Confidences
«On espère être éternel»
Michelle Coudé-Lord
20-10-2010 | 04h10
Depuis le 16 juin dernier, l’unique Dominique Michel combat un cancer du côlon. Hier, elle a brisé le silence pour remercier tous les gens qui l’appuient. «Je ne me pensais pas tant aimée. Ça fait du bien, car même si je fais face à l’épreuve, je trouve cela dur, très dur», confie-t-elle en exclusivité au Journal de Montréal.
«Et j’ai reçu pas loin de 1 000 lettres», ajoute-t-elle avec son humilité habituelle.
À 78 ans, notre Dodo nationale en a bien besoin de cette belle énergie, car comme elle nous le confie, la maladie frappe durement.
«La chimiothérapie, c’est assez pénible. J’ai la moitié du chemin de fait. Je dois recevoir 12 traitements. Je me rends à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont toutes les deux semaines, pendant 3 heures, ils me font mon cocktail et par la suite je dois prendre mon biberon comme je l’appelle pendant 48 heures sans arrêt chez moi. Ils m’ont posé un cathéter. C’est le même scénario depuis trois mois tous les 15 jours. Tous ceux qui suivent de la chimiothérapie comprendront comment je me sens. Tu as à peine de l’énergie pour te faire une toast. Guy Corneau dit tout sur la lutte au cancer, c’est exactement comme cela qu’on se sent », dit-elle.
Confiance en son équipe médicale
En juin dernier, Dominique Michel devait partir pour New York… un simple petit voyage comme elle le dit puis «ma vie s’est tournée comme sur un dix cents, avec l’annonce de ce cancer. La surprise totale, car le cancer c’est la maladie des autres, ça ne peut jamais nous arriver à nous.»
Depuis le verdict tombé, elle suit à la lettre les conseils de son chirurgien Louis-Philippe Latulippe et de son oncologue de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.
«Ce sont les médecins qui mènent le combat avec nous. Ils font tout pour qu’on ne meure pas. Ils te veulent en vie. Toi tu subis les traitements et tu attends les résultats qui arriveront pour moi à la fin janvier, soit après mon dernier traitement de chimiothérapie. Avant cela, je ne peux rien dire.»
En femme sage qu’elle est, Dominique Michel aborde le sujet de la mort sans crainte.
«On espère toujours être éternel. J’avais pas besoin de cela, mais quelque part, je sais maintenant que je peux mourir. Ça m’a jamais fait peur. J’ai fait tous mes papiers, mon testament, réglé mes funérailles, mais bien sûr qu’on souhaite que ça n’arrive pas. Je me rappelle ce que mon père disait: Hier, c’est fini, aujourd’hui on est dedans et demain on ne le sait pas.»
Oui, elle perd ses cheveux… «Je ne suis pas le genre à me raser, je m’accroche à ma poignée de poils qui me reste» dit-elle en riant.
Si elle sort victorieuse, Dodo ne voudra rien changer à sa vie. «Je veux juste la continuer, je n’ai jamais bu, jamais fumé et comme m’a dit mon docteur: votre intérieur est très jeune». Et elle laisse tomber: «mais si j’ai à mourir, je mourrai; j’aurai fait 78 ans sur terre c’est ben en masse… mais tout le monde fait son possible pour que la cloche sonne encore», conclut-elle avec une voix qui respire la vie.
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