Quebecor et l'ADISQ...

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Lost25
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Quebecor et l'ADISQ...

Message par Lost25 »

Les gros bébés de chez Quebecor font encore des siennes... :sarcastic:
Source: Canoe.ca
http://fr.canoe.ca/divertissement/musiq ... 6-qmi.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Citant de profonds différends idéologiques avec l’ADISQ, Quebecor pourrait lancer son propre gala musical qui récompenserait les artistes appartenant à Musicor, une filiale du Groupe Archambault.

Selon La Presse, ce projet découle de la démission du conseil d’administration de l’ADISQ de deux cadres supérieurs de Quebecor, Pierre Marchand et Serge Sasseville. Ces départs ont aussitôt entraîné le retrait de Musicor de l’association.

Le hic, c’est que l’étiquette à laquelle les artistes sont associés doit être membre de l’ADISQ pour que ces derniers soient mis en nomination lors du gala annuel, dont l’édition 2009 se tiendra d’ailleurs dimanche.

Cela veut donc dire que les musiciens faisant partie de Musicor – tels que Mario Pelchat, Marie-Mai et Zachary Richard – ne pourront être considérés pour le gala 2010 lors de la prochaine période d’éligibilité, allant du 1er juin 2009 au 31 mai 2010.

En entrevue au quotidien, Pierre Marchand confirme que le projet d’un gala parallèle est effectivement considéré, trouvant «aberrant» que les étiquettes ne faisant pas partie de l’ADISQ ne puissent mettre leurs artistes en nomination.

M. Marchand, qui a notamment fondé les réseaux MusiquePlus et Musimax, estime également que «l’ADISQ ne représente plus véritablement ce que le public aime ou désire.»

Du côté de l’ADISQ, la directrice générale Solange Drouin indique qu’aucune discussion concernant un éventuel changement de règlement sur l’éligibilité des artistes n’a eu lieu pour l’instant. Rappelons que Quebecor s’est déjà dissocié du gala des Gémeaux au profit du gala Artis pour ses artisans de la télévision.
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MayClo
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Re: Quebecor et l'ADISQ...

Message par MayClo »

C'est d'un ridicule. J'espère que Musicor et ADISQ vont s'entendre et que Quebecor va laisser faire son ptit gala con... Avec la gang d'artisans qui sont avec Musicor, ça va faire un vide a l'ADISQ...

Par contre, je trouve ça poche, en effet, que les non-membres de l'ADISQ ne peuvent pas inscrire leurs artistes pour le gala...
M. Marchand, qui a notamment fondé les réseaux MusiquePlus et Musimax, estime également que «l’ADISQ ne représente plus véritablement ce que le public aime ou désire.»
Euh... Si c'est ca, pourquoi Ginette Reno a gagné les 2 prix décernés par le public... C'est sur que pour ma part, j'aurais préféré Marie-Mai ou Ariane Moffat... mais quand tu sais l'âge moyen des voteurs, c'est normal que Mme Reno gagne.

Mais c'est vrai que personnellement, le critère de ventes d'albums dans la décision du gagnant me fait vraiment griché des dents... Y'a des gagnants hier, oui leur album est bon, mais y'en avait des encore meilleurs ! Et c'est parce que l'album en a vendu 100 000 qu'il mérite plus de gagné que celui qui en vend 20 000­. Enfin... J'ai hâte de voir ce qui va se passer avec cette histoire. ;)
Dernière modification par MayClo le lun. nov. 02, 2009 2:15 pm, modifié 1 fois.
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Diane
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Re: Quebecor et l'ADISQ...

Message par Diane »

ADISQ cela fait longtemps que cela ne represente pas tous les preferes des quebecois

Chaque année il a des gagnants de voila X années
J'aime bien Ginette Reno , mais ce n'est pas elle que l'on entend le plus
Il est vrai que ce n'est pas tous les artistes qui ont l'argent à donner
pour s'inscire à ce gala . Ceux qui commencent, qui mettent des efforts pour percer ce n'est pas de leur budget

J'ai hate de voir un jour les vrais artistes qui performent dans l'année
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Beppo
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Re: Quebecor et l'ADISQ...

