Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Publié le 08 octobre 2010 à 06h40 | Mis à jour à 06h40
On est loin de la photo sur le poteau
Vincent Marissal
La Presse
On parle beaucoup d'un nouveau parti de centre droit au Québec depuis quelques mois.
En effet, on parle. Pour le moment, c'est tout ce que l'on fait.
Les mêmes noms reviennent en boucle comme les paroles d'une chanson à répondre, mais aucun de ces personnages n'est prêt, ni même sérieusement tenté, de «mettre sa face sur une pancarte», comme on dit dans le milieu.
Alors, on jase, mais le jour où François Legault et sa bande se rendront chez le Directeur général des élections pour enregistrer un nouveau parti n'est pas pour demain.
En fait, à part François Legault, un homme encore jeune, indépendant de fortune et visiblement nostalgique de sa carrière politique, aucun des «suspects» dont le nom revient constamment ne s'ennuie de son ancienne vie. Au contraire.
J'ai justement croisé Mario Dumont, cette semaine sur le plateau de Bazzo.tv. Ce gars-là s'ennuie autant de la politique que Guillaume Latendresse de Montréal!
Lorsque Marie-France Bazzo lui a demandé s'il recommanderait à un ami de se lancer en politique, il a été obligé d'admettre qu'il serait incapable de regarder un proche dans les yeux et de lui dire de faire le saut. Lorsque Ricardo lui a lancé à la blague qu'ils pourraient tous les deux entrer (retourner, dans le cas de Mario Dumont) à l'Assemblée nationale, l'ancien chef de l'ADQ lui a dit: «Si tu m'attends, tu vas être ben, ben vieux!»
Joseph Facal? En voilà un autre dont le nom ressort toutes les semaines, mais qui semble aussi pressé de revenir en politique que moi d'aller subir une colonoscopie. Idem pour Philippe Couillard.
Depuis une quinzaine d'années que je les fréquente, j'ai vu beaucoup de politiciens revenir à la vie après avoir quitté la politique. Une nouvelle vie, je veux dire, une vie libre, heureuse, comme un bagnard qui arrive enfin à couper la chaîne de son boulet.
MM. Facal et Couillard appartiennent à cette catégorie. L'ancien ministre péquiste ne rate jamais une occasion de dire qu'il a le droit, maintenant qu'il n'est plus en politique, de dire «je ne sais pas». Il prend même un malin plaisir à le dire, comme pour bien démontrer qu'il en a été longtemps privé.
Quant à Michael Fortier, vous l'imaginez vraiment sur la scène d'un nouveau parti en compagnie de Joseph Facal? Moi pas.
Même François Legault, peut-être le plus pressé de ce groupe informe et non officiel, admet que l'annonce de la naissance d'un nouveau parti est largement prématurée.
Ce n'est pas une mince affaire que de lancer un parti politique au Québec. Encore moins de le faire grandir et de l'amener vers le pouvoir. La dernière fois, c'était le PQ, il y a un peu plus de 40 ans.
Peut-être sommes-nous mûrs pour un nouveau cycle, une nouvelle révolution. Les révolutions, toutefois, ont besoin de jeunes, de sang neuf. Or la liste des noms des «centres-droitistes « qui revient constamment manque cruellement de relève.
Il est intéressant par ailleurs de noter que cette histoire de «mouvement» se remet à «spinner» avec une nouvelle vigueur au même moment où l'on constate, dans certains médias, une opération «minage de leadership» contre Pauline Marois.
Mouvement concerté? Je ne crois pas aux grandes théories du complot, mais je sais aussi qu'il y a rarement des hasards en politique.
Jean Charest, qui joue plus souvent le rôle de cible que celui de franc-tireur ces temps-ci, n'allait pas rater une si belle occasion de railler Pauline Marois. Selon le premier ministre, ces tractations démontrent que certains souverainistes, dont MM. Facal et Legault «larguent» la chef du PQ.
Vrai, le fait que des anciens compagnons d'armes songent à former un nouveau régiment n'est certainement pas une preuve de leadership pour Pauline Marois, mais Jean Charest devrait aussi s'inquiéter.
Il fut un temps, pas si lointain, où les forces vives non souverainistes se tournaient vers le PLQ pour mener leur action politique et pour proposer de grandes et petites révolutions. Il y a quelques années à peine, le PLQ avait repêché Raymond Bachand, par exemple, un péquiste défroqué.
Empêtré dans la mocheté d'une pénible fin de régime, le PLQ de Jean Charest n'exerce plus ce pouvoir d'attraction. Et comme l'ADQ est en ruine, il y a un vide et, c'est bien connu, la nature a horreur du vide.
Jean Charest peut bien se moquer de sa rivale péquiste, mais le fait est que les discussions de salon chez François Legault envoient le même message que les sondages: ni le PLQ de Jean Charest ni le PQ de Pauline Marois ne soulèvent l'enthousiasme. Pis encore, ils ont tendance à faire fuir électeurs et militants.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
On est loin de la photo sur le poteau
Vincent Marissal
La Presse
On parle beaucoup d'un nouveau parti de centre droit au Québec depuis quelques mois.
En effet, on parle. Pour le moment, c'est tout ce que l'on fait.
Les mêmes noms reviennent en boucle comme les paroles d'une chanson à répondre, mais aucun de ces personnages n'est prêt, ni même sérieusement tenté, de «mettre sa face sur une pancarte», comme on dit dans le milieu.
Alors, on jase, mais le jour où François Legault et sa bande se rendront chez le Directeur général des élections pour enregistrer un nouveau parti n'est pas pour demain.
En fait, à part François Legault, un homme encore jeune, indépendant de fortune et visiblement nostalgique de sa carrière politique, aucun des «suspects» dont le nom revient constamment ne s'ennuie de son ancienne vie. Au contraire.
J'ai justement croisé Mario Dumont, cette semaine sur le plateau de Bazzo.tv. Ce gars-là s'ennuie autant de la politique que Guillaume Latendresse de Montréal!
Lorsque Marie-France Bazzo lui a demandé s'il recommanderait à un ami de se lancer en politique, il a été obligé d'admettre qu'il serait incapable de regarder un proche dans les yeux et de lui dire de faire le saut. Lorsque Ricardo lui a lancé à la blague qu'ils pourraient tous les deux entrer (retourner, dans le cas de Mario Dumont) à l'Assemblée nationale, l'ancien chef de l'ADQ lui a dit: «Si tu m'attends, tu vas être ben, ben vieux!»
Joseph Facal? En voilà un autre dont le nom ressort toutes les semaines, mais qui semble aussi pressé de revenir en politique que moi d'aller subir une colonoscopie. Idem pour Philippe Couillard.
Depuis une quinzaine d'années que je les fréquente, j'ai vu beaucoup de politiciens revenir à la vie après avoir quitté la politique. Une nouvelle vie, je veux dire, une vie libre, heureuse, comme un bagnard qui arrive enfin à couper la chaîne de son boulet.
MM. Facal et Couillard appartiennent à cette catégorie. L'ancien ministre péquiste ne rate jamais une occasion de dire qu'il a le droit, maintenant qu'il n'est plus en politique, de dire «je ne sais pas». Il prend même un malin plaisir à le dire, comme pour bien démontrer qu'il en a été longtemps privé.
Quant à Michael Fortier, vous l'imaginez vraiment sur la scène d'un nouveau parti en compagnie de Joseph Facal? Moi pas.
Même François Legault, peut-être le plus pressé de ce groupe informe et non officiel, admet que l'annonce de la naissance d'un nouveau parti est largement prématurée.
Ce n'est pas une mince affaire que de lancer un parti politique au Québec. Encore moins de le faire grandir et de l'amener vers le pouvoir. La dernière fois, c'était le PQ, il y a un peu plus de 40 ans.
Peut-être sommes-nous mûrs pour un nouveau cycle, une nouvelle révolution. Les révolutions, toutefois, ont besoin de jeunes, de sang neuf. Or la liste des noms des «centres-droitistes « qui revient constamment manque cruellement de relève.
Il est intéressant par ailleurs de noter que cette histoire de «mouvement» se remet à «spinner» avec une nouvelle vigueur au même moment où l'on constate, dans certains médias, une opération «minage de leadership» contre Pauline Marois.
Mouvement concerté? Je ne crois pas aux grandes théories du complot, mais je sais aussi qu'il y a rarement des hasards en politique.
Jean Charest, qui joue plus souvent le rôle de cible que celui de franc-tireur ces temps-ci, n'allait pas rater une si belle occasion de railler Pauline Marois. Selon le premier ministre, ces tractations démontrent que certains souverainistes, dont MM. Facal et Legault «larguent» la chef du PQ.
Vrai, le fait que des anciens compagnons d'armes songent à former un nouveau régiment n'est certainement pas une preuve de leadership pour Pauline Marois, mais Jean Charest devrait aussi s'inquiéter.
Il fut un temps, pas si lointain, où les forces vives non souverainistes se tournaient vers le PLQ pour mener leur action politique et pour proposer de grandes et petites révolutions. Il y a quelques années à peine, le PLQ avait repêché Raymond Bachand, par exemple, un péquiste défroqué.
Empêtré dans la mocheté d'une pénible fin de régime, le PLQ de Jean Charest n'exerce plus ce pouvoir d'attraction. Et comme l'ADQ est en ruine, il y a un vide et, c'est bien connu, la nature a horreur du vide.
Jean Charest peut bien se moquer de sa rivale péquiste, mais le fait est que les discussions de salon chez François Legault envoient le même message que les sondages: ni le PLQ de Jean Charest ni le PQ de Pauline Marois ne soulèvent l'enthousiasme. Pis encore, ils ont tendance à faire fuir électeurs et militants.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore

Serge Chapleau
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Le déclin tranquille
Denise Bombardier 9 octobre 2010 Québec
L'expression vient de François Legault, ex-ministre du Parti québécois, qui réunit chez lui depuis quelque temps des hommes (pas de femmes, à une exception près) avec lesquels il réfléchit à l'idée de créer un nouveau mouvement (parti?) politique en dehors de la dichotomie fédéraliste-souverainiste. Un parti à droite sur le plan économique, s'inspirant des idées des lucides avec l'objectif de freiner ce déclin dont il faut admettre la réalité même si elle blesse, irrite et parfois décourage.
La création d'un «autre troisième parti» n'est pas une sinécure dans le système actuel. S'il aspire à prendre le pouvoir, cela suppose la disparition d'un des deux partis traditionnels qui gouvernent le Québec. Vaste entreprise! Rappelons pour mémoire que, sans ce rêve porté par René Lévesque, le PQ ne serait pas né en s'installant en lieu et place de l'Union nationale sur sa droite et le minuscule, mais non moins pionnier, RIN sur sa gauche.
Monsieur Legault et ses amis ne sont pas des ennemis du Québec, qu'ils ont servi, les uns en politique, les autres dans des secteurs clés de l'activité économique et sociale. Les combats pour l'avenir du Québec les ont usés et ils croient bon de mettre ces affrontements en veilleuse pour s'attaquer aux sources du déclin documenté par des statistiques brutales que l'aveuglement seul peut nier.
Ce déclin tranquille ne serait-il pas d'abord moral? La société québécoise réussit-elle à établir un certain consensus sur un nombre de règles et de conduites qui la définissent? C'est moins sûr qu'on voudrait le croire. N'y a-t-il pas un glissement progressif du sens du bien commun au profit du bien individuel? Sacrifier ses intérêts personnels au profit de l'intérêt collectif ne semble plus perçu comme une valeur prédominante. Lorsqu'une partie des citoyens répugne à payer impôts et taxes, cherchant des stratagèmes pour s'y soustraire, lorsque d'autres s'obstinent à revendiquer la gratuité de tous les services, le gel des droits de scolarité, dérisoires comparés à ceux qui existent au Canada anglais dont on fait encore partie, lorsque le travail au noir fait florès, que chacun défend bec et ongles ses acquis et privilèges, laissant de ce fait les jeunes générations dans le vestibule du monde du travail, oui, le déclin existe.
