L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Le modèle du Dr Julien miné par un manque de fonds
Privé du million promis par Québec, le pédiatre social a congédié la moitié de son personnel et s'apprête à vendre son siège social
Lisa-Marie Gervais 28 juillet 2010 Le Devoir
Qui l'eût cru? Le Dr Gilles Julien, pédiatre social réputé et maintes fois louangé, peine à boucler ses fins de mois. Aux prises avec un déficit anticipé de près d'un million, le Dr Julien a confirmé qu'il mettra en vente la maison qui abrite le siège social de sa fondation, rue Sainte-Catherine Est. Pire, il a dû congédier la moitié des 18 membres de son personnel, dont plusieurs spécialistes, des psychoéducateurs et des travailleurs sociaux.
En juin, au moment où ses enfants quittaient les bancs d'école pour embrasser l'été, il a été forcé de réduire de moitié les activités de son camp de jour et du Projet ruelle dans Hochelaga-Maisonneuve. «C'est un drame majeur. Je ne sais plus quoi faire», lance-t-il dans un véritable cri du coeur.
Le Dr Julien a même contacté le chef de police d'Hochelaga-Maisonneuve pour lui dire d'augmenter ses effectifs. «Mes enfants vont être dans les rues, ils vont péter des vitres et voler des dépanneurs», lui avait prédit le pédiatre, qui gère deux centres d'aide aux enfants en difficulté, l'un dans «HoMa» et l'autre dans Côte-des-Neiges. «C'était trop gros. Ça nous a complètement brisés.»
Il le déclare sans ambages: le modèle d'entreprise sociale qu'il a développé vaut trois millions. Il est financé par trois secteurs, soit la population (la Guignolée et autres dons), les sociétés (les fondations et entreprises privées) et le gouvernement. Le déficit de 900 000 $ qui s'est creusé est en fait la part que le gouvernement ne lui a jamais versée. «Mon C.A. m'a dit que je n'avais plus le choix. C'est là que j'ai dû couper la moitié de mes services directs aux enfants», explique-t-il.
Le Dr Julien se désole d'avoir été aussi «naïf». Il y a deux ans, lors du dépôt du budget, Monique Jérôme-Forget, la ministre des Finances d'alors, en avait profité pour rendre hommage au pédiatre social de plus 30 ans d'expérience. «Elle m'avait dit qu'elle admirait ce que je faisais et qu'elle allait engager des fonds pour nos activités», se rappelle-t-il. Une promesse non tenue qui s'est envolée en fumée lorsque Raymond Bachand a pris la tête du ministère. Encore aujourd'hui, l'argent se fait toujours attendre. «Les gens pensent que je suis plein de fric, ils se demandent comment ça se fait que je n'ai plus d'argent. Ma popularité me nuit. C'est spécial», déplore le Dr Julien.
Au ministère des Finances, on dit avoir la volonté d'aider le Dr Julien. «Il a un projet unique qui ne rentre pas dans les programmes normés, alors on travaille là-dessus», a dit Catherine Poulin, l'attachée de presse du ministre Bachand.
Un modèle éprouvé
Le Dr Julien ne réinvente pas la roue. Mais sa méthode a le mérite de s'intéresser à l'enfant dès son plus jeune âge et d'évoluer avec lui, à son rythme. «C'est quand même un super beau modèle dynamique qui couvre la trajectoire d'un enfant, qui est préventif et qui s'assure que l'enfant ne tombe pas entre deux chaises», résume le pédiatre.
L'idée est de ne pas sortir trop vite l'enfant en difficulté de son milieu, mais plutôt de mobiliser les ressources autour (la famille, l'école, la communauté) pour lui venir en aide. C'est ce que font notamment les Cercles de l'enfant, un programme développé par le Dr Julien et son équipe. «Il y a une logique de "bottom up". On fait tout ce qu'on peut en bas, mais quand on est plus capable, on va chercher le gros service qui coûte cher, a-t-il expliqué. On est comme le chaînon manquant pour les populations vulnérables.»
Le pédiatre trouve aberrant que le gouvernement ne soutienne pas davantage son modèle clé en main d'entreprise sociale. En Europe, à Vancouver, où il a récemment été invité à prononcer la conférence d'ouverture d'un colloque sur le développement du cerveau de l'enfant, le Dr Julien est applaudi. En plus de jouir d'une profonde reconnaissance, son modèle de pédiatrie fait mouche. Mais nul n'est prophète en son pays. «C'est purement québécois, on réinvente la roue, ce sont les gens d'ailleurs qui viennent me chercher, il faut le faire!» lance-t-il.
S'il apprécie les nombreux encouragements qu'il reçoit, il a parfois l'impression qu'on veut lui signer un chèque en blanc. «Je ne veux pas ça. Je veux plutôt que l'on comprenne ce que je fais», soutient le pédiatre qui rêve d'une Chaire de recherche en pédiatrie sociale. «Je suis un peu amer et je vieillis. Les jeunes vont à mon sens amener la pédiatrie sociale plus loin, mais je suis encore l'inspirant de ce monde-là», constate-t-il humblement.
Relève
Car à 65 ans et des poussières, de plus en plus près de la retraite, le Dr Julien songe à l'avenir du système qu'il a développé. «Je ne veux pas que tout ce qu'on fait ne soit associé qu'à mon nom. C'est trop fragile. C'est un système que j'ai mis en place et qui se déploie. C'est toute [cette idée-là] qu'il faut vendre», insiste-t-il.
Il réitère néanmoins toute sa confiance à la relève. Ses centres de pédiatrie suscitent un grand intérêt et ont même déjà fait quelques petits. Des six nouveaux centres au Québec, le dernier en règle a vu le jour à Lévis, où sa fille infirmière habite. Le pédiatre en chef du département se sentait démuni devant ses patients et souhaitait s'engager davantage. Il a maintenant un local dans une école pour tout l'été et il y tient des consultations cliniques. «À l'automne, le CSSS et la DPJ vont prêter des ressources à cette petite équipe qui va grossir tranquillement à peu de frais et qui va développer son expertise locale», se réjouit le Dr Julien, en citant des exemples de pédiatres dévoués à Saint-Jean et dans le quartier Centre-Sud, à Montréal. «Ce sont des gens qui vont amener ça beaucoup plus loin, mais qui vont continuer d'avoir une approche très engagée», souligne-t-il en fondant beaucoup d'espoir sur son réseau de centres de pédiatrie sociale du Québec.
En attendant, il s'accroche aux témoignages d'encouragement et aux marques d'affection qu'il reçoit. «Je reçois des chèques tous les jours, de 50 $, 1000 $. Il y a même une dame de Laval qui m'a envoyé 8000 $ avec un mot d'encouragement. 8000 $, ce n'est pas rien», s'émeut-il. «C'est tellement impressionnant. On n'arrête pas de nous offrir des services, de l'aide. Quand tu vois tout ça, tu ne peux pas croire que tu es sur la mauvaise voie», conclut-il.