Message par Beppo »

Publié le 31 octobre 2009 à 10h06 | Mis à jour le 31 octobre 2009 à 10h07

Un gala en or

Nathalie Petrowski
La Presse

Le gala de l'ADISQ, comme n'importe quel autre gala ou party de bureau, n'est pas parfait. Aucune manifestation de ce genre ne peut être parfaite, pas plus qu'elle ne peut faire l'unanimité.

Tiraillé entre la célébration d'une industrie, la valorisation d'un milieu et l'obligation de plaire au public, ce gala est une créature hautement imparfaite qui ne récompense pas toujours les meilleurs, qui préfère le statu quo à l'audace, et le consensus mou au choix radical. C'est une créature lente à réagir, rigide, procédurière, qui regarde passer certains trains sans voir qu'elle est en train de rater le bateau (pensez aux Trois Accords).

Mais qu'on l'aime ou non, cette créature imparfaite a malgré tout réussi à traverser trois décennies et à survivre à deux référendums, plusieurs révolutions technologiques, des crises économiques et une commission Bouchard-Taylor, tout cela en célébrant la musique de chez nous.

Pourtant, voilà qu'à l'aube de ses 31 ans, son avenir est subitement menacé par des gens qui n'ont plus envie de jouer. L'empire Quebecor, par l'entremise de sa division musicale Musicor, a en effet décidé de se retirer de l'association des producteurs qui financent le gala.

La première salve a été tirée lorsque Pierre Marchand et Serge Sasseville, les lieutenants de Musicor, ont démissionné du C.A. de l'ADISQ pour divergences d'opinions. Au lieu de s'inquiéter, la directrice générale Solange Drouin a haussé les épaules. Cette semaine, elle a confié à mon collègue Alain Brunet que le départ de Musicor n'était pas si catastrophique que cela puisque ça ne représentait qu'une perte annuelle de 2000$.

Autant dire que c'est la réaction la plus stupide qu'on puisse avoir en pareille circonstance. Car le problème, ce n'est pas tant l'argent que le volume d'artistes que Musicor risque d'entraîner dans sa fuite. Cela va de Marie Mai jusqu'à Florence K en passant par Zachary Richard, Renée Martel, Gilles Valiquette, Stéphanie Lapointe et j'en passe.

En tout, près d'une trentaine d'auteurs-compositeurs et d'interprètes pourraient disparaître du radar de l'ADISQ et ainsi complètement fausser la compétition l'année prochaine. Leur étiquette de disque n'étant plus membre de l'ADISQ, ces artistes n'auront en effet plus le droit d'être candidats aux mises en nomination. Ce règlement un brin absurde explique pourquoi l'année de leur naissance triomphale, les Trois Accords n'étaient en nomination dans aucune catégorie. Indica, leur étiquette de disque, avait oublié de demander (et de payer) sa carte de membre. La situation a été corrigée depuis. N'empêche. L'année où on ne pouvait allumer une radio sans entendre les Trois Accords, les dirigeants de l'ADISQ auraient dû faire des pieds et des mains pour qu'Indica les rejoigne. Ils ont préféré attendre qu'Indica le fasse un an plus tard.

Et aujourd'hui, au lieu d'essayer de trouver un terrain d'entente avec Musicor qui menace en plus d'organiser son propre gala, les dirigeants de l'ADISQ laissent les choses aller. Mauvais calcul.

Cela ne veut pas dire que les revendications de Musicor sont légitimes. En se retirant du gala parce leurs poulains ne gagnent pas assez de Félix, les dirigeants de Musicor font preuve d'un corporatisme infantile doublé d'un populisme de bon aloi brandi pour mieux nous faire avaler des intentions qui sont marchandes avant d'être musicales. En d'autres mots, chez Musicor, on ne produit pas que des CD. On produit aussi de la mauvaise foi.

Reprocher au gala de ne pas être à l'écoute du public quand les quatre Félix les plus importants de la soirée - chanson, interprètes masculin et féminin et groupe de l'année - sont choisis par le public est le plus bel exemple de cette mauvaise foi érigée en système. Heureusement, tout n'est pas joué. Il reste aux belligérants à faire chacun leur bout de chemin pour sauver les meubles. Il leur reste surtout à comprendre qu'aussi imparfait qu'il soit, ce gala fait partie de notre histoire depuis trente ans. C'est un gala... en or qui mérite d'être sauvé.

http://www.cyberpresse.ca/opinions/chro ... -en-or.php" onclick="window.open(this.href);return false;



Au plaisir!