Lorsque tout projet collectif d'envergure n'est plus seulement soumis aux critiques nécessaires et essentielles, mais à des barrages systématiques des groupes, lobbys, voire groupuscules aux objectifs parfois aussi opaques que brumeux ou socialement irresponsables, oui, le déclin existe. Lorsque ces mêmes projets font l'objet de préoccupations électoralistes primaires au détriment d'une vision politique à moyen et long terme, on peut parler de déclin, ayant en tête les grands chantiers passés mis en place avec compétence et hauteur de vue et qui ont projeté le Québec d'alors vers le progrès qui nous fait aujourd'hui défaut.
Lorsque les statistiques officielles traficotées par les uns et les autres ne permettent plus de saisir de façon adéquate le portrait du Québec dans des domaines aussi névralgiques que l'éducation et la santé, il y a péril en la demeure. Que penser de ces élèves qui réussissent des examens de français allégés qui leur accordent un diplôme dont ils ne pourraient pas reproduire sans faute le texte? Comment croire à l'amélioration des soins de santé quand il faut entrer à l'hôpital en ambulance à titre d'accidenté pour éviter les attentes interminables menant au médecin?
Le déclin tranquille s'observe lorsqu'on voit une régression dans l'échelle sociale de trop de jeunes par rapport à leurs parents. Les enfants de la petite bourgeoisie, sans l'émergence de laquelle le Québec d'hier n'aurait pas accédé au progrès, sont aujourd'hui contraints à occuper des emplois précarisés, mal rémunérés, lorsqu'ils ne voguent pas d'une «jobine» à un statut fictif de musicien ou de travailleur saisonnier. Trop de jeunes se cherchent, empêtrés dans la pédagogie du vécu dont ils ont été les cobayes et de l'enseignement transversal qui leur a fait croire qu'apprendre est un corridor qu'on traverse au pas de course. Ils se cherchent parce qu'on leur donne à penser que la vie trouve sa source et sa fin dans un centre commercial.
On peut douter que la solution à ce déclin tranquille passe obligatoirement par la création d'un nouveau parti politique regroupant des déçus de rêves brisés. C'est à une psychanalyse collective que les Québécois devraient se soumettre. Il arrive que le miroir ne soit pas que le reflet de Narcisse. Il peut servir aussi d'électrochoc. Il y a une prétendue lucidité qui peut masquer une forme subtile d'aveuglement. Au Québec, de nos jours, l'on semble préférer avoir raison plutôt que de connaître la vérité. D'ailleurs, pour cela on la dit plurielle.
Et si la réalité n'avait que peu d'intérêt pour nous? Certains s'accrochent à un passé qu'ils transforment en fiction. On en veut pour preuve ce déluge romanesque actuel autour du FLQ. D'autres vivent dans la virtualité, citoyens d'un monde sans racines, sans âme et sans vraie solidarité. Un certain nombre, plus privilégié, pratique la fuite en avant, au propre comme au figuré. Si les idées progressistes et modernes ont quitté les partis politiques, c'est peut-être parce qu'elles ne courent pas les rues. C'est aussi cela, le déclin tranquille.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... tranquille" onclick="window.open(this.href);return false;
Denise Bombardier 9 octobre 2010 Québec
L'expression vient de François Legault, ex-ministre du Parti québécois, qui réunit chez lui depuis quelque temps des hommes (pas de femmes, à une exception près) avec lesquels il réfléchit à l'idée de créer un nouveau mouvement (parti?) politique en dehors de la dichotomie fédéraliste-souverainiste. Un parti à droite sur le plan économique, s'inspirant des idées des lucides avec l'objectif de freiner ce déclin dont il faut admettre la réalité même si elle blesse, irrite et parfois décourage.
La création d'un «autre troisième parti» n'est pas une sinécure dans le système actuel. S'il aspire à prendre le pouvoir, cela suppose la disparition d'un des deux partis traditionnels qui gouvernent le Québec. Vaste entreprise! Rappelons pour mémoire que, sans ce rêve porté par René Lévesque, le PQ ne serait pas né en s'installant en lieu et place de l'Union nationale sur sa droite et le minuscule, mais non moins pionnier, RIN sur sa gauche.
Monsieur Legault et ses amis ne sont pas des ennemis du Québec, qu'ils ont servi, les uns en politique, les autres dans des secteurs clés de l'activité économique et sociale. Les combats pour l'avenir du Québec les ont usés et ils croient bon de mettre ces affrontements en veilleuse pour s'attaquer aux sources du déclin documenté par des statistiques brutales que l'aveuglement seul peut nier.
Ce déclin tranquille ne serait-il pas d'abord moral? La société québécoise réussit-elle à établir un certain consensus sur un nombre de règles et de conduites qui la définissent? C'est moins sûr qu'on voudrait le croire. N'y a-t-il pas un glissement progressif du sens du bien commun au profit du bien individuel? Sacrifier ses intérêts personnels au profit de l'intérêt collectif ne semble plus perçu comme une valeur prédominante. Lorsqu'une partie des citoyens répugne à payer impôts et taxes, cherchant des stratagèmes pour s'y soustraire, lorsque d'autres s'obstinent à revendiquer la gratuité de tous les services, le gel des droits de scolarité, dérisoires comparés à ceux qui existent au Canada anglais dont on fait encore partie, lorsque le travail au noir fait florès, que chacun défend bec et ongles ses acquis et privilèges, laissant de ce fait les jeunes générations dans le vestibule du monde du travail, oui, le déclin existe.
Lorsque tout projet collectif d'envergure n'est plus seulement soumis aux critiques nécessaires et essentielles, mais à des barrages systématiques des groupes, lobbys, voire groupuscules aux objectifs parfois aussi opaques que brumeux ou socialement irresponsables, oui, le déclin existe. Lorsque ces mêmes projets font l'objet de préoccupations électoralistes primaires au détriment d'une vision politique à moyen et long terme, on peut parler de déclin, ayant en tête les grands chantiers passés mis en place avec compétence et hauteur de vue et qui ont projeté le Québec d'alors vers le progrès qui nous fait aujourd'hui défaut.
Lorsque les statistiques officielles traficotées par les uns et les autres ne permettent plus de saisir de façon adéquate le portrait du Québec dans des domaines aussi névralgiques que l'éducation et la santé, il y a péril en la demeure. Que penser de ces élèves qui réussissent des examens de français allégés qui leur accordent un diplôme dont ils ne pourraient pas reproduire sans faute le texte? Comment croire à l'amélioration des soins de santé quand il faut entrer à l'hôpital en ambulance à titre d'accidenté pour éviter les attentes interminables menant au médecin?
Le déclin tranquille s'observe lorsqu'on voit une régression dans l'échelle sociale de trop de jeunes par rapport à leurs parents. Les enfants de la petite bourgeoisie, sans l'émergence de laquelle le Québec d'hier n'aurait pas accédé au progrès, sont aujourd'hui contraints à occuper des emplois précarisés, mal rémunérés, lorsqu'ils ne voguent pas d'une «jobine» à un statut fictif de musicien ou de travailleur saisonnier. Trop de jeunes se cherchent, empêtrés dans la pédagogie du vécu dont ils ont été les cobayes et de l'enseignement transversal qui leur a fait croire qu'apprendre est un corridor qu'on traverse au pas de course. Ils se cherchent parce qu'on leur donne à penser que la vie trouve sa source et sa fin dans un centre commercial.
On peut douter que la solution à ce déclin tranquille passe obligatoirement par la création d'un nouveau parti politique regroupant des déçus de rêves brisés. C'est à une psychanalyse collective que les Québécois devraient se soumettre. Il arrive que le miroir ne soit pas que le reflet de Narcisse. Il peut servir aussi d'électrochoc. Il y a une prétendue lucidité qui peut masquer une forme subtile d'aveuglement. Au Québec, de nos jours, l'on semble préférer avoir raison plutôt que de connaître la vérité. D'ailleurs, pour cela on la dit plurielle.
Et si la réalité n'avait que peu d'intérêt pour nous? Certains s'accrochent à un passé qu'ils transforment en fiction. On en veut pour preuve ce déluge romanesque actuel autour du FLQ. D'autres vivent dans la virtualité, citoyens d'un monde sans racines, sans âme et sans vraie solidarité. Un certain nombre, plus privilégié, pratique la fuite en avant, au propre comme au figuré. Si les idées progressistes et modernes ont quitté les partis politiques, c'est peut-être parce qu'elles ne courent pas les rues. C'est aussi cela, le déclin tranquille.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... tranquille" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Publié le 09 octobre 2010 à 08h13 | Mis à jour à 08h13
De la place pour un nouveau parti?
Paul Journet
La Presse
(Québec) Il n'y a pas encore de nouveau parti. Mais François Legault prépare une série de manifestes qui pourraient déboucher sur un mouvement politique. L'objectif: mettre en veilleuse le débat sur la souveraineté pour former une coalition d'indépendantistes et fédéralistes de centre droit. Ils s'inspireront du Manifeste des lucides de 2005, tout en débordant des simples questions économiques pour parler aussi de culture avec une approche nationaliste. Mais peut-on éluder le débat sur la souveraineté? Et reste-t-il de la place sur l'échiquier politique pour un nouveau parti?
En 2009, au lendemain de la Saint-Jean-Baptiste, François Legault quitte le PQ pour se «désintoxiquer de la politique». Le député péquiste s'inquiète pour l'avenir. Un «déclin tranquille» menace le Québec, enlisé dans «la résignation et l'indifférence». Sa solution: équilibrer les finances publiques, augmenter la productivité et créer plus de richesse. Et la souveraineté? Il la juge «encore pertinente» mais «presque impossible». Comme le renouvellement du fédéralisme.
Une année plus tard, il semble encore penser la même chose. L'ex-ministre de l'Industrie, de l'Éducation puis de la Santé veut former une coalition de souverainistes et fédéralistes comme Joseph Facal, Charles Sirois et Normand Legault afin de lancer une série de manifestes. Et peut-être même finalement un parti.
«Il reste de la place sur l'échiquier politique, mais elle serait longue à prendre, juge Jean-Herman Guay, politologue à l'Université de Sherbrooke. Tout nouveau parti a besoin d'une période d'incubation. Il doit traverser l'enfance et l'adolescence, s'enraciner dans les 125 circonscriptions et mobiliser une base de militants. Regardez le PQ. Même avec un leader charismatique comme René Lévesque et avec l'appui des artistes, des intellectuels et du milieu de l'éducation, il lui a fallu huit ans avant de prendre le pouvoir.»
Le politologue a participé à une rencontre chez M. Legault le 11 septembre dernier. Il s'est distancé du groupe à cause de différents idéologiques et de sa carrière universitaire qu'il ne veut pas quitter.
Si un parti se présente aux prochaines élections, M. Guay prédit qu'il pourrait récolter 15% des votes. Soit autant que le pourcentage de votes disponibles pour un parti de gauche comme Québec solidaire, ajoute-t-il. Mais avec les déboires du gouvernement Charest, la cote de popularité de Pauline Marois qui plafonne malgré tout, le vote latent des abstentionnistes de 2008 et le cynisme ambiant, M. Guay concède que l'électorat devient plus volatil et imprévisible.
L'ascension météorite de l'ADQ en 2002, puis en 2007, prouve que la chose est possible. «Oui, un nouveau parti pourrait gagner les prochaines élections, dit-il. Mais ce serait fort peu probable.»
En mai dernier, Joseph Facal, qui participe à la réflexion entamée par François Legault, tenait des propos similaires. «Impossible, un nouveau parti? Peut-être pas, mais extraordinairement difficile à court terme. Au fond, la réponse est entre les mains des deux partis traditionnels. S'ils ne trouvent pas les moyens de ramener à eux ces centaines de milliers d'électeurs qui ont décroché par lassitude et frustration, la question continuera à se poser. Et avec de plus en plus de force.»
Question qui paralyse?
La question nationale a toujours structuré la politique québécoise, rappelle Éric Bédard, historien à TELUQ/UQAM. «Elle force à se positionner d'abord sur l'axe souverainiste-fédéraliste. Le PQ et le PLQ sont donc des coalitions de gens de gauche et de droite. Bien sûr, les libéraux sont un peu plus à droite que les péquistes. Mais un social-démocrate comme Thomas Mulcair a quand même été ministre libéral avant de passer au NPD. Et la Loi sur le déficit zéro vient du PQ de Lucien Bouchard.»
