Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
Répondre
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Anya »

Publié le 25 octobre 2010 à 06h24 | Mis à jour à 06h24
Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus d'être exclus

Image

Ariane Lacoursière
La Presse

Plusieurs groupes ne pourront participer à la journée de rencontre ministérielle sur l'intégration des enfants en difficulté, qui se tient aujourd'hui à Québec et qui réunira une centaine de participants. Mais selon la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, les exclus ne doivent pas s'inquiéter puisque la rencontre d'aujourd'hui «n'est pas une finalité».

«La rencontre vise à offrir un climat de respect pour nommer les difficultés et ensuite se bâtir une vision commune (...). Nous continuerons d'avoir des discussions autour de tables paritaires après. Et ma porte est toujours ouverte aux autres intervenants pour discuter d'intégration», assure-t-elle.

La ministre assure que son gouvernement compte arriver avec des solutions pour mieux encadrer l'intégration d'ici au mois de juin. «Je me dis que le débat est toujours entre la classe régulière et la classe spécialisée. Mais n'y aurait-il pas d'autres modèles d'organisation à regarder?» avance-t-elle.

Les discussions d'aujourd'hui ne se concentreront que sur l'intégration au primaire et au secondaire. La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), qui représente les enseignants du cégep, s'attriste de ne pas y participer. «Nous serons sur place, mais nous n'aurons pas droit de parole», explique la vice-présidente de la FNEEQ, Michelle Thibodeau.

Celle-ci explique que les cégeps accueillent de plus en plus d'étudiants avec des difficultés. «La croissance est super rapide. On remarque la présence de ces élèves surtout depuis deux ans», note Mme Thibodeau.

Selon elle, les cégeps «sont très en retard» en ce qui concerne l'intégration. «C'est le chaos dans les collèges. Parce qu'on ne sait pas quoi faire avec ces jeunes. Les services offerts varient d'un endroit à l'autre. Les enseignants manquent d'information et de formation pour composer avec cette nouvelle réalité», affirme Mme Thibodeau.

Brigitte Gagné enseigne en technique d'éducation spécialisée au cégep de Sherbrooke depuis 1986. Elle note qu'un nombre croissant d'élèves en difficulté fréquentent ses cours. «Depuis trois ou quatre ans, les jeunes nous disent qu'ils ont des troubles de l'attention. Qu'ils sont sous médication. On doit faire des adaptations pour eux», note-t-elle.

Mme Gagné explique que le principal changement est que les enseignants doivent offrir plus de temps hors de la classe pour aider ces élèves.

«Les enseignants doivent prendre le temps d'adapter leur matériel pédagogique et leurs évaluations», ajoute Mme Thibodeau, qui croit que le Ministère devra considérer la nouvelle réalité des cégeps en matière d'intégration.

«Nous allons le faire. Mais on doit franchir une marche à la fois», répond Mme Beauchamp.

Les exclus s'organisent

Outre les cégeps, un groupe d'organismes qui aident les jeunes en difficulté déplorent avoir été exclus de la rencontre d'aujourd'hui. Ces organismes se sont regroupés au sein du Ralliement engagé envers les jeunes exclus du système scolaire (REJESS) et seront présents cet après-midi à Québec dans l'espoir de parler à la ministre Beauchamp.

«C'est toujours les mêmes voix qui sont entendues. On travaille auprès des jeunes exclus des classes régulières depuis près de 30 ans. On a des choses à dire», note Suzanne Daneau, coordonnatrice de La Boîte à lettres de Longueuil et porte-parole du REJESS.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Anya »

Publié le 25 octobre 2010 à 20h43 | Mis à jour à 21h03
L'école privée doit s'ouvrir aux élèves en difficulté, estime Beauchamp

Image

Jocelyne Richer
La Presse Canadienne

Les écoles privées devront désormais ouvrir leurs portes aux enfants handicapés ou présentant des troubles d'apprentissage, selon la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp.

Car, tout comme le réseau public d'enseignement, le réseau scolaire privé a lui aussi «un engagement social» à assumer à ce chapitre, a tranché la ministre lundi.