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capella
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Re: Quebecor et l'ADISQ...

Message par capella »

Diane a écrit : ADISQ cela fait longtemps que cela ne represente pas tous les preferes des quebecois

Chaque année il a des gagnants de voila X années
J'aime bien Ginette Reno , mais ce n'est pas elle que l'on entend le plus
Il est vrai que ce n'est pas tous les artistes qui ont l'argent à donner
pour s'inscire à ce gala . Ceux qui commencent, qui mettent des efforts pour percer ce n'est pas de leur budget

J'ai hate de voir un jour les vrais artistes qui performent dans l'année


A moins de me tromper, me semble que Ginette Reno a été vu souvent cette année à la télé et son spectacle faisait salle comble.... son disque a été le plus vendu. Je dirais qu'elle a performé pas mal.
Dernière modification par capella le mar. nov. 03, 2009 10:42 am, modifié 1 fois.
Red K
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Re: Quebecor et l'ADISQ...

Message par Red K »

capella a écrit : [...]
[/color]

A moins de me tromper, me semble que Ginette Reno a été vu souvent cette année à la télé et son spectacle faisait salle comble.... son disque a été le plus vendu. Je dirais qu'elle a performé pas mal.
:jap:

Dans les albums du printemps, elle a vendu autant que tous les autres réunis (Jean Leloup, Pierre Lapointe, Éric Lapointe, Annie Villeneuve etc)

J'pense qu'il n'y avait aucun doute sur la suprématie de Ginette cette année.
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Beppo
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Re: Quebecor et l'ADISQ...

Message par Beppo »

Publié le 03 novembre 2009 à 07h34 | Mis à jour à 07h39

L'ironie de l'ADISQ

Marc Cassivi
La Presse

L'ironie à l'état pur. La semaine dernière, Pierre Marchand, président section musique du Groupe Archambault, une filiale de Quebecor, regrettait que le gala de l'ADISQ ne reflète pas assez les goûts du public. Il a dit envisager la création d'un gala concurrent, plus «populaire», depuis le retrait de Quebecor du conseil d'administration de l'ADISQ (et, par conséquent, l'exclusion de ses artistes de la prochaine course aux Félix).

Dimanche, le gala de l'ADISQ a couronné Ginette Reno, l'artiste populaire archétypale, de trois Félix, dont deux déterminés par vote du public (en plus d'un quatrième trophée, remis la semaine dernière). Qui l'interprète de L'essentiel a-t-elle remercié en premier, lorsque Louis-José Houde lui a remis en mains propres le prix de l'album populaire de l'année à la salle Pierre-Mercure du centre...Pierre-Péladeau? Non, pas Richard Bergeron (ça, c'est le maire Tremblay). Pierre Marchand lui-même, qui lui a décerné au nom du Groupe Archambault un disque platine trois semaines seulement après la sortie de Fais-moi la tendresse.

Le même Pierre Marchand qui milite en faveur d'un gala plus populaire. On comprend mal pourquoi, d'ailleurs. Quatre des 11 lauréats du gala de l'ADISQ ont été choisis par le public, sans compter ceux déterminés par des jurys professionnels ET les ventes de disques (qui comptent pour 40 % du résultat). À la lumière du palmarès de dimanche, l'argumentaire de M. Marchand ne tient pas la route.

Avec une quatrième catégorie populaire ajoutée cette année (groupe de l'année), le gala de l'ADISQ ressemble de plus en plus à ce «gala Artis de la musique» souhaité par Pierre Marchand. La grand-messe de la musique québécoise devient progressivement un concours de popularité, bradant en chemin la crédibilité de ses prix. Bientôt, un Félix ne vaudra plus que son pesant de placage simili or.

Les concours de popularité ne témoignent que d'une seule chose: la popularité. Or, les galas comme celui de l'ADISQ sont censés témoigner de la qualité. Popularité n'exclut pas qualité, ni le contraire d'ailleurs, mais ce sont deux choses distinctes.

On ne détermine pas l'Oscar du meilleur film par sondage téléphonique. Pourquoi devrait-on choisir des lauréats du gala de l'ADISQ par suffrage au comptoir Lise Watier d'une pharmacie Jean Coutu?

