Chronique
Frankenstein s'est échappé !
Richard Martineau
23/06/2010 07h44
Ça fait mille fois qu'on le répète : l'État québécois est trop gros. On étouffe littéralement sous les structures, les cadres, la bureaucratie.
L'État est comme le monstre de Frankenstein : il s'est échappé du laboratoire où il a été conçu dans les années 60, et court librement dans les champs, sans personne pour le contrôler.
LA FAUTE À QUI ?
Rien n'illustre plus cette réalité que le texte que mon confrère Sébastien Ménard a publié hier.
Même si les écoles publiques accueillent aujourd'hui 140000 élèves de moins qu'il y a dix ans, les commissions scolaires comptent 700 cadres de plus qu'au début des années 2000.
Sept cents cadres !!!!
C'est bien simple, il y a plus de cadres dans le réseau scolaire que dans tous les musées du Québec réunis !
Et quand vient le temps de savoir pourquoi le nombre de gestionnaires augmente en flèche alors que le nombre d'élèves est en chute libre, tout le monde se renvoie la balle.
Les commissaires scolaires disent que c'est la faute des directeurs d'école, les directeurs disent que c'est la faute du ministère...
Bref, c'est la faute à personne. Les 700 nouveaux cadres qui se sont
ajoutés au cours des dix dernières années sont comme de la mauvaise herbe : ils ont poussé tout seuls.
PLUS DE BOULOT
Selon Bernard Tremblay, de la Fédération des commissions scolaires, s'il y a autant de gestionnaires dans le réseau, c'est à cause du ministère qui est plus exigeant.
Par exemple, dit-il, il faut vérifier les antécédents judiciaires de tous les nouveaux employés. «Ce sont 150000 employés qu'on vérifie, explique-t-il. C'est sûr qu'il y a du personnel associé à ça...»
Bizarre, quand même...
Quand c'est le temps de savoir si un bénéficiaire de l'aide sociale est allé dans le Sud, ou si un contribuable a fourré l'impôt de 60 $, pas de problème, tous les ordinateurs du gouvernement se parlent et s'échangent des données, ça prend trois minutes pour le pincer.
Mais quand c'est le temps de savoir si le futur concierge d'une école primaire a déjà fait de la prison pour pédophilie, ça prend un temps fou, il faut mettre un cadre là-dessus à temps plein pendant six mois pour obtenir une réponse...
Voulez-vous rire de nous autres ?
UN CANCER
Coluche a écrit un monologue hilarant sur les technocrates :
«Mon père, y voulait que je fasse des études, parce qu'y voulait que je sois technocrate. Parce qu'y disait, technocrate, c'est une nouvelle race de fainéant! Mon père y disait, technocrate, c'est des mecs que quand tu leur poses une question, une fois qu'ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t'as posée. Mon père y disait, les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans 5 ans, faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs...»
Le dictionnaire affirme que le cancer est «une prolifération cellulaire anormalement importante au sein d'un organisme, de telle manière que la survie de ce dernier est menacée».
On pourrait dire la même chose à propos de la bureaucratie :
«La bureaucratie est une prolifération de cadres anormalement importante au sein d'une société, de telle manière que la survie de cette dernière est menacée...»
À quand un régime Montignac pour l'État québécois ?
http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/ric ... 74406.html" onclick="window.open(this.href);return false;
À quand un régime Montignac pour l'État québécois ?
Re: À quand un régime Montignac pour l'État québécois ?
Éducation
700 cadres de plus dans les commissions scolaires
Mise à jour : 22/06/2010 07h06
Même si les écoles publiques accueillent aujourd'hui 140 000 élèves de moins qu'il y a dix ans, les commissions scolaires comptent 700 cadres de plus qu'au début des années 2000.
Des tableaux obtenus par le Journal de Montréal révèlent que les commissions scolaires employaient 6 460 gestionnaires, en 2008-2009. Cela représente une hausse de 692 cadres par rapport à la situation qui prévalait dix ans plus tôt.
Le nombre de fonctionnaires des commissions scolaires augmente presque sans cesse, depuis 1999. Pourtant, le nombre d'élèves est en chute libre. Cette baisse de fréquentation du réseau public a fait diminuer le nombre de profs, au cours des dernières années, en plus d'entraîner la fermeture de 149 bâtiments scolaires.
Trop d'obligations ?
Malgré tout, les commissions scolaires soutiennent que la croissance du nombre de gestionnaires est «normale», compte tenu «des obligations» qui leur sont imposées.
«Même s'il y a une baisse de clientèle, la charge administrative n'est pas moins grande», fait valoir Bernard Tremblay, de la Fédération des commissions scolaires. À son avis, plusieurs de ces postes de cadres ont été créés à l'intérieur des écoles, ce que nient les directeurs d'établissement.
«Dès qu'une activité qui était faite au siège social [est décentralisée, ça entraîne l'ajout de personnel] explique Bernard Tremblay. On entend les directions d'école se plaindre que la tâche est lourde, mais la conséquence, ç'a été l'ajout de directions d'école et d'adjoints.» M. Tremblay plaide aussi que les commissions scolaires sont «beaucoup plus encadrées par le Ministère qu'elles l'étaient il y a dix ans.»
À son avis, cela pourrait avoir contribué à accroître le nombre de gestionnaires dans les sièges sociaux. «Encore une fois, les directions d'école se plaignent du fait qu'il y a beaucoup de bureaucratie, mais cette bureaucratie-là n'est pas générée par la commission scolaire, dit-il. C'est la commission scolaire qui répond à des commandes du Ministère, parce qu'on est dans une ère où la gestion doit être transparente.»
