L'intégriste .... catholique

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Re: L'intégriste .... catholique

Message par .anthurium. »

Nikki a écrit : Moi j'ai une question vraiment sincère concernant la religion, et je ne fais pas de sarcasme...

Pourquoi la religion compte comme péché à peu près tous les gestes d'amour qu'on peut poser?... Par exemple, faire l'amour. Pourquoi en dehors des liens du mariage, et en dehors du but de procréation, est-ce mal de faire l'amour?.. c'est pourtant une belle activité, bonne pour la santé, bonne pour l'esprit, et qui rapproche 2 personnes, qui les rend complices!...
Et pourquoi interdire l'homosexualité?.. Parce qu'ils ne peuvent procréer, et donc qui font l'amour juste pour le plaisir, et ce, en tout temps?

Je comprends que la morale religieuse interdise des actes sexuels non désirés, et même à la limite, désirés mais considérés comme déviants par plusieurs personnes... (l'échangisme par exemple), mais entre deux personnes consentantes, fidèles et loyaux l'un envers l'autre?

Pourquoi est-ce impur que d'avoir des pensées sexuelles?...

Bref, je me questionne vraiment à savoir quel est le but recherché par un dieu qui souhaite le bonheur de ses sujets, qui souhaite l'amour dans le monde, mais qui interdit un geste simple, pratiqué universellement...

N'est-ce pas là un point qui pourrait être rediscuté par les autorités religieuses?
Je réponds avec plusieurs jours de retard sur le sujet, le beau temps me donne le goût de tout ce qui est léger. :fleur: :biere: . Je prends toutefois quelques minutes pour te répondre a ce sujet qui demande beaucoup de réflexions.


La religion Catholique n'interdit pas de faire l'amour, pour faire l'amour, elle veux que cette acte soit un don total de l'un envers l'autre. La vie qui peut s'en suivre y compris. L'homme doit être conscient que cet acte peut comporter de futures obligations, c'est pourquoi l'Église demande aux amoureux de se marier donc de s'engager totalement avant de s'unir. Ce n'est pas un acte mauvais mais un acte sacré. Nous devenons un, nous nous complétons parfaitement.
Nous devons aussi garder en tête que chez le Catholique cette vie est une Étape pour entrer dans la prochaine vie, Dieu veut que nous apprenions a nous détacher de nous même, que nous apprenions a maîtriser notre corps et notre esprit pour être libre et heureux.

Pour ce qui est l'homosexualité c'est vue comme un handicap puisque l'homme et la femme sont complémentaire. Il y a dans la vie des gens qui naissent sourd, aveugle...ils doivent vivrent avec leur état cette innégalité de la vie. L'homosexualité est vue de la même façon, elle n'est pas une option est elle une épreuve a porter. Nous devons avoir de la compassion pour leur état mais en aucun cas nous devons approuver des actes contraire à la nature humaine qui a été fait pour se compléter (Je réponds du mieux que je peux à ta question tout en sachant que je marche sur des oeufs car c'est un sujet sensible.)
Nous ne devons pas stigmatiser les personnes homosexuelles car elle ont aussi leur raison d'ête sur terre. Il faut encore là faire la différence entre l'acte sexuel homosexuel qui est proscrit et l'être humain homosexuel porteur d'une Âme créer par Dieu avec amour.
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par .anthurium. »

Anya a écrit : Questions Essentielles

Pourquoi l’Eglise est contre les relations sexuelles avant le mariage et fait la promotion de la chasteté ?

Pourquoi l’Eglise dit qu’il ne faut pas avoir de relations sexuelles avant le mariage ? Est-ce que ce n’est pas un risque de ne pas se « tester » avant le mariage ?

- L’Eglise n’est jamais contre un certain mode de relation sexuelle, elle est pour l’amour.

- L’Eglise considère la relation sexuelle comme un don total de soi même. Il ne s’agit pas de se prêter un petit peu par plaisir. Une communion tellement pleine que deux corps ne font plus qu’un ne peut pas se vivre en vérité sans un engagement de vie commune.

- Qu’on y pense ou non, la relation sexuelle, au delà de l’intimité des corps, atteint les profondeurs de l’âme. C’est notre être le plus profond qui s’y implique. Débrancher le corps de l’âme, c’est un divorce intérieur, une sorte de schizophrénie. C’est pourquoi l’Eglise protège ce chef d’œuvre de Dieu qu’est la sexualité de tout ce qui peut l’abîmer ou la pervertir.

- Trop de personnes sont blessées car on leur a présenté (et fait vivre) le sexe comme un jeu. Quand elles comprennent qu’elle ont été trompées, elles deviennent incapables de croire à l’amour et c’est toute leur vie qui est détruite. L’Eglise est un mère attentive qui ne veut pas de ça pour ses enfants.

- La chasteté, les respect de l’autre, est à l’amour ce que la stratosphère est au soleil : elle permet au soleil de l’amour de faire éclore la vie et le bonheur sans que tout soit brûlé. Vivre une relation amoureuse dans la chasteté permet à l’amour d’aller beaucoup plus profond, et donc de rester d’autant plus fidèle. Des relations sexuelles précoces court-circuitent un cheminement amoureux en profondeur. Les centaines de milliers de jeunes qui aujourd’hui choisissent, parfois publiquement, de vire la chasteté jusqu’au mariage laissent ainsi à leur amour la possibilité de s’affiner en mille délicatesses.

- Si l’amour et vrai, et empreint de confiance mutuelle (manifestés dans un engagement à vie), la vie sexuelle est toujours belle. C’est justement à force de se tester qu’on devient incapable de se donner.

- Enfin, la chasteté (≠ abstinence) est le meilleur moyen d’éviter les quelques 30 MST (Maladies Sexuellement Transmissibles) qui sont véhiculée aujourd’hui, dont la moitié ne sont pas guérissables et la moitié évoluent en cancer. Et surtout, elle préserve de ce fléau qu’est le SIDA. Efficacité 100% !

http://qe.catholique.org/safe-sex/179-p ... -relations" onclick="window.open(this.href);return false;
:jap:
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Re: L'intégriste .... catholique

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mllecoconut a écrit : [...]

Beppo, j’aime beaucoup ta réflexion sur les contraceptifs et l'abstinence, c'est vrai que malgré tous les efforts pharmaceutiques modernes, il n'y a rien d'autre qui a une efficacité de 100% :lol:

C’est toujours intéressant les opinions et les perceptions des autres.
J'aimerais aussi partager ce qui suit sur les interruptions de grossesse suite à un viol.

En fin de semaine, mon fils de 30 ans me disait que la sortie de Mgr Ouellet a beaucoup fait jaser dans son entourage aussi. Ils en ont beaucoup discuté avec ses collègues au bureau, et avec ses amis. Faut dire qu’il a un groupe d’amis assez allumés. (J’avoue que leur réflexion m’a un peu secouée!).

Après en avoir parlé et après avoir beaucoup réfléchi sur le sujet spécifique des cas de viol, ils en sont venus à la compréhension suivante du point de vue « rigide » de l’Église :

(Je vais essayer de mon mieux de résumé leur discussion)

Qu’on soit croyant ou non, on peut tous admettre que la vie de Jésus-Christ et le message qui en découle vise à rompre le cycle du mal sur cette terre en commençant en nous-mêmes.
Le viol étant un acte de violence extrême qui est « mal » et, selon la nature même du mal, si rien ne s’oppose au mal, il engendre une suite d’autres gestes de violence. Ici on ne parle pas seulement d’actes de violence physique, ca peut aussi être psychologique, affectif etc.
Donc, si aucune volonté n’intervient pour rompre l’élan du mal, ca ne finit jamais.
Tout le monde peut comprendre qu’après un viol qui a engendré une grossesse, il est compréhensible qu’une femme ne veuille pas l’enfant.
Si notre société a évalué qu’un embryon n’est pas encore un être humain et qu’il ne s’agit donc pas d’un meurtre, peut-on concevoir que c’est tout au moins une violence qu’on fait subir à un embryon destiné à le devenir.