Les chefs des deux vieux partis essaient donc souvent «de ménager la chèvre et le chou», poursuit l'historien. «Cela nous fait parfois éluder des débats vitaux, comme le poids de la dette ou le virage vert. Mais il y a aussi du bon. On garde en tête l'impasse constitutionnelle et la question nationale. Et comme cette question m'importe beaucoup, je pense que le prix en vaut la peine.»
À l'image de M. Bédard, Frédéric Boily, politologue à l'Université d'Alberta, constate que cette pression centriste a diminué. «Depuis le dernier référendum, l'axe gauche-droite revient dans les débats», estime ce spécialiste de la droite et auteur de Mario Dumont et l'ADQ: entre populisme et démocratie.
La preuve, selon M. Bédard et lui: la «réingénierie» de l'État, cette réorganisation défendue par le premier gouvernement Charest, la montée de l'ADQ et l'arrivée de Québec solidaire.
Reste qu'aux dernières élections, plusieurs observateurs soulignaient la similitude entre les programmes économiques du PQ et du PLQ. Faut-il y voir un consensus mou? La question nationale empêche-t-elle un réel débat gauche-droite?
Éric Montpetit juge l'idée «simpliste». «Ça, c'est la thèse du Maclean's!» lance le professeur de science politique de l'Université de Montréal.
Il distingue deux choses: le parti que choisira un nouveau candidat. Et les orientations que choisira ce parti. «C'est souvent, quoique pas toujours, en fonction du clivage fédéraliste-souverainiste qu'un futur candidat sélectionne son parti. Mais ce clivage ne détermine pas les positions d'un parti sur des thèmes comme le financement du système de santé, l'éducation ou les lois environnementales. On peut même débattre de langue ou d'identité sans passer par la souveraineté. Cette question revient rarement, finalement. La dernière fois qu'on en a débattu longuement, c'était (en 2000) avec la Loi sur la clarté.»
Et les pressions centristes créées au sein du PQ et du PLQ? «Cette analyse est problématique, répond M. Montpetit. Par définition, un parti politique est une coalition. À l'intérieur de tout parti, il y a des divisions sur une multitude de sujets. Ce n'est jamais simple.»
Même chose pour les intentions de vote, croit M. Monpetit. Les électeurs ne choisissent pas tous aveuglément un parti parce qu'il est souverainiste ou fédéraliste. «Le Québec n'est pas anormal. Ici comme ailleurs, les électeurs votent selon l'enjeu qui les préoccupe le plus. Ça peut être la souveraineté tout comme l'environnement, la culture ou le développement économique d'un secteur en particulier.»
Ce qui nous amène au mouvement de M. Legault. Une coalition de souverainistes et de fédéralistes de centre droit pourrait très difficilement se dissoudre dans le PQ ou le PLQ. Il reste donc un choix: rejoindre une ADQ anémique ou fonder un autre parti.
Ce nouveau parti se distinguerait moins des autres qu'on ne le croit, soutient Éric Montpetit. «Mettre la question nationale en veilleuse n'est pas une position neutre. Cela équivaut en pratique à accepter le fédéralisme. Jean Charest ne passe pas ses journées à chanter les vertus du fédéralisme. Il l'accepte et il gouverne la province. Ça ressemble un peu à ce que je comprends du mouvement de François Legault.» Il croit donc qu'un futur parti prendrait peut-être même plus de votes chez les libéraux que chez les péquistes.
«Pour qu'une nouvelle formation réussisse, elle doit se démarquer des autres, ajoute Jean-Herman Guay. Le créneau visé par le mouvement de François Legault ressemble un peu à celui des libéraux. Mais on verra, ils réussiront peut-être à s'en distinguer plus clairement.»
Le mouvement de M. Legault a écarté une idée développée en 2007 par Jean-Herman Guay dans l'article «La dialectique de la souveraineté». Il proposait que Québec permette aux citoyens de demander un référendum, à l'instar de la Suisse. «Pour l'instant, la population ne veut pas de référendum. Mais ce serait à elle de se prononcer quand elle sera prête.»
Cela permettrait selon lui d'enlever l'option référendaire des mains du PQ, qui risque de devenir «trop marginal à moyen terme pour défendre sa propre cause».
http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... ction_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
De la place pour un nouveau parti?
Paul Journet
La Presse
(Québec) Il n'y a pas encore de nouveau parti. Mais François Legault prépare une série de manifestes qui pourraient déboucher sur un mouvement politique. L'objectif: mettre en veilleuse le débat sur la souveraineté pour former une coalition d'indépendantistes et fédéralistes de centre droit. Ils s'inspireront du Manifeste des lucides de 2005, tout en débordant des simples questions économiques pour parler aussi de culture avec une approche nationaliste. Mais peut-on éluder le débat sur la souveraineté? Et reste-t-il de la place sur l'échiquier politique pour un nouveau parti?
En 2009, au lendemain de la Saint-Jean-Baptiste, François Legault quitte le PQ pour se «désintoxiquer de la politique». Le député péquiste s'inquiète pour l'avenir. Un «déclin tranquille» menace le Québec, enlisé dans «la résignation et l'indifférence». Sa solution: équilibrer les finances publiques, augmenter la productivité et créer plus de richesse. Et la souveraineté? Il la juge «encore pertinente» mais «presque impossible». Comme le renouvellement du fédéralisme.
Une année plus tard, il semble encore penser la même chose. L'ex-ministre de l'Industrie, de l'Éducation puis de la Santé veut former une coalition de souverainistes et fédéralistes comme Joseph Facal, Charles Sirois et Normand Legault afin de lancer une série de manifestes. Et peut-être même finalement un parti.
«Il reste de la place sur l'échiquier politique, mais elle serait longue à prendre, juge Jean-Herman Guay, politologue à l'Université de Sherbrooke. Tout nouveau parti a besoin d'une période d'incubation. Il doit traverser l'enfance et l'adolescence, s'enraciner dans les 125 circonscriptions et mobiliser une base de militants. Regardez le PQ. Même avec un leader charismatique comme René Lévesque et avec l'appui des artistes, des intellectuels et du milieu de l'éducation, il lui a fallu huit ans avant de prendre le pouvoir.»
Le politologue a participé à une rencontre chez M. Legault le 11 septembre dernier. Il s'est distancé du groupe à cause de différents idéologiques et de sa carrière universitaire qu'il ne veut pas quitter.
Si un parti se présente aux prochaines élections, M. Guay prédit qu'il pourrait récolter 15% des votes. Soit autant que le pourcentage de votes disponibles pour un parti de gauche comme Québec solidaire, ajoute-t-il. Mais avec les déboires du gouvernement Charest, la cote de popularité de Pauline Marois qui plafonne malgré tout, le vote latent des abstentionnistes de 2008 et le cynisme ambiant, M. Guay concède que l'électorat devient plus volatil et imprévisible.
L'ascension météorite de l'ADQ en 2002, puis en 2007, prouve que la chose est possible. «Oui, un nouveau parti pourrait gagner les prochaines élections, dit-il. Mais ce serait fort peu probable.»
En mai dernier, Joseph Facal, qui participe à la réflexion entamée par François Legault, tenait des propos similaires. «Impossible, un nouveau parti? Peut-être pas, mais extraordinairement difficile à court terme. Au fond, la réponse est entre les mains des deux partis traditionnels. S'ils ne trouvent pas les moyens de ramener à eux ces centaines de milliers d'électeurs qui ont décroché par lassitude et frustration, la question continuera à se poser. Et avec de plus en plus de force.»
Question qui paralyse?
La question nationale a toujours structuré la politique québécoise, rappelle Éric Bédard, historien à TELUQ/UQAM. «Elle force à se positionner d'abord sur l'axe souverainiste-fédéraliste. Le PQ et le PLQ sont donc des coalitions de gens de gauche et de droite. Bien sûr, les libéraux sont un peu plus à droite que les péquistes. Mais un social-démocrate comme Thomas Mulcair a quand même été ministre libéral avant de passer au NPD. Et la Loi sur le déficit zéro vient du PQ de Lucien Bouchard.»
Les chefs des deux vieux partis essaient donc souvent «de ménager la chèvre et le chou», poursuit l'historien. «Cela nous fait parfois éluder des débats vitaux, comme le poids de la dette ou le virage vert. Mais il y a aussi du bon. On garde en tête l'impasse constitutionnelle et la question nationale. Et comme cette question m'importe beaucoup, je pense que le prix en vaut la peine.»
À l'image de M. Bédard, Frédéric Boily, politologue à l'Université d'Alberta, constate que cette pression centriste a diminué. «Depuis le dernier référendum, l'axe gauche-droite revient dans les débats», estime ce spécialiste de la droite et auteur de Mario Dumont et l'ADQ: entre populisme et démocratie.
La preuve, selon M. Bédard et lui: la «réingénierie» de l'État, cette réorganisation défendue par le premier gouvernement Charest, la montée de l'ADQ et l'arrivée de Québec solidaire.
Reste qu'aux dernières élections, plusieurs observateurs soulignaient la similitude entre les programmes économiques du PQ et du PLQ. Faut-il y voir un consensus mou? La question nationale empêche-t-elle un réel débat gauche-droite?
Éric Montpetit juge l'idée «simpliste». «Ça, c'est la thèse du Maclean's!» lance le professeur de science politique de l'Université de Montréal.
Il distingue deux choses: le parti que choisira un nouveau candidat. Et les orientations que choisira ce parti. «C'est souvent, quoique pas toujours, en fonction du clivage fédéraliste-souverainiste qu'un futur candidat sélectionne son parti. Mais ce clivage ne détermine pas les positions d'un parti sur des thèmes comme le financement du système de santé, l'éducation ou les lois environnementales. On peut même débattre de langue ou d'identité sans passer par la souveraineté. Cette question revient rarement, finalement. La dernière fois qu'on en a débattu longuement, c'était (en 2000) avec la Loi sur la clarté.»
Et les pressions centristes créées au sein du PQ et du PLQ? «Cette analyse est problématique, répond M. Montpetit. Par définition, un parti politique est une coalition. À l'intérieur de tout parti, il y a des divisions sur une multitude de sujets. Ce n'est jamais simple.»
Même chose pour les intentions de vote, croit M. Monpetit. Les électeurs ne choisissent pas tous aveuglément un parti parce qu'il est souverainiste ou fédéraliste. «Le Québec n'est pas anormal. Ici comme ailleurs, les électeurs votent selon l'enjeu qui les préoccupe le plus. Ça peut être la souveraineté tout comme l'environnement, la culture ou le développement économique d'un secteur en particulier.»
Ce qui nous amène au mouvement de M. Legault. Une coalition de souverainistes et de fédéralistes de centre droit pourrait très difficilement se dissoudre dans le PQ ou le PLQ. Il reste donc un choix: rejoindre une ADQ anémique ou fonder un autre parti.
Ce nouveau parti se distinguerait moins des autres qu'on ne le croit, soutient Éric Montpetit. «Mettre la question nationale en veilleuse n'est pas une position neutre. Cela équivaut en pratique à accepter le fédéralisme. Jean Charest ne passe pas ses journées à chanter les vertus du fédéralisme. Il l'accepte et il gouverne la province. Ça ressemble un peu à ce que je comprends du mouvement de François Legault.» Il croit donc qu'un futur parti prendrait peut-être même plus de votes chez les libéraux que chez les péquistes.
«Pour qu'une nouvelle formation réussisse, elle doit se démarquer des autres, ajoute Jean-Herman Guay. Le créneau visé par le mouvement de François Legault ressemble un peu à celui des libéraux. Mais on verra, ils réussiront peut-être à s'en distinguer plus clairement.»
Le mouvement de M. Legault a écarté une idée développée en 2007 par Jean-Herman Guay dans l'article «La dialectique de la souveraineté». Il proposait que Québec permette aux citoyens de demander un référendum, à l'instar de la Suisse. «Pour l'instant, la population ne veut pas de référendum. Mais ce serait à elle de se prononcer quand elle sera prête.»
