Une rentrée à 3500$
Sébastien Ménard
Le Journal de Montréal
03/08/2010 07h22

Plus la rentrée scolaire approche, plus Michelle Dugas angoisse. Cette mère de famille s'attend à devoir débourser pas moins de 3 500 $ pour permettre à cinq de ses enfants de fréquenter une école publique, cette année, une somme qu'elle se dit incapable de payer.
«Ce n'est pas vrai du tout que l'école publique, c'est gratuit», s'indigne la résidente de Sainte-Julienne, dans Lanaudière.
«C'est plate à dire, mais si j'ai vraiment à débourser pour tout ce qu'on me demande de payer, mes enfants n'auront rien à Noël, lance-t-elle. Leur cadeau de Noël, ça va être de les envoyer à l'école.»
Découragée
Mère de six enfants, dont cinq qui fréquenteront une école primaire ou secondaire en septembre, Michelle Dugas est habituée d'absorber des factures plus salées que la moyenne, au début de l'année scolaire.
Mais depuis qu'elle commence à recevoir par la poste les listes d'effets scolaires à acheter pour ses enfants, Mme Dugas est découragée.
Selon ses calculs, il lui faudra débourser quelque 3500 $ uniquement pour permettre à ses enfants de commencer l'année scolaire dans des écoles publiques.
Il s'agit d'une somme colossale pour cette famille où seul le papa travaille. L'an dernier, ses revenus ont atteint 31 000 $.
En plus des centaines de dollars exigés par les établissements pour la «surveillance du dîner», des photocopies, des sorties éducatives et l'agenda des élèves, Michelle Dugas estime devoir débourser près de 600 $ pour acheter des cartables, cahiers d'exercices, feuilles lignées, gommes à effacer et stylos, entre autres.
C'est sans compter les uniformes qu'elle doit procurer à quatre de ses enfants fréquentant le Pavillon des Explorateurs et l'École secondaire du Havre-Jeunesse de Sainte-Julienne, où un code vestimentaire est en vigueur.
Pour s'y conformer sans s'obliger à laver ces polos, vestes et vêtements de sport quotidiennement, Mme Dugas a calculé qu'il lui faudra payer environ 1 500 $. Cela inclut les trois paires de chaussures par enfants qu'exigent les écoles, ajoute la mère de famille.
«Il faut une paire de souliers pour l'extérieur, une paire d'espadrilles à semelle blanche pour l'éducation physique et une autre paire de souliers pour la classe», soupire-t-elle.
La peur de ne pas arriver
Michelle Dugas croit que les frais de surveillance du dîner pourraient être moins élevés.
«C'est exagéré», dit-elle.
Et l'imposition d'un uniforme dans des écoles publiques ne fait pas son affaire. «Je ne suis pas d'accord avec ça. Si on nous disait que ça prend un polo de couleur unie, j'irais l'acheter ailleurs. Mais là, ça prend le logo de l'école», souligne-telle, en laissant entendre que c'est plus coûteux.
«Tout ça commence à me faire peur, confie la mère de famille. Je suis en train de me demander si je vais arriver le mois prochain, si je serai capable de nourrir mes enfants. Je n'ai aucune idée comment je vais faire pour payer tous ces montants-là.»
Il n'a pas été possible d'obtenir les commentaires de la Commission scolaire des Samares, ses bureaux étant fermés en raison des vacances estivales.
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