Ils sont venus à la conclusion que la position de l’Église visait sans doute à essayer de rompre le cycle du mal en essayant d’empêcher une victime de viol de continuer le cycle en devenant à son tour l’auteur d’un acte de violence.

Pour rompre le cycle du mal, les humains qui subissent des violences devraient volontairement agir différemment de leur agresseur. (S’ils ne veulent pas contribuer au cycle négatif)
L’Église veut nous enseigner que pour évoluer vers un futur meilleur, nous devrions arrêter de répliquer au mal par le mal.

Bon! Ca peut-être l’air de rien, mais . . . même si on est pas rendu là, ca a le mérite de donner du sens aux interventions de Mgr Ouellet.
Dans ma tête, ca sonne comme «désarmer le mal »
Comme si sans notre contribution, il n’a plus de pouvoir. :??:
Wow!!!!!!!!
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Re: L'intégriste .... catholique

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mllecoconut a écrit : [...]


Le mal de l'abandon est surement moins pire que l'interdiction de vivre.
Il aurait quand même toute une vie pour trouver des occasions de se faire aimer.

Un enfant pourrait être adoptés par des parents débordant d'amour qui ne demandent que ca.
Ou alors, on pourrait être surpris de l'effet qu'un poupon pourrait faire.

L'être humain est complexe, et parfois la seule facon de guérir d'anciennes blessures c'est de donner soi-même de l'amour.

Ca serait étonnant mais pourquoi l'arrivée d'un bébé innocent ne pourrait pas guérir les blessures de sa mère?

J'ai déja vu un documentaire qui m'avait énormément touché et presque choqué sur les parents d'une adolescente qui avait été tuée jetée en bas d'un pont. Les parents ont beaucoup pleuré leur fille, mais tous les deux ne voulaient pas vivre le reste de leur vie avec du ressentiment. Ca pourrie l'existence que de hair disaient-ils et ca ne la ramènera pas. Ils avaient décidé de pardonner au meurtrier et vivaient bien depuis.

Il est impossible de vraiment savoir ce qui arriverait si ces femmes victimes d'agression décidaient de prendre un chemin différent.

Si jamais vous en connaissez, dites-leur que ca serait vraiment intéressant de lire leur témoignages.
Ça me fait beaucoup de bien de te lire.
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Anya a écrit : Publié le 28 mai 2010 à 08h40 | Mis à jour le 28 mai 2010 à 08h40

Amour, haine et propagande...

Il était une fois une classe de philosophie où une discussion a conduit au dialogue sur la question de la légitimité de l'avortement. Question difficile dont l'obstacle majeur consiste à surmonter l'idée de ne pas avoir à y réfléchir. Pourquoi? Tout simplement parce que cela n'est pas nécessaire étant donné l'évidence de la réponse. «Ben voyons», si une femme est enceinte à la suite d'un viol, comment ne pas permettre à celle-ci de recourir à l'avortement? N'est-ce pas la seule réponse sensée à l'injustice effroyable dont elle est victime ?

Dans cette classe, il y avait une jeune femme discrète et silencieuse. Elle écoutait avec attention. Elle avait peut-être 30 ans. Au moment où on aurait donné congé à la réflexion, d'un geste timide, elle a levé la main: «Puis-je avoir la permission d'amener Samuel en classe la semaine prochaine?» Le professeur quelque peu interloqué n'a pas eu d'objection, ce qui a permis à cette maman de raconter son histoire, une histoire bien singulière.

Samuel était son fils, elle l'aimait et il faisait toute sa joie. Elle était très fière de lui. Vous devinez la suite? Cet enfant était le fait d'un viol. Acte odieux s'il en est, dont cette femme évoquait le souvenir avec peine. Mais voilà, elle ne pouvait contenir son émotion devant la reconnaissance éprouvée à l'égard de sa décision de garder l'enfant. Elle disait: «Quand je vois Samuel, je ne vois jamais le violeur. Je vois un adolescent, qui sera bientôt un homme à part entière et qui m'a redonné le goût de vivre.» Étrange paradoxe... C'est celui d'une femme méprisée et brutalement blessée par la haine, dont l'amour prodigué au fils de son agresseur devient le moyen de panser les blessures et de retrouver la joie de vivre.

Tout ça est de la propagande, dites-vous ? C'est une chanson interprétée sur un air de pro-vie? Suspendez votre jugement. Ici, il ne s'agit pas de propagande. L'histoire de la maman de Samuel est un contre-exemple. Il indique la précaution avec laquelle on doit se garder des jugements intempestifs. Dire que le cardinal Ouellet a des propos haineux à l'égard des femmes et le dire en lui souhaitant de mourir de mort lente et souffrante me fait un peu peur.

J'y vois une menace de dérive dans le sain exercice de la démocratie. Il ne faut pas confondre la légalité de l'avortement avec la légitimité de l'acte. Dans une démocratie comme la nôtre, il est périlleux d'envisager le contrat social comme une chose figée et intouchable. Certaines lois sont désuètes, d'autres obsolètes et pas toujours par le simple fait qu'elles sont vieilles.

Quant à savoir si l'opinion de Mgr Ouellet est passéiste, dépassée, rétrograde, poussiéreuse et méprisante à l'égard des femmes... Je nous suggère, comme on le dit si bien chez nous, de nous garder une petite gêne. En éthique la question de l'avortement n'est pas réglée, surtout en ce qui a trait au statut de l'embryon. Les propos du cardinal envisageaient les choses d'un point de vue moral et je ne veux pas entendre que de ce point de vue, les débats sont clos. Même si nous sommes en 2010, au XXIie siècle, dans une société ouverte et évoluée...

On peut dire à peu près n'importe quoi au nom de la liberté de parole, mais je ne crois pas qu'on puisse le faire n'importe comment. L'art de la propagande consiste à exacerber amour et haine, à polariser les affects en créant héros et monstres surdimensionnés. À lire les journaux et à entendre certaines déclarations, Mgr Ouellet a présentement l'allure d'un monstre tragique. Cela est nettement exagéré et c'est très inquiétant. Pourquoi ne pas s'être contenté de dire «je ne suis pas d'accord avec les idées de cet homme» ou «je ne les comprends pas»?

Dans nos démocraties, la séparation des pouvoirs doit être contrebalancée par la libre expression des discours dans le but d'éviter la tyrannie des idéologies. Je pense comme Paul Auster que «la démocratie ne va pas de soi et [qu']il faut se battre pour elle tous les jours, sinon nous risquons de la perdre». Mgr Ouellet paie les frais de l'emballement et de la surenchère médiatiques. Au-delà du droit à l'information, légitime et démocratique, je constate que de raccourcis en généralisations, on déforme le portrait de l'Église, de son rôle et de sa pertinence. De plus la preuve n'est pas faite que Mgr Ouellet fait preuve de haine, il est sans doute plus charitable qu'il n'y paraît.

Pour échapper à la propagande, il faut désamorcer les tentatives manichéennes de consacrer des héros et de fabriquer des monstres. Sur le plan des idées, il faut accepter de réfléchir et de discuter. La chose est plus difficile qu'il n'y paraît. C'est sans doute ce que pense la maman de Samuel...