Privé du million promis par Québec, le pédiatre social a congédié la moitié de son personnel et s'apprête à vendre son siège social
Lisa-Marie Gervais 28 juillet 2010 Le Devoir
Qui l'eût cru? Le Dr Gilles Julien, pédiatre social réputé et maintes fois louangé, peine à boucler ses fins de mois. Aux prises avec un déficit anticipé de près d'un million, le Dr Julien a confirmé qu'il mettra en vente la maison qui abrite le siège social de sa fondation, rue Sainte-Catherine Est. Pire, il a dû congédier la moitié des 18 membres de son personnel, dont plusieurs spécialistes, des psychoéducateurs et des travailleurs sociaux.
En juin, au moment où ses enfants quittaient les bancs d'école pour embrasser l'été, il a été forcé de réduire de moitié les activités de son camp de jour et du Projet ruelle dans Hochelaga-Maisonneuve. «C'est un drame majeur. Je ne sais plus quoi faire», lance-t-il dans un véritable cri du coeur.
Le Dr Julien a même contacté le chef de police d'Hochelaga-Maisonneuve pour lui dire d'augmenter ses effectifs. «Mes enfants vont être dans les rues, ils vont péter des vitres et voler des dépanneurs», lui avait prédit le pédiatre, qui gère deux centres d'aide aux enfants en difficulté, l'un dans «HoMa» et l'autre dans Côte-des-Neiges. «C'était trop gros. Ça nous a complètement brisés.»
Il le déclare sans ambages: le modèle d'entreprise sociale qu'il a développé vaut trois millions. Il est financé par trois secteurs, soit la population (la Guignolée et autres dons), les sociétés (les fondations et entreprises privées) et le gouvernement. Le déficit de 900 000 $ qui s'est creusé est en fait la part que le gouvernement ne lui a jamais versée. «Mon C.A. m'a dit que je n'avais plus le choix. C'est là que j'ai dû couper la moitié de mes services directs aux enfants», explique-t-il.
Le Dr Julien se désole d'avoir été aussi «naïf». Il y a deux ans, lors du dépôt du budget, Monique Jérôme-Forget, la ministre des Finances d'alors, en avait profité pour rendre hommage au pédiatre social de plus 30 ans d'expérience. «Elle m'avait dit qu'elle admirait ce que je faisais et qu'elle allait engager des fonds pour nos activités», se rappelle-t-il. Une promesse non tenue qui s'est envolée en fumée lorsque Raymond Bachand a pris la tête du ministère. Encore aujourd'hui, l'argent se fait toujours attendre. «Les gens pensent que je suis plein de fric, ils se demandent comment ça se fait que je n'ai plus d'argent. Ma popularité me nuit. C'est spécial», déplore le Dr Julien.
Au ministère des Finances, on dit avoir la volonté d'aider le Dr Julien. «Il a un projet unique qui ne rentre pas dans les programmes normés, alors on travaille là-dessus», a dit Catherine Poulin, l'attachée de presse du ministre Bachand.
Un modèle éprouvé
Le Dr Julien ne réinvente pas la roue. Mais sa méthode a le mérite de s'intéresser à l'enfant dès son plus jeune âge et d'évoluer avec lui, à son rythme. «C'est quand même un super beau modèle dynamique qui couvre la trajectoire d'un enfant, qui est préventif et qui s'assure que l'enfant ne tombe pas entre deux chaises», résume le pédiatre.
L'idée est de ne pas sortir trop vite l'enfant en difficulté de son milieu, mais plutôt de mobiliser les ressources autour (la famille, l'école, la communauté) pour lui venir en aide. C'est ce que font notamment les Cercles de l'enfant, un programme développé par le Dr Julien et son équipe. «Il y a une logique de "bottom up". On fait tout ce qu'on peut en bas, mais quand on est plus capable, on va chercher le gros service qui coûte cher, a-t-il expliqué. On est comme le chaînon manquant pour les populations vulnérables.»
Le pédiatre trouve aberrant que le gouvernement ne soutienne pas davantage son modèle clé en main d'entreprise sociale. En Europe, à Vancouver, où il a récemment été invité à prononcer la conférence d'ouverture d'un colloque sur le développement du cerveau de l'enfant, le Dr Julien est applaudi. En plus de jouir d'une profonde reconnaissance, son modèle de pédiatrie fait mouche. Mais nul n'est prophète en son pays. «C'est purement québécois, on réinvente la roue, ce sont les gens d'ailleurs qui viennent me chercher, il faut le faire!» lance-t-il.
S'il apprécie les nombreux encouragements qu'il reçoit, il a parfois l'impression qu'on veut lui signer un chèque en blanc. «Je ne veux pas ça. Je veux plutôt que l'on comprenne ce que je fais», soutient le pédiatre qui rêve d'une Chaire de recherche en pédiatrie sociale. «Je suis un peu amer et je vieillis. Les jeunes vont à mon sens amener la pédiatrie sociale plus loin, mais je suis encore l'inspirant de ce monde-là», constate-t-il humblement.
Relève
Car à 65 ans et des poussières, de plus en plus près de la retraite, le Dr Julien songe à l'avenir du système qu'il a développé. «Je ne veux pas que tout ce qu'on fait ne soit associé qu'à mon nom. C'est trop fragile. C'est un système que j'ai mis en place et qui se déploie. C'est toute [cette idée-là] qu'il faut vendre», insiste-t-il.
Il réitère néanmoins toute sa confiance à la relève. Ses centres de pédiatrie suscitent un grand intérêt et ont même déjà fait quelques petits. Des six nouveaux centres au Québec, le dernier en règle a vu le jour à Lévis, où sa fille infirmière habite. Le pédiatre en chef du département se sentait démuni devant ses patients et souhaitait s'engager davantage. Il a maintenant un local dans une école pour tout l'été et il y tient des consultations cliniques. «À l'automne, le CSSS et la DPJ vont prêter des ressources à cette petite équipe qui va grossir tranquillement à peu de frais et qui va développer son expertise locale», se réjouit le Dr Julien, en citant des exemples de pédiatres dévoués à Saint-Jean et dans le quartier Centre-Sud, à Montréal. «Ce sont des gens qui vont amener ça beaucoup plus loin, mais qui vont continuer d'avoir une approche très engagée», souligne-t-il en fondant beaucoup d'espoir sur son réseau de centres de pédiatrie sociale du Québec.
En attendant, il s'accroche aux témoignages d'encouragement et aux marques d'affection qu'il reçoit. «Je reçois des chèques tous les jours, de 50 $, 1000 $. Il y a même une dame de Laval qui m'a envoyé 8000 $ avec un mot d'encouragement. 8000 $, ce n'est pas rien», s'émeut-il. «C'est tellement impressionnant. On n'arrête pas de nous offrir des services, de l'aide. Quand tu vois tout ça, tu ne peux pas croire que tu es sur la mauvaise voie», conclut-il.
- fleurissimo
- Manitou de la Parlotte
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- Inscription : sam. juil. 31, 2004 12:00 am
Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Que c'est triste !
Je ne peux croire que le ministère de la Santé va laisser aller son oeuvre.
Ça serait scandaleux que Bolduc écoute Julie Snyder et abandonne le Dr.Julien.
Il ne demande pourtant pas la lune.
Je ne peux croire que le ministère de la Santé va laisser aller son oeuvre.
Ça serait scandaleux que Bolduc écoute Julie Snyder et abandonne le Dr.Julien.
Il ne demande pourtant pas la lune.