Bernard Tremblay donne l'exemple de la vérification des antécédents judiciaires, qui doit être effectuée depuis quelques années. «Ce sont 150 000 employés qu'on vérifie, dit-il. C'est sûr qu'il y a du personnel associé à ça. Tout le monde dit que c'est important, mais en même temps on se plaint de la bureaucratie.»
«Si on veut moins de cadres, il va falloir se questionner sur la tangente qu'on a prise, depuis quelques années, en termes de gestion dans le secteur public», ajoute-t-il.
De façon plus générale, Bernard Tremblay croit qu'il y a un lien entre la hausse du nombre de cadres et l'augmentation du nombre d'employés professionnels et de soutien, pour intervenir auprès des élèves en difficulté.
«Quand on a des équipes multidisciplinaires, avec du personnel professionnel, du personnel enseignant et du personnel de soutien, la coordination de ce travail-là est exigeante», indique-t-il.
Il faudra couper, avertit la ministre
Qu'elles les veuillent ou non, les commissions scolaires devront apprendre à vivre avec moins de gestionnaires, insiste la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.
«L'engagement a été pris dans le dernier budget de réduire les effectifs du personnel d'encadrement et administratif du réseau de l'éducation, dit son attachée de presse, Tamara Davis. Par contre, le gouvernement ne coupera pas dans les services directs aux élèves. Il est normal de voir le nombre d'employés faisant partie de ces catégories de personnel-là augmenter.»
http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/national/ ... 70622.html" onclick="window.open(this.href);return false;
700 cadres de plus dans les commissions scolaires
Mise à jour : 22/06/2010 07h06
Même si les écoles publiques accueillent aujourd'hui 140 000 élèves de moins qu'il y a dix ans, les commissions scolaires comptent 700 cadres de plus qu'au début des années 2000.
Des tableaux obtenus par le Journal de Montréal révèlent que les commissions scolaires employaient 6 460 gestionnaires, en 2008-2009. Cela représente une hausse de 692 cadres par rapport à la situation qui prévalait dix ans plus tôt.
Le nombre de fonctionnaires des commissions scolaires augmente presque sans cesse, depuis 1999. Pourtant, le nombre d'élèves est en chute libre. Cette baisse de fréquentation du réseau public a fait diminuer le nombre de profs, au cours des dernières années, en plus d'entraîner la fermeture de 149 bâtiments scolaires.
Trop d'obligations ?
Malgré tout, les commissions scolaires soutiennent que la croissance du nombre de gestionnaires est «normale», compte tenu «des obligations» qui leur sont imposées.
«Même s'il y a une baisse de clientèle, la charge administrative n'est pas moins grande», fait valoir Bernard Tremblay, de la Fédération des commissions scolaires. À son avis, plusieurs de ces postes de cadres ont été créés à l'intérieur des écoles, ce que nient les directeurs d'établissement.
«Dès qu'une activité qui était faite au siège social [est décentralisée, ça entraîne l'ajout de personnel] explique Bernard Tremblay. On entend les directions d'école se plaindre que la tâche est lourde, mais la conséquence, ç'a été l'ajout de directions d'école et d'adjoints.» M. Tremblay plaide aussi que les commissions scolaires sont «beaucoup plus encadrées par le Ministère qu'elles l'étaient il y a dix ans.»
À son avis, cela pourrait avoir contribué à accroître le nombre de gestionnaires dans les sièges sociaux. «Encore une fois, les directions d'école se plaignent du fait qu'il y a beaucoup de bureaucratie, mais cette bureaucratie-là n'est pas générée par la commission scolaire, dit-il. C'est la commission scolaire qui répond à des commandes du Ministère, parce qu'on est dans une ère où la gestion doit être transparente.»
Bernard Tremblay donne l'exemple de la vérification des antécédents judiciaires, qui doit être effectuée depuis quelques années. «Ce sont 150 000 employés qu'on vérifie, dit-il. C'est sûr qu'il y a du personnel associé à ça. Tout le monde dit que c'est important, mais en même temps on se plaint de la bureaucratie.»
«Si on veut moins de cadres, il va falloir se questionner sur la tangente qu'on a prise, depuis quelques années, en termes de gestion dans le secteur public», ajoute-t-il.
De façon plus générale, Bernard Tremblay croit qu'il y a un lien entre la hausse du nombre de cadres et l'augmentation du nombre d'employés professionnels et de soutien, pour intervenir auprès des élèves en difficulté.
«Quand on a des équipes multidisciplinaires, avec du personnel professionnel, du personnel enseignant et du personnel de soutien, la coordination de ce travail-là est exigeante», indique-t-il.
Il faudra couper, avertit la ministre
Qu'elles les veuillent ou non, les commissions scolaires devront apprendre à vivre avec moins de gestionnaires, insiste la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.
«L'engagement a été pris dans le dernier budget de réduire les effectifs du personnel d'encadrement et administratif du réseau de l'éducation, dit son attachée de presse, Tamara Davis. Par contre, le gouvernement ne coupera pas dans les services directs aux élèves. Il est normal de voir le nombre d'employés faisant partie de ces catégories de personnel-là augmenter.»
http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/national/ ... 70622.html" onclick="window.open(this.href);return false;