En tout cas sur le plan de la remise en question de nos certitudes et de nos opinions reçues, il semble que Mgr Ouellet ne soit pas tant une cause de sévices, mais plus l'occasion de services rendus à la chose publique québécoise et canadienne. Qui sait?

Louis-André Richard, professeur de philosophie

Co-auteur du Livre La Nation sans la religion? Le défi des ancrages au Québec, PUL, 2009

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Très bon texte merci!
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Publié le 29 mai 2010 à 00h00 | Mis à jour le 30 mai 2010 à 07h25


Le cardinal de fer

Depuis sa nomination, Marc Ouellet a collectionné les déclarations fermes sur tous les dossiers: enseignement religieux, mariage gai, avortement. Le cardinal a ainsi accumulé un capital d'antipathie dans la population. «Il n'aime pas le Québec et les gens le sentent. C'est peut-être pour cela qu'il suscite une telle violence», dit un proche observateur de la scène catholique québécoise.


Katia Gagnon
La Presse


Lorsque Marc Ouellet a été nommé par le pape Jean-Paul II à l'archevêché de Québec, en 2003, les prêtres de son diocèse étaient déçus et inquiets. Lors de leur première rencontre avec le nouveau prélat, ils ont bombardé de questions celui qu'ils percevaient comme «l'homme de Rome». Marc Ouellet est sorti de la rencontre en larmes.

«Il y a souvent eu des larmes. C'est un type abondant en larmes. Mais on se demande toujours à quel point c'est de la manipulation», dit un témoin de la rencontre qui tient à conserver l'anonymat.


Peu de gens s'en doutent, mais l'homme qui fait les manchettes depuis deux semaines est un émotif. Il a pleuré à la télévision à la mort de Jean-Paul II. Sa voix s'étrangle lorsqu'il évoque le sort des enfants handicapés ou une sainte femme grabataire rencontrée dans les bidonvilles de Colombie.



En fait, le cardinal le plus controversé du Québec est un curieux mélange de sensibilité et de détachement, puisque l'autre marque de commerce de Marc Ouellet, c'est de prendre les décisions en solitaire et de les appliquer avec la force d'un rouleau compresseur. Et les prêtres du diocèse de Québec l'ont compris assez rapidement.


Peu après son arrivée, le nouvel archevêque a entrepris de consulter ses prêtres sur un sujet brûlant: le retour de la confession. Depuis des années, à l'archevêché de Québec, on pratiquait l'absolution collective. Les fidèles ne se rendaient plus, individuellement, au confessionnal.

Après trois rencontres avec les prêtres, la décision est tombée. Retour à la confession. Mgr Ouellet a même fait bâtir un confessionnal en verre flambant neuf à la cathédrale.

«Encore aujourd'hui, ça fait un peu mal, raconte un prêtre. La confession, c'est une corde très sensible au Québec. Les gens ont l'impression que c'est comme cela que s'exerçait la domination de l'Église. Avec cette décision, on s'est dit: il vient de tuer le sacrement du pardon.» La décision a marqué l'imaginaire collectif: Le Soleil en a fait sa une quatre jours de suite.


Mais Marc Ouellet était convaincu, lui, qu'il fallait faire ce pas. Qu'il manquait une dimension de repentir personnel capital à l'absolution collective. «Lorsqu'il a une conviction, il avance sans broncher. Il est comme son père et son grand-père: c'étaient des défricheurs. Ils traçaient le sillon, sans se laisser déranger. Et quand nos pères traçaient le sillon, ils bousculaient les roches et les racines», illustre Mgr Lionel Gendron, évêque auxiliaire au diocèse de Montréal, un ami de très longue date de Marc Ouellet.


Depuis sa nomination, Marc Ouellet a donc collectionné les déclarations fermes sur tous les dossiers. Enseignement religieux, mariage gai. Et c'est le même homme parfaitement convaincu, qui, il y a deux semaines, s'est présenté devant les membres du groupe Campagne Québec-Vie pour faire un discours sur l'avortement. «L'Église a toujours été réticente à s'associer avec l'aile politique du mouvement pro-vie, note Georges Buscemi, président du groupe. Ça nous a surpris qu'il accepte.»


Avec ces multiples déclarations, le cardinal a accumulé un tel capital d'antipathie dans la population que même ses gestes d'ouverture sont condamnés.

Lorsqu'il présente des excuses aux victimes de l'Église par l'entremise d'une lettre aux journaux, il récolte une tonne de briques. «Il n'aime pas le Québec et les gens le sentent. C'est peut-être pour cela qu'il suscite une telle violence», dit un proche observateur de la scène catholique québécoise.

***

Pourtant, il n'y a pas plus québécois que Marc Ouellet. Il est né en 1944 dans le fin fond de l'Abitibi, près du petit village de La Motte. Le petit Marc est le troisième d'une famille de huit enfants. Costaud, c'est un sportif. Il est très bon joueur de hockey, grand nageur.


«On marchait six kilomètres aller-retour pour aller pêcher, raconte son frère aîné, Louis. On avait une seule ligne pour nous trois. À toutes les 20 minutes, on changeait. Mais c'était toujours lui qui attrapait le plus de poissons!»

Dans la maison familiale, où habite également son grand-père paternel, il y a des journaux, des encyclopédies, des livres. «Il a été plongé très tôt dans la lecture. On avait même des livres à l'index. Et on les lisait quand même!» poursuit Louis.


Son grand-père paternel, qui habitait dans la maison familiale, a eu une influence fondamentale sur le jeune Marc. «Il semblait avoir discerné ma foi avant moi», raconte Marc Ouellet dans Le journaliste et le cardinal, un éclairant recueil d'entretiens accordés au journaliste Pierre Maisonneuve en 2006.


À 17 ans, il se fracture une jambe lors d'une partie de hockey. En convalescence, il lit L'introduction à la vie dévote, de saint François de Sales. C'est là qu'il décide d'être prêtre. Son père lui fait remarquer qu'il pourrait plutôt se diriger vers le marché du travail pour payer les études de ses frères et soeurs plus jeunes.


«Ça m'a vraiment posé un cas de conscience, avoue-t-il à Maisonneuve. Mon raisonnement a été relativement simple: si Dieu me veut comme prêtre, il pourvoira pour mes frères et soeurs. J'ai décidé d'entrer au séminaire.»

En 1968, alors que la tornade de la contre-culture secoue le monde occidental, il est ordonné prêtre. «Quand j'ai été ordonné, des gens m'ont dit: pourquoi tu t'en vas prêtre? L'Église est en train de s'écrouler», raconte-t-il dans Le sel de la terre, un documentaire réalisé en 2007 par Danic Champoux.


Après avoir été vicaire pendant deux ans à Amos, il s'engage chez les sulpiciens, qui forment les jeunes séminaristes partout dans le monde. Il part en Colombie et arrive dans une église en pleine mutation. «À son arrivée au séminaire de Bogota, il y avait une cinquantaine d'étudiants. Le nombre de séminaristes était tombé en chute libre. Mais il y a eu une réaction très dynamique de la part de l'épiscopat local et, cinq ans plus tard, le nombre d'étudiants avait doublé», souligne Mgr Gendron, qui avait suivi son confrère de classe en Colombie.


Ce contact avec une église en déroute, qui se reprend puis triomphe, marquera vraisemblablement Marc Ouellet, qui ne cache pas sa nostalgie pour le Québec catholique d'antan.

Une anecdote montre l'ampleur des capacités intellectuelles de l'homme: au début de son séjour à Bogota, il ne parle pas espagnol et n'est pas un expert en philosophie. Après quatre mois... il enseigne la philosophie en espagnol.