[color=#0000FF][b]le hasard ne fait toujours que la moitié du chemin[/b][/color]
Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Le blogue de Patrick Lagacé
Le Mercredi 28 juillet 2010 | Mise en ligne à 10h01 |
Pauvre Dr Gilles Julien, vous n’êtes pas Bernie Ecclstone !
Lisa-Marie Gervais, du Devoir, donne ce matin la parole au Dr Gilles Julien, qui lance un cri du coeur quant au financement de l’organisme de pédiatrie sociale portant son nom, dans Hochelaga-Maisonneuve. Le Dr Julien, tel qu’on le connaît, dénonce entre autres le fait qu’une subvention promise par Québec n’est jamais venue, creusant un trou de 900 000$ dans les activités de sa fondation. Des programmes ont été coupés, ainsi que des postes.
C’est évidemment affligeant, quand on sait le bien que fait l’organisme, dans un quartier pauvre de la ville. Quand on sait à quel point le « modèle » de Gilles Julien fait école ailleurs au Québec, au Canada et en Europe. Espérons que la montée de lait du Dr Julien va sortir quelques élus de leur torpeur estivale. Espérons que quelques élus vont magiquement accoucher de « normes » pour encadrer l’organisme mille fois célébré. Parce qu’on dirait bien que c’est ça le problème du fric non-versé par Québec : une affaire de normes. C’est très important, les normes. C’est capital pour assurer le bon fonctionnement, les normes. Sans normes, tout déborde, tout fout le camp, tout craque, tout se fissure. C’est bien connu. Oui, c’est un problème de normes, explique l’attachée de presse du ministre des Finances, Raymond Bachand. Extrait du texte de Gervais :
«Il a un projet unique qui ne rentre pas dans les programmes normés, alors on travaille là-dessus. »
Alors croisons-nous, tous, les doigts, pour que les normes soient adaptées, modifiées, réinventées, métamorphosées au plus sacrant, afin que le « projet » de Gilles Julien, celui qui s’assure que des enfants déjà poqués ne sortent pas de l’enfance encore plus poqués, « rentre » bientôt dans le cadre « normé » de l’État.
Si Raymond Bachand a accompli des miracles pour sauver triomphalement le Grand Prix de Montréal, émissaires à Londres en appui, au prix d’efforts qui ont duré des mois, sauver la Fondation Gilles Julien devrait prendre au gros, gros max un après-midi. Et y a même pas Bernie Ecclestone dans le dossier.
http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/20 ... ECRAN1POS5" onclick="window.open(this.href);return false;
Le Mercredi 28 juillet 2010 | Mise en ligne à 10h01 |
Pauvre Dr Gilles Julien, vous n’êtes pas Bernie Ecclstone !
Lisa-Marie Gervais, du Devoir, donne ce matin la parole au Dr Gilles Julien, qui lance un cri du coeur quant au financement de l’organisme de pédiatrie sociale portant son nom, dans Hochelaga-Maisonneuve. Le Dr Julien, tel qu’on le connaît, dénonce entre autres le fait qu’une subvention promise par Québec n’est jamais venue, creusant un trou de 900 000$ dans les activités de sa fondation. Des programmes ont été coupés, ainsi que des postes.
C’est évidemment affligeant, quand on sait le bien que fait l’organisme, dans un quartier pauvre de la ville. Quand on sait à quel point le « modèle » de Gilles Julien fait école ailleurs au Québec, au Canada et en Europe. Espérons que la montée de lait du Dr Julien va sortir quelques élus de leur torpeur estivale. Espérons que quelques élus vont magiquement accoucher de « normes » pour encadrer l’organisme mille fois célébré. Parce qu’on dirait bien que c’est ça le problème du fric non-versé par Québec : une affaire de normes. C’est très important, les normes. C’est capital pour assurer le bon fonctionnement, les normes. Sans normes, tout déborde, tout fout le camp, tout craque, tout se fissure. C’est bien connu. Oui, c’est un problème de normes, explique l’attachée de presse du ministre des Finances, Raymond Bachand. Extrait du texte de Gervais :
«Il a un projet unique qui ne rentre pas dans les programmes normés, alors on travaille là-dessus. »
Alors croisons-nous, tous, les doigts, pour que les normes soient adaptées, modifiées, réinventées, métamorphosées au plus sacrant, afin que le « projet » de Gilles Julien, celui qui s’assure que des enfants déjà poqués ne sortent pas de l’enfance encore plus poqués, « rentre » bientôt dans le cadre « normé » de l’État.
Si Raymond Bachand a accompli des miracles pour sauver triomphalement le Grand Prix de Montréal, émissaires à Londres en appui, au prix d’efforts qui ont duré des mois, sauver la Fondation Gilles Julien devrait prendre au gros, gros max un après-midi. Et y a même pas Bernie Ecclestone dans le dossier.
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Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Publié le 28 juillet 2010 à 12h57 | Mis à jour le 28 juillet 2010 à 17h40
Le Dr Julien dans le rouge: Québec promet d'aider
Ariane Lacoursière
Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, s'engage à verser un million de dollars au Dr Gilles Julien, pédiatre social réputé qui aide les enfants défavorisés de Montréal. Aux prises avec des problèmes financiers, le célèbre pédiatre a dû congédier au début de l'été la moitié de ses 18 employés et envisageait de mettre en vente la maison qui abrite le siège social de sa Fondation.
Depuis plus de 10 ans, le Dr Julien aide les enfants du quartier Hochelaga-Maisonneuve et Côte-des-Neiges en pratiquant la pédiatrie sociale. Même si le spécialiste récolte chaque année plusieurs centaines de dons de la part d'individus et d'entreprises, il fait face aujourd'hui à un déficit anticipé de 900 000$.
Cette année, Québec a versé 470 000$ à la fondation du Dr Julien. Mais selon le pédiatre, un million lui avait été promis. En manque d'argent, le Dr Julien a dû couper dans ses activités. «J'ai perdu des employés de grande qualité. Et je m'apprêtais cet automne à coupe mes liens avec les écoles par manque de ressource», mentionne-t-il.
La journée d'aujourd'hui a été un véritable marathon pour le Dr Julien, qui a enfilé les entrevues médiatiques en plus de soigner quelques enfants. Cette course folle aura porté fruit: en fin de journée, le ministre Bolduc a annoncé que le Dr Julien recevra un million de dollars cette année. «Le ministre s'engage à trouver les quelque 500 000$ restant. Il tentera aussi de trouver une solution pour que le financement soit récurent», dit l'attachée de presse de M. Bolduc, Marie-Ève Bédard.
Le Dr Julien s'est dit soulagé par cette annonce : «Mais je reste prudent. Je ne dépenserai pas cet argent tant que je ne l'aurai pas».
Cette nouvelle soulagera aussi plus d'un parent montréalais. Cet après-midi, aux abords du centre d'Assistance d'enfant en difficulté (AED) du Dr Julien dans Hochelaga-Maisonneuve, plusieurs se disaient inquiets de voir «leur» Dr Julien en difficultés financières.
Nancy, une mère de famille de quatre enfants enceinte de son cinquième, venait porter son fils Anthony, huit ans, au camp de jour gratuit du Dr Julien. «Le Dr Julien est incroyable. Anthony souffre de dyslexie. Il m'a beaucoup aidée avec ça», a dit Nancy.
