : au lieu de déclarer le Québec indépendant, le PQ, s'il prend le pouvoir, rapatriera des pouvoirs du gouvernement fédéral un à un jusqu'à ce que la province n'ait plus aucun lien avec le Canada.
Vous ne voulez pas la souveraineté? D'accord, on va vous la vendre à la pièce, alors.
Au lieu de vous vendre une bibliothèque, on va vous vendre 4 planches de bois, 36 vis, 5 étagères, 16 chevilles, 20 petites pitounes en plastique, 2 tournevis et 42 clous.
Pour ne pas vous faire peur, on n'appellera pas ça une bibliothèque. On va appeler ça un Googlück.
Mais ça va être la même maudite affaire. Ça va être un gros meuble dans lequel vous pourrez ranger vos livres.
Sauf que, lorsque vos amis vous demanderont: «As-tu une bibliothèque?», vous pourrez leur répondre: «Non, j'ai un Googlück. C'est plus hot, ça vient de Suède.»
LA STRATÉGIE DE LA BROSSE À DENTS
Pauline Marois n'est pas folle. Elle sait qu'une femme ne doit JAMAIS demander à son chum: «Ça fait 10 ans qu'on se fréquente, pitou. Pourquoi on ne demeurerait pas ensemble?»
Elle sait que les gars prennent peur quand ils entendent cette phrase.
Ce qu'il faut, c'est y aller par étapes. Une semaine, elle apporte sa brosse à dents. L'autre semaine, elle apporte ses sous-vêtements. La semaine suivante, elle apporte ses robes.
Et un jour, le gars se retrouve «en ménage» avec sa blonde.
C'est ce qu'on appelle l'approche «vlimeuse». T'emménages chez ton chum sans vraiment emménager. Tu y vas doucement, en catimini, sans qu'il s'en rende compte.
Idem pour la souveraineté. Tu ne dis pas à tes électeurs : «On veut vous rendre souverains», car ils ne voteront pas pour toi.
Tu leur dis: «Demain, on va rapatrier notre brosse à dents. Après-demain, notre séchoir à cheveux. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que tout notre stock se retrouve dans le garage.»
Ça passe mieux.
LE ROYAUME DES OXYMORES
Vous me direz que Pauline Marois est particulièrement ratoureuse d'agir de la sorte. Mais comme le demandait Joseph Facal la semaine dernière: a-t-elle le choix?
Mettez-vous dans sa peau. Les Québécois sont les gens les plus contradictoires de la planète. On veut des changements, mais on ne veut pas que ces changements changent trop les choses. On veut des changements qui nous donnent l'impression de ne rien changer.
Prenez les années 1960. Que s'est-il passé au Québec? Une révolution tranquille.
Pensez-y deux minutes. Il n'y a pas deux mots plus contradictoires que «révolution» et «tranquille». C'est comme si je disais que j'étais un «carnivore végétarien». Ou un «progressiste conservateur». Ça n'a AUCUN sens.
Et en 1980, que nous proposait le parti de René Lévesque? La souveraineté-association. Aussi bien dire le «mariage divorcé» ou le «divorce marié».
DANS LE SUCRE
C'est ça, le Québec. On veut une révolution à condition qu'elle soit tranquille.
Comment voulez-vous vendre la souveraineté, dans ces conditions? Vous n'avez pas le choix. Vous devez utiliser un euphémisme. C'est-à-dire vendre la souveraineté comme si ce n'était pas vraiment la souveraineté.
Et rouler votre médicament dans le sucre pour qu'il ne goûte pas trop mauvais.
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