Après un bref retour au Québec, il part pour Rome. Là, il fait un doctorat en théologie sur Hans Urs Von Balthasar, penseur de l'Église de l'école de Karol Wojtyla. Marc Ouellet choisit la branche la plus hermétique de la théologie, la dogmatique.

Son prédécesseur à Québec, Mgr Maurice Couture, s'est essayé à lire la thèse de doctorat de son successeur. «Il a abandonné après 10 pages, raconte Pierre Maisonneuve. Il m'a dit: «Il m'a perdu ben raide.»»

Marc Ouellet est aussi marqué par les écrits d'une mystique suisse, Adrienne Von Speyr, qui avait des visions et faisait des prophéties, rassemblées dans près de 60 volumes.

Puis, il passe plusieurs années à la Curie romaine, notamment à l'Institut pour la famille fondé par Jean-Paul II. Il rencontre régulièrement le Saint-Père et celui qui sera son successeur, le cardinal Ratzinger.

Après toutes ces années d'étude et de travail à Rome, Marc Ouellet est devenu un intellectuel de haut vol qui parle sept langues. Mais jamais il n'a oeuvré dans une paroisse.

Jamais il n'a conseillé un fidèle. «Il a toujours été en serre chaude, dans les séminaires ou à Rome. Ce n'est pas un gars de terrain», observe Pierre Maisonneuve. «Il n'a jamais été confronté aux femmes, aux syndicats, au langage séculier, aux tensions, aux débats», renchérit une source très proche des milieux catholiques.

Il a frappé le plancher des vaches à sa nomination comme archevêque de Québec. À tort ou à raison, il sera perçu comme l'envoyé direct de Rome. Il aurait d'ailleurs préféré rester là-bas. «Je suis venu dans l'obéissance parce que ce choix n'était pas le mien», avoue-t-il à Maisonneuve.

L'an dernier, il n'a fait que cinq visites dans les paroisses de son diocèse. Même le pape, qui est évêque d'un diocèse romain, en a fait davantage.


Monseigneur n'est pas très à son aise dans le public, racontent des gens qui suivent son parcours. Dans Le sel de la terre, on le voit prendre un repas dans une soupe populaire. Son jeune voisin, vêtu d'un t-shirt d'Iron Maiden, lui demande le plus sérieusement du monde si les conclaves se déroulent vraiment comme dans The Da Vinci Code. Monseigneur manque de s'étouffer dans sa soupe... et ne trouve rien à répondre.


Sur le plan des débats de société, par contre, l'apport de Marc Ouellet est marquant. Jamais on n'a autant parlé d'un homme d'Église dans les médias. «Il joue beaucoup sur le titre de primat de l'Église canadienne. Or, c'est un titre purement honorifique. Il est le premier dans la parade, mais n'a aucun rôle d'autorité. En jouant la carte du primat, il se donne une certaine ampleur», estime Jean-Claude Breton, doyen de la faculté de théologie de l'Université de Montréal.


Sans conteste, Marc Ouellet a un petit côté superstar. Il faut le voir commencer son discours d'il y a deux semaines en réchauffant la foule à la manière des prédicateurs américains: «Je suis conscient qu'on trouve que sur ces questions-là, je devrais peut-être me taire.» Et il sourit largement quand l'auditoire y va d'un grand «non» collectif.


Le cardinal a clairement une opinion défavorable du Québec d'aujourd'hui. «Ne sommes-nous pas en train d'assister à une sorte d'implosion? demande-t-il à Pierre Maisonneuve. Quelque chose est cassé à l'intérieur. Il règne dans notre collectivité un vide, un malaise profond.»


Plusieurs théologiens disent que ses propos hérissent les autres évêques, parce qu'ils sectorisent l'Église catholique. Et que ces derniers n'osent pas trop s'opposer à lui en public de peur de passer pour «mous» aux yeux du Vatican.

Mais Marc Ouellet ne s'occupe pas de ces dissensions. Il fonce. Comme lors de cet été d'il y a 40 ans, où, aux côtés de deux confrères séminaristes, il fendait les bois pour ne pas être en retard pour dîner. «J'avais quasiment l'impression que les arbres se tassaient devant lui», raconte Mgr Gendron en riant.


«Il aime mieux une Église plus petite, avec moins de monde, mais convaincus», croit Pierre Maisonneuve.

Mgr Ouellet fonce, donc, parce qu'il croit. «L'attitude de la foi, résume-t-il, consiste à croire ce que l'Église croit.»
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Re: L'intégriste .... catholique

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jeudi 27 mai 2010
LAPIDATION ET LYNCHAGE
Je vous le dis sans détour, j’ai trouvé immondes et dégueulasses les réactions des matamores progressistes, des journaleux modernistes, des guerrières féministes et des politiciennes outrées à la suite de la dernière intervention du cardinal Ouellet sur l’avortement. Toute cette meute de bravaches s’est ruée sur le prélat pour, symboliquement, le lapider et le pendre haut et court sur la place publique. Un lynchage dégoûtant! C’était à qui serait le plus…«héroïque». Vous savez, le genre : « T’as vu comment je l’ai planté, le cardinal?». Ces pauvres farauds s’imaginaient sans doute qu’ils s’en prenaient à un Staline réincarné et qu’ils risquaient la torture et le goulag. Curieux retournement : voilà les lyncheurs qui se croient courageux!

Pourtant le cardinal n’a fait qu’énoncer la doctrine de l’Église en cette matière. Il n’a innové d’aucune façon. C’est ce que Jean-Paul II, pape charismatique, n’a jamais cessé de dire et de redire. Cette position doctrinale est d’ailleurs fort bien définie dans l’Instruction Donum Vitae du 22 février 1987 :« Le fruit de la génération humaine, dit-elle, dès le premier instant de son existence, c’est-à-dire de la constitution du zygote, exige le respect inconditionnel moralement dû à l’être humain dans sa totalité corporelle et spirituelle. L’être humain doit être respecté et traité comme une personne dès sa conception, et donc dès ce moment on doit lui reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels en premier lieu le droit inviolable de tout être humain innocent à la vie.»

Pourquoi cette position si solidement fondée sur l’éminente dignité de la personne humaine suscite-elle tant de cris indignés et d’injures grossières chez les partisans de l’avortement? Peut-être pour masquer la faiblesse, sur le plan éthique, de leur propre position?

Dans son livre sur Le Principe d’Humanité, Jean-Claude Guillebaud évoque le Code de Nuremberg élaboré à la suite du procès des Nazis (1946-47) qui fixait des règles et des limites à toute expérimentation sur l’homme. «Ce code, écrit-il, reformulait explicitement un principe d’appartenance. Un principe imprescriptible. Tout homme, toute femme, tout enfant--même handicapé mental, même sans conscience, même sans langage, même agonisant--est membre à part entière de l’espèce humaine. Il est titulaire, en tant que tel, d’une dignité que rien ni personne ne saurait violenter. C’est ainsi que se trouva réévaluée à la hausse l’exigence de dignité humaine. Nous vivons encore avec cette exigence. Qui pourrait accepter qu’elle soit contestée?»

Il est évident qu’à partir de ce «principe d’humanité», on en arrive à se poser la question de la dignité humaine de l’embryon. Comment peut-on logiquement et éthiquement l’en priver? C’est pourtant ce que l’on fait, les droits de la personne n’existant qu’en dehors du sein maternel. Dans le ventre de la mère, ce n’est qu’un amas de cellules. Il y a là, chez les tenants de l’avortement, une incohérence et une défectuosité sur le plan anthropologique et humaniste et ils écument de rage quand quelqu’un s’avise de leur mettre sous le nez. Ils perdent alors les pédales et ne font qu’éructer des invectives et des grossièretés.