La soeur d'Anthony, la petit Joannie, 10 ans, a elle aussi profité de la générosité du Dr Julien. «Elle a reçu une bourse pour aller au collège privé quand elle sera au secondaire. J'ai pleuré quand j'ai su ça. Je n'aurais pas été capable de lui payer ça», souffle Nancy. Le père d'Anthony et de Joannie, Richard, était quant à lui troublé de voir que Québec tardait à subventionner le Dr Julien. «Le gouvernement ne met par l'argent à la bonne place», a-t-il commenté.
La député péquiste du quartier Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, était quant à elle outrée. «Le Dr Julien est un pilier du quartier. Il fait la différence ici, a-t-elle déclaré. (...) C'est indécent de la part du gouvernement Charest de promettre de l'argent et de ne pas le verser.»
Au cabinet du ministre des Finances, Claude Bachand, on a assuré que le gouvernement n'a jamais promis de verser un million de dollars au Dr Julien. «C'est le Dr Julien qui nous a dit au printemps qu'il avait besoin de ce montant, explique l'attachée de presse du ministre Bachand, Catherine Poulin. Le gouvernement croit en ce que fait le Dr Julien et le ministre Bolduc assure qu'il trouvera l'argent.»
Heureux de recevoir le financement de Québec, le Dr Julien espère toutefois que le gouvernement ira plus loin. «J'espère qu'on commencera à se questionner sur le sort réservé aux enfants au Québec. Comment traite-t-on nos enfants vulnérables? Et que fait-on pour aider? Il faut étendre la réflexion.»
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Le Dr Julien dans le rouge: Québec promet d'aider
Ariane Lacoursière
Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, s'engage à verser un million de dollars au Dr Gilles Julien, pédiatre social réputé qui aide les enfants défavorisés de Montréal. Aux prises avec des problèmes financiers, le célèbre pédiatre a dû congédier au début de l'été la moitié de ses 18 employés et envisageait de mettre en vente la maison qui abrite le siège social de sa Fondation.
Depuis plus de 10 ans, le Dr Julien aide les enfants du quartier Hochelaga-Maisonneuve et Côte-des-Neiges en pratiquant la pédiatrie sociale. Même si le spécialiste récolte chaque année plusieurs centaines de dons de la part d'individus et d'entreprises, il fait face aujourd'hui à un déficit anticipé de 900 000$.
Cette année, Québec a versé 470 000$ à la fondation du Dr Julien. Mais selon le pédiatre, un million lui avait été promis. En manque d'argent, le Dr Julien a dû couper dans ses activités. «J'ai perdu des employés de grande qualité. Et je m'apprêtais cet automne à coupe mes liens avec les écoles par manque de ressource», mentionne-t-il.
La journée d'aujourd'hui a été un véritable marathon pour le Dr Julien, qui a enfilé les entrevues médiatiques en plus de soigner quelques enfants. Cette course folle aura porté fruit: en fin de journée, le ministre Bolduc a annoncé que le Dr Julien recevra un million de dollars cette année. «Le ministre s'engage à trouver les quelque 500 000$ restant. Il tentera aussi de trouver une solution pour que le financement soit récurent», dit l'attachée de presse de M. Bolduc, Marie-Ève Bédard.
Le Dr Julien s'est dit soulagé par cette annonce : «Mais je reste prudent. Je ne dépenserai pas cet argent tant que je ne l'aurai pas».
Cette nouvelle soulagera aussi plus d'un parent montréalais. Cet après-midi, aux abords du centre d'Assistance d'enfant en difficulté (AED) du Dr Julien dans Hochelaga-Maisonneuve, plusieurs se disaient inquiets de voir «leur» Dr Julien en difficultés financières.
Nancy, une mère de famille de quatre enfants enceinte de son cinquième, venait porter son fils Anthony, huit ans, au camp de jour gratuit du Dr Julien. «Le Dr Julien est incroyable. Anthony souffre de dyslexie. Il m'a beaucoup aidée avec ça», a dit Nancy.
La soeur d'Anthony, la petit Joannie, 10 ans, a elle aussi profité de la générosité du Dr Julien. «Elle a reçu une bourse pour aller au collège privé quand elle sera au secondaire. J'ai pleuré quand j'ai su ça. Je n'aurais pas été capable de lui payer ça», souffle Nancy. Le père d'Anthony et de Joannie, Richard, était quant à lui troublé de voir que Québec tardait à subventionner le Dr Julien. «Le gouvernement ne met par l'argent à la bonne place», a-t-il commenté.
La député péquiste du quartier Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, était quant à elle outrée. «Le Dr Julien est un pilier du quartier. Il fait la différence ici, a-t-elle déclaré. (...) C'est indécent de la part du gouvernement Charest de promettre de l'argent et de ne pas le verser.»
Au cabinet du ministre des Finances, Claude Bachand, on a assuré que le gouvernement n'a jamais promis de verser un million de dollars au Dr Julien. «C'est le Dr Julien qui nous a dit au printemps qu'il avait besoin de ce montant, explique l'attachée de presse du ministre Bachand, Catherine Poulin. Le gouvernement croit en ce que fait le Dr Julien et le ministre Bolduc assure qu'il trouvera l'argent.»
Heureux de recevoir le financement de Québec, le Dr Julien espère toutefois que le gouvernement ira plus loin. «J'espère qu'on commencera à se questionner sur le sort réservé aux enfants au Québec. Comment traite-t-on nos enfants vulnérables? Et que fait-on pour aider? Il faut étendre la réflexion.»
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Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Des promesses d'aide pour le Dr Julien
Québec allongera cette année sa contribution à un million et étudiera la possibilité de rendre sa subvention récurrente
Lisa-Marie Gervais 29 juillet 2010 Le Devoir
Emu par l'ampleur du soutien à sa cause, le Dr Gilles Julien n'a pourtant pas complètement retrouvé le sourire, constatant qu'il devra encore une fois surfer sur une promesse d'argent du gouvernement. «En espérant que ce soit la vraie, cette fois. Je veux bien donner le bénéfice du doute [au ministre de la Santé], c'est un gars honnête. Il a géré une crise aujourd'hui, mais que va-t-il arriver demain? Je ne le sais pas», a confié le Dr Julien.
Le Devoir révélait hier que, en raison d'un déficit anticipé de 900 000 $, le célèbre pédiatre allait devoir vendre le bâtiment abritant le siège social de sa Fondation. Déjà en juin, il avait coupé de moitié son personnel qui s'occupait des enfants en difficulté dans ses centres d'Hochelaga-Maisonneuve et de Côte-des-Neiges ainsi que les activités de ses camps de jour.
Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, est aussitôt intervenu pour juguler la crise, promettant sur toutes les tribunes une aide financière d'urgence et la possibilité d'une subvention récurrente. «On va compléter le financement jusqu'à un million pour que le Dr Julien puisse continuer son oeuvre, a affirmé le ministre Bolduc. On va s'attendre à ce que les autres ministères [Éducation, et Emploi et Solidarité sociale] allongent leur budget et c'est moi qui vais coordonner tout ça.» Il s'est défendu d'avoir tardé à agir, expliquant qu'il n'a été mis au parfum des difficultés du Dr Julien qu'au début du mois et qu'il n'en a saisi l'urgence qu'en lisant Le Devoir ce matin (hier).
