Anya a écrit : Claude Larouche
Un beau Noël en prison
Agence QMI
08/01/2010 11h00 - Mise à jour 08/01/2010 11h16
Pendant que Michel Trottier passait un premier Noël dans la solitude, sans sa conjointe Natasha Cournoyer, le présumé meurtrier de la femme de 37 ans, Claude Larouche, emprisonné au centre de détention de Rivière-des-Prairies, a mangé de la bûche de Noël, a participé à des activités spéciales en groupe et a même pu assister à une messe durant le temps des Fêtes.
Et il n’est pas seul. À l’instar de tous les autres détenus de la province,
les Vincent Lacroix, Maurice « Mom » Boucher et Mario Bastien, ont aussi eu droit à un traitement exceptionnel au cours des dernières semaines.
Ils
ont entre autres pu bénéficier d’un menu spécial à la cafétéria de la prison.
Ils ont également eu l’occasion de participer, par exemple, à des tournois de cartes et autres activités organisées, telles que des présentations de films.
Des visites supplémentaires de la part de leurs proches étaient exceptionnellement permises durant le temps de Noël.
Sécurité maintenue
«Tout cela s’est fait dans le maintient des règles de sécurité habituelles», assure Mario Vaillancourt, responsable des relations avec les médias au ministère de la Sécurité publique du Québec.
Ce dernier précise cependant que les coûts qu’auraient pu engendrer les petits extras offerts aux détenus ne sont en aucun temps assumés par les contribuables.
«Les coûts, s’il y en a, sont financés par le Fonds de réinsertion sociale. C’est le travail des détenus à l’intérieur des établissements qui contribue à garnir le fonds», explique M. Vaillancourt.
Noël pénible
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance en prison était assurément plus joyeuse qu’au sein de certaines familles qui ont perdu un proche ces derniers temps.
C’est notamment le cas de Skito, un jeune homme qui a vu son meilleur ami se faire poignarder à mort, quelques jours avant Noël, au Tribe Hyperclub, dans le Vieux-Montréal.
«Il y a des itinérants qui ont passé Noël dehors, tout seul. Et quand on voit qu’en prison, des gens qui ont tué d’autres personnes sont mieux traités que des sans-abris, je trouve ça désolant», dit le jeune homme.
«Moi, je n’avais vraiment pas le goût de fêter cette année. Je suis resté chez moi pendant tout le temps des Fêtes. Parce que si tu sors, tu le sais qu’il manque quelqu’un. J’étais avec lui tous les jours», ajoute-t-il, en faisant référence à son copain, Christian Mukenga Shabantu.
«Aucun sens»
«Des tournois de cartes, des films... Est-ce qu’ils font ça en se faisant coiffer et manucurer?», ironise pour sa part Anna Lisa Repele, la mère de la jeune Brigitte Serre, cette jeune commis de dépanneur assassinée en janvier 2006 à Montréal.
La mère d’Yves Albert, cet homme pris pour le chef des Bandidos et assassiné par erreur durant la guerre des motards, en 2002, ne comprend pas comment des détenus «peuvent s’amuser en prison».
«Nous, on a tout perdu quand notre fils a été tué. Et eux, ils ont la chance d’avoir du plaisir. Ça n’a aucun sens. C’est incroyable. Ils ne pourront jamais réparer le mal qu’ils ont causé. Pendant ce temps, dans des centres d’accueil, il y a des jeunes qui ne demandent qu’à avoir un peu de joie», laisse tomber Dolores Mallet.
Selon elle, la situation mériterait vraiment d’être revue.
On compte actuellement près de 4500 détenus dans les 21 prisons provinciales au Québec.
Menu spécial du 25 décembre
Repas principal:
- Crème de volaille
- Jambon toupie
- Tourtière
- Dinde avec sauce brune
- Pommes de terre en rondelles ou en purée
- Betteraves marinées
Dessert:
- Gâteau de Noël
- Pouding au chocolat
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