Et sur une question aussi fondamentale, la réplique est toujours la même et elle consiste à évoquer le cas de la femme devenue enceinte à la suite d’un viol. La seule fois où j’ai abordé ce sujet avec mes petites-filles, c’est justement – et dès le départ de la discussion – ce cas qui fut avancé. Sur 30,000 avortements par année au Québec, combien de grossesses résultant d’un viol? On continue quand même d’insister pesamment sur ce cas limite et somme toute marginal.

Et contrairement aux prétentions des lyncheurs déchaînés de nos élites «modernistes», le cardinal n’a pas fait preuve de dureté et d’absence de compassion devant ces cas déchirants. Dans une émission de TVA, entendant le témoignage bouleversant d’une femme violée et qui avait, dans l’angoisse et la douleur, fini par opter pour l’avortement, il a dit : « Je comprend votre détresse et je ne vous condamne pas!».

Le dogme féministe en matière d’avortement repose sur le postulat suivant : le corps de la femme est sa propriété, donc de l’ordre de l’avoir. En conséquence, la propriétaire a le droit de disposer d’une excroissance interne de son corps. Or, écrit Jean-Claude Guillebault, «l’homme, en effet, ne POSSÈDE pas son corps, il EST son corps. » Nous voilà donc dans l’ordre de l’être et non de l’avoir. Et l’embryon, lui, est un autre être. Évidemment, l’être humain est plus qu’un corps. C’est aussi une conscience, plusieurs diront une âme.

C’est exactement ce que le cardinal Ouellet nous dit. Je vous cite un long extrait de son intervention devant la Fédération des Médecins Catholiques. Je le fais parce qu’il s’agit non seulement d’une réflexion d’une grande rigueur intellectuelle mais aussi d’une vision humaniste fortement enracinée dans la pensée gréco-latine et la tradition judéo-chrétienne, c’est-à-dire les fondements mêmes de la civilisation occidentale.

« Si on ne respecte pas la personne humaine tout simplement parce qu’elle est une personne humaine ou un être humain, on supprime le fondement des normes qui régissent la vie en société, c’est-à-dire le fondement du droit. On fait place à un autre fondement, consensuel, aléatoire, éphémère, évolutif et mouvant.

Une personne humaine a droit à la vie parce qu’elle est une personne humaine, non parce qu’elle est attendue, désirée, qu’elle ne dérange pas, qu’elle ne menace pas, parce qu’elle ne coûte pas cher, etc. Il n’y a pas de raison qui déboute la raison fondatrice, la valeur première, le pilier qui soutient tout l’édifice.

Si le droit à la vie est soumis aux intérêts subjectifs des individus, on instaure comme fondement de la vie en société le droit du plus fort, ce qui entraîne la suppression légale des grossesses non désirées, reléguant l’être humain dans le sein maternel à un statut juridique de seconde classe, pour ne pas dire inexistant.

Dans une société où on abhorre la discrimination sous toutes ses formes, on instaure la discrimination à l’égard des êtres les plus faibles, les plus incapables de se défendre. Et pour se donner bonne conscience, on argumente le déni de la dignité de personne qui mettrait à l’abri ces êtres fragiles. On les réduit au niveau d’une excroissance organique à éliminer, s’il faut assurer la santé de la mère qui se sent agressée, menacée ou simplement, en certains cas, importunée dans son plan de carrière.

Non seulement cet être humain est incapable de se défendre, mais on prive ceux et celles qui voudraient le défendre des moyens légaux pour le faire. En d’autres termes, on érige l’iniquité en système et on façonne l’opinion publique à grand renfort de pression médiatique avec la valeur suprême de l’affirmation de soi et de la liberté de choix, sans égard pour la dignité de la personne humaine.»

On peut être en désaccord avec cette position, mais il est odieux de la décrire comme extrémiste, incohérente, loufoque et saugrenue.

Vous savez combien j’apprécie la vigueur intellectuelle et la liberté de penser de certains jeunes intellectuels québécois. Les lire me remonte le moral. Mathieu Bock-Côté et Carl Bergeron sont de ceux-là. Et relativement à la lapidation et au lynchage du cardinal Ouellet, j’emprunte à Carl Bergeron (dont les éditoriaux hebdomadaires sur son blog l’Intelligence Conséquente sont si…éclairants) la conclusion de ce billet. «Évidemment, écrit-il, la culture de mort évoquée par Ouellet a beaucoup fait ricaner dans les salles de rédaction. Pourtant, il n’y a pas de quoi. La «culture de mort», ou le nihilisme, est la question philosophique capitale de la fin du XIXe siècle et de tout le XXe siècle. Les totalitarismes nazi et communiste ont été le produit de bien des choses, d’une conjoncture historique certes variable selon les nations, mais ils partageaient une même négation de la nature transcendante et de la dimension spirituelle de l’homme, de son caractère moral. En se prononçant sur l’avortement, Ouellet s’exprime sur un sujet sensible qui recèle--comme l’euthanasie, d’ailleurs--des questions immenses sur la nature morale de l’homme et les finalités de la vie humaine. Son point de vue peut être questionné et discuté--non seulement il peut, mais il doit l’être. Mais il ne peut être rangé dans le camp de l’abjection et de l’intégrisme néo-fasciste, dans le camp de l’inhumanité, comme ce fut le cas dans les médias québécois cette semaine, alors qu’il ne cessait, au contraire de tout de que fut le totalitarisme, d’interroger philosophiquement la responsabilité morale qui vient avec le don de la vie.»

Le cardinal Ouellet ne mérite pas d’être couvert de crachats et l’Église québécoise ne mérite pas non plus cette haine féroce et pathologique dont elle est l’objet. «Les Québécois hypermodernes, écrit encore Carl Bergeron, sont-ils en colère contre l’Église (puisqu’ils la connaissent si mal), ou en colère contre eux-mêmes, en se voyant confrontés à leur propre vide existentiel et moral? Chose certaine, ils ne savent ni d’où ils viennent, ni où ils vont. Instabilité qui peut les rendre bien susceptibles.» Tout est dit.

Jacques Brassard (texte de blogue)
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Thewinneris
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Thewinneris »

Bon bon, maintenant c'est la campagne de victimisation du pauvre petit choux qui veut CRIMINALISER les femmes, même victimes de viol, les culpabiliser, etc! Même tactique qu'avec les extrêmistes musulmans!
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Placeress
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Placeress »

Je vais réfléchir plus longtemps à ce texte... car il y a des points importants et intéressants par moment.... ça fait du bien à Jacques Brassard de citer d'autres personnes.. :lol: .. un peu plus nuancées et un peu moins agressives.

Mais bon, chose certaine, lorsqu'il dit les pro-avortement.... on est loin de cela, on parle de pro-choix.. il y a toute une nuance là.

Bref, je reviens éventuellement pour commenter le reste.
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Anya
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Anya »

Publié le 27 mai 2010 à 05h00 | Mis à jour le 27 mai 2010 à 10h39

Un débat stérile

Brigitte Breton
Le Soleil

(Québec) Mgr Marc Ouellet a raison. Le Canada et le Québec doivent tenter de réduire le nombre d'avortements. Ouvrir un débat politique et juridique sur l'avortement comme le souhaite le cardinal n'est cependant pas le moyen d'atteindre cet objectif louable. D'autant plus si l'Église omet de parler de contraception.

