QUÉBEC - Adrien Bossé, l’un des premiers criminels déclarés «délinquant dangereux» dans l’est du Québec, ne veut pas quitter le pénitencier après plus de huit ans et demi d’incarcération.
L’homme de 63 ans, qui a été condamné à une peine sans échéance prédéterminée en vertu de son statut spécial décrété par le tribunal, en décembre 2001, est donc assuré de rester derrière les barreaux pendant encore deux ans avant que la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) ne réévalue son cas.
Dans une décision rendue plus tôt ce mois-ci, la CNLC a statué que le résidant de Rivière-Bleue− qui a renoncé à demander sa mise en liberté− représente de toute façon un «risque inacceptable pour la société».
«Sadisme sexuel»
Adrien Bossé avait été trouvé coupable de deux agressions sexuelles particulièrement sordides aux dépens de la même victime, commises à 17 ans d’intervalle. En 1982, il avait violé une adolescente de 17 ans sous la menace d’un couteau, allant même jusqu’à lui mutiler les parties génitales avec l’arme blanche. Puis, au printemps 1999, il avait récidivé aux dépens de la même femme, encore en se servant d’un couteau.
La victime a témoigné avoir conservé le premier couteau «pendant plusieurs années et a fréquemment songé à mettre fin à ses jours avec celui-ci». Elle a ajouté que Bossé l’a également forcée à avoir des «relations sexuelles avec des tiers inconnus» et avec lui à plusieurs reprises.
Les expertises psychiatriques auxquelles Bossé a dû se soumettre à son arrivée en milieu carcéral ont notamment conclu à des diagnostics de «paraphilie, perversion, sadisme sexuel».
Toutefois, la CNLC mentionne que le premier «délinquant dangereux» de l’histoire du district judiciaire de Kamouraska a réalisé des progrès ces dernières années. Notamment après avoir complété des programmes de réadaptation pour déviants sexuels et en «maîtrise de la colère et des émotions». Le sexagénaire est maintenant détenu dans un établissement carcéral à sécurité minimum et son comportement n’est «pas une source de préoccupation» pour les services correctionnels.
D’ailleurs, Bossé bénéficie du programme de sorties sous escorte (soit en maison de transition ou pour rendre des «services à la communauté») depuis le printemps 2009, à la satisfaction des autorités. Selon la commission, celui-ci «préfère investir dans la réussite de (ces sorties)» avant de songer à réclamer sa libération conditionnelle.