Cela permettrait selon lui d'enlever l'option référendaire des mains du PQ, qui risque de devenir «trop marginal à moyen terme pour défendre sa propre cause».
http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... ction_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
J'ai jasé avec derniêrement et il a bien dit devant quelques personne qu'il était bien ou il était.Placeress a écrit : [...]
Je suis un peu de cet avis......
Je prédis par contre que le PQ va vouloir changer de chef..... probablement Gilles Duccepe....
À quoi sert les lois lorsqu'il n'y a pas de JUSTICE ??
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Inspiré par Obama
Gregory Charles politicien?
Mise à jour : 09/10/2010 12h40

Gregory Charles a été chanteur, comédien, animateur à la télé et à la radio, directeur de chorale, homme d'affaires... Ajoutera-t-il une corde à son arc en s'impliquant en politique dans le mouvement de l'ex-ministre péquiste François Legault? L'idée ne semble pas lui déplaire du tout.
Joint par le Journal, hier, à la veille de son mariage -il épouse aujourd'hui sa compagne Nicole Collet- Gregory Charles a admis qu'il avait eu des discussions avec l'instigateur de ce mouvement politique qu'on appelle Force Québec, en attendant d'en connaître le véritable nom.
Au milieu des politiciens comme Joseph Facal, ou Philippe Couillard, des gens d'affaires comme Charles Sirois ou des politologues comme Jean-Herman Guay, le nom de Gregory Charles peut surprendre.
Mais l'artiste de 42 ans précise que François Legault connaît beaucoup de monde provenant de tous les milieux. «François, c'est un gars qui a des amis à l'extérieur de la politique, comme beaucoup de politiciens», dit-il.
«Et ce n'est pas niaiseux qu'on se parle de ça, tient-il à préciser. Car tout le monde sait que je suis quelqu'un qui a beaucoup d'intérêt pour la culture, évidemment, mais aussi l'éducation, éminemment, et aussi la chose politique.»
De fait, Gregory Charles, fils d'un père originaire de Trinidad et d'une mère québécoise, n'a jamais caché son intérêt pour la politique.
Inspiré par Barack Obama
L'an dernier, dans une entrevue au magazine L'Actualité, il avait longuement expliqué cette passion, soulignant admirer Barack Obama.
Il disait d'ailleurs qu'il fallait trouver une façon de régler la question nationale afin que les Québécois puissent s'exprimer sur d'autres sujets. Il y définissait les Québécois comme des libéraux sociaux et des conservateurs fiscaux : une définition qui semble s'accorder avec le projet de centre droit de François Legault.
Toutefois, en raison de son mariage, le musicien-chanteur préfère attendre avant de se prononcer plus en détail sur son implication dans ce mouvement politique.
«Ça tombe mal, car je suis dans les chandelles... Le timing n'est pas bon. Je vais attendre un peu avant d'en parler», dit-il, en riant.
Lucien Bouchard nie tout
Par ailleurs, l'ex-premier ministre Lucien Bouchard a nié hier sur les ondes de TVA les informations parues hier matin dans le journal La Presse.
Dans ce quotidien, on pouvait lire que Lucien Bouchard suivait attentivement la démarche de son ancien ministre François Legault et qu'il jouerait un rôle important comme intermédiaire avec le secteur privé pour le financement d'un éventuel parti politique.
Par la voix de son adjointe, l'ancien premier ministre a déclaré «qu'il ne joue aucun rôle dans cette démarche et qu'il n'a pas l'intention d'y participer et encore moins d'agir comme collecteur de fonds».
Des amis péquistes déçus
D'autre part, deux amis de François Legault au sein du Parti québécois, Pascal Bérubé, député de Matane, et Claude Pinard, député de Saint-Maurice, ont indiqué qu'ils n'avaient pas l'intention de quitter le navire du Parti québécois.
«Je ne crois pas que ce soit un net avantage l'émergence d'un autre parti politique», soutient quant à lui Claude Pinard.
Pascal Bérubé espère que si François Legault revient en politique, ce sera auprès de Pauline Marois. «Je lance un appel solennel à M. Legault: il peut venir faire ces débats-là au sein du Parti québécois. Moi et d'autres serons là pour l'accueillir.»
http://lcn.canoe.ca/lcn/artsetspectacle ... 24050.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Gregory Charles politicien?
Mise à jour : 09/10/2010 12h40

Gregory Charles a été chanteur, comédien, animateur à la télé et à la radio, directeur de chorale, homme d'affaires... Ajoutera-t-il une corde à son arc en s'impliquant en politique dans le mouvement de l'ex-ministre péquiste François Legault? L'idée ne semble pas lui déplaire du tout.
Joint par le Journal, hier, à la veille de son mariage -il épouse aujourd'hui sa compagne Nicole Collet- Gregory Charles a admis qu'il avait eu des discussions avec l'instigateur de ce mouvement politique qu'on appelle Force Québec, en attendant d'en connaître le véritable nom.
Au milieu des politiciens comme Joseph Facal, ou Philippe Couillard, des gens d'affaires comme Charles Sirois ou des politologues comme Jean-Herman Guay, le nom de Gregory Charles peut surprendre.
Mais l'artiste de 42 ans précise que François Legault connaît beaucoup de monde provenant de tous les milieux. «François, c'est un gars qui a des amis à l'extérieur de la politique, comme beaucoup de politiciens», dit-il.
«Et ce n'est pas niaiseux qu'on se parle de ça, tient-il à préciser. Car tout le monde sait que je suis quelqu'un qui a beaucoup d'intérêt pour la culture, évidemment, mais aussi l'éducation, éminemment, et aussi la chose politique.»
De fait, Gregory Charles, fils d'un père originaire de Trinidad et d'une mère québécoise, n'a jamais caché son intérêt pour la politique.
Inspiré par Barack Obama
L'an dernier, dans une entrevue au magazine L'Actualité, il avait longuement expliqué cette passion, soulignant admirer Barack Obama.
Il disait d'ailleurs qu'il fallait trouver une façon de régler la question nationale afin que les Québécois puissent s'exprimer sur d'autres sujets. Il y définissait les Québécois comme des libéraux sociaux et des conservateurs fiscaux : une définition qui semble s'accorder avec le projet de centre droit de François Legault.
Toutefois, en raison de son mariage, le musicien-chanteur préfère attendre avant de se prononcer plus en détail sur son implication dans ce mouvement politique.
«Ça tombe mal, car je suis dans les chandelles... Le timing n'est pas bon. Je vais attendre un peu avant d'en parler», dit-il, en riant.
Lucien Bouchard nie tout
Par ailleurs, l'ex-premier ministre Lucien Bouchard a nié hier sur les ondes de TVA les informations parues hier matin dans le journal La Presse.
Dans ce quotidien, on pouvait lire que Lucien Bouchard suivait attentivement la démarche de son ancien ministre François Legault et qu'il jouerait un rôle important comme intermédiaire avec le secteur privé pour le financement d'un éventuel parti politique.
Par la voix de son adjointe, l'ancien premier ministre a déclaré «qu'il ne joue aucun rôle dans cette démarche et qu'il n'a pas l'intention d'y participer et encore moins d'agir comme collecteur de fonds».
Des amis péquistes déçus
D'autre part, deux amis de François Legault au sein du Parti québécois, Pascal Bérubé, député de Matane, et Claude Pinard, député de Saint-Maurice, ont indiqué qu'ils n'avaient pas l'intention de quitter le navire du Parti québécois.
«Je ne crois pas que ce soit un net avantage l'émergence d'un autre parti politique», soutient quant à lui Claude Pinard.
Pascal Bérubé espère que si François Legault revient en politique, ce sera auprès de Pauline Marois. «Je lance un appel solennel à M. Legault: il peut venir faire ces débats-là au sein du Parti québécois. Moi et d'autres serons là pour l'accueillir.»
http://lcn.canoe.ca/lcn/artsetspectacle ... 24050.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
jumbo a écrit : [...]
J'ai jasé avec derniêrement et il a bien dit devant quelques personne qu'il était bien ou il était.
Normal qu'il dise ça...... il sera par contre difficile pour lui de maintenir cette voie s'il est "appelé" et qu'il a des chances d'être PM du Québec........
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Quelques questions pour François Legault
Gil Courtemanche 9 octobre 2010 Québec
Groupe de réflexion, club de désenchantés, mouvement ou parti politique, retour des «lucides», on ne sait trop, mais, malgré le peu de détails dont on dispose, la rencontre organisée il y a quelques semaines par François Legault a été suffisamment prise au sérieux pour faire les manchettes. C'est surtout au Parti québécois que l'initiative a fait le plus de vagues et cela se comprend: malgré le désenchantement populaire, malgré la grogne à l'égard du gouvernement Charest, le PQ fait du surplace, incapable de transformer en appuis le rejet massif du premier ministre et l'odeur nauséabonde qui plane sur son gouvernement.
La composition éclectique des gens réunis autour de MM. Legault et Facal rend hasardeuse toute prédiction précise quant à ses orientations futures même si on a tout de suite qualifié de droite la formation politique qui pourrait naître de cette démarche. Ce que l'on sait en tout cas, c'est que ses instigateurs voulaient qu'elle soit rendue publique.
Peu importe l'orientation politique, il faut se féliciter que des hommes et des femmes de valeur prennent suffisamment à coeur l'avenir de la société pour y consacrer du temps, y réfléchir et contribuer au débat public, sinon à la lutte politique. Notre société souffre de désengagement collectif. Relancer des débats de fond nous rendrait déjà un grand service.
***
Selon les fuites bien organisées qui ont provoqué la nouvelle, le groupe de François Legault souhaiterait situer sa réflexion en dehors de la question nationale. Cela est-il possible? On peut le souhaiter. Tous nos choix, toutes les options, toutes les propositions, peu importe le domaine, sont inlassablement mesurés à l'aune de l'avenir et du statut de la nation. Toutes nos difficultés seraient dues à la perversion fédéraliste qui paralyse la volonté nationale, tandis que tous nos succès et nos avancées seraient le fait de notre appartenance au Canada et aux vertus du fédéralisme. Cette grille d'analyse simpliste paralyse tous les débats et tous les choix. Cette polarisation permanente, qui va jusqu'à influencer les élections municipales et, donc, la collecte des ordures et le déneigement, exclut (à tort ou à raison) les anglophones et la majorité des allophones du choix démocratique. Cet électorat ne tolère que des ordures canadiennes. On peut le leur reprocher, mais cela ne mène nulle part. Ce groupe, en revenant à la formule de Daniel Johnson père — «L'indépendance si nécessaire, mais pas nécessairement l'indépendance» —, ouvrirait un débat nécessaire que nous avons évité depuis quarante ans, nous contentant de ceci: le fédéralisme ou l'indépendance constituent la condition sine qua non de l'épanouissement de la société québécoise. Et s'il fallait poser la question à l'envers et se demander ce qui ne fonctionne pas: «nous» ou les «autres»? Quelles sont nos propres responsabilités? Voilà un sujet sur lequel ce groupe de réflexion devrait se pencher.
***
Dans le domaine économique, par exemple: pourquoi les collectivités locales ne sont-elles prises en compte qu'en dernier lieu et seulement si elles manifestent leur colère? Pourquoi tous les gouvernements (PLQ et PQ) ne privilégient qu'un seul modèle de développement économique, celui du privé, peu importe les situations? Quels sont les coûts réels de la pauvreté en matière d'éducation, de santé et d'exclusion? Est-ce que la lutte contre la pauvreté ne pourrait pas être considérée comme un investissement productif au même titre qu'une subvention à une entreprise de biogénétique?