Les femmes (et les hommes) ne peuvent s'attendre qu'à des reculs d'un homme d'Église qui réaffirme que l'enfant dans le sein de sa mère doit avoir priorité, qui rappelle que porter ainsi atteinte à la vie d'une autre personne est un «désordre moral grave» et qui souhaite que le Canada s'inspire de la Belgique qui interdit l'avortement au-delà de 12 semaines de grossesse.

Dans le but de diminuer le nombre d'avortements, le cardinal et ses pairs risquent plutôt de limiter l'accès aux avortements légaux, gratuits et sécuritaires, et de mettre ainsi en danger la vie des femmes. Il n'y a pas de gain pour la société canadienne. Il ne faut pas créer des problèmes tout aussi sérieux que celui que les porte-parole religieux disent vouloir régler.

Pour que les femmes et les couples recourent moins à l'avortement, il faudrait parler davantage d'éducation sexuelle et de contraception. Or, Mgr Ouellet s'est bien gardé mercredi d'aborder ce sujet dans sa présentation, se privant ainsi d'une partie de la solution aux 100 000 avortements pratiqués annuellement au Canada, dont 25 000 au Québec. Il préconise plutôt des campagnes de sensibilisation et des programmes d'aide pour les femmes enceintes «en détresse».

Certes, les femmes et les couples qui se retrouvent devant une grossesse indésirable ou non souhaitable doivent avoir accès à toutes les informations pertinentes pour faire un choix éclairé. Qu'ils aient 15, 28 ou 43 ans, qu'ils soient riches ou pauvres, que le foetus ait été conçu dans l'amour ou dans la violence. Le choix de poursuivre une grossesse ou d'y mettre fin gratuitement et de façon sécuritaire doit cependant être protégé. Ce serait une erreur de le retirer ou de le restreindre. L'avortement doit demeurer une option envisageable, non condamnable et non culpabilisante.

Même si l'Assemblée nationale a voté récemment une motion favorable à l'avortement et même si le premier ministre Stephen Harper répète qu'il n'a pas l'intention de rouvrir un débat sur cette question, le cardinal Ouellet ne perd manifestement pas l'espoir de faire changer d'avis les politiciens. Il semble faire sienne l'approche des petits pas adoptée par le mouvement pro-vie.

Faut-il s'en inquiéter? Comme toute autre organisation, l'Église peut faire valoir ses points de vue. Heureusement, son influence sur les dirigeants n'est pas celle d'hier. Les élus prennent le pouls de la population et selon un récent sondage, 94 % des Québécois sont en désaccord avec les propos tenus par Mgr Ouellet, 77 % estiment que les femmes n'abusent pas de l'avortement et 56 % refusent d'en faire l'objet d'un débat national.

Ce qui se passe à Ottawa depuis quelques années doit cependant nous garder vigilants. Bien que Stephen Harper répète depuis 2002 qu'il n'a pas l'intention de remettre en question l'avortement au pays ou d'élaborer une loi en la matière, des projets de loi privés inquiétants ont néanmoins été introduits aux Communes depuis deux ans.

La décision récente du gouvernement conservateur de ne pas inclure l'avortement dans son programme de santé maternelle pour les femmes des pays en développement laisse aussi perplexe sur sa position véritable.

Mgr Ouellet semble tabler sur l'ambiguïté du gouvernement conservateur. Ce mois-ci, une manifestation pro-vie devant le parlement d'Ottawa a attiré 15 000 personnes. On ne se déplace pas si nombreux si on n'a aucun espoir que notre cause sera entendue.

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opi ... ction_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
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Panda
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Panda »

Finalement je l'ai toujours su que j'ai été baptisée dans la mauvaise religion :lol:

Je pense comme les hindous moi !

Ils ont un Karma, vivent plusieurs vies et sont pas toujours focusés sur leurs péchés mais sur leurs bonnes actions.

Je crois en Dieu, je crois que toutes les religions aiment le même Dieu (sans le savoir), mais j'aime pas la religion catholique ni la religion musulmane. C'est trop, TROP :lol:

Pis pour Nikki Chuchotement : le tantrisme c'est pas pire pantoute ;)
Dernière modification par Panda le dim. mai 30, 2010 11:00 pm, modifié 1 fois.
[color=#000080][i]Tout est question de perceptions. On ne parle toujours que de soi finalement.

Vive le fun de vivre !!![/i][/color]

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Fleur de Jasmin
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Fleur de Jasmin »

.anthurium. a écrit : jeudi 27 mai 2010
LAPIDATION ET LYNCHAGE
Je vous le dis sans détour, j’ai trouvé immondes et dégueulasses les réactions des matamores progressistes, des journaleux modernistes, des guerrières féministes et des politiciennes outrées à la suite de la dernière intervention du cardinal Ouellet sur l’avortement. Toute cette meute de bravaches s’est ruée sur le prélat pour, symboliquement, le lapider et le pendre haut et court sur la place publique. Un lynchage dégoûtant! C’était à qui serait le plus…«héroïque». Vous savez, le genre : « T’as vu comment je l’ai planté, le cardinal?». Ces pauvres farauds s’imaginaient sans doute qu’ils s’en prenaient à un Staline réincarné et qu’ils risquaient la torture et le goulag. Curieux retournement : voilà les lyncheurs qui se croient courageux!

Pourtant le cardinal n’a fait qu’énoncer la doctrine de l’Église en cette matière. Il n’a innové d’aucune façon. C’est ce que Jean-Paul II, pape charismatique, n’a jamais cessé de dire et de redire. Cette position doctrinale est d’ailleurs fort bien définie dans l’Instruction Donum Vitae du 22 février 1987 :« Le fruit de la génération humaine, dit-elle, dès le premier instant de son existence, c’est-à-dire de la constitution du zygote, exige le respect inconditionnel moralement dû à l’être humain dans sa totalité corporelle et spirituelle. L’être humain doit être respecté et traité comme une personne dès sa conception, et donc dès ce moment on doit lui reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels en premier lieu le droit inviolable de tout être humain innocent à la vie.»

Pourquoi cette position si solidement fondée sur l’éminente dignité de la personne humaine suscite-elle tant de cris indignés et d’injures grossières chez les partisans de l’avortement? Peut-être pour masquer la faiblesse, sur le plan éthique, de leur propre position?

Dans son livre sur Le Principe d’Humanité, Jean-Claude Guillebaud évoque le Code de Nuremberg élaboré à la suite du procès des Nazis (1946-47) qui fixait des règles et des limites à toute expérimentation sur l’homme. «Ce code, écrit-il, reformulait explicitement un principe d’appartenance. Un principe imprescriptible. Tout homme, toute femme, tout enfant--même handicapé mental, même sans conscience, même sans langage, même agonisant--est membre à part entière de l’espèce humaine. Il est titulaire, en tant que tel, d’une dignité que rien ni personne ne saurait violenter. C’est ainsi que se trouva réévaluée à la hausse l’exigence de dignité humaine. Nous vivons encore avec cette exigence. Qui pourrait accepter qu’elle soit contestée?»

Il est évident qu’à partir de ce «principe d’humanité», on en arrive à se poser la question de la dignité humaine de l’embryon. Comment peut-on logiquement et éthiquement l’en priver? C’est pourtant ce que l’on fait, les droits de la personne n’existant qu’en dehors du sein maternel. Dans le ventre de la mère, ce n’est qu’un amas de cellules. Il y a là, chez les tenants de l’avortement, une incohérence et une défectuosité sur le plan anthropologique et humaniste et ils écument de rage quand quelqu’un s’avise de leur mettre sous le nez. Ils perdent alors les pédales et ne font qu’éructer des invectives et des grossièretés.