Par volonté de plaire au plus grand nombre, l'ADISQ ajoute de nouvelles catégories populaires à son gala principal, au détriment de «vraies» catégories reléguées à son «autre» gala. Pis encore, l'ADISQ nous offre en point d'orgue de sa soirée strass et paillettes annuelle pas moins de trois prix déterminés par vote du public (interprètes et chanson populaire de l'année).

Le crescendo d'un gala devrait être, il me semble, son prix le plus prestigieux. Le film de l'année, la chanson de l'année. Pas au gala de l'ADISQ, il faut croire. Après les prix de la popularité «Lise Watier/Jean Coutu» (tels que plogués par Mitsou) décernés à Nicola Ciccone et Ginette Reno, on a remis celui de la chanson populaire «Rogers» de l'année (50 cents par appel) à Fais-moi la tendresse. Pas de farce.

Lorsqu'on voudra, dans 20 ans, se souvenir de LA chanson québécoise de 2009, on trouvera mention dans les archives non pas de Beau comme on s'aime de Yann Perreau ou de Réverbère d'Ariane Moffatt, mais de Fais-moi la tendresse de Ginette Reno, bouillie sirupeuse involontairement comique composée par Didier Barbelivien. «Je vais pouvoir mourir après», a déclaré la toujours sympathique Ginette Reno en allant cueillir son ultime trophée. J'ai voulu mourir moi aussi.

Si le gala de l'ADISQ est devenu un concours de popularité, pourquoi, dites-vous, Pierre Marchand se plaint-il qu'il n'est pas assez populaire? M'est avis qu'il s'agit d'un faux-fuyant. Pour détourner l'attention des véritables raisons qui ont poussé Quebecor à quitter le conseil d'administration de l'ADISQ l'été dernier, Pierre Marchand ressort l'excuse pratique du «mépris pour les artistes populaires», servie à toutes les sauces, de tout temps, par le groupe de Pierre Karl Péladeau. Un prétexte parfait pour faire oublier l'essentiel: Quebecor ne veut pas payer sa part.

Le noeud du litige qui oppose Quebecor à l'ADISQ se trouve dans la manière de faire face à la chute des ventes de disques. La grande majorité des membres de l'ADISQ favorise une réglementation de l'internet, afin notamment de permettre une rémunération équitable des artistes au moyen de redevances puisées à même les bénéfices des fournisseurs d'accès internet (dont Vidéotron). Quebecor s'y oppose farouchement.

La semaine dernière, Pierre Marchand brandissait la menace d'un gala concurrent à celui de l'ADISQ (diffusé à TVA plutôt qu'à Radio-Canada). «Ça se discute. Ce n'est pas étranger à notre culture d'entreprise», a-t-il confié à mon collègue Alain Brunet.

Ce qui n'est pas non plus étranger à la culture d'entreprise de Quebecor, c'est l'affrontement. En prenant ses artistes en otages et en tentant de se faire passer pour victime (!), Quebecor souhaite diviser le petit milieu de la musique québécoise, où il est déjà omniprésent par ses sociétés de production (Musicor), de distribution (Sélect) et de vente au détail (Archambault). Afin de mieux régner, évidemment.

En retirant ses billes de l'ADISQ, Quebecor met une pression énorme sur l'Association de producteurs, qui sait pertinemment qu'elle ne pourra faire sans les Marie-Mai, Renée Martel, Zachary Richard et autres Marie-Élaine Thibert à son prochain gala annuel. La vitrine exceptionnelle pour la musique québécoise qu'est le gala de l'ADISQ, malgré ses compromis populistes, pourrait ne pas s'en remettre.

L'ultimatum de Quebecor, passé maître dans les jeux de bras de fer, n'est à l'avantage de personne, ni dans la société québécoise ni dans le milieu de la musique, fragilisé comme jamais par le nouveau contexte technologique et économique. L'équilibre de notre industrie musicale est précaire. Qu'un fier-à-bras menace de tout mettre à sac pour son propre profit est non seulement regrettable, mais lamentable.

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Re: Quebecor et l'ADISQ...

Message par MayClo »

Beppo a écrit : Publié le 31 octobre 2009 à 10h06 | Mis à jour le 31 octobre 2009 à 10h07

Un gala en or

Nathalie Petrowski
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Le gala de l'ADISQ, comme n'importe quel autre gala ou party de bureau, n'est pas parfait. Aucune manifestation de ce genre ne peut être parfaite, pas plus qu'elle ne peut faire l'unanimité.