Dans le domaine de la santé se posent des questions de principe et des problèmes hautement concrets et pratiques. Comment expliquer sans faux-fuyant que le CHUM sera inauguré avec dix ans de retard sur l'échéancier? Est-ce dû à une totale incompétence des gestionnaires et des mandataires ou à un fonctionnement engorgé et totalement désorganisé de l'ensemble de nos structures de décision collectives? Comment se fait-il que le Québec ne réussisse pas à informatiser les dossiers médicaux au même rythme que les autres provinces, qui reçoivent pourtant les mêmes transferts fédéraux que nous? Incompétence de la fonction publique ou négligence gouvernementale? Nous savons depuis des lunes que les urgences sont engorgées par des personnes qui n'y ont pas d'affaire. Pourquoi aucun gouvernement n'a-t-il réussi à mettre sur pied des services de première ligne, même si tous savaient que c'était le meilleur remède? Et enfin, au chapitre des grands principes: existe-t-il des systèmes qui garantissent un accès égalitaire aux soins tout en faisant appel au privé ou en remettant en question l'universalité du système? Pouvons-nous sortir de l'opposition entre le public et le privé?
Enfin, en éducation: pourquoi sommes-nous incapables d'enseigner le français, pourquoi les enseignants parlent-ils mal le français et pourquoi continuer à défendre cette langue si nous ne sommes pas disposés à l'enseigner correctement?
M. Legault et ses amis répondraient à quelques-unes de ces questions que l'existence de ce groupe serait amplement justifiée.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... is-legault" onclick="window.open(this.href);return false;
Gil Courtemanche 9 octobre 2010 Québec
Groupe de réflexion, club de désenchantés, mouvement ou parti politique, retour des «lucides», on ne sait trop, mais, malgré le peu de détails dont on dispose, la rencontre organisée il y a quelques semaines par François Legault a été suffisamment prise au sérieux pour faire les manchettes. C'est surtout au Parti québécois que l'initiative a fait le plus de vagues et cela se comprend: malgré le désenchantement populaire, malgré la grogne à l'égard du gouvernement Charest, le PQ fait du surplace, incapable de transformer en appuis le rejet massif du premier ministre et l'odeur nauséabonde qui plane sur son gouvernement.
La composition éclectique des gens réunis autour de MM. Legault et Facal rend hasardeuse toute prédiction précise quant à ses orientations futures même si on a tout de suite qualifié de droite la formation politique qui pourrait naître de cette démarche. Ce que l'on sait en tout cas, c'est que ses instigateurs voulaient qu'elle soit rendue publique.
Peu importe l'orientation politique, il faut se féliciter que des hommes et des femmes de valeur prennent suffisamment à coeur l'avenir de la société pour y consacrer du temps, y réfléchir et contribuer au débat public, sinon à la lutte politique. Notre société souffre de désengagement collectif. Relancer des débats de fond nous rendrait déjà un grand service.
***
Selon les fuites bien organisées qui ont provoqué la nouvelle, le groupe de François Legault souhaiterait situer sa réflexion en dehors de la question nationale. Cela est-il possible? On peut le souhaiter. Tous nos choix, toutes les options, toutes les propositions, peu importe le domaine, sont inlassablement mesurés à l'aune de l'avenir et du statut de la nation. Toutes nos difficultés seraient dues à la perversion fédéraliste qui paralyse la volonté nationale, tandis que tous nos succès et nos avancées seraient le fait de notre appartenance au Canada et aux vertus du fédéralisme. Cette grille d'analyse simpliste paralyse tous les débats et tous les choix. Cette polarisation permanente, qui va jusqu'à influencer les élections municipales et, donc, la collecte des ordures et le déneigement, exclut (à tort ou à raison) les anglophones et la majorité des allophones du choix démocratique. Cet électorat ne tolère que des ordures canadiennes. On peut le leur reprocher, mais cela ne mène nulle part. Ce groupe, en revenant à la formule de Daniel Johnson père — «L'indépendance si nécessaire, mais pas nécessairement l'indépendance» —, ouvrirait un débat nécessaire que nous avons évité depuis quarante ans, nous contentant de ceci: le fédéralisme ou l'indépendance constituent la condition sine qua non de l'épanouissement de la société québécoise. Et s'il fallait poser la question à l'envers et se demander ce qui ne fonctionne pas: «nous» ou les «autres»? Quelles sont nos propres responsabilités? Voilà un sujet sur lequel ce groupe de réflexion devrait se pencher.
***
Dans le domaine économique, par exemple: pourquoi les collectivités locales ne sont-elles prises en compte qu'en dernier lieu et seulement si elles manifestent leur colère? Pourquoi tous les gouvernements (PLQ et PQ) ne privilégient qu'un seul modèle de développement économique, celui du privé, peu importe les situations? Quels sont les coûts réels de la pauvreté en matière d'éducation, de santé et d'exclusion? Est-ce que la lutte contre la pauvreté ne pourrait pas être considérée comme un investissement productif au même titre qu'une subvention à une entreprise de biogénétique?
Dans le domaine de la santé se posent des questions de principe et des problèmes hautement concrets et pratiques. Comment expliquer sans faux-fuyant que le CHUM sera inauguré avec dix ans de retard sur l'échéancier? Est-ce dû à une totale incompétence des gestionnaires et des mandataires ou à un fonctionnement engorgé et totalement désorganisé de l'ensemble de nos structures de décision collectives? Comment se fait-il que le Québec ne réussisse pas à informatiser les dossiers médicaux au même rythme que les autres provinces, qui reçoivent pourtant les mêmes transferts fédéraux que nous? Incompétence de la fonction publique ou négligence gouvernementale? Nous savons depuis des lunes que les urgences sont engorgées par des personnes qui n'y ont pas d'affaire. Pourquoi aucun gouvernement n'a-t-il réussi à mettre sur pied des services de première ligne, même si tous savaient que c'était le meilleur remède? Et enfin, au chapitre des grands principes: existe-t-il des systèmes qui garantissent un accès égalitaire aux soins tout en faisant appel au privé ou en remettant en question l'universalité du système? Pouvons-nous sortir de l'opposition entre le public et le privé?
Enfin, en éducation: pourquoi sommes-nous incapables d'enseigner le français, pourquoi les enseignants parlent-ils mal le français et pourquoi continuer à défendre cette langue si nous ne sommes pas disposés à l'enseigner correctement?
M. Legault et ses amis répondraient à quelques-unes de ces questions que l'existence de ce groupe serait amplement justifiée.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... is-legault" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
11 Octobre 2010
08:19 am, Richard Martineau
Les deux faiblesses de Force Québec
Ainsi, après une longue période de réflexion (et un exil d’un an), mon confrère chroniqueur Joseph Facal aurait donc décidé de se lancer une nouvelle fois dans l’aventure politique aux côtés de l’ex-ministre François Legault.
Voilà qui me réjouit.
Cela dit, si — comme tous les pro-Lucides — j’accueille avec enthousiasme l’arrivée éventuelle d’un nouveau parti de centre droit sur l’échiquier politique (il y a quand même l’ADQ, ne l’oublions pas), je me pose quand même deux grosses questions.
LES RÊVES ET LA RÉALITÉ
Un : Legault et Facal, semble-t-il, veulent mettre de côté la fameuse question nationale pour créer une coalition rassemblant autant des souverainistes que des fédéralistes.
Sur papier, c’est génial.
Mais en pratique, ça risque d’être une autre paire de manches.
En effet, comme l’a dit très justement Françoise David, tôt ou tard, les membres de Force Québec vont frapper l’écueil de la question nationale. Mettre cette question sous le tapis, c’est comme dire que l’hiver n’existe pas au Québec.
C’est, comme disent les anglais, du wishful thinking. Prendre ses rêves pour la réalité.
ÇA RISQUE DE CRAQUER
Effectivement, la question nationale n’a pas la cote, ces temps-ci. Elle se cache, elle hiberne. Mais que feront les membres de FQ quand elle se pointera de nouveau le museau ?
Quelle sera la position de cette formation sur la défense de la langue, les accommodements, la laïcité, les écoles passerelles ou les relations avec Ottawa ?
Y aura-t-il une ligne de parti, ou les membres voteront-ils chacun selon sa conscience ?
Au printemps, on peut faire comme si l’hiver n’existe pas. Mais à la mi-décembre, c’est plus difficile.
S’entendre sur un programme économique n’est pas très compliqué. Après tout, les chiffres ne mentent pas. Mais c’est beaucoup plus complexe de créer un consensus sur des questions aussi « abstraites » et « volatiles » que l’identité.
Qu’arrivera-t-il lorsque le paquebot de Force Québec frappera la banquise de la question nationale ? La coque craquera-t-elle de partout ?
Les fédéralistes sauteront-ils dans les canots de sauvetage ?
LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE
Autre obstacle qui risque de faire du mal à Force Québec : l’immaturité de l’électorat québécois.
Car soyons francs : le Québécois moyen est difficile à suivre. Demandez-le à Lucien Bouchard.
Un jour, nous disons que nous sommes prêts à faire les sacrifices qui s’imposent pour mettre de l’ordre dans nos finances publiques. Le lendemain, nous pourfendons le gouvernement parce qu’il a eu l’outrecuidance de nous demander de nous serrer la ceinture.
On agit comme des jeunes en pleine crise d’adolescence. Parfois, nous voulons être traités comme des enfants qui ont besoin de se faire raconter des histoires avant d’aller dormir. D’autres fois, comme des adultes responsables.
On demande aux élus de nous parler franchement et de nous donner l’heure juste. Mais quand ils le font, on grimpe dans les rideaux.
Bref, sommes-nous vraiment prêts pour un parti comme Force Québec ?
LES IDÉALISTES
Cela dit, ça m’épate toujours de voir que des gens de qualité qui ont une belle carrière dans le privé sont prêts à faire d’immenses sacrifices pour essayer de remettre le Québec sur les rails.
Je me demande juste si les gens derrière Force Québec ne sont pas un peu trop optimistes, un peu trop idéalistes…
http://martineau.blogue.canoe.ca/2010/1 ... rce_quebec" onclick="window.open(this.href);return false;
08:19 am, Richard Martineau
Les deux faiblesses de Force Québec
Ainsi, après une longue période de réflexion (et un exil d’un an), mon confrère chroniqueur Joseph Facal aurait donc décidé de se lancer une nouvelle fois dans l’aventure politique aux côtés de l’ex-ministre François Legault.
Voilà qui me réjouit.
Cela dit, si — comme tous les pro-Lucides — j’accueille avec enthousiasme l’arrivée éventuelle d’un nouveau parti de centre droit sur l’échiquier politique (il y a quand même l’ADQ, ne l’oublions pas), je me pose quand même deux grosses questions.
LES RÊVES ET LA RÉALITÉ
Un : Legault et Facal, semble-t-il, veulent mettre de côté la fameuse question nationale pour créer une coalition rassemblant autant des souverainistes que des fédéralistes.
Sur papier, c’est génial.
Mais en pratique, ça risque d’être une autre paire de manches.
En effet, comme l’a dit très justement Françoise David, tôt ou tard, les membres de Force Québec vont frapper l’écueil de la question nationale. Mettre cette question sous le tapis, c’est comme dire que l’hiver n’existe pas au Québec.
C’est, comme disent les anglais, du wishful thinking. Prendre ses rêves pour la réalité.
ÇA RISQUE DE CRAQUER
Effectivement, la question nationale n’a pas la cote, ces temps-ci. Elle se cache, elle hiberne. Mais que feront les membres de FQ quand elle se pointera de nouveau le museau ?
Quelle sera la position de cette formation sur la défense de la langue, les accommodements, la laïcité, les écoles passerelles ou les relations avec Ottawa ?
Y aura-t-il une ligne de parti, ou les membres voteront-ils chacun selon sa conscience ?
Au printemps, on peut faire comme si l’hiver n’existe pas. Mais à la mi-décembre, c’est plus difficile.
S’entendre sur un programme économique n’est pas très compliqué. Après tout, les chiffres ne mentent pas. Mais c’est beaucoup plus complexe de créer un consensus sur des questions aussi « abstraites » et « volatiles » que l’identité.
Qu’arrivera-t-il lorsque le paquebot de Force Québec frappera la banquise de la question nationale ? La coque craquera-t-elle de partout ?
Les fédéralistes sauteront-ils dans les canots de sauvetage ?
LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE
Autre obstacle qui risque de faire du mal à Force Québec : l’immaturité de l’électorat québécois.
Car soyons francs : le Québécois moyen est difficile à suivre. Demandez-le à Lucien Bouchard.