Et sur une question aussi fondamentale, la réplique est toujours la même et elle consiste à évoquer le cas de la femme devenue enceinte à la suite d’un viol. La seule fois où j’ai abordé ce sujet avec mes petites-filles, c’est justement – et dès le départ de la discussion – ce cas qui fut avancé. Sur 30,000 avortements par année au Québec, combien de grossesses résultant d’un viol? On continue quand même d’insister pesamment sur ce cas limite et somme toute marginal.

Et contrairement aux prétentions des lyncheurs déchaînés de nos élites «modernistes», le cardinal n’a pas fait preuve de dureté et d’absence de compassion devant ces cas déchirants. Dans une émission de TVA, entendant le témoignage bouleversant d’une femme violée et qui avait, dans l’angoisse et la douleur, fini par opter pour l’avortement, il a dit : « Je comprend votre détresse et je ne vous condamne pas!».

Le dogme féministe en matière d’avortement repose sur le postulat suivant : le corps de la femme est sa propriété, donc de l’ordre de l’avoir. En conséquence, la propriétaire a le droit de disposer d’une excroissance interne de son corps. Or, écrit Jean-Claude Guillebault, «l’homme, en effet, ne POSSÈDE pas son corps, il EST son corps. » Nous voilà donc dans l’ordre de l’être et non de l’avoir. Et l’embryon, lui, est un autre être. Évidemment, l’être humain est plus qu’un corps. C’est aussi une conscience, plusieurs diront une âme.

C’est exactement ce que le cardinal Ouellet nous dit. Je vous cite un long extrait de son intervention devant la Fédération des Médecins Catholiques. Je le fais parce qu’il s’agit non seulement d’une réflexion d’une grande rigueur intellectuelle mais aussi d’une vision humaniste fortement enracinée dans la pensée gréco-latine et la tradition judéo-chrétienne, c’est-à-dire les fondements mêmes de la civilisation occidentale.

« Si on ne respecte pas la personne humaine tout simplement parce qu’elle est une personne humaine ou un être humain, on supprime le fondement des normes qui régissent la vie en société, c’est-à-dire le fondement du droit. On fait place à un autre fondement, consensuel, aléatoire, éphémère, évolutif et mouvant.

Une personne humaine a droit à la vie parce qu’elle est une personne humaine, non parce qu’elle est attendue, désirée, qu’elle ne dérange pas, qu’elle ne menace pas, parce qu’elle ne coûte pas cher, etc. Il n’y a pas de raison qui déboute la raison fondatrice, la valeur première, le pilier qui soutient tout l’édifice.

Si le droit à la vie est soumis aux intérêts subjectifs des individus, on instaure comme fondement de la vie en société le droit du plus fort, ce qui entraîne la suppression légale des grossesses non désirées, reléguant l’être humain dans le sein maternel à un statut juridique de seconde classe, pour ne pas dire inexistant.

Dans une société où on abhorre la discrimination sous toutes ses formes, on instaure la discrimination à l’égard des êtres les plus faibles, les plus incapables de se défendre. Et pour se donner bonne conscience, on argumente le déni de la dignité de personne qui mettrait à l’abri ces êtres fragiles. On les réduit au niveau d’une excroissance organique à éliminer, s’il faut assurer la santé de la mère qui se sent agressée, menacée ou simplement, en certains cas, importunée dans son plan de carrière.

Non seulement cet être humain est incapable de se défendre, mais on prive ceux et celles qui voudraient le défendre des moyens légaux pour le faire. En d’autres termes, on érige l’iniquité en système et on façonne l’opinion publique à grand renfort de pression médiatique avec la valeur suprême de l’affirmation de soi et de la liberté de choix, sans égard pour la dignité de la personne humaine.»

On peut être en désaccord avec cette position, mais il est odieux de la décrire comme extrémiste, incohérente, loufoque et saugrenue.

Vous savez combien j’apprécie la vigueur intellectuelle et la liberté de penser de certains jeunes intellectuels québécois. Les lire me remonte le moral. Mathieu Bock-Côté et Carl Bergeron sont de ceux-là. Et relativement à la lapidation et au lynchage du cardinal Ouellet, j’emprunte à Carl Bergeron (dont les éditoriaux hebdomadaires sur son blog l’Intelligence Conséquente sont si…éclairants) la conclusion de ce billet. «Évidemment, écrit-il, la culture de mort évoquée par Ouellet a beaucoup fait ricaner dans les salles de rédaction. Pourtant, il n’y a pas de quoi. La «culture de mort», ou le nihilisme, est la question philosophique capitale de la fin du XIXe siècle et de tout le XXe siècle. Les totalitarismes nazi et communiste ont été le produit de bien des choses, d’une conjoncture historique certes variable selon les nations, mais ils partageaient une même négation de la nature transcendante et de la dimension spirituelle de l’homme, de son caractère moral. En se prononçant sur l’avortement, Ouellet s’exprime sur un sujet sensible qui recèle--comme l’euthanasie, d’ailleurs--des questions immenses sur la nature morale de l’homme et les finalités de la vie humaine. Son point de vue peut être questionné et discuté--non seulement il peut, mais il doit l’être. Mais il ne peut être rangé dans le camp de l’abjection et de l’intégrisme néo-fasciste, dans le camp de l’inhumanité, comme ce fut le cas dans les médias québécois cette semaine, alors qu’il ne cessait, au contraire de tout de que fut le totalitarisme, d’interroger philosophiquement la responsabilité morale qui vient avec le don de la vie.»

Le cardinal Ouellet ne mérite pas d’être couvert de crachats et l’Église québécoise ne mérite pas non plus cette haine féroce et pathologique dont elle est l’objet. «Les Québécois hypermodernes, écrit encore Carl Bergeron, sont-ils en colère contre l’Église (puisqu’ils la connaissent si mal), ou en colère contre eux-mêmes, en se voyant confrontés à leur propre vide existentiel et moral? Chose certaine, ils ne savent ni d’où ils viennent, ni où ils vont. Instabilité qui peut les rendre bien susceptibles.» Tout est dit.

Jacques Brassard (texte de blogue)

Intéressant, ce texte. :jap:
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Fleur de Jasmin
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Fleur de Jasmin »

Placeress a écrit : Je vais réfléchir plus longtemps à ce texte... car il y a des points importants et intéressants par moment.... ça fait du bien à Jacques Brassard de citer d'autres personnes.. :lol: .. un peu plus nuancées et un peu moins agressives.

Mais bon, chose certaine, lorsqu'il dit les pro-avortement.... on est loin de cela, on parle de pro-choix.. il y a toute une nuance là.

Bref, je reviens éventuellement pour commenter le reste.

Qu'est-ce donc cette nuance, entre pro-avortement et pro-choix ?
Serait-ce en fait que personne, n'est pour l'avortement :??:
Dans ce cas, il serait peut être bon de parler de "pro-pas le choix". :lol:
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Rénatane »

Fleur de Jasmin a écrit : [...]



Qu'est-ce donc cette nuance, entre pro-avortement et pro-choix ?
Serait-ce en fait que personne, n'est pour l'avortement :??:
Dans ce cas, il serait peut être bon de parler de " pro-pas le choix ". :lol:
:jap: :lol: :lol:

C'est en plein ça :top:
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Placeress »

Fleur de Jasmin a écrit : [...]



Qu'est-ce donc cette nuance, entre pro-avortement et pro-choix ?
Serait-ce en fait que personne, n'est pour l'avortement :??:
Dans ce cas, il serait peut être bon de parler de "pro-pas le choix". :lol:

Pas très complexe..... personne ne va dans les rues avec des pancartes pour clâmer "vive l'avortement". Tout le monde s'entend pour dire que c'est un acte sérieux, qui amène diverses conséquences.