C'est là une des conclusions tirées par Mme Beauchamp, lundi, au terme de la première d'une série de rencontres planifiées au cours des prochains mois avec les partenaires du milieu de l'éducation.

«Elles doivent revoir leur mode de fonctionnement et doivent admettre des enfants handicapés ou avec des difficultés», a-t-elle commenté en conférence de presse, en fin de journée.

Cette rencontre, qui a réuni plus d'une centaine de personnes et qui s'est tenue au Centre des congrès de Québec, portait exclusivement sur le modèle d'intégration des élèves handicapés ou en difficulté, au primaire et au secondaire, un sujet qui constitue la priorité de la ministre.

Contrairement aux écoles du réseau public, les écoles privées ont le loisir de choisir leurs élèves, donc d'exclure les enfants qui nécessitent un encadrement particulier. D'où un fardeau accru et disproportionné sur les écoles publiques.

Dans ce contexte, pour rééquilibrer les choses, plusieurs intervenants, dont les leaders syndicaux du secteur de l'enseignement, sont venus plaider en faveur d'une remise en question des subventions de l'État aux écoles privées.

En conférence de presse, la ministre Beauchamp n'a pas menacé d'aller aussi loin, mais elle a dit que les écoles privées n'auraient pas le choix de s'adapter, non seulement en admettant ces enfants, mais aussi en s'assurant de leur réussite scolaire.

«Assurément, je veux un résultat. Il y a une obligation de résultat et c'est une plus grande admission» de ces enfants dans les écoles privées, a-t-elle ajouté.

Elle a dit qu'il était cependant trop tôt pour préciser quelle forme (ou quelle ampleur) prendra cette nouvelle obligation imposée au réseau privé.

«Mettez fin au régime d'exclusion!» lui avait lancé un peu plus tôt le président de la Fédération autonome de l'enseignement, Pierre St-Germain, en s'indignant de voir le réseau public devoir assumer seul le fardeau de l'inclusion des enfants handicapés ou en difficulté.

Dans le réseau public, entre 2003 et 2010, la proportion d'enfants handicapés ou en difficulté est passée de 13 à 18 pour cent. Dans le réseau privé, leur nombre est demeuré stable.

On compte 163 000 enfants qui entrent dans cette catégorie dans les écoles du Québec.

Tous les intervenants présents ont plaidé pour un dépistage précoce des problèmes, avant même leur entrée dans le réseau scolaire.

Mme Beauchamp est consciente qu'elle va «déranger» le milieu et bousculer quelques idées reçues, pour en arriver à revoir le modèle d'intégration de ces élèves nécessitant un encadrement particulier.

Mais elle a dit qu'elle était déterminée à intervenir, et ce, de différentes façons.

Ainsi, par exemple, d'ici juin 2011, le ministère de l'Éducation devrait notamment être en mesure d'établir des balises simples pour fixer la composition des classes régulières, et trouver le moyen d'intégrer ces élèves dans les projets particuliers des écoles publiques.

Elle ne s'est pas engagée à fixer de pourcentage maximal d'enfants handicapés ou en difficulté par classe régulière, ni à accroître le budget dévolu à ces élèves.

Mais chose, a soutenu la ministre, il faut revoir le modèle et l'assouplir.

Sauf que l'intégration à tout prix des enfants handicapés ou en difficulté en classe régulière n'est certainement pas la voie à privilégier, a-t-elle dit.

Dans cet esprit, elle s'est engagée également à mieux définir la notion de «contrainte excessive», c'est-à-dire le seuil à partir duquel l'enseignant estime qu'il ne peut plus enseigner au groupe efficacement, tellement les handicaps ou difficultés de certains élèves sont importants.

«Il faut se donner des lignes directrices», a convenu la ministre, à ce propos.