Un jour, nous disons que nous sommes prêts à faire les sacrifices qui s’imposent pour mettre de l’ordre dans nos finances publiques. Le lendemain, nous pourfendons le gouvernement parce qu’il a eu l’outrecuidance de nous demander de nous serrer la ceinture.
On agit comme des jeunes en pleine crise d’adolescence. Parfois, nous voulons être traités comme des enfants qui ont besoin de se faire raconter des histoires avant d’aller dormir. D’autres fois, comme des adultes responsables.
On demande aux élus de nous parler franchement et de nous donner l’heure juste. Mais quand ils le font, on grimpe dans les rideaux.
Bref, sommes-nous vraiment prêts pour un parti comme Force Québec ?
LES IDÉALISTES
Cela dit, ça m’épate toujours de voir que des gens de qualité qui ont une belle carrière dans le privé sont prêts à faire d’immenses sacrifices pour essayer de remettre le Québec sur les rails.
Je me demande juste si les gens derrière Force Québec ne sont pas un peu trop optimistes, un peu trop idéalistes…
http://martineau.blogue.canoe.ca/2010/1 ... rce_quebec" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Anya a écrit : 11 Octobre 2010
08:19 am, Richard Martineau
Les deux faiblesses de Force Québec
Ainsi, après une longue période de réflexion (et un exil d’un an), mon confrère chroniqueur Joseph Facal aurait donc décidé de se lancer une nouvelle fois dans l’aventure politique aux côtés de l’ex-ministre François Legault.
Voilà qui me réjouit.
Cela dit, si — comme tous les pro-Lucides — j’accueille avec enthousiasme l’arrivée éventuelle d’un nouveau parti de centre droit sur l’échiquier politique (il y a quand même l’ADQ, ne l’oublions pas), je me pose quand même deux grosses questions.
LES RÊVES ET LA RÉALITÉ
Un : Legault et Facal, semble-t-il, veulent mettre de côté la fameuse question nationale pour créer une coalition rassemblant autant des souverainistes que des fédéralistes.
Sur papier, c’est génial.
Mais en pratique, ça risque d’être une autre paire de manches.
En effet, comme l’a dit très justement Françoise David, tôt ou tard, les membres de Force Québec vont frapper l’écueil de la question nationale. Mettre cette question sous le tapis, c’est comme dire que l’hiver n’existe pas au Québec.
C’est, comme disent les anglais, du wishful thinking. Prendre ses rêves pour la réalité.
ÇA RISQUE DE CRAQUER
Effectivement, la question nationale n’a pas la cote, ces temps-ci. Elle se cache, elle hiberne. Mais que feront les membres de FQ quand elle se pointera de nouveau le museau ?
Quelle sera la position de cette formation sur la défense de la langue, les accommodements, la laïcité, les écoles passerelles ou les relations avec Ottawa ?
Y aura-t-il une ligne de parti, ou les membres voteront-ils chacun selon sa conscience ?
Au printemps, on peut faire comme si l’hiver n’existe pas. Mais à la mi-décembre, c’est plus difficile.
S’entendre sur un programme économique n’est pas très compliqué. Après tout, les chiffres ne mentent pas. Mais c’est beaucoup plus complexe de créer un consensus sur des questions aussi « abstraites » et « volatiles » que l’identité.
Qu’arrivera-t-il lorsque le paquebot de Force Québec frappera la banquise de la question nationale ? La coque craquera-t-elle de partout ?
Les fédéralistes sauteront-ils dans les canots de sauvetage ?
LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE
Autre obstacle qui risque de faire du mal à Force Québec : l’immaturité de l’électorat québécois.
Car soyons francs : le Québécois moyen est difficile à suivre. Demandez-le à Lucien Bouchard.
Un jour, nous disons que nous sommes prêts à faire les sacrifices qui s’imposent pour mettre de l’ordre dans nos finances publiques. Le lendemain, nous pourfendons le gouvernement parce qu’il a eu l’outrecuidance de nous demander de nous serrer la ceinture.
On agit comme des jeunes en pleine crise d’adolescence. Parfois, nous voulons être traités comme des enfants qui ont besoin de se faire raconter des histoires avant d’aller dormir. D’autres fois, comme des adultes responsables.
On demande aux élus de nous parler franchement et de nous donner l’heure juste. Mais quand ils le font, on grimpe dans les rideaux.
Bref, sommes-nous vraiment prêts pour un parti comme Force Québec ?
LES IDÉALISTES
Cela dit, ça m’épate toujours de voir que des gens de qualité qui ont une belle carrière dans le privé sont prêts à faire d’immenses sacrifices pour essayer de remettre le Québec sur les rails.
Je me demande juste si les gens derrière Force Québec ne sont pas un peu trop optimistes, un peu trop idéalistes…
http://martineau.blogue.canoe.ca/2010/1 ... rce_quebec" onclick="window.open(this.href);return false;
Il touche vraiment un bon point Martineau, c'est vrai que ns demandons la lune mais que l'on rechigne aux sacrifices nécessaires. Et je rajouterais que tant que ce n'est pas dans notre cour on chiale pas mais sinon.....isch
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Marc Bellemare qui se joindrait au nouveau parti donnerait un coup dur aux libéraux de Jean Charest.
À quoi sert les lois lorsqu'il n'y a pas de JUSTICE ??
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
jumbo a écrit : Marc Bellemare qui se joindrait au nouveau parti donnerait un coup dur aux libéraux de Jean Charest.

"La vie serait bien plus heureuse si nous naissions à 80 ans et nous approchions graduellement de nos 18 ans"
Mark Twain


Mark Twain


Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Sondage ce matin c'est François Legault qui serais le prochain premier ministre si y aurais des élections. Le partie est même pas encore lancer. Sa montre a quel point les Québécois sont tanné tant de Charest que Marois
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 12141.html" onclick="window.open(this.href);return false;
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 12141.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Si Bellemare se joint à eux, c'est sûr que pour moi, ce parti ne sera jamais une alternative.
J'aime pas les anciens bandits qui se transforment en délateurs...
J'aime pas les anciens bandits qui se transforment en délateurs...
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
pis moi si ya des anciens adéquistes dans ca non merci
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Ça serait extrêmement ridicule que Bellemare courtise ce parti..... ça n'a pas fonctionné en politique en 2003, ça ne fonctionnerait pas plus en 2010.
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Nouveau parti de centre droit - Le Québec se cherche
Bernard Descôteaux 13 octobre 2010 Québec
L'appui que les Québécois semblent prêts à donner à un nouveau parti de centre droit, pas encore né, surprend. Qu'il puisse déjà être en tête avec 30 % des intentions de vote est aussi irréel que spectaculaire. Est-ce une simple poussée de fièvre qui pourrait retomber une fois que l'on connaîtra mieux la nature de cette nouvelle formation politique... si jamais elle voit le jour? Il y a tout de même un peu plus que cela.
Ce que souligne le sondage Léger Marketing, dont les résultats ont été publiés hier dans Le Journal de Montréal, c'est d'abord la très grande volatilité de l'électorat. Que tout près d'un électeur sur trois soit disposé à changer d'allégeance sur la simple évocation d'une idée confirme la perte de confiance des Québécois envers l'ADQ, le PLQ et le PQ, les trois partis qui depuis 1994 ont déterminé le programme politique du Québec.
Ce n'est pas la première fois que les électeurs manifestent leur désabusement envers leurs politiciens. Ainsi, à l'automne 2002, ils avaient éprouvé un intérêt soudain pour l'ADQ. Cette poussée de fièvre ne dura toutefois pas. À l'élection de 2007, ils manifestaient à nouveau leur insatisfaction en faisant de ce parti l'opposition officielle, un statut qu'ils se dépêchèrent de lui enlever quelques mois plus tard.
Encore une fois, le Québec se cherche. De nouveau, il semble prêt à se faire courtiser par quiconque lui dit ce qu'il veut entendre. Or, notons-le, ce qu'il veut entendre est un propos davantage de droite que de gauche, comme le montrent ces poussées de fièvre récurrentes à droite depuis 2002. On ne peut ignorer le fait qu'un nombre important de Québécois est réceptif à un discours qui valorise davantage les valeurs individuelles que collectives, lesquelles constituaient depuis les années 1960 le principal ferment idéologique des partis qui ont occupé le pouvoir.
Le groupe qui gravite autour de François Legault s'affiche ouvertement de centre droit, tant par conviction que par opportunisme pour profiter de l'intérêt à l'égard de ce discours. Néanmoins, on peut soupçonner que l'attrait principal que représente cet éventuel nouveau parti est ailleurs. Il est plus dans le renouveau du personnel politique que représentent les noms de ceux qui pourraient se joindre à l'ancien ministre péquiste. À l'heure de la commission Bastarache, il ne peut en être autrement. Il est aussi dans cette rupture proposée avec le binôme souveraineté-fédéralisme qui polarise le débat politique depuis des décennies. Il est dans la capacité de changement qu'il peut représenter par rapport aux partis existants réfractaires à tout aggiornamento.
Cette troisième voie qu'attend depuis des années une partie de l'électorat québécois ne s'est jamais matérialisée. L'émergence d'un nouveau parti dans un système politique fait pour deux partis est une longue affaire. Il reste à François Legault à proposer un programme, puis à trouver des candidats, de l'argent et surtout des militants, ces bras indispensables au travail politique. On verra alors ce que les Québécois en penseront. Puis, il n'est pas dit que les autres partis ne réagiront pas. Les choses pourraient se présenter tout autrement dans deux ans si Pauline Marois réussissait à refaire du Parti québécois la coalition droite-gauche qu'il a déjà été et si le Parti libéral se donnait un nouveau chef. La troisième voie espérée pourrait s'avérer illusoire.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... se-cherche" onclick="window.open(this.href);return false;
Bernard Descôteaux 13 octobre 2010 Québec
L'appui que les Québécois semblent prêts à donner à un nouveau parti de centre droit, pas encore né, surprend. Qu'il puisse déjà être en tête avec 30 % des intentions de vote est aussi irréel que spectaculaire. Est-ce une simple poussée de fièvre qui pourrait retomber une fois que l'on connaîtra mieux la nature de cette nouvelle formation politique... si jamais elle voit le jour? Il y a tout de même un peu plus que cela.
Ce que souligne le sondage Léger Marketing, dont les résultats ont été publiés hier dans Le Journal de Montréal, c'est d'abord la très grande volatilité de l'électorat. Que tout près d'un électeur sur trois soit disposé à changer d'allégeance sur la simple évocation d'une idée confirme la perte de confiance des Québécois envers l'ADQ, le PLQ et le PQ, les trois partis qui depuis 1994 ont déterminé le programme politique du Québec.
Ce n'est pas la première fois que les électeurs manifestent leur désabusement envers leurs politiciens. Ainsi, à l'automne 2002, ils avaient éprouvé un intérêt soudain pour l'ADQ. Cette poussée de fièvre ne dura toutefois pas. À l'élection de 2007, ils manifestaient à nouveau leur insatisfaction en faisant de ce parti l'opposition officielle, un statut qu'ils se dépêchèrent de lui enlever quelques mois plus tard.
Encore une fois, le Québec se cherche. De nouveau, il semble prêt à se faire courtiser par quiconque lui dit ce qu'il veut entendre. Or, notons-le, ce qu'il veut entendre est un propos davantage de droite que de gauche, comme le montrent ces poussées de fièvre récurrentes à droite depuis 2002. On ne peut ignorer le fait qu'un nombre important de Québécois est réceptif à un discours qui valorise davantage les valeurs individuelles que collectives, lesquelles constituaient depuis les années 1960 le principal ferment idéologique des partis qui ont occupé le pouvoir.
Le groupe qui gravite autour de François Legault s'affiche ouvertement de centre droit, tant par conviction que par opportunisme pour profiter de l'intérêt à l'égard de ce discours. Néanmoins, on peut soupçonner que l'attrait principal que représente cet éventuel nouveau parti est ailleurs. Il est plus dans le renouveau du personnel politique que représentent les noms de ceux qui pourraient se joindre à l'ancien ministre péquiste. À l'heure de la commission Bastarache, il ne peut en être autrement. Il est aussi dans cette rupture proposée avec le binôme souveraineté-fédéralisme qui polarise le débat politique depuis des décennies. Il est dans la capacité de changement qu'il peut représenter par rapport aux partis existants réfractaires à tout aggiornamento.