Par contre, les pro-choix, veulent laisser le dit, libre-choix à la femme de décider ce qui est mieux pour elle et l'enfant à venir, et non à la justice à le décider.
Dernière modification par Placeress le lun. mai 31, 2010 6:50 am, modifié 1 fois.
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Beppo »

Fleur de Jasmin a écrit : [...]



Intéressant, ce texte. :jap:
Très intéressant même. Il y a une profondeur et une recherche qui amènent à réfléchir.

;)



Au plaisir!


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Beppo
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Beppo »

Du calme

Joseph Facal
31/05/2010 07h12

Mgr Ouellet rectifie le tir, mais réclame néanmoins une réouverture du débat sur l'avortement.

Évidemment, ni Stephen Harper, ni Jean Charest, ni aucune force politique le moindrement organisée n'ont l'intention de rouvrir cette question. La croisade du cardinal n'ira donc nulle part, si ce n'est qu'elle haussera peut-être son profil au Vatican.

La situation qui prévaut chez nous en matière d'avortement reflète les voeux de la majorité. Les chances que l'avortement soit de nouveau criminalisé au Canada sont absolument inexistantes. Que vous soyez d'accord ou pas est une autre question.

Disproportionné

Cette affaire me laisse tout de même un drôle de goût dans la bouche. Au Québec, l'Église catholique perd ses fidèles. Le clergé vieillit et n'a pas de relève. Si la religion catholique reste une référence importante pour beaucoup de Québécois, l'Église, comme institution, n'a pratiquement plus aucune influence chez nous.

Mgr Ouellet, lui, prône un conservatisme si rigide qu'il ne donne aucune envie de dialoguer avec lui. Il fait peut-être plaisir à une petite frange, mais il repousse plus qu'il n'attire. C'est comme s'il avait vécu en dehors du dernier demi-siècle, ce qui ne veut pas dire qu'il faille absolument trouver formidable tout ce que charrie notre époque.

Il y a donc quelque chose d'hallucinant dans la disproportion entre les positions ultra-minoritaires et sans avenir du cardinal et l'hystérie de certaines réactions à son endroit. Comme c'est souvent le cas, quand Mgr Ouellet parle, le peuple reste calme et fait sa petite affaire. L'industrie du bavardage médiatique et la classe politique, elles, perdent les pédales et disent n'importe quoi.

Délire

Un chroniqueur habituellement fin et subtil, dont je suis un grand admirateur, a souhaité au cardinal une mort lente et douloureuse. J'ai lu aussi des allusions au frère du cardinal qui étaient d'un goût plus que douteux et sans aucun rapport avec le débat en cause ici. On a même évoqué une motion à l'Assemblée nationale, comme si l'affaire Michaud ne nous avait pas enseigné qu'il est périlleux, dans une société de libre expression, d'utiliser un parlement pour statuer sur des opinions individuelles.

Pourquoi répondre à une opinion marginale par une telle démesure, une telle hystérie ? Pourquoi cette disproportion, cette émotivité, ces emportements qu'aucun danger imminent ne justifie ? Pourquoi cette incapacité à répondre sereinement ?

Du bruit pour rien

La réponse-cliché est que les femmes ont mené jadis un difficile combat qu'elles ne veulent pas mener de nouveau. Elles ont cependant livré le même ailleurs en Occident. J'habite en Europe depuis un an. Tous les jours, des personnalités disent des choses sidérantes et on n'en fait pas un plat. Excusez-moi, mais certaines réactions aux propos de Mgr Ouellet faisaient penser à un commérage de petit village qui n'a rien de mieux à faire.

Je pense que nous faisons ce bruit de casseroles pour ne pas trop nous avouer l'insignifiance profonde de notre vie politique et notre peur d'affronter les questions vraiment importantes. Plus largement, l'effondrement de la religion fut très rapide chez nous et laissa un vide éthique que ni l'État ni la laïcité n'ont su combler. Nous vivons donc la modernité comme une nouvelle religion, en l'embrassant avec ferveur, frénésie et sans aucun recul critique.

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Au plaisir!


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Galena
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Galena »

Placeress a écrit : [...]



Pas très complexe..... personne ne va dans les rues avec des pancartes pour clâmer "vive l'avortement". Tout le monde s'entend pour dire que c'est un acte sérieux, qui amène diverses conséquences.

Par contre, les pro-choix, veulent laisser le dit, libre-choix à la femme de décider ce qui est mieux pour elle et l'enfant à venir, et non à la justice à le décider.
Exactement! :jap:
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Quatre choses que l'on ne peut reprendre:
Une pierre ..... après qu'on l'ait lancée. Une parole .... une fois qu'elle est prononcée.
Une occasion ..... après qu'on l'ait ratée. Le temps ..... une fois écoulé.
.anthurium.
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par .anthurium. »

Beppo a écrit : [...]


Très intéressant même. Il y a une profondeur et une recherche qui amènent à réfléchir.

;)
C'est ce qui caractérise les textes de son blogue.
Prière et chant religieux
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Anya
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Re: L'intégriste .... catholique

Message par Anya »

28 mai 2010

La compassion et l'excommunication
Alain Crevier


Ces dernières semaines, le cardinal Ouellet a soulevé toute une controverse avec ses propos sur l'avortement. De Halifax à Vancouver. En passant par le Québec. Tout le Québec!

Cette semaine, le cardinal a voulu ajuster le tir ou le discours. Conférence de presse. Beaucoup de médias. J'y étais.

Recentrer le débat

Le cardinal voulait, m'a-t-on dit, « recentrer le débat ». Ces dernières semaines, les médias auraient oublié une partie de son discours sur l'avortement. Notamment, toute la compassion qu'il ressent à l'endroit des femmes qui se retrouvent dans cette situation dramatique. Jamais n'a-t-il condamné une femme suite à un avortement, nous a-t-il dit en conférence de presse.

Il faut accompagner, a-t-il dit. Soutenir. Offrir des options positives.

Mais l'Église, dans les faits, qu'offre-t-elle?

Il y a des choses, des gestes que l'Église ne tolère pas. Aux yeux de l'institution catholique, l'avortement demeure un geste d'une telle gravité que la réplique automatique prévue dans le droit canon n'est rien de moins que l'excommunication, la peine la plus sévère de l'Église.

Parenthèse. Le droit canon fait allusion à certaines nuances, une certaine clémence pour des cas exceptionnels, des cas extrêmes. On m'a expliqué ça, il y a quelques semaines. Mais, de façon générale, l'avortement entraîne une excommunication.

Compassion

Lors de la conférence de presse, j'écoutais les propos du cardinal. Il parlait de compassion et de dignité. Et je ne pouvais faire autrement que de m'interroger. Pourquoi alors l'Église prévoit-elle la peine la plus sévère à l'endroit des femmes qui optent pour l'avortement?

J'ai posé la question au cardinal. Le cardinal me corrigera si je me trompe. Il m'a expliqué que la sentence d'excommunication était là, dans le droit canon, non pas pour heurter les femmes, mais pour placer des balises, pour qu'on se souvienne de la gravité de la chose. Éviter la banalisation de l'avortement.

À cette conférence de presse, on a refusé aux journalistes de poser une deuxième question ou même une sous-question. Dommage, vraiment, parce que j'aurais bien aimé demander au cardinal comment l'Église qu'il représente peut parler de compassion et dans un même souffle menacer d'excommunication les femmes qui optent pour l'avortement. Par exemple, dans les suites dramatiques d'un viol, lorsque des jeunes filles violées voient leur vie brisée, victimes d'un crime odieux.

Et pour vous, peut-on concilier compassion et excommunication?

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