Trois autres rencontres de partenaires sont prévues, d'ici le printemps, soit sur le financement et la performance des universités, la formation professionnelle et la démocratie scolaire.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Thewinneris
Seigneur de la Causerie
Messages : 5728
Inscription : mer. avr. 02, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Thewinneris »

Le problème c'est ce n'est pas qu'il y en ait beaucoup, ça en prend juste un pour retarder tout le monde, c'est plutôt qu'ils les intègres dans les classes régulières et les professeurs n'ont pas le temps de bien s'occuper d'eux en plus de pénaliser les autres!
Dernière modification par Thewinneris le mar. oct. 26, 2010 2:34 pm, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
Beppo
Intronisé au Panthéon
Messages : 37195
Inscription : sam. nov. 01, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Beppo »

Thewinneris a écrit : Le problème c'est ce n'est pas qu'il y en ait beaucoup, ça en prend juste un pour retarder tout le monde, c'est plutôt qu'ils les intègres dans les classes régulières et les professeurs n'ont pas le temps de bien s'occuper d'eux en plus de pénaliser les autres!
Non seulement n'ont-ils pas le temps de s'occuper d'eux mais en plus ils n'ont pas reçu la formation pour le faire. Faudrait peut être commencer à lire et analyser le parcours des étudiants universitaires pour s'en rendre compte. On ne demande pas à un oncologue d'être un cardiologue mais on ne se gêne pas de demander à un enseignant du régulier de jouer le rôle de l'orthopédagogue ou de l'éducateur spécialisé ou d'un orthophoniste.



Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Avatar de l’utilisateur
Thewinneris
Seigneur de la Causerie
Messages : 5728
Inscription : mer. avr. 02, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Thewinneris »

Beppo a écrit : [...]


Non seulement n'ont-ils pas le temps de s'occuper d'eux mais en plus ils n'ont pas reçu la formation pour le faire. Faudrait peut être commencer à lire et analyser le parcours des étudiants universitaires pour s'en rendre compte. On ne demande pas à un oncologue d'être un cardiologue mais on ne se gêne pas de demander à un enseignant du régulier de jouer le rôle de l'orthopédagogue ou de l'éducateur spécialisé ou d'un orthophoniste.

:jap: Très bon point et parallèle qui démontrent bien le non-sens de cette situation!
Avatar de l’utilisateur
Thewinneris
Seigneur de la Causerie
Messages : 5728
Inscription : mer. avr. 02, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Thewinneris »

Et pendant qu'ils ne touchent pas à la vrai solution, la ministre ne fait que propager le poblème pour qu'il se retrouve étendu partout! Bonjour la pertinence! C'est rassurant pour notre société qu'on ait de si bon gérants... :sarcastic:
Dernière modification par Thewinneris le mar. oct. 26, 2010 4:01 pm, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
pucinette
Immortel du Domaine
Messages : 24767
Inscription : mer. avr. 02, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par pucinette »

Beppo a écrit : [...]


Non seulement n'ont-ils pas le temps de s'occuper d'eux mais en plus ils n'ont pas reçu la formation pour le faire. Faudrait peut être commencer à lire et analyser le parcours des étudiants universitaires pour s'en rendre compte. On ne demande pas à un oncologue d'être un cardiologue mais on ne se gêne pas de demander à un enseignant du régulier de jouer le rôle de l'orthopédagogue ou de l'éducateur spécialisé ou d'un orthophoniste.

:jap:

Je fais de l'animation de groupe en orientation et pour rien au monde je voudrais être à la place des enseignant(es)... Je péterais ma coche solide! Moi je peux quitter la classe si je vois qu'ils ne sont pas disclipinés, mais pas eux :/
Dernière modification par pucinette le mar. oct. 26, 2010 4:50 pm, modifié 1 fois.
C'est drôle que tu me dises que j'ai mauvais caractère parce que si tu parles à ceux qui me traitent avec respect et courtoisie et qui ne me mentent pas et qui ne tentent pas de me f******, ils vont probablement te dire qu'au contraire je suis très gentil- Jean-François Mercier
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Anya »

Publié le 27 octobre 2010 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
Une intégration controversée
Louise Leduc
La Presse


L'idée de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, qui compte demander aux écoles privées et publiques à vocation particulière d'intégrer les élèves handicapés ou en difficulté d'apprentissage, soulève les passions.

«C'est pitoyable», lance Alain Marois, président de l'Alliance des professeurs de Montréal. À la Commission scolaire de Montréal, dit-il, 27% des élèves sont en difficulté.

Pour lui, c'est de la pensée magique que d'imaginer qu'on peut intégrer les enfants sans ajouter d'argent.

De l'argent, il en faut: pour embaucher des spécialistes, pour réduire la taille des classes, pour remettre au goût du jour les fameuses «classes spéciales», sur lesquelles les fonctionnaires lèvent trop le nez, selon M. Marois, orthopédagogue de formation.

C'est dire l'ampleur du fossé qui sépare la ministre Beauchamp du syndicat d'enseignants le plus important de Montréal: l'Alliance qui favorise le retour des classes spéciales, la ministre qui prône l'intégration.

Solutions personnalisées

Lise Bibaud, directrice générale de l'Association québécoise des troubles d'apprentissage, salue pour sa part l'ouverture d'esprit et la rapidité de réaction de la ministre, «qui promet que tout sera en place dès la prochaine année scolaire».

L'Association ne revendique pas l'intégration à tout prix, insiste Mme Bibaud, mais plutôt l'évaluation des problèmes de chaque élève et l'application de solutions personnalisées. «Il peut même arriver que l'intégration de l'élève dans une classe ordinaire soit la solution idéale à un moment donné et que d'autres solutions s'imposent quelques années plus tard. L'important, c'est de ne pas donner dans le mur-à-mur et d'offrir un continuum de services.»

Coûteux, non? «Le Ministère verse déjà de fortes sommes d'argent aux commissions scolaires. Commençons par voir la façon optimale d'utiliser cet argent. Je suppose qu'il sera possible d'en avoir un peu plus au besoin», répond Mme Bibaud.

Catégorisation à tout crin

Jean-Louis Portal, directeur du secondaire au Collège français de Montréal, en a, lui, contre la catégorisation à tout crin. Les dyslexiques, dont on parlait beaucoup il y a quelques années, ne sont-ils pas très nombreux à devenir présidents d'entreprise? demande-t-il.

Et où situer les problèmes de comportement, dans tout cela? demande M. Portal. À son avis, les collèges privés peuvent peut-être intégrer plus d'élèves en difficulté d'apprentissage, mais ils demeurent mal outillés pour faire face aux comportements vraiment problématiques.

Ce qui se trouve au coeur de ce débat, dit Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec (qui regroupe les deux tiers des enseignants du Québec), c'est la composition des classes. Quand on retire des classes tous les meilleurs éléments - happés par le privé ou par les écoles publiques à vocation particulière -, on en arrive à ceci: 10 ou 15 élèves en difficulté face à une enseignante complètement débordée.

Les collèges privés sont prêts à admettre plus d'élèves en difficulté, conclut pour sa part Jean-Marc St-Jacques, président de la Fédération des établissements d'enseignement privés. Encore faut-il, fait-il observer, qu'ils reçoivent des subventions en conséquence.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Anya »

Publié le 27 octobre 2010 à 15h18 | Mis à jour à 15h18

Problèmes d'apprentissage: le Québec dernier de classe
La Presse Canadienne
Toronto

Trois provinces échouent à offrir des services éducatifs adéquats aux enfants souffrant de troubles déficitaires de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), soutient l'organisme canadien de défense des droits des personnes atteintes.

Le Centre for ADHD Advocacy Canada soutient que le Québec, la Colombie-Britannique et l'Ontario doivent davantage identifier et soutenir les élèves atteints de ces troubles.

Le rapport de l'organisme conclut que les élèves diagnostiqués avec le TDAH dans ces provinces ne reçoivent pas les services éducatifs adéquats à moins qu'ils ne soient atteints d'un second handicap à l'apprentissage.

L'Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador ont reçu la note de «bon» parce qu'elles identifient les élèves souffrant de TDAH en tant qu'«élèves exceptionnels», ce qui leur permet d'obtenir des accommodements, tels qu'une salle séparée pour passer des examens ou du temps supplémentaire pour compléter un exercice.

Heidi Bernhardt, la directrice nationale de l'organisme, a indiqué que les élèves souffrant de TDAH sont incapables d'utiliser pleinement leur potentiel s'ils ne bénéficient pas de ces attentions particulières.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Thewinneris
Seigneur de la Causerie
Messages : 5728
Inscription : mer. avr. 02, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Thewinneris »

Pour pouvoir donner plus de service ils n'auront pas le choix d'ajouter des gens spécialisés pour que les enseignants(tes) aient de l'assitance ou comme je le disais, refaire carrément des classes adaptés!
Dernière modification par Thewinneris le mer. oct. 27, 2010 5:36 pm, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
jaskab
Immortel du Domaine
Messages : 21564
Inscription : mer. avr. 02, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par jaskab »

Anya a écrit : Publié le 27 octobre 2010 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
Une intégration controversée
Louise Leduc
La Presse



Et où situer les problèmes de comportement, dans tout cela? demande M. Portal. À son avis, les collèges privés peuvent peut-être intégrer plus d'élèves en difficulté d'apprentissage, mais ils demeurent mal outillés pour faire face aux comportements vraiment problématiques.

Les collèges privés sont prêts à admettre plus d'élèves en difficulté, conclut pour sa part Jean-Marc St-Jacques, président de la Fédération des établissements d'enseignement privés. Encore faut-il, fait-il observer, qu'ils reçoivent des subventions en conséquence.
Ils ont du front tout le tour de la tête. :grr:
Pensent-ils vraiment que le réseau public est mieux outillé?
Il leur faudrait des subventions? L'argent au public fait défaut pour employer le personnel qualifié pour subvenir aux besoins des élèves EHDAA. Ça me frustre. :grr:
[img]http://www.domainebleu.ca/images/sigdb.gif[/img]
Avatar de l’utilisateur
Beppo
Intronisé au Panthéon
Messages : 37195
Inscription : sam. nov. 01, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Beppo »

jaskab a écrit : [...]


Ils ont du front tout le tour de la tête. :grr:
Pensent-ils vraiment que le réseau public est mieux outillé?
Il leur faudrait des subventions? L'argent au public fait défaut pour employer le personnel qualifié pour subvenir aux besoins des élèves EHDAA. Ça me frustre. :grr:
Ce n'est pas ce qu'il exprime, je crois. Je suis de son avis qu'il faille outiller les enseignants qui reçoivent des élèves en difficultés. Il sait pertinemment que les ressources ne suivent pas au public alors si la ministre veut que le privé fasse sa part, il va falloir qu'elle fasse suivre les ressources pour le privé également. Le privé part de zéro dans ce domaine. Il ne faut pas l'oublier.



Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Avatar de l’utilisateur
Beppo
Intronisé au Panthéon
Messages : 37195
Inscription : sam. nov. 01, 2003 1:00 am

Re: Intégration des élèves en difficulté: les cégeps déçus...

Message par Beppo »

Publié le 27 octobre 2010 à 06h35 | Mis à jour à 06h35

La fin d'un tabou

Michèle Ouimet
La Presse

Je me suis pincée, lundi, quand j'ai lu la déclaration de Line Beauchamp. C'est la première fois qu'une ministre de l'Éducation ose interpeller l'école privée.

Lundi, Line Beauchamp a déclaré qu'elle était prête à «bousculer les écoles privées et les écoles publiques sélectives pour qu'elles intègrent davantage d'élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage», les fameux EHDAA. La ministre a brisé un tabou.

Car le sujet est tabou. Et il l'a toujours été. Tous les ministres de l'Éducation et tous les premiers ministres, libéraux et péquistes confondus, ont toujours refusé de remettre en question les généreuses subventions versées au privé.

Non seulement le gouvernement refuse-t-il de toucher au privé, mais il ne veut même pas en discuter. Tabou, archi-tabou. On se met la tête dans le sable et on fait le mort en s'imaginant qu'il n'y aura pas d'effets pervers. Tout va très bien, madame la marquise. Pourtant, Dieu sait que tout ne va pas bien.

Pendant qu'on balayait le problème sous le tapis, le privé siphonnait les meilleurs éléments. Aujourd'hui, un élève sur trois fréquente une école secondaire privée dans l'île de Montréal. Il y a 15 ans, c'était un élève sur cinq. Plus le privé grossit, plus l'école publique faiblit; plus le public se dégrade, plus les parents fuient vers le privé. C'est le principe de la saucisse Hygrade.