Cette troisième voie qu'attend depuis des années une partie de l'électorat québécois ne s'est jamais matérialisée. L'émergence d'un nouveau parti dans un système politique fait pour deux partis est une longue affaire. Il reste à François Legault à proposer un programme, puis à trouver des candidats, de l'argent et surtout des militants, ces bras indispensables au travail politique. On verra alors ce que les Québécois en penseront. Puis, il n'est pas dit que les autres partis ne réagiront pas. Les choses pourraient se présenter tout autrement dans deux ans si Pauline Marois réussissait à refaire du Parti québécois la coalition droite-gauche qu'il a déjà été et si le Parti libéral se donnait un nouveau chef. La troisième voie espérée pourrait s'avérer illusoire.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... se-cherche" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Sondage Léger Marketing-Le Devoir - Le Québec tient à la question nationale
Alec Castonguay 18 octobre 2010 Québec
Rapport de sondage sur la politique fédérale et la politique provinciale au Québec
Une majorité de Québécois estime qu'il est impossible de gouverner la province en faisant abstraction du débat national et de la place du Québec dans le Canada, selon un nouveau sondage Léger Marketing-Le Devoir.
La naissance possible d'un nouveau mouvement politique de centre droit formé de fédéralistes et de souverainistes attire l'attention. Le projet de François Legault, qui espère mettre la question nationale de côté pour se concentrer sur d'autres enjeux, pourrait bien se heurter à un mur s'il prenait un jour le pouvoir.
À la question: «Croyez-vous qu'il soit possible pour un parti politique au pouvoir à Québec de gouverner en évacuant complètement la question de la place du Québec dans le Canada de son agenda politique?», 58 % des Québécois (61 % des francophones), ont répondu «Non, c'est impossible».
Ils sont 27 % des Québécois à croire que c'est possible, alors que 15 % ne savent pas ou ont refusé de répondre. L'opinion est plus divisée chez les anglophones et les allophones, alors que 47 % croient que c'est impossible d'y arriver, contre 37 % qui pensent qu'il est possible d'éviter la question nationale.
Christian Bourque, vice-président de Léger Marketing, affirme qu'on peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide avec ces résultats. «Il y a une majorité de Québécois qui pense que la question nationale doit faire partie du débat et même que c'est important. Il y a des fédéralistes et des souverainistes dans cette majorité. Mais il y a aussi une forte proportion de gens, 27 %, qui pensent qu'on peut en faire abstraction. C'est quand même une personne sur quatre. C'est beaucoup. Il y a quelques années, c'était impensable qu'autant de gens jugent ce débat inutile», dit-il.
Le sondeur souligne au passage qu'un mouvement politique qui prendrait la décision de ne pas aborder la place du Québec dans le Canada fait déjà un choix. «Il met la souveraineté de côté. Il porte un jugement», dit M. Bourque.
Intentions de vote
Le volet du sondage sur les intentions de vote, réalisé en partenariat avec The Gazette, témoigne du bruit autour de la naissance d'un nouveau parti politique. Les questions du coup de sonde ne mentionnaient pas la création d'un autre parti, mais on observe néanmoins des mouvements.
Ainsi, à la question «pour quel parti auriez-vous l'intention de voter?», 13 % des gens ont répondu «autres», évitant les partis traditionnels. Il y a un mois, ils étaient à peine 3 % dans cette catégorie.
L'effet sur le Parti québécois (PQ) est visible, alors que la formation de Pauline Marois obtient 34 % des intentions de vote, en baisse de six points en un mois. Le Parti libéral du Québec (PLQ) récolte 28 %, en baisse de quatre points depuis 30 jours. Québec solidaire est stable, à 10 %, suivi de l'ADQ, à 8 % (baisse de deux points). Le Parti vert est crédité de 7 %.
Chez les francophones, le PQ est toujours largement en avance, avec 40 % des intentions de vote, contre 18 % au PLQ et 12 % pour Québec solidaire. Toutes les questions et les résultats sont disponibles sur notre site Internet.
Selon Christian Bourque, la possible création d'un nouveau parti a «jeté un pavé dans la mare», ce qui crée des turbulences dans les intentions de vote. «On voit qu'il y a un appétit des électeurs pour un nouveau mouvement politique. C'est bon signe pour notre démocratie. Les gens croient encore que la politique peut être intéressante!»
Insatisfaction à la hausse
Le débat entourant le projet de François Legault n'a toutefois pas totalement détourné l'attention du gouvernement Charest, qui continue de susciter le mécontentement.
Après une légère embellie en septembre, le taux de satisfaction a de nouveau chuté depuis un mois, passant de 23 à 19 %. Le taux d'insatisfaction, à 77 %, se maintient à un niveau record. «La tendance est lourde depuis janvier», dit M. Bourque.
Marois, meilleur premier ministre?
Le passage de Jean Charest devant la commission Bastarache n'a pas amélioré sa cote de popularité personnelle. Ainsi, à peine 15 % des répondants estiment qu'il ferait le meilleur premier ministre (baisse de quatre points en un mois). La chef du PQ, Pauline Marois, fait légèrement mieux, à 21 % (baisse d'un point). Amir Khadir (9 %), Gérard Deltell (9 %) et Guy Rainville (3 %) suivent dans l'ordre.
Mais dans cette catégorie, le meneur depuis des mois est «ne sait pas/refus», qui récolte ce mois-ci 43 %. «Les Québécois se cherchent un leader», tranche Christian Bourque.
Le sondage a été mené en ligne du 12 au 14 octobre, auprès de 1000 personnes représentatives de la population et selon une méthode fiable et éprouvée. Un échantillon probabiliste de la même taille présenterait une marge d'erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... -nationale" onclick="window.open(this.href);return false;
Rapport du sondage
http://www.ledevoir.com/documents/pdf/s ... 181010.pdf" onclick="window.open(this.href);return false;
Alec Castonguay 18 octobre 2010 Québec
Rapport de sondage sur la politique fédérale et la politique provinciale au Québec
Une majorité de Québécois estime qu'il est impossible de gouverner la province en faisant abstraction du débat national et de la place du Québec dans le Canada, selon un nouveau sondage Léger Marketing-Le Devoir.
La naissance possible d'un nouveau mouvement politique de centre droit formé de fédéralistes et de souverainistes attire l'attention. Le projet de François Legault, qui espère mettre la question nationale de côté pour se concentrer sur d'autres enjeux, pourrait bien se heurter à un mur s'il prenait un jour le pouvoir.
À la question: «Croyez-vous qu'il soit possible pour un parti politique au pouvoir à Québec de gouverner en évacuant complètement la question de la place du Québec dans le Canada de son agenda politique?», 58 % des Québécois (61 % des francophones), ont répondu «Non, c'est impossible».
Ils sont 27 % des Québécois à croire que c'est possible, alors que 15 % ne savent pas ou ont refusé de répondre. L'opinion est plus divisée chez les anglophones et les allophones, alors que 47 % croient que c'est impossible d'y arriver, contre 37 % qui pensent qu'il est possible d'éviter la question nationale.
Christian Bourque, vice-président de Léger Marketing, affirme qu'on peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide avec ces résultats. «Il y a une majorité de Québécois qui pense que la question nationale doit faire partie du débat et même que c'est important. Il y a des fédéralistes et des souverainistes dans cette majorité. Mais il y a aussi une forte proportion de gens, 27 %, qui pensent qu'on peut en faire abstraction. C'est quand même une personne sur quatre. C'est beaucoup. Il y a quelques années, c'était impensable qu'autant de gens jugent ce débat inutile», dit-il.
Le sondeur souligne au passage qu'un mouvement politique qui prendrait la décision de ne pas aborder la place du Québec dans le Canada fait déjà un choix. «Il met la souveraineté de côté. Il porte un jugement», dit M. Bourque.
Intentions de vote
Le volet du sondage sur les intentions de vote, réalisé en partenariat avec The Gazette, témoigne du bruit autour de la naissance d'un nouveau parti politique. Les questions du coup de sonde ne mentionnaient pas la création d'un autre parti, mais on observe néanmoins des mouvements.
Ainsi, à la question «pour quel parti auriez-vous l'intention de voter?», 13 % des gens ont répondu «autres», évitant les partis traditionnels. Il y a un mois, ils étaient à peine 3 % dans cette catégorie.
L'effet sur le Parti québécois (PQ) est visible, alors que la formation de Pauline Marois obtient 34 % des intentions de vote, en baisse de six points en un mois. Le Parti libéral du Québec (PLQ) récolte 28 %, en baisse de quatre points depuis 30 jours. Québec solidaire est stable, à 10 %, suivi de l'ADQ, à 8 % (baisse de deux points). Le Parti vert est crédité de 7 %.
Chez les francophones, le PQ est toujours largement en avance, avec 40 % des intentions de vote, contre 18 % au PLQ et 12 % pour Québec solidaire. Toutes les questions et les résultats sont disponibles sur notre site Internet.
Selon Christian Bourque, la possible création d'un nouveau parti a «jeté un pavé dans la mare», ce qui crée des turbulences dans les intentions de vote. «On voit qu'il y a un appétit des électeurs pour un nouveau mouvement politique. C'est bon signe pour notre démocratie. Les gens croient encore que la politique peut être intéressante!»
Insatisfaction à la hausse
Le débat entourant le projet de François Legault n'a toutefois pas totalement détourné l'attention du gouvernement Charest, qui continue de susciter le mécontentement.
Après une légère embellie en septembre, le taux de satisfaction a de nouveau chuté depuis un mois, passant de 23 à 19 %. Le taux d'insatisfaction, à 77 %, se maintient à un niveau record. «La tendance est lourde depuis janvier», dit M. Bourque.
Marois, meilleur premier ministre?
Le passage de Jean Charest devant la commission Bastarache n'a pas amélioré sa cote de popularité personnelle. Ainsi, à peine 15 % des répondants estiment qu'il ferait le meilleur premier ministre (baisse de quatre points en un mois). La chef du PQ, Pauline Marois, fait légèrement mieux, à 21 % (baisse d'un point). Amir Khadir (9 %), Gérard Deltell (9 %) et Guy Rainville (3 %) suivent dans l'ordre.
Mais dans cette catégorie, le meneur depuis des mois est «ne sait pas/refus», qui récolte ce mois-ci 43 %. «Les Québécois se cherchent un leader», tranche Christian Bourque.
Le sondage a été mené en ligne du 12 au 14 octobre, auprès de 1000 personnes représentatives de la population et selon une méthode fiable et éprouvée. Un échantillon probabiliste de la même taille présenterait une marge d'erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... -nationale" onclick="window.open(this.href);return false;
Rapport du sondage
http://www.ledevoir.com/documents/pdf/s ... 181010.pdf" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
Publié le 26 octobre 2010 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
Pierre Foglia
La Presse
SAINT LULU
Je ne vois pas pourquoi Mme Marois devrait être inquiète du nouveau parti de droite que se proposent de lancer François Legault et Joseph Facal. Je veux bien croire que le PQ n'est presque plus souverainiste, mais il n'est pas encore de droite. C'est M. Charest qui devrait s'inquiéter du projet de M. Legault, et tout autant Gérard Deltell, de l'Action démocratique.
Combien on parie que Mme Marois souhaite que ce parti voie le jour et, tant qu'à mettre tous les oeufs couvis dans le même panier, que M. Landry s'y joigne.
Je trouve que c'est une sacrée bonne nouvelle pour la gauche, cette effervescence de la droite. Un nouveau parti ici, les libertariens qui s'agitent là... Ciel! Je croyais la social-démocratie bien morte, mais du diable si ces gens-là ne réussissent pas à la réveiller.
Vous voulez que je vous dise? Le seul danger pour la gauche, toute la gauche, de Line Beauchamp à Amir Khadir - ça fait pas mal de monde -, le seul épouvantail, c'est Lulu. Saint Lulu qui viendrait unir toute la droite, d'André Boisclair à Jeff Fillion. Je ne dis pas qu'il s'apprête à le faire. Je dis qu'il en aurait la carrure.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Pierre Foglia
La Presse
SAINT LULU
Je ne vois pas pourquoi Mme Marois devrait être inquiète du nouveau parti de droite que se proposent de lancer François Legault et Joseph Facal. Je veux bien croire que le PQ n'est presque plus souverainiste, mais il n'est pas encore de droite. C'est M. Charest qui devrait s'inquiéter du projet de M. Legault, et tout autant Gérard Deltell, de l'Action démocratique.
Combien on parie que Mme Marois souhaite que ce parti voie le jour et, tant qu'à mettre tous les oeufs couvis dans le même panier, que M. Landry s'y joigne.
Je trouve que c'est une sacrée bonne nouvelle pour la gauche, cette effervescence de la droite. Un nouveau parti ici, les libertariens qui s'agitent là... Ciel! Je croyais la social-démocratie bien morte, mais du diable si ces gens-là ne réussissent pas à la réveiller.
Vous voulez que je vous dise? Le seul danger pour la gauche, toute la gauche, de Line Beauchamp à Amir Khadir - ça fait pas mal de monde -, le seul épouvantail, c'est Lulu. Saint Lulu qui viendrait unir toute la droite, d'André Boisclair à Jeff Fillion. Je ne dis pas qu'il s'apprête à le faire. Je dis qu'il en aurait la carrure.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Un nouveau mouvement politique sur le point d’éclore
27 octobre 2010, 1:32
Par: Josée Legault
Les plaques tectoniques
Avouez que ça grouille et scribouille pas mal depuis un mois. Et maintenant, la question qui tue: les plaques tectoniques de la politique québécoise seraient-elles en train de bouger? Et si oui, dans quelle direction?
Pour le moment, elles semblent se déplacer surtout vers la "droite". Phénomène intrigant, ce coin de l'arène étant déjà occupé par le PLQ et les restes de l'ADQ.
La rumeur veut pourtant qu'un mouvement se disant de centre droit, mais qui sera sûrement nappé d'une épaisse sauce de type "Lucide", émergerait bientôt des cogitations de deux ex-ministres péquistes, François Legault et Joseph Facal.
En plein recrutement, M. Legault chasserait jusque dans les terres fédéralistes de la grande entreprise. Et même dans les rangs du PLQ.
Dommage collatéral: le coup venant du sérail péquiste et M. Charest étant déjà cloué au plancher, Pauline Marois en sort la première amochée. Son éternel rival, Bernard Landry, en a même profité pour la critiquer. Sans aucune ambition, la députée Lisette Lapointe, épouse de Jacques Parizeau, se faisait quant à elle la porte-parole de militants persuadés que le programme du PQ est trop timide côté préparation d'un prochain référendum. Un fait.
Résultat: c'est parti! Politiquement parlant, le bras de la chef péquiste est dans le tordeur du moment où on se demande même si elle survivra à son vote de confiance au congrès du PQ en 2011. Or, il y a à peine un mois, le PQ trônait au sommet des sondages. Mais lorsque les plaques tectoniques se mettent à bouger...
Encore plus à droite: le Réseau Liberté-Québec, dont quelques fidèles pourraient bien servir de recruteurs à Legault & Facal. À l'exception de ses purs et durs, genre Jeff Fillion et autres jeunes émules masculins des radios "poubelles" voyant partout des "socialistes" pourtant imaginaires.
Pendant ce temps, une constante demeure: Jean Charest et le PLQ continuent de couler à pic dans les sondages. Un bien petit détail, semble-t-il, dans tout ce bourdonnement...
Que se cache-t-il derrière cet alignement soudain de planètes?
Réponse: un discours omniprésent et martelé depuis des mois sur plusieurs tribunes. Pas surprenant qu'il capte l'attention d'une partie de l'opinion publique.
Ce discours, il ressemble à ceci: il y a une "grande lassitude" envers les deux partis; la population est "cynique" et "indifférente"; on croule sous l'"immobilisme"; un "énorme vide" reste à combler par la droite; nos finances sont "dans le rouge" et on fonce droit sur un "mur"!
Cachez vos enfants, les Bonhommes Sept Heures de la morosité chronique s'en viennent les chercher!
Ce discours est un grand classique. L'histoire nous enseigne qu'il précède souvent la montée d'une droite prête à tout régler avec ses solutions simplistes et individualistes aux fausses allures de "vérité" et de "gros bon sens" populiste face à des problèmes complexes et de nature collective.
Ce discours est d'autant plus efficace s'il se pointe là où des populations ont déjà des raisons fort réelles de s'inquiéter de la manière dont elles sont gouvernées. Comme au Québec. (Voir les soupçons de corruption et de copinage qui flottent autour du gouvernement.)
Voilà un terreau fertile pour des discours offrant des solutions miracles du genre "on coupe à la hache et on pose les questions après"!
Passer enfin aux "vraies affaires"
Ces plaques tectoniques cherchent aussi à s'éloigner de la question nationale pour s'occuper des "vraies affaires". Mais dans les faits, ce que les Legault & Facal remettent à la semaine des quatre jeudis, c'est l'option souverainiste. Auront-ils la franchise de le dire aussi clairement?
Bref, ce n'est pas tant Pauline Marois que tout ce beau monde a dans sa mire que l'option même de la souveraineté.
Cette combinaison de néoconservatisme et de mise au rancart de cette dernière explique l'effervescence que l'on sent monter dans la droite québécoise, toutes tendances confondues. Comme s'ils se disaient en choeur un beau gros "enfin"!
On croirait entendre Lucien Bouchard, Mario Dumont, l'ADQ en quête d'un nouveau foyer et un milieu des affaires qui, depuis des décennies, n'attend que ça.
Inquiétant. D'autant que les néoconservateurs gouvernent le Canada depuis 2006 alors que chez nos voisins américains, le Parti républicain et le Tea Party Movement ont Barack Obama planté au centre de leur cible pour 2012.
Tout cela est le symptôme d'une montée de la droite déjà bien entamée ailleurs. Ici, il s'adonne que cette droite aimerait se débarrasser en même temps du "boulet" indépendantiste. Aussi peu menaçant soit-il ces temps-ci.
Mais "lire" les plaques tectoniques est une chose. Savoir avec certitude ce que leur déplacement finira par produire en est une autre.
Cette suite des choses, elle dépendra de la manière dont les Québécois réagiront lorsqu'ils sauront ce que les Legault, Facal et le RLQ ont réellement à leur offrir, soit du "changement" sous forme de "déjà vu". On saura alors s'ils sont vraiment prêts à acheter un retour à un conservatisme résolument provincialiste.
Car de fait, ils ont déjà dit non à cette "vision". Du moins, à celle signée Stephen Harper...
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/a ... iques.aspx" onclick="window.open(this.href);return false;
Par: Josée Legault
Les plaques tectoniques
Avouez que ça grouille et scribouille pas mal depuis un mois. Et maintenant, la question qui tue: les plaques tectoniques de la politique québécoise seraient-elles en train de bouger? Et si oui, dans quelle direction?
Pour le moment, elles semblent se déplacer surtout vers la "droite". Phénomène intrigant, ce coin de l'arène étant déjà occupé par le PLQ et les restes de l'ADQ.
La rumeur veut pourtant qu'un mouvement se disant de centre droit, mais qui sera sûrement nappé d'une épaisse sauce de type "Lucide", émergerait bientôt des cogitations de deux ex-ministres péquistes, François Legault et Joseph Facal.
En plein recrutement, M. Legault chasserait jusque dans les terres fédéralistes de la grande entreprise. Et même dans les rangs du PLQ.
Dommage collatéral: le coup venant du sérail péquiste et M. Charest étant déjà cloué au plancher, Pauline Marois en sort la première amochée. Son éternel rival, Bernard Landry, en a même profité pour la critiquer. Sans aucune ambition, la députée Lisette Lapointe, épouse de Jacques Parizeau, se faisait quant à elle la porte-parole de militants persuadés que le programme du PQ est trop timide côté préparation d'un prochain référendum. Un fait.
Résultat: c'est parti! Politiquement parlant, le bras de la chef péquiste est dans le tordeur du moment où on se demande même si elle survivra à son vote de confiance au congrès du PQ en 2011. Or, il y a à peine un mois, le PQ trônait au sommet des sondages. Mais lorsque les plaques tectoniques se mettent à bouger...
Encore plus à droite: le Réseau Liberté-Québec, dont quelques fidèles pourraient bien servir de recruteurs à Legault & Facal. À l'exception de ses purs et durs, genre Jeff Fillion et autres jeunes émules masculins des radios "poubelles" voyant partout des "socialistes" pourtant imaginaires.
Pendant ce temps, une constante demeure: Jean Charest et le PLQ continuent de couler à pic dans les sondages. Un bien petit détail, semble-t-il, dans tout ce bourdonnement...
Que se cache-t-il derrière cet alignement soudain de planètes?
Réponse: un discours omniprésent et martelé depuis des mois sur plusieurs tribunes. Pas surprenant qu'il capte l'attention d'une partie de l'opinion publique.
Ce discours, il ressemble à ceci: il y a une "grande lassitude" envers les deux partis; la population est "cynique" et "indifférente"; on croule sous l'"immobilisme"; un "énorme vide" reste à combler par la droite; nos finances sont "dans le rouge" et on fonce droit sur un "mur"!
Cachez vos enfants, les Bonhommes Sept Heures de la morosité chronique s'en viennent les chercher!
Ce discours est un grand classique. L'histoire nous enseigne qu'il précède souvent la montée d'une droite prête à tout régler avec ses solutions simplistes et individualistes aux fausses allures de "vérité" et de "gros bon sens" populiste face à des problèmes complexes et de nature collective.
Ce discours est d'autant plus efficace s'il se pointe là où des populations ont déjà des raisons fort réelles de s'inquiéter de la manière dont elles sont gouvernées. Comme au Québec. (Voir les soupçons de corruption et de copinage qui flottent autour du gouvernement.)
Voilà un terreau fertile pour des discours offrant des solutions miracles du genre "on coupe à la hache et on pose les questions après"!
Passer enfin aux "vraies affaires"
Ces plaques tectoniques cherchent aussi à s'éloigner de la question nationale pour s'occuper des "vraies affaires". Mais dans les faits, ce que les Legault & Facal remettent à la semaine des quatre jeudis, c'est l'option souverainiste. Auront-ils la franchise de le dire aussi clairement?
Bref, ce n'est pas tant Pauline Marois que tout ce beau monde a dans sa mire que l'option même de la souveraineté.
Cette combinaison de néoconservatisme et de mise au rancart de cette dernière explique l'effervescence que l'on sent monter dans la droite québécoise, toutes tendances confondues. Comme s'ils se disaient en choeur un beau gros "enfin"!
On croirait entendre Lucien Bouchard, Mario Dumont, l'ADQ en quête d'un nouveau foyer et un milieu des affaires qui, depuis des décennies, n'attend que ça.
Inquiétant. D'autant que les néoconservateurs gouvernent le Canada depuis 2006 alors que chez nos voisins américains, le Parti républicain et le Tea Party Movement ont Barack Obama planté au centre de leur cible pour 2012.
Tout cela est le symptôme d'une montée de la droite déjà bien entamée ailleurs. Ici, il s'adonne que cette droite aimerait se débarrasser en même temps du "boulet" indépendantiste. Aussi peu menaçant soit-il ces temps-ci.
Mais "lire" les plaques tectoniques est une chose. Savoir avec certitude ce que leur déplacement finira par produire en est une autre.
Cette suite des choses, elle dépendra de la manière dont les Québécois réagiront lorsqu'ils sauront ce que les Legault, Facal et le RLQ ont réellement à leur offrir, soit du "changement" sous forme de "déjà vu". On saura alors s'ils sont vraiment prêts à acheter un retour à un conservatisme résolument provincialiste.
Car de fait, ils ont déjà dit non à cette "vision". Du moins, à celle signée Stephen Harper...
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/a ... iques.aspx" onclick="window.open(this.href);return false;