Tiraillé entre la célébration d'une industrie, la valorisation d'un milieu et l'obligation de plaire au public, ce gala est une créature hautement imparfaite qui ne récompense pas toujours les meilleurs, qui préfère le statu quo à l'audace, et le consensus mou au choix radical. C'est une créature lente à réagir, rigide, procédurière, qui regarde passer certains trains sans voir qu'elle est en train de rater le bateau (pensez aux Trois Accords).

Mais qu'on l'aime ou non, cette créature imparfaite a malgré tout réussi à traverser trois décennies et à survivre à deux référendums, plusieurs révolutions technologiques, des crises économiques et une commission Bouchard-Taylor, tout cela en célébrant la musique de chez nous.

Pourtant, voilà qu'à l'aube de ses 31 ans, son avenir est subitement menacé par des gens qui n'ont plus envie de jouer. L'empire Quebecor, par l'entremise de sa division musicale Musicor, a en effet décidé de se retirer de l'association des producteurs qui financent le gala.

La première salve a été tirée lorsque Pierre Marchand et Serge Sasseville, les lieutenants de Musicor, ont démissionné du C.A. de l'ADISQ pour divergences d'opinions. Au lieu de s'inquiéter, la directrice générale Solange Drouin a haussé les épaules. Cette semaine, elle a confié à mon collègue Alain Brunet que le départ de Musicor n'était pas si catastrophique que cela puisque ça ne représentait qu'une perte annuelle de 2000$.

Autant dire que c'est la réaction la plus stupide qu'on puisse avoir en pareille circonstance. Car le problème, ce n'est pas tant l'argent que le volume d'artistes que Musicor risque d'entraîner dans sa fuite. Cela va de Marie Mai jusqu'à Florence K en passant par Zachary Richard, Renée Martel, Gilles Valiquette, Stéphanie Lapointe et j'en passe.

En tout, près d'une trentaine d'auteurs-compositeurs et d'interprètes pourraient disparaître du radar de l'ADISQ et ainsi complètement fausser la compétition l'année prochaine. Leur étiquette de disque n'étant plus membre de l'ADISQ, ces artistes n'auront en effet plus le droit d'être candidats aux mises en nomination. Ce règlement un brin absurde explique pourquoi l'année de leur naissance triomphale, les Trois Accords n'étaient en nomination dans aucune catégorie. Indica, leur étiquette de disque, avait oublié de demander (et de payer) sa carte de membre. La situation a été corrigée depuis. N'empêche. L'année où on ne pouvait allumer une radio sans entendre les Trois Accords, les dirigeants de l'ADISQ auraient dû faire des pieds et des mains pour qu'Indica les rejoigne. Ils ont préféré attendre qu'Indica le fasse un an plus tard.

Et aujourd'hui, au lieu d'essayer de trouver un terrain d'entente avec Musicor qui menace en plus d'organiser son propre gala, les dirigeants de l'ADISQ laissent les choses aller. Mauvais calcul.

Cela ne veut pas dire que les revendications de Musicor sont légitimes. En se retirant du gala parce leurs poulains ne gagnent pas assez de Félix, les dirigeants de Musicor font preuve d'un corporatisme infantile doublé d'un populisme de bon aloi brandi pour mieux nous faire avaler des intentions qui sont marchandes avant d'être musicales. En d'autres mots, chez Musicor, on ne produit pas que des CD. On produit aussi de la mauvaise foi.

Reprocher au gala de ne pas être à l'écoute du public quand les quatre Félix les plus importants de la soirée - chanson, interprètes masculin et féminin et groupe de l'année - sont choisis par le public est le plus bel exemple de cette mauvaise foi érigée en système. Heureusement, tout n'est pas joué. Il reste aux belligérants à faire chacun leur bout de chemin pour sauver les meubles. Il leur reste surtout à comprendre qu'aussi imparfait qu'il soit, ce gala fait partie de notre histoire depuis trente ans. C'est un gala... en or qui mérite d'être sauvé.

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Excellent article de Mme Petrowski

Et je crois aussi que Ginette Reno méritait amplement ses honneurs cette année.
Guillaume
Immortel du Domaine
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Re: Quebecor et l'ADISQ...

Message par Guillaume »

Ce sont d'excellents articles :)
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