Ces trois ministères devaient verser une somme totale de 450 000 $, mais en vertu de programmes spéciaux qui concernaient quelques projets du Dr Julien. «Mais l'enjeu n'est pas là. L'aide gouvernementale qu'on demande, c'est un million pour soutenir notre fonctionnement de base. Pas pour des projets spéciaux», a-t-il lancé.
Le pédiatre de 65 ans voit toutefois d'un bon oeil que le ministre Bolduc propose une entente sur une action concertée pour que plusieurs ministères, y compris ceux de la Justice et de la Famille, fournissent une contribution récurrente. «[Le ministre] m'a dit qu'il fallait que j'arrête d'être dans la précarité et voulait s'engager à long terme. J'étais bien d'accord», a-t-il indiqué, désireux de s'attaquer au plan de match pour 2011.
Le ministre de la Santé n'a pas voulu s'avancer sur un échéancier, mais a promis d'agir, ayant à coeur les oeuvres du Dr Julien. «On est très conscient que ce que le Dr Julien fait, ça diminue les coûts dans le réseau de la santé et de la délinquance, a soutenu Yves Bolduc. C'est une cause en laquelle on croit beaucoup.»
Promesses vaines et espoirs déçus
Pendant les vingt années où il a porté à bout de bras son entreprise d'économie sociale, le Dr Julien en a vu passer, des promesses. Il y a deux ans, convoqué à la lecture du budget par Monique Jérôme-Forget, alors ministre des Finances, il avait sincèrement cru qu'il allait recevoir une aide financière. «Pendant qu'elle lisait le budget [la ministre] s'est arrêtée pour me rendre hommage. Elle m'a dit que c'était extraordinaire ce que je faisais. Je me suis dit qu'il y avait sûrement des fonds qui allaient venir avec ça!» a-t-il raconté dans un sourire. À la fin de l'événement, le Dr Julien est allé la voir pour confirmer qu'il y avait bel et bien des fonds d'engagés pour lui, ce qu'elle lui avait assuré. «Sauf que je n'ai rien eu et après, ils ont changé de ministre», déplore le pédiatre.
L'an dernier, l'espoir s'est ravivé lorsque le Dr Julien a eu le privilège d'être convié à une rencontre de deux heures avec cinq ministres (Santé, Services sociaux, Famille, Justice et Éducation). «Ils m'ont dit qu'ils voulaient tous m'aider pas un à la fois, mais tous ensemble. J'ai eu cinq ministres à moi seul pour expliquer mon affaire. Ça ne se fait jamais! Ils sont sortis emballés», a raconté le Dr Julien.
À la suite de cette rencontre, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a négocié à un million la contribution qui allait lui être octroyée. «Mais quand j'ai lu le budget, j'ai vu qu'on n'était pas là. Il n'y avait rien. Zéro», a-t-il ajouté.
L'attachée de presse au cabinet du ministre des Finances, Catherine Poulin, souligne que l'ex-ministre Jérôme-Forget avait bel et bien prévu des sommes dans le budget 2008-2009 à travers la création d'un fonds de 400 millions échelonnés sur dix ans. Sauf que le projet du Dr Julien ne semble pas y être admissible puisqu'il faut répondre à certains critères. «Je n'y ai pas accès parce qu'il faut que ça passe par les tables de concertation locales. Je ne dois pas être assez "groundé" dans la communauté. N'importe quoi», a ironisé le pédiatre, en se reprochant d'avoir été naïf.
Au cabinet du ministre de la Santé, on a expliqué qu'il était impossible de contourner les normes des programmes en place. «Par contre, il y a peut-être lieu de travailler avec le Dr Julien pour rapprocher sa proposition avec ce qui se fait déjà dans les programmes», a laissé entendre Marie-Ève Bédard, attachée de presse au cabinet.
Pour le Dr Julien, le «faire rentrer dans une case» est la meilleure façon de dénaturer son approche. «Je veux qu'on prenne tout le bloc. [...] Ce n'est pas de la rigidité, c'est une autre vision des choses. Les enfants ont des besoins globaux et c'est ça qu'il faut que le gouvernement comprenne», a-t-il insisté.
Un raz-de-marée d'appuis
Même s'il navigue de promesse en promesse, le Dr Julien le sait bien: il n'est pas seul sur son île. Au siège social rue Sainte-Catherine, le téléphone ne dérougissait pas hier. Que ce soit pour manifester du soutien à son entreprise sociale, faire un don ou hurler d'indignation, les gens ont répondu à son cri du coeur. «C'est un vrai raz-de-marée. Ça n'a aucun sens, j'ai dû recevoir cent appels de médias, s'est-il étonné. Mes enfants veulent m'aider. Il y a plein de gens qui se mobilisent, me donnent leur appui. Je suis fier de ça. Mais c'est pas encore gagné pour s'emballer», a-t-il conclu, prudent.
Québec allongera cette année sa contribution à un million et étudiera la possibilité de rendre sa subvention récurrente
Lisa-Marie Gervais 29 juillet 2010 Le Devoir
Emu par l'ampleur du soutien à sa cause, le Dr Gilles Julien n'a pourtant pas complètement retrouvé le sourire, constatant qu'il devra encore une fois surfer sur une promesse d'argent du gouvernement. «En espérant que ce soit la vraie, cette fois. Je veux bien donner le bénéfice du doute [au ministre de la Santé], c'est un gars honnête. Il a géré une crise aujourd'hui, mais que va-t-il arriver demain? Je ne le sais pas», a confié le Dr Julien.
Le Devoir révélait hier que, en raison d'un déficit anticipé de 900 000 $, le célèbre pédiatre allait devoir vendre le bâtiment abritant le siège social de sa Fondation. Déjà en juin, il avait coupé de moitié son personnel qui s'occupait des enfants en difficulté dans ses centres d'Hochelaga-Maisonneuve et de Côte-des-Neiges ainsi que les activités de ses camps de jour.
Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, est aussitôt intervenu pour juguler la crise, promettant sur toutes les tribunes une aide financière d'urgence et la possibilité d'une subvention récurrente. «On va compléter le financement jusqu'à un million pour que le Dr Julien puisse continuer son oeuvre, a affirmé le ministre Bolduc. On va s'attendre à ce que les autres ministères [Éducation, et Emploi et Solidarité sociale] allongent leur budget et c'est moi qui vais coordonner tout ça.» Il s'est défendu d'avoir tardé à agir, expliquant qu'il n'a été mis au parfum des difficultés du Dr Julien qu'au début du mois et qu'il n'en a saisi l'urgence qu'en lisant Le Devoir ce matin (hier).
Ces trois ministères devaient verser une somme totale de 450 000 $, mais en vertu de programmes spéciaux qui concernaient quelques projets du Dr Julien. «Mais l'enjeu n'est pas là. L'aide gouvernementale qu'on demande, c'est un million pour soutenir notre fonctionnement de base. Pas pour des projets spéciaux», a-t-il lancé.
