La confrontation reprend
Mathieu Turbide
Le Journal de Montréal
06/08/2010 05h52

Vingt ans après la crise d'Oka, un promoteur immobilier qui possède des terrains face à la pinède d'Oka, se propose de s'y rendre ce matin avec un ingénieur forestier, malgré l'opposition des Mohawks, qui revendiquent ces terres.
Normand Ducharme, qui gère la compagnie Norfolk, dit en avoir assez de voir la municipalité d'Oka «lui mettre des bâtons dans les roues» pour l'empêcher d'utiliser ses terrains.
Craignant de vivre une nouvelle crise, le conseil municipal d'Oka a mis une réserve sur les terrains de Norfolk, la semaine dernière, en vue de les exproprier.
Mais selon M. Ducharme, cette réserve est «illégale». Il juge qu'Oka n'a pas d'argent pour acheter ses terrains qu'il évalue à 400 000 $.
«Ça va faire, le niaisage. Ils veulent nous acheter ? Ben alors, qu'ils négocient. Je suis ouvert à la négociation. Mais la réalité, c'est qu'ils n'ont pas d'argent», déplore-t-il.
Urgence?
M. Ducharme dit avoir demandé une rencontre d'urgence avec le maire d'Oka, Richard Lalonde, mais celui-ci lui aurait répondu hier après-midi qu'il n'y avait pas d'urgence et qu'une rencontre pourrait avoir lieu la semaine prochaine.
«Le maire dit qu'il n'y a pas d'urgence. Mais il est fou: la mèche est allumée et la bombe va sauter!», prévient-il.
En conséquence, les gens de Norfolk se rendront sur leurs terrains ce matin, à 10h, avec un ingénieur forestier pour procéder à du repérage en vue de «nettoyer le terrain en éliminant les arbres morts, notamment».
«On y va avec la Sûreté du Québec. Si quelqu'un nous empêche d'aller sur notre propre terrain, la Sûreté devra faire son travail et appliquera l'article 423 du Code criminel (sur l'intimidation)», dit-il.
Le promoteur dit être réaliste et s'attend à se faire «sortir de là» par les Mohawks. «D'un côté, ils veulent qu'on se tienne debout pour qu'ils puissent eux aussi se tenir debout ».
* Norfolk n'a pas acheté les terrains pour les développer. Elle les a plutôt récupérés parce qu'elle était créancière des anciens propriétaires qui ont fait faillite.
* En 1990, la crise d'Oka avait éclaté autour d'un projet d'agrandissement du terrain de golf municipal d'Oka, situé tout près de la pinède et jugé sacré par les Mohawks.
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