L'obsession de la centralisation

[.anthurium.]

lundi 16 novembre 2009
L'obsession de la centralisation (blogue de Joanne Marcotte)
Fiez-vous sur nos leaders syndicaux, en l'occurence Réjean Parent de la CSQ pour transformer une opération de vaccination en un vibrant plaidoyer pour une planification centralisée et une application d'un traitement uniforme mur-à-mur dans toutes les régions du Québec.

"Selon Réjean Parent, les différentes pratiques qui sont adoptées d’une région à l’autre sèment la confusion dans la population. L’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, par exemple, a entamé vendredi la vaccination des jeunes de 5 à 19 ans contre la grippe A (H1N1). D’autres agences régionales avaient entamé ce processus bien avant", rapporte fidèlement le journaliste de La Presse, Martin Croteau.

Ce que l'on doit comprendre ici est que pour M. Parent, il aurait fallu pénaliser une région prête à vacciner les jeunes de 5 à 19 ans parce que d'autres régions vivent avec d'autres contraintes et priorités.

Exemple banal, me direz-vous, mais oh combien révélateur de l'influence syndicale sur notre modèle québécois: l'important est que tous attendent de façon uniforme, l'important est de privilégier l'attente plutôt que l'efficacité.

Ajoutez-y un peu de partisanerie politique et l'on peut compter que le leader syndical exigera également l'intervention du premier ministre libéral lui-même dans ce qui relève essentiellement de la responsabilité des Directions régionales de santé publique. « Il n’y a pas de leadership dans ce dossier, a déploré M. Parent en marge d’une conférence sur le décrochage. Je pense que M. Charest devrait assumer son rôle de leader face à une population qui est de plus en plus inquiète et de plus en plus insatisfaite. »

Non, Monsieur Parent. Il existe des organismes d'État et des professionnels responsables de mener à bien cette mission de vaccination. Si vous trouvez qu'il y a "improvision"ou erreur de jugement, c'est à eux que vous devez vous plaindre. Quant à vos employés syndiqués du milieu de l'enseignement, je crains que vous sous-estimiez leur capacité d'adaptation.

Si un professionnel trouve périlleux de prendre un autobus pour se rendre à un endroit avec quelques élèves, alors je crains que le tort que votre culture syndicale ait causé soit encore plus important que nous pourrions le croire.