Le pédiatre de 65 ans voit toutefois d'un bon oeil que le ministre Bolduc propose une entente sur une action concertée pour que plusieurs ministères, y compris ceux de la Justice et de la Famille, fournissent une contribution récurrente. «[Le ministre] m'a dit qu'il fallait que j'arrête d'être dans la précarité et voulait s'engager à long terme. J'étais bien d'accord», a-t-il indiqué, désireux de s'attaquer au plan de match pour 2011.
Le ministre de la Santé n'a pas voulu s'avancer sur un échéancier, mais a promis d'agir, ayant à coeur les oeuvres du Dr Julien. «On est très conscient que ce que le Dr Julien fait, ça diminue les coûts dans le réseau de la santé et de la délinquance, a soutenu Yves Bolduc. C'est une cause en laquelle on croit beaucoup.»
Promesses vaines et espoirs déçus
Pendant les vingt années où il a porté à bout de bras son entreprise d'économie sociale, le Dr Julien en a vu passer, des promesses. Il y a deux ans, convoqué à la lecture du budget par Monique Jérôme-Forget, alors ministre des Finances, il avait sincèrement cru qu'il allait recevoir une aide financière. «Pendant qu'elle lisait le budget [la ministre] s'est arrêtée pour me rendre hommage. Elle m'a dit que c'était extraordinaire ce que je faisais. Je me suis dit qu'il y avait sûrement des fonds qui allaient venir avec ça!» a-t-il raconté dans un sourire. À la fin de l'événement, le Dr Julien est allé la voir pour confirmer qu'il y avait bel et bien des fonds d'engagés pour lui, ce qu'elle lui avait assuré. «Sauf que je n'ai rien eu et après, ils ont changé de ministre», déplore le pédiatre.
L'an dernier, l'espoir s'est ravivé lorsque le Dr Julien a eu le privilège d'être convié à une rencontre de deux heures avec cinq ministres (Santé, Services sociaux, Famille, Justice et Éducation). «Ils m'ont dit qu'ils voulaient tous m'aider pas un à la fois, mais tous ensemble. J'ai eu cinq ministres à moi seul pour expliquer mon affaire. Ça ne se fait jamais! Ils sont sortis emballés», a raconté le Dr Julien.
À la suite de cette rencontre, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a négocié à un million la contribution qui allait lui être octroyée. «Mais quand j'ai lu le budget, j'ai vu qu'on n'était pas là. Il n'y avait rien. Zéro», a-t-il ajouté.
L'attachée de presse au cabinet du ministre des Finances, Catherine Poulin, souligne que l'ex-ministre Jérôme-Forget avait bel et bien prévu des sommes dans le budget 2008-2009 à travers la création d'un fonds de 400 millions échelonnés sur dix ans. Sauf que le projet du Dr Julien ne semble pas y être admissible puisqu'il faut répondre à certains critères. «Je n'y ai pas accès parce qu'il faut que ça passe par les tables de concertation locales. Je ne dois pas être assez "groundé" dans la communauté. N'importe quoi», a ironisé le pédiatre, en se reprochant d'avoir été naïf.
Au cabinet du ministre de la Santé, on a expliqué qu'il était impossible de contourner les normes des programmes en place. «Par contre, il y a peut-être lieu de travailler avec le Dr Julien pour rapprocher sa proposition avec ce qui se fait déjà dans les programmes», a laissé entendre Marie-Ève Bédard, attachée de presse au cabinet.
Pour le Dr Julien, le «faire rentrer dans une case» est la meilleure façon de dénaturer son approche. «Je veux qu'on prenne tout le bloc. [...] Ce n'est pas de la rigidité, c'est une autre vision des choses. Les enfants ont des besoins globaux et c'est ça qu'il faut que le gouvernement comprenne», a-t-il insisté.
Un raz-de-marée d'appuis
Même s'il navigue de promesse en promesse, le Dr Julien le sait bien: il n'est pas seul sur son île. Au siège social rue Sainte-Catherine, le téléphone ne dérougissait pas hier. Que ce soit pour manifester du soutien à son entreprise sociale, faire un don ou hurler d'indignation, les gens ont répondu à son cri du coeur. «C'est un vrai raz-de-marée. Ça n'a aucun sens, j'ai dû recevoir cent appels de médias, s'est-il étonné. Mes enfants veulent m'aider. Il y a plein de gens qui se mobilisent, me donnent leur appui. Je suis fier de ça. Mais c'est pas encore gagné pour s'emballer», a-t-il conclu, prudent.
Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Pétition Soutenonsledrjulien.com
http://www.goodnesstv.org/petition?gcli ... 5QodzVaMrA" onclick="window.open(this.href);return false;
http://www.goodnesstv.org/petition?gcli ... 5QodzVaMrA" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
On a vraiment un beau gouvernement hen.....
Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Me semble que c'est l'temps de fouiller dans les portefeuille pour venir en aide a des enfants et des familles en difficultés.
J'espère vraiment qu'il obtiendra les montants dont il a besoin . C'est plus que nécessaire.
J'espère vraiment qu'il obtiendra les montants dont il a besoin . C'est plus que nécessaire.
[url=http://www.casimages.com][img]http://nsa25.casimages.com/img/2011/01/11/110111032541180441.jpg[/img][/url] [url=http://www.casimages.com][img]http://nsa24.casimages.com/img/2010/10/18/101018034517279643.gif[/img][/url]
Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Santé sociale
Le Dr Julien a reçu 100 000 $
Agence QMI
Laurent Dionne
03/08/2010 17h17
MONTRÉAL – Depuis l’annonce d’un déficit de 900 000 $, la semaine dernière, la Fondation du Dr Julien a reçu 100 000 $ de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Le docteur Gilles Julien a confirmé mardi en entrevue avoir bien reçu le montant, qui s’ajoute aux 475 000 $ versés depuis le début de l’année.
Cette somme est incluse dans le financement de 1 million de $ que le gouvernement s’est engagé à verser à la fondation de pédiatrie sociale.
«Étant donné l’urgence et la situation précaire de la fondation, le ministre Bolduc a informé le docteur Julien qu’il recevrait 100 000 $ pour lui permettre de continuer ses opérations», a dit Marie-Ève Bédard, attachée de presse du ministre Yves Bolduc.
Même si cette aide est la bienvenue, le docteur Julien estime que l’investissement total doit être en mesure de soutenir la base de la pédiatrie sociale et pas seulement ses différents programmes, comme c’est le cas en ce moment.
«On a demandé au gouvernement 1 million $ par année pour la base de la pédiatrie sociale, ce qui n’a rien à voir avec nos trois projets sociaux», a soutenu le docteur Julien, qui a été contraint de congédier la moitié de ses employés pour revoir son déficit à la baisse.
Le message semble avoir été entendu par le ministère de la Santé, qui étudie la possibilité de développer des partenariats avec les centres de pédiatries sociales.
«On aimerait créer un fond pour chaque nouveau projet de pédiatrie sociale, proposé soit par le docteur Julien ou par quelqu’un d’autre», a indiqué Mme Bédard.
Une rencontre se tiendra à la mi-août afin de régler les détails du financement prévu qui doit être fini d’être versé à la fin de décembre 2011.
La Fondation du Dr Julien gère deux centres de pédiatries dans les milieux défavorisés, soit un dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve et un autre dans le quartier Côte-des-Neiges.
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archiv ... 71753.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Le Dr Julien a reçu 100 000 $
Agence QMI
Laurent Dionne
03/08/2010 17h17
MONTRÉAL – Depuis l’annonce d’un déficit de 900 000 $, la semaine dernière, la Fondation du Dr Julien a reçu 100 000 $ de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Le docteur Gilles Julien a confirmé mardi en entrevue avoir bien reçu le montant, qui s’ajoute aux 475 000 $ versés depuis le début de l’année.
Cette somme est incluse dans le financement de 1 million de $ que le gouvernement s’est engagé à verser à la fondation de pédiatrie sociale.
«Étant donné l’urgence et la situation précaire de la fondation, le ministre Bolduc a informé le docteur Julien qu’il recevrait 100 000 $ pour lui permettre de continuer ses opérations», a dit Marie-Ève Bédard, attachée de presse du ministre Yves Bolduc.
Même si cette aide est la bienvenue, le docteur Julien estime que l’investissement total doit être en mesure de soutenir la base de la pédiatrie sociale et pas seulement ses différents programmes, comme c’est le cas en ce moment.
«On a demandé au gouvernement 1 million $ par année pour la base de la pédiatrie sociale, ce qui n’a rien à voir avec nos trois projets sociaux», a soutenu le docteur Julien, qui a été contraint de congédier la moitié de ses employés pour revoir son déficit à la baisse.
Le message semble avoir été entendu par le ministère de la Santé, qui étudie la possibilité de développer des partenariats avec les centres de pédiatries sociales.
«On aimerait créer un fond pour chaque nouveau projet de pédiatrie sociale, proposé soit par le docteur Julien ou par quelqu’un d’autre», a indiqué Mme Bédard.
Une rencontre se tiendra à la mi-août afin de régler les détails du financement prévu qui doit être fini d’être versé à la fin de décembre 2011.
La Fondation du Dr Julien gère deux centres de pédiatries dans les milieux défavorisés, soit un dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve et un autre dans le quartier Côte-des-Neiges.
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archiv ... 71753.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: L'oeuvre du docteur Julien manque gravement d'argent
Publié le 17 août 2010 à 06h20 | Mis à jour à 06h22
Le bon docteur
Pierre Foglia
La Presse
Il y a quelques semaines, j'avais rendez-vous avec un monsieur et on se demandait où se rencontrer quand je me suis souvenu que c'était un ami du Dr Julien; alors pourquoi pas chez le doc mardi midi? Ça nous donnera l'occasion de le saluer en même temps.
Je ne suis pas un ami du Dr Julien, un peu quand même, je le voyais des fois il y a longtemps, on a déjà fait du vélo dans Hochelaga et dans mon coin, et puis sa pédiatrie sociale est devenue un machin trop gros pour moi. Peut-être bien pour lui aussi. Il a maintenant une secrétaire qui filtre ses appels et sûrement ses courriels. Il est devenu très «médiatique», sa célèbre Guignolée (des médias justement), si indispensable soit-elle à son oeuvre, me tombe joyeusement sur les rognons; à une époque, j'aurais osé lui dire pourquoi, il en aurait ri, aujourd'hui il ne me trouverait pas drôle.
Reste que j'ai pour lui la même affection, la même confiance, la même foncière admiration que des dizaines de milliers de Québécois. Je ne sais pas trop ce qu'est la pédiatrie sociale, mais j'ai une image en tête, celle de ma mère qui, les soirs d'hiver, raccommodait nos chaussettes trouées: elle rentrait son poing dans la chaussette pour en élargir le trou et mieux passer son fil. Julien fait ça aussi, il entre son poing dans les chaussettes trouées de la société pour en raccommoder le tissu social.
Donc on arrive, le monsieur et moi, rue Aylwin, on casse la croûte avec Julien dans sa petite salle de conférence, le bon docteur ne filait pas fort ce jour-là. Il venait de réduire son personnel. Grosses difficultés financières. Il attendait en particulier ce million promis par je ne sais plus quel ministre dans une de ces soirées où la finance rencontre la politique et où on invite Julien parce que... parce que c'est évident, non? Quel ministre ne voudrait pas être vu aux côtés du bon docteur?
Qu'est-ce que tu dois te faire chier dans ces trucs-là!
Julien a soupiré: et si en plus ça ne rapporte rien! Ce million, je comptais dessus.
Il l'a eu. C'était sûr qu'il l'aurait. Quel ministre voudrait être pointé comme l'écoeurant qui n'a pas tenu une promesse faite au bon docteur?
L'autre jour dans Le Devoir (1) une travailleuse sociale relevait avec beaucoup d'agacement qu'il a fallu moins de 24 heures au Dr Julien pour obtenir ce million alors que, dans le même temps, le gouvernement fait des coupes dans les services publics, réduit notamment de 12% les budgets de l'ensemble du programme Famille-Enfance-Jeunesse, en bref, sabre durement dans les services à la même clientèle que le bon docteur sert d'une autre manière.
Le titre de l'article m'a fait tiquer: «Donner au Dr Julien en appauvrissant le système public»... Je ne crois pas qu'en donnant au Dr Julien, l'État appauvrisse le système public, ce million par exemple ne serait allé dans aucun CSSS. Ce million, c'est un million en plus, pas en moins.
Reste que l'auteur de l'article du Devoir remet très utilement en perspective le bien privé et le bien public. Le bien comme dans «faire le bien».
Julien fait un travail formidable, sa pédiatrie sociale commence à faire des petits à Saint-Jean, à Gatineau, à Trois-Rivières, à Montréal-Nord dans le Centre-Sud, à Lévis. Reste que c'est une petite goutte dans une mer de besoins. Reste que le gros du travail social auprès des enfants dans la province, 90% de ce travail est assuré par le réseau des organismes publics financés par nos impôts.
Pourtant, en matière de visibilité, le bon docteur est 10 fois, 100 fois plus gros que les services sociaux qui, eux, couvrent tout le terrain. Le gouvernement sabre les services aux familles et la petite enfance, tout le monde ou presque s'en fout. Le Dr Julien demande un million, il l'a le lendemain.
La moitié du budget de fonctionnement du Dr Julien vient de la Fondadion Chagnon - un fonds de 1,4 milliard constitué en bonne partie d'argent public, mais c'est un autre sujet. Argent public ou non, l'aide de la Fondation Chagnon au Dr Julien, c'est de la philanthropie.
Pis, c'est pas bien?
Si, c'est bien. Mais ce n'est pas un choix de société. C'est le choix de M. Chagnon, qui n'a aucune obligation. C'est au mieux de la bonté, pas la nécessaire justice qu'une société doit à ses puckés.
Quand, devant la pression médiatique, le gouvernement donne un million au Dr Julien, c'est aussi de la philanthropie, un cadeau qui fait la manchette. Le même ministre qui donnerait un million au CSSS de la Montérégie n'aurait pas une ligne.
Une autre bonne partie du budget du Dr Julien vient de la Guignolée. Appelez ça comme vous voulez, charité, compassion, allons-y même d'un petit coup de violon, noblesse du coeur, on est justement au coeur de cette grande tendance de l'économie libérale: la sacralisation de la philanthropie (les fondations pullulent), la sacralisation de la compassion et de la charité en lieu et place de la justice sociale.
Les quelques fois où je me suis avancé sur ce terrain-là avec le doc, ça tombait mal, il avait un rendez-vous, une consultation, je ne sais pas quoi.
LES VIEUX -- Des citoyens de Beaconsfield s'opposent à la construction d'une résidence pour les vieux dans leur quartier. Pour toutes sortes de raisons, cela ferait chuter le prix de leurs maisons, cela n'amènerait rien à l'économie - les vieux ne dépensent pas -, cela augmenterait le trafic, poserait des problèmes de stationnement, cette étonnante remarque d'un voisin de la future résidence: «Les gens âgés conduisent jusqu'à leur mort.»
En plus d'être désobligeante et totalement fausse, cette remarque passe à côté du problème. Quand on y pense bien, le vrai problème avec les vieux n'est pas tant qu'ils conduisent jusqu'à leur mort, mais bien qu'ils respirent jusqu'à leur mort.
(1) Le Devoir du 12 août, page A7, une réflexion de Monique Moquin-Normand, travailleuse sociale.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Le bon docteur
Pierre Foglia
La Presse
Il y a quelques semaines, j'avais rendez-vous avec un monsieur et on se demandait où se rencontrer quand je me suis souvenu que c'était un ami du Dr Julien; alors pourquoi pas chez le doc mardi midi? Ça nous donnera l'occasion de le saluer en même temps.
Je ne suis pas un ami du Dr Julien, un peu quand même, je le voyais des fois il y a longtemps, on a déjà fait du vélo dans Hochelaga et dans mon coin, et puis sa pédiatrie sociale est devenue un machin trop gros pour moi. Peut-être bien pour lui aussi. Il a maintenant une secrétaire qui filtre ses appels et sûrement ses courriels. Il est devenu très «médiatique», sa célèbre Guignolée (des médias justement), si indispensable soit-elle à son oeuvre, me tombe joyeusement sur les rognons; à une époque, j'aurais osé lui dire pourquoi, il en aurait ri, aujourd'hui il ne me trouverait pas drôle.
Reste que j'ai pour lui la même affection, la même confiance, la même foncière admiration que des dizaines de milliers de Québécois. Je ne sais pas trop ce qu'est la pédiatrie sociale, mais j'ai une image en tête, celle de ma mère qui, les soirs d'hiver, raccommodait nos chaussettes trouées: elle rentrait son poing dans la chaussette pour en élargir le trou et mieux passer son fil. Julien fait ça aussi, il entre son poing dans les chaussettes trouées de la société pour en raccommoder le tissu social.
Donc on arrive, le monsieur et moi, rue Aylwin, on casse la croûte avec Julien dans sa petite salle de conférence, le bon docteur ne filait pas fort ce jour-là. Il venait de réduire son personnel. Grosses difficultés financières. Il attendait en particulier ce million promis par je ne sais plus quel ministre dans une de ces soirées où la finance rencontre la politique et où on invite Julien parce que... parce que c'est évident, non? Quel ministre ne voudrait pas être vu aux côtés du bon docteur?
Qu'est-ce que tu dois te faire chier dans ces trucs-là!
Julien a soupiré: et si en plus ça ne rapporte rien! Ce million, je comptais dessus.
Il l'a eu. C'était sûr qu'il l'aurait. Quel ministre voudrait être pointé comme l'écoeurant qui n'a pas tenu une promesse faite au bon docteur?
L'autre jour dans Le Devoir (1) une travailleuse sociale relevait avec beaucoup d'agacement qu'il a fallu moins de 24 heures au Dr Julien pour obtenir ce million alors que, dans le même temps, le gouvernement fait des coupes dans les services publics, réduit notamment de 12% les budgets de l'ensemble du programme Famille-Enfance-Jeunesse, en bref, sabre durement dans les services à la même clientèle que le bon docteur sert d'une autre manière.
Le titre de l'article m'a fait tiquer: «Donner au Dr Julien en appauvrissant le système public»... Je ne crois pas qu'en donnant au Dr Julien, l'État appauvrisse le système public, ce million par exemple ne serait allé dans aucun CSSS. Ce million, c'est un million en plus, pas en moins.
Reste que l'auteur de l'article du Devoir remet très utilement en perspective le bien privé et le bien public. Le bien comme dans «faire le bien».
Julien fait un travail formidable, sa pédiatrie sociale commence à faire des petits à Saint-Jean, à Gatineau, à Trois-Rivières, à Montréal-Nord dans le Centre-Sud, à Lévis. Reste que c'est une petite goutte dans une mer de besoins. Reste que le gros du travail social auprès des enfants dans la province, 90% de ce travail est assuré par le réseau des organismes publics financés par nos impôts.
Pourtant, en matière de visibilité, le bon docteur est 10 fois, 100 fois plus gros que les services sociaux qui, eux, couvrent tout le terrain. Le gouvernement sabre les services aux familles et la petite enfance, tout le monde ou presque s'en fout. Le Dr Julien demande un million, il l'a le lendemain.
La moitié du budget de fonctionnement du Dr Julien vient de la Fondadion Chagnon - un fonds de 1,4 milliard constitué en bonne partie d'argent public, mais c'est un autre sujet. Argent public ou non, l'aide de la Fondation Chagnon au Dr Julien, c'est de la philanthropie.
Pis, c'est pas bien?
Si, c'est bien. Mais ce n'est pas un choix de société. C'est le choix de M. Chagnon, qui n'a aucune obligation. C'est au mieux de la bonté, pas la nécessaire justice qu'une société doit à ses puckés.
Quand, devant la pression médiatique, le gouvernement donne un million au Dr Julien, c'est aussi de la philanthropie, un cadeau qui fait la manchette. Le même ministre qui donnerait un million au CSSS de la Montérégie n'aurait pas une ligne.
Une autre bonne partie du budget du Dr Julien vient de la Guignolée. Appelez ça comme vous voulez, charité, compassion, allons-y même d'un petit coup de violon, noblesse du coeur, on est justement au coeur de cette grande tendance de l'économie libérale: la sacralisation de la philanthropie (les fondations pullulent), la sacralisation de la compassion et de la charité en lieu et place de la justice sociale.
Les quelques fois où je me suis avancé sur ce terrain-là avec le doc, ça tombait mal, il avait un rendez-vous, une consultation, je ne sais pas quoi.
LES VIEUX -- Des citoyens de Beaconsfield s'opposent à la construction d'une résidence pour les vieux dans leur quartier. Pour toutes sortes de raisons, cela ferait chuter le prix de leurs maisons, cela n'amènerait rien à l'économie - les vieux ne dépensent pas -, cela augmenterait le trafic, poserait des problèmes de stationnement, cette étonnante remarque d'un voisin de la future résidence: «Les gens âgés conduisent jusqu'à leur mort.»
En plus d'être désobligeante et totalement fausse, cette remarque passe à côté du problème. Quand on y pense bien, le vrai problème avec les vieux n'est pas tant qu'ils conduisent jusqu'à leur mort, mais bien qu'ils respirent jusqu'à leur mort.
(1) Le Devoir du 12 août, page A7, une réflexion de Monique Moquin-Normand, travailleuse sociale.
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