Combien d'élèves iront au privé dans 10 ans? Un sur deux? Il faut être naïf pour s'imaginer que la fuite vers le privé s'essoufflera. Au contraire, elle risque de s'amplifier, car l'école privée tire sa force de la faiblesse de l'école publique.

Pour stopper l'hémorragie, l'école publique a multiplié les projets particuliers: danse, musique, arts, sport, langue, école internationale. Elle a voulu se défendre à armes égales avec le privé. Elle aussi a commencé à sélectionner les meilleurs élèves. Ce double écrémage est en train de tuer l'école publique «ordinaire».

Dans une classe «normale» d'une école «ordinaire», on peut facilement trouver trois ou quatre élèves EHDAA, auxquels il faut ajouter six ou sept élèves à risque. Faites le calcul: c'est pratiquement la moitié de la classe qui est en difficulté. Méchant défi pour l'enseignant, qui ne reçoit qu'une aide d'appoint: un orthopédagogue par-ci, un psychologue par-là. Où sont les locomotives, les élèves motivés, brillants? Au privé ou dans les projets particuliers qui pullulent au public.

Les enseignants s'épuisent. Comment maîtriser une classe quand un élève qui souffre du syndrome de la Tourette crie huit fois «va chier!» à tue-tête, que des redoublants ne comprennent pas les explications répétées trois fois et que l'autiste s'enferme dans son monde?

Aujourd'hui, l'école publique craque, et c'est le problème des EHDAA qui fait sauter la marmite. On ne peut plus faire semblant. L'éléphant est non seulement dans le magasin de porcelaine, mais il est en train de briser la vaisselle. Lundi, la ministre Beauchamp a été suffisamment lucide - et courageuse - pour l'admettre. On va bousculer, a-t-elle promis. Fort bien, mais encore faut-il savoir comment bousculer.

* * *

L'intégration à tout prix: une lubie de la réforme. Une autre. Comme l'élimination du redoublement. C'était l'époque où le Ministère croyait sottement qu'une décision bureaucratique pouvait éliminer une réalité.

L'idée d'intégrer les élèves en difficulté aux classes ordinaires est excellente, mais intégrer à tout prix ne tient pas la route. Surtout avec le sous-financement des écoles publiques. Selon la CSQ, il manque 700 millions par année dans le réseau, si on compare avec la moyenne canadienne. Moins d'argent, donc moins de ressources, moins d'orthopédagogues et de psychologues pour une école à bout de souffle.

Le privé doit faire sa part, nous dit la ministre. Le privé ne s'y oppose pas, mais il y a un os. S'il accepte des EHDAA, il voudra aussi le financement qui y est rattaché. Les élèves en difficulté seront répartis plus équitablement entre le privé et le public, mais l'enveloppe budgétaire, elle, ne bougera pas.

Le privé, explique Gérald Boutin, spécialiste des questions d'intégration à l'UQAM, n'a ni l'expertise ni la culture pour s'occuper des EHDAA. Il faudra donc former les enseignants. Mais qui dit formation dit argent. Et de l'argent, il n'y en a pas assez. On tourne en rond.

«Si on force les écoles privées à accepter des EHDAA sans leur donner les moyens nécessaires, on fait de l'intégration sauvage», précise le professeur Boutin.

L'intégration sauvage est un échec. C'est ce que fait l'école publique depuis 10 ans: intégrer à tout prix. Et comme le Québec ne fait jamais les choses à moitié quand il se lance dans une réforme, les classes-répit et les classes-ressources ont été jetées avec l'eau du bain.

Autre problème, ajoute M. Boutin: en confiant de nouvelles responsabilités à l'école privée, on lui donne une plus grande légitimité, on la conforte dans son rôle.

Et on ne remet pas en question son existence.

Il n'y a pas 56 000 solutions: Québec doit injecter davantage d'argent. Pourquoi ne pas abolir les subventions à l'école privée?

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... ction_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;



Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »