Écrit par Mathieu Boivin
Mardi, 09 février 2010 18:02
QUÉBEC -- Le gouvernement Charest fait « entrer le loup dans la bergerie » en réintégrant l’ex-lobbyiste et député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour, au sein de la Commission de l’administration publique de l‘Assemblée nationale, dénonce le PQ.
La députée péquiste Agnès Maltais a continué, mardi, à réclamer que soient rendus publics les passages du rapport du Commissaire au lobbyisme qui concernent Jean D’Amour, le député libéral qui a été trouvé coupable d’une infraction à la Loi sur le lobbyisme. Après avoir quitté la mairie de Rivière-du-Loup, M. D’Amour avait en effet effectué du lobby pour la firme d’ingénierie BPR auprès de son successeur, ce qui est illégal en vertu des règles d‘après-mandat.
Mme Maltais trouve cependant « odieux » que les libéraux aient cru bon de renommer M. D’Amour, dont la réputation est malmenée, au sein de la Commission de l’administration publique (CAP). C’est, rappelle-t-elle, « la commission qui voit tous les appels d'offres, qui voit tous les contrats du gouvernement, la commission qui exige non seulement de l'intégrité, mais la confiance de ses pairs. Est-ce qu'on va mettre le loup dans la bergerie ? »
Signalons que M. D’Amour était membre de la CAP jusqu’à ce qu’il décide de quitter le caucus libéral, en novembre 2009. Le député de Rivière-du-Loup avait pris cette décision dans la foulée d’une enquête du Directeur général des élections portant sur une affaire de financement illégal à laquelle son nom s’était trouvé mêlé. Il avait toutefois été blanchi de tout soupçon par le DGE et il a réintégré le caucus libéral le 23 décembre.
Selon la députée Maltais, il y a dans le retour de M. D‘Amour à la CAP « une évidence du peu de respect (du premier ministre) Charest de l’éthique à l’Assemblée nationale. C’est le seul député qui a manqué à la loi sur le lobbyisme et on va le récompenser en le nommant à (cette) commission. (...) C‘est contre nature. Normalement, tu nommes là des gens qui sont au-dessus de tout soupçon et qui n‘ont pas été attaqués sur leur intégrité. »
L’opposition ne peut pas empêcher le retour du député de Rivière-du-Loup à la CAP, puisque le gouvernement libéral est majoritaire en chambre. La députée de Taschereau s’est toutefois demandé pourquoi M. Charest persistait à faire confiance à Jean D’Amour. « Est-ce parce qu’il a été président du PLQ et que c’est l’homme qui sait actuellement quel est le véritable salaire de Jean Charest ? » a-t-elle demandé. Elle a, plus tard, nié faire allusion à un possible chantage.
Le leader parlementaire libéral, Jacques Dupuis, n’a pas répondu directement aux critiques d’Agnès Maltais. Il s’est limité à dénoncer le « salissage de réputation », rappelant que M. D’Amour avait agi honorablement dans toute cette affaire. « Il y a eu une enquête, il y a collaboré, il y a eu un constat d'infraction qui a été émis et il a payé l'amende », a-t-il résumé.
C’est aussi l’avis du premier ministre Charest qui, plus tôt dans la journée, avait rejeté toute expulsion du caucus libéral pour M. D’Amour. « Il a posé le bon geste, il a reconnu ses torts et il a posé ce geste-là parce qu’il voulait en toute transparence régler cette affaire-là, je pense que c’est tout à son honneur », a-t-il commenté.
Quant à Jean D’Amour, voici la réponse qu’il offrait en boucle aux questions des journalistes : « Je suis profondément désolé de toute cette situation-là, conscient aussi de l’embarras que j’ai pu causer au sein de mes collègues. J’ai pris la décision la semaine dernière d’assumer le geste, j’ai pris la décision que je devais prendre et à ce moment-ci, ce que je souhaite, c’est me consacrer entièrement à mon comté de Rivière-du-Loup. »
En plus de retourner siéger à la CAP, M. D’Amour retrouvera aussi sa place au sein de la Commission de l’économie et du travail de l’Assemblée nationale.
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Après on viendra me dire qu'on se demande d'où vient le cynisme politique.....
Quand on remet au pouvoir des gens qui enfreignent des lois....... on peut bien laisser Lacroix frauder une partie du Québec